la balade de socrate

La rue était sombre, les ombres pénétrantes. Rien ne troublait le silence de la nuit. La lune était parfois voilée par le passage de nuages aux formes déchirées, faisant ainsi s'allonger les ombres les rendant plus menaçantes que jamais. Il était tard, une heure oû seuls les poivrots et les coupes-gorges étaient encore éveillés, une heure à laquelle les enfants étaient normalement au chaud sous leurs draps bercés de rêves colorés au doux parfum mélancolique.
Pourtant ce fut bien un enfant qui perturba le calme de l'obscurité de son pas assuré sur les pavés. Il avançait la tête haute et fière, une vieille pipe désséchée serrée dans sa main minuscule de laquelle il tirait parfois une épaisse bouffée de fumée blanche à l'odeur forte et entetante.
Il était vêtut sobrement de noir, comme un écolier, sa tête de bambin parsemée de boucles blondes était coiffée d'un adorable petit chapeau qui le rendait encore plus enfantin.
Tout en lui charmait et donnait envie de lui donner un bonbon et de le chouchouter si ce n'est un détail qui le rendait presque effrayant. Son coq.
Socrate, le suivait partout oû il allait, il était énorme, son plumage était d'un blanc immaculée et son regard trop intelligent pour un simple animal dérangeait. L'étrange duo pouvait faire peur aux plus hardis, cet enfant avait une attitude trop adulte etle coq trop intelligente.

La rue sombre les regarda passer. Le duo arriva enfin jusqu'a leur but, un magnifique parc bordé de haies épaisses au dessus desquelles on pouvaient voir dépasser la cime de plusieurs gros arbres.
Pline y pénétra suivit de Socrate, ils s'enfoncèrent un moment dans le chemin et débouchèrent dans une petite place oû plusieurs bancs pouvaient accueillir les visiteurs. L'enfant s'installa sur l'un deux posant le bras sur le dossier, regardant d'un oeil sur et malin son coq gambader.

Une bonne nuit pour faire d'étranges rencontres...

Un fin sourire se dessina sur les lèvres du bambin qui ne tourna pas la tête lorsqu'il entendit des bruits de pas approchant.

Une ombre se mouvait dans la rue adjacente. La lumière de la lune se reflétait sur sa capuche noire qui masquait presque entièrement son visage, et sur sa cape, noire elle aussi, qui ne permettait pas de découvrir s'il s'agissait d'une femme ou d'un homme.
Ce n'était rien d'autre qu'une ombre dans la nuit, parfois tout juste visible à l'oeil averti des passants, parfois presque fondue dans le paysage. La cape ne permettait pas de rendre invisible, loin de là, mais son tissu avait néanmoins la capacité de permettre à celui ou celle qui la portait de passer aussi inaperçu que possible.
Derrière cette ombre, une étrange traînée de brume flottait. Elle ne la contrôlait pas, ne lui ordonnait pas de la suivre, mais la brume le faisait pourtant parfois lorsque elle reconnaissait en elle l'aura familière de celles qui, autrefois, savaient la faire se lever au dessus d'un lac sacré !
Eilane marchait, ainsi accoutrée, au beau milieu des rues de londres, durant l'une de ces longues errances dont elle s'accoutumait à présent si souvent. Sa promenade nocturne et solitaire la menèrent jusqu'à une place presque vide, où seul un enfant c'était installé.
Mais deux choses paraissaient étrange à propos de cet enfant : tout d'abord, il tenait à la main une cigarette fumante ! Et ensuite, un coq semblait l'accompagner comme un animal familier !
Intriguée, Eilane s'approcha encore, tourna autour du banc et observa face à face le garçon qui y était installé. Pour cela, elle ne prit pas la peine d'ôter sa capuche et son visage resta donc invisible à celui qu'elle contemplait !

Pline avait laissé approcher la nouvelle venue, il tirait régulièrement sur sa cigarette nauséabonde. Il ne leva pas immédiatement les yeux sur Eilane et resta un instant à regarder vagabonder Socrate, laissant ainsi à Eilane tout le loisir de l'observer, puis après un moment il tourna ses yeux bleus transparants en direction de la jeune femme. Il ne se gêna pas pour la toiser de haut en bas, un fin sourire assuré dessiné sur les lèvres, le visage ne réflettant aucune crainte ni aucune surprise.

