(°- Au clair de lune, chantent les rêves -°] (libre)

Il était formellement interdit de se trouver hors de son dortoir, le soir, mais cet aspect du règlement n'avait jamais posé problème à Myrddin. Ses papillons de papier lui avaient indiqué les chemins non-surveillés par les professeurs ou le concierge, et sa sensibilité surnaturelle avait vite décelé les rares pièges qui auraient pu révéler sa présence.

Le sorcier était désormais assis sur une pierre au centre d'un tapis de verdure, à l'écart des frondaisons, et on l'aurait pris pour une statue antique si la brise n'avait pas joué de ses cheveux auburn avec délicatesse tandis qu'il balladait l'une de ses mains devant lui avec la même tendresse. Devant ses yeux, sur une petite table qu'il avait probablement invoquée, se tenait une cage ne renfermant rien, affectant la forme d'une cloche, dont les barreaux étaient argentés.

Myrddin tenait sa baguette pointée vers l'objet, et sa main gauche agitait très faiblement ses doigts, tâtonnante, pour affiner l'enchantement qui allait donner toute sa valeur à la cage, et aux efforts de Myrddin pour la créer. Il avait une idée bien précise en tête, et la sentait prendre forme, lentement mais sûrement. S'il avait respecté sa réputation d'élève formidablement talentueux, il y avait de forte chance que ce soit le dernier soir qu'il allait passer à peaufiner la création de son objet magique.

Il était formellement interdit de se trouver hors du dortoir, le soir... En effet, et Mia le savait trés bien. Il s'agissait de sa deuxiéme escarpade nocturne depuis qu'elle était dans cette école, et elle était encore plus paniquée que lors de la premiére, si cela était possible.

Il faut dire que cette fois, elle ne l'avait nullement souhaité... Aprés le cour de botanique -qui s'était fini bien tard- elle n'avait pu se resigner, aprés être restée au contact des plantes pendant deux bonnes heures, à aller s'enfermer dans le chateau, aussi magnifique soit-il.

Elle avait donc pris le chemin du parc se détachant ainsi du reste de sa classe. Non pas qu'elle préférait la solitude, mais il fallait bien avouer qu'elle n'avait pas vraiment nouer de relations avec qui partageait ce genre de moment. Ca aurait pu être une soirée agréable... Agréable si elle ne s'était pas endormie comme un loir à l'ombre de ce chêne. Agréable si elle avait songé à se reveiller, avant que la nuit ne soit bien avancée.

Durant l'instant de panique qui suivit son réveil, elle imagnia les pires scénarios... Que faisait-elle dans le noir ? Ou était-elle ? On l'avait enlever ? Puis la raison calmant ses ardeurs, elle revint à des préoccupations d'actualité...

A savoir, que si elle se faisait attraper a cette heure ci dans le parc, elle passerait un sale quart d'heure. La peur au ventre, elle se mit à avancer à pas feutrés en direction du chateau, dans une obscurité que seule la lune balayait, guettant plus que de raison le moindre mouvement. Qu'elle ne fut pas sa frayeur quand elle avisa une ombre sur une pierre.

Un prof !

Elle alla se cacher dans le buisson le plus proche, s'empettrant dans des ronces, à grand renfort de bruit qui mettait fin à toute éventualité de carriére chez les aurors... Et alors qu'elle observait cette ombre attentivement, son imagination débordante refit surface.

Qu'est ce qu'il fait ? Il jette un sort ? C'est un piége ? Et si ils piégaient le chemin pour avoir les éléves aprés la nuit. Mais... Mais, c'est un éléve !

Elle fronca les sourcils, pas de badge de préfet, pas un serpentard, du moins, il ne semblait pas. Grandement soulagée, elle sortit de sa cachette. L'idée d'être seule, en pleine nuit, dans le parc ne l'emchantait guére. Non seulement à cause des sanctions, mais aussi parce que c'était une grande trouillarde, elle était donc bien décidé à avoir de la compagnie pour son retour. Quand elle arriva à sa hauteur, intriguée par ses agissements. Elle lanca sans plus de cérémonie, comme si sa présence était toute naturelle, et tout en regardant la cage :

Qu'est ce que c'est ?

Jusqu'à ce que Meleth ouvre la discussion, Myrddin n'avait eu aucune réaction laissant penser qu'il se savait en compagnie, se contentant simplement de parachever les détails magiques, infimes, qui allaient saluer des semaines d'expériences.

Tiens... tiens...

Lorsque les mots de la jeune fille lui parvinrent, il lui répondit sans quitter des yeux son oeuvre, très concentré, comme s'il la savait présente depuis un moment, ou n'était tout simplement pas du genre à afficher sa surprise.

Une cage, et bientôt, on pourra lui ajouter l'adjectif "magique".

Il n'était pas étrange de le voir user de sa baguette pour pratiquer son art, mais il était en revanche surprenant qu'il emploie aussi ses longs doigts habiles pour cela, agitant ces derniers dans les airs comme pour toucher quelques cordes invisibles.

Bon, finalement, ça prendra une nuit de plus, je pense, avant d'être terminé. Je suis impatient de voir le résultat... Si c'est comme je le veux, ça sera du plus bel effet !

Cessant finalement de s'activer, le jeune homme abaissa ses mains sur ses jambes alors qu'il tournait son visage fin vers l'étrangère, l'expression accueillante et le regard incisif, vert perroquet. Ses cheveux étaient attachés derrière, en queue de cheval, libérant ses oreilles auxquelles pendaient, respectivement, une boucle bleue et une autre rouge, toutes deux en forme de larme. La voix caressante, il s'adressa à Meleth d'un air serein et complice.

