[RESIDENCE] Dans la banlieu de Londres Manoir de William Lancaster

Alors qu'il s'apprétait à rejoindre les locaux de la Gazette du Sorcier afin de participer au débat de l'entre deux tours qui devait l'opposer à Mrs Sent. William prit le temps de rédiger une lettre à l'intention de Robert Yates, candidat malheureux aux Ministerielles.

William était d'excellente humeur, il allait se donner dans quelques heures à son jeu favori celui de charmer les médias... Pour autant il ne fallait pas sous estimer l'adversaire rédoutable bien que peu consistant qu'était Miranda Slent.

Lorsque la lettre fut entièrement rédigée, il l'attacha à son Aigle des Amériques qui fut charger de transmettre la missive à son destinataire.

Citation :: Cher Robert Yates,

voila un parcours tout a fait atypique que le votre, mais quel parcours ! Qui aurait pu un jour penser qu’un serviteur tel que vous se serait présenter aux Ministérielles ? Certes nous n’aurons pas la chance de nous opposer au second tour, mais sachez que le score que vous avez enregistré est tout a fait honorable. J’éprouve pour le candidat et l’adversaire que vous avez été un respect sincère et j’espère que nous aurons l’occasion de nous connaître plus en détail.

Pour le moment j’en reviens à des motifs plus urgents, vous n’avez pas été sans vous rendre compte du fait que nos programmes convergeaient à de nombreuses reprises et en particulier en ce qui concerne les questions de sécurité et de Justice. Et c’est justement cette proximité d’idées qui me laisse espérer que vous, Monsieur Yates m’apporterait votre soutient durant cette semaine.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, l’heure est à la mobilisation de toutes les volontés, de toutes les forces et de toutes les énergies. Et sachez qu’il y aura toujours une place pour un homme aussi déterminé que vous au Ministère…

Nous avons le devoir de remporter la victoire, nous le devons à la Communauté Magique, car il semble que notre candidature ne soit pas la meilleure… elle est la seule. La seul à gager du sérieux nécessaire afin de prétendre raisonnablement au poste de Ministre de la Magie.

Magiquement vôtre,

William Lancaster

Invité

Un magnifique aigle s'était posé sur le rebord de la fenêtre de la chambre d'hotel de Robert, n'ayant pas encore de résidence officielle. Voilà quelques heures qu'il avait appris les nouvelles du premier tour des élections, et comme il s'en était douté, il avait terminé loin de passer au second tour. Mais c'était normal, voilà un an qu'il était revenu en Grande-Bretagne, pesonne ne le connaissait, il n'avait encore aucune réputation. Bref, il déroula le parchemin, et fut plus que ravi de s'apercevoir qu'il s'agissait du candidat du second tour, le très honorable William Lancaster.
Ce dernier lui avait écrit une belle lettre, que Robert ne pouvait qu'apprécier. Il s'empressa de saisir un autre parchemin vierge pour répondre avec enthousiasme au futur éventuel ministre de la magie.

Citation :: Cher Mr Lancaster,

Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre lettre. Ceci montre l'état d'esprit dans lequel vous êtes, et je ne peux que l'apprécier.
En effet, comme vous le dîtes, mon parcours est atypique, et c'est justement ce qui a attisé la flamme en moi lorsque j'ai pensé à me présenter. La surprise peut parfois s'avérer très bénéfique.

En ce qui concerne nos programmes et idées, je suis bien évidemment conscient que nous avons un certain nombre de points communs, non négligeables. Il va donc de soi que je vous soutienne dans votre parcours. Et en effet, la mobilisation des volontés est plus que jamais importante. Et si je veux que notre cause soit représentée comme il se doit, je ne vois pas comment je ne vous apporterai pas mon soutien.

Je vous souhaite bon courage pour le débat qui approche, mais je suis sûr que vous saurez gérer cet évènement à la perfection.

