A GARDER Au sujet d'un livre... [PV Thécla]

Cinq mois déjà…

"Xandrin l’Elfe de Maison de ton Grand-Père. Il a tenu le livre. Il sait ce qu’il y a dedans… Il l’a… étudié avec mon père... Baisse ta baguette, je t'en prie..."

Pourquoi la baisser ? Aucune raison. Il avait là le plus puissant des livres qu'il conaissait. Il lui avait été confié, comme un enfant est confié à une personne qui saura l'éduquer. Julian sentait que ce livre était plein de secrets et de promesses. Il sentait aussi qu'il était convoité. Que le moins de personnes possibles devaient savoir son existence. Tout cela, il l'avait su au moment même où il avait tenu ce livre.

Eric, le menton relevé, de la sueur sur le front, semblait pathétique. La baguette de Julian lui piquait la gorge, haute, menacante, presque brûlante alors qu'il s'y cramponnait.
Il refusait qu'un tel livre soit rendu public par la maldresse de son père.

-Xandrin ? Un elfe ? Lui seul sait ?
"Je crois..."

La baguette commencait à briller, aussi emplie de haine que Julian lui-même.

-Des affirmations, pas de suppositions !
"Il.. il ne me disais rien... Julian, je t'en prie, arrette..."
-Où se trouve Xandrin ?
"Je... je ne sais pas... Arrr ! Je ne peux pas le savoir ! La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a dix ans ! Je ne sais pas où il est Julian... Je ne sais rien sur ce livre... Je n'avais même pas le droit de l'ouvrir..."
-Bon...

Julian savait qu'Eric était honnête. Il ne savait rien, il en savait même moins que Julian lui-même. Mais il en savait déjà plus que nombre de sorciers...
Il devait faire disparaître toute trace de ce livre. Toutes les personnes conaissant son existance.
Julian ne voulait pas tuer son père. Ce serait une réaction démeusurée. Lui éffacer la mémoire, alors ? Il ne conniassait pas le sortilège d'Amnésie. Juste la formule. Ce serait la première fois... Il n'aurait pas le droit à l'erreur...

-Oubli...

Il hésitait.

-Oubli...

S'il rendait amnésique son père ? Se le pardonnerait-il ?

"Qu'est-ce.. qu'est-ce que tu vas faire ?
-Je vais te faire confiance. J'espère que je n'aurais pas à le regretter.

Sa baguette se baissa. A contre-coeur.

-Si tu parles à qui que ce soit de ce livre... Même si c'est une personne de confiance... Je n'hésiterais pas à te punir. Tu le sais. N'en parle à personne. N'y fais jamais allusion. Je veux que l'existence de ce livre soit un mystère.
"D'a... d'accord... Je ne dirais rien...
-Bien. Maintenant, pars. Et n'oublie pas...

Cinq mois. Cela passait si vite. Le laps de temps avait été aussi bien court qu’éternel.
En cinq mois, rien n’avait bougé. Il était toujours là, à Poudlard, sous le crochet d’une bande de vieux décérébrés, à attendre que l’on veuille bien le laisser vivre. Lui qui songeait à quitter cette école avant sa sixième année !
Jamais son désir de partir ne fut aussi fort.
Si long aussi. En cinq mois, lui, avait changé.
En surface, déjà. Il ressemblait encore au Julian de cette époque, mais plus tout à fait. Plus grand, plus fort, plus imposant. Plus intelligent aussi.
En profondeur. Il pensait alors savoir beaucoup de choses (beaucoup plus en tout cas que nombre de ses camarades), mais il était encore à cent lieues de savoir tout ce qui l’entourait.
Il y avait encore beaucoup à apprendre certes. Mais beaucoup moins. Il avait appris nombre de sortilèges. Des sorts utiles. A utiliser parfois qu’en dernier recours.
Aujourd’hui allait-il être un dernier recours ?
Il avait aussi gagné en impatience. En volonté. Attendre ne faisait plus partie des possibilités qu’il s’offrait.

La forêt était humide en cette saison. Aucune branche ne craquait sous ses pieds. Il s’enfonçait légèrement dans l’humus printanier, sentant des effluves de pollen, d’herbe mouillée et de terre bouseuse qui remontaient à ses narines. Il sentait comme le fourmillement des milliers insectes sous lui. Il sentait qu’il était sans doute le seul être humain dans la forêt à cette heure-ci.

Le vent ne soufflait pas. Il était trop loin dans la pénombre. Il espérait qu’on ne l’attendrait pas à la lisière de la forêt. Que l’on devinerait que, pour trouver Julian Effeday, il faut s’enfoncer dans la nuit, yeux grands ouverts, à chercher la lueur qui l’illumine, comme le marin cherche désespérément après des mois en mer la lueur du phare salvateur.

Il n’y aurait qu’une lueur ce soir. Pas la lune, levée tôt, qui était complètement obscurcie par les chênes, érables, et autres séquoias de la Forêt. Ni même un feu, sinon celui qui brûlait en son âme. Mais sa baguette, haut levée, brillant légèrement, pour attirer l’œil à quelques kilomètres à la ronde, mais pas plus.

Le bras haussé, une robe bleue sur le corps, les yeux fixes. Julian attendait Thécla.
Et espérait ne pas avoir à utiliser trop tôt ses enseignements.

Une phrase. Une simple et innocente phrase. Angy le savait : l’entendre changerait énormément de sa vie. En meilleur ou en pire, elle n’en savait rien, mais c’était ainsi. Ceci dit, Thécla n’était pas sure de vouloir toujours les entendre, ces mots, ces deux mots réputés magiques. Non, elle n’en était plus très sure. Peut-être cela lui ferait-il mal. Ou peut-être le haïrait-elle, à ce moment là, de prononcer ces mots comme un blasphème. Oui, peut-être… ou peut-être pas. Ce dont elle était certaine, c’était le fait qu’elle ressentait quelque chose. Ses beaux yeux bleus électriques, ses mèches qui retombaient et voilaient son regard, sa nonchalance…

Ca ne veut rien dire ! Même Goldy est de même pour moi. Je ne suis plus amoureuse de Josh.

Alors d’où te vient cette colère, très chère ?

Lâche-moi les basques, tu veux ? Occupes-toi plus de ce que tu écris, que je ne paraisse pas trop misérable !

Angy s’arrêta de marcher un instant et contempla ces deux arbres dont les branches s’entrelaçaient et formaient une sorte de porte. La porte de la Foret Interdite. Devait-elle attendre Julian ici ? Non… Les ténèbres de cette luxuriante flore avaient quelque chose de mystérieux invitant à la confidence, ce soir. Elle allait rentrer, pénétrer, fouler cette terre et vaquer. Ses pas, elle le savait, finiraient tôt ou tard par la conduire là ou Julian voulait.

Et elle s’exécuta. Plus aucune lumière ne filtrait à travers le feuillage à présent. Et pourtant, Angy avançait comme si elle fut chez elle. Et, d’une certaine manière, elle l’était… ce calme et cette splendeur avaient le don de l’apaiser, de la calmer et de la faire oublier. N’était-ce pas ce qu’elle voulait ?

Nouvel arrêt mais motif différent : cette fois-ci, Thécla avait entendu quelque chose. Du bruit… à droite. Elle ne savait pas trop ce que c’était et, par conséquent, interpréta le nœud qui se formait dans son ventre comme de la peur. Ce ne sont pas de simples animaux qui rodent dans la Foret Interdite, cela va sans dire ! Donc, notre Thécla avait peur et priait de toute son âme que ce ne soit ni araignées – Je déteste ces bestioles ! – ni horde de centaures, ni autres créatures un tant soit peur répugnantes ou dangereuses.

Si ca se trouve, c’est surement Julian !

Julian ?

Sa voix se perdit un instant dans l'echo des arbres.

S’il était là, il aurait été content que tu ne l’appelles pas « le bleu » !

Un bruit de sabot étouffa l’injure d’Angy et quelque chose de magnifique apparut devant les yeux écarquillés de la jeune fille.

Ce n’était ni plus ni moins qu’une licorne d’un blanc nacré presque doré éclairé par les faibles rayons d’Artémis. Thécla ne fit ni geste ni son, de peur d’effrayer l’animal. Quand elle vit que celle-ci la fixait aussi, elle s’encouragea et avança d’un pas puis de l’autre, toujours très doucement. Puis, elle posa sa main sur la robe de l’animal et fut submergée d’une sensation des plus incroyables : c’était de la magie, oui…

Angy avait toujours été très sensible à la magie. Mais il y avait autre chose… quelque chose de plus apaisant.