Bon. Parlons de transgesseur de règles à transgresseur de règles. Qu'est-ce qui peut bien motiver ta présence ici, de nuit, alors que tu risques une sanction si on t'y prend ? Me concernant... ajouta-t-il avec un coup d'oeil pour la cage. C'est que je ne peux la travailler nulle part ailleurs qu'au-dehors des murs de Poudlard.

La concentration du jeune homme aiguisa d'autant plus sa curiosité. Elle s'accroupit afin d'avoir son visage au niveau de la cage, et au niveau de son interlocuteur qui n'avait pas daigné levé son regard -Ce dont Mia ne s'offusqua nullement-.

Qu'est ce qu'elle fera ?

Elle scrutait la cage metallique, à l'affus de la moindre trace de magie, mais non, pour le moment, elle constatait avec deception que ce n'était qu'une simple cage, du moins en apparence.

Ne voyant donc rien d'interressant du coté de la cage, elle se concentra sur les mains du jeune homme, dans l'attente d'une formule, d'un geste qui allait indiquer le but de ses manoeuvres. Mais la encore, elle ne reconnaissait pas la magie dont il usait, sa main libre attira tout de même son attention.

Dans quel cas utilise t-on les mains ?

Elle fronca les sourcils tentant de se remémorer ses lecons de sorts et enchantements, en vain. Ce n'était decidemment pas sa matiére préférée...

Mais elle fut interrompu dans la difficile recherche mentale de ses cours, par le jeune homme qui releva soudainement la tête. Un instant intimidée, elle ramena ses genoux sous son menton et l'observa, l'obsurité ne rendait pas ce fait impoli, du moins c'est ce qu'elle pensait.
Si ces boucles attirérent son attention, elle n'en fit nulle reflexion, se focalisant surtout sur le visage accueillant de son interlocuteur. C'était toujours un grand soulagement de voir que ses ainés pouvait lui accorder de l'interet. Et puis les marques de gentillesse se faisait de plus en plus tard, surtout en ces temps. Un sourire radieux s'afficha sur le visage en forme de coeur de la petite rousse. Mais ce dernier disparut rapidement, laissant alors la place à une mine offusquée !

Je ne suis pas une transgesseuse de règles !

Ha ca non ! Elle se faisait un point d'honneur à suivre les régles ! Pas tellement par respect pour ses derniéres, mais bien plus par peur des represailles. Mais resongeant au fait qu'elle était dans le parc au beau milieu de la nuit, discutant comme si cela était le plus naturel au monde, elle revisa ses propos.

Enfin... C'est pas pareil ! c'était involontaire...

Mais ce brusque rappel de la sanction qui pesait sur leur épaules la fit palir, la renvoyant à ces pensées paranoiaques et à ces théories loufoques. Elle ne put s'empecher de scruter le parc, à la recherche de la moindre présence. Rien ? Bon. Elle reporta son attention sur l'éléve qui l'intriguait tant.

Pourquoi tu ne peux pas la travailler à Poudlard ?

Etait-ce un piége qu'il fabriquait ? Un objet dangereux ? La jeune rouquine lui lanca un regard emplit de méfiance, se rappelant de sa théorie premiére...

La cage, d'un banal sans pareil, était curieusement vide mais pourvue d'un perchoir en bois. Myrddin s'amusait de la curiosité de la jeune fille, et de sa vive réaction lorsqu'il l'avait qualifiée de transgresseuse. Etait-ce si terrible d'enfreindre le règlement ?

Elle a l'air pluttôt sage, peut-être un brin peureuse... elle doit avoir peur des sanctions qui pèsent sur nous. se dit-il en l'observant comme il le faisait avec tous ses interlocuteurs, droit dans les yeux.

En fait, ce n'est pas que je ne veux pas, mais je ne peux pas travailler ailleurs qu'au-dehors, à cause de la lune. Je vais te montrer.

Lui proposa-t-il, avenant, en se levant pour empoigner la cage par un anneau situé au sommet. Elle était à l'obscurité, jusqu'ici, mais le jeune homme tendit le bras et offrit l'objet aux rayons de la lune.
Au premier regard, n'importe qui aurait fait savoir à Myrddin que rien ne se produisait, mais ce sourire ambiguë qu'il avait aux lèvres, et la direction dans laquelle il observait, vers le sol à quelques mètres, d'un air satisfait, contredisait toute erreur de sa part.

Il s'était réellement produit quelque chose. L'ombre de la cage, projetée par le halo fantomatique de la lune, disposait non seulement de l'apprence de celle-ci, mais aussi d'une petite forme vague en son centre, au milieu des barreaux, qui se mouvait par petits bonds sur le perchoir, comme si la lumière avait rencontré, en chemin, un obstacle invisible présent dans l'objet magique et qu'on ne pouvait déceler que par son ombre.

C'est presque ça, il me manque à fignoler quelques détails, et il apparaîtra comme il faut. Je me demande ce qu'elle en pense...

Il décocha à Meleth un regard en coin, attentif à sa réaction.

(hj transgresseuse => néologisme ça ^^/hj)

Certes Mia avait elle-même observé le jeune sorcier, mais elle pensait être couverte par l'obscurité, maintenant que c'était son tour d'être la bête curieuse, elle se rendit compte qu'il n'en était rien. Rougissant sous le regard franc du jeune homme, elle reporta son attention sur la cage.

Toujours rien, cette derniére était desespérement vide, excepté le perchoir en bois. Elle ne la quitta du regard seulemant quand Myrddin évoqua la lune.

La lune ? Rien à voir avec une histoire de lycan j'espére !

En général, elle gardait ce genre de pensées pour elle et ses disgressions cérébrales, mais parfois, son impulsivité faisait que ses paroles franchissaient ces lévres. Elle le regarda, soupsonneuse, un moment, pas le moindre du monde génée par son propos. C'est alors qu'il se leva. La rouquine le suivit du regard, toujours accroupie, épiant le moindre de ces gestes sans aucune retenue, car elle pensait son action justifiée par la méfiance.

