Sometimes loneliness is good... [LIBRE]

Cela faisait quelque jours qu'il faisait anormalement beau en Angleterre, mais ce n'était pas pour déplaire à Dakeyras. Il n'avait pas de saison favorite mais il appréciait quand il pouvait voir les rayons du soleil montrer le bout de leur nez. Sa dernière discussion avec Lilian Lebrec l'avait quelque peu troublé et l'avait poussé à se poser beaucoup de questions sur lui même, sur le monde, sur les gens en général. Il avait donc pris beaucoup de recul et son camarade avait réussi à apaiser un peu son esprit. Sans en prendre plus de plaisir, il arrivait à côtoyer les autres élèves. Il les regardait toujours cependant avec un regard étranger. Tout était anormalement parfait, tout le monde rentrait dans le rang, personne ne bronchait et tous suivaient les directives données. Sauf Dakeyras. Lilian l'avait peut être un peu ramené vers celui qu'il était plusieurs mois auparavant mais pas suffisamment pour qu'il se plie aux règles imposées par la nouvelle direction de Poudlard.

Ce jour là, il avait séché les cours, encore une fois pour des recherches à la bibliothèque en essayant de se dissimuler de la bibliothécaire. Il y avait passé toute la matinée et avait glané beaucoup d'informations. Après le repas, il avait rejoins la salle commune gryffondor pour récupérer quelque affaires et en ranger d'autre. Puis il avait pris le chemin du parc dans lequel il traina de longue heures, réfléchissant à tout ce qui lui passait pas l'esprit. Il avait longuement longé le lac, puis avait fait demi tour pour revenir vers l'école.

Il s'était finalement installé le long de la forêt interdite où il aurait surement le privilège de rester seul encore un moment pour discuter avec lui même. Il avait enlevé sa cape de sorcier, détachant dans le même temps tout le poids des problèmes de l'école de ses épaules plus que lourdes ces derniers temps. Il n'avait pour ainsi dire conserver que son pantalon, laissant les rayons du soleil caresser la peau de son torse blanc comme la neige depuis le temps qu'il n'avait pas vu la lumière du jour. Il s'était assis dos contre un arbre exposé au soleil.

Il contempla Fire qu'il avait l'impression d'avoir délaissé depuis un moment, pensant que le phénix n'aimerait pas sa nouvelle attitude.

Je me suis un peu perdu ces derniers temps Fire...

Il tenait sa baguette entre ses doigts et observait les reflets rouges vifs animés le long du bois. Et comme si l'animal l'avait entendu, une fine effluve s'échappa de la baguette et Fire apparu à Dakeyras. Il se matérialisa devant lui, imposant par son envergure grandissante à chaque fois. Le phénix brumeux se tint devant Dakeyras un moment, comme si il l'observait, avant d'avancer lentement jusqu'à lui et de se dissiper au contact du torse nu du jeune gryffon. Il comprit alors que l'oiseau ne lui en voulait pas, qu'il était toujours avec lui.

Toi tu es toujours là... Tu as toujours été là...

Il posa sa baguette contre son ventre et attrapa un morceau de bois proche de lui, gros comme une main. De son autre main il fouilla dans ses affaires pour attraper sa dague et commença a tailler le morceau de bois. Il avait eu l'idée de se créer de petites lettres en bois en souvenir de ses proches disparus. Il commença donc à tailler un L, première lettre du prénom de sa mère.

Le temps s'écoulait tantôt lentement, tantôt à l'envers pour la dernière William. A l'envers, vraiment ? Oui. Il lui semblait que ses rêves étaient des aboutissements à ses journées moroses où le temps ondulait au rythme d'une couleuvre réchauffant ses écailles au soleil. Autant dire, excessivement lentement.

Foutus rêves...Comme si frôler l'infarctus à chaque fois que quelqu'un me frôle ne suffisait pas hein !

