Blanchisserie Laveclair

Marin était dans l'arrière boutique, entrain de nettoyer les commandes qu'il avait en garde quand la cloche annonçant un client sonna. Il prit soin de terminer consciencieusement le nettoyage de la chemise de mousseline sur laquelle il travaillait avant d'aller à la rencontre de son client. Marin avait mit au point un système magique qui le prévenait quelques secondes en avance à l'arrivée d'un client. Aussi pouvait-il se trouver derrière son comptoir quand le client arrivait.

L'homme qui pénétra dans la boutique était âgé, très âgé. Il semblait porter le poids de nombreuses années sur ses épaules. Marin sourit de l'air "bienveillant mais pas trop" qu'il employait toujours devant ses clients.

- Bonjour Monsieur. Je me réjouis que vous trouviez plaisir à l'ouverture de ma boutique. J'avoue que j'en suis fort heureux. Je me ferai bien entendu un plaisir de m'occuper de votre linge. C'est à quel nom ?

Ce disant, le blanchisseur pesa le paquet puis annonça le prix correspondant. Il n'hésitait pas parfois à arrondir à l'inférieur, quitte à y perdre un peu, de préférence à la vue de ses clients pour qu'ils se rendent compte qu'il leur faisait une fleur et qu'ils aient envie de revenir. Pendant qu'il pesait les vêtements Marin se mit en frais de conversation.

- Je ne vous avais jamais vu avant. Est-ce que vous venez d'emménager en ville ?

Pinine, Pline Pinine.

Le regard transparent du vieillard se posa sur le comptoir là où le registre était posé et il sourit d'un air malicieux. Cette boutique était des plus intéressante autant que son propriétaire. Un homme plein d'avenirs si l'on pouvait dire.

Oh non je ne viens pas d'emménager, j'habite à Londres depuis deux ans mais je ne suis pas souvent chez moi, je reste la plupart du temps dans les bureaux de la gazette du sorcier à Pré-au-lard...j'en suis le rédacteur en chef et le propriétaire.
Dites-moi vous n'avez pas trop de problèmes avec la LOI vous qui habitez au centre ville?
J'espère ne pas les croiser, j'avoue ne pas avoir été très "avenants" avec eux lorsqu'ils ont débarqué dans mon journal.

Pline jeta un coup d'œil dans la rue à travers la vitre, celle-ci était relativement vide pour un samedi mais quoi de plus étonnant. A présent ce n'était pas seulement les mangemorts que les gens craignaient mais aussi cette brigade sans scrupule que le jeune ministre avait créé.
William avait malheureusement bien changé, malgré l'espérance du vieux prophète pour qu'il n'emprunte pas ce chemin là....Mais l'équilibre serait bientôt remit en place pour le bien de tous... Des hommes ... et des femmes travaillaient dans l'ombre en ce sens.
Le regard de Pline se reporta sur le blanchisseur et l'air de rien il demanda:

Tiens votre chat n'est pas là, j'aurais aimé le rencontrer...

Marin marquait consciencieusement le nom de son client quand quelque chose lui sauta au visage. Pinine ! Il se mit à tousser quand il prit conscience de la personne qui était dans son magasin. C'était LE Pline Pinine. Une quasi légende. Tous dans le monde des sorciers avaient entendu parler de lui de près ou de loin. Un détail clochait cependant, n'était-il pas censé être un enfant ? Marin ne put s'empêcher de dévisager cet homme âgé mais visiblement encore en pleine possession de ses moyens.

La suite de la conversation lui fit comprendre que le personnage avait dû changer d'apparence. Personne ne voudrait usurper son identité.

- C'est... c'est un honneur pour moi de vous avoir dans ma boutique Monsieur Pinine. Je... hum je ne m'attendais pas à ce qu'une personne aussi importante vienne chez moi. Pardonnez moi si je suis aussi retourné qu'une chaussette. Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre des légendes. Marin serra les dents intérieurement à son trait d'humour involontaire. Qu'est-ce qui lui avait prit de parler de chaussette à ce moment là ?? Souhaitait-il se ridiculiser ? Il enchaina en espérant que l'autre n'aurait rien remarqué.