Bonsoir, il est bien tard pour se dégourdir les jambes n'est-il pas?
Un soir plein de surprise oû les coupes-gorges rodent...mais je ne pense pas qu'une personne d'expérience risque quoi que ce soit...

Ses phrases étaient lourdes de sous-entendus que seul Eilane pouvait comprendre. Il tourna à nouveau la tête vers le parc oû son enorme coq leva un bref instant le bec avant de replonger dans sa recherche de nourriture intensive. Pline s'écarta un peu pour laisser une place à coté de lui. L'odeur de tabac était très forte mais ne semblait pas inccomoder le moins du monde le petit gamin. La bouille du bambin se tourna encore une fois vers la femme debout comme une invitation muette à s'asseoir.
Une étrnage aura se dégagea de lui qui enveloppa Eilane, la poussant vers le banc.

Eilane résista autant qu'elle le put à l'aura imposante qui essayait de l'attirer vers le banc comme un aimant. Non pas qu'elle ne souhaitait pas s'asseoir et converser avec cet étrange garçon, mais l'odeur de sa cigarette l'incommodait jusqu'à lui donner la nausée (nausée dont elle se serait fort bien passé étant donné qu'elle en avait déjà la moitié de la journée !) De plus, le tabac n'était pas des plus indiqué lorsqu'on portait un enfant. Par dessus tout, Eilane ne voulait faire courir aucun risque au bébé qui nichait en son sein !
Elle releva finalement sa capuche, encore plus intriguée qu'auparavant, dévoilant un visage pâle, deux grands yeux verts ambrés, de longs cheveux noirs parsemés de mèches argentées.

Vous semblez avoir un vocabulaire bien soutenu pour quelqu'un d'aussi jeune ! A moins que vous n'ayez pas, en réalité, l'âge que vous paraissez ?

Eilane était bien placée pour savoir que certains sorciers pouvaient sembler bien plus jeune que leur âge réel !

Et est-ce vous que vous apparentez aux coupes gorges et moi aux personnes d'expériences ?
Me prendriez-vous donc pour le petit chaperon rouge ? Aucun grand méchant loup ne m'attaquera, ni ce soir, ni aucun soir, je peux vous l'assurer ! Et quand bien même essayerait-il, je ne lui laisserait pas le temps de s'en prendre à moi !

En tout cas, veuillez m'excuser mon impolitesse, mais je ne m'assiérait pas à côté de vous tant que cette puanteur continuera de lâcher dans l'air ses fumées toxiques ! Vous pourrez bien utiliser toute la magie du monde sur moi, rien y fera !

Elle désignait du doigt la cigarette de Pline d'un air dégoutté.

Pline resta le regard fixé sur la vélane, au bout de ses doigts la cigarette disparut soudainement et l'odeur nauséabonde qui flottait jusqu'a maintenant dans l'air froid de la nuit fut remplacer par un doux parfum d'amande douce. Une lueur malicieuse brilla dans ses yeux et il dit:

Il n'est effectivement pas conseiller de respirer de la fumée dans votre...situation.... de plus cela serait dommage pour la suite.

Il sourit et son regard devint légèrement vague pendant un instant, effaçant pendant quelques secondes l'air joyeux qu'il n'avait cessé d'afficher. Puis son air malin de bambin revint aussi vite qu'il était partit. Il regarda encore une fois Socrate gambader gaiement, comme si le fait qu'il se balade avec son maitre dans un lieu aussi glauque et à une heure aussi tardive ne lui faisait ni chaud ni froid. Il poussa un petit caquettement rauque et baissa à nouveau la tête.
Pline se tourna vers la jeune femme toujours debout:

Je pense que plus rien ne vous empeche de vous asseoir à présent...je vous en prie mademoiselle.

L'aura qui avait disparut quelques minutes réapparut, poussant la femme avec une force des plus mystérieuse.

Eilane fronça les sourcils, un air perplexe s'affichant dans son regard.

Ma situation ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Serait-ce possible qu'il sache ?

Elle continuait de contempler Pline comme si elle commençait à redouter les propos que le garçon allait bien pouvoir tenir ensuite. Puis elle sentit l'aura attirante qui s'était pendant un instant évanouit se réveiller à nouveau et l'attirer irrésistiblement vers le banc. Se résignant à ne plus montrer de résistance, elle se laissa guider jusqu'au banc où elle s'assit à côté de l'enfant.