Toutes les nuits elle suffoquait, prise dans des sensations fortes et humides. [ndla : remarquez mon côté soft] Après quelques réflexions gênantes et méritées de ses camarades de dortoir, la Serpentarde perdue avait prit pour habitude de dormir avant tout le monde puis de se lever pour quitter la salle. Elle rejoignait alors des lieux nocturnes qu'elle savait vides et surtout ignorés de la plupart. Dans ces places elle s'autorisait parfois un petit somme avant de retourner au dortoir au petit matin. Mais le plus souvent elle lisait, relisait, comparait, déchiffrait dans le seul et unique but de comprendre pourquoi elle était ainsi.

Détraquée sexuelle.

Était l’appellation dont elle s'affublait elle-même. Se critiquer lui permettait d'évacuer le mal-être profond qui commençait à ronger sérieusement son intérieur comme une termite le fond d'une horloge comtoise.

Une nuit elle dormit trop et ce furent les pas dans les couloirs qui la tirèrent du sommeil. Quelle idiote, elle ne pouvait plus rejoindre le dortoir maintenant, les filles lui poseraient des questions et elle serait bien embarrassée pour répondre.

Et bien allons promener la chienne en chaleur...

Se siffla-t-elle en sentant un pincement au cœur à l'évocation de ses pulsions qu'elle ne s'expliquait pas et qui causaient sa honte immense.
Récupérant un parchemin et ses plumes qui s'étaient éparpillés au sol, elle reprit ses esprits avant de quitter sa cachette et de se diriger vers le lac. C'était assurément son lieu de prédilection, avec sa nature paisible et rarement occupée.

Après un moment assise dans l'herbe mouillée par la rosée, elle reprit sa route en songeant non pas à son chemin mais à ses soucis. Aussi se perdit-elle dans ses pensées et dans la forêt.

Nom d'un scrout à pétard ! Je suis allée trop loin.

Réalisa-t-elle soudain. Mais au loin il lui sembla voir quelqu'un. Aussi alla-t-elle dans cette direction, se guidant à l'odorat sans même s'en rendre compte. Un jeune homme d'une quinzaine d'années d'année se tenait assis par terre, en sculptant un morceau de bois. Ses émotions envahirent Phoebe comme un raz-de-marrée. C'était la première fois que ce phénomène arrivait, mais d'instinct elle comprit ce qui se déroulait. Le garçon était songeur, et ses émotions fusaient dans de multiples directions. Après une seconde d'hésitation, la succube qui s'ignorait avança en silence vers lui et murmura.

Bonjour, solitaire.

Dakeyras était tellement pensif qu'il n'avait pas entendu le bruit de pas s'approcher de lui. Il sursauta en entendant la voix de la jeune fille. Ce qui eu pour effet de faire ripper la dague du bout de bois pour venir lui couper légèrement le doigt.

Humpf...

Le sang rouge vif perla sur son doigt qu'il eu le reflex de mettre dans sa bouche pour enlever le sang et éviter d'en mettre partout. Il tourna dans le même temps la tête vers l'arrivante qui l'avait perturbé.

Humpf... Chalut...

Il ne lui fallut pas longtemps pour sentir une étrange sensation à son contact. Il avait déjà ressenti ça mais il n'arrivait pas à faire le lien avec une autre personne ou une autre situation, ça lui semblait simplement familier.
Toujours torse nu, il essuya sa dague sur sa chemise qu'il avait posé à côté de lui pour en nettoyer la poussière de bois et le sang et la rangea à sa ceinture. Il mit le morceau de bois encore grossier dans la poche de sa cape, posée aussi à côté avec sa chemise et se leva. Il enleva son doigt de sa bouche et regarda si ça saignait toujours. Le sang coulait à petit flot mais rien de très grave, alors il se contenta de l'essuyer contre son pantalon.

Hum... Ca fait pas mal mais ça saigne toujours comme pas possible les doigts...

Il sourit comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps, surtout avec... une serpentard. Il avait mit quelques minutes avant d'apercevoir le blason sur sa cape. Il se posa donc tout de suite beaucoup de questions. Les serpentard n'étaient pas tous mauvais, Dakeyras le savait, mais beaucoup d'entre eux méritaient de porter leur blason et n'étaient pas digne de confiance. Malgré son changement d'humeur récent pour redevenir plus amical qu'il ne l'était depuis plusieurs mois, il ne parvint pas à cacher intégralement sa méfiance.