Nouveau bruit, la licorne dresse la tête et ne se le fait pas répéter deux fois pour déguerpir vite fait en manquant de faire tomber Thécla. Cette fois-ci, pas le temps d’avoir peur : une tête garnie de cheveux noirs apparut dans le champ de vision d’Angy.

C’était…

Julian ? Julian !?!

Thécla ne savait pas si elle devait être surprise ou alors effrayée. Le jeune homme devant elle était bien Julian mais il avait complètement changé : ses yeux, d’abord, grand et bleus avaient rapetissés, élargissant ainsi les pommettes et donnant ainsi à ce visage hier si juvénile, une apparence de puissante maturité. L’éclat qui se lisait dans ses yeux non plus n’était plus aussi innocent. Ses lèvres étaient aussi devenues plus charnues. Bref, c’était devenu un homme et pourtant cela ne faisait pas plus de deux mois qu’ils s’étaient vus !

Mais il y avait autre chose : son aura. Différente et si spécifique. Plus sombre aussi. Je l’ai déjà dit, Angy a toujours été sensible à la magie.

Et Thécla se surprit à penser, l’espace d’un instant, qu’elle n’avait pas pris la peine de s’habiller convenablement – les apparences, toujours les apparences ! Un simple jean, un corset rouge et une cape noire. Pas de quoi s’emballer ! Elle n’était même pas sure que sa chevelure soit bien soignée. Presque machinalement, elle passa ses doigts dans ses cheveux.

Ca va, ca a l’air correct…

Euh… bonsoir ! Je ne t’avais pas reconnu, reprit-elle d’une voix beaucoup plus assurée.

Il ne fallait pas qu’il voit son trouble et ses hésitations. Ni ses questions, d’ailleurs… N’y avait-il que l’apparence qui avait changé en Julian ?

Tu as vu cette licorne ?

Alors, Thécla, la démarche certaine et décidée, s’avança vers Julian… Le nouveau Julian.

Julian. Cela changeait agréablement du « Serdaigle » habituel, terriblement irritant.

Julian baissa le bras lorsqu’il l’entendit approcher. Sa baguette toujours luminescente, il avait à présent les bras le long du corps, raide, songeant à c petit rendez-vous clandestin, à ce qui allait être dit. La lumière l’éclairait par dessous, le transformant, comme le font les Moldus avec leurs torches. Les ombres glissaient sur son visage, changeant les protubérances de son visage en des rayon de ténèbres, qui déformaient ses traits, dévoilant un crâne plus d’un visage à la place de la tête de Julian.

La gorge plus sèche de minutes en minutes, sa respiration gagnant en vitesse et en profondeur, les yeux froids, il l’entendait, mais ne la voyait pas encore.
Mais il avait l’impression de la sentir, comme une aura.

Il la vit. Elle semblait presque perdue. Pourvu qu’elle n’ai pas mit de talons pour aller en forêt. Ce serait pire que tout.
Une tenue collégienne. Etonnant.
Thécla devait avoir l’âge de Julian, et dans de tels vêtements, elle paraissait avoir moins de quinze ans. Volontaire ? Une envie de paraître plus jeune, à cet âge-là ?
Elle faisait plus jeune, c’était sûr. Même si ses yeux dévoilaient une fascinante maturité.
Du rouge, du bleu et du noir. A la fois discret et tapageur. Complètement « fashion » comme ils disent. Une tenue Moldue. La culture magique se perd.

Une Licorne…

Julian tourna les yeux et observa l’animal, une fraction de secondes, peu avant que Thécla ne l’interpelle à ce sujet. L’animal était superbe, mais il n’avait pu en voir plus : à peine ses yeux l’avaient vue que la créature avait fuit.
Les Licornes préféraient les femmes. Normal.

Oui. Je l’ai vue. Et elle aussi sans doute.

Son regard se détacha du bosquet devant lequel s’était tenu l’animal quelques secondes plus tard pour revenir à Thécla.
Elle était là. Bien. Beaucoup de patience pour ne pas la rater.

Bonsoir, Thécla. Bravo pour ta ponctualité. J’espérais ne pas avoir à venir te chercher à l’orée de la forêt.

Il releva sa baguette. Son visage fut pendant un instant éclairé par un éclair vert, dévoilant un petit sourire.
Puis la baguette se dirigea vers un coin plus sombre de la forêt. Les arbres et les pierres étaient disposées de façon étrange.

Des rocs étaient comme rassemblées, placées de façon a former une table rudimentaire, comme ces dolmens gaulois, à la surface rugueuse mais parfaitement horizontale. Au centre de ces pierres, disposées en un cercle presque parfait, se trouvait une petite cavité. Deux arbres, situés de part et d’autre, couvraient entièrement cet étal rocailleux de leurs sinistres branches.
Deux autres pierres, d’une trentaine de centimètres, rondes et parfaitement stables, étaient calées au pied des chênes sans doute centenaires, à proche distance de la table. Les pierres rondes et les arbres formaient comme des chaises, avec un dossier de bois vivant.

La baguette tendue vers ce salon élémentaire, Julian invita Thécla à s’installer.

Nous serons plus à l’aise une fois installés. Désires-tu quelque chose à boire ?

Le jeu de lumière jouait sur les ombres de cette forêt et aussi sur les sentiments de Thécla. Et lorsque cet éclair de sournoise traversa les yeux de Julian, le doute s'empara d'elle.

Que faisait-elle ici, par ce temps et cette heure, par cette obscurité dévorante avec un Julian plus que bizarre ?

Pire encore, il avait sa baguette.
Dégainée.
Prête à servir.

Thécla sourit un peu, juste assez pour réprimer ses doutes et avança encore plus vers le Serdaigle qui la détaillait. Elle avait horreur qu'on la dévisage. Quand on faisait ca, on jugeait. Et quand on jugeait, on se faisait des idées et des impressions... Ca, elle préférait que ca reste son domaine.

Puis vint le compliment. Elle fut contente, malgré elle : Son sixième sens ne l'avait pas trompé. Elle avait agi exactement comme il l'avait voulu.

Je ne sais pas si c'est une bonne chose ! Je ne suis pas sous les ordres de Julian.

Autre chose devrait t'inquiéter. Le fait que tu puisses savoir et deviner alors qu'il était absent. Sa volonté déteint sur toi et...

Personne ne peut, non... On verra ça plus tard, veux-tu ?

Humph !

Tu es facile à trouver... Ya qu'à suivre ta magie... Etre puissant a des inconvénients comme ça a des avantages, tu devrais le savoir.

Elle haussa les épaules et regarda sa baguette. Il dérangeait la Foret avec. Ne pouvait-il pas l'éteindre ?

Julian, d'un air presque impatient, dirigea le faisceau de sa baguette vers un coin de la Foret, derrière lui. Et ce qu'y vit Thécla la charma complètement.

C'était une sorte de petite clairière, apparemment pas très loin d'un point d'eau à cause de la lumière blanches qui scintillait sur les branchages. Au centre, une table de pierre et deux "chaises". Nature. Et c'était plein de murmures, de sons, de paix, de langages ! Un véritable Paradis ! Angy souriait presque sans le faire exprès, enchantée comme une gamine l'est d'un spectacle de Clowns. Thécla entendit à peine la dernière phrase de Julian, trop occupée à toiser le magnifique plafond de branches de chêne (son arbre préféré) et cette cavité, en bas. Elle s'approcha et se hissa sur l'une des pierres pour s'adosser à l'arbre.

Angy n'attendit pas que Julian s'installe à son tour pour lancer sa phrase :

Tu cherches à m'impressionner ? Tu y arrives très bien mais c'est juste parce que je connais assez bien cette forêt et que cet endroit m'était resté, jusque là, secret...

Ses lèvres dessinèrent un demi-sourire très expressif.

Je ne désire rien, merci... Ou plutôt si ! J'aimerais que tu en viennes aux faits. Pourquoi m'as-tu fait venir ici ? Ce n'est surement pas pour me faire assoir à des arbres et me servir à boire ?!

Elle se baissa légèrement, croisa ses bras sur la table et regarda intensément Julian.

Excuse mon impatience, mais... J’attends.

Flatteries.
Aussi douces qu’un feu. Lorsque l’on n’en s’approche. Mais pas trop près.

Puissant. Elle l’avait dit. Il le savait déjà. Mais entendre cet état de fait de la bouche d’une autre, surtout de celle d’une jolie fille, avait quelque chose d’électrisant.

Il sourit. Elle semblait aimer leur petit « salon » improvisé.
L’endroit semblait paradisiaque pour des yeux extérieurs, sans doute.

Mais Julian restait aux aguets. Ils étaient en plein milieu de la Forêt. Toutes sortes d’animaux, plus ou moins agressifs, vivaient ici.
Il avait pris soin de se placer à l’écart des Araignées. Mais les Centaures ? Ils n’apprécieraient pas de voir leur Forêt violée. Ils seraient capable d’alerter l’Administration.
En somme, il garderait sa baguette à portée de main durant tout l’entretien. En cas de nécessité.
Et aussi pour dissuader Thécla de faire des choses superflues.

