Tabac, lecture et discussion. [PV Adam]

Mais où-est-ce que je l'ai mise, nom d'une chouette ! Ah te voilà enfin.

Cherchant à tâtons dans le noir complet de son dortoir, Jinx, la main dans la poche intérieur de sa cape accroché au porte manteau retrouve enfin sa pipe. La sortant en essayant de faire le moins de bruit possible, le jeune homme récupéra ses allumettes et sa tabatière tout en enfilant un pull et un jogging ample préparé à l'avance.
Sortant du dortoir dans le silence absolue, Jinx descendit sur la pointe des pied l'escalier tout en boutant sa pipe. Arrivé en bas, il se dirigeât vers un fenêtre qu'il entrebâilla légèrement.

Il devait être aux environs de minuit moins le quart et la salle commune était déserte. Craquant une allumette, le jeune homme tira une longue bouffé avant de s'assoir dans son fauteuil de cuir rapiécé sur les accoudoirs.
Pour rien au monde Jinx Rowel n'échangerait sa place avec quelqu'un d'autre ! Sa petite amie le comblait, ses amis de même et ses notes remontaient en flèche depuis que ses révisions post ASPICs avaient commencées.
Formant des ronds de fumée, un bruit de papier se fit entendre dans la salle.

Merde, y'as quelqu'un !

Priant pour que ce ne soit pas Jimy qui ait une insomnie, Jinx se leva tout en posant sa pipe sur le rebord de la cheminé où quelques braises résistaient encore. détaillant toute la salle commune, Jinx aperçut alors un jeune homme lové dans un fauteuil et qui lisait.
S'approchant doucement, Jinx détailla et l'individu et se rendit compte qu'il ne dormait pas.

Heu, salut. Dis-donc, il est tard, qu'est-ce-que tu fais à cette heure là dans la salle commune ? Oups excuse moi, moi c'est Jinx. tendant la main vers l'individu qui devait avoir seize ou dix-sept ans, le Gryffon attendait la réaction du jeune homme.

Adam s’était couché tôt ce soir là. La longue ballade dans le parc qu’il avait effectué à l’heure où tous les élèves allaient dîner l’avait fatigué. Le Bulgare avait pris ce petit rituel depuis son arrivée à Poudlard. Cela lui permettait d’éviter les bains de foule qu’il détestait tant. La ballade l’avait épuisé mais apparemment pas assez pour qu’il puisse espérer dormir d’un sommeil paisible. Dès qu’il fermé les yeux, les mêmes images le hantaient. Les mêmes, tous les soirs, toutes les nuits, depuis six longues années maintenant. Lillberg et sa bande. Lillberg et son rictus pervers et hypocrite. Lillberg qui l’avait torturé et abusé chaque semaine dans les coins sombres de Durmstrang. Lillberg qui même mort le tourmenté encore. Lassé de se tourner et se retourner à chercher un sommeil qui ne viendrait pas, Adam se leva. Il enfila une paire de chaussette et un gilet en laine beige, pris ses notes du cours de botanique et descendit sans bruit dans la salle commune, Tiberius endormi dans l’une de ses poches. Il se lova dans un des fauteuils qui donnait vers le parc. Il aimait contempler les vitraux quand ils étaient transpercés par un rayon de lune. Adam s’en sentait étrangement apaisé. Bien décidé à ce que son insomnie lui soit profitable, le jeune homme se mit à révisé ses notes sur la livèche, le cranson officinal et l’achillée sternutatoire.

« La livèche a les mêmes propriétés que l’achillée sternutatoire et le cranson officinal. Elle entre dans la composition des philtres de Confusion et d’Embrouille... Qu’est ce que je peux bien en avoir à faire à une heure aussi tardive ? Tu ferrais mieux de dormir. A force de te comporter comme un zombi, tu vas finir par en devenir un pour de bon, Adam Lockwood. »

Il s’agaçait lui-même de son comportement mais n’avait malheureusement pas encore trouvé la lavande nécessaire à ses décoctions. Vers minuit moins le quart, alors qu’il luttait péniblement pour garder les yeux ouverts, il entendit le léger grincement d’une fenêtre qu’on ouvre. Suivit d’une légère odeur de tabac. Il jeta un coup d’œil derrière lui.