- Quant à la L.O.I... Eh bien hum, je ne trouve pas leur action très bénéfique pour le commerce. Les gens ont peur de sortir de chez eux désormais.

Ce qu'il taisait était qu'il avait déjà eu maille à partir avec la L.O.I et qu'il ne s'en était sorti que d'extrême justesse. Désormais, il se faisait tout petit en espérant que la crise passe et qu'elle passe vite. Il espéra avoir été convaincant avec cet homme qu'il savait capable de deviner bien des secrets.

- Mon chat ? Une goutte perla sur la tempe de Marin. Cet homme voyait vraiment beaucoup trop de choses ! Mais je n'ai pas de chat, mentit-il.

Une légende, oh vous me flattez... je ne suis pas encore assez gateux pour me considérer comme une légende...

Pline eu un petit rire cristallin qui ressemblait fort au rire d'un enfant. Ses yeux âgés s'étaient plissés et brillaient malicieusement, on pouvait difficilement mettre un âge à ce visage de vieillard. D'ailleurs peu de gens connaissaient son véritable âge...tout comme son véritable nom.

En tous les cas, tout prophète que je suis, je suis loin d'avoir votre talent pour ce qui est de la lessive...et dans ce domaine c'est vous la légende, donc même si je ne suis pas une chaussette laissez moi vous retournez le compliment.

Un sourire amusé étira les lèvres de Pline, très intéressante rencontre en vérité mais cela il le savait déjà avant de rentrer dans le petit magasin...
Le grand-père reprit toutefois un semblant de sérieux même si son regard gardait une petite lueur malicieuse:

La LOI est en effet loin d'être aussi efficace que le ministre l'avait espéré...enfin a ses yeux je suis sure qu'elle l'est mais ils sont aveuglés par la peur....quelle gachis, un jeune homme si droit... il ressemble maintenant a ce qu'il redoute d'affronter.

Le prophète jeta à nouveau un coup d'oeil à travers la fenêtre qui donnait sur la rue puis reporta son attention sur Marin lorsque ce dernier nia l'existence d'un chat.
Il garda un instant le silence, scrutant le visage de son interlocuteur, décelant la gêne et le malaise du blanchisseur, et sourit d'un air contrit:

hum pourtant j'étais sur avoir aperçut un chat dans votre arrière boutique mais peut-être n'était-ce qu'un jeu d'ombre et de lumière.

La métaphore du bien et du mal était à peine déguisée.
Pline aimait tester les gens qu'il rencontrait pour voir leurs réactions...personne n'avait de secret avec lui et si on voulait en connaitre un peu plus sur son avenir il y avait toujours un prix a payer et ce prix était toujours loin d'être celui qu'on espérait.
Peut-etre cet homme serait intéressé par son avenir mais le vieux n'était pas du genre a démarcher des clients connaissant malheureusement l'impact que ses révélations pouvaient avoir.

- Une légende... Allons n'exagérons rien. Il est vrai que ma famille a une longue histoire dans la blanchisserie mais de là à en faire une légende. Je trouve votre sens de l'humour bien particulier. Qui pourrait bien faire d'une légende des gens qui lavent le linge des autres ? Ce serait une idée fort saugrenue et je tiens à ma vie tranquille, même si c'est de plus en plus dur à respecter en ces temps troublés.

Marin voyait bien le regard brillant du vieillard qui lui faisait penser qu'il se moquait légèrement de lui. Mais son sourire s'atténua quand il redevint un peu plus sérieux. Son opinion sur la L.O.I, même s'il la partageait, mettait Marin mal à l'aise. Il avait peur d'en dire trop à ce sujet et de se faire repérer. Ses yeux se voilèrent de crainte quand le blanchisseur répondit.

- Je trouve aussi que la LOI est une mauvaise chose. Mais que pouvons-nous y faire nous pauvres gens du peuple ?