Normal que tu ne connaisses pas ce lieu. Il n’existait pas il y a moins d’une heure.

Julian s’installa. La chaise libre était orientée au Sud.
Il avait l’impression que le champ magnétique terrestre lui-même l’encourageait dans ses actes.
D’un mouvement de sa baguette, la petite cavité au centre de la table s’embrasa. Il n’aurait plus à éclairer les lieux de son instrument à présent, aussi sa baguette s’éteignit.
La flamme était d’un rouge éclatant, mais elle ne gênait pas leur champ de vision. Sans aucun combustible, elle brûlait, éclairait. Elle éclairait comme une torche, glissant des ombres sur leurs visages, dégageait une douce chaleur, dansait légèrement, ne se tordant pas car le vent n’était pas là pour la plier.

Julian posa sa baguette sur la table, visible et à portée de main. Le dos droit, le regard fixe, il l’observait.

Bien. Nous abrègerons donc les formalités.

Il inspira lentement. Sa poitrine se gonfla, il essaya de se détendre.
Ne pas se laisser emporter.

Avant toute chose, j’aimerais que tu me dises ce qui s’est passé pendant mon absence. De nouvelles choses que je devrais savoir à propos des Grimoires ? Des découvertes ? Des problèmes particuliers ?

Je te laisse une chance de tout me dire. On évitera d’en aller jusqu’à un interrogatoire aussi déplaisant pour l’un que pour l’autre.

Oui, flatteries... Mais vanité aussi. Le jeune Serdaigle était du genre à aimer les compliments.

Attention les chevilles !

Oui oui, attention...

Thécla haussa les sourcils. Cet endroit était magique. Et c'était lui qu'il l'avait crée. Julian avait fait de cet endroit de la foret rongé par les Caronias une sorte de petite clairière paradisiaque. Il venait de se trahir.

Tu prend des risques, tu sais ? Je viens de te le dire : la puissance a autant d'inconvénients que d'avantages. Mais bon, cela est ton problème, pas le mien...

Ne comprenait-il pas qu'en se dévoilant il risquait sa peau ? Toute personne un tant soit peu sensible et forte pouvait détecter tout ce qui se passait en ce moment même. Iridal Winterfell n'était-elle pas réputée pour être une Sorcière Sylvaine ? Une sorcière capable de comprendre les arbres et vivre les murmures de la Foret ? Julian prenait des risques car c'était une tête brulée... Et il irait droit dans le mur, si ça continuait.

Thécla sortit sa baguette, doucement, imperceptiblement, pendant que Julian faisait son feu.Peut-être qu'il ne l'avait pas remarqué car il ne fit aucun commentaire à ce sujet. Et Angy espérait que ce soit le cas... Car la question qu'il venait de poser... Lui était dangereuse.

Pendant ton absence ?

Sa voix trembla un peu. Mais elle se reprit très vite. Elle avait fait une erreur, elle devait l'assumer à présent. Et puis, Julian n'avait pas à la juger pour le moment.

Pendant ton absence - dont tu m'expliqueras les raisons, j'espère... - pas beaucoup de choses se sont produites. A propose des grimoires, bien sur ! Du coté d'Alex, je n'en sais pas plus. De mon coté, j'ai découvert qu'il y a une personne qui peut lire mon Grimoire. Cette personne est une Mangemorte en Mission, à la totale merci de... Du Seigneur des Ténèbres. Elle sait que ce Grimoire est à Salazar et... J'ai peur qu'elle ne soit aller me dénoncer.

Elle ne sourit pas, ne trembla pas. Ni son corps, ni son visage, ne trahirent ses pensées. Elle devait rester maitresse d'elle-même, aujourd'hui plus que tout.

Heureusement, elle ne sait rien des autres livres.

Elle soupira et ferma les yeux un instant.

Une autre mauvaise nouvelle... Il y a quelques semaines, je n'ai plus ressenti aucune présence de la part du Grimoire de Poufsouffle. Letis a disparu... Le Grimoire appartient désormais à quelqu'un d'autre.

Des risques ? Il en faut. Ne t‘inquiète pas. Je suis certain que nous aurons fini bien avant que qui que ce soit aie remarqué ma présence.

Ils étaient loin, profondément dans la forêt. Plusieurs kilomètres. Même si sa magie était perceptible de très loin (à en juger par les dires de Thécla), Poudlard se trouvait à plus de dix kilomètres d’ici. Beaucoup trop pour être inquiétés.

Julian sourit.
Ce sourire qu’il n’aimait pas lui-même.
Ce sourire tout en satisfaction d’un objectif accompli, et en plaisir de voir l’autre faire ce qu’il demandait. Ordonnait.
Il gonfla la poitrine, emplit d’une joie sournoise. Il se sentait plein d’énergie, et sa colère était toujours aussi vive (mais moins que la fois où il avait entendu cette nouvelle de la bouche même d’Eilane Snake).
Il n’aurai heureusement pas besoin de mettre son sombre dessein en pratique.

Bien. Je suis content de toi. Tu ne m’as pas menti. C’est bien. Car si tu avais répondu le contraire de ce que je savais déjà… Ah… Je ne sais pas comment j’aurais réagi.

Il caressa sa baguette. Elle serait épargnée d’un acte de violence superflu.
La sincérité de Thécla serait sans doute un atout indiscutable. Si cette sincérité restait intacte.

C’est une erreur impardonnable, vois-tu. J’avais pourtant clairement précisé que personne d’autre ne devait apprendre l’existence de nos Livres. Une question de sécurité pour nous quatre, tu comprends ? Maintenant qu’elle sait –qui qu’elle soit-, Voldemort le sait aussi, et ses agents les plus proches et les plus dangereux aussi.
Nous avons donc avec certitude au moins deux Mangemorts et Voldemort qui savent que tu es une Héritière et qui finiront par remonter jusqu’à Alex et Letis. Car ils me soupçonnent déjà.
Te rends-tu compte que tu nous as mis un couteau sous la gorge ?

Il avait dit cela avec un calme inhabituel, mais avec une sévérité de rigueur. Il était satisfait. Très.
C’était parfait, d’une certaine manière. Elle n’en avait pas dit beaucoup. Juste ce qu’il fallait pour appâter Voldemort. Pour instaurer un climat de peur au milieu des Héritiers.

De plus, Voldemort n’est pas un idiot. Ne le sous-estime pas. Il sait pertinemment qu’il existe quatre Grimoires, donc quatre Héritiers. Il sait que tu possède celui de Serpentard. Tu seras sa première cible. Et moi, il me soupçonne. Et il finira par savoir pour nos deux autres compagnons.
Je vais te dire ce qu’il va faire. Tout d’abord, il va nous surveiller. Tous, individuellement, avec ses espions qui se trouvent à Poudlard et à l’extérieur. Ton « amie » était une Mangemorte, tu l’ignorais toi-même et personne ne s’en doutait. Combien y en a-t-il d’autres ? Personne ne le sait.. Ensuite viendrons les moyens de pression. Filatures, menaces, tout ce qui pourra nous amener à faiblir psychologiquement.
Ensuite, ils enlèveront l’un de nous. Alex, à mon avis. Et ils se serviront de lui. D’abord en essayant de lui extraire des informations. Je te laisse imaginer quels moyens de persuasion ils possèdent. Ensuite en s’en servant comme otage. Les Livres contre sa vie. Ce sera aussi simple que ça.
Mais j’ai déjà dit tout cela il y a un mois.

Il se pencha sur la table, se rapprocha, toujours souriant. Confiant.
Il était temps qu’on l’écoute.

Maintenant, cet incident m’aura permit d’avoir la certitude qu’une de mes proches collaboratrice est une Mangemort. Cela, je le sais grâce à toi, aussi je t’en remercie.
Mais malheureusement, nous restons exposés. Nous sommes vulnérables à présent. Si nous sommes attaqués chacun de notre côté, je doute que toi et Alex puissiez résister à l’assaut d’une bande de Mangemorts. Ils sont plus nombreux et plus puissants. Même moi, j’aurais sans doute du mal à combattre une douzaine de Mangemorts. Nous devons donc protéger les Livres et nos vies à tout prix et au plus tôt.
Je pense que nous devons nous réunir tous les trois. Trouver le Nouvel Héritier de Poufsouffle, et nous entretenir. Prendre des mesures d’urgence, pour assurer notre sécurité et surtout celle des Grimoires.

Il est temps d’accomplir le Fidelitas.