« Manqué plus que lui. Jinx. Celui dont tout le monde parle et celui que tout le monde envie. C’est avec ce maigrichon au teint d’endive que sort Erell ? Il a une bonne tête tout de même. Ignorons le, il retournera peut être se coucher après s’être enfumé les poumons. »

Oh oui, Adam avait entendu parler de Jinx. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre les murmures et les rumeurs qui couraient sur lui dans les couloirs. Et encore plus bouché pour ne pas entendre les jeunes filles piailler comme une bande de dindes écervelées dès qu’il passait près d’elles. Adam secoua la tête et se remis à sa lecture. Par manque de chance, le jeune Bulgare dû faire un peu trop de bruit car, cinq minutes plus tard :

« Heu, salut. Dis-donc, il est tard, qu'est-ce-que tu fais à cette heure là dans la salle commune ? Oups excuse-moi, moi c'est Jinx. »

Adam leva les yeux vers lui. Le jeune Gryffon lui tendait la main. Il devait mesurer 1M80 et peser dans les 70 kilos. Les cheveux brun presque noir, tout en lui dégagé une certaine aura. Souple, rapide, courageux. Félin. Un vrai lion dont personne ne remettrait jamais en doute sa légitimité chez Gryffondor. Cependant Adam n’en était nullement impressionné. Après avoir laissé passer les trois minutes de silence qu’il considéré comme réglementaire pour lui, Lockwood lui tendit la main et la serra, remarquant au passage la cicatrice qui lui valait toute cette considération des autres élèves.

« Bonsoir. J’ai des problèmes de sommeil mais je pourrais te retourner la question, Jinx Rowel. »

Il désigna la pipe du menton.

« Cherches-tu à te suicider à petit feu ? Ou à échapper à un quelconque courroux ? Je suis Adam. Adam Lockwood. Je suis arrivé à Poudlard avant-hier. »

La pénombre ambiante ajoutait à l'expression du nouveau venu un air cadavérique. Seules quelques chandelles disposées ci-delà éclairaient encore la salle commune qui ne tarderait pas à être complètement plongée dans l'obscurité.
Toujours assis dans son fauteuil, l'adolescent le fixait de ses yeux froid, non sans rappeler au certain Caleb Roarch. La même expression, comme s'il vous sondait avec ses yeux froid et son teint pâle.

Au bout d'une attente qui parut être des heures au jeune Rowel, Adam daigna enfin lever la main vers la sienne. Une poigne de fer, le contact de leur peau indiqua à Jinx que le garçon présent devant lui n'était pas un lâche. Il avait serré suffisamment fort pour indiquer sa loyauté envers les autres mais toujours en gardant sa même expression de "je m'en foutisme" qui plaisait anormalement à Jinx. Yoi mon coco, t'as une bonne tête !

Alors comme ça, tu viens d'arriver à Poudlard ? Sortant sa baguette de sa poche intérieur, Jinx fit venir à lui sa pipe et un fauteuil qui se trouvait à quelques mètres de lui. Prenant la pipe dans sa main droite, Jinx agrippa le fauteuil qui avait glissé sans bruit sur le sol en dalle et le fit pivoter vers son interlocuteur de la main gauche. Puis il s'assit lourdement et tout en tirant une bouffé déclara : Mais attends deux secondes, là ! Tu es arrivé hier et tu connais mon nom, pourtant je suis sûr qu'on ne s'est jamais vu avant.
Et excuse-moi de ma curiosité mais tu as un accent assez reconnaissable. Tu viens d'un pays de l'Est, je me trompe ?

Continuant à tiré sur sa pipe, Jinx regardait le jeune homme le fixer, mais le Gryffondor voulait connaître le nouveau venu, il le laisserait donc parler autant que possible.

