Little angry boys [PV Dakeyras]

Les cloches tonnèrent leurs coups puissants et graves huit fois. Tout en jetant deux petits regards furtifs, le concierge pénétra dans la salle sur demande. Ce soir-là, sa vielle amie s'était parée modestement. Pas de cheminée, pas de table, pas de meuble. Juste un mannequin censé représenter une forme humaine, soutenu sur quatre petites roulettes gondolés sous le poids de l'acier massif.
En regardant ses pieds, Jinx vît l'éclat de ses cheveux de jais se refléter sur un magnifique parquet vernis. Le bois était clair et brillant mais adhérait suffisamment au chaussure du jeune homme pour pouvoir prendre des appuis qui seraient utiles lors d'un duel amical.
Sur les murs d'habitude de pierres étaient aujourd'hui fixés de nombreux miroirs, et malgré que la salle soit petite d'apparence, les multiples reflets du concierge donnaient une impression de puissance et de gigantisme à la pièce. Des clones répétant les mêmes mouvements que l'original se mouvaient lentement sur la surface plane et insalubre des nombreuses glaces et déposèrent chacun leur manteau noir à terre.

Jinx leva la tête et un craquement se fît entendre au niveau de son cou. Faisant une grimace de soulagement après que le petit point de tension à la base de son crâne ait disparu, l'ancien élève n'avait de cesse de regarder le plafond, mais seule une lumière blanche et vive semblait émaner de celui-ci. Sortant ses baguettes, Jinx entama une chorégraphie comme le lui avait montré Kurun.

Ah Kurun. Elle qui avait disparue, tout comme Erell. Où était son amour en ce moment ? Impossible à savoir. Mais comme une impression le titillant de l'intérieur, Jinx savait que sa belle était en vie. Il pouvait sentir le lien entre eux malgré la distance, cet amour irrévocable et infiniment puissant n'avait de cesse de se durcir chaque jours où il était séparé d'elle, et le lien grossissait.
Et Kurun, que faisait-elle, elle ? Était-elle morte, probablement pas ! Elle se défendait trop bien pour tomber sous le joug de la L.O.I., ou bien avait-elle accepter une mission pour une quelconque organisation ? Non plus : ce n'était pas son genre de travailler pour quelqu'un ...

Chacun des pas de Jinx était marqué par un sortilèges qui allait ensuite s'écraser contre les miroirs absorbant la magie. Formulé ou non, plus sa danse s'intensifiait, plus les sortilèges prenaient en puissance jusqu'à ne devenir qu'une masse informe de magie pure, éclatant en gerbes colorées sur les glaces, à présent noires par endroit, là où les sorts les plus puissants étaient venus s'écraser.
Le concierge était à présent à son apogée, le paroxysme de cette danse martiale et bestiale allait être atteint dans quelques secondes, la jouissance magique touchée du bout des doigts ... Mais la porte s'ouvrit, et déstabilisé alors qu'il était si près du but, Jinx en perdit l'équilibre et fît une roulade au sol avant de se relever.

Presque ponctuel, déclara Jinx en jetant un rapide cout d'œil à sa montre.

Jinx avait donné rendez vous à Dakeyras ce soir à vingt heures. Le jeune garçon avait alors revêtu une tenue confortable pour un entrainement de ce genre. Il ne savait pas encore si c’était le thème de cette convocation, mais dans le doute, il valait mieux prévoir. Il se para en plus de cette tenue de Fire, sa dague, et sa cape pour dissimuler l’arme. Il se dirigeait vers le bureau du concierge d’un pas décidé. Il était un peu en avance, il avait horreur d’être en retard. Il arriva dans l’aille des professeurs et longea tout le couloir, passant devant tous les bureaux pour arriver jusqu’à celui du jeune homme.

Une fois en face de la porte, il frappa pour voir s’il y avait bien quelqu’un. Il ne reçu pas de réponse. Peut être le rendez vous était il annulé. Le gryffon regarda un peu partout autour de lui mais ne vit personne. Puis il entendit un petit cliquetis. Il détourna alors son regard sur le mur, juste à côté de la porte et aperçu un petit tableau noir. Il était en ardoise et l’encadrement était fait de bois. Une craie pendait sur le côté droit, accroché à un fil. Il toisa l’ardoise un moment et un message apparu, en lettre manuscrite.

"Quel est ton nom ?"

Le jeune garçon scruta d’abord l’objet étrange. Puis après quelques secondes, il se saisit de la craie et y inscrit son prénom, ainsi que son patronyme. Les deux inscriptions disparurent pour en laisser apparaitre une autre à la place.

"Tu es attendu par Jinx Rowel dans la salle sur demande. Ne traine pas."

Dakeyras soupira avant de presser le pas en direction de la salle sur demande. Déjà qu’il était obligé de revenir sur ses pas, mais en plus il allait être en retard. Il emprunta tout les escaliers et couloirs nécessaires pour arriver devant la salle. Une fois face au mur, il attendit que la porte se dessine pour pouvoir la passer. Il pénétra dans la salle pour voir l’ancien préfet effectuer une roulade. Il leva un sourcil, se retenant de rire.

Oui je suis en retard ici, mais la raison est simple. J’étais à l’heure convenue à votre bureau.

Il en profita pour examiner la salle. Le sol était en lattes de parquet parfaitement ciré, les murs étaient recouverts de miroirs et un mannequin trônait au milieu de la pièce. Les glaces étaient noircies à certains endroits et une odeur de brûlé désagréable se répandait dans la pièce.

Bien, que faisons nous ? Auriez-vous changé d’avis ?

Le concierge ne considéra pas d'un regard Dakeyras et préféra aller ranger sa baguette, celle de sureau, dans son manteau.
Ne prenant que sa baguette de balsa, la plus jolie des deux à ses yeux, Jinx la fît tourner d'un geste expert dans sa main gauche puis dans la droite, s'amusant de voir avec quelle facilité il avait obtenue cette aisance de mouvements depuis plus d'un an.
Se remettant en place, il leva le bras et se mît en position.