Julian prenait une nouvelle position. Celle du plus fort, du chef. Thécla n'aimait pas ça. Etre commandée, c'était bon pour les bêtes, pour les faibles. Elle n'était pas de ce genre là, elle.

Que faire alors ? Se révolter ?
Oui, diraient les fous...
Mais Thécla savait qu'il fallait attendre.
Le moment propice... Tout à fait comme le serpent qui attend de broyer les os de sa proie dans ses anneaux avant de la manger.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Angy ne prit pas peur. Mais les menaces de Julian la mirent en colère. Un semblant de brise balaya les feuilles mortes de la clairière et elle fronça les sourcils.

Je n'ai pas coutume de mentir, le bleu... Je ne dis jamais que la vérité... Et sache que je savais que Mi-mon amie était une Mangemorte. Certes, de basse catégorie - car je doute qu'une jeune fille de dix sept ans puisse avoir quelque haut rang dans cette hiérarchie sanguinaire - mais Mangemorte quand même. Je ne l'ai pas fait pour servir quelconque de tes desseins mais pour me venger.

Elle se tut, pensant à nouveau aux conséquences de son acte. Mina avait parlé. Jusque là, elle était sure qu'elle ne dirait rien... Rien ! N'était-elle pas son amie, sa soeur ?

Non... Il n'y a pas de place dans ma vie pour une Mangemorte à même de me trahir... Moi, sa soeur de sang ! Il faudra rompre le lien qui nous unit, elle devient trop dangereuse.

Al-Alex...

La voix de Thécla s'était amoindrie, comme si sa gorge s'était asséchée de toute salive... Oui, Alex. Qu'avait-elle fait, bon sang ! Avait-elle jeté cette âme innocente dans la gueule d'un loup au visage plus qu'inconnu ?

Sûrement... Mais quoiqu'il en soit, si je l'y ai mis, je l'en sortirai...

Thécla est de ces gens qui savent que leur vie ne durera pas bien longtemps... Une dizaine d'années tout au plus... Mais qui voulaient laisser sur cette terre une trace, une empreinte... Quelque chose qui les rendraient immortels. Du moins, des yeux de certains. Mais ce n'était pas gagné. Elle avait l'impression que son combat était perdu d'avance. Qui était-elle ? Un bourdon... Un simple bourdon très énervant qui ne tarderait pas à être écrasée par les griffes de Voldemort.

Alex n'a rien à avoir avec mes histoires. Je refuse qu'on touche à lui...

Elle baissa la tête.

Julian... ?

Elle hésita avant de se lancer.

Comment se fait-il qu'à nous quatre... Oui, quatre jeunes sorciers... A la volonté de fer même si nos buts sont différents... Nous avons hérités de ces trésors inestimables ? Que dis-je !? Ces trésors trop lourds à porter... ! Je n'étais pas prête... Mais ce que je ne comprends pas, c'est comment nous n'arrivons pas, avec tout le savoir sorcier réuni dans nos livres, à ne pas avoir peur. Du Seigneur des Ténèbres, du Ministère, des autres, de nous même ! Comment ? Ne sommes-nous pas "surpuissants" ? Alors pourquoi ne parvenons-nous pas à nous débarrasser de... Tout CA ?

On pouvait bien dire que Thécla délirait un peu, pour sur. Mais elle voulait savoir.

Ton but n'est pas aussi sain et auréolé de gloire que l'imagine Alex ou encore comme le faisait Letis. Je le sais, il suffit de te voir. Tu es noir, bien noir derrière ton masque d'ange. Que veux-tu, Julian. Dis-moi ce que tu veux, je t'en prie.

Qui l'aurait cru ? Thécla supplier quelqu'un ! C'était un jour à marquer dans les annales de l'histoire. Sa fierté en prenait un coup ! Mais elle n'y fit pas attention, se contentant de fixer avidement Julian. Il lui parlait de Fidelitas, de conséquences, de menaces... Mais pourquoi voulait-il protéger ce grimoire, lui ? Pour le salut de la Communauté ? Oh, sûrement pas... Ses désirs étaient autres. Quels étaient-ils ?

Un petit éclair rouge dans ses yeux.
Lui qui pensait ne pas avoir à sévir !
Dommage.

Excuse-moi… Es-tu en train de me dire que tu as parlé du Grimoire de Serpentard –un objet que tu savais incroyablement puissant, dangereux et convoité- tu as parlé de ce Livre que je m’efforce d’essayer de protéger, tout comme ta vie, à une personne que tu savais dévouée à Voldemort, le Maître du Mal par excellence ?
Tu as fais lire ton Grimoire à une Mangemort volontairement, en sachant parfaitement sa vraie nature ?

Sa baguette n’était qu’à quelques centimètres de lui.
La fureur battait la mesure dans son cœur. Ses yeux étaient plus noirs que jamais. Son teint devint livide.
Son visage se contracta.
La colère se libéra.

Souhaites-tu aussi ardemment de mourir, Thécla ?
Tu voulais te venger de quoi ? De qui ? Te venger en nous condamnant tous ? Les Héritiers mais aussi l’ensemble de la Communauté Magique ?

Mes desseins ! Que sais-tu de mes desseins ? Je suis une énigme pour moi-même, et tu sembles savoir ce que je souhaite ?
Tout ce que tu peux savoir sur mes desseins c’est que je veux la sécurité de ces Livres et de leurs possesseurs ! Depuis le début ! Et tu ne trouves rien de mieux à faire pendant mon absence que de nous mettre tous dans une position d’extrême urgence !

Il hésitait à se lever.
Il ne le ferait pas.
Car il savait que s’il se levait, il finirait par lui faire du mal, plus qu’il n’en fallait, pour voir si sa colère disparaîtrait, se transformerait en une souffrance dont hériterait Thécla.
Il resta assit, les mains sur la table, perché de sa hauteur. Il l’observait, l’œil noir.
Tout était à présent si fragile.

Tu n’étais pas prête ? Je vais t’apprendre quelque chose… aucun de vous trois ne l’était, et ne l'est encore. Vous êtes si faibles ! Reconnais-le. Vous ne savez rien de ce qui se passe autour de nous. Vous êtes presque chétifs ! Vos minables sortilèges, appris dans un fond de salle de classe, ne vous aideront en rien. Lors de notre rencontre, vous sembliez certains de pouvoir… survivre, tout simplement, au milieu d’un monde fait de violence et de pouvoir.
Mais les Sortilèges de Mort se foutent complètement que tu sois intelligente, jolie, Serpentard ou « puissante ». Ils frapperont avant même que tu n’aie songé qu’ils viendront.
Vous n’êtes pas prêts pour prétendre protéger ce monde, car, plus que de protéger les Livres, c’est de cela qu’il s’agit. Il m’aura fallu des années de travail, et un mois de souffrance pour parvenir au niveau de magie qui coule dans mes veines !
Et vous esperez survivre à présent ?

Il s’était levé. Il ne l’avait pas remarqué.
Sa bouche était devenue un désert. Son âme une tempête. Toutes les veines de son corps, semblant vouloir rejeter toute cette fureur, toute cette magie latente en lui, apparaissaient sur ses mains livides.
Sa mâchoire était crispée. Ses yeux foudroyaient la jeune femme.

Ce que je veux ? Ne l’ai-je pas répété depuis tout ce temps ? Protéger. Protéger ces Livres ancestraux, vos vies si misérables et celles de milliards d’êtres vivants ! Les protéger de la fureur meurtrière de Voldemort. Car si moi je te parais noir, lui est fait de ténèbres, lui saura te montrer ce qu’est la noirceur de l’âme.
Je veux accomplir ce maudit Fidelitas, car à ce moment seulement je serais enfin sûr que ces Livres seront en sûreté. Je veux que vous compreniez, toi et les autres, que la situation est loin d’être propice au marchandage et à la surestimation. Que si nous ne nous protégeons pas dans les jours à venir, un de nous sera pris et tué. Puis les autres.
J’ai passé un mois entier à travailler dur pour nous assurer une protection contre Voldemort. Je suis désormais capable de lancer seul le Fidelitas, alors qu’auparavant, notre magie à tous les quatre aurait été nécessaire. Mais pour cela il me faut les quatre Grimoires et leur Détenteurs. Il me faut leur confiance. Leur fidélité. C’est cela même l’essence du Fidelitas.
Moi seul pourra dire où se trouvent les Grimoires, car moi seul serais capable de résister à Voldemort. Avec votre aide. Je ne prétends pas détruire les Mangemorts. Je sais seulement que les Héritiers pourront préserver la cachette des Grimoires, à défaut d’avoir pu en préserver le secret !

Oui...

Réponse prononcée avec un calme peu ordinaire. Certes, Thécla aussi bouillait mais elle était plus à même de se contrôler que Julian apparemment. Sa baguette à la main, elle fronçait les sourcils en regardant Julian dépiter un flot de paroles impressionnant.