« Alors comme ça, tu viens d'arriver à Poudlard ? Mais attends deux secondes, là ! Tu es arrivé hier et tu connais mon nom, pourtant je suis sûr qu'on ne s'est jamais vu avant. Et excuse-moi de ma curiosité mais tu as un accent assez reconnaissable. Tu viens d'un pays de l'Est, je me trompe ? »

Adam le trouvait d’une compagnie agréable au bout du compte. Il faut dire qu’il n’avait pas vraiment de point de référence en la matière, lui, le solitaire endurci. Rowel avait peut être la manie détestable de fumer comme un pompier mais Adam pensait voir clair dans son comportement. La pipe n’était là que pour lui donner contenance. Jinx avait beau l’air d’être décontracté et confiant, il avait dans son regard la lueur propre aux gens qui en ont vu déjà beaucoup au court de leur petite vie et qui en garde une certaine fragilité. Rowel semblait être quelqu’un comme lui. Quelqu'un qui se cherche un avenir. Quelqu'un qui se cherche une place. Quelqu'un qui se cherche, tout simplement. Le jeune Bulgare avait parfois l'impression d'être le seul à souffrir en ce monde, d'être le seul à ne pas avoir ce qu'il veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il lui suffirait de tenir encore un peu, de trouver le courage d'affronter le monde encore une journée pour que quelqu'un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu'on a tous besoin d'aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu'un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours telle qu'elle est. Peut être que Jinx pouvait être cette personne là.

« Oui, Jinx Rowel, je connais ton nom. Je connais ton nom parce qu’il est sur toutes les lèvres et dans tous les esprits dès que tu ramènes ta carcasse dans un couloir. Je suppose même que tu es dans toutes les conversations fantasmées des jeunes filles de onze à quatorze ans de cette école. Tu es quelqu’un Jinx Rowel. Quelqu’un de bien. Tu as l’envergure d’un nouvel élu. Mais ça tu ne le sais peut être pas encore. Tu n’as pas passé deux ans de ta vie sur la route en ces temps troublés. Pour répondre à ta question, je viens de Bulgarie. J’ai grandis là bas. A Nessebar. Je n’aime pas parler de moi. Il n’y a rien de bon à en tiré. Saches seulement que je suis un bon potioniste. Et que j’aspire à faire de la magie sylvaine. C’est amplement suffisant. Et déjà beaucoup trop. Mais toi, Jinx Rowel , qu’as-tu donc fais pour mériter l’admiration et le respect de tout le monde ici ? Je ne parle pas de moi. Je ne parle pas tout court. Mais je sais reconnaître qui est en face de moi. Un auror. Voilà qui est en face de moi. J’aimerais juste comprendre pourquoi. »

-"Tu as l’envergure d’un nouvel élu."

Ces mots résonnèrent dans la tête de Jinx comme le clocher sonne à minuit dans un village endormie. Jinx s'était de nombreuses fois imaginée tel un Harry Potter combattant sans relâche un Voldemort assoifé de sang, mais cela n'était qu'un rêve. Si Jinx en avait réellement les moyens, il serait partis sur les routes comme l'avait Adam depuis longtemps ; mais il était lâche et le jeune homme qu'il était préférait la chaleur d'une salle commune plutôt que la froideur du dehors et la violence de l'inconnue.

Non Adam, je ne suis pas un élu, juste une personne qui s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment et qui a eut la chance de pouvoir survivre là où les autres auraient simplement abandonnés ; la seule chose qui pourrait me différencier des autres : c'est ma haine du Mal.

C'était sans doute la discussion la plus intéressante que Jinx ait tenu avec quelqu'un depuis de nombreuses semaines ! La voix d'Adam avait quelque chose d'envoutant, il parlait comme un sage et pourtant évoluait dans un monde d'enfant. Jinx aussi évoluait dans son monde. Mais le sien se transformait lentement sous ses yeux pour bientôt se transformer en la dure réalité de l'âge adulte, Jinx aurait donné tellement cher pour pouvoir rester un enfant encore quelques années et pourtant le jeune homme voulait connaître le monde extérieur.

Tu n'as pas besoin de savoir pourquoi, Adam. Il y des choses qui sont comme elle sont. On ne peut rien y faire, rien y changer, mais juste évoluer avec elles et savoir continuer son chemin sans se soucier de ce qu'il s'est passé.
Mon passé est encore sombre et il y a malheureusement des questions dans ma tête qui ne trouveront jamais leurs réponses. Voilà pourquoi je choisi ma voix qui m'est propre.
Et toi Adam, quelle est ta voix ? tu débarques à Poudlard et tu n'as aucun repère, pourtant tu as l'air si sûr de toi. As-tu décidé à l'avance de tes choix ou bien est-ce-que tu te laisse porter par le vent là où il te mènera ?