Devant son air triomphant, elle reprit l'observation de la cage, sans plus de succés que precedemment, elle allait d'ailleur en faire la réflexion quand elle capta son regard, qui était dirigé vers le sol. Elle suivit ce dernier et ne pus éttoufer l'exclamation de surprise qui suivit.

Elle se leva, un sourire ravie aux lévres, comme une enfant découvrant ses cadeaux de noël, et vint se placer prés de Myrddin.

Ou il est ?

Elle parlait de ce qu'elle pensait être un oiseau. Elle regarda la cage. Rien. Puis l'ombre de nouveau. Elle passa alors sa main sur la trajectoire entre l'ombre et la cage, tentant de comprendre comment tout cela fonctionnait, et surtout intriguée, de savoir si elle pouvait interagir avec ce qu'elle pensait être une petite bêbete.

Elle avait alors oublié la présence du jeune gryffondor, regardant avec ravissement la cage, imaginant un oiseau qui y sautillait, une petite boule de plume ? Un boursouf peut être...

(Hj Mia n'a jamais été bien portée sur la langue francaise Rolling Eyes

)

Réagissant aux exaltations de la jeune inconnue par une expression paisiblement réjouie, Myrddin leva son autre main, libérérée de sa baguette qu'il venait de ranger, et la passa entre les barreaux, puis là où aurait dû se trouver l'oiseau invisible.
Il ne touchait que du vide.

Elle doit penser que j'enchentais un petit oiseau pour le rendre invisible.

Non, ça n'a rien à voir avec la lycanthropie, sinon que ça exploite les propriétés magiques des rayons lunaires. lui expliqua-t-il alors que l'ombre de sa main était au même niveau que celle de l'oiseau qui n'était pas là.

En fait il n'y a aucun animal dans la cage, elle est réellement vide, et l'enchantement consiste à projeter l'ombre d'un phénix, et à imiter son comportement. Il ne manque plus que les détails, car lorsque je l'aurai terminé l'ombre de l'oiseau grandira pour prendre l'apparence d'un phénix adulte. Mais mon enchantement ne fonctionne qu'à la lumière de la lune.

Et il était satisfait de cette particularité, qui donnait à sa création un charme particulier et ne la rendait réellement intéressante qu'à certaines périodes, lors de ces soirées auxquelles l'astre pâle donnait un charme surnaturel.

La jeune fille était toute emerveillée devant l'invention. Délaissant alors la cage, elle s'accroupit de nouveau pour jouer avec l'ombre, passant sa main devant. Bien que la jeune fille ait toujours évolué en environnement sorcier, la magie avait toujours été utilisée pour le coté utile plus que pour le coté ludique ou esthétique, d'ou l'interet grandissant qu'elle portait à l'ouvrage et à son hypothétique occupant. Sans quitter du regard l'illusion du phénix, elle écouta attentivement les explications du jeune prodige.

C'est une illusion alors ? Ou tu l'as apprise ?

Elle remit ses mains autour de ses genoux. Il était inconcevable pour la rouquine qu'il soit l'inventeur du sortilége, malgrés les paroles du jeune homme qui ne laissait que peu de doutes. Pour elle, ce genre de choses était reservées aux professeurs et aux sorciers confirmés, mais certainement pas aux éléves. Il faut dire que son niveau en sortiléges et enchantements expliquait en partie ce genre d'idées reçues.

Et soudain, la passionée de quidditch qu'elle était leva vers lui des yeux pleins d'espoir.

On peut avoir tous les animaux ? Un vivet doré par exemple ? Si tu peux avoir un phenix ca doit etre faisable non ? Ils ont la même classification au ministére je crois !

Elle se souvenait de son oncle, qui lui avait montré un jour la petite boule de poils, qui était désormais protégée. Elle ressemblait à un vif d'or et elle en avait gardé un trés bon souvenir.

Une illusion... oui, on doit pouvoir considérer ça comme ça, d'une certaine manière...

Oui et non. Disons que ça donne "l'illusion" d'un phénix invisible sur le perchoir, mais l'ombre de l'oiseau est aussi réelle que celle de la cage et dispose des mêmes propriétés, ce n'est pas une modification de tes perceptions ou un produit de ton imagination.

Myrddin avat justement créé cette Cage pour s'extirper du carcan des sortilèges "utiles" et regagner le terrain de la poésie et de l'onirisme, des notions pour lui intrinsèques au terme de magie. La cage, mis à part son côté esthétique et enchanteur, voire peut-être "ludique" à cause des enchantements complexes qui la composaient, n'avait aucun intérêt.

Quant à la magie qui donne naissance à cette ombre, et bien j'en suis l'inventeur, mais elle n'est pas bien compliquée. lui apprit-il avec modestie et bonne humeur, donnant l'impression qu'il pensait simultanément à autre chose tandis qu'ils discutait avec elle. Peut-être était-ce l'atmosphère de cette fraîche soirée qui, non contente de donner à Myrddin des allures d'apparition magique, enrobait les deux jeunes gens dans un écrin de mystère, emmenant le jeune homme sur les chemins de quelques chimères imaginaires.

Autre chose que le phénix... je me demande combien de temps cela prendrait...

Et, théoriquement oui, je peux faire l'ombre de n'importe quoi, mais c'est difficile, et comme tu peux le remarquer ça ne ressemble même pas encore à un oiseau, c'est tout juste si ça a la forme d'un être vivant. ajouta-t-il avec une ébauche de sourire.

L'ombre est réelle ?

- Tu veux dire que l'ombre est vivante ?