Magicalement vôtre,

Robert Yates

William ne décolérait pas. Cela faisait déjà près d’une heure qu’il était revenu de Londres et son mécontentement était toujours aussi vif. C’est en passant devant la Banque Gringotts qu’il aperçut par mégarde une affiche électorale de sa rivale Miranda Jeanne Slent.

Héréa !!! Elle ose s’afficher avec elle ! Nom d’un Dragon ! Est elle à ce point irresponsable ?
Au moins les choses sont claires, elle entend gouverner avec cette fausse Reine. Mais qui de l’une gouvernera l’autre ?

Le Duc faisait les cents pas dans sa bibliothèque, s’immobilisant parfois comme frappé par l’invraisemblance de cette nouvelle.

Qui prétend gouverner seul ? Entend-t-elle gouverner avec toute la famille Slent ? N’y aura-t-il aucune place pour les gens compétents ?

Ses pensées furent apaisées lorsque son regard se posa sur les splendides affiches que Howard apportait de l’imprimerie magique. Elles reflétaient l’efficacité, la détermination et l’union de l’équipe qui s’était rassemblée autour de William.

[RESIDENCE] *Dans la banlieu de Londres* Manoir de William Lancaster - Page 3 Nousfin2yp1

Invité

Un aigle se posa sur le bord de la fenêtre de l’un des dortoirs de a tour de Gryffondor. Le rapace s’était brusquement engouffré dans la pièce ce qui suscita, chez Alexandre, un petit sursaut. Edward, blotti dans sa cage, observait de son œil rond et ambré l’oiseau téméraire qui venait s’aventurer sur son territoire. Alex referma son manuel de Sortilèges et détacha le courrier de la patte du volatile. Une lettre d’un certain Howard Hamilton. Sur ordre de…

William Lancaster !

Un grand sourire vint flotter sur le visage du jeune homme. Ce candidat lui avait fait fort bonne impression lors de sa dernière Conférence de Presse. Tirant de son sac à bandoulière une plume d’oie fraîchement arrivée de la boutique, Alexandre y répondit, de son habituelle écriture fine et appliquée, légèrement penchée.

Citation :: Cher Monsieur Hamilton,

Je suis à la fois honoré et ravi de constater l’intérêt que Monsieur William Lancaster me porte et plus globalement, porte à la Jeunesse de notre Nation. C’est donc avec plaisir que je m’engage à me rendre au Forum de la Jeunesse Magique, organisé par Monsieur Edward Numenor. Monsieur Lancaster me semble être le Ministre idéal et je m’engage également, par le présent courrier, à le soutenir durant cette campagne et de représenter la Jeunesse de notre pays à ses côtés.

Soyez assuré, Monsieur Hamilton, de mes sentiments les meilleurs.

Alexandre Goldy.

La réponse était concise ! A la fois brève et éloquente, elle enchanterait certainement le jeune candidat et lui attribuerait une once d’espoir supplémentaire. Le jeune Goldy attacha la lettre à l’Aigle des Amériques et le laissa prendre son envol sous l’œil farouche d’Edward.

Cela faisait déjà une heure que William était revenu de son entretient ministériel avec Andréas Frimann. Le jeune directeur avait plus que comblé ses espérances, il les avait surpassé, c’était avec joie et impatience que William attendait de pouvoir travailler avec ce brillant sorcier.

Lorsque le Duc arriva dans son manoir de la banlieue londonienne, Howard lui fit part des agréables paroles qu’eut Candice à son attention. Il fut très surpris et particulièrement heureux de constater qu’en apparence la jeune sorcière ne lui tenait pas rigueur de ce qui s’était passé.

Alors que les deux sorciers étaient devenus de plus en plus proches, deux auparavant, William avait du précipitamment quitté la Grande Bretagne, en tant qu’Ambassadeur plénipotentiaire du Royaume Uni, afin de remplir la mission diplomatique que lui avait assignée le Ministre Mornemarais.

Il repensait souvent à leur premier Rendez-vous au Lac, et s’en voulait de la façon dont il avait laissé cette adorable jeune femme. Avec le temps, il s’était dit qu’elle ne devait certainement plus éprouvé aucun sentiment pour lui si ce n’était de la rancœur voire de l’indifférence. Aussi fut il aussi étonné que ravi, d’apprendre qu’elle avait accepté l’invitation à dîner d’Howard.