Absolument pas, et le vouvoiement n'est de rigueur qu'en public, tu sais !

Adressant un clin d'œil moqueur au hardis Gryffondor, le concierge ouvrît la bouche pour lancer le premier sortilège lorsqu'il vît la position de Dakeyras. Il ne pût se retenir d'éclater de rire.
Certes, on ressentait de l'assurance dans l'encrage de ses pieds, mais aucun doute qu'il aurait été déséquilibré si le jeune homme lui avait jeté un sort.
S'approchant à grand pas, il vînt se poser à côté de lui.

Ne m'en veut pas, mais j'ai l'impression de me voir à ton âge. La première chose à faire lorsque tu effectue un duel est de te mettre de profil par rapport à ton adversaire, ainsi, si un sort puissant vient te surprendre, tu ne sera pas déstabiliser voir déséquilibrer, du moins pas trop.
Et lève moi ce menton, c'est préférable de regarder son adversaire et pas ses pieds lorsque l'on se bat.

A chacun de ses conseils, Jinx déplaçait lui-même les membres du jeune homme, prenant tantôt sa jambe droite et la mettant derrière lui, ou encore relevant la tête de Dakeyras du bout de l'index.

Bien, là on a déjà plus l'impression que tu vaut quelque chose. Mais c'était la partie facile.
Une grande partie de la réussite d'un duel réside dans l'anticipation de ton adversaire. Tu sais que la plupart du temps, ton adversaire voudra de désarmé ou pire, au lieu de riposter par un sortilège, tu n'aura qu'à prendre appuis sur ta jambe arrière et faire un pas de côté. Compris ?

Comme la plupart du temps, ce n'était qu'une question rhétorique. Jinx ne prît même pas le temps d'entendre la réponse du jeune Gryffondor et se remît en place.

Je ne te préviendrais pas, je lancerais le sortilège lorsque j'en aurait envi, on verra si tes réflexes sont bons ...

Jinx savait pertinemment que cette méthode n'était pas la meilleure en terme de courtoisie, mais c'est elle qui donnait les meilleurs résultats, et ce que chacun d'eux attendaient, des résultats.
Jaugeant du regard le garçon, Jinx abaissa le bras et sans crier gare, le releva aussitôt.

Expelliarmus.

Le jeune homme se mit en place, tendant sa baguette vers l’avant. Dakeyras enleva donc sa cape, mettant à jour ses deux armes. Il posa sa dague à côté du vêtement, gardant juste le petit bout de bois dans son fourreau à sa ceinture. Il se mît en garde maladroitement. Il était campé sur ses jambes face à Jinx, les genoux légèrement pliés et le bras tendu en avant, Fire prolongeant son membre. Ils ne faisaient qu’un, comme à chaque fois que le gryffondor se laissait envahir par la présence de son ami. Le concierge éclata de rire, et c’était compréhensible.
Après avoir abondamment rit, il vint rectifier la position du jeune garçon qui se laissa faire. Il écoutait les conseils attentivement. Et répondit à la question par un simple :

Compris.

Il attendit que Jinx se remette à sa place. Il se concentrait et se tenait prêt à réagir lorsque le premier sort foncerait sur lui. Lorsqu’il fut lancé, Dakeyras essaya de pivoter sur sa jambe arrière comme le lui avait conseillé l’ancien préfet. Mais il avait réagit trop tard et n’avait pas tourné assez rapidement. Il put donc voir Fire quitter sa main pour atterrir derrière sur le sol. La baguette noire animée de ses reflets rouge avait volé jusque dans un coin de la salle. Les reflets étaient calmes, le phénix pouvait sentir que Dakeyras n’était pas en danger, que c’était un duel amical.
Le jeune gryffon quitta alors sa place et se dirigea vers sa baguette pour la récupérer. Il la reprit dans sa main et retrouva le lien qui avait été brutalement brisé avec son fidèle allié. Puis il se remit à sa place, adoptant la posture conseillée par Jinx quelques instants auparavant. Il était prêt pour répéter l’opération.

Je suis prêt, le prochain ne me touchera pas.

Il savait que ce n’était pas vrai, mais cela lui donnait plus confiance en lui. Il sourit simplement au jeune homme en attendant qu’il lance l’assaut suivant.

Le gamin ne semblait pas trop mal se débrouiller, puisqu'il esquiva le second sortilège. Ce n'était pas du grand art, et même lorsque Dakeyras bougeait, il se mettait en position de faiblesse. Jinx prît cinq minutes pour lui expliquer qu'il fallait toujours revenir à la position initiale de combat, à savoir la position de profil, lorsque l'on faisait une esquive.

Dakeyras était attentif et rigoureux ce qui fît plaisir à Jinx. Enfin un élève qui ne pensait pas que du mal de lui. D'ailleurs, le concierge avait remarqué que depuis quelque temps, il avait très mauvaises réputations auprès des élèves., Il était à présent membre du personnel éducatif, donc cela ne devrait pas l'affecter. Et pourtant, ne plus recevoir de sourire enjôleur de la part des Serdaigles, ou des tcheks amicaux des Poufsouffles, ça lui manquait, ça lui manquait horriblement ...
Jinx fît encore faire quelques esquives à Dakeyras.

Bien, maintenant que tu te débrouille un peu mieux qu'un gosse de huit ans ... sourire complice ... je te propose d'échanger les rôles. En fait, je ne te propose rien du tout comme tu t'en doute, mais j'aime bien cette forme, disons que ça fait moins ordre. Enfin bref, je m'égare !
Quoi qu'il en soit, tu va te positionner comme je te l'ai montrer, et lorsque tu me lancera le sortilège "arata erpente", tu le connais, j'espère ; et bien tu pivoteras sur ta jambe avant et tu lancera ton bras dans ma direction. C'est une chose que j'ai remarqué durant mes nombreuses heures d'entrainement, et que peu de sorciers font : si tu veux donner plus de force à ton sort, donne lui de l'amplitude, un simple mouvement de poignet peut suffire, mais si tu emporte tout ton corps comme je viens de te le dire, tes sortilèges seront plus puissant. Après, il faudra travailler la précision, car plus de puissance, dit obligatoirement plus d'instabilité. Allez vas-y.