Je ne crois pas avoir l'honneur de vous connaître... A qui ai-je donc à faire ?

Elle tourna son regard vers Pline et attendit une réponse de sa part. la seule chose qu'elle savait pour le moment était que cet enfant se trouvait sans aucun doute n'être certainement pas un enfant !

Pline regarda un instant la vélane plongeant quelques secondes ses yeux bleus dans ceux ambrés de la femme puis, il relacha son regard tout en répondant à ses questions, son air malicieux n'ayant pas quitté son visage de blondinet:

Pardonnez-moi ma chère je manque à toutes les marques de politesse, je me nomme Pline Pinine, peut-etre avez-vous déjà entendu murmurer mon nom dans les ruelles sombres de Londres. Et vous ma chère qu'elle doux nom peut porter une descendante de la race de beauté?

La façon de parler et de se tenir du gamin était terriblement troublante, tout dans son atitude indiquait qu'il avait déjà bien vécu et qu'il n'était pas dupe pourtant son corps était celui d'un gosse tout juste bon à entrer en première année à Poudlard et encore.

Pour ce qui est de votre situation ma chère amie je suis sure que vous savez tout à fait de quoi je parle...

Pline regarda Eilane un bref instant le regard significatif, il avait pensé cette dernière phrase mais ce furtif coup d'oeil ne pouvait signifier qu'une chose.

Pline Pinine dîtes vous ? Ca ne me dit rien !

Mais c'est bien dommage... Ce garçon est sans doute le personnage le plus intriguant que je n'ai jamais rencontré ! Je me demande l'âge qu'il a en réalité ? S'il a vraiment l'âge d'aller à l'école primaire alors je suis prête à me faire bonne soeur !

Cette pensée arracha à Eilane un sourire presque amusé à l'idée saugrenue qu'elle, une mangemort meurtrière, rentre un jour au couvent !

Je m'appelle Eilane Snake...

Eilane pâlit ensuite lorsqu'elle entendit les pensées de Pline. Il ne pouvait avoir répondu de cette manière que pour une seule raison ! Il savait qu'elle l'entendrait ! Tout comme il semblait savoir qu'elle était enceinte, qu'elle avait assez d'experience pour ne pas risquer sa vie dans l'un des quartiers les pus glauques de Londres ou encore qu'elle possédait dans son sang celui des Vélane !

Comment ? Comment savez-vous tout cela ?

Pline ne regarda pas la vélane, il savait déjà que son sourire s'était effacé et quel avait été sa réaction, son propre sourire s'agrandit. Il murmura:

Eilane Snake, une personne connu, n'est-il pas, et dans beaucoup de domaines...
Vous avez beaucoup plus d'expérience que votre visage et votre corps ne le laisse paraitre...tout comme moi.

Il eu un sourire malin et son regard brillant d'intelligence se tourna une fois encore vers Eilane. Il n'avait pas répondu à la question de la vélane et savait pertinement qu'elle la lui reposerait. Il jouait comme il le faisait si souvent, c'était son amusement d'enfant. Cette femme n'avait jamais entendu parler de lui, il fallait en profiter pour s'égayer un peu.
La bouille du bambin avait quelque chose à la fois d'adorable et d'effrayant, ses yeux étaient trop clairs et trop profonds pour ceux d'un enfant de 9ans, ils témoignaient de multiples voyages et de multiples savoirs acquis.

Mais trève de blabla vous semblez mal à l'aise, vous ne devriez pas, je ne pense pas que vous ayez quoi que ce soit à craindre d'un enfant...

Pline sourit à nouveau et tourna son visage vers le parc, son visage à la peau blanche ressortait étrangement dans l'obscurité.

Un enfant ? Vraiment ? Si votre apparence est celle d'un bambin, votre esprit me semble tout aussi enfantin que celui du plus âgé des sorciers !
J'ignore qui vous êtes, mais si j'ai bien une certitude, c'est que vous n'êtes en rien un enfant !