Les 19 heures allaient bientôt sonner, William attendait dans la bibliothèque, non sans angoisse. Lorsque le Hibou de la porte d’entrée hulula, William sentit un frisson traversait tous les membres de son corps en dessous de son élégant smoking…

18 heures 52.

Eli venait enfin de finir de se préparer... Elle était devant son miroir de sa chambre du Chaudron Baveur et, appuyée sur sa coiffeuse, elle se regardait dans le miroir. Elle recula légèrement pour mieux s'admirer et fut assez satisfaite du résultat.

Ses cheveux, bruns à présent, étaient lachés derrière son dos, décorés seulement de petits papillons presque invisible mais qui donnaient de la brillance à ses mèches cuivrées. Alors que sa tignasse descendait en cascade derrière son dos, une frange barrait son visage et cachait son oeil droit, lui donnant un petit air décontracté. On n'aurait pas dit qu'elle était invitée à la table d'un Duc !

Elibatiz avait enfilé pour l'occasion une petite robe mauve qu'elle avait ramenée de Marseille. Là ou il faisait bon... Bon vivre. Elle savait que ce serait surement l'unique occasion pour elle de l'enfiler, malgré la simplicité apparente de l'habit. On n'aurait pas dit qu'elle était habillée pour quelque chose d'important, mais juste pour une sortie... Ce n'était pas très recherché, mais en même temps, Eli se disait qu'elle ne voulait pas éblouir... Juste réveiller quelques souvenirs, peut-être.

Et encore ! Il faudrait qu'il me reconnaisse ! Si même Edward a eu du mal alors qu'il a été le dernier à me voir, je me demande comment réagira William !

Une derrière touche de maquillage léger, juste un trait de crayon pour souligner la profondeur de son regard et de ses yeux verts d'eau. Et la Gryffondor fut contente du résultat. Elle enfila ses chaussures, prit son sac et ferma les yeux pour se concentrer. La dernière fois qu'elle était allée chez William, c'était en balai... Elle ne savait pas transplaner, à l'époque... Aussi, avait-elle peur de mal viser.

Tant pis ! Quand faut y aller, faut y aller !

Elle se concentra et en un CRAC ! sonore, disparut de la pièce.

18 heures 59.

Elibatiz atterrit quelque part devant une belle double-porte en chêne sculptée, lourde, massive et qui respirait la magie. Elle sourit - très fière d'elle-même - en voyant le "W" et le "L" entrelacés lui sourire à travers les arabesques. Elle sourit et sonna à la porte. Puis, comme elle le devait, attendit. Elle commençait à stresser !

Et si on ne m'attendait pas ? Cet Hamilton a peut-être oublié de prévenir le Duc ! Ou peut-être que ce dernier ne se rappelle plus de moi !

Le stress se mua en panique...

Qu'est-ce que je fais là, par la barbe de Merlin !?

Te tracasse pas, ma vieille ! Tout va comme sur des roulettes ! la rassura la voix.

On ouvrit la porte...

William s’était personnellement dirigée vers la porte d’entrée, il avait renvoyé son majordome à ses autres occupations de la soirée et tenait qui plus est à être le premier à pouvoir contempler. Il se recoiffa machinalement en passant devant l’immense glace qui trônait dans le vestibule et ouvrit la porte un sourire poli aux lèvres, en essayant de ne rien laisser paraître de ses émotions.

Bonsoir… William s’interrompit, quelque peu troublé, la jeune femme avait sensiblement changé mais ses traits conservaient la grâce et la candeur de celle qu’il avait rencontré quelques années auparavant… Candice ? Ou plutôt devrai je t’appeler Elibatiz ? Mais je t’en prie entre, ne reste pas dehors la température n’est pas très haute ces temps ci…

Tous deux parcoururent les larges couloirs de marbres blanc et noir qui conduisaient au Salon, puis à la vaste Salle à manger, sans dire mot. William sentait son esprit pénétré d’une douloureuse pensée.