Jinx se posta en position de défense et attendît patiemment que le premier sortilège fuse.

Dakeyras écouta attentivement les instructions de Jinx. Il attendit que celui-ci se mette en place et il lança le premier sort que l’ancien préfet évita avec facilité. Il lui intima de recommencer, et de le faire mieux. Il s’exécuta alors mais le sort ne trouva à nouveau pas sa cible.

Bon tu te réveille, on dirait que tu dors.

Jinx le provoquait, surement dans le but de le stimuler, pour qu’il ai envie de réussir. Et ça fonctionnait surement car le jeune garçon aimait atteindre le but qu’il se fixait. Quand il était déterminé, il travaillait, encore et encore, il répétait pendant des heures les mêmes gestes et apprenait les mêmes choses s’il le fallait. Mais il faisait toujours le maximum pour arriver à ses fins.
Il enchaina alors les sorts, en essayant de perfectionner son geste à chaque fois, mais jusqu’ici ses sorts n’étaient pas assez puissant, puisque Jinx les évita tous sans exception.

Bon alors, applique toi ! Même un moldu manchot et borgne ferait mieux que ça !

Je fais tout ce que je peux, je ne vois pas comment je pourrais faire mieux.

Hé ben, elle doit être contente ta copine de sortir avec une lopette comme toi.

Cette fois ci, l’attaque était personnelle, c’était blessant et Dakeyras n’y resta pas insensible. Il voulait lui montrer qu’il avait tord, il voulait réussir. Utilisant la dose de vexation que venait de lui donner Jinx, il lança une nouvelle fois le sort et cette fois ci, il l’évita de nouveau mais avec plus de difficultés.

Ça commence à venir, tu vois quand tu veux, tu comprends. Mais ce n’est pas encore ça. Qu’est ce qu’ils diraient tes parents s’ils te voyaient ? Hein ? Tu crois que ça leur plairait de savoir que leur fils lance aussi bien des sorts qu’une gamine de dix ans.

Là il était allé trop loin dans la provocation. Dakeyras senti son cœur se serrer comme si quelqu’un l’avait saisi et presser comme un agrume, déversant ainsi dans ses veines un flot de colère. S’il avait voulu le vexer, il avait fait plus que ça, il l’avait blessé au point qu’il veuille en faire de même. Il suivit les conseils prodigués par son adversaire. Il pivota sur sa jambe avant, tout en gardant ses appuis bien ancrés dans le sol pour ne pas être déséquilibré. Il lança son bras vers Jinx avec force, aidait de Fire, son plus fidèle allié pour lancé le sort.

ARATA ERPENTE !!!

Le sort parti à pleine vitesse vers le concierge. Et cette fois ci, il ne pu l’éviter. Le sort le frappa de plein fouet dans l’abdomen et il fut alors projeté plusieurs mètres plus loin.

Ils diraient que je ne suis pas une gamine de dix ans et que tu ferais mieux de les laisser en paix.

La colère descendit, Dakeyras se calma doucement le temps que le préfet se relève. Il était fier de ce qu’il venait de faire.

Alors tu vois, finalement, j’ai réussi.

Le jeune homme émerge lentement, comme après une longue nuit de sommeil. Mais ce n'est pas le fait de s'être reposer qui oblige Jinx à rouvrir les yeux mais des milliers de minuscules aiguilles lui tailladant l'intérieur du crâne. Un mal indescriptible, comparable à une torture abjecte qui ne donnait au jeune homme aucun moyen d'organiser ses idées lui tiraillait le crâne. Sa vue est floutée, des tâches noires passent à intervalles irréguliers devant ses yeux, masquant une vue trouble et douloureuse. La lumière de la Salle sur Demande lui transperce les rétines et le concierge mît quelque temps avant de voir la masse informes de Dakeyras à ses pied. Dans sa tête, une multitudes d'idées émergèrent avant de sombrer sous le poids des assauts de la douleur.
Tombant à genoux à côté de Dakeyras, le concierge constata avec horreur que le garçon gisait dans une marre de verre brisé. Sa poitrine se soulevait très difficilement et un râle profond et rauque s'échappait de sa gorge.

Dakeyras, répond moi ; répond moi nom de Dieu ! Dakeyras ! Dakeyras !

Flash Back

Le sortilège partit avec une puissance tel que Jinx n'eut pas le temps d'esquiver. Un sourire imperceptible vînt effleurer ses lèvres lorsque le sortilège lui percuta la poitrine. Le concierge en eût le souffle coupé, avant d'être projeté dans les airs, atterrissant lourdement sur le sol.

Rythme cardiaque qui augmente, dilatation des pupilles, augmentation de la pression sanguine, artère dilatée. La crise était à présent inévitable. Un énorme crie de rage envahit la salle. Jinx fît un bond pour se remettre sur ses pieds avant d'enchainer.

Vis Arcus ! La flèche d'argent partie de la baguette, et le jeune Dakeyras n'eut le temps que de se déplacer de quelques centimètres. S'il avait été plus lent, nul doute qu'un trou d'un diamètre conséquent lui aurait orné la tête de part et d'autre.

Non mais t'es malade, Jinx ! Qu'est-ce-qui clo...

Mais déjà les assauts reprenaient. Les sortilèges fusaient, d'abord très vite, puis la cadence fût insoutenable. On sentait que Dakeyras, à chaque nouveau maléfice, perdait pied peu à peu. Ainsi, il finît par recevoir en pleine poitrine un sort particulièrement dévastateur.