Eilane, au lieu de se calmer, comme l'avait suggéré Pline, devenait encore plus méfiante. Ce garçon ne lui disait rien qui vaille... Il en savait trop, cela n'avait rien de rassurant ! S'il fallait le faire taire, elle n'hésiterait pas ! Mais elle devait d'abord en apprendre plus sur son compte : de quel côté il était par exemple ?! Ou comment il faisait pour connaître tous ces renseignements !

Ainsi donc, vous savez également qui je suis...

Mais qu'est-ce que cela signifie ? Il sait juste pour mon emploi au ministère ? Ou il sait qui je suis "réellement" ?

Et vous n'avez pas répondu à ma question précédente Mr Plinine : comment possédez-vous toutes ces connaissances ??

Pline de semblait pas s'inquiéter outre mesure de la colère montante d'Eilane, il semblait plutot s'en amuser. Il eu un regard significatif pour la jeune femme, accompagné d'un petit sourire complice:

Vous en savez quelques choses n'est-il pas? le fait que l'apparence peut être parfois trompeuse est quelque chose d'inhérant dans votre vie. Effectivement je suis loin d'être un enfant tout comme Socrate est loin d'être un coq ordinaire...pour faire simple et comme je n'aime pas à dévoiler mon age, disons que je suis plus agé que vous....si vous voyez ce que je veux dire...

Il changea de position sur le banc, ramenant sa jambe sur son genou gauche, prenant une attitude de professeur assez comique pour son physique, cela aurait presque pu faire rire la vélane si ce qu'il venait de dire et l'aura qui l'entourait était loin d'être celle d'un simple bambin en train de jouer les adultes. Son coq releva une fois encore le bec et se rapprocha un peu d'eux, il émit un petit cri puis retourna à ses amuses-gueules de ver de terre.
Pline sourit avec amusement à Socrate puis daigna enfin répondre à la question pressante:

Effectivement je sais qui vous êtes mais cela n'est pas un miracle, un simple botruc aurait prit place à votre place j'aurait eu tous les renseignements voulus sur lui aussi. Disons que j'ai quelques .....facilités pour connaitre mes interlocuteurs...

Je vois, en effet, Mr Plinine, et je n'avais de toute manière pour ainsi dire jamais douté, depuis le début de notre discussion, du fait que vous ne soyez certainement pas un enfant ! Cela me paraissait même d'une évidence toute absolue ! Quant à votre coq, ce que vous venez de me dire m'intrigue et j'aimerai beaucoup en apprendre d'avantage... Bien que je craigne que vous refusiez de vous dévoiler un peu plus puisque vous avez vous même avoué ne pas aimer parler de vous-même !

Un éclair de lucidité traversa ensuite le regard d'Eilane.

Quelques facilités ? Seriez-vous capable de lire l'âme des gens ? Ou de voir leur passé ? Et dans ce cas, auriez vous également la faculté de connaître leur futur ?

Ce n'était pas sans raison qu'elle posait cette question ! Sont futur était devenu atrocement incertain depuis quelques temps et Eilane aurait aimé quelques éclaircissement sur celui-ci, même si ce qu'elle devait apprendre était de mauvaise augure ! Il valait toujours mieux savoir que de rester dans la plus complète ignorance...

Pline eu un sourire malin et un éclair d'intéret passa dans ses prunelles claires, il ne regarda pas Eilane et répondit d'un ton ennuyé et quelque peu amusé:

Effectivement j'ai ce genre de capacités. pour moi lire le présent, le passé ou l'avenir de mes interlocuteurs est aussi facile que de trouver un livre dans une bibliothèque, mais attention ma chère, je n'ai pas pour habitude de divulguer ce genre de chose sans une petite compensation...Enfin pour ce genre de chose mieux vaut prendre un rendez-vous lorsque je sors mon coq je n'aime pas "travailler"....

Il regarda son coq et soupira: quel stupide paternel!
Mais Socrate lui tenait compagnie depuis toutes ses années et il avait beau s'enerver il ne faisait presque qu'un avec l'animal.
Il gardait son sourire néanmoins et son air malicieux:

Et pour vous répondre, effectivement je ne suis pas très bavard en ce qui me concerne, je le suis plus en ce qui concerne les autres.

J'avais cru remarquer !

La réplique cinglante d'Eilane ne dépassa pas ses lèvres. Elle ne voulait pas se fâcher avec ce garçon qui lui semblait pouvoir lui apprendre tant sur elle-même. Non, au contraire, elle souhaitait plus que tout l'amadouer afin de récolter quelques informations !