Quelle beauté ! Et dire que si je n’étais pas parti, nous serions peut-être plus proches que jamais à l’heure qu’il est…

Une fois qu’ils furent arrivés dans la salle ou la table avait déjà été dressée pour deux personnes, William ne put s’empêcher de s’approcher de Candice et de plonger son regard sombre et ténébreux dans le sien clair et limpide. Il lui prit la main et baissant les yeux il murmura.

Sauras tu trouver la force de me pardonner Princesse ?

La porte s'ouvrit et dévoila un homme aux traits familiers. Contrairement à ce qu'elle attendait, ce ne fut pas le majordome qui ouvrit mais bien William lui-même. Il était aussi ferme et charmant que dans ses souvenirs. Et Eli eut un petit pincement au coeur. C'était lui. C'était William... Elle avait cru le détester, le haïr. Mais il n'en était rien. La preuve : elle était là ce soir. Elle l'avait juste oublié. Ou en tout cas essayé.

Bonsoir, William.

Il s'arrêta, dubitatif avant de l'inviter à entrer. Courtois, et souriant. On aurait dit qu'il ne l'avait pas reconnue. Lui aussi... Et pourtant, c'était bien elle, oui ! Candice ou Elibatiz, quelle importance ? Quelle différence ? Ces deux prénoms ne désignaient-ils pas seulement deux parts d'une seule et même personne ? Un part de son passé et une part de son présent ?

Eli sourit au Duc et répondit à son invitation en s'exécutant. Elle le suivit à travers les couloirs et les salles. Le Manoir était magnifique ! Et elle sourit, d'un air nostalgique. La dernière fois qu'elle y était venue, Will lui avait proposé que cela devienne aussi chez elle.

Elle réprima un rire. Quelle bêtise ! Il l'avait laissée quelques jours après !

Ils étaient parfaitement silencieux, comme deux inconnus qui viennent de se rencontrer. Portant, Eli était du genre très bavarde. C'était là son principal défaut. Pourquoi ne disait-elle rien ? Surement parce qu'elle réfléchissait trop. William la fit assoir à table avant de prendre lui-meme place face à elle. Et il la sortit de ses pensées lorsqu'il lui prit la main.

Sauras-tu trouver la force de me pardonner, princesse ?

Te pardonner ? Je ne demande que ça ! Mais je te demanderai quand même des explications ! Tu me proposes de venir habiter chez toi et le lendemain, j'apprends - dans les journaux, pas même par toi ! - que tu es en Espagne pour une mission ou je ne sais quoi ! J'ai essayé de comprendre mais... Je dois t'avouer que je n'ai pas réussi.

Elle ne fit ni sourire, ni quoique ce soit d'autre qui aurait pu trahit ses émotions. William lui avait fait mal, il fallait qu'elle sache pourquoi. Le visage fermé, elle contempla son hôte.

Tu es dure, quand même !

Eli approuva la voix pour une fois et essaya de sourire, d'un air encourageant. Oui, elle encourageait William à lui dire la vérité...

William ne parvint pas à contrôler un léger spasme que produirent les paroles de la jeune femme. Lui-même n’avait guère bien compris ce qui l’avait poussé à partir si précipitamment. Peut être était ce devenu dans sa nature de fuir l’attachement personnel plus qu’amical depuis que ses parents étaient décédés ? Pour autant il ne parvint pas immédiatement à reprendre la parole. Rendre muet un homme tel que William n’était pas courant… et ce silence signifiait beaucoup.

Il n’osa pas relever les yeux vers la jeune sorcière, continuant de tenir sa main au creux de la sienne. Il déglutit. Lorsque William souffrait ou sentait qu’il faisait souffrir ceux qui lui étaient réellement proches, il s’enfermait dans un mutisme pesant.

Comme un petit garçon, il resta de longues minutes silencieux à caresser de son pouce la douce qu’il protégeait. Puis inspirant longuement, il reprit la parole.