Plongeant son regard dans celui d'Adam, Jinx se reconnaissait un peu dans le Bulgare. Son côté simple et à la fois réfléchi donnait un air mystérieux au nouveau Gryffondor. Tirant toujours sur sa pipe, Jinx changea de position et s'étira en attendant la réplique.

"Et toi Adam, quelle est ta voix ? Tu débarques à Poudlard et tu n'as aucun repère, pourtant tu as l'air si sûr de toi. As-tu décidé à l'avance de tes choix ou bien est-ce-que tu te laisse porter par le vent là où il te mènera ?"

La première chose qu'Adam pensa c’était qu’il n’en n’avait strictement aucune idée. Après tout, il n’était peut être plus un enfant depuis longtemps mais il restait un jeune adulte qui cherchait sa place. Dans ce monde où le jour de gloire était terminé depuis longtemps. Sous l’étendard du Lord, le sang coulait chaque jour. Le jeune bulgare en avait était témoin sur les sentiers de sa fuite en avant.

« Que veut cette horde de tortionnaires, de traîtres et de rois conjurés ? Pour qu'ils nous prennent, quand ils nous traitent de cons, de braves, de pauvres sorciers ! L'État comprime et la loi triche. Des preuves qui se ramassent à la pelle, l'égalité n'existe pas. Pas de droits sans devoirs dit-elle.Mais au nom de quoi ? »

Adam était las. Fatigué. Fatigué de lutter dans ce monde où le mal rongeait tout même les choses les plus innocentes. Même s’il savait qu’il pouvait aider. Qu’il ne trouverait pas la paix avant d’avoir ramener un peu de bonheur dans ce monde si sombre. Il avait plus que tout envie de revenir à l’époque où son père lui contait les fabuleuses histoires de l’Elu. Celui qui avait sacrifié sa vie entière à sauver son pays. Adam aurait voulu avoir le même courage. Le problème était là : il ne l’avait pas.

« Je viens d’arriver ici de mon propre chef. C’était pour moi l’occasion de laisser le passé derrière moi et d’entamer un nouveau départ. Difficile de résister à la chance d'un nouveau départ. Une chance de mettre de côté les problèmes, toutes les blessures et toutes les souffrances. Comme si venir ici pouvait laver tout ce qui n'allait pas dans ma vie d’avant. Parce que, au fond, personne ne pense que sa vie sera « pas trop mal », Jinx, on pense tous qu'elle sera géniale. Pas vrai ? Et on se sent un peu lésé quand nos espérances ne se réalisent pas. Mais parfois, nos espérances nous sous-estiment. Et parfois, nos espérances font pâles figures comparés à l'inattendu. Il faut se demander pourquoi on s'accroche à nos espérances...Peut être parce que, ce qu'on attend nous permet de rester stable, équilibré, tranquille. Ce qu'on attend, n’est que le commencement, l’inattendu, c’est ce qui change notre vie. Alors pourquoi attendre que l’inattendu se trouve sur sa route pour décider que le passé est enfin fini et qu'on peut enfin faire peau neuve ? »

Le jeune Bulgare marqua une pause. Il savait très bien qu’il venait d’entamer un long monologue. Mais pour une fois dans sa vie, il avait envie de dire à quelqu’un tout ce qu’il avait sur le cœur. Il avait envie d’un avis extérieur. Il voulait l’inattendu. C’est ce qu’il était venu cherchait à Pouddlard. Il fixa Rowel droit dans les yeux, se pencha légèrement vers lui et dit d’une voix très basse, presqu’un murmure :

« Ce n'est pas un jour sur le calendrier, ni un anniversaire, ni une nouvelle année, Rowel. C’est un événement, petit ou grand, quelque chose qui nous change, et surtout qui nous donne de l'espoir. Une nouvelle façon de vivre et de regarder le monde. Accepter les vieilles habitudes, et les souvenirs. Ce qui est important, c'est que nous n'arrêtions jamais de croire que nous avons droit à un nouveau départ. Mais c'est aussi important de se rappeler qu'au milieu de tout ce chantier, il y a quelques petites choses auxquelles ça vaut la peine de s'accrocher. »

Il se renfonça dans son fauteuil. Passa sa main sur son visage en s’attardant quelques minutes sur ses yeux endoloris par la fatigue. Puis, comme s’il réalisait tout à coup qu’il avait laissé son compagnon de nuit seul à ses réflexions, il décrocha un sourire au jeune homme :

« Jinx Rowel, l’inattendu à frapper à ta porte. Ne le laisse pas passer. »

Malheureusement, Jinx Rowel était une personne qui, au-delà de ses convictions, ne pouvait vouer une croyance aux hypothèse des autres. Ainsi, le discours d'Adam n'éveilla en rien les sens du jeune homme restés obtus par tant de message incompréhensible. Ce type est fou ... Et malgré cette pensée, Jinx se risqua à répondre au dernier Gryffondor en date.