Steti Statum ! La soif de meurtre du concierge grandissait à chaque nouvel échecs. On ne lisait à présent dans ses yeux que la goût du sang, de la torture, du meurtre, de la violence.
Le petit corps du quatrième année sembla balayer par une bourrasque de vent tandis qu'il essayait encore une fois d'esquiver l'attaque de Jinx. Il fût projeter et allât s'écraser de toute sa masse dans un bruit de verre brisé sur la glace derrière lui, avant de tomber à plat ventre.
A ce moment là si une chose magique, que bon nombre de sorcier ne saurait expliquer, ne s'était pas produite, alors Jinx Rowel aurait tuer un élève. Mais au lieu de cela, un phénomène très étrange se produisit. De la baguette du jeune Gryffondor s'échappa tout d'abord de minces filets ambrés aux reflets rouges sang, emplissant la salle d'une lueur de meurtre. Ceci n'eût pour effet que de renforcer Jinx dans ses convictions morbides, mais lorsqu'il levait le bras pour achever le jeune garçon, une onde de choc parcourût la pièce, déséquilibrant Jinx qui tomba à la renverse.
Secouant le tête prestement, le concierge fou se releva avant de voir un énorme phœnix déployer ses ailes de feu gigantesques devant lui. S'il n'était pas sous l'influence en ce moment-même d'une crise de sécrétion intensive d'adrénaline, nul doute que Jinx aurait fuit comme n'importe quel être humain, mais la peur avait quitté son corps. Il courût et lança un poing qui aurait dût s'écraser contre l'oiseau de braise, mais au lieu de cela, il le traversa simplement, comme de l'eau. Cherchant du regard sa proie d'origine, Jinx crût la voir, mais l'oiseau devant lui ne semblait pas vouloir se mouver, préférant obstruer la vue de Jinx. Pendant des dizaines de secondes, le concierge utilisa toutes les feintes possibles que son corps à présent boosté lui offrait, faisant des pas de côté, d'énorme sauts vers l'avant ; mais à chaque fois qu'il se trouvait à un endroit, le phœnix le suivait, empêchant de voir où il allait. Ce n'est qu'au bout de deux minutes qu'il disparût, et que Jinx pût voir son adversaire de nouveau. Il ne le détailla pas mais Dakeyras était ensanglanté, ne tenait quasiment plus debout.
Le jeune garçon avait été poussé à bout, physiquement et psychologiquement parlant.

Prenant une impulsion sur ses jambes, le jeune homme effectua un saut gigantesque, hors du commun des mortels, et lança son poings fatal vers le garçon qui l'évita de justesse. Dakeyras tandis sa main vers l'abdomen de Jinx et une lueur argenté fila, mais les réflexes du concierge étaient à ce moment infaillible. Il lui stoppa le poignet, et le lui tordit jusqu'à ce qu'un craquement horrible se fasse entendre. La dague tomba à terre dans un bruit métallique qui résonna dans la pièce comme une cloche sonnant la fin d'un combat truqué.

Puis le préfet tourna sur lui-même et envoya son pied droit directement vers le plexus-solaire de Dakeyras. La chaussure en toile du concierge, en présence de cette nouvelle force incontrôlable, s'enfonça d'un centimètres dans la cache-thoracique du garçon, qui fût projeté de nouveau vers la glace. En tapant le mur, Dakeyras tomba à terre, cette fois inconscient.

...

Dakeyras, réveille toi, je t'en supplie !

Dakeyras reçu un seul hurlement en guise de réponse. Hurlement qui s’ensuivie d’un sort. Dakeyras évita l’objet pointu et tranchant qui se dirigeait à vive allure vers son crâne de justesse.

Non mais t'es malade, Jinx ! Qu'est-ce-qui clo...

Il pensa dans un premier temps que Jinx avait décidé de pousser l’entrainement plus loin, de passer à un niveau supérieur, mais il comprit que non lorsque les sorts se mirent à s’enchainer. Il les évitait tant bien que mal, mais il fatiguait, il sentait les muscles de ses mollets se contractait à chaque fois qu’il bougeait les jambes. Puis les sorts se firent de plus en plus rapide et l’effort du jeune garçon devait donc se faire de plus en plus intense, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus esquiver et qu’un des sorts le touche. Il fut emporter vers l’arrière comme si une force extraordinaire et invisible venait de le percuter de plein fouet. Il s’écrasa alors violemment contre la paroi en verre qui se trouvait derrière lui, la brisant au passage avec grand fracas. Il senti des bris de verre s’enfoncer dans la peau et la chair de son dos après avoir transpercé ses vêtements. Il écarquilla les yeux et inspira un grand coup lorsqu’il ressenti la vive douleur que provoquait cette intrusion. Il tomba enfin à plat ventre sur le parquet.

Il avait les yeux fermés, il ne pensait à rien, sonné sur le coup. Puis il senti son corps envahie par une sensation de plénitude, de bien être. La vigueur coulait dans ses veines et le poussait à rouvrir les yeux, à se relever et à lutter à nouveau pour écarter le danger. Il entrouvrit les yeux et pu voir sa baguette dans sa main, ce n’était plus seulement sa baguette, c’était plus que ça. Il avait l’impression qu’elle faisait partie de lui, comme si ils avaient fusionné pendant un instant. Il pouvait sentir la présence de son ami, il le sentait comme s’il était dans sa tête. Comme à chacune de ses apparitions, les reflets rouges brillaient fortement et ils s’agitaient beaucoup, se dirigeant vers l’extrémité du morceau de bois. De minces reflets ambrés suintèrent doucement et se répandirent dans toute la pièce. Une onde de choc ambrées et bien plus conséquente que d’ordinaire s’échappa de Fire, si grosse qu’elle en fit vibrer les miroirs sur son passage. Le préfet tomba à la renverse et Dakeyras en profita pour se redresser, utilisant l’énergie que lui avait fournie sa collaboration avec l’animal. Baguette toujours en main, la tenant comme une extension de son bras, il observa la scène. Fire était apparu, bien plus grand que d’habitude, immense. Il devait faire trois mètre d’envergure, il était magnifique. Le gryffon resta planté quelques secondes au même endroit à l’observer, puis il se souvint que ce n’était qu’un spectre, présent pour un temps limité. Il devait se dépêcher de trouver une issue ou un moyen de se défendre face à Jinx qui avait perdu l’esprit.