J’ai tout simplement pris peur…

Je me suis précipité sur la première occasion qu’il m’était donnée de fuir cette situation dont je n’étais pas entièrement maître. Le Ministre m’avait assigné depuis plusieurs semaines déjà cette mission et j’ai préféré fuir plutôt que d’affronter la perspective d’un avenir avec toi par peur de l’inconnu.

Mais ce qui est fait, est fait. Je ne saurai oublier l’attitude impardonnable qui fut la mienne. Il nous faudra du temps mais je ne désespère de nous voir un jour, à nouveau, amis.

Eli baissa les yeux. Elle eut des remords. Oui, elle avait peur d'avoir froissé William. Avant, elle n'était pas aussi franche, aussi dure. Elle faisait passer les autres avant elle, leur bien-être avant le sien. Aussi a-t-elle toujours été en marge. Mais ces deux années d'éloignement l'avaient changée. Elle était devenue autre. Meilleure, surement. Mais légèrement plus égoïste. Ce nouvel état de fait et ce qu'il impliquait lui fit peur. Jusque là, elle n'avait pas mesuré toute l'étendue de cette manière d'être. Car William s'était enfermé dans une sorte de mutisme... gêné ? Non, plutôt pensif.

Mais qu'est-ce que j'ai fait, bon Dieu ?

Je...

... suis dessolée.

William ne sembla pas l'entendre, ni même faire attention à elle.

Et, tout d'un coup, alors que rien ne le laissait présager à part le va-et-vient constant de son pouce sur les doigts fins et longilignes de l'Ondine - il parla. Avoua.

Eli fut prise d'un élan d'émotion. Si forte, si sincère qu'elle lui brula la gorge et les yeux et voulut sortir sous forme de larmes. Elle réussit néanmoins à articuler clairement.

Dessolée. Oui, je suis désolée...

Elle passa son autre main sur la joue de William et sourit. Gentiment, sincèrement. Elle se pencha alors en avant et posa ses lèvres sur les siennes. Un délicieux gout de framboise envahit son palais et ses narines. Elle ne savait pas ce qu'elle éprouvait pour William. Mais, de toute façon, c'était quelque chose de fort. Alors, cela valait que l'on fasse un pas, que l'on avance. Il avait peur, elle saurait l'apaiser. Même si il restait cette question de... De nature.

Dois-je lui dire ? Il va mal le prendre... Attendons de voir s'il tient réellement à moi. Ce serait mieux.

Elle lui sourit et se réajusta sur son siège.

Je serais donc ton amie, si c'est ce que tu souhaites... Une simple amie, je te l'assure.

Pour le moment, du moins... Je l'espère !

Elle mettait les choses au clair. Elle ne voulait rien précipiter... N'était-ce pas ce qu'il voulait ? Ce pourquoi il l'avait quittée ?

Alors, comme ça, tu es vraiment de retour ? Je veux dire... Pour de bon ? questionna-t-elle en mettant délicatement une bouchée de ce delicieux poisson dans sa bouche.

Malgré le ton badin que prenait son interlocutrice, William sentait que la jeune femme était elle aussi traversait par une vive émotion. Il s’était permis de lui caresser doucement l’épaule et de redescendre sur l’avant-bras avec l’extrémité de ses doigts. Il l’avait sentit frissonner puis elle s’était dit désolée…

Je ne comprends pas Candice, tu n’as pas à être désolée. Tout ceci est ma faute, mon entière et pleine faute…

Puis il avait sentit la douce main de Candice caresser sa barbe naissante. Le délicat baiser qu’elle lui offrit apaisa son cœur meurtri mais le replongea quelques minutes dans le silence…

Une simple amitité ? Etait ce vraiment ce qu’il désirait ? William coupa alors Elibatiz, comme s’il était frappé par l’évidence de cette pensée.