Je ne t'ai jamais vu, je ne crois pas te connaitre... Je suis Dakeyras Bremer.

Il aurait d'habitude tendu la main pour saluer la personne à laquelle il se présentait mais quelque chose avec cette jeune fille le retenait.

Alors tu te promène dans la forêt interdite ? Ou en tout cas juste à la limite...

La discussion engagée était un peu crispée, Dakeyras n'osait pas encore accorder sa confiance aux autres, surtout quand il avait une drôle d'impression comme celle qu'il ressentait à ce moment.

La vue du sang ne l'ému pas. Après-tout, qu'était-ce qu'un peu de ce fluide s'échappant du bout d'un doigt ? Par contre, son intérêt se porta sur les sentiments du dénommé Dakeyras. Il devint méfiant au moment où son regard se posa sur son blason, ce qui la fit sourire en coin.

La maison ne fait pas tout, Dakeyras.

Commença-t-elle en s'agenouillant assez rapidement à ses côtés. Bon, il lui souriait néanmoins, toute communication n'était donc pas perdue. Puis se souvenant qu'elle ne s'était pas présentée, elle lui tendit un mouchoir immaculé brodé P.W. en guise de présentation.

Phoebe William, dernière du nom.

Peut-être connais-tu mon frère Juda ?

J'ose te dire enchantée, bien que cela puisse faire blêmir de rage tout autre Serpentard.

La jeune femme jouait doucement le jeu de la confiance, mais elle était sincère. Elle n'était pas d'un naturel méprisant, et se contentait de quelques banalités sur les autres maisons pour se faire bien voir.

La question du griffondor la laissa songeuse. Que faisait-elle là ? Elle n'en savait rien, et répondit avec innocence en riant doucement.

Je me suis égarée après une promenade au bord du lac. Je ne savais même pas où j'allais et mes pas m'ont guidés vers toi. Je te retourne la question, que fais-tu ici ?

Ses yeux particuliers le détaillaient avec curiosité. Plutôt pas mal pour ce qu'elle en voyait. Son torse était musclé et son sourire craquant.

Ah non, pas le moment ! Stupides pensées.

La réticence certaine qu'il avait à lui parler, ou en tout cas la crispation était extrêmement gênante pour elle. Une chose au fond d'elle se sentait repoussée et protestait vigoureusement.

Ce qu'il faisait là, il ne savait pas trop non plus à vrai dire. Il sembla réfléchir pendant un instant à la situation.

Hé bien en fait je ne sais pas trop ce que je fais là non plus. Je crois que je cherchais juste à m'éloigner un peu du château et de l'étrange comportement des élèves du château. J'étais en train de réfléchir avec moi même sur tout ça et tout ce qu'il y a eu avant...

Dakeyras était toujours un peu méfiant mais se décrispa un peu grâce à la sympathie et à la présence agréable de la jeune fille. Quelque chose continuait de le perturber, mais au fond il ne savait même plus si ça le perturbait dans le bon sens ou si il devait s'inquiéter. Il relâcha un peu son attention pour ne pas avoir l'air trop froid et distant avec elle, après tout une nouvelle connaissance pourrait le faire renouer un peu avec la vie de Poudlard, et même si elle était une serpentard, elle pouvait être appréciable et digne de confiance. Tout le monde ne pouvait pas être comme Caleb Roarch.

Ah et je taillais un bout de bois aussi, et mon doigt du coup en même temps.

Dakeyras se surpris à ricaner, cela faisait tellement longtemps qu'il n'en avait pas eu l'occasion que ça ne lui semblait même plus naturel.

Excuse moi si je suis un peu maladroit ou bizarre, mais je n'ai pas eu l'occasion de côtoyer quelqu'un depuis longtemps... Je ne suis pas vraiment, de bonne fréquentation...