Marin espérait sincèrement avoir une réponse à ce sujet. Cela l'aiderait sans doute à se défendre de ces gens particulièrement désagréables. Depuis ses mésaventures avec Axel, il avait recommencé à travailler ses vieux sorts de défense et d'attaque. Les sorts de blanchisseries étaient intéressants mais efficaces seulement en cas d'une utilisation surprise.

Un frisson parcouru Marin quand le sujet revint sur le pseudo chat. Il envoya une onde mentale à Willy pour que celui-ci se tienne tranquille et ne se fasse pas voir même s'il était apparemment trop tard.

- Je vous assure qu'il n'y a aucun chat chez moi. Mais il est vrai que les ombres peuvent être parfois trompeuses. J'ai récemment eu l'impression qu'elle s'élargissait ces derniers jours.

L'allusion à la tentative de prise de pouvoir de Willy avait échappée à Marin qui espérait, sans vraiment se faire d'illusions, que Pline ne ferait pas de rapprochement.

Il n'y a pas de sot métier, et les légendes naissent dans tous les domaines... même la blanchisserie.
Mais en devenir une n'est pas donné a tout le monde il est vrai...chacun à un avenir qui lui est propre si je puis me permettre de faire ce jeu de mot.

Le sourire enfantin du vieillard continuait d'éclairer son visage d'une lueur malicieuse. Dehors le ciel s'était légèrement assombri et il ne tarderait pas à déverser sa tristesse sur la capitale meurtrie.
Pline ne fit pas attention à ce détail, il avait déjà connu assez d'événements tragiques au cours de sa vie pour ne pas se laisser impressionner par un temps caractériel.
Le vieux hocha la tête comme pour répondre à une phrase que Marin s'était dite et lança sur le ton de la conversation:

Cette brigade est vouée a disparaitre ne vous inquiétez pas... au ministère il reste encore des personnages forts que cette situation frustre... Même s'il leur en coute de s'élever contre leur propre gouvernement bientôt ils construiront une ère plus calme et plus propice au combat contre ce réel ennemi qu'est Voldemort.

Pline prononçait le nom, il était bien trop vieux et bien trop sage pour avoir peur seulement d'un mot... et puis il avait déjà croisé Tom...il y a longtemps.
Le sourire du directeur de la gazette du sorcier s'agrandit, il le gênait avec ses allusions ce blanchisseur pas si entièrement blanc mais il avait tout de même le courage de lui répondre lui aussi par une allusion. Ce jeu de verbe amusait énormément Pline... voila qui était à sa hauteur.

Oh les ombres s'élargiront encore mais vous pouvez être sur que la lumière sera toujours là pour les repousser ... aussi fortes soient-elles.

- Vous croyez que je deviendrai une légende de la blanchisserie ? plaisanta Marin. J'avoue que l'idée est intéressante. Je ne pense toutefois pas être suffisamment important pour marquer l'histoire de mon empreinte. Je me contenterais d'ailleurs tout à fait d'être un anonyme tranquille tenant son magasin sans faire de vagues. Bien entendu j'aimerais bien fonder une famille et je ne désespère pas de trouver chaussure à mon pied.

Étrangement, Pline attirait les confidences de Marin qui se livrait sans vraiment sans rendre compte. Le vieil homme avait quelque chose de rassurant.

- Pour la LOI j'espère que vous dites vrai, cela dit sans remettre en cause vos capacités, et qu'elle disparaitra vite. Nous sommes tous en sursis avec des gens comme ça dans les parages. Je ne suis pas aussi puissant que vous pour leur résister si jamais ils leur venaient dans l'idée de me prendre pour un "traître."

Pline semblait s'amuser de cette bataille de mots mais Marin n'en menait pas large du tout. Il aimait jouer sur les mots certes mais son interlocuteur avait un bon nombre d'années d'entrainement d'avance. Preuve en était cet échange plein de sous entendus au sujet de Willy.

- C'est malheureusement en se mettant face à la lumière que les ombres apparaissent. Il est dur de lier les deux.

Avouez qu'il serait original pour un blanchisseur de marquer son empreinte dans l'histoire!