Après un petit temps de réflexion, il pensa à sa dague, posé dans le coin de la pièce avec sa cape. Il couru douloureusement dans cette direction pour s’en saisir. Il eu juste le temps de la trouver et de s’en armer. Lorsqu’il se retourna pour faire de nouveau face à son adversaire, Fire se dissipait et le concierge pouvait l’apercevoir à présent. Le jeune garçon sentait le sang couler le long de son dos et le long de son bras, des gouttes de sang tombaient depuis sa main sur le sol à cause d’un morceau de verre enfoncé dans son épaule gauche.

Jinx lui bondit dessus et lança son poing vers le visage de Dakeyras qui l’évita d’un mouvement de tête sur le côté. Se servant de sa dague, le gryffondor envoya sa main avec toute la force qu’il pouvait donner vers le ventre de son adversaire. Celui-ci lui saisit le poignet après avoir évité son coup et le tordit brusquement. Un craquement se fit entendre, il venait de lui fouler le poignet. Dakeyras cria de souffrance. Puis il senti la jambe et le pied de l’ancien préfet s’enfoncer dans ses côtes, en brisant quelques unes au passage. Il se retrouva de nouveau projeté vers l’un des murs friables de la salle sur demande qui se brisa lui aussi à l’impact, appuyant encore un peu plus sur les bouts de verre déjà enfoncés. La souffrance était si intense que Dakeyras s’évanouit. Son corps rejoint le sol, gisant au milieu des morceaux de verre pillé.

Ses poumons étaient compressés à l’intérieur de sa cage thoracique et il avait du mal à respirer. Il réalisa que Jinx l’avais mis sur le dos. Il criait autour de lui, il le secouait, le suppliant de se réveiller. Dakeyras ouvrit les yeux à moitié, suffisamment pour apercevoir l’ancien préfet qui se tenait au dessus de lui. Il le regarda, il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Quelques minutes auparavant, il essayait de le tuer et maintenant, il essayait de le sauver. Il toussa beaucoup et murmura entre deux suffocations.

Tu as... voulu... me tuer...

Puis il s’évanouit de nouveau, à bout de force. Laissant le concierge seul face à la situation qu’il avait lui-même provoquée.

Tâtant le pouls de Dakeyras en vitesse, Jinx vît un mince filet de sang et de salive mélangés perler au coin de la bouche du jeune élève. Au juger, son cœur ne battait même pas les cinquante battements à la minutes, le concierge devait faire vite ou bien l'adolescent risquait de faire un arrêt cardiaque !
La scène était si paradoxal et pourtant, Jinx ne s'en rendait même pas compte. Chargeant le Gryffondor dans ses bras, on entendait un râle poussiéreux sortir de sa gorge, le flot de sang ne s'amincissant pas et pour couronner le tout, son poignet aux veines bleuâtres reflétait un angle malsain et impossible.
Le paradoxe résidait dans le fait que Jinx, fervent défenseurs des élèves de Poudlard devant n'importe quel agresseur venait de se retourner contre un de ses protégés, et essayait maintenant de le sauver au péril de sa santé physique et mental, et cela s'en même connaitre les enjeux des fait qui l'entourent.

Donnant un coup de pied dans la porte, Jinx sortît en trombe de la salle sur demande : personne dans les couloirs. Les élèves adoraient salir les couloirs avec leurs papiers de bonbons venant de chez Honeydukes qui les rendaient toujours plus gros, mais dès qu'il s'agissait de leur demander un coup de main, on sonnait l'alerte et désertait ...
Je déteste ce job !
Sprintant le plus rapidement possible, Jinx dévalait les escaliers à une allure impressionnante, mais comme lorsque l'on coure une très longue distance, le concierge avait l'impression que son essence vitale se vidait. Cette étrange sensation que le vide se créer dans vos organes pour laisser une faiblesse et un doute s'immiscer profondément en vous. Puis vînt la douleur à la tête. Une douleur telle qu'elle vous fait parfois regretter d'être né.

Arrivant enfin à l'infirmerie, Jinx n'eût juste le temps de jeter Dakeyras dans un lit avant de crier le nom de Madame Pommefresh à sa manière.

POMMY !

A cette instant, ses gestes devînrent lourds, ralentit par on ne sait quel procédé. Les idées naissaient dans l'esprit de Jinx, mais la douleur était trop pesante, elle prenait le contrôle. Voulant se rattraper à la table basse, Jinx glissa et vînt s'écraser contre le sol froid. Le carrelage avait un étrange goût amer ce soir ...
Son champ de vision devenait plus sombre, plus flou, jusqu'à ne laisser qu'un entrebâillement pour voir ce qu'il se passait, comme lorsque l'on regarde au travers d'une porte, pour essayer tant bien que mal de discerner quelque chose d'interdit.

Et cette douleur, si lourde ! C'est les yeux injectés de sang et le corps recouvert de sueur que le concierge perdît connaissance, s'abandonnant aux brumes instable de l'esprit.

** Quelques heures plus tard **

Dakeyras ouvrit les yeux. Ses paupières étaient lourdes et collées. Il faisait noir dans la pièce et une odeur de propreté y régnait. Il ne reconnu pas tout de suite la pièce en observant le plafond. Se redressant douloureusement, sur ses bras pour en voir l’ensemble. Il poussa un cri de douleur, son poignet avait lâché sous la souffrance. Il était maintenu par une bande et une barre métallique. Sa nuque lui faisait mal également, il tournait difficilement la tête et quand il le faisait, la douleur le stoppait. Il sentait une gêne et une douleur aussi dans sa cage thoracique lorsqu’il respirait trop fort. Il avait la bouche pâteuse et le gout de son palais lui faisait prendre conscience qu’on lui avait fait boire quelque d’affreux.
Ne pouvant pas se redresser, il se tourna sur le côté et en apercevant les armoires remplit de fioles et les autres lits, il comprit assez facilement qu’il se trouvait à l’infirmerie. Dans le lit à sa droite, se trouvait Jinx, endormi. Dakeyras ne se souvenait plus de tout ce qui s’était passé, notamment vers la fin, mais en avait quand même des bribes de souvenir. Il se souvenait que le concierge avait déraillé et qu’il avait essayé de le tuer.