Ses yeux se perdirent un moment dans le vide comme s'il s'était perdu dans ses pensées, chose qui lui arrivait régulièrement depuis quelques temps. Parfois il lui arrivait même de s'arrêter au milieu d'une phrase et de ne jamais la finir. Mais ça ne durait jamais longtemps, il revint vite à lui même.

Je préfère te le dire tout de suite, les gens qui sont amis ou proches de moi finissent tous par mourir... Comme ça tu peux me fuir tout de suite si tu ne veux pas que quelqu'un finisse par venir en voulant te tuer juste parce que nous sommes amis.

Tout se chamboulait très vite en lui. Il passait de la joie à la tristesse, de la peine à la colère. Mais il avait été très solennel et sincère. Il ne voulait vraiment plus perdre les gens qu'il aimait, mais il ne voulait pas non plus rester seul... Tout été trop compliqué.

On est vraiment paumés tous les deux...Enfin, je suis bien contente d'être tombée sur toi.

Elle avait avoué son contentement pour le détendre un peu, instaurer la confiance des deux côtés. De la même manière, elle ne poserait pas de questions. Il parlerait si l'envie lui prenait, ce n'était pas à elle de le pousser. Surtout si l'on considérait le fait qu'ils se connaissaient depuis...cinq minutes.

Ne t'en fais pas, je n'ai pas peur de mourir. C'est inévitable n'est-ce pas ? Alors autant vivre avec le sourire en attendant. Et toi tu devrais rire plus souvent avant d'oublier comment faire.

Remarqua-t-elle avec justesse. Le Griffondor semblait à bout de nerf, perdu et isolé surtout. Que lui était-il arrivé pour être au bout du rouleau de cette manière ? Il avait probablement perdu de nombreux amis, proches et parents.

Du calme le lion, je vais pas te bouffer.

Soupira-t-elle en l'effleurant. Le tourbillon des émotions du garçon lui donnait le tournis. Elle se ressaisit et se planta devant lui, leurs genoux se touchant. Avec douceur mais autorité elle souleva son menton pour qu'il la regarde dans les yeux.

Je veux bien être ton amie, si tu veux. Mais je t'en prie : calme-toi tu me rend nerveuse aussi.

Elle rit brièvement, consciente que ce qu'elle venait de dire passait très très près du speed dating amical pour personnes hypersensibles.

Oui, je suis un véritable réceptacle à sentiments. Si tu es stressé, effrayé ou heureux...Je le sais.

Souffla-t-elle en relâchant enfin le menton sans quitter son regard. Elle espérait ne pas l'effrayer davantage car il semblait prêt à passer la baguette à gauche à la moindre émotion supplémentaire.

Aujourd’hui, j’avais pris mes basquets de sport, un jogging et un marcel avec le blason Poufsouffle brodé dessus. Je courrais partout dans le domaine de Poudlard, croisant une personne me faisant un signe toutes les cinq minutes. Et à chaque personne de croisé, j’accélérais le rythme. J’en avais assez de voir ces têtes hypocrites agir comme s’ils étaient mes amis alors que je n’avais personne dans cette école.
Après avoir traversé les serres botaniques, je me dirigeais vers le lac, pensant l’endroit désert. En arrivant sur place, je me disais qu’il ne fallait pas penser trop vite pour ne pas être déçu. En toute objectivité, le domaine de Poudlard était envahi par le fayotage et du trop-plein de gentillesse. Je faisais une overdose donc je compensais par le sport.
Comme d’habitude.
Je continuais donc ma route, ne me préoccupant pas de ces élèves qui ne signifiaient rien pour moi. En vérité, très peu avait attiré mon attention et cela était très bien ainsi.