Je ne sais absolument pas ce que tu entends par "inattendu", mais sache que je contrôle mes pas tout en leur laissant une marge de surprise. Ainsi, si un jour inattendue toque à ma porte, je le laisserais entrez sans aucun doute. La vie est faîte pour être vécue, Adam. ne te formalise pas avec des idées préconçues et laisse libre cours à tes envies. Si un jour, l'envi te prend de retourner en Bulgarie, pourquoi ne le ferais-tu pas ? Si un jour, l'envie me prend d'assassiner le Ministre, qu'est-ce-qui m'en empêcherait ?

Le jeune homme se sentait comme hérétique face à la sagesse d'Adam. Jinx, lui qui vivait sa vie en la croquant à pleine dents face à Adam, l'air réserver d'une personne qui ne sait pas ce qu'elle veux.

Adam, si ce soir je n'avais qu'un conseil à te donner, je te donnerais celui-ci : "Vie ta vie comme si c'était le dernier jour. "

Puis sur ces saintes paroles, Jinx se leva et s'étira lentement. Tirant encore et toujours sur sa pipe, le jeune homme se rendit compte que la fenêtre s'était fermée d'elle même, il fît les trois pas qui l'en séparait et l'ouvrit cette fois-ci en grand pour que toute la fumée magasiné dans la salle commune puisse s'échapper.
Puis il revint s'assoir en face d'Adam tout en attendant sa réaction.[/b]

« Je ne sais absolument pas ce que tu entends par "inattendu", mais sache que je contrôle mes pas tout en leur laissant une marge de surprise. Ainsi, si un jour inattendue toque à ma porte, je le laisserais entrez sans aucun doute. La vie est faîte pour être vécue, Adam. Ne te formalise pas avec des idées préconçues et laisse libre cours à tes envies. Si un jour, l'envi te prend de retourner en Bulgarie, pourquoi ne le ferais-tu pas ? Si un jour, l'envie me prend d'assassiner le Ministre, qu'est-ce-qui m'en empêcherait ? »

Adam fut tellement surpris par la réaction de Jinx, qu’il en laissa retombé sa main sur sa cuise alors qu’un instant plus tôt il la portait à sa bouche pour ronger l’ongle de son pouce. Signe d’intense réflexion chez lui et non pas d’anxiété comme pour la majorité des gens. Le jeune Bulgare resta un moment interdit. Rowel n’avait strictement rien compris. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Le petit bijou d’horlogerie lui indiquait qu’il était déjà minuit le quart. Réprimant un sourire, Adam songea qu’il n’était apparemment plus l’heure de faire un discours aussi métaphorique sur les opportunités qui se présente dans la vie à un jeune Gryffondor qui n’avait sûrement jamais quitter le confort des jupons de sa mère et encore moins le confort de son château protégé par de l’ancienne magie.

« Ainsi, si un jour l’inattendu toque à ma porte, je le laisserais entrez sans aucun doute. Laisse-moi rire, Rowel. L’inattendu tu l’as déjà rencontré. Tu en porte la cicatrice sur ta main. Parce que cette cicatrice là, ce n’est pas celle que l’on se fait par accident. C’est une cicatrice dû à un sort. Un sort de magie noire. Quel cynisme. Tu crois que je ne sais rien. Va donc dehors, sort de ta prison dorée et on verra bien qui de nous deux à des idées préconçues. »

