Promenade ... calme ?

Après le dîner dans la grande salle à la table des Serpentards, Aléatha est repassée à la salle commune terminer ses travaux. Elle en ressort peu avant 22 heures accompagnée de Haplo. Elle le dépose par terre et le regarde avec tendresse tandis qu'il essaye de toucher le moins possible le sol de ses coussinets fragiles.

Haplo, ne sois pas ridicule ! C'est juste de la rosée, ce n'est pas un océan tout de même ...

Elle se promène un peu, attendant Naget

Naget sort du château quelques minutes plus tard. Il se dirige vers l'endroit convenu, où il voit Aléatha. Il s'approche d'elle, puis, lorsqu'elle le voit :

Bonsoir. Je suis content de te parler enfin face à face.

Il tend la main pour prendre la sienne.

Elle est au moins aussi heureuse que lui d'être là dans le parc. Elle tend la main et leurs doigts s'enlacent, leurs yeux se rencontrent.

L'autre méthode a ses avantages, mais c'est également celle-ci que je préfère ... Je peux faire ça par exemple.

Elle tire brusquement sur son bras pour l'attirer à elle et l'embrasse avant de le repousser en riant.

Leur deux rires unis finissent par s'arrêter. S'en suit un moment de bonheur silencieux. Naget enlace ensuite Aléatha, avant de l'embrasser.

Oui, c'est vraiment mieux comme ça.

Sa main droite se pose sur la joue de la jeune fille et suit la ligne de son visage.

Aléatha savoure ce moment et se hisse sur la pointe des pieds pour que la main de Naget puisse garder le contact avec sa joue le plus longtemps possible. A un moment, elle s'écarte un peu de lui tout de même et son visage se fait grave. Elle repense à présent aux choses qu'elle à perçues dans son esprit cet après-midi.

Marchons, tu veux ?

Un bruissement se fait entendre à ses pieds : Haplo les a rejoint et leur emboîte le pas.

Tu n'as rien à me dire ?

Naget se fait plus grave.

Je suis désolé que tu l'aies appris comme ça, j'aurais sûrement du te le dire plus tôt. Je n'ai pas pensé que ça pouvait être si important pour toi. Mais tu admettras que ça ne change pas grand chose. Tu as toujours su ce que je pensais des Mangemorts, tu sais maintenant que je ne fais pas que le penser.

Elle garde le silence et continue à marcher, Haplo sur ses talons. D'une toute petite voix :

Je crois que je me suis emportée un peu vite ...

Je voudrais tellement tout savoir de toi ... L'autre jour, quand j'étais dans le parc avec Cerise, tu as commencé à me parler de ta maison et j'étais aux anges, même si nous avons été interrompus rapidement.

Alors réaliser que tu fais des choses "secretes" et que je n'en fait absolument pas partie, j'avoue que j'ai beaucoup de mal à l'avaler. Sans compter que si tu m'as caché cela, qui sait ce que tu as omis de me dire d'autre ?
Elle sent sa main se crisper sur la sienne.

Ne te fâche pas, je te dis juste ce que j'ai ressenti tout à l'heure. Tu sais que j'ai confiance en toi. Je n'aurais jamais fait le ... rituel sans cela. Maintenant, pour être honnête, je suis plutôt satisfaite de ce que j'ai appris ...

La dernière remarque le fait sourire.

Tout est bien qui finit bien. Je n'ai rien à te cacher, Aléatha. Et s'il y avait quelque chose, tu finirais de toute façon par l'apprendre, de la même manière que tout à l'heure.

Il s'arrête et se tourne vers elle.

Maintenant que ce problème est réglé, profitons-en.

Il se rapproche d'elle et l'enlace.

Elle se laisse aller dans ses bras, les yeux pétillant de malice.

Profiter de ? Que peux-tu bien avoir derrière la tête, mm ?

Leurs lèvres se joignent, seule la lune est témoin de leur passion et d'un étrange phénomène. Lorsqu'Aléatha pose sa main sur l'épaule de Naget une lumière blanche part de son poignet et rejoint un jet similaire partant du torse du jeune Professeur.

Rien du tout, voyons.

Il remarque la lumière qui les entoure.

Un effet du rituel ?

Après qu'il ait parlé, il reçoit une goutte d'eau sur le front.

Il pleut...

Elle éclate de rire !

Oui, je pense que c'est le cas, souviens-toi dans ton bureau l'autre soir... Mais cette fois-ci, je ne ressens pas l'envie irrépressible de dormir ! Par contre la pluie, je t'assure que je n'y suis pour rien ! Je n'ai pas envie qu'Haplo me déteste pour l'éternité !

Le chat vient en effet de bondir à l'abri sous un arbre et les regarde d'un air de reproche. Aléatha prend la main de Naget et court se réfugier à sa suite.

Les quelques gouttes qui tombaient une seconde auparavant se sont transformées en pluie torentielle. L'air s'est tout à fait refroidit et elle se serre contre lui pour se réchauffer.