Ce genre de sortiléges la ravissait, parce qu'elle en avait été privée dans sa jeunesse, et aussi parce que c'était son caractére. Elle aimait ce qui était futile, ce qui touchait à l'artistique. Même si elle même était incapable de créer, elle aimer à regarder les oeuvres des autres. Comportement que desapprouvait sa mére, qui était le type même de la sorciére qui ne pratiquait la magie que par utilité. Mais ce n'étais pas le moment de penser à elle, la poufsouffle se releva enfin, plantant ses yeux sombres et ébahis dans ceux de Myrddin.

Tu l'as inventée ? Mais tu es un éléve toi ? Elle lui lanca encore son regard méfiant, regard qu'elle n'arrivait jamais à garder bien longtemps...

Je suis sure que c'est un prof ! Et il piége les éléves ! Bon... Un jeune prof c'est vrai, ou alors un nouveau concierge !

Convaincue à moitié, elle prit tout de même la decision de le croire, non sans interet il fallait bien l'avouer, car elle lui lanca, pleine d'espoir.

Tu pourrais m'apprendre ?

Il est vrai qu'en temps normal, elle n'osait pas demander à quelqu'un plus agé qu'elle un tel service, mais le visage accueillant que lui avait offert le jeune sorcier l'avait mise en confiance.

Il est vraiment étrange...
Depuis qu'elle était à Londres, elle avait découvert des personnalités bien plus originales que celles -si reservée- qu'elle cotoyait en Asie. Et le jeune Myrddin semblait bien en faire partie.

"comme tu peux le remarquer ça ne ressemble même pas encore à un oiseau"

C'est sur, il ressemble à un boursouf ! Lanca-t-elle, amusée. Mais son comportement fait bien penser à un oiseau.

L'ombre, vivante ? Pas vraiment, non... C'est amusant comme théorie.

Lui répondant avec une mine affectueuse, Myddin reposa finalement la cage qui commençait à peser sur son bras, et pointa vers elle sa baguette qu'il venait de récupérer, l'agitant d'un air distrait, les yeux posés sur Meleth.

Wingardium Leviosa. La cage flottait dans les airs, où elle restait à portée des rayons de lune.

Elle est seulement animée, avec des aléatoires, mais elle n'a pas de conscience aussi complexe que celle du Choixpeau, et encore moins d'âme. Seulement l'usage des propriétés des rayons lunaires fait que là où ma magie aurait seulement dû faire effectuer un maximum de trente mouvements à l'oiseau, et un peu moins de neuf-cent combinaisons, l'ombre est dotée d'un semblant d'autonomie et réagit beaucoup mieux que si j'avais utilisé la lumière solaire. En fait, tout le mérite revient à la lune et à la magie de sa lumière, qui rendent le phénix-ombre beaucoup plus... vivant.
Et oui, je suis bien un élève, en septième année à Gryffindor. J'ai d'ailleurs omis de me présenter. Myrddin Ablach.

Il lui tendit alors une main fine aux doigts de pianiste dans l'optique d'une poignée de main, bienveillant.

Par contre, j'aurais été ravi de t'enseigner cet enchantement, mais j'ai peu de temps à consacrer, et l'apprentissage de ce sortilège nécessiterait beaucoup de théorie et de pratique.

C'est dommage, elle avait vraiment l'air intéressée... il m'aurait fallu un retourneur de temps, mais on me l'a refusé...

Le magicien semblait sincèrement chagriné de ne pouvoir lui accorder cette requête, mais savait pertinement qu'il n'avait pas d'horaires suffisamment élastiques pour lui donner des cours ; cela se lisait dans son regard perçant et cajoleur tout autant que dans son maintien serein, maculés d'une certaine gêne à cause de son refus.

En tous cas, je suis enchanté que ça te plaise, je ne sais pas bien encore ce que je vais en faire.

Un moment elle fut décue de voir l'ombre disparaitre quand elle ne se trouva plus sous l'influence de la lune, mais ce fut de courte durée, car le jeune homme la remit vite dans les airs, grace à la magie. Petit détail certes, mais il n'en fallait pas moins pour impressioner la jeune fille, qui n'y aurait jamais pensé elle même.

Elle put donc reprendre l'observation de l'ombre, non sans une certaine nostalgie dans le regard. Peut-être était ce simplement du à la fatigue qui commencait à se faire sentir.

Malgrés sa nature curieuse et toute l'attention qu'elle porta à ses explications, elle devait bien avouer qu'elle ne saissisait pas tout...

Ca ressemble à de l'arithmancie...

Elle fronca les sourcils, bien plus attentive qu'elle pouvait l'être en cours, avant de déclarer, hésitante :

Alors... c'est la lune qui lui donne son autonomie ?Comme pour chercher une affirmation, elle regarda, incrédule, l'astre qui éclairait la nuit.

A gryffondor ? Je t'aurais plutot vu à Serdaigle, on m'as dit que les intelligents ils allaient la bas !

Aucune volonté de tenir des propos réducteurs chez la jeune fille, mais elle ne faisait parfois pas bien attention à ce qu'elle disait, ou à l'impact que pouvais avoir ses paroles sur certaines personnes. Et comme elle le fit avec la lune, elle regarda un instant la main qui lui était tendue, avant de la serrer.

Je m'habituerais jamais à cette facon de dire bonjour...

Moi c'est Meleth Cenedril ! Il est pas anglais ton nom... Ca vient d'ou ?

Elle hocha la tête avec un sourire contrit, mais elle comprenait, enfin elle savait surtout qu'elle était lente à apprendre les sortiléges, et que ca aurait, en effet, été long, et même si le jeune homme ne faisait pas allusion à ca, pour elle, c'était la justification du refus. Mais loin d'en tenir rigueur, bien au contraire, elle reprit encore une fois la contemplation de l'ombre.

Tu pourrais la commercialiser ! Je suis sure que ca aurait du succés.

A Serdaigle ?

C'est amusant, car justement le Choixpeau hésitait...