Pline se mit a rire, la conversation avec cet homme était plus qu'amusante et ce, a bien des égards. Le vieux ne sortait plus assez a son gout, occupé qu'il était avec la gazette du sorcier et surtout il avait fort a faire avec le gamin.
Le grand-père était toujours attentif a ceux qui lui prêtait l'oreille et Niepce était un auditoire parfait pour qu'il raconte ses voyages.
Parfois l'enfant et le vieillard restaient presque toute la nuit a veiller dans l'étrange bibliothèque pleine de souvenirs du prophète mais de temps a autres il était bon aussi de faire d'autres rencontres...et Pline était le premier à savoir qu'aucune rencontre n'était inintéressante.
La preuve en était avec ce blanchisseur a l'apparence simple.

Hum personne n'est de toutes façons a l'abri, autant ne pas faire de vagues comme vous dites, et ils vous laisseront tranquilles... Pour ma part je suis déjà dans leur collimateur puisqu'ils viennent de m'envoyez par courrier une interdiction visant a arrêter la parution de la gazette ce qui n'est pas prêt d'arriver d'ailleurs...
De toutes manière je me demande bien comment ils vont faire pour appliquer cette interdiction vu qu'ils ne peuvent plus mettre un pieds dans les locaux du journal.

Le rire cristallin du vieux retentit encore une fois, s'amusant de sa propre facétie qui était loin d'en être une quand y réfléchissait bien.
Pline avait tendance a s'effacer du monde publique. Son nom était connu mondialement certes mais il était rare qu'on l'aperçoive autre part que chez lui ou a pré-au-lard et il était encore plus rare de le voir utiliser toute la puissance de sa magie.
Peu de gens savaient donc la véritable force de la magie du prophète et ce fait était loin d'être une mauvaise chose, cela signifiait entre autre que l'équilibre était maintenu et que le vieillard n'avait pas a intervenir. Mais ces derniers mois la balance avait basculée et d'une manière qui n'était pas commune car elle avait penché ni coté du bien, ni du coté du mal.

Le regard du grand-père se fit pensif pendant quelques secondes... bientôt il aurait a agir plus qu'il ne l'avait jamais fait mais c'était sa décision il le savait, il avait fait les choix adéquats pour arriver a ce point. Juste rétablir l'équilibre et peut-être faire pencher la balance du coté qu'il avait choisi d'aider.

Enfin Pline ramena son attention sur la conversation, faisant disparaitre du même coup l'air soucieux qui avait légèrement voilé son visage...chose rare.

hum il faut être dos a la lumière pour voir son ombre et ainsi la combattre...faire le bon choix et tourner le dos a l'espoir pour tuer le désespoir aussi paradoxale que cela paraisse...

Marin sourit au trait d'humour involontaire qu'il venait de faire. On pouvait dire que ce Pline avait le bon mot facile. Le sourire de Marin restait tout de même un peu pincé. La réputation de son interlocuteur le retenant toujours.

- J'ai pourtant cru comprendre qu'ils étaient assez puissants pour arrêter un bon nombre de gens. C'est à dire que vous seriez plus puissant qu'une de leur patrouille ? dit Marin, ébahi. Et moi qui...

Le blanchisseur s'arrêta pour ne pas parler de ses mésaventures récentes. Sans l'intervention d'Higini ils auraient été pris au piège Axel et lui. Le vieil homme possédait visiblement un bon nombre de ressources à sa disposition et ce n'était certainement pas qu'un simple devin pour pouvoir tenir tête à la L.O.I.

- Je... Puis-je vous demander des conseils pour me protéger de ces gens ? Je pense que je vivrai mieux si mon magasin était à l'abri.

Marin se dit que s'il arrivait à protéger son magasin le temps que la L.O.I disparaisse, comme avait l'air de le dire Pline, il pourrait surement échapper à leurs recherches. Il ne se faisait pas d'illusions, un jour ou l'autre il verrait des agents débouler dans sa boutique. Et le plus tard serait le mieux ! Jamais serait également une excellente solution.

- Il est parfois dur de regarder l'ombre et de tourner le dos à la lumière comme vous dite, car, quand on se tourne à nouveau vers la lumière, on s'éblouit et on ne voit plus rien.

