It's time. Follow me or ... die. (Pv Dakeyras Bremer)

Le moment était finalement arrivé, l’instant fatidique. Quel autre choix avait-il ? Il devait suivre la volonté de Nowlee qui était sa seule piste pour sortir de cet enfer de paradis. Caleb avait pris un risque en invoquant un serpent pour l’envoyer à Dakeyras. S’il avait été intercepté, les conséquences pourraient être insignifiantes comme elles pouvaient être dramatique.

Spoiler:

Caleb observait le crépuscule depuis la tribune Serpentard de Quidditch. Le ciel était resplendissant, peut-être un peu trop. Il ressentait la fameuse : « boule au ventre » lorsque l’on sait que l’on doit affronter un évènement que nous préférons éviter. Pourtant, Caleb le savait, enfin, il avait l’intime conviction que seul Dakeyras pouvait l’aider. Par déduction logique, il était le seul choix possible, le seul qui pouvait le mettre sur la piste d’Erell.
Une légère brise vint ébouriffer légèrement ses cheveux. Le vent était doux, un temps idéal. Il s’était débarrassé des élèves trop curieux encore une fois lorsqu’à la fin des cours, ils lui avaient tous demandé sans exception où il comptait aller et s’il ne comptait pas braver le couvre-feu. Depuis qu’il s’était fait reprendre par Tyler lorsqu’il avait tardé son entrevue avec Phoebe dans la salle commune de Serpentard, une quantité immense d’élève était venu s’enquérir de ses nouvelles pour savoir ce qui n’allait pas, ce que Caleb trouvait à redire quant à l’ordre présent, s’il voulait faire du grabuge, et tout un tas de question sur le comportement anarchique et surtout imparfait de Caleb.
Il était très rare que Caleb ressente la peur pourtant, l’inquiétude venait de plus en plus à lui ronger les tripes. Ce comportement était malsain. Enfin, pas malsain car le sien arborait fièrement cette définition mais leur comportement à tous était viscérale, organisé et surtout synchronisé. Un frisson lui parcourra l’échine. Cette école suintait la bonté à plein nez et pendant un temps, il avait contribué au décor enjolivé.

Bon, avec ou sans lui, je vais bientôt devoir partir …

Observant le couché de soleil, il se dit qu’il attendrait encore cinq minutes. Pas plus. Il n’allait pas faire de manière et faire des courbettes pour cet empoté de gryffon. Il lui était peut-être indispensable mais cela ne voulait pas dire qu’il lui devait un quelconque traitement de faveur.
Quand soudain, venant du coucher de soleil, il aperçut un point. Il s’avança vers la balustrade pour essayer de mieux apercevoir ce qui venait et constata que le point grossissait de plus en plus. Et il comprit. Il fut satisfait du timing mais ne sourit pas. L’heure était grave.
Il grommela juste dans ses dents avant que Dakeyras n’arrive.

- Ah ! c’est pas trop tôt …

Quand Dakeyras avait reçu la missive de Caleb, il avait d'abord soupiré, puis chiffonné la lettre et l'avait jeté à côté de son lit. Ce message ne pouvait être qu'une plaisanterie. Puis il avait continué de vaquer à ses occupations. Il n'y avait même pas réellement pensé de la journée, ou en tout cas pas avant le déjeuner. Ses camarades étaient tous tellement étrange que le gryffon préférait s'isoler dans ses pensées, lire le journal ou faire tout ce qui lui permettait de ne pas leur adresser la parole. Alors il repensa à cette lettre. Pourquoi est ce que Caleb lui aurait envoyé une lettre, peut être était un piège. Mais cette idée était ridicule, Caleb était seul, et lâche comme il l'était, il ne lui aurait jamais tendu un piège sans personne pour l'épauler. Mais alors pourquoi vouloir le voir et quelle était cette situation particulière ? Dakeyras pensa d'abord qu'il parlait de l'ambiance qu'il régnait à l'école, mais dans ce cas c'était une raison ridicule pour lui donner un rendez vous si solennel. Le jeune garçon avait beau chercher, il ne comprenait toujours pas pourquoi le sale serpent lui demandait de le rencontrer, et surtout avec son balais et des affaires...

Hum... Qu'est ce que tu me veux Caleb ?

Après tout, il n'avait rien de particulier à faire ce soir là et toute activité était bonne pour faire passer un peu de temps, il décida donc qu'il irait, au moins pour voir de quoi il s'agissait.

Après une journée de cours encore plus ennuyante que la précédente, il regagna son dortoir et empaqueta quelques affaires. Il prit un peu de tout et de rien, ne connaissant pas leur destination. Il fit un inventaire de ses affaires à voix haute, tandis que les élèves autour de lui le regardait étrangement.

Fire, ok, cape, ok, dague, ok, balais... A le voilà.