Je suppose donc que votre "travail" consiste à prophétiser l'avenir ? Dans ce cas, j'aimerais beaucoup faire appel à vos services. Mon avenir est devenu... comment dire... de plus en plus incertain au cours de ces dernières semaines, et j'ai avant tout besoin de certitudes justement !
Seriez-vous prêt à faire une exception quant à vos horaires de travail si je vous proposait une compensation assez élevée ?

Eilane ignorait si le gamin accepterait ou non sa proposition, et encore moins si son prix serait abordable pour elle. Certes, elle gagnait un salaire tout à fait correct, mais elle ne voulait pas pour autant tout dilapider sur un simple coup de tête afin d'en connaître d'avantage sur son futur !

Une exception? mais je suis toujours près a en faire chère amie mais sachez qu'il n'est jamais vraiment bon de savoir tout à l'avance car on essaie alors de changer son avenir ce qui provoque souvent de terribles catastrophes voyez l'histoire du jeune Potter....sans prophétie sa vie aurait été tout autre...

Pline jaugea du regard la femme qu'il avait en face de lui puis son visage devint sérieux, l'avenir d'une personne n'était matière à s'amuser que dans certaines circonstances, le moment était donc au calme et au sérieux.

Que voulez-vous savoir?

J'aurais eu tendance à penser, Mr Pinine, que l'avenir ne pouvait être modifié ?! Tout comme le passé ne le peut pas non plus !

La voix d'Eilane se fit un peu plus amer. Elle avait elle-même essayé de changer le passé, d'empêcher la mort d'Ethan, mais elle n'avait pas pu et elle comprenait maintenant que, quoiqu'il fut arrivé, elle n'aurait rien pu y changer : dès la première fois où elle avait assisté à la mort du jeune homme, elle avait entendu le bruit sourd de sa chute... ou plus exactement, de la chute d'une Eilane revenue du futur pour tenter de modifier les choses et qui avait lamentablement échoué !
On ne pouvait pas défaire ce qui était déjà fait ! Pourquoi en serait-il différent avec l'avenir ?

Ce que je voudrais savoir ?

Dans son esprit, Eilane repensa aux différentes questions qui l'assaillaient : son enfant allait-il vivre ? Pourrait-elle le protéger ? Finirait-elle ses jours en prison à cause d'un amour qu'elle avait éprouvé depuis ses années d'études à Poudlard ? Qu'adviendrait-il de Lord Voldemort ? Y avait-il encore une infime chance de rédemption pour lui ? Comment finirait cette guerre à laquelle elle n'était plus sure de vouloir vraiment participer ?
Mais avait-elle vraiment envie de connaître la réponse à une seule de ces questions ? Et si tout devait se finir mal ? Supporterait-elle une telle éventualité ?

Je l'ignore ! Tant de choses m'effraient !

Il y a des choses immuables c'est vrai mais sachez que le futur est en mouvement continue, il m'a juste été donné de voir les différents chemins...
Mais pourquoi vouloir connaitre l'avenir si celui-ci vous effrait tant?
Parfois le fait de savoir est pire que de ne pas savoir...croyez-moi j'ai vu maintes fois les preuves...

Pline avait le regard fixé sur la jeune femme incertaine. Il était terriblement calme et son visage reflettait une étrange neutralité. Ses yeux clairs en disaient long sur ce qu'il avait vu. Il avait du mal a comprendre cette peur que les gens manifestait envers l'avenir, qu'y avait-il a craindre de son futur, notre vie était comme on choisissait qu'elle soit même si parfois d'autres facteurs entraient en compte.

Si le futur est en mouvement continu, cela veut-il dire que nous le construisons nous-même, en fonction de nos choix ? Car si c'est le cas, j'ai bien peur d'avoir depuis longtemps fait de trop mauvais choix pour avoir encore une seule chance de voir mon avenir devenir bon !