Je ne sais absolument pas ce que je veux, mais ce dont je suis sur c’est que je ne veux pas te perdre…

William détourna une fois encore le regard de la jeune fille pour se concentrer sur ses mains. Il s’approcha alors de la jeune fille blottit sa tête dans le creux de son cou superbe, et comme un félin huma son parfum et effleura sa peau de la sienne…

Ne t'en fais pas, William... Nous avons le temps de penser à ce que tu veux. Tu n'es pas obligé de repondre de suite.

Elle lui sourit, de manière rassurante. Elle ne pouvait pas ne pas le comprendre, elle avait le don d'empathie ! Ca servait de ressentir ce que les autres éprouvaient. Même si c'était plus souvent pensant qu'autre chose.

Eli sourit, il l'avait appelée Candice. Une vieille habitude d'un passé encore cher à son coeur. Une habitude, certes mais une habitude qu'il fallait qu'elle corrige et éclaircisse. Tout comme certains points de sa morphologie et de sa... nature.

Vas-y ! Dis-lui ! Sinon, tout va se compliquer... Tu n'es pas hypocrite !

J'ai horreur d'être hypocrite, je suis d'accord avec toi. Mais attendons un peu !

Non, vas-y ! Tout de suite !

Eli ne bougea pas, laissant à Will le loisir de reposer sa tête dans le creux de son cou. Elle l'entoura de son bras et entreprit de caresser légèrement le sien. Et elle se lança. Car il le fallait, car elle l'aimait, d'une manière ou d'une autre...

William ? Je m'appelle Elibatiz et non Candice. C'est mon véritable prénom. D'ailleurs, il faut que je te dise quelque chose.

Autant mettre cartes sur table ! Mais comment avouer un secret aussi lourd à une personne qui n'a pas hésité à s'en aller par peur ? La peur de l'inconnu n'est rien face à la peur injustifiée qui pourrait nous prendre lorsque l'on apprend une vérité. Une différence.

S'il te refuse ou qu'il n'essaye pas de comprendre, c'est que c'est un idiot et qu'il n'en vaut pas la peine !

Va dire ça à mon coeur ! Il sera content de se retrouver de nouveau en morceaux !

William s'était relevé, attentif. Elle allait le lui dire, dans les yeux. Et s'il le prenait mal, tant pis pour lui.

Privilégie la manière douce, ne verse pas d'eau sur tes jambes et tout ça ira bien !

Je l'espère !

Eh bien, tu vois... Quand j'étais jeune, j'ai failli mourir. J'étais tombée dans une sorte de ravin et j'y étais restée des jours durant. Blessée, je me vidais de mon sang, tandis que toutes les femmes de mon village me cherchaient. J'ai réellement cru que je ne reverrais jamais le jour ni sa lumière. Les femmes parmi lesquelles je vivais après la mort de ma mere... Ne pratiquaient pas la magie.

Il va les prendre pour des Moldus et je sais qu'il ne les aime pas !

C'étaient des Déesses. Pas dans le sens ou tu l'entend, mais dans le sens ou c'étaient des femmes différentes. Des...

Créatures... Animaux... Pfff ! Comme c'est rabaissant !

... Ondines. Et ma tutrice était leur "supérieure", si je puis dire.

Elle baissa la tête pour ne plus affronter ce regard scrutateur. On y arrive !

Et voilà ! Elle m'a retrouvée et a fait quelque chose qu'aucune Ondine n'a jamais faite de sa vie. Un don, un sacrifice. Jamais, dans l'Histoire de ces créatures, il n'y eu pareille chose ! Elle m'a donné de sa magie. De son sang. Pour me sauver... Demeter m'a sauvé la vie et depuis... Depuis, je ne suis plus une sorcière ordinaire.

Voilà !

Je suis en partie une Ondine...

Il va me demander de m'en aller !