Une faible lueur émane encore de son poignet et elle remonte la manche de sa robe.

Voilà qui devrait répondre au moins partiellement à ta question de tout à l'heure.

Sur son avant bras, le même dessin que sur le torse de Naget, si ce n'est que seuls les contours sont visibles, des contours discrets et blancs sur la peau déjà pâle d'Aléatha.

A chaque fois que les marques sont proches l'une de l'autre, c'est comme si elles se reconnaissaient.

Il baisse les yeux quelques secondes sur la marque, puis les relève vers Aléatha :

Elles se reconnaissent ? C'est étrange, la tienne est bien plus dicsrète.

Une idée lui vient :

A moins que... Les deux marques se complètent, c'est ça ? Un vide et un plein qui s'assemblent.

En même temps, il passe le bras autour des épaules d'Aléatha.

Elle se réfugie dans la chaleur de ses bras et fait redescendre sa manche.

Oui, c'est un peu ça je pense ... Ma marque reconnaît et retrouve mon sang qui coule en toi. Et elle aspire à reformer l'unité magique qui a existé le jour du rituel et qui subsiste dans l'unité de nos âmes.

Elle tend le cou pour lui voler un baiser, encore un autre, elle ne s'en lasse absolument pas. Ils restent enlacés un bon moment, bercés par la douce musique de la pluie.

Alors, tu me racontes comment c'est chez toi ?

Chez moi ? Tu es déjà venu chez moi, j'habite ici je te rappelle.

Il affiche un sourire amusé, puis continue sur un ton plus sérieux :

Mais j'imagine que tu parlais de la maison de mes parents, où j'ai grandi ? Ils vivent à Oxford, comme je te l'ai déjà dit, dans une petite maison. Mais j'ai une idée qui va certainement te plaire : par la pensée, je devrais pouvoir te montrer, non ?

Ses yeux brillent de plaisir anticipé.

Oui, c'est une excellente idée ! Montre moi tout ça ...

Elle le regarde intensément, attendant impatiemment que ses pensées envavahissent son esprit.

Allons-y.

Il ouvre complétement son esprit à Aléatha et "appelle" la maison de ses parents dans ses souvenirs. Un flot de pensées incohérentes arrivent d'abord, puis Naget tente d'organiser les images afin de rendre le tout compréhensible. D'abord, il lui montre la porte, qui donne directement sur la rue.

On continue ?

Aléatha est pire qu'une petite fille à qui on a promis une glace.

Evidemment qu'on continue ! Ne me fais pas languir, c'est vraiment horrible de ta part !

Si tel est votre désir...

Le décor change. Ils sont maintenant à l'intérieur, dans l'entrée.

Bienvenue...

Naget fixe cette image quelques instants, laissant Aléatha regarder, puis il passe à autre chose. La pièce est presque carrée. Au centre trône une table, entourée de quatre chaises. Un garde-manger enchanté pour conserver les aliments bien mieux que les réfrigirateurs moldus est accroché au mur, à droite.

Tu l'auras compris, c'est la cuisine.

Elle sourit :

Oui, j'ai le sens de l'observation assez développé je dois dire ... Je ne vois pas de coin pour les elfes de maison. Ils ont leurs quartiers dans une autre pièce ?

Il rit et lui répond sur un ton amusé.

Les elfes de maison ? Tu crois vraiment que mes parents ont des elfes de maison ? Seules les plus grandes familles en possèdent.

Aléatha est pour le moins embarassée par cette réponse.

Oh, je suis désolée, ma question manquait totalement de tact. Tu sais que j'ai été tellement habituée à tout ce faste que je le considère comme normal. Je n'imagine pas un seul instant comment doit être la vie sans l'assistance des elfes de maison ... Quand nous ... Euhh ... Vas-y, continue ...

Oh, ce n'est pas grave, je comprends, tu n'as pas été habitué à ça. Mais tu sais, il y a des milliards de personnes qui vivent très bien sans elfes de maison.

Mais tu voulais dire quelque chose, vas-y. Quand nous ?

Elle ne sait pas comment se dépétrer de ce sujet qu'elle a lancé par inadvertance. Sans compter qu'elle ne peut même plus se réfugier dans ses pensées pour prendre le temps de trouver un mensonge convaincant.

Moi ? Mais je ne voulais rien dire du tout ...

Ses joues sont en feu.

Le mensonge est à peine dissimulé : il la voit rougir, il sent sa gêne... Il lui répond sur un ton calme, et la pousse gentiment :

Pourquoi ne veux-tu pas me le dire ? Tu as commencé, il est trop tard maintenant pour reculer. Vas-y, je t'écoute.

Sa gêne est au paroxisme.

Oh, Naget, tu ne vas pas aimer, je le sais. Tu vas encore considérer que je te harcèle et que je vais trop vite ! Je pensais à ... plus tard ... quand je serai sortie de l'école et que nous ne serons plus obligés de nous cacher.

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