Hmphh j’ai trop chaud …

Je savais pertinemment que la Forêt Interdite était … interdite. Pourtant, à l’idée d’être seul dans la forêt me donnait l’envie d’enfreindre leurs règles. L’hésitation ne dura qu’une fraction de seconde avant que je reprenne ma course et pénètre dans cette endroit défendu.
La fraicheur de la forêt était apaisante, tout comme son odeur et ses couleurs. Progressivement, je ralentissais ma course pour marcher et apprécier la compagnie des arbres et de la végétation. Pour une fois que j’arrivais tout bonnement à être seul, j’entendis des voix. Automatiquement, je me dirigeais vers elles, pensant qu’il pouvait s’agir de créatures de la forêt. Mais en m’approchant, je me rendis bien vite compte que je connaissais l’une des voix.
Je m’approchais donc lentement pour qu’il ait le temps de constater ma présence et observa les deux personnes en face de moi.

- Bonjour.

La politesse, en toute circonstance.
Je regardais Dakeyras, j’étais content de le voir bien que cela ne soit pas réellement réciproque. Voilà le problème lorsque l’on est trop impliqué politiquement et personnellement parlant. Je savais faire abstraction, lui non. Je ne le jugeais pourtant pas, il avait dû avoir un parcours difficile pour en arriver à un tel stade, dommage qu’il le fasse subir à son entourage.
Je vis également la coupure à son doigt. Vivement, je demandais :

- Dakeyras, tout vas bien ?

Dakeyras regarda Phoebe en lui souriant d'un sourire un peu forcé mais franc.

Tu as raison, je devrais m'entrainer, mais les évènements ne me poussent pas vraiment à sourire en ce moment... Mais je note que tu veux bien être amie avec moi, ça m'en fera au moins une.

Il ricana cyniquement. Il se trouvait lui même pitoyable.

Désolé, je contrôle pas vraiment ce que je ressens, j'aimerai bien pourtant parce que toutes ces choses qui se bousculent dans ma tête et au fond de moi, ça me trouble et j'ai l'impression de ne plus être moi même.

Il avait commencé a s'exprimer aussi naturellement qu'il aurait pu le faire avec n'importe qui, comme si il la connaissait depuis une éternité. Il ne savait pas pourquoi il lui racontait toutes ces choses sur lui mais ça lui faisait du bien de pouvoir se décharger un peu. Il allait poursuivre, juste avant d'entendre quelqu'un les saluer. Il tourna la tête pour s'apercevoir qu'il ne s'agissait que de Blake Woods. Toujours lui. Le gryffon se demandait parfois s'il ne préférait pas encore la compagnie de Caleb Roarch.

Blake... Tout va bien merci. Est ce qu'on peut t'aider ? Tu viens peut être à la réunion des neutres anonymes ? C'est un concept inventé par les moldus pour parler de la souffrance qu'on ressent à avoir des idées ou des comportements malsain. Ou tu viens peut être encore te confronter à moi ? Tu sais comme la dernière fois quand tu m'as lâchement lancé un sort dans le dos ?

Dakeyras avait retrouvé ses tords de ces derniers temps et été devenu agressif à l'arrivé de Blake, tenant fermement Fire dans sa main. Il fixait le jeune homme, sans prendre garde à ce que Phoebe pourrait penser de lui en cet instant.

Evidemment, l’intéressé parlait non pas avec la sagesse et le courage que sa maison le laissait supposer mais plutôt avec une rancœur et une noirceur digne de Caleb Roarch. Cela ne le gênait pas le moins du monde sachant qu’il ne lui voulait aucun mal. S’il attendait encore des excuses pour ce qu’il s’était passé dans la salle sur demande, il n’en aurait pas. Une fois fut suffisante, il ne faut pas abuser de la gentillesse d’autrui.

Je crois bien que tu as créé un monstre Caleb … J’espère que tu es content de toi !

Sans prêter attention à la jeune fille pour le moment, je m’attardais sur la blessure de Dakeyras qui ne s’arrêter pas de couler mais dont les effluves venaient titiller mes narines. Hormis sur sa blessure et les endroits où le sang avait coulé, je n’apercevais pas du tout d’autre tache de sang.

- Comment t’es-tu fait ça ?