William avait suivi avec intérêt l’ensemble du récit relaté par son invitée, cette dernière semblait parfois comme incertaine de ce qu’elle voulait ou ne voulait pas divulguer… Lorsque toute la vérité fut révélée au Duc, ce dernier s’enferma dans un mutisme encore plus profond et inquiétant. Le regard dur, il ne savait tout simplement ce qu’il ressentait et comment réagir. Il détestait être mis devant le fait accompli. Sa volonté de vouloir constamment tout maîtrisé, lui rendait insupportable qu’une chose à la quelle il ne s’était ni préparé ni attendu arriva…

Mais dans son fort intérieure William avait toujours su que Candice ou Elibatiz peut importait son nom, était différente, singulièrement particulière. Peut être était ce qui à la fois l’avait séduit et lui avait fait peur.

Le Duc de Norfolk descendant d’une très ancienne et très noble famille de sorciers avait été éduqué dans un certain rejet de tout ce qui sortait de la « norme »… Même si avec le temps et la raison il avait réussi à surmonter la plus part de ses réticences vis-à-vis de ceux dont le sang n’était pas totalement « pur », il n’en demeurait pas moins que tout ce qui n’était pas entièrement et parfaitement humain restait suspect à ses yeux…

Une Ondine ? J’ignore presque tout de ces créatures…

William semblait on ne peut plus pensif, tout ceci n’était il qu’une manœuvre de la part de la jeune sorcière afin de le pousser lui dans ses derniers retranchements ? Tout ceci relevait il d’un plan savamment orchestré ou d’une confidence spontanée…

William fit soudain le vide en lui, ferma les yeux, caressa de sa main le visage de son invitée et posa sur ses lèvres un délicat baiser, un baiser d’une douceur passionnée et incomparable. Puis il se redressa et passa son pouce droit sur ses lèvres.

Lorsque je t’embrasse je ne ressens pourtant aucune différence…

William n'avait nullement cherché à donner une quelconque signification à son baiser, il s'était juste conteter d'écouter ce que lui inspirait son coeur...

Elle s'attendait à ce qu'il l'envoie balader, qu'il lui crie dessus, qu'il la repousse, qu'il lui demande des explications ou, dans ses rêves les plus fous, qu'il essaie de lui expliquer qu'un humain et une créature de l'eau ne faisaient pas bon ménage. Elle s'était même légèrement reculée, craignant une quelconque réaction violente de sa part. Mais William n'en fit rien. Il... Il se tut, regarda partout sauf vers elle et... l'embrassa. Oui, vous avez bien lu, il l'embrassa.

Non non, la Gryffondor ne s'y attendait pas. Elle ouvrit des yeux ronds et toisa William comme s'il se fut une lumière au bout d'un tunnel particulièrement sombre et froid.

Je...

Ce n'etait certes aps un baiser "ordinaire" puisqu'il fut bref. On aurait dit qu'il voulait essayer... Il voulait essayer d'embrasser une Ondine. Oui, pas mal, il ne la craignait pas !

Qu'est-ce qui se passe ?

Elle était désemparée. D'habitude, lorsqu'il lui arrivait de raconter cette histoire, on le rejetait clair et net. Ici, là, maintenant, tout de suite, le Duc ne semblait pas encore décidé. Il fallait donc faire très attention.

Je ne te fais pas peur ou...

Elle déposa sa fourchette et regarda plus attentivement son interlocuteur.

Bien sur que tu ne ressens rien, je suis normale ! Tout comme toi... J'ai juste une petite particularité !

Attends, dear... Petite ? Depuis quand une queue de poisson de un mètre moins quart est une petite particularité ?

Tu veux que je lui montre mes jambes maintenant ?

Ca va pas ? Tu veux qu'il te laisse tomber ? Pierre après pierre, on bâtit des monuments. Attend qu'il ait encaissé le coup !

Ok, ok, chef !

Et... Quoiqu'on en dise, les Ondines ne tuent pas leurs amants ou quoique ce soit de ce qu'on raconte. Ce sont juste des... Préjugés.

Elle respira. Ou plutôt se força à respirer. Lentement...

Il allait répondre. Et de sa réponse dépenderait beaucoup de choses.

Hj : RP fini... Nous discuterons plus tard de l'issue... Je n'aime pas trop attendre et les evenements sont depassés ! Wink

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