En effet, lors de sa répartition, le Choixpeau magique avait longuement hésité au sujet de Myrddin, lui trouvant autant les qualités d'un courageux et noble Gryffindor que d'un sage et pertinent Serdaigle, voire même l'ambition et le dédain des règlements d'un Serpentard... et pourtant il avait finalement opté pour Gryffindor, sous l'impulsion de Myrddin, qui avait pour habitude de dicter sa propre destiné.

Oh, il y a eu d'excellents sorciers à Gryffindor, très sagaces, comme Albus Dumbledore ou Godric Gryffindor par exemple.

En revanche, s'il avait eu des talents de légilimancie, le jeune homme ce serait hâté de la corriger au sujet de l'arithmancie, qui n'avait rien à voir avec son enchantement. Concernant la lune, il lui répondit aimablement.

Effectivement, c'est la lune qui donne l'impression que l'oiseau d'ombre réagit comme un véritable phénix, et qui permet de le voir tout court. Sans elle, il semblerait plus... mécanique et répétitif.

Quoique j'aurais pu pallier ce problème en doublant mon travail sur l'enchantement de la cage.

Mon prénom est d'origine galloise, d'ailleurs c'est le nom originel de "Merlin", qui est une déformation chrétienne. Quant à mon nom de famille, il est irlandais et signifie "pomme". puis il ajouta avec un rire franc et agréable. Mais il est hors de question que je commercialise cet objet ! Ca aurait peut-être du succés, mais je n'ai pas envie d'entrer dans le système capitaliste.

Elle hocha la tête, pas tellement convaincu par les exemples de grands sorciers de Myrddin, mais plutot par ses propres réflexions dont elle fit part au jeune sorcier.

Oui remarque... Pour que tu sortes en pleine nuit t'es plutot gryffondor.

Ou serpentard ! Mais un serpentard m'aurait pas montré son invention !

Les préjugés allait bon train chez la jeune fille, et à vrai dire tant qu'elle n'aurait pas preuve du contraire, ca continuerait. Elle était ainsi, quand elle avait des certitudes : croire ce qu'elle voyait et non ce qu'on lui disait. En revanche, si c'était un sujet qu'elle ne connaissait pas, alors elle était prete à croire n'importe quoi !

Un oiseau d'ombre... C'est joli. Tu sais comment tu vas l'appeler ton invention ?

Quoiqu'il en soit, elle avait vu faux sur son nom...

Il vient bien de grande bretagne songea-t-elle avec amertume. Elle s'était laissé à penser qu'il était en partie étranger tout comme elle, mais cette découverte ne l'empecha pas de pouffer en entendant la traduction de ce dernier.

Pomme ? C'est marrant...

La d'ou elle venait, les noms étaient souvent des qualités, ou des objets, mais trés rarement de la nourriture, ce qui était considéré comme assez réducteur. Gardant un sourire mutin, elle ne fit pas plus de reflexions.

Ho ? mais si tu ne le vends pas qu'est ce que tu vas en faire ? Et puis pourquoi tu en veux au systéme ?

Pour quelqu'un venant d'Asie, en effet ce comportement était bien étrange, et puis il faut dire que ca ne lui aurait pas déplu de voir cet objet dans le commerce.

Comment je vais l'appeler ?... répéta Myrddin, un sourire pensif aux lèvres.

Je me le demande...

Je n'en sais rien, je n'y ai même pas réfléchis... si tu as une idée, je suis ouvert à toute proposition.

Qu'est-ce que je vais en faire... ? Bonne question.

A vrai dire, je n'y ai pas pensé... La donner, peut-être, ou la conserver comme un souvenir, pour plus tard, pour me rappeler mes débuts.

Les rayons de la lune blafarde ricochaient sur la cage ensorcelée, marquant Myrddin d'étranges stries pâles ; les frondaisons, agitées par la brise, donnaient la singulière impression que les arbres se mouvaient, tandis que les oiseaux nocturnes hullulaient calmement, sans se soucier des deux jeunes gens.
Le magicien se sentait comme emporté, déplacé d'un monde à un autre, fantastique, domaine du rêve que l'obscurité ambiante évoquait.

Cette atmosphère chimérique lui rappelait à quel point la nature était magique, comme il était facile de dépasser les limites des sortilèges pour embrasser le fantastique.
Il aurait aimé être capable de faire tomber la nuit, la véritable, celle des amoureux et des poètes, car c'était sous les ténèbres étoilées qu'il se sentait réellement vivant, ou lorsqu'il foulait du pied un sentier, oublié, dans un bois où l'obscurité n'était que promesses de miracles.

Investi de passion par toutes ces réflexions, Myrddin darda sur Meleth ses prunelles brûlantes, l'air passionné.

Dis-moi, Meleth... que penses-tu de la magie ? Je ne parle pas des vulgaires sortilèges que nous utilisons, ceux qui désarment un adversaire ou font danser des assiettes ; je parle de la magie avec un grand M, la thaumaturgie, celle qui rend les rêves possibles, celle des contes anciens, celle qui ne se soucie pas des hommes et de leurs caprices. La magie sauvage. Que penses-tu d'elle ?

Ca fait beaucoup de choses pas encore pensées, Monsieur l'inventeur ! (La rouquine le gratifia d'un sourire malicieux. Elle s'accroupit de nouveau prés de l'ombre, la contemplant, pensive.) Un nom...

Elle l'imaginait, si passioné, si pris par la création de son artefact magique, qu'il ne songeait pas à ce qu'il allait en advenir, et à vrai dire, si c'était vraiment le cas, elle comprenait, car elle même n'aimait pas devoir penser à l'avenir quand elle vivait au présent. Elle se laissait bien souvent porter, sans se préoccuper du reste, elle aimait vivre ainsi.