Oui, j'ai parlé du grimoire alors que je savais que cette personne était une Mangemorte. Oui, j'ai fait une erreur, oui, je le regrette car je pensais qu'elle ne le dirait pas et oui, je n'ai pas pensé aux conséquences à ce moment là.

Sa main tremblait. Comme une feuille. Et ce n'était pas seulement du froid qui venait de tomber soudainement sur cette clairière. Non, c'était aussi de colère. Quels comptes avait-elle à lui rendre ? Cette erreur, elle ne s'en cachait pas, elle la regrettait à présent et était prête à tout pour la réparer. Trop tard ou pas, elle était la seule à connaître aussi bien Mina. Ce sera facile de la retrouver et de la faire parler...

Es-tu vraiment sure de la connaître ? Ne croyais-tu pas qu'elle ne pouvait te trahir ?

La ferme !

Arrête ! Non mais que crois-tu ? Que je me contrôle toujours, que je suis sans failles, que je ne me mets jamais en colère ? Toi même viens de perdre ton sang froid ! Je ne savais pas ce que je faisais, il est vrai... Mais à présent, je sais !

Mais apparemment, Julian n'était pas décidé à en finir ici. Angy le laissa parler, tranquillement, et réprima un rire à un certain moment. Un rire amer et dénué de joie.

Que sais-tu des Mangemorts, toi, Julian ? Je n'en sais rien mais j'en sais sûrement plus que toi, à moins que ton père aussi n'ait été parmi les rangs du Seigneur des Ténèbres. Et je pense aussi que tu ne sais rien de la souffrance qu'on éprouve lorsqu'on sait qu'une personne de votre entourage l'est, qu'elle a tué et tue encore des gens innocentes... J'ai vu mon père s'entraîner à des techniques de tortures dont tu n'as même pas idée et je sais très bien comment tout ça fonctionne, crois-moi. Tu as passé des mois, dis-tu, à t'entraîner ? Et tu veux nous protéger avec ça ? Excuse-moi, mais je crois que le peu de puissance que tu as acquis te monte à la tête, le bleu... Moi au moins, je suis faible et je le sais. Et je n'ai pas passé ce mois à ne rien faire, si tu veux savoir aussi ! Alors, je t'en prie, cesse de croire que tu es le seul à penser à tout, le seul à savoir tout faire et le seul à pouvoir nous sauver. Tu es apte à faire le Fidelitas tout seul, bien ! Mais Alex, moi et l'autre petit Héritier que nous nous devons de trouver à présent, aurions sûrement aimé participer à tout cet étalage de magie.

Elle souffla, sans baisser le regard, sans quitter cette lueur rouge au fond des yeux de Julian.

Nous ne sommes pas prêts, oui... Tu ne l'était pas non plus mais il est peut-être temps que nous le soyons ! C'est pour cela que je te demandais tes raisons ! Et, j'en suis désolée, mais tu ne me feras pas croire que tu fais ça pour une quelconque communauté magique, ou même pour protéger les Livres.

Elle haussa les sourcils. Le pouvoir. Il faisait ça pour le pouvoir. N'est-ce pas ?

Mais cela ne me regarde pas, puisque tu en as décidé ainsi ! Que veux-tu de moi à présent ?

[HJ : Navré du retard, Candy.
Grosse démotivation. /HJ]

Julian l’observa, l’œil furieux, les muscles raidis.
Quelle immaturité. Il aurait préféré une Héritière plus adulte.

Je perds mon sang-froid. Tu viens de nous condamner, Thécla. Comment devrais-je réagir ?
A présent, il est trop tard. Nous ne pouvons changer ce qu’il a été fait.

A moins d’user d’un Retourneur de Temps, mais ce serait trop dangereux. Inutile d’attirer d’avantage l’attention.

Ton père était Mangemort ? Je l’ignorais. Mais je crois que cela aurait dû être une raison de plus pour être vigilante. Tu connais de près leurs méthodes. Tu sais comment ils sont conditionnés. Ils ne sont pas fiables.

Il essaya de se calmer. Il sentait que, plus le temps avançait, et plus l’envie de faire une démonstration se faisait sentir.

Crois-tu réellement que vous avez une chance contre eux ? Non, tu le sais très bien, vous ne pouvez rien. Tu prétends que moi, je ne serais pas à la hauteur ? Tu te trompes. Lourdement. Je suis un Occlumens suffisamment puissant pour résister à Voldemort. Je me suis entraîné, et c’est un état de fait, contre Voldemort, je pourrais résister, quelques heures seulement, je pense. Mais vous, vous ne pourrez absolument rien. Si cela n’est pas déjà une preuve de ma puissance…
Je me suis entraîné avec mon Grimoire, si tu veux le savoir. Je l’ai lu de long en large et j’ai expérimenté. La moitié des sortilèges écris dedans, je les maîtrise.
Je ne me vante pas. Je constate. Je suis amplement plus fort que les trois Héritiers réunis. Plus fort que nombre de professeurs. Même au Ministère ils l’ont constaté.
C’est pour cela que je considère que je suis le plus apte à être Gardien. C’est pour cela que je veux mettre votre sécurité sous ma responsabilité. Et ne pas croiser les doigts en espérant que Voldemort fasse une erreur.

Vous participerez au Fidelitas, car cela est indispensable. Mais je tiens à être la Gardien, pas par envie de pouvoir, mais par lucidité. Je ne peux mettre mon Grimoire en danger.

Julian était à présent plus calme. Il essayait d’expliquer… en espérant qu’elle se montre plus raisonnable.

Je peux vous entraîner, si vous le voulez. Vous apprendre des sorts suffisamment puissants pour vous défendre face à quelques Mangemorts. Vous pourrez alors vivre sans crainte.

Il lui sourit une ultime fois.

Rien à foutre de la communauté magique. Mais tu comprends bien que je ne vais pas tout te dire.

Hj : Pas grave, je suis moi même très occupée Smile

Thécla regarde, silencieuse. Elle tente de comprimer le rire amer qui se tapit dans sa gorge, prêt à éclater. Mais qui se croyait-il, vraiment ?

Je connais leurs techniques, oui... Mais j'ai voulu fermer les yeux et croire qu'elle n'était pas comme eux. Mais si elle ne l'avait pas vu, je n'aurais jamais su que d'autres personnes peuvent lire les grimoires. Il est impératif que l'on mette des visages et des noms sur ces personnes, sans pour autant leur dire, cela va de soi... Mais bon, comme ce n'est pas moi qui décide, apparemment, je te laisse la charge de faire ce qui te semble le mieux.

Oui, apparemment, je ne suis pas apte à mettre du mien dans cette histoire !

Et tu prononces son nom ? Pourquoi ? Pour me montrer ta force ? Pour me montrer que tu n'as pas peur ? C'est bien. Très bien même... Mais sache juste que je ne me trompe pas en disant que tu ne pourras pas résister au Lord Noir... Car lui, pense avec sa tête, et pas avec ses pouvoirs !

Elle baissa la tête, lassée de cette discussion qui n'aboutirait jamais.

Mais j'apprécie ce que tu as fait. Sincèrement. Tu es surement plus apte que nous autres héritiers...

Elle sourit.

Et je suis sure que, comme moi, les autres voudront que tu sois le Gardien et que tu les entraines. Ceci dit, cela nous pose problème : Qui est le nouvel Héritier de Poufsouffle ?

Je peux le savoir. Très facilement... Mais comment convaincre Julian ?

Veux-tu savoir qui c'est ? Un sort et son image apparaitra devant tes yeux... Je n'ai pas pu faire ce rituel toute seule lorsque j'ai senti que Letis avait disparu... Car je ne voulais pas affoler Alex et que j'avais besoin de la force d'un autre Grimoire. Veux-tu que nous essayons, Julian ?

Thécla passa sous silence la dernière phrase de Julian... Après tout, si le Serdaigle ne voulait rien dire, c'était parce qu'il avait ses raisons.

Et que ces raisons font peur... N'est-ce pas ?

[HJ : très chouette ton nouvel avatar Wink

/HJ]

Savoir qui peut lire nos Grimoires n’est pas un objectif, Thécla. Le moins de personnes possible doit avoir accès à ces ouvrages dangereux. Et leur laisser le champ libre serait offrir les Livres à des mains couvertes de sang.

Julian se sentait épuisé. Epuisé de convaincre tout le monde. Epuisé de voir Thécla être si naïve.

J’appelle Voldemort par son nom, car c’est ainsi qu’il se nomme, ou se fait nommer. Ceux qui ne prononcent pas son nom le flattent, il se sent ainsi plus fort qu’il ne l’est. C’est de la manipulation.