Il se saisit de son balais, ouvrit la fenêtre et l'enfourcha avant de décoller à vive allure. Lorsqu'il vit le soleil en train de se coucher, il pressa l'allure car il était déjà en retard et n'avait pas envie de s'être préparer pour rien. En approchant, il n'eu pas de mal à trouver Caleb, seul assis dans les gradins du stade. Seul et pathétique comme d'habitude. Dakeyras se concentra pour ne pas rire, si il commençait déjà à le provoquer, la rencontre ne risquait pas de se passer pour le mieux. Il s'avança suffisamment pour pouvoir se poser proche de Caleb, mais pas juste à côté, les Serpentard sont toujours imprévisibles. Il s'épousseta un peu, l'ignorant pendant quelques secondes, avant de finalement le regarder.

Je suis là Roarch, qu'est ce que tu me veux ? Tu as 5 minutes pour m'expliquer et éventuellement me convaincre.

Lorsqu’il se posa, l’image même de Dakeyras lui procura un tel dégout, une telle répulsion que la première pensée fut de saisir sa baguette pour le tuer. Or, depuis peu, Caleb avait découvert une facette de son don lié au Fourchelangue qu’il avait baptisé : la Domination. Seul son esprit dominait sur le reste, sur ses envies de meurtres ou tout autre ressentiment qu’il pouvait éprouver. Grâce à ce pouvoir, il avait trouvé une certaine stabilité en lui et comptait bien la conserver le maximum de temps possible. De plus, rien ne l’empêchait si l’envie lui en prenait de le tuer, mais il se devait de trouver une raison rationnel dans ce cas. Chose dont il ne se laissait pas incommoder lorsqu’il n’usait pas de son don de domination.
Il sentait pourtant les sensations froides et meurtrières que lui communiquait sa baguette. Il prenait un grand plaisir à ressentir cela, il se sentait lui-même depuis bien longtemps et ça, malheureusement, il le devait à son éternel rival.

-          Je serais bref dans ce cas.

Il fixait Dakeyras dans les yeux. En plus de toutes ces sensations, quelque chose en lui ne cessait de gronder, tentant de lui intimer également de le tuer. Tout lui sommait d’annihiler ce Gryffondor de pacotille mais il n’en ferait rien grâce à son don.

-          Tu es le dernier à avoir vu Erell, j’ai besoin de savoir où et quand.

Il ne savait pas si lui faire part de ses intentions était une bonne idée mais la situation était presque désespérée, si Nowlee avait placé toute sa confiance en lui, alors il ne se déroberait pas.

-          On doit unir nos forces Dak’, je n’ai ni l’envie ni l’obligation de te le proposer mais je te propose de m’accompagner chercher Erell. Oui. Elle est encore en vie.

A la vue du visage totalement désemparé de son ennemi, il comprit qu’il avait fait mouche, pile au centre d’un point sensible. Sans attendre, Caleb reprit.

-          Si je t’ai fait venir c’est pour aller la chercher, elle et tous les autres qui ont disparus. Saches que je pourrais te faire parler, me montrer convainquant et te torturer de milles et une façon pour obtenir ce que je veux. Mais l’heure n’est plus à nos querelles, quelque chose d’autre nous menace tous Dak’, j’ai besoin que tu m’aides et me rejoigne de ton plein gré et non pas que tu te sentes forcé.

Il se leva et tonna à son Nimbus 2001 de se lever, ce qu’il fit aussitôt et l’enfourcha. Commençant à se soulever au-dessus de la tribune Serpentard et légèrement au-dessus de Dakeyras. Il omit bien évidemment de dire qu’il ne s’arrêterait pas à Erell et qu’il cherchait également à ramener James avant toute chose. De toute façon, s’il lui disait, Dakeyras refuserait probablement. C’était mieux qu’il en sache le moins possible.

-          Moi par contre, je n’ai pas de temps à perdre. Alors je te laisse deux minutes pour te décider, qu’importe ta réponse, je partirais.

Combien de fois allaient-ils tous deux faires face à des situations fatidiques ? Combien de fois allaient-ils être impliqués dans des combats qui auraient pu revenir à autrui ? Non. Le destin les choisis à chaque fois. Ils les éprouvent à chaque fois. Et il les confrontait à chaque fois. Cette fois ci était juste une fois de plus dans les lignes mystérieuses du destin tandis que pour eux, c’était un choix qu’ils ne devaient pas prendre à la légère, beaucoup de chose pouvait découler d’un tel moment, alors Caleb s’appliqua à rappeler vivement la situation au Gryffon.

-          Tu as le choix Dak’, soit tu me suis et on tente coute que coute à offrir un avenir meilleur, pour que l’on puisse reprendre nos histoires là où on les avait laissé autrefois où bien tu peux rester là assis sur ton cul à maudire tous ceux que tu souhaites et te morfondre comme la loque que tu es et mourir ainsi sans jamais avoir pu prendre de décision de ta vie. Le bien ne peut vivre sans le mal, auquel cas le bien EST le mal. Tu en as la preuve aujourd’hui.