Adam resta de marbre. Il ne voulait pas céder à la colère et pourtant elle s’insinuait déjà en lui comme un poison. Il la sentait sourde au creux de son estomac. Il se mordit la langue pour ne pas explosé et dire tout ce qu’il avait vécu et subit. Dehors, sur les routes. Les rafles de pauvres sorciers innocents qui n’avaient pour seule malchance que de porter le nom d’un des anciens, il avait vu des Wesley, Finnigan, et autres sorciers anglais se faire emmener sous l’influence de l’Impérium. Des sorciers de tout âge et de toute nationalité subirent le sortilège Doloris pour donner des informations que la plupart n’avaient pas. Il avait vu une petite fillette de trois ans regarder sa mère torturée et tuée par les mages noirs. Et tout ce qu’il avait subit sous l’influence du Lord lors de sa scolarité. Les coups, les bleus, les brûlures dans le dos à la baguette. Brûlures dont il portait encore les marques. Les jets d’eau glacée nu et ligoté dans les cachots. Les privations de nourriture. Et le reste. Lillberg disait que c’était pour le purifier. Qu’il devienne un brave et fort Durmstrang capable de servir le Lord comme il se doit. Adam secoua la tête. Il ne voulait pas se souvenir. Jinx était un idiot. Il avait l’envergure de faire changer les choses, il le sentait, mais son égo le rendait bouffi d’orgueil. Adam avait envie de le secouer pour lui ouvrir les yeux sur les atrocités que le gouvernement permettait dans son propre pays. Il s’efforça cependant de garder son calme et serra de toutes ses forces l’accoudoir de son fauteuil pour éviter de commettre un geste qu’il regretterait sûrement par la suite.

« Adam, si ce soir je n'avais qu'un conseil à te donner, je te donnerais celui-ci : "Vie ta vie comme si c'était le dernier jour. " »

Cela en était trop. Il regarda Jinx se lever et allé rouvrir la fenêtre qui avait dû se fermer à cause d’un courant d’air. Adam bouillait de fureur. Non pas parce que Rowel se permettait de lui donner des conseils d’une suffisance affligeante alors qu’il n’avait jamais sorti sa précieuse petite personne ailleurs que dans le parc de ce château, bien que ce penchant l’agacé prodigieusement, mais parce que Jinx se mentait de bout en bout. Il pensait vivre sa vie comme bon lui semblait alors qu’il n’était qu’un pantin de ce monde. Quand Jinx se rassis dans son fauteuil, Lockwood se leva d’un bon et le bloqua dans son fauteuil. Il vit la main de Rowel se diriger immédiatement vers sa baguette mais Adam dégaina la sienne avant qu’il n’est pu l’atteindre. Il lui pointa sous le menton et l’obligea à le regarder dans les yeux. Des yeux noirs et froids comme des glaçons où brillait l’éclat ténu d’une rage destructrice. Il s’adressa à lui d’une voix si basse, si menaçante, qu’elle semblait en devenir hypnotique.

« Parfois, il est bon voir par nous même. On doit faire nos propres erreurs. On doit en tirer nous- mêmes des leçons. On doit continuer à remettre les choses au lendemain jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le faire. Il vaut mieux savoir que rester dans le doute. Il vaut mieux être éveillé que dormir. Et que même le plus gros fiasco, même la pire, la plus grave erreur, vaut cent fois mieux que de ne jamais rien tenter. Alors la prochaine fois que tu me dis que je dois vivre ma vie comme si c’était le dernier jour , alors que je me bats pour ma propre vie et celle des autres tous les jours depuis deux ans , je te promets que combattre un saule cogneur en pleine nuit , les yeux bandés et les mains ligotées , désarmé de ta baguette , sera la chose la plus facile que tu es eu à faire de toute ta vie. Est-ce que je me suis bien fait comprendre, Jinx Rowel ? »

Le petit bulgare venait juste de changé du tout au tout devant les yeux ébahit de Jinx. D'abord d'une nature réfléchi et quelque peu philosophe, Adam venait de se relever, les yeux emplit de haine et avait braqué Jinx sur le dossier de son fauteuil.
Le visage d'Adam ne se trouvait qu'à quelques centimètres, et pourtant Jinx avait l'impression que cette discussion se déroulait des milliers de kilomètres de là. Une étrange impression que cette discussion ne le concernait pas, ou alors de très loin.
Et si le regard que Jinx portait sur le monde était lui-même parsemé d'aprioris, que le Gryffondor ne voulait pas se dire la vérité, non ! Il n'en était pas capable.

Écoute Adam, je n'essaye pas de te faire croire à ce que tu n'aspire pas, juste de te montrer ma vision des choses, soit tu l'accepte, soit tu la dénigre, mais dans tout les cas, tu garde le jugement que tu veux.
Alors maintenant mon ami, j'aimerais que tu ôte ce petit bout de moi de mon menton et que tu me laisse finir ma pipe bredouillement avant d'aller me coucher, veux-tu ?