Et Voldemort ne pense qu’avec son arrogance et sa fierté. Il a beau être intelligent et un excellent stratège, il n’est pas invincible. Je ne le prends pas à la légère, et je sais qu’il est, de très loin, notre pire ennemi, plus encore maintenant. Mais, de toute manière, je n’ai aucune raison de vouloir sa mort. Il sera assez intelligent pour comprendre que, si je meurs, le secret meurt avec moi. Et que si vous mourrez, il n’aura jamais les Grimoires.
Je ne parviendrais sans doute jamais à vous convaincre complètement, mais ma volonté n’est pas votre malheur. Je préfère porter seul le poids de ce risque.

Je vous entraînerais, plus rapidement et plus efficacement que n’importe quel professeur, sois-en assurée. Les quatre Héritiers pourront résister.

Julian n’y croyait pas… Il y avait donc une lumière au bout du tunnel ! Il venait d’obtenir, de façon presque certaine, l’aval de Thécla ! Pourrait-il enfin devenir le Gardien ?

Létis a disparu ? Mmmh… J’espère qu’elle va bien, et que ce n’est pas à son Grimoire qu’on en veut.

Julian observa Thécla. Un sort pour localiser les autres Héritiers ? Il aimerait bien connaître cela.
Et, avec suffisamment de chance, il pourrait lancer, plus tard, ce sortilège complètement seul.

Bon, d’accord. Il nous faudra bien savoir qui est ce Quatrième Compagnon. Par contre, est-ce que tu pourrais réciter la formule à haute voix ? J’aimerais la connaître moi aussi…

Il lui souri, semblant attribuer cette demande à la curiosité.

Que dois-je faire ?

Oublions donc le Seigneur des Ténèbres, c’est un sujet sensible pour une Serpentard à qui l’on a appris à avoir peur de ce nom depuis sa plus tendre enfance. C’est une question d’habitude, à présent.

Thécla soupira, très navrée pour Julian.

Vois-tu, moi, j’apprécie que tu veuilles porter ce fardeau. Seul. D’ailleurs, Alex est trop jeune et moi… Moi, je me connais, je suis trop…

Fragile. Angy ne voulait pas le dire, car ce mot la dégradait face à Julian. Elle était trop fière pour le lui avouer.

… disons que je ne suis pas aussi forte que toi. Quant au nouvel héritier, c’est un parfait inconnu, nous ne le connaissons donc pas encore et je doute que l’on puisse lui faire confiance aussi vite. Mais…

Thécla baissa la tête pour ne pas avoir à affronter le regard azur de Julian, éclairé seulement par les faibles rayons des étoiles qui filtraient à travers les branches.

Mais je voulais te dire que, de toute façon, nous serons là pour toi. Toujours. Cette histoire nous a… Pas unis mais juste énormément rapprochés, alors, oui, nos serons là pour toi, quoiqu’il arrive !

Thécla releva la tête et afficha un visage fermé, ce qui voulait dire – pour elle tout du moins – que la discussion était close.

Bien ! Maintenant, passons aux choses sérieuses !

Et un sourire éclaira son visage. Elle adorait faire de la magie, quelle que soit sa forme.

Ha avec moi pas de formule… Juste un poème et… du cœur !

Elle lui fit un clin d’œil et sortit son grimoire pour le mettre sur table. Julian déposa le sien juste à coté et Thécla sourit. Les deux petits animaux qui se baladaient sur la reliure furent, l’on aurait dit, contents de se trouver cote à cote. Pas de doute, Rowena Serdaigle était celle qui s’entendait le mieux avec Salazar Serpentad.

Angy fit apparaitre une sorte de grande bassine à pied et la remplit d’eau.

Faudra penser à la remettre en place… Emprunter des objets, je suis douée pour mais pour les rendre… C’est une autre histoire !

Elle posa ses mains sur les ouvrages, leva les yeux au ciel et se concentra :

Par la magie des grimoires
Et des étoiles du soir…
Que les eaux de ce calice
Fassent que mon vœu s’accomplisse
Et que le visage de mon alliée apparaisse
Sans autre image traitresse !

Et thécla passa sa main au dessus de l’eau en fermant les yeux. Puis, impatiente, elle se mit à genoux au dessus de sa « chaise » et attendit. Rien ne se passait et pendant les trente longues secondes que dura l’attente, elle crut même qu’elle avait échoué.

Et puis, ce qui devait arriver arriva : l’eau se mit à frémir, comme carressée par une brise légère. En vérité, un vent assez fort pour faire grincer les branches des arbres venait de se lever, faisant voleter les cheveux de Thécla et de Julian qui s’était penché à son tour. Et puis, l’eau se mit à tournoyer, de plus en plus vite, formant une sorte d’ondes à sa surface… Et enfin, s’arrêta, brusquement. Angy savait que c’était le moment ou le visage apparaitrait : aucun liquide ne s’arrêtait aussi brutalement, sans faire de vague. C’était physiquement impossible.

Ce que vit Thécla l’enchanta beaucoup : des yeux. Verts et magnifiquement envoutants. Un peu comme les siens… Puis, un petit nez et une petite frimousse ornée de sublimes cheveux d’or. La petite fille riait. La petite fille ? L’Héritiere de Poufsouffle était… Une petite fille ?

Mais non, l’héritiere, sa sœur, va apparaitre, c’est évident !

Tu parles, oui ! Tu as bien récité ta formule, tu le sais !

Je l’ai inventée, cette formule ! C’est peut-être… Une sorte d’effet indésirable ! Montrer l’Héritiere alors qu’elle n’a que… quoi ? 3/4 ans ?

Aucune image traitresse, tu l’as bien signalé !

A bout d'arguments, Thécla détacha ses yeux grands ouvert et ébahis de l’image de la petite inconnue – qui parlait à une sorte de peluche – et les planta dans ceux de Julian, à la recherche d’une quelconque aide, d’une quelconque explication.

C’est quoi ça ?

C’est une question à laquelle tu devrais pouvoir répondre, normalement, non ?

Je n’ai fait aucune erreur… Les rituels d’invocation n’ont pas de formule, c’est champ libre ! Il suffit juste de vouloir !

Julian n’enchérit pas. Les preuves de fidélité (ou tout du moins de soutien) de Thécla lui faisait chaud au cœur : il avait enfin obtenu un résultat, et un semblant de cohésion s’installait dans le groupe des Héritiers.
Deviendrait-il le porte-parole du groupe ? C’était en bonne voie. Un objectif de plus réalisé. Il représenterait les Héritiers, les protègerait et leur apprendrait à se défendre, tout en gardant cette ascendance qu’il avait eu tant de mal à obtenir.
Vous apprendre à vous défendre, certes. Vous apprendre à me combattre, jamais.

Car, même si Julian ne montrait alors qu’un sourire reconnaissant à la jeune et si acariâtre fille, un tout autre plan se préparait en lui.

Un poème et du cœur ?

Julian souleva un sourcil (mimique comique venant de lui) et essaya de comprendre. Un poème pouvait tout à fait faire office de formule, pourquoi le terme devait-il être littéraire ? Devait-elle inventer un poème à chaque incantation ? Il devrait demander plus de précision à ce sujet, mais il espérait que le sortilège se contenterait d’une prose bien tournée à l’avenir.

Il posa tout comme elle son lourd livre sur la table (avec deux grands « Vlan ! » correspondant à chaque ouvrage). L’Aigle bleu et le Serpent vert s’observaient, se saluaient. Ces Livres détenaient bien des secrets.

Lorsque le poème (plutôt joli, il fallait l’admettre) eut fini de retentir, il se pencha lui aussi sur la bassine. Il ne parvenait pas à déterminer : magie noire ou blanche ? Le rituel pouvait être des deux camps et utilisé de façons diverses…

Le sort fit sont œuvre, le vent tournait autour d’eux, comme charriant les images du Quatrième. Julian n’appréciait pas d’être entouré d’une magie qu’il ne contrôlait pas. Il se sentait démuni.

Le visage apparut. Des yeux verts. Il en connaissait beaucoup : Thécla, Eilane, et tant d’autres. Une peau blanche. Et un visage bien juvénile. Trop juvénile, se dit-il.
Julian ne comprenait pas. C’était l’héritière qui devrait être montrée, non ? Pas une gamine de 3 ans serrant un bête nounours !

Comment « c’est quoi ça » ? Où est l’Héritière de Poufsouffle ? Le rituel n’a pas fonctionné ?

Thécla semblait perdue. Il ne comprenait décidément pas ! Elle qui avait certifié la fiabilité de ce sort ! Il «était évident qu’elle avait fait une erreur.

Il va falloir m’expliquer, parce que je crains de ne pas tout saisir, là.