Tout ne lui revenait pas, bien qu’il se rappelle de beaucoup de chose, quand il essayait de se rappeler de tous ses instants passés à Poudlard ou ailleurs, il se rappelait de quelques détails, des brides de souvenirs, rien de bien concret. Voilà pourquoi il devait impérativement partir, retrouver qui il était. Il sortit de sa poche une montre à gousset en or, qui lui servait également de boussole. Serti de divers pierres, il n’avait jamais porté d’attention à cette babiole qui lui avait offert par … seul le nom de Loélia Dannan lui revenait mais il était incapable de dire qui était cette personne.

-          Tic-Tac Dak. Quel est ta réponse ?

Dès que le serpent avait mentionné Erell, Dakeyras avait eu envie de lui écraser son poing au milieu de la figure. Prononcer son nom ramenait le garçon à ce souvenir plus que désagréable. Il revoyait la scène dans son esprit, James penché au dessus de son cou si fragile, les crocs acérés qui pénétraient la chair et le sang qui coulait jusqu’à ce que la dernière lueur de vitalité ait été aspirée. Erell était morte ce jour là, le gryffon l’avait vu de ses propres yeux, et il en souffrait depuis. Sa mission était de la protéger, et il avait échoué, puis il l’avait cherché, lui, et ce qu’il avait fait du corps de sa camarade, en vain. Le vampire avait disparu sans laisser de trace, telle une ombre au soleil.
Et maintenant Caleb se tenait là, devant lui, et lui affirmait sans l’ombre d’un doute qu’elle était vivante.

Tu mens, je l’ai vu mourir, je l’ai vu arracher la vie hors de son corps. Il l’a aspiré jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’une vulgaire poupée de chiffon avec laquelle il pourrait jouer. Il n’est qu’un animal, il s’est nourri d’elle, comme il l’a fait avec tant d’autre.

Comment pourrait-il être courant si elle était vraiment en vie de toute façon ? James l’avait abandonné et le vampire n’avait pas été vu à Poudlard depuis des mois.
Dakeyras se mit à ricaner.

Me torturer, me faire parler ? Oh oui je ne doute pas que tu sois prêt à faire ça, tu n’es pas bien différent de lui, tu l’as toujours suivi comme un bon chien chien, et maintenant tu veux le retrouver parce que sans lui tu n’es rien. Tu veux que je parle ? Pour te dire quoi Roarch ? Je ne sais rien, je ne sais pas où elle est, et lui non plus, sinon je ne serais pas ici. Et si tu crois pouvoir obtenir quoi que ce soit de moi en me torturant, alors tu te trompe, plus que je ne le pensais.

Le serpent n’avait pas changé, toujours menaçant, toujours prêt à répandre le mal juste pour le plaisir. Tous ces gens qui tuaient, torturaient, asservissaient, n’avait même pas de but précis autre que le plaisir. Diriger ? Il y avait bien des moyens de le faire et faire le mal n’était pas la meilleure façon d’accéder au pouvoir. La confiance, le courage, les actes d’héroïsmes, voilà ce en quoi Dakeyras avait cru pendant longtemps. Et si dernièrement il se rendait compte qu’on y perdait tout, il n’était pour autant pas prêt à faire le mal pour arriver à ses fins.
Mais cette fois l’excuse de Caleb était un avenir meilleur. Le jeune garçon retint un rire, lui, le serpent, veut offrir un avenir meilleur à ce monde en retrouvant James. C’était presque la meilleure blague qu’il avait entendu depuis longtemps. Et accuser Dakeyras d’être indécis était un peu fort.

Décidément, tu auras toujours le mot pour rire Caleb. Offrir un avenir meilleur à ce monde ? Toi ? Et James ? Après avoir tué autant de monde ici même à Poudlard, des enfants, des élèves, que vous avez lâchement enlevé à leurs parents pour un minimum de pouvoir. Quel avenir leur avait vous offert à eux ? Et à Erell ?

Il marqua une pause, il essayait de ne pas s’énerver, il n’avait pas nécessairement envie d’une confrontation avec le serpent. Puis il reprit.

Je vais venir avec toi Roarch. S’il y a la moindre chance qu’elle soit en vie, je la sauverais parce que je l’ai promis. Mais je vais être clair sur mes intentions, si je trouve James, je le tuerais. J’enfoncerais ma dague son profond dans son cœur que même lui ne s’en relèvera pas. Mais avant ça, je lui arracherais les dents et je lui ferais connaitre la souffrance que j’ai ressentie pendant tout ce temps. Je ne pars pas avec toi pour le ramener Caleb, je pars pour le tuer, et pour la sauver Elle.

Il avait à son tour enfourché son balai. Il devait le faire et Lilian comprendrait. Une fois que ce serait fait, Dakeyras en aurait fini avec toute cette histoire, et il pourrait passer à la suivante. En attendant Caleb était la seule personne qui semblait avoir une piste pour retrouver Erell et James, et le jeune garçon ne comptait pas laisser passer cette chance.

Je te suis, Roarch.

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