En effet, il n’y avait nulle trace d’objet avec lequel il aurait pu se couper et rien ne supposait qu’il s’était coupé avec une branche, herbe ou autre chose possible. Mais dans cette scène si prompt au question étrange, je sentais … Je sentais l’odeur du métal ?
Je secouais la tête pour être sûr que je ne divaguais pas, pourtant l’odeur persistait. Je préférais faire comme si de rien n’était pour le moment.
Attendant toujours une réponse du Gryffon, je décidais néanmoins de me présenter à la jeune demoiselle.

- Pardon, je manque à tous mes devoirs. Je suis Blake Woods.

En espérant que mon accent suffirait à ne pas m’attirer ses moqueries, je lui adressais un sourire courtois. Après tout, je n’avais aucune raison de détester qui que ce soit ici. Au moins, eux avaient l’air normal contrairement à la majorité des élèves de Poudlard ! Mais la normalité est une question de point de vue, je suppose.
Bref, j’attendais encore la réponse de Dakeyras, sentir le métal me perturbait, et de façon virulente…

Ne t'en fais pas...Tu ne perdras pas ton sourire le Lion.

Tenta maladroitement la jeune fille. Réconforter quelqu'un n'était vraiment pas naturel pour elle et elle se sentait gauche dans cette manœuvre. Elle rit doucement pour le détendre.

L'arrivée impromptue de ce Blake Woods coupa les tentatives de rapprochements entre Dakeyras et Phoebe. Cette dernière décrocha un regard noir au visiteur tout en l'observant furtivement, sondant ses émotions. Elle ne trouva rien de particuliers en dehors d'une curiosité démesurée, à son avis.

Tiens, un Poufsouffle.

Nota-t-elle malgré elle en apercevant les couleurs que le garçon affichait à peu près...partout sur lui. Il semblait assez sûr de lui, mais sa curiosité lui déplu fortement. C'était d'une audace ! S'inviter ainsi dans une discussion et qui plus est de questionner sans gêne un des membres !

On m'a déjà parlé de toi. Tu as eu des démêles avec quelqu'un le mois dernier il me semble.

Ce n'était pas une question mais une affirmation pure et simple. Elle ne doutait pas, et se souvenait du regard froid que son jumeau abordait suite à cette prise de tête inutile pour une banale histoire de livre.

Au fait...Je suis Phoebe, la soeur de Juda William.

Et ne compte pas sur moi pour devenir un ange avec toi. Quiconque se bat avec mon frère ne sera jamais un allié pour moi.

Son sourire se fit mince, à la limite du sadisme. Par esprit de solidarité avec son frère, et également car elle avait une intuition puant le marais avec cet élève. Elle lança un regard interrogatif au Griffondor, ne sachant que penser de ce Woods. Si le lion s'apaisait elle pourrait partir sans s'en vouloir. Mais certainement pas avant.

Dakeyras trouvait que Blake avait des œillères pour ne pas voir qu'il dérangeait vraisemblablement ses deux camarades dans un moment de tranquillité évident. Si même la forêt interdite était devenue trop fréquentée pour pouvoir s'isoler, le gryffon devrait trouver un endroit inconnu de tous.
Il sourit chaleureusement à Phoebe quand elle lui assura qu'il retrouverait le sourire. Elle avait surement raison mais ça prendrait du temps. Il tourna son regard vers Blake qui persistait à vouloir le questionner.

Je me suis coupé avec une feuille, j'aurai du faire plus attention. Parfois les choses les plus inoffensives et neutres peuvent vous blesser et vous trahir plus que les autres.

Il lui lança ce petit pic avec un sourire narquois. Il allait répliquer de nouveau mais Phoebe le précéda. Elle avait l'air de le connaitre ou tout du moins d'avoir déjà entendu parler de lui. Visiblement Blake avait le don de ne s'attirer des ennuis avec l'ensemble des élèves du château, pas étonnant qu'il avait du mal s'intégrer.

Apparemment tu as un don naturel pour te faire des amis mon cher Blake. Mais une question me taraude l'esprit, puisque tu semble curieux je me permet de l'être aussi. Peut on savoir ce que tu fais ici ?