L'oiseau d'ombre c'était joli, pour reprendre ton terme... Fileg dúath...(Elle n'avait pas quitté la tache noire des yeux, son imagination aidant, Elle voyait à présent un magnifique et jeune phénix qu'elle regardait d'un air absent. Elle sourit.)

Tes débuts ? (Elle braqua son regard inquisiteur sur lui.) Tu vas en faire ton métier ? Inventeur ?

Quelle chance il a... Moi je ne pourrais jamais.

L'atmosphére était vraiment particuliére en cette nuit. La lune diffusait une lumiére blanche, apaisante. Les bruits de la nuit n'inquiétaient plus la jeune fille, ni même les ombres inquiétantes produites par le vent. Non. Elle était juste sereine, apaisée... Et relativement calme, ce qui était bien rare pour cette boule de nerf. Puis vint la question de Myrddin, qui la surpprit.

Ce que je pense de la magie ?

Elle songea un instant à demander plus de précisions avant de se raviser. Son regard avait de nouveau croisé celui, hypothétique, du petit phénix. Elle sourit.

J'ai toujours aimé les contes... Je ne sais pas, les miracles, tout ca... (Elle se perdit dans la contemplation de l'illusion.) J'aime quand la magie ne sert à rien, celle dont tout le monde se détourne, car elle ne les feras pas arriver au pouvoir, car elle ne les rendras pas plus riches, pas plus fort... C'est celle la que j'aime, celle qu'on ne nous apprend pas, mais qu'on rencontre au détour d'un chemin, alors qu'elle n'avait rien à faire la. Comme un cadeau à chaque fois...

Sortant de sa quiétude, elle se sentit soudain stupide. Elle passa sa main dérriére la nuque avec un sourire contrit, on lui reprochait bien trop souvent d'être futile, et voila qu'elle donnait raison à tout ceux qui la sermonnait.

Fileg Dùath ? Ca me rappelle l'Ephel Dùath, de Tolkien. Pour te répondre, inventeur, oui. Un métier, je ne sais pas, mais ma passion, oui. Je compte bien inventer un tas de choses, et en découvrir autant sinon plus. La magie recèle tant de secrets.

Celle qui ne s'apprend pas, mais qu'on rencontre au détour d'un chemin. C'est exactement ça.

Les paroles de Meleth avaient fait écho aux pensées du jeune Gryffindor qui la gratifia d'une expression chaudement sympathique. Elle était vraiment adorable.

J'aime ta manière de penser la magie, Meleth. lui confia-t-il, sachant pertinement qu'en général, ses interlocuteurs étaient mal à l'aise devant autant de franchise venant d'un jeune homme qui, malgré ses airs avenants et son attitude bienveillante, maintenait une distance indéfinissable, comme maintenant.

Le magicien leva son visage vers le ciel limpide, plongeant son imagination dans les étoiles pour quelques précieuses secondes.

Il se fait tard, nous devrions rentrer, sinon nous allons être fatigué pour les cours de demain. Je te raccompagne ? lui proposa-t-il galamment alors qu'il sortait un petit objet brillant de sa poche. Un miroir. Il déposa le petit objet au sol, et le pointa de sa baguette. Lentement, le miroir se déplia, comme une feuille de papier, pour atteindre des proportions capables de refléter entièrement un humain.
Myrddin dirigea sa baguette vers la cage, et la fit descendre jusqu'à quelques centimètres de l'herbe humidifiée par la nuit, au-dessus du miroir.

Finite.

La cage retomba au sol, hors de portée de la lune, et disparut en traversant la surface réfléchissante. Le rideau était retombé sur le ballet d'ombre, avalé par le miroir qui se replia et retourna se loger dans la poche du jeune prodige, lequel attendait la réponse de sa jeune amie.

Les paroles de Myrddin la fire sursauter, la ramenant bel et bien à la réalité.

Comment il connait le language de d'ornana * ?

Fileg duath, ca c'était elle qui l'avait dit, quant à l'allusion à la frontiére sombre... c'était peut être une coincidence, quelque chose qu'il avait entendu et qu'il répétait ici. Assurée qu'elle avait bien ici la raison, elle se détendit. La petite poufsouffle manquait à ses devoirs de plus, elle avait parlé pour elle seule, sans vraiment s'expliquer.

Fileg Dùath, ca veut dire oiseau d'ombre. (Elle fronca les sourcils) C'est qui Tolkien ?

Mais elle balaya vite cette histoire d'un geste de la main et repris son air espiégle.

Oui mais si tu veux être inventeur, même comme passion, il faudrait bien que tu commercialises tes créations si tu veux vivre !

Il aime ma maniére de penser la magie ?

Loin d'être mal à l'aise, Mia était au contraire flattée de la reflexion du jeune gryffondor. Ses joues s'empourprérent, un joli rose qui passera inaperçu par cette étrange nuit.

Pendant le moment qui suivit, elle ne pensait à rien, le regard vissé sur le phénix, jusqu'a ce que Myrddin prenne l'initiative de repartir vers le chateau. Elle aquiéca, en silence. La fatigue commencait à se faire sentir, mais elle eut tout de même un regain d'interet en voyant le nouvel objet que sortait le jeune homme. Elle se campa sur ses deux pieds, pour mieux observer le phénoméne.

On rentre au chateau la dedans ?

Mais elle se félicita de ne pas voir fait part de ses réfléxions à haute et intelligible voix, en effet, le miroir semblait plus servir de valise que de poudre de cheminette.

Ho heu oui ! Allons y ! Hum.

Heureusement que j'ai rien dit... Il a dit qu'il aimait ma facon de penser la magie !

Un sourire ravie s'afficha sur son visage alors qu'elle se tournait vers le chateau.

(hj *Grand mére)

Mhm... oui, peut-être, c'est envisageable... rétorqua-t-il à l'idée de vendre ses créations. Il pouvait aisément se faire un petit capital fortune avant d'aborder ses objectifs plus ambitieux.