Eilane avait la gorge serrée. Si ce que disait Pline était vrai, comment imaginer que l'avenir puisse encore lui réserver quelque chose de positif ? Elle avait choisi de son plein gré de suivre Voldemort et maintenant, elle devait sans doute en payer les conséquences. Même si, contrairement à beaucoup de mangemorts attirés par le pouvoir et la grandeur, elle ne l'avait fait que dans un but désintéressé : par amour... un amour non partagé mais qu'elle voulait continuer à prodiguer au sorcier le plus puissant et dangereux que l'Angleterre ait connue, en priant pour qu'un jour, cet amour réussisse à le mener à une quelconque rédemption.

C'est justement parce que cet avenir m'effraie que je voudrais le connaître ! J'aimerais tellement savoir que tout ne restera pas aussi sombre que cela l'est maintenant... qu'il y a encore de l'espoir, pour moi comme... pour Lui !

Si vous pensez que votre avenir sera sombre alors il le sera, si vous voulez réellement des solutions et un semblant de bonheur alors vous les trouverez, l'avenir est aussi simple que ça...je lis l'avenir mais il n'appartient qu'a vous de le changer si il ne vous plait pas...

La bouille du gamin était étrangement brillante et pâle sous la lumière de la lune, une mystérieuse aura d'une grande puissance émanait de lui mais pas seulement de lui mais aussi du coq qui s'était rapproché d'Eilane et qui la fixait à présent de ses yeux noirs intelligents.
Pline fixa ses yeux dans les prunelles ambrées, son regard se fit vague pendant un instant puis redevint clair.

De l'espoir dites-vous? ne portez-vous pas l'espoir en votre sein même?
Un enfant issu d'un amour réciproque qui vous a ouvert a la vie...Il vivra si vous choisissez qu'il vive, et pour cela vous aurez des alliés inespérés mais qui sauront vous redonnez courage et vous aider...Dois-je continuer?

En cet instant il ne ressemblait plus du tout a un enfant, une image flou flottait autour de lui, une image de vieillard droit et au regard clair et agé, un vieillard à l'expérience infinie et au savoir encore plus grand.

Eilane observa d'un oeil mauvais le coq, dont une aura étrange se dégageait, s'approcher d'elle. Cet animal ne lui disait rien qui vaille !

Mais les solutions que je trouverais, Mr Pinine, ne risqueraient-elles pas d'être égoïste ? Je ne peux penser qu'à moi dans ma situation. D'autres personnes sont en jeu dans les choix que je ferais, et pas seulement l'enfant que je porte ! Vous savez déjà tout cela bien sur !?

Son regard devint inquiet quand l'image qui flottait autour du garçon sembla changer. Elle voyait toujours l'enfant qu'il était, mais une impression de vieillesse sage émanait à présent de lui...

Alors l'espoir réside dans mon enfant ? Mais l'espoir pour qui ? Tout C'est si confus... Si cet enfant me sauve, il ne le fera pas pour Tom n'est-ce pas ?

Eilane se mordit la lèvre, elle avait laissé échappé ce prénom sans l'avoir voulu.

Pline eu un petit sourire intéressé lorsqu'Eilane prononça le prénom si peu connu, sa curiosité pour les différentes formes de magie se réveillait. Voldemort l'avait toujours intéressé au meme titre que Dumbledore ou que Merlin et bien d'autres d'ailleurs. Le visage de l'enfant reprit bien vite son sérieux pourtant, cette femme était des plus intéressante mais le moment était grave pour elle et annoncer l'avenir à quelqu'un n'était pas à prendre a la légère, Pline l'avait apprit il y a longtemps il ne fallais pas jouer avec un don si important.

Il y a des solutions pour chaques questions,votre amie aura bientot des raisons de vous aider car ses convictions et sa vie vont changer lorsqu'elle aura rencontré celle qu'elle rechcerche...Vous trouverez des alliés même là oû vous ne pensiez pas en avoir.
Et pour ce qui est d'une attitude égoiste, toute votre vie ne se résume-t-elle pas a ça? Seul ce jeune homme vous a mené à penser a autre chose que votre amour pour Tom.

Les petits yeux clairs de Pline regardèrent un instant Socrate qui émit un petit cri d'appréciation. Le gamin sourire et l'image du vieillard sourit elle aussi. Sourire si effrayant et apaisant a la fois.

Je ne veux pas vous mentir, dans tous les chemins que je perçois très peu mènent à la rédemption du jeune Jedusor, il y'en a certe mais vous n'aimeriez pas à savoir ce qui s'y passe et pour vous et pour lui.
Pourtant sachez que votre amour n'est pas vain et ne l'a jamais été mais nous nous écartons du but premier à présent...votre futur.