Je n'ai pas fait d'erreurs !

Cette affirmation qui sonnait comme une défense, comme un cri de révolte que présenterait un accusé devant son juge, était vraie. Elle n'avait pas fait d'erreur !

Maintenant, il va falloir expliquer !!

Angy monta sur la table pour être plus à l'aise et fixa la bassine tout en parlant.

Dans un rituel comme celui-ci, il suffit juste de penser à ce que l'on veut voir. Le "poème" sert juste à... canaliser cette pensée, pour que la magie ne déborde pas, qu'elle ne reflète pas ce que l'on pense mais ce que l'on veut voir ou faire.

Arf ! Il va me rendre folle !

Mon chant était clair et répond aux normes : J'implore les forces, je nomme le support et je fixe des limites, pas plus simple !

Ce petit baragouinage que - Angy s'en douterait si elle n'avait pas l'esprit ailleurs - Julian ne comprenait surement pas, était plus pour elle que pour lui... Mais elle avait raison. Pas d'erreurs possibles : ce petit bout de sorcière était l'héritière de Poufsouffle !

Peut-être que... Peut-être qu'elle a effacé son image !

Oui, c'est surement ça !

Animée par cette pseudo-trouvaille, Angy releva la tête vers Julian tellement vite qu'elle entendit son cou craquer. Elle étouffa un juron et développa son idée, à la demande du Serdaigle.

Certaines personnes, pour se protéger ou autre, effacent leur image de tout ce qui a attrait à eux.. Le Seigneur des Ténèbres a fait ça pour son ancien nom. Aujourd'hui, même si les plus aguerris prononcent son pseudonyme, rares sont ceux qui connaissent son véritable nom, celui sous lequel il est né. C'est peut-être le cas de notre héritiere !

Angy baissa la tête pour mieux apprécier la jolie frimousse qu'elle avait fait apparaitre.

Mais dans ce cas, nous aurions du avoir la dernière image qu'elle a laissée d'elle, juste avant que le sorte ne soit exécuté. Et une fillette de trois ans ne peut pas avoir fait ça ! Ca relève de la Haute Magie Ancienne ! De plus, ça ne marche pas si quelqu'un d'autre l'exécute sur elle... Là, je l'avoue, je ne comprend pas !

Elle releva de nouveau les yeux vers ceux de Julian, à la recherche d'une quelconque aide.

Aide-moi à comprendre, je te prie !

Son ton était suppliant : elle avait horreur de ne pas comprendre, de rester dans l'ignorance !

Une autre idée, plus saugrenue lui vint : Et si c'était vraiment elle, l'héritière d'Helga Poufsouffle ?

Non, ce serait... Un crime ! Quel fardeau cette petite fille aurait à porter !

C'est tout à fait vraisemblable, Thécla, tu le sais ! La magie des Grimoires leur est propres... Eux seuls décident, eux seuls savent. Et comme ce ne sont que des objets, ils ne font qu'obéir à leurs directives. Si cette fille est la quatrième , alors quelque soit son age, cette tache lui incombe !

Angy sortit sa baguette, en trempa la pointe dans l'eau commença à faire tournoyer le tout. Une dernière tentative ne ferait pas de mal, si ?

Ca, tu va reconnaitre, c'est plus dans ton bouquin !

Elle fit une moue à Julian et reporta son attention sur le calice. L'image de la quatrième héritière s'estompait tandis qu'on commençait à la voire bouger.

Hein, Pookie ? l'entendait-on dire.

Ce qu'elle est mignonne !

Revelio !

Je veux savoir le prénom de l'Héritiere actuelle d'Helga Poufsouffle ! Je veux savoir le prénom de l'Héritiere actuelle d'Helga Poufsouffle ! Je veux savoir le prénom de l'Héritiere actuelle d'Helga Poufsouffle !

Le resultat ne se fit pas attendre : Cassie ? Cassie ! Viens vite, c'est l'heure de manger ! fit une voix étrangement familière à Thécla... Elle avait quelque chose de magique, quelque chose de...

L'image disparut alors. Quand deux magies rivalisent, elles préfèrent s'estomper...

Ce n'est définitivement pas un canular, Julian ! Cette fille, à cet age là, est l'héritière de Poufsouffle !

Elle sourit, apparemment confuse.

Nous recherchons donc une petite fille nommée Cassie - serait-ce le diminutif de Cassandra ? - qui a trois ou quatre ans, avec un doudou qui répond au doux nom de Pookie.

Julian la regardait avec un air bizarre. Angy ne savait pas s'il se voulait perplexe ou menaçant...

Ecoute, Serdaigle, je ne comprend pas plus que toi ! Mais cette fille - enfin, cette enfant - est la personne la plus importante à nos yeux pour le moment ! Si tu as un autre moyen de le savoir, je suis partante pour l'exécuter avec toi... Mais je suis sure et certaine de ne pas me tromper.

Incroyable ! Comment est-ce possible ?

Angy espérait seulement que Julian la croirait. Elle n'avait pas fait d'erreur !

Son sourire s'élargit.

La convoquer sera facile... Dès que nous mettrons Alex au courant, nous réuniront les trois grimoires et attireront la petite Cassie vers nous.

Oui, trois grimoires... Ce sera suffisant !

D'une certaine manière, Angy était contente : Elle venait de mettre un prénom et un visage sur une personne de haute importance qui, probablement, l'ignorait elle-même. Mais peut-être venait-elle de déposer un lourd fardeau sur le dos de cette petite fille qui, haute comme trois pommes, ne devait surement rien connaitre à la vie.

Il faudra la protéger !

Hj : Voilà, j'ai mis en place ton nouveau moyen de pression, ('spece de sadique va ! tongue

). J'ai trouvé Julian trop gentil dans ton dernier post... Laisse-le comme ca (tout du moins, dans ce RP), il est légèrement plus agréable ! Razz

Miss Thécla grimpa sur la table de pierre brute.
Mais qu’est-ce que c’est que ce chantier ? Depuis quand on monte sur les tables d’invocation ?

Hum, hum. Un poème devrait être superflu, à ce niveau. S’il suffit de savoir se concentrer…

Mine mi-étonné mi-j’donne-mon-avis-t’en-fais-ce-que-t’en-veux.
Julian pensait que le poème était indispensable. S’il ne servait qu’à canaliser une volonté, alors il ne servait à rien. Il suffisait de savoir se concentrer et témoigner une maîtrise de son esprit.
Thécla avait déjà témoigné qu’elle n’en était pas le maître, et il n’allait pas la reprendre en exécutant lui-même le rituel, avec son regard méprisant qu’il aimait tant arborer. Il faudrait y mettre les façons.

Effacé son image ? Elle aurait brouillé les pistes ?

Il faut toujours tout compliqué. C’aurait été d’une simplicité enfantine, mais non. Il fallait absolument brouiller les pistes !
En même temps, il aurai fait pareil.

Bon. Mon Livre a encore de nombreux secrets et je n’y pas encore lu un tel… rituel. Ca ressemble plus à du bricolage magique, selon moi. Cette fillette est dans l’eau de la vasque ; cela ne signifie pas pour autant qu’elle existe sous cette forme. Ton sort m’a l’air d’être des plus bancals –le sort en lui-même, pas la façon dont tu l’as lancé. Il se pourrait qu’il ne soit pas assez fiable. Il faudra trouver autre chose à l’avenir.

Elle recommença, usant cette fois-ci d’un sortilège. Bien plus convaincant. Le miroir liquide parla. Et en plus, ça parle. Ca peut afficher un plan ? Cela serait plus pratique.

L’image resta la même. Devait-il en avoir confiance ? Le Grimoire pourrait sans doute lui donner une réponse, lui donner un autre moyen, plus rapide, plus sûr. Plus intuitif.
Thécla en semblait persuadée. C’était elle. Deux garçons, deux filles, youhou, les couples de l’année.
Ils essayeraient du côté de la petite. Qu’avaient-ils à perdre ?
A part la vie et du temps, rien.

Il entendit une voix. Une voix qui appelait la petite gamine. La voix était clairement distinguable, malgré la distance qui séparaient les deux duos et les bruits de la forêt…
Rien n’était simple, en ce moment.
Le sort disparut. Et aucune autre tentative ne serait possible avant un moment. Cette voix était suffisamment dure pour rompre un sortilège. Et le vieux serait sur ses gardes.

Cassie, quatre ans, avec un nounours nommé Pookie. Tu crois réellement que nous avons suffisamment d’informations ?

Le ton était plus sceptique que critique. Ils n’avaient rien. Elle n’avait rien, plutôt.
Elle ne semblait pas avoir reconnu la voix de Pinine. Il avait quand même un timbre facile à identifier ! Mais ce n’était rien. Il valait mieux garder cette information. Elle pourrait être utile. Contacter le vieux sorcier. Exercer une certaine pression sur la gamine.