Lançant mon regard dans tous les sens pour trouver la provenance de cette odeur si particulière, je regardais Dakeyras de fond en comble vu que l’odeur avait l’air de provenir de lui. D’ailleurs, ne me stoppant pas, il pouvait considérer mon attitude assez inhabituelle pour rester politiquement correct. Je sentais véritablement le métal, je le sentais partout dans l’air. Probablement un objet magique pour me faire cet effet-là.

Comment j’en arrive à de telle conclusion ?

Moi qui n’avais aucune connaissance dans le métal, il me semblait que celui-ci, sous n’importe quelle forme était tout à fait familier avec moi. Je sentais le métal et le reconnaissais. Lorsque je n’y arrivais pas, c’est qu’il n’était pas simple, il avait quelque chose en plus. J’en concluais la magie. Donc bon, bien que ma conclusion soit évasive, je me contentais de celle-ci pour me recentrer sur ce que me disais Dakeyras.

- Hein quoi ?

Mince ….

Cela m’apprendra à trop rester dans mes pensées. Je crois avoir compris sa dernière phrase et je m’engageais aussitôt à y répondre donc.

- Euh ce que je fais ici, et bien j’étais en train de courir dans la forêt, essayer de m’écarter de ces élèves complètement fous ces temps-ci. D’habitude, tout le monde m’ignore et à présent, j’ai l’impression d’être une icône. On vient me déranger, on me demande mon avis et j’en passe ! C’est vraiment agaçant. J'ai juste entendu du bruit et me suis dirigé vers celui-ci, c'est tout.

J’adressais un sourire bienveillant à la Serpentard dont je n’avais pas entendu le prénom, avec laquelle je prenais soin de ne pas réengager la conversation pour ne pas me ridiculiser.

- Et vous ? Que faites-vous ici tous les deux ? J’espère que je ne dérange pas trop. Ca me réconforte un peu d’avoir des personnes à peu près normales en face de moi.

Car quand bien même Dakeyras ne m’appréciait pas trop, au moins, lui n’avait pas trop l’air d’avoir changé, son comportement était à peu près similaires à … à quand d’ailleurs …

Saleté de mémoire … !!

Phoebe demeurait accroupie près du Griffondor, scrutant tel le serpent sa proie future avant de jaillir pour mieux l'assommer, ou encore jouer avec pendant un long et cruel moment. La seconde option était évidemment la plus tentante pour la jeune fille qui se découvrait au fur et à mesure des jours des envies sadiques des plus délectables. Elle qui tournait de l'oeil petit en constatant la mort d'un insecte prenait maintenant grand plaisir à faire couler le sang d'un animal tant que celui-ci n'était pas "noble" selon ses critères. Aussi épargnait-elle les animaux prédateurs.

Ne reste pas ici, petit petit.

Un long éclat de rire sortit de la bouche tordue en un rictus mauvais de la Serpentarde lorsqu'elle se redressa. Au fond d'elle même, une voix lui hurlait de le faire taire, de supprimer toutes les traces de son existence. Il ne valait pas la peine d'user de sa magie, elle ne devait pas s'abaisser à se battre avec lui car ses mains et sa magie en seraient irrémédiablement souillés. Elle s'adressa enfin, calmement en apparence, à l'importun. Sa voix rauque coulait d'entre ses lèvres serrées.

- J'ai une question simple qui t'es destinée, petit. Es-tu simple d'esprit, ou fais-tu semblant avec je dois le reconnaître une grande facilité ?

Allez, pars loin petit petit. Je n'ai aucune envie de te parler plus longuement et tu sens la sueur à plein nez. C'est vraiment désagréable, aucun savoir vivre de ta part.

Son sourire aimable détonnait si l'on prenait le peine de s'en détacher pour observer les mâchoires crispées, et les yeux froids où toute trace de patience avait disparu depuis son arrivée bruyante. Non, et cette odeur vraiment... A sa place elle serait confuse, et non pas toute frétillante de joie de pouvoir parler à des gens qui, qui plus est, n'en ont rien à faire et le montrent ouvertement. Elle tout du moins.

Blake avait un comportement bizarre, il ne cessait de fixer Dakeyras étrangement. Et le gryffon ne comprenait pas pourquoi, c'était juste un peu perturbant.