Il se replaça sur le dos, ne sentant pas le contact direct du matelas malgré le fait que seul ses sous vêtements ne lui avait pas été retirés. En cause, une bande qui lui enserrait le buste, surement pour panser ses plaies dues aux morceaux de verres qui s’étaient enfoncés dans son dos durant la bataille. Son corps le lançait de partout, aucune partie n’était épargnée.
Il ferma les yeux un instant. Il aurait voulu que Léocadie soit à côté de lui, mais elle ne devait pas savoir qu’il était là. Il voyait son visage, le visualisant. Ca le détendait et il arrivait à faire abstraction de la douleur pendant quelques instants. Il voulu s’endormir, mais il n’y parvenait pas. Il faut dire que les lits de l’infirmerie n’étaient pas non plus d’un très grand confort, ajouté à cela le nombre de personne qui y passe par an ainsi que leur âge, et vous comprendrait pourquoi on touche presque le sommier à travers le matelas.

Le jeune gryffon chercha Fire des yeux. Il était rangé correctement dans son fourreau, à sa ceinture. Sa ceinture, elle, était entreposée sur une chaise à côté du lit, avec le reste de ses affaires. Il se pencha, toujours aussi douloureusement, à cause de ses côtes cassées et essaya d’attraper sa fidèle alliée dans une grimace. Il réussi à l’attraper du bout de doigts et se redressa aussitôt pour s’allonger dans le lit. Son ami était là, comme présent avec lui dans la pièce, sans l’être vraiment...

Il resta comme ça pendant de longues minutes à observer et à faire tourner Fire entre ses doigts. Il était pensif, son regard se perdait dans lé néant et son esprit divaguait. A un moment, il ne su plus s’il était éveillé ou inconscient, il ne fit plus la différence tant son esprit s’était plongé profondément dans les méandres de la pensée. Il pensait à beaucoup de chose, à ses parents, à Fire, à Léocadie, à son oncle et sa tante, aux mangemorts, aux aurors, à Voldemort, à Dumbledore, à l’ADT, à l’AD, à Poudlard, à son manoirs, puis il ne se souvint plus de rien. Son esprit se perdit lui-même dans ses réflexions. La brume de la nuit l’emporta et il ferma les yeux pour ne les rouvrir que plus tard.

** Au petit matin **

Dakeyras rouvrit les yeux et le soleil qui entrait par une lucarne vint lui lécher le visage d’un rayon. Il mit sa main devant sa figure pour ne pas être éblouit.
Il tourna la tête vers l’ancien préfet pour voir s’il dormait toujours, et c’était le cas. En repensant à ce qu’il lui avait fait, il eut envie de lui sauter dessus et de l’étriper. Mais dans ses morceaux de souvenir, il se souvint qu’il n’était pas normal pendant leur combat. Quelque chose avait animé le désir de tuer de Jinx. Il ne savait pas quoi, ni comment, mais il se savait.
C’est alors qu’il appela ce dernier pour savoir s’il avait une réponse, après tout il avait déjà bien dormi :

Jinx !

Il se racla la gorge car elle était sèche.

Ho Jinx ! Réveille-toi !

Sa voix n’était pas très puissante et il ne criait pas très fort car il n’arrivait pas à respirer correctement. Mais c’était suffisant pour réveiller quelqu’un qui dort.

Allongé sur le dos, Jinx dormait paisiblement d'un sommeil sans rêve ni cauchemar. La respiration lente, il avait le visage rose et un léger sifflement s'échappait de ses lèvres. A le regarder, on imaginait mal qu'il venait d'attaquer un élève ... tout en étant concierge.
Lorsque Dakeyras ouvrît la bouche, il ne se réveilla pas directement. Émergeant lentement, il grogna et se releva sur les coudes. Il ne reconnu pas directement l'infirmerie, son lit était plongé dans l'obscurité et ses yeux mirent quelques secondes avant d'arriver à capter la lumière émanant d'une mince colonne qui venait finir son chemin sur le visage livide de Dakeyras.
Balançant son index vers la direction approximative du point d'où semblait provenir la voix de l'élève, il l'envoya bouler et sa bouche devint immédiatement sèche.

Dak', je te jure que si tu ne la ferme pas tout de suite, je t'enfonce ma baguette aussi que je pourrais dans ton intestin, et pas par la bouche. S'asseyant sur le lit, Jinx gratta sa tignasse de cheveux emmêlés avant d'avaler cul-sec un ver d'eau posé sur la table de chevet. Tu parle trop fort ... rha, j'ai la tête en vrac, qu'est-ce-que je ne donnerais pour un malheureux médoc' contre le mal de crâne.Puis Jinx bougea ses jambes mais il sentit une vive courbature émerger au nouveau de son mollet gauche, il décida donc d'arpenter la pièce en faisant les cents pas, pour relâcher ses jambes. Lorsqu'il se leva, un feu d'artifice s'alluma dans sa tête, mais pas le genre beau et lumineux, mais celui qui détonne et vous fait regretter d'avoir bougé. S'accrochant au lit, il tituba mais décida tout de même de le lâcher et de marcher car la courbature s'intensifiait.
Il arpenta la pièce de va et viens quelque fois avant de tourner son regard vers Dakeyras qui avait eût la bonté de se taire.

Mais attend, est-ce-que tu peux m'expliquer ce qu'on fou là ?!

Jinx venait d'y penser, mais généralement, se réveiller dans l'infirmerie n'était jamais un bon présage de la veille, en espérant que Jinx n'ai dormi qu'une nuit. Il hésitait fortement, et n'avait aucune idée depuis combien de temps lui et Dakeyras était en convalescence. Se rasseyant, il fixa ses yeux noisette dans ceux de Dakeyras.

Alors ?

Le jeune gryffon regarda silencieusement le concierge émerger et se lever. Il avait l’air mal en point, mais toujours moins que Dakeyras. Il marchait en boitillant et en grimaçant le long de l’infirmerie. Le garçon le suivait des yeux, se demandant quand il réalisera qu’ils étaient à l’infirmerie, et quand il se décidera enfin à lui parler. Il du attendre encore quelque minutes, avant que l’ancien préfet ne daigne enfin prêter attention à lui pour lui demander pourquoi ils étaient tous deux là, dans l’infirmerie. A la question, Dakeyras senti son sang ne faire qu’un tour, et il lui répondit sur un ton énervé.

