(°- Au clair de lune, chantent les rêves -°] (libre)

La hauteur du chateau ne semblait pas être un obstacle pour le jeune gryffondor. C'est ebahie, qu'elle le regardait tatonner à proximité du mur. Pendant tout ce temps, elle n'osait pas bouger, se reposant entiérement sur Myrddin pour leur sécurité. Elle attendait donc patiemment, et néamoins attentive aux faits et gestes du jeune homme.

C'est un éléve infiltré... Il est peut être auror ?

Elle soutint son regard, cherchant une quelconque marque de moquerie, mais non, il semblait bien sincére.

Tu vas... marcher ?

Ferme la bouche Mia.

Ha heu hum oui. Elle se répondait plus à elle même qu'à la question de Myrddin finalement. L'idée de rentrer seule ne l'enchantait guére, mais elle refusait de donner encore une occasion de paraitre trouillarde. Aprés tout, lui, il inventait des sortigléges, il n'avait pas peur des punitions et...

Oui mais c'est un auror lui...

Elle gonfla le torse, lancant avec une voix un peu plus forte qu'elle ne l'aurait voulu.

C'est bon je rentre seule ! Pas de soucis ! Y a des bestioles dans le chateau la nuit ? Merci pour tout Myrddin ! J'espére qu'on se reverra hein ?

On dirait que tu pars en croisade...

... Bye !

Elle partit alors et se dirigea vers le chateau d'une démarche peu convaincante, mais à quelques métres à peine, elle se retourna, parlant avec une petite voix.

Heu je veux bien les papillons par contre...

Oui, je vais marcher. lui répondit-il, conscient de la bizarrerie de la chose, et très amusé par les réactions de sa jeune interlocutrice.

C'est vrai que ça semble un peu étrange, cette histoire de marcher sur le mur...

La dernière réplique de Meleth fit s'épanouir le sourire de Myrddin qui acquiéça en silence, le regard lointain, avant d'agiter souplement sa baguette vers lui-même.

Arachno pedia.

Il leva l'une de ses jambes et la posa contre le mur, avant de soulever la deuxième, défiant les lois de la gravité, pour commencer à gravir la paroi avec désinvolture. A chacun de ses pas, l'esprit rationnel soufflait qu'il avait tomber, l'esprit sorcier affirmait le contraire... et prenait le dessus, son pied retrouvait la pierre sans soucis et il poursuivait son avancée dans le calme, son ombre étalée à ses combats comme un effet de style de film surréaliste.

Une fois arrivé en haut, Myrddin ouvrit la fenêtre d'un coup de baguette, jeta un oeil à Meleth à laquelle il fit signe, vague geste d'une silhouette enténébrée et indistincte, et pénétra dans sa chambre, disparaissant à travers les rideaux.

Les papiéillons, quant à eux, se rapprochèrent avec légèreté de Meleth, volant en cercle, paisiblement, autour d'elle, se glissant sous ses jambes et ses bras, prêts à la suivre pour l'aider à rentrer dans son dortoir sans encombres. Petits gardiens fragiles et délicats, il n'en restait pas moins d'une aide précieuse et d'un certain réconfort dans la nuit pâle.

C'est avec effarement qu'elle le vit arpenter les murs du chateau, et même une sorciére ayant grandit dans la magie telle que Meleth ne pouvait s'empecher de retenir son souffle à chaque nouveau pas.

Il est incroyable lui !

Avec l'obscurité, Myrddin n'était plus qu'une ombre informe sur la paroi de pierre, une ombre inquiétante il fallait bien l'avouer, mais il en fallait peu à la jeune fille...

On dirait... Une grosse araignée !

Elle frissona, ramenant ses bras sur sa poitrine comme si elle avait froid malgrés la tiédeur de cette soirée. Même si Myrddin était encore en vue, le simple fait de ne plus avoir de présence à ses cotés l'effrayait au plus haut point. La fenêtre, ca y est, il y est... Elle dégagea difficilement un bras afin de lui rendre son signe, et il disparut.

La rouquine déglutit difficilement, avant de tourner son regard vers la lourde porte obscure du chateau, heureusement, les légers origamis s'approchérent d'elle, ce qui lui donna assez de courage pour bouger enfin. Elle n'avait qu'un étage à descendre, trotinnant silencieusement dans le dédale de couloirs, elle s'arretait à chaque angle, surveillant les papeillons du coin de l'oeil comme elle avait vu Myrddin le faire. Fort heuruesement pour le coeur de notre jeune fille, le reste du trajet se fit sans mauvaises rencontres, deux ou trois tableaux bavards tout au plus.

Elle adressa un baiser fictif aux papieillons, ravie, avant de s'engouffrer dans la sécurité de sa salle commune.

» La suite du Chant, souvenirs et paradoxe sous le clair de lune...