Homélie pour un ange [PV]

Un immense sourire avait éclairé le visage de Niamh quand la grande chouette de Flo était venue se poser sur son épaule ce matin là alors qu'elle errait sans but dans le parc, une large enveloppe de papier brun dans le bec.
Enfin des nouvelles. Depuis le temps que son ange restait muet, qu’il n’était plus joignable nul part…
Dans l’enveloppe il y avait les photos, toutes les photos que son talentueux compagnon avait prise lors de leur dernier et trop lointain rendez vous à Pré-au-Lard. De délicates rougeurs s’en vinrent colorer ses joues pâles à ces souvenirs.
Puis il y avait la photo qu’elle lui avait volé…un long moment elle resta comme pétrifiée, le regard fixé sur les grandes ailes noires tatouées dans le dos de son Flo, sur son profile presque féminin, sur l’éclat vert plein de tendresse de son regard.
Un sourire maintenant un peu niais toujours accroché sur les lèvres, la jeune femme avait exploré le fond de l’enveloppe à la recherche d’un éventuel mot du Serdaigle. Il y avait bien un bout de parchemin tassé tout au fond d’un coin d’ombre. Seulement à peine l’avait elle dépliée qu’elle sut qu’il s’était passé quelque chose.
Ce n’était pas l’écriture fine et fantasque de Flo.

Petite Niamh

Désolée de te l’annoncer comme ça mais je ne crois pas qu’il existe de « bonne » façon de te mettre au courant de toute façon.
Flo nous à quitté.
Il à finit par retrouver ses ailes et s’en aller rejoindre ceux qui là haut lui manquait tant.
Il s’en voulais de t’abandonner ainsi. Il s’en voulait terriblement de t’abandonner ainsi mais malgré tout l’amour qu’il te portait, il à un instant définitivement perdu l’envie de vivre que tu avais réussi à lui redonner et malheureusement il était seul dans son coin à ce moment là une fois de plus.
Personne n’a rien put faire pour lui cette fois. Je n’était pas là pour le récupérer à temps.

Je ne sait pas quoi te dire d’autre. J’ignore ce tu aimerais entendre.
Il t’aimait. Il t’aimait plus que tout. Il serrait ton dessin contre lui lorsque je l’ai retrouvé.

Ne le déteste pas s’il te plaît.

Merci d’avoir rendu à sa vie les couleurs qu’il avait perdu.

Brian Sorrow

Longtemps elle resta encore immobile. Le visage inexpressif mais plus pâle qu’une morte alors que ses doigts tremblant se serraient convulsivement sur le lamentable bout de papier, que ses yeux agrandis de stupeur fixait les tristes lignes, comme ci celles-ci pouvaient disparaître.
C’est la grande chouette qui vint la tirer de sa léthargie en lui filant de petits coups de becs sur l’oreille. Comme réveillée d’un long cauchemar, Niamh tourna lentement la tête vers le volatile et caressa son poitrail clair d’un doigt mal assuré.

Je crois que tu vas rester avec moi maintenant hein? C’est ce qu’il…

Une première faille dans sa carapace, une première larme sur sa joue.

C’est sûrement ce qu’il aurait voulu.

Enfin le barrage céda et la rivière de larmes et d’émotions contenues qu’il retenait submergea la Poufsouffle qui s‘effondra lentement sur le côté, son visage dissimulé au creux de ses mains.

Flo…

Tout un monde qui s’effondre…un avenir qui meurt…
Dans l’herbe humide de rosée un bout de parchemin froissé et quelques photos. Seuls restes d’un rêve trop vite finit.

Invité

Le vent. Beaucoup de personnes partout dans le monde pourraient vous parler des heures du vent, de ses points positifs, et de ses points négatifs. Mais si, en ce moment, vous demandez à Sarah de vous décrire le vent, elle vous dirait :

" Le vent, c'est la chose qui vient de m'envoyer cette photo dans le visage alors que je suis en train de mourir de froid à cause de ce même vent. "

En effet, notre jeune Serpentard se promenait dans le parc, lorsque, prise d'une envie soudaine, elle se mit à regarder le lac sans bouger. (Bon, ses envies soudaines lui prennent souvent. Mais quand on est seul au monde comme elle, il faut bien s'occuper non ? Regarder le lac est on ne peut plus passionnant) Et quelques minutes plus tard, une photo, certainement prise de l'envie soudaine de s'envoler, elle, vint s'écraser sur son visage.