En fait, je trouve dommage d'avoir besoin d'argent pour vivre dans ce monde. Et l'idée de multiplier les gallions est à proscrire, le ministère dispose de certains moyens pour repérer les vrais gallions des faux. soupira-t-il, le sourire embusqué et l'oeil espiègle quoique lointain.

Il marchaient tous deux côte à côte, en direction du chateau, quand une silhouette se profila à l'horizon, se découpant inopinément sur le ciel moins sombre. Un adulte qui allait les punir sévèrement s'il les prenait là.

Myrddin réagit à la seconde, très calmement, dégaînant sa baguette avec une vélocité surprenante avant de la passer sur le corps de Meleth, puis sur le sien.

Desillusio.

Les deux jeunes sorciers eurent la désagréable sensation qu'on leur écrasait une coquille d'oeuf sur la tête, avant qu'un liquide gelé ne se répande sur leurs corps, inéluctablement. Ils étaient tous deux hors de vue, se fondant avec le décor pour un temps restreint mais suffisant pour se soustraire à l'inconnu.

C'était moins une, souffla Myrddin, qui avait immédiatement reprit sa marche, avant de se retourner vers Meleth, comme s'il était capable de la voir malgré son grimage.

Tu viens ?

Le silence était retombé sur le parc et sur les jeunes gens, la rouquine ne trouvait rien à redire sur le probléme de la dépendance à l'argent. Un probléme vieux comme le monde. Elle partageait le point du vue de Myrddin mais n'avait aucunes solutions, elle s'était donc contenté d'hausser les épaules, esquissant malgrés tout un sourire quant il évoqua les faux fallions.

Il en serait bien capable en plus...

Mais elle n'eut pas le temps de le taquiner à ce sujet, car Myrddin venait de sortir sa baguette, et, à la grande frayeur de Meleth, de la pointer sur elle.

Qu'est ce... Argh...

Le froid l'envahit, remplissant sa tête et se prolongeant sur son corp. Sensation qu'elle reconnut aussitot pour l'avoir utiliser quelques jours auparavant en cours de sortiléges. Elle chercha Myrddin du regard afin d'avoir une explication, mais lui aussi avait disparu. En revanche, elle voyait bien une ombre visible au loin, qui n'avait rien des tours du jeune gryffondor.

Mia sentit son coeur cesser de battre, tendue. Par reflexe, elle avait cherché du regard une cachette avant de se rappeler que Myrddin avait dejà pris les devants. Visiblement, le surveillant n'avait pas entendu son exclamation de tout à l'heure, car il continuait sa ronde. Elle sentit une profonde gratitude à l'égard de son "sauveur", gratitude qui s'évanouit vite pour être remplacée par l'angoisse.

Ou il est ?

Elle était de nouveau seule au milieu du parc... Et si Myrddin avait continué à avancer pendant qu'ils étaient invisible ? Et si il était retourné au chateau ? Et si...

"C'était moins une."

La voix était toujours à proximité.

"Tu viens ?"

Elle gambada precipitemment jusqu'a l'origine du son, rassurée. Mais dans son élan, elle percuta de plein fouet le jeune gryffondor... Au moins, elle savait ou il était maintenant.

Ho t'es la ? Merci, merci !

Humpf !

Myrddin amortit le choc tant bien que mal, retenant brièvement Meleth par les épaules pour qu'ils ne s'écrasent pas ensemble.

Il n'y a pas de quoi. Désolé si je t'ai surprise, mais j'ai jugé que je n'avais pas le temps de te prévenir. il y avait un sourire dans sa voix, celui qu'il avait lorsqu'une espacade se soldait par ce genre de petites aventures.

C'est bon, il est hors de vue. jugea le jeune homme en voyant la sihouette disparaître en direction de la forêt interdite. Je me demande bien ce qu'il va y faire... ou elle.
Puis il prévint sa camarade de son intention alors qu'un liquide chaud leur coulait entre les omoplates. Le Desillusio s'évanouissait, sa durée avait été savamment calculée.

Je vais envoyer des sentinelles.

Myrddin pointa quelques graviers de sa baguette, nonchalant.

Transmetamorfo gravats. dit-il assez bas, alors qu'une pile désordonnée de feuilles de papier avait remplacé les cailloux. Il agita sa baguette avec souplesse, dans un geste complexe, avant de déclamer les mots suivants.

Papiliocura.*

Les feuilles se découpèrent, puis se plièrent, manipulées par des mains invisibles, pour devenir une dizaine de papillons de papier de la taille d'une noix, qui s'éclipsèrent dans l'obscurité en direction du château.

Ils m'avertiront de ce que nous allons rencontrer, on pourra contourner les mauvaises rencontres. lui expliqua-t-il après coup, les yeux rieurs, sa baguette rangée dans sa manche, avant de reprendre sa marche sans distancer la jeune fille aux côtés de laquelle il se tenait.

Tu es dans quelle maison ?

* HJ Sortilège connu de Myrddin uniquement, inventé par lui-même, et validé par admin ^^

Elle se massa le front, lieu ou avait eu l'impact mais geste qui était invisible du fait du sortilége. Mais cela n'avait en rien entaché son sourire de gratitude à l'égard de Myrddin.

J'avais rien vu moi... Ajouta t-elle d'une voix piteuse, et elle vit encore moins la direction que prenait l'ombre, de toute facon, elle était persuadée qu'il s'agissait d'un professeur faisant sa ronde, rien de plus.

Cette fois ci, Myrddin la prévint de son attention, elle eut donc tout le loisir de rentrer la tête dans les épaules en fermant les yeux, en attente du contresort, même si ce dernier était bien plus agréable que le sort en lui même. Et c'est dans cette position qu'elle fut de nouveau visible aux yeux de son interlocuteur.