Devant le manque de réaction de son interlocuteur, Jinx prit l'initiative de pousser doucement de l'index la baguette d'Adam sur le côté. Puis se levant, il prit la pipe qui était tombée sur le sol et revint à sa position initiale.

Je suis désolé de t'avoir mis dans tout tes états, à l'avenir, j'éviterais de parler philosophie de vie avec toi, ca éviterais un meurtre.

Regardant l'horloge, Jinx vit qu'il était une heure du matin. Tirant une dernière bouffé du précieux tabac, le jeune homme se leva pour aller vider les cendres dans la cheminée puis souhaitât une bonne nuit à son camarade avant d'aller se coucher.

« Écoute Adam, je n'essaye pas de te faire croire à ce que tu n'aspire pas, juste de te montrer ma vision des choses, soit tu l'accepte, soit tu la dénigre, mais dans tout les cas, tu garde le jugement que tu veux. Alors maintenant mon ami, j'aimerais que tu ôte ce petit bout de boit de mon menton et que tu me laisse finir ma pipe bredouillement avant d'aller me coucher, veux-tu ? »

Adam ne céda pas d’un pouce, ses yeux noirs et froids toujours dardés sur Jinx. L’envie de lui enfoncer sa baguette dans le nez le démangeait furieusement. Ou de lui lancer un sort de Confusion au choix. Accepter, accepter. Accepter une vision de la vie totalement erronée et complètement utopique ? Jamais. Jamais car c’était avec des visions de la vie comme celle de Rowel que le monde tourné si mal. Bientôt, Adam en était sûr, on allait lui dire avec autant de sérieux que dans leurs monde à eux il n’y a que des boursouflés qui mangent des arcs- en ciel et font des crottes en forme de papillon. Devant le visage décomposé mais néanmoins déterminé de Jinx, le jeune Bulgare pensa seulement qu’il était dans un déni de la réalité.

« Il ne veut pas admettre. Il est incapable de supporter le poids de la vérité. Alors il se ment. Au fond je te comprends Jinx Rowel. Te mentir à toi-même est une nécessité. Parce que la vérité fait très mal. N’est ce pas ? J’espère juste que tu ouvriras les yeux avant qu’il ne soit trop tard. Et surtout, que ce ne soit pas la perte d’une personne chère qui te forcera à accepter. »

Rowel prit l'initiative de pousser doucement de l'index la baguette d'Adam sur le côté. Puis se levant, il prit la pipe qui était tombée sur le sol et revint à sa position initiale. Adam ne réagit pas. Il n’était plus là. Il pensa à la petite Sofia. A la petite Sofia qui avait vu sa mère mourir sous la torture des mages noirs. Sofia et ses grands yeux en amandes bleus comme le ciel un jour de pluie. Sofia et ses longues boucles noires qui lui tombaient en cascade le long du dos. Il ferma les yeux un instant, se sentant défaillir. Remarquant son trouble, Jinx ajouta :

« Je suis désolé de t'avoir mis dans tout tes états, à l'avenir, j'éviterais de parler philosophie de vie avec toi, ca éviterais un meurtre. »

Certains pensent que sans passé, nos vies ne représentent rien. A un moment, on a tous à choisir : Doit-on revenir vers ce qu'on connaît ? Aller vers quelque chose de nouveau ? C'est dur de ne pas être hanté par son passé. Notre passé est ce qui nous façonne, ce qui nous guide... Notre passé refait surface en permanence. On doit se rappeler, que parfois, ce qui est le plus important, c'est ce que l'on vit aujourd'hui...Adam se recula et se laissa tomber dans le fauteuil renversant au passage ses cours de biologie. Tiberius sortit de son sommeil comateux et viens quémander quelques caresses, chose qu’il faisait dès qu’il sentait que son maître perdait pied. Jinx se leva après une dernière bouffée de poison volatile. Et lui souhaita bonne nuit avant de retourner dans son dortoir. Adam resta un moment transis, tentant de calmer l’irrépressible envie de pleurer mais celle-ci l’emporta et il s’effondra en sanglotant doucement de colère et de tristesse.

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