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C'est en soupirant, que la jeune fille prit enfin la photo qui était à présent collée sur son visage depuis quelques minutes. Prise d'une flemme énorme, la jeune fille n'avait pas eu le courage de sortir ses mains de ses poches et avait donc attendu, pleine d'espoirs, que cette photo s'envole bien gentiment. Mais comme une photo ne peut pas être gentille, Sarah fût obligée de la prendre.

Elle jeta un rapide coup d'oeil à cette photo, qui a ses yeux, n'avait aucun intérêt, mais... Mais... Son attention fût attirée par les grandes ailes noires qu'il y avait sur le dos de la personne photographiée. Elle remarqua aussi que le jeune homme dessus était très beau, mais, ce n'était pas vraiment le plus important. Non, les ailes, elles, étaient vraiment magnifiques...

Il faudra que je pense à demander à une des filles de se faire tatouer des ailes dans le dos, pour que je puisse voir à quoi ça ressemble en vrai. (<- elle l'aurait bien fait elle-même, mais elle est sadique, et non masochiste)

Après avoir regardé la photo pendant quelques minutes, A.S. décida d'aller la rendre à son ou sa propriétaire. (Elle aurait aussi bien pût la laisser suivre son chemin, mais, elle est trop endormie pour être méchante.) Il ne restait plus qu'à trouver le lui ou la elle. Et à se bouger, évidemment. Car il y a une grande différence entre décider de faire quelque chose, et le faire, surtout pour A.S..
Mais heureusement, il y avait peu d'élèves dans le parc, un samedi matin, alors qu'il gelait. (C'est une des nombreuses choses qu'Ariana n'arrive pas à comprendre. Pourquoi est-ce qu'elle se retrouve dans un parc, le matin, en train de regarder un lac qui pourtant sera toujours là un après-midi en été, alors qu'elle pourrait dormir bien au chaud dans son lit ?)

Après un énième soupire, et un bâillement, la Serpentard se dirigea vers la seule qui n'avait pas l'air trop occupée. En fait, à part Ariana, il y avait un couple, qui étaient franchement niais, et la jeune fille vers laquelle elle se dirigeait à présent.
Arrivée à sa hauteur, Sarah la regarda longuement, et, après avoir remarqué qu'elle pleurait, elle hésita entre déposer la photo et partir sans un mot, ou lui donner la photo, en lui faisant bien remarquer que les raisons pour lesquelles la jeune fille pleurait ne l'intéressaient pas du tout. (Vous remarquerez qu'il n'est aucunement question de consolation)

Je ne voudrais surtout pas t'interrompre, je sais que c'est très désagréable quand quelqu'un vient te couper dans une crise de pleurs, mais t'as perdu une photo.

Sarah tendit la photo en attendant que Niamh la prenne. Vous pourriez penser que Sarah ne voulait pas interrompre la Poufsouffle parce que ça ennuierait l'élève. Mais non, en fait, c’est parce qu’elle n’avait aucune envie de parler à quelqu’un, quand elle c’est levée ce matin.

Tu m'excuseras, je sais que normalement je devrai te demander ce qu'il y a, et faire tout un tralala alors que la réponse ne m'intéresse aucunement, mais je suis fatiguée et sérieusement, j'ai la flemme d'essayer d'être compatissante.

Elle jeta un coup d'oeil vers le sol, et remarqua le parchemin froissé, et d'autres photos. Elle les ramassa, sans vraiment savoir pourquoi, et les tendit à nouveau à Niamh. C'est bien beau d'être sadique. C'est bien beau de ne porter aucune importance à la vie des autres. Mais ce serait dommage que les photos soient endommagées, puisque le photographe photographie tellement bien. Elle attendit impatiemment que la jeune fille prenne les photos.

La prochaine fois que l’envie me prend d’être gentille, et de vouloir me battre pour une nouvelle cause (sauver les jolies photos), il faudra sérieusement que je pense à mes doigts gelés.

Cette photo est magnifique. Dit-elle, en désignant la photo de Flo. Qui l’a prise ?