Mon amie ? Eléa ! Sa rencontre avec Maïa va-t-elle donc changer à ce point sa vision des choses ?

Eilane fronça les sourcils.

Alors d'après vous, l'amour est un sentiment égoïste ? Aimer quelqu'un tout en sachant qu'on ne recevra jamais rien en retour, l'accepter et ne plus rien en attendre, est-ce une attitude égoïste ?

Eilane grimaça en entendant Pline lui dire que les seuls chemins menant à la rédemption de Voldemort ne lui plairaient sans doute pas. Elle avait depuis longtemps tourné et retourné les questions qui gravitaient ans sa tête et ignorait ce qui pourrait lui permettre de sauver le sorcier ! A quoi Pline faisait-il allusion alors ? Et si le sacrifice de la Vélane lui permettait d'offrir sa rédemption à Voldemort ? A cela elle songeait depuis longtemps... Comment réagirait-il si elle venait à disparaître dans certaines circonstances particulières ?
Elle n'était pas certaine d'en connaître la réponse, et encore moins de vouloir la découvrir !

Je crois en avoir entendu assez Mr Pinine... si vraiment les choix influent sur l'avenir, alors je prie seulement pour faire les bons !

Bien c'est une sage décision que de s'arreter là, le reste ne vous fera que douter...La baguette est dans votre main et elle l'a toujours été maintenant a vous de savoir l'utiliser...L'avenir n'est qu'une marionnette si on sait tirer les fils, elle fait ce que l'on désire, le tout est de savoir quel fil tirer...

L'image du vieillard s'effaça doucement et le gosse reprit son attitude assuré et maline en même temps que son sourire malicieux réapparaissait. Socrate de son coté se rapprocha de son maitre et leva la tête l'air d'attendre quelque chose. Pline lui jeta un coup d'oeil et hocha la tête.
Un sourire commerçant apparut sur son visage:

Maintenant chère amie c'est le moment oû vous me dites "combien vous dois-je" car je ne fais pas cela gratuitement...il faut bien vivre...
Peut-etre que la prochaine fois que nous nous reverrons mes tarifs auront baissés grace a une autre source de revenues mais pour l'instant...

C'est juste, je vous dois de l'argent en effet... Alors ? Combien me demanderez-vous pour ce service ? J'ignore si j'aurais assez ou non sur moi, mais si ce n'est pas le cas, je vous ferait parvenir ce qu'il manquera par courrier !

En effet, Eilane ne prenait jamais beaucoup d'argent sur elle quand elle partait flâner dans les rues Londoniennes. Il était rare qu'elle ait à y dépenser de nombreux gallions et elle ne voyait donc pas l'utilité de trop s'encombrer.
Mais en ce moment, ce qui l'inquiétait surtout, était la somme que Pline allait réclamer ! Certes, Eilane était loin de manquer d'argent. Elle possédait un travail au salaire correct et, même avant, elle avait été habituée à ne jamais manquer de rien... mais payer une somme trop élevée pour le peu d'éléments que Pline lui avait apporté lui resterait tout de même en travers de la gorge !

Et bien, je vous écoute, Mr Pinine...

Un fin sourire se fixa sur les lèvres du gosse, le moment de la paie était toujours un moment très spéciale car il ne demandait pas toujours de l'argent. Face à des personnes aussi intéressantes que la vélane s'eu été un affront à son don que de demander seulement de l'argent de plus lui non plus ne manquait de rien.

Il est vrai qu'il y a un prix a payer pour le savoir mais il n'est pas toujours celui qu'on pense, voici donc ce que j'aimerais de vous pour me considérer rembourser....

Ses yeux se mirent à briller, deux prunelles bleues transparentes qui vous transperçaient. L'aura de Pline gonfla et l'image du vieux réapparut lorsqu'il annonça:

Je voudrais que vous me donniez cette magnfifque perle rouge, que vous cachez si parfaitement dans votre col et qui est a la fois votre plus grand enne mi et votre plus fidèle ami, mais je la veux seulement le jour oû vous y renoncerez complètement...peut-être cela n'arrivera-t-il jamais mais qui sait?

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