Puis-je oser vous demander ce que vous voyez de mon avenir ?

La question brûlait les lèvres de Marin depuis un moment. Il avait peur de savoir la vérité. Il n'avait pas réellement envie. Mais il demanda quand même, l'âme humaine étant pleine de contradictions.

Ils sont puissants uniquement parce qu'ils n'ont aucune limite, cela ne signifie pas pour autant que leur magie est puissante.
Disons donc que je sais mieux utilisé ma magie qu'eux...

Pline ne dit pas plus, rester mystérieux était la meilleure des défenses... ainsi on avait toujours l'élément de surprise à son avantage. Un adepte de la magie des anciens comme il l'était n'avait pas grand chose à craindre de ses pantins du pouvoir qui se croyaient au dessus de tout. L'orgueil ne faisait pas tout, la LOI restait donc impuissante face aux sorts que le vieux avait mis en place autour de la gazette.

Marin avait laissé la fin de sa phrase en suspens mais Pline n'avait pas vraiment besoin qu'il la termine puisque le passé, le présent et l'avenir du blanchisseur était quelque chose qu'il pouvait voir sans forcer les révélations.

Vous protégez de la LOI eh bien pour votre magasin je pourrais peut-être vous aider a installer quelques sorts de protection pour qu'elle n'y pénètre pas...mais pour ce qui est de la rue, si vous les rencontrez à nouveau je vous conseille de fuir comme la dernière fois ou alors de ne pas résister si vous ne pouvez leur échapper...je sais que ces réponses ne sont pas d'une grande aide mais c'est à mon sens la meilleure chose a faire... a moins que...

C'était au tour de Pline de laisser sa phrase en suspens. Le regard sans age du prophète se mit a briller et il se fixa sur Marin.
Le vieux sourit et enchaina sur la dernière question de ce dernier, laissant ainsi la phrase inachevée.

Hum êtes-vous vraiment sur de vouloir voir votre avenir?
Si c'est le cas alors sachez que le prix a payer est parfois plus dur a accepter que ce que je peux vous révéler...

Mieux utiliser sa magie... Marin n'y croyait qu'à moitié. Il avait déjà affronté la L.O.I et, même s'ils n'étaient sans doute pas les plus puissants, ils l'étaient suffisamment pour causer un bon nombre d'ennuis au mage lambda. Le vieil homme ne lui disait pas tout mais Marin devinait bien qu'on ne disait pas tout à son blanchisseur. Surtout quand c'était la première fois qu'on allait chez lui. Marin haussa mentalement les épaules et abandonna ce sujet.

- Protéger mon magasin serait déjà d'une grande aide. On n'est plus à l'abri nulle part. Et j'avoue que j'ai quelques lacunes dans les sorts qu'ils soient défensifs ou offensifs même si j'ai récemment recommencé à m'entrainer vu le climat ambiant.

Marin avait déclaré cela sans faire attention aux implications cachées dans les paroles du vieil homme. Il avait dit "comme la dernière fois." Si Marin avait eu de la couleur dans le visage il aurait pâli. Cette simple petite phrase montrait que Pline était véritablement capable de voir au-delà des apparences. C'était quelque chose d'assez effrayant. Marin choisit d'ignorer la remarque, comptant sur la discrétion de Pline.

- Que voulez vous dire par la meilleure chose à faire à moins que ? Y aurait-il autre chose à faire contre la L.O.I ?

Marin ne voyait pas vraiment d'autre solution que fuir. Il n'était pas assez fort pour combattre et son succès la dernière fois résultait essentiellement d'une série d'évènements favorables. Son retour à l'entrainement ne faisait que commencer et il n'était absolument pas au point au niveau des sortilèges. Ses études remontaient à bien longtemps et il devait presque tout reprendre de zéro. Il mettrait un temps fou à maîtriser à nouveau parfaitement un nombre de sort qui lui permettent de se défendre.