Elle rouvrit les yeux afin de vérifier que tous ses membres étaient bien visible, jusqu'a une méche de cheveux qu'elle prit entre ses doigts pour vérifier qu'elle avait toujours sa belle couleur rousse. Soulagée, elle sourit de nouveau.

Des sentinelles ?...

Mais le jeune sorcier était déjà en train de transformer des graviers en papier.

C'est ca les sentinelles ? se demanda t-elle, sceptique...

Mais avec ravissement, elle vit ces derniers se transformer en papillon d'origami, avant de s'envoler tel un essaim, vers le chateau.

Wah... Encore sous le coup des récents évenements, elle resta planté un long moment, les yeux plantés la ou avaient disparus les papillons, une leur d'admiration brillant dans ses prunelles, avant de se rendre compte que Myrddin avait repris sa course. Elle trotinna afin de revenir à sa hauteur, ne le lachant pas d'une semelle. Si il disait qu'ils éviteraient les mauvaises rencontres, elle le croyait, et ne comptait pas se laisser distancer !

Oui, des sentinelles, mais ils sont assez fragiles.

Myrddin était cependant satisfait de son sortilège, qu'il avait basé sur les principes fondamentaux de la création de Golems, ajoutés à ses propres connaissances, lesquels se trouvaient dans un livre de magie noire qu'il avait en sa possession.

Donc, de quelle maison es-tu ? lui demanda-t-il à nouveau, même s'il avait déjà sa petite idée à ce sujet.

Je suis prêt à parier qu'elle est à Poufsouffle ; sa façon de parler des Gryffindor et Ravenclaw est presque une confirmation de sa non-appartenance à ces maisons, en plus je ne l'ai jamais croisée dans la salle commune, et ça m'étonnerait qu'elle soit à Slytherin, elle n'en a vraiment pas l'air... quoique je ne devrais pas me fier aux stéréotypes.

Parce que si ton dortoir est situé en haut, on va pouvoir s'y rendre facilement, par contre si tu es au sous-sol, il va falloir passer par l'intéreur du château.

Ils venaient maintenant d'arriver aux abords des murs du château. Myrddin tenait sa baguette magique, particulièrement longue, prête à l'emploi, alors que son regard manquait d'incision depuis quelques instants... en effet, il était aussi concentré sur ses papillons, qui jouaient les éclaireurs.

Des origamis comme sentinelles ! C'était tout simplement... magique. Encore une foix, la jeune fille était ravie du sort de son camarade. Elle ne quittait plus du regard, les petites sculptures de papier qui scintillaient sous la lune.

Ca marche aussi quand il pleut ? Enfin bien sur que ca doit marcher ! Il a certainement du les rendre imperméable ou...

Le jeune homme faisait une forte impression sur Meleth, qui était deja impressionable. Il semblait avoir le savoir au moins équivalent à un professeur, mais en plus, il se servait de la magie de maniére poëtique, si l'on pouvait dire ainsi. Des papillons de papier comme sentinelle ? C'était bien plus joli que les strutoscopes, strucostopes ? Enfin les appareils metalliques des aurors.... Ces gens qui ne riaient jamais...

Elle trotinnait joyeusement prés de Myrddin lorsqu'elle annonca joyeusement :

Poufsouffle ! Sans se douter un seul instant que ce n'était pas une surprise pour Myrddin... Comment on pourrait s'y rendre facilement en haut ? Tu veux voler ? Elle équarquilla les yeux, il pensait vraiment à cette solution ? Enfin de tout facon, le probléme ne se posait pas, car elle devait se diriger vers les sous sols, pensa t-elle amérement.

Non je suis pas en haut... Elle se devait de rester évasive, on lui avait bien précisé de ne pas dévoiler l'entrée de la salle commune à n'importe qui. Mais elle était déchirée entre la discretion, et le fait de devoir traverser les cachots seule afin atteindre la salle. Elle reposait entiérement sur le jeune gryffondor, qui inspirait la sécurité, l'oeil aux aguets, baguette en main, mais il n'allait pas aller jusqu'à la border dans son lit. Elle déglutit difficilement, attendant les instructions de l'éléve.

Oui, ils sont soumis au sortilège d'imperméabilité.

Myrddin acquiéça en l'entendant révéler sa maison, comme quoi certains stéréotypes tombaient dans le vrai., sans paraître se moquer. Poufsouffle, c'était aussi bien que n'importe quelle autre maison.

Pour se rendre en haut, c'est facile, quoique, attends...

Ils ont peut-être ensorcelé les murs...

Un doute venait de l'assaillir ; Myrddin approcha sa main libre du mur, sans le toucher, et la promena dans les airs, comme il l'avait fait avec la cage, l'air concentré, les yeux mi-clos. Il tâtonnait la magie environnante simplement à l'aide de ses doigts grâce à sa sensibilité fabuleuse, à la recherche d'un sortillège qui aurait rendu le mur glissant ou tout simplement impratiquable sans danger. Finalement, convaincu qu'il ne risquait rien, il plongea son regard dans celui de Meleth, avec intensité rare mais naturelle, désinvolte.

Rien à part l'enchantement qui empêche le transplanage, tout est pour le mieux.

Je vais marcher sur la paroi, tout simplement. Concernant ta salle commune, si tu veux je peux t'y accompagner, ou alors je te suivrai avec mes papiéillon -un nom curieux pour son sortilège- et je t'indiquerai par leur biais si un professeur arrive. Qu'en penses-tu ? lui demanda-t-il, souriant.

Au ton qu'il employait, léger, il semblait réellement la penser capable de se débrouiller seule, mais lui proposait son aide par galanterie, ou tout simplement pour lui faciliter la tâche.

» La suite du Chant, souvenirs et paradoxe sous le clair de lune...