Il se leva. Le lieu pourrait retourner à son état sauvage, il ne reviendrait pas avant un moment.

Londres. Elle doit être à Londres. Le Pinine est un gars du voyage. Il préférera rester dans le brouhaha populaire, pour contraster avec la solitude. Les ermites aiment être malmenés par le peuple de temps en temps.

Bon. C’est bien notre seule piste. Nous allons enfin pouvoir nous organiser, comme un vrai groupe. Si elle est réellement l’Héritière de Poufsouffle depuis peu, sa vie est en danger.

Julian sortit précipitamment un morceau de parchemin de sa poche. Situation urgente, qu’il voulait régler aujourd’hui même. Il pointa sa baguette sur le papier, où un « J » suivit d’un « 2 » s’inscrivirent d’une encre bleue inexistante.
Un autre coup de baguette et le papier disparut dans un petit éclair blanc. Il ne réapparaîtrait qu’à plusieurs centaines de kilomètres de là, sous le comptoir d’Archie Crystoll, qui paniquerait en voyant qu’il n’avait que deux minutes pour vider son bar.

Je vais contacter Alex d’ici quelques minutes, lui disant de te rejoindre ici. Je reviendrais vous chercher dans une demie-heure et nous partirons. Tâchez de bien mettre au point votre méthode pour trouver la Quatrième Héritière avec une précision chirurgicale. J’espère qu’à nous trois, nous arriverons à inhiber pendant quelques minutes les sorts de Poudlard, afin que vous puissiez sortir.
Nous irons à l’Allée des Embrumes. J’y ai des quartiers privés. Ce ne sera pas bien pratique d’y entrer par la grande porte, mais nous y sommes contraints. Nous y serons à a fois en sécurité et à l’abri des regards ennemis.

Là-bas, nous aurons tout le loisir de l’amener à nous. De réfléchir à ce que nous devrons faire.
Tu as bien tout retenu ? Tu attends ici avec Alex pendant une demie-heure. Le temps que je prépare votre voyage.
J’espère que tu sais te servir d’un balai ? Pour voler je veux dire ? demanda-t-il sur un ton de défi.

Julian l’observa, comme sondant les méandres de la volonté de la jeune fille. Elle avait déjà témoigné une certaine bêtise, il voulait pouvoir lui accorder une certaine confiance. L’arrivée de cette petite était suffisamment perturbatrice et imprévue ; il n’avait pas besoin d’une Héritière rebellée.

Pfff ! Arrête de te croire supérieur parce que tu as soit-disant le bon grimoire ! Il existe beaucoup de formes de magies que tu ne connais pas, alors, ne critique pas sans savoir !

Re-soupir. Thécla était lassée par cet énergumène qui se prétendait chef. Elle aimait bien Julian - Apres tout, il était un peu Serpentard tout comme elle ! - mais parfois, il avait le don de l'enerver ! Et Angy etait prête à parier qu'elle n'était pas la seule !

Et... OUI, Mônsieur je-sais-tout, je sais voler !

Ne faisait-elle pas partie de l'équipe de Quidditch de Serpentard ?

Thécla préfera retenir cette remarque au fond de sa gorge. Julian Effeday n'était qu'un idiot qui ne regardait pas plus loin que le bout de sa baguette ! Et encore... C'était énorme venant de sa part de faire le trajet visuel nez/bout-de-baguette !!

Je réfléchis, contrairement à ce que tu peux bien penser, grommela-t-elle dès qu'il fut parti.

Mais Thécla était déjà ailleurs : Assise sur sa table, elle réfléchissait. Comment avait-elle trouvé Julian ? En utilisant la force des Grimoires. Et c'est ce qu'elle ferait ce soir, pour retrouver Cassie. Elle avait juste besoin d'Alex, de Julian. Enfin, de leurs grimoires ! Elle se demandait si la quatrième Héritière était vraiment une enfant de quatre ans ? Ce serait horrible !

Bref... Va falloir refaire mon truc de localisation, mais comment attirer Cassie ?

Un rituel aimant ?

Tu dis n'importe quoi, c'est une gamine !

Un accio ?

Thécla ! C'est une GAMINE !

Ok ok... Bah alors quoi ?

Il y'a ce que l'on appelle un dérivé de Transplanage...

Tu sais que j'adore quand tu imagines ?

Oui, je sais... Allez, hop ! Au boulot !

Thécla sortit son grimoire de son sac et le posa sur ses genoux. Puis, avec un sourire satisfait, elle chercha une petite fiole violette. Dedans, il y avait la plus belle de toutes les potions qu'elle avait préparées. Oui, et ce soir, elle allait l'utiliser une nouvelle fois !

Invité

Ici pour lire ce qu'il se passe avant…

Lumos ! avait-il donc murmuré en pénétrant d’un pas vif dans la Forêt.

Les sens aux aguets, il avançait, inquiet et attentif. Un bruissement le fit sursauter. Il leva sa baguette pour découvrir la source de ce bruit. Une simple chauve-souris. Alexandre avança encore, se frayant un chemin parmi les branchages, les feuilles mortes et les racines. Soudain, quelque chose attira son attention. C’était très vague et cela disparaissait par moment mais il sentait quelque chose… De la magie. Thécla ne devait pas être très loin. Plus il avançait, plus cette sensation s’intensifiait, jusqu’à devenir imposante dans l’esprit du jeune Héritier. Il avait dépassé depuis longtemps l’orée de la Forêt et s’aventurait à présent en plein centre de l’espace sylvestre. Une lueur. Emise par une baguette. Alexandre marcha plus vite, jusqu’à arriver à une petite clairière où se trouvaient un table en pierre, des chaises dans le même matériau, une bassine, et une jeune femme. Assise en tailleur sur la table, elle se massait les tempes en murmurant des paroles incompréhensibles. Lorsqu’elle s’aperçut de la présence de son ami, elle sursauta !

Thécla. Ce n’est que moi. J’ai reçu un message de Julian. Est-ce que tu vas bien ?

Leurs mains se retrouvèrent instinctivement, comme la dernière fois au Lac. Ils devaient se soutenir pour survivre. Alex s’assit aux côtés d’Angy et demanda :

Il m’a dit que vous l’aviez trouvée, l’Héritière de Poufsouffle. Comment avez-vous fait ? Explique-moi tout !

Tandis que la jolie Serpentard entreprenait la tâche de raconter brièvement et de manière assez confuse ce qu’il s’était passé depuis le début de la soirée, Alex desserrait un peu sa cape, ouvrait son sac et en sortait le majestueux Grimoire. L’Ouvrage était volumineux. Reliure et couvertures étaient faites de cuir d’un rouge très sombre. Sur la reliure se baladait un majestueux Lion doré, qui semblait se réveiller, ayant senti la présence d’un de ses semblables dans les environs. Au centre de la première de couverture se tenait un rubis, ovale, dont les reflets écarlates éblouissaient les deux élèves. L’Héritier jeta plusieurs regards alentours. A part quelques bêtes, il n’y avait personne.

Tu as le tien ? questionna-t-il une fois qu’elle eut fini d’expliquer.

Bon… Si j’ai bien compris vous avez trouvé l’Héritière mais nous devons chercher un moyen pour l’attirer jusqu’à nous…

Plusieurs idées heurtèrent violemment l’esprit du jeune homme. La première, il l’exprima à voix haute.

Est-ce que tu te souviens de la manière dont nous avions Létis ? La Magie de nos Grimoires conjuguée à une de tes formules nous avait permis de la trouver… Pour convoquer la nouvelle Héritière, nous devrons puiser à nouveau dans la Magie de nos Grimoires. Même Julian. Nous pourrions la convoquer… J’ai ma petite idée mais je ne saurais pas appliquer, Angy… C’est toi, la pro des Rituels !

Son regard se perdait dans le vague des feuilles mortes à leur pied. Quel autre moyen y avait-il ? Ils n’allaient tout de même pas arpenter les rues de Londres en criant le nom de l’Héritière de Poufsouffle.

Si tu as une meilleure idée… murmura-t-il, dubitatif.

Un bruit. Les sens aux aguets, Thécla essaya de déterminer ce que c'était... Non, pas de magie détectable. Ce devait être un animal... Elle leva les yeux au ciel et sut qu'elle avait raison : Une chauve-souris déchira le Ciel de son battement d'aile apeuré. Oui, ce pauvre petit animal avait la frousse. Comment Angy le savait ? Elle n'en savait rien, elle-même ! Mais elle retomba dans ses réflexions, ne prenant pas la peine de se demander ce qui avait fait peur à la chauve-souris