- Sûr de vouloir voir mon avenir ? Absolument pas ! Toutefois il peut être intéressant de savoir ce qu'il nous réserve cet avenir. Sachant qu'il n'est pas fixé on peut toujours tenter d'éviter les mauvais coups, et je suis un homme prévoyant. Vous avez parlé d'un prix ? Quel pourrait-il être ?

J'effectuerai un sort simple de magie des anciens avant de partir, cela permettra que seuls des personnes bien attentionnées pénètrent ici. Cela devrait suffire pour le peu de temps qui reste à la LOI.

Pendant un instant Pline tripota sa barbe d'un air distrait. Le regard dans le vague, il semblait regarder un spectacle auquel lui seul pouvait assister. Finalement un léger sourire apparut au coin de sa bouche et ses yeux se plissèrent malicieusement. Il remit toute son attention sur Marin, personnage haut en couleurs, si on pouvait se permettre ce jeu de mots.
Évitant soigneusement de répondre aux questions que le blanchisseur lui avait posé il enchaina:

Les prix que je demande sont en général proportionnels à l'importance de ce que je révèle et dans votre cas, je pense que ce serait hum.....Votre chat.

Le vieux prophète attendit que sa phrase fasse son effet et son sourire toujours aux lèvres il ajouta:

Mais pas tel qu'il est maintenant, rassurez-vous je ne suis pas pressé pour les paiements. Non le prix devra être payer...plus tard.

Un prix aussi énigmatique que celui qui le demandait. Pline préférait toujours donner le cout de ses révélations avant, surtout aux plus hésitants comme semblait l'être Marin. D'autres étaient moins indécis quand a vouloir connaitre leur avenir...d'ailleurs il serait bientôt temps de se faire rembourser par miss Snake.
Laissant le blanchisseur réfléchir un instant et surtout encaisser ce que Pline venait de lui demander, le vieillard s'éloigna en direction de la porte et sortit sa baguette. Après quelques instants de réflexion il marmonna une longue phrase à voix basse puis tapota le montant de la porte, il fit de même à plusieurs autres endroits du magasin avant de lentement revenir vers Marin, le regard distraitement levé vers le plafond.

- Ainsi vous prévoyez que la L.O.I n'en a plus pour longtemps ? J'imagine que vous ne me direz pas comment cela arrivera ce serait trop beau. Je me contenterai donc d'apprécier la nouvelle à sa juste valeur. Ce sera toujours ça de moins, déjà que les Mangemorts rôdent... En fait, vôtre sortilège pourrait bien s'avérer très utile pour l'avenir.

Marin avait passé outre l'absence de réponse de Pline. A vrai dire, il avait l'habitude de la clientèle et savait quand il ne fallait pas insister. Et comme le vieillard venait là D'ABORD pour faire nettoyer ses vêtements, il le laissait maître de la discussion. Enfin presque.

- "Les prix que je demande sont en général proportionnels à l'importance de ce que je révèle et dans votre cas, je pense que ce serait hum.....Votre chat."

Est-ce qu'il parle de Willy, là ? se dit Marin en fronçant les sourcils.

- "Mais pas tel qu'il est maintenant, rassurez-vous je ne suis pas pressé pour les paiements. Non le prix devra être payer...plus tard"

Puis le voyant enchaina avant que Marin ne puisse répliquer. L'emploi d'un futur très hypothétique fit tout de suite marcher la calculette intégrée dans l'esprit du blanchisseur. En bon commerçant il soustrayait les inconvénients aux avantages. Clairement, Willy pas sous cette forme voulait dire qu'il n'aurait probablement pas à fournir un horcrux à Pline. A vrai dire, l'animal risquait de disparaitre si un jour les deux moitiés de son âme se regroupaient. C'était bien étrange. Marin pensa toutefois que le Devin devait être au courant de ce qui arriverait. Il en arriva donc à la conclusion logique qu'il exposa d'une voix qui sonna étrangement à ses oreilles, il avait conscience que des parties de son avenir lui seraient révélées.

- Je... j'accepte.

Après qu'il eu finit son petit manège le vieux revint devant le comptoir, Pline sourit un moment, il ne révélerait en effet rien mais de toutes façons, si le blanchisseur avait été au courant cela n'aurait rien changé...Alors autant lui laisser la surprise, la vie était toujours pleine de surprises, même le vieux prophète arrivait parfois, en de rares occasions, à être surpris.

Hum la protection que j'ai faite n'est pas très forte mais elle sera suffisante, par contre la magie des anciens s'atténue et s'effrite avec le temps mais je pense que vous avez quelques années devant vous avant de devoir renouveler le sortilège.

Le vieillard savoura l'effet de l'annonce du prix demandé sur le visage de Marin, c'était ces petits moments savoureux qui lui permettaient de garder un esprit clair sur ses dons. Il observa le jeune homme et attendit patiemment la réponse qui bientôt franchit les lèvres du blanchisseur.
Un fin sourire et un regard brillant accueillit la décision de l'homme.
Pline observa pendant un instant son interlocuteur comme pour s'assurer que c'était bien ce qu'il voulait puis son visage se figea un instant tandis que son regard se faisait lointain, l'effet passa bien vite, comme si rien ne s'était passé et le prophète reprit son sourire. Néanmoins c'est un regard sérieux qu'il lança a Marin lorsqu'il ouvrit la bouche:

Il y aura bientôt un combat a mener par vous-même et contre vous-même, car "il" prend de plus en plus de force et vous n'aurez d'autre choix que de le combattre pour éviter qu'il vous détruise, ou plutôt qu'il détruise votre partie de vous...Vous ne pourrez le combattre seul aussi il vous faudra trouvez des alliés....mais ne vous faites pas de souci, autour de vous, il se trouve des magies que vous ne soupçonnez pas et qui vous guideront vers la bonne voie...

C'est une guerre qui sera longue mais je n'ai aucun doute sur le fait que vous en ressortirez vainqueur....transformé peut-etre mais vainqueur tout de même...

Pline se tut regardant profondément Marin. il y a des choses qu'il avait volontairement omises, et il était resté relativement vague pour ne pas guider le blanchisseur, car le destin de cet homme lui appartenait et le prophète ne devait pas s'y immiscer, c'était la règle: l'équilibre, toujours.

Les pensées de Marin fusaient tandis qu'il regardait le devin poser des protections sur son magasin. La L.O.I. ne viendrait pas l'ennuyer c'était déjà cela de gagné. Et tant pis si l'effet se dissipait à travers le temps, la crise serait sans doute terminée avant que les protections soient trop faibles pour protéger sa boutique.

Le temps que le vieil homme pose ses protections, Marin changea plusieurs fois d'avis sur le fait de connaître son avenir. Mais il finit par en revenir à sa première décision. Il affronterait les révélations de Pline et paierait son prix même s'il ne savait dire comment.

Les révélations furent encourageantes en même temps que décevantes. Si l'homme voyait qu'il vaincrait Willy alors Marin était heureux. Mais tout de même, en décodant bien le tout, l'avenir ne s'annonçait pas rose du tout pour le moment. Une longue bataille serait éprouvante. Et s'il ne devait pas y arriver seul il devrait peut-être impliquer encore d'autres gens en plus d'Higini et d'Axel Kalyll.

La perspective que plusieurs personnes connaissent son secret le plus sombre lui mettait les nerfs en boule. Le blanchisseur s'accorda un petit moment d'ironie en se disant qu'il préférait les nerfs bien repassés aux nerfs en boule. Enfin ! Il verrait cela dans l'avenir.

Remerciant chaleureusement le vieil homme, Marin entreposa son linge dans l'arrière boutique et lui donna rendez-vous plus tard pour qu'il vienne chercher sa commande.

Il regarda partir le vieux devin, songeant à ses prédictions. Les mots tournaient dans sa tête en même temps que Willy qui essayait à nouveau de prendre le contrôle. Secouant la tête, Marin reprit le chemin de l'arrière boutique et s'attela à nettoyer le linge que les clients lui avaient demandé de nettoyer.

HJ : RP terminé, la blanchisserie est libre pour de nouveaux clients

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