Qu'est qu'il a, il est tombé amoureux ou quoi ?

Dakeyras le trouvait vraiment bizarre, d'autant par sa non envie de s'intégrer au reste des élèves, de l'école et de l'histoire de ce pays. Il était juste un pièce rapportée de Chine, limite raciste et indépendantiste, qui cherchait juste à servir ses propres intérêts, le gryffon l'avait vite cerné.

Toi ? Une icone ?

Dakeyras pouffa de rire.

Je te rassure, si c'est ça qui t'inquiète, tu es loin d'être une icone, ne t'en fais pas pour ça.

Dakeyras sourit en regardant Phoebe se lever pour se confronter à Blake. Le Poufsouffle avait vraiment le don d'agacer les gens et de se faire des ennemis. C'était le problème de la neutralité. Quand on est neutre et qu'on reste entre deux camps, on fini toujours par s'attirer les coups des deux côtés parce qu'on se retrouve coincé entre les feux des deux parties. Enfin tout ça ne dépendait que de lui, il était le seul à pouvoir décider de quel camp il voulait choisir, ce qui était sur c'est qu'un jour il serait obligé de faire ce choix, sous peine de ne pas survivre.

Elle a raison Blake, tu devrais surement aller prendre une douche avant que toute l'école et toutes les créatures de la forêt sachent que tu sens mauvais.

Puis il tourna la tête vers Phoebe.

Ne perds pas de temps avec lui, tu te rendra vite compte qu'il n'en vaut pas la peine, en tout cas pour l'instant...

Je n’avais cherché aucun mal en venant à eux, je cherchais un peu de compagnie, de la compagnie qui ne soit pas oppressante, qui ne me conseille pas une énième fois de rester dans le château à suivre les règles. J’acceptais donc tous le mépris que Dakeyras me portait, sans pour autant penser que sa réaction était complètement disproportionnée. J’étais assez déçu de lui finalement, lui qui vouait sa vie à la bonne cause, qui était si philanthrope. Comment avait-il pu sombrer si loin dans les ténèbres de son cœur ?

On ne ressort jamais indemne des ténèbres Dak’ … Combattre la haine par la haine c’est comme serrer très fort la braise pour combattre le feu.

La Serpentard crachait son venin comme le serpent venimeux qu’elle était. Je prenais donc soin de toujours l’ignorer. Elle avait l’air de me reconnaitre pour une quelconque raison et j’espérais qu’elle ne faisait pas partie de tous ces élèves un peu moutons. Non, sa méchanceté relevait presque de l’hérésie.
Lorsque Dakeyras lui lança sa pique sur le fait d’être une icône ou non, je voulais intervenir.

- Mais c’est justement ça que je disais, c’est pas nor..

Je dus m’arrêter aussitôt, apparemment le gryffon n’était pas enclin au dialogue, seulement au monologue. Je le laissais donc me couper la parole pour écouter ce qu’il avait à dire mais ses propos ne respectaient aucune règle de courtoisie. Mon visage s’assombrit.
Par ailleurs, j’ai un mouvement de recul en voyant un fin filet de lumière se refléter sur un objet au niveau de la ceinture de Dakeyras. Quand je reposai mon regard au même endroit, je n’y voyais plus rien. Je ne comprenais pas trop jusqu’à ce que l’odeur de métal vienne à nouveau attaquer mes narines. Troublé, je fixais le héros déchu dans les yeux sans rien dire. Les mots auraient-ils arrangés les choses ou apaiser les troubles qui le hantaient ? Je ne pense pas.
Alors, sans dire mot de plus, je décidai de laisser leur amourette rependre son cours, je ne comprenais pas ce que j’avais fait pour mériter une aversion pareille. Je me retournais puis lançais une dernière chose avant de m’enfoncer dans la forêt.

- Tu as raison. Je ne vaux rien dans votre monde pour l’instant. Pour l’instant …

» - Good Bye X -( PV MGT )-
» C'est la fin... (libre...)