Oui, je sais, parler de la beauté d'une photo à une fontaine, ce n'est pas vraiment normal. Surtout lorsqu'on n'a pas du tout envie d'engager une conversation avec quelqu'un. (Ce qui est le cas de notre Sarah)

Toute concentrée qu'elle est sur la douleur insupportable qui lui lacère la poitrine telle une énorme patte griffue, Niamh ne remarque pas le vent joueur qui s'empare des toutes dernières traces de la plus belle période de sa vie.
C'est presque jusqu'au sang qu'elle doit se mordre les lèvres pour ne pas hurler sa peine au monde entier et passer pour une cinglée finie une fois de plus.
Qu’elle drôle de définition avait l’ange de l’éternité…moins de 6 mois…
Ses yeux verts aqueux perdus dans un ailleurs ténébreux, elle n’entend même pas approcher Ariana pourtant fort peu discrète.
Seules SES photo tenues par une main étrangère lui font un peu (trop) brutalement reprendre pied dans la réalité alors qu‘en même temps ses neurones semblent enfin intégrer les paroles accompagnant la dîte main.
D’un geste brusque elle arrache les petits morceaux brillants des mains se sa pourtant sauveuse et les serre contre sa poitrine comme s’il s’agissait là de son plus précieux trésors.
Son regard devenu d’émeraude dure et froide, elle en foudroie l’inconnue du regard.

Ne reste pas là alors. Je m’en voudrais vraiment de t’épuiser un peu plus avec mes gémissements ridicules.

Réparties sûrement beaucoup plus sarcastique que nécessaire mais malheureusement il fallait à Niamh une chose sur laquelle défouler ses nerfs martyrisés…et sa nouvelle interlocutrice si parfaitement serpentarde tombait à pic.

Pas la peine de jouer les fausses apitoyée, tu es trop mauvais actrice!!!J’en ai strictement rien à cirer de ta fausse pitié tu m’entend??? RIEN A CIRER!!

Un léger grondement à ses pied et Niamh réalise qu’elle est à deux doigts de sombrer dans la folie furieuse la plus totale.
Mouvement de recul comme pour protéger Ariana des conséquences de sa colère.

Je…

Son visage redevenu d’une pâleur mortelle, se crispe sous l’effort visible qu’elle doit produire pour déglutir.

Tu m’auras vraiment rendue dingue jusqu’au bout saleté d’ange.

Puis la pression retombe d’un seul coup d’un seul, comme si jamais elle n’avait été là. Comme une marionnette dont on aurait coupé les ficelles, la Poufsouffle s’effondre à nouveau dans l’herbe.

C’est moi qui ai pris cette photo. Et lui…lui c’est Flo. Florian Sorrow mon ange personnel. Il…il à rejoint les siens dans un ailleurs qui m’est inaccessible et…

Regard en coin à Ariana

Ne te sens pas obligée de m‘écouter hein. Je vois bien à quel point ça t’ennuis ne serait ce que de devoir m’adresser la parole. Mais moi j’ai besoin de parler…

Invité

Sarah, interdite, regarde Niamh serrer ses photos contre sa poitrine. Son regard marron fini par croiser celui de la Poufsouffle, vert, froid, il exprime toute la douleur que la jeune femme doit ressentir en cet instant. Le fait qu'il la foudroie ne faisait aucun effet à Sarah, elle était bien trop occupée à regarder la fille, la jeune femme en face d'elle. Et enfin elle prit la parole : sarcastique à souhait. Ariana esquissa un sourire, ce terrain là, c'était le sien !

De rien ! Ce fût un réel plaisir de te rapporter ces photos auxquelles tu tiens tant. Et la prochaine fois que t'auras envie de les laisser s'envoler, t'inquiètes pas, je serai là pour les rattraper. De toute manière tu es tellement reconnaissante !

Sourire qui accompagnait les paroles, Sarah se foutait clairement de la jeune femme.
Soupire, face aux paroles de Niamh, mon Dieu, elle devait être désespérée.

Vraiment ? Pourquoi tu te mets dans un état pareil alors ? Parce qu'il ne fait pas assez beau pour toi ?

Ariana posa son regard marron sur le sol, alors qu'il grondait légèrement. La Poufsouffle s'éloigna d'elle et murmura un " Je... " qui s'évanouit dans le vent, car elle ne prit pas la peine de terminer sa phrase. Sa colère, son désespoir, sa folie, avait l'air d'avoir causé ce grondement. Avait-elle un quelconque pouvoir sur la terre ?

La Serpentard regarda Niamh s'effondrer sur le sol, et l'entendit parler. Elle répondait enfin. Le jeune homme était mort, et elle avait pris la photo. Voilà en résumé.

Inaccessible ? Rien n'est inaccessible ! Si tu veux le rejoindre, tires-toi une balle !

Sarah s'assit en face de Niamh et regarda l'herbe, avant de lever la tête vers la jeune femme.

Parles. Mais je n'ai pas l'intention d'être compatissante. Mais si tu veux parler, parles. Si je m'endors, continue. Si t'as tellement besoin de parler, le fait que tu le fasses toute seule n'est pas grave, non ?

Bon. C'était ma bonne action du jour. Peut-être de la semaine, même.

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