Qu’est ce qu’on fou là !? J’espère que tu plaisante ! C’est toi qui m’as envoyé ici ! Je ne me souviens pas de tout, mais on était en train de s’entrainer, quand t’as pété ton câble et que t’as essayé de me tuer ! Regarde l’état dans lequel tu m’as mit !

En prononçant sa dernière phrase, Dakeyras tira les couvertures qui masquaient son corps. Il dévoila ainsi à Jinx les bandages, les pansements, les atèles... Peut être qu’ainsi il se souviendrait de ce qu’il s’était passé.

T’es devenu cinglé, et t’as commencé à m’attaquer ! Si je ne m’étais pas défendu suffisamment, je serais mort par ta faute ! T’as vraiment un grain ! Et d’ailleurs je ne sais pas ce que toi tu fou là, je ne me souviens pas de tout, je te l’ai dit. Mais je pense que tu t’es envoyé ici tout seul.

Dakeyras avait la gorge si sèche qu’il avait l’impression qu’elle allait se déchirer à chaque fois qu’il parlait. Il y avait un verre d’eau sur la table de chevet. Elle était loin, mais il avait vraiment besoin de boire. Il sorti les jambes de son lit et se redressa en tenant ses côtes avec son bras droit et en expirant profondément. Son autre bras était agrippé aux barreaux du lit, pour l’aider à se redresser. Il poussa sur ses jambes qui flanchèrent mais ne cédèrent pas. Il n’avait plus beaucoup de force. Il réussi à atteindre le verre d’eau et retourna s’asseoir sur le lit. Il vida le récipient de son contenu en une traite et il se rallongea, il avait moins mal ainsi.

Il regarda Jinx avec un regard accusateur.

Tu ne crois pas que c’est plutôt à toi de me donner des explications ? Pourquoi tu m’as fait ça ?

Au fur et à mesure que Dakeyras haussait le ton, les cloches dans le cerveau de Jinx ne cessait de sonner plus forts. Index et majeurs collés, Jinx se massait les temps tout en intimant à Dakeyras de se taire une bonne fois pour toute. Assis sur le lit, la tête plongé entre ses jambes, Jinx fermait les yeux le plus fort possible. Ses paupières se crispaient tandis que des flots d'images ressortaient.
La plupart n'étaient que des flash lumineux et éblouissants, qui disparaissaient en l'espace de quelques secondes pour ne laisser qu'une migraines affreuses, mais de temps à autre, des bribes de phrases ressortaient.

Dakeyras, raconte moi ça ... -Non mais t'es malade, Jinx ! Qu'est-ce-qui clo...- Regardant autour de lui, Jinx crût d'abord que quelqu'un l'appelait. ... plus en détail, s'il et plait.

-Alors tu vois, finalement, j’ai réussi ...-Dakeyras, réveille toi, je t'en supplie ! ...

Les yeux injectés de sang, Jinx commença à grogner tandis que de grosses larmes chaudes coulaient sur ses joues. Appelle Pommefresh, dis-lui de me donner un truc plus fort !

Une dixaine de minutes plus tard, la crise de migraine de Jinx s'était calmé, et tandis que ni lui ni Dakeyras n'avait parlé depuis que madame Pommefresh leur avait ordonné de se recoucher, Jinx balbutia sur une chaise tout en buvant un jus de citrouille.
Alors, raconte tout ce qu'il s'est passé, et en détail si tu veux bien.

Dakeyras avait appelé l’infirmière sans bouger de son lit, il ne pouvait pas tellement le faire. Il avait donc juste crié à travers la pièce pour qu’elle vienne. Elle vint aussitôt, avec un air affolé, comme si quelque chose de grave se passait. Puis elle aperçu Jinx, la tête entre les mains, grognant et les yeux rouges. Elle se précipita vers une armoire remplie de breuvages en tout genre. Elle en un saisit marron verdâtre. Quand elle ouvrit la bouteille, une fine fumée s’en échappa et une odeur nauséabonde envahit la pièce. Dakeyras fit une grimace de dégout, se contentant que ce ne lui soit pas destiné. Il regarda madame Pommefresh allonger Jinx sur son lit, lui ouvrir la bouche et lui verser le liquide dans la gorge, le forçant à avaler. Il poussa un grognement de dégout au contact de la potion qui sentait toujours aussi mauvais. Dakeyras se boucha le nez pour ne pas la sentir plus longtemps.

Jinx se calma et son corps se relâcha sur le lit. Ses yeux reprirent une couleur normale. Quelques minutes passèrent avant qu’il n’aille mieux. Il se releva et s’assit sur une chaise non loin du lit du jeune gryffon. Un verre de jus à la main, et le regard fixé sur Dakeyras, il lui demanda narrer une nouvelle fois les évènements. Quelques peu excédé, le garçon lui répondit.

T’as du mal ou quoi, je n’ai pas de détails. A part ce que je t’ai déjà dit, je ne sais rien. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Quand j’ai réussi à te toucher avec mon sort, t’as péter un boulon et t’as commencé à m’attaquer. Et voilà le résultat, je suis ici, avec toi. Mais je suis en moins bon état que toi.
Tout est flou dans ma tête, en même temps, je pense qu’elle n’a pas été épargnée plus que mon corps que tu as balancé d’un bout à l’autre de la pièce.

Dakeyras pouvait sentir de légers picotement lui parcourir le dos régulièrement, à l’endroit où les morceaux de verre avaient ouverts des plaies. La plus profonde d’entre elle, derrière l’épaule, le lançait moins souvent, mais quand elle le faisait, c’était aussi plus douloureux. Quand elle le pinçait, Dakeyras avait un rictus sur le visage.

Si c’est le fait que j’arrive à te toucher qui ne t’as pas plu, c’est que t’as vraiment un problème. Et il ne fallait pas me proposer de m’entrainer si tu ne veux pas que je progresse. Faut que tu ravales un peu ta fierté. Maintenant c’est sur que j’ai vachement progressé, je suis cloué au lit pour au moins quelques jours.

Le voyant siroter son jus tranquillement, posé sur sa chaise, affaler en fait le mot est plus représentatif de la façon dont l’ancien préfet se tenait, il ne put s’empêcher de lui faire une remarque.

Est-ce que tu aurais l’extrême bonté de me donner un verre de quelque chose à moi aussi, parce que j’ai comme un problème pour bouger de mon lit.
Et comme ça peut être qu’après tu pourras à ton tour me dire ce qu’il t’est arrivé. Parce que c’est pas pour dire, mais j’aimerais quand même bien savoir.

Attrapant sa baguette posée sur une table basse en bois brut sur sa droite, Jinx ne la fît pas tourner comme à son habitude entre ses doigts et fît virevolter directement un grand gobelet de verre et une brique de jus de citrouille devant les yeux de Dakeyras. Il savait qu'il ne pouvait pas encore utiliser les sortilèges informulés, trop durs pour l'instant dans son état. Si Jinx avait eût le malheur de les employer, aucun doute qu'une autre crise de migraine se serait fait le plaisir d'assaillir sa tête. Devant les yeux de de son ami, Jinx versa un verre et lui amena jusque dans la main.

Tiens ... Il lui adressa un sourire courtois avant de continuer d'un ton qui se voulait plus amer. Je pensais que tu me connaissais suffisamment, Dakeyras, pour savoir que je ne te ferais aucun mal ; jamais ! Surtout lorsque tu réussis un exercice que je t'ai donné. Je ne pense pas être en posture pour te blâmer, mais il me semblait aussi que toi et moi étions amis, or pour autant que je le sache, les amis ne s'attaquent PAS entre eux. Je pense que jusque là, tu es d'accord avec moi ? Ne prenant pas le temps d'attendre la réponse, Jinx enchainait de plus belle. Il ne reste plus maintenant qu'à déterminer la cause de ce qu'il s'est passé. Aucun doute que j'ai perdu les pédales, je veux bien te croire, et il n'y a qu'à regarder l'état dans lequel je t'ai mis pour être fixé sur mes intentions passées. Aucun doute sur le fait que si tu ne t'étais pas défendu ( et plutôt bien, il faut le croire ), tu serais mort à cette heure-ci ...
Je pense enfaite que l'élément déclencheur de cette "crise" si on peux l'appeler ainsi a été le fait que tu m'aie désarmé. Il me semble me souvenir que tu m'as "blessé" à ce moment là, je vais donc partir du principe que la douleur l'as provoquée. A ce moment là, Jinx ne parlait plus à Dakeyras. Il se parlait à lui-même, réfléchissant à haute voix. Le gryffon, lui, ne lui servait plus à rien. Je pense qu'il va falloir que j'aille faire des tests à sainte-Mangouste, si je ne m'en souviens plus, et que je t'ai agresser comme ça, cela peut arriver n'importe comment, à n'importe qui, et je ne suis pas sûr que les prochain qui devront subir ça puisse survivre. Et même, aucun cours que j'ai suivi ne parlait d'une maladie pareille ! Soit je suis un nouveau cas, soit quelqu'un m'as refilé quelque chose de très très mauvais, ou cela pourrait être un empoisonnement ...

Portant à nouveau son regard sur Dakeyras, Jinx lui adressa enfin la parole directement. Tu as dit que je t'avais projeté d'un bout à l'autre de la pièce. Tu veux dire juste avec ... mes bras ? Si l'on avait pris une photo de la tête de Jinx à ce moment là, on aurait pût la mettre dans le dictionnaire à côté du mot "incrédulité" ... ou "débilité", au choix.

Dakeyras aurait pu se servir lui-même ce gobelet de jus de fruit sans bouger, en utilisant la télékinésie, mais il était tellement plus amusant de demander à Jinx de le faire. Il saisit alors le gobelet et englouti le jus de citrouille avec un plaisir non dissimulé. Puis il reprit à la suite du concierge.

Moi aussi je croyais que nous étions amis, je crois que nous le sommes toujours. Mais comprend d’autant plus mon étonnement sur ton attaque meurtrière.

Dakeyras était sincère, il appréciait Jinx. Ils faisaient partis de la même maison, partageaient les mêmes convictions, dans une autre mesure certes, mais les mêmes buts. C’est d’ailleurs bien pour cette raison qu’il était allé le trouver, et pas quelqu’un d’autre, pour l’entrainer.
Quant à ses performances hors normes, Dakeyras n’en savait rien. Il n’avait que de vague souvenir de le voir se débattre vainement contre Fire, avant de faire un saut de plusieurs mètres vers lui.

Oui, enfin au début tu utilisais ta baguette, mais après tu sautais partout. Je ne me souviens plus bien, mais tu avais l’air d’avoir une force hors du commun. Et le dernier coup que tu m’as mis avec ton pied m’a projeté comme un boulet de canon à l’autre bout de la pièce. C’est la dernière chose dont je me souvienne d’ailleurs. Mon corps, lui, par contre s’en souvient bien.

Il dit ceci en regardant le bandage qui lui enserrait le buste.

J’aimerais vraiment comprendre ce qui s’est passé. Et ne t’en fais pas, je ne t’en veux pas trop, je sais que tu n’étais pas toi-même. Et j’espère que tu découvriras pourquoi c’est arrivé et que tu réussiras à te soigner si c’est une maladie.

Le gryffon avait encore soif, alors plutôt que d’embêter Jinx encore une fois, il souleva la bouteille de jus par la pensée, et l’amena jusqu’à son verre pour se resservir. Une fois son gobelet rempli il replaça la bouteille à sa place.

Je voudrais te demander une faveur, est ce que tu pourrais dire à Léocadie que je suis là. Elle doit s’inquiéter de ne pas me trouver, et j’aurais envie de la voir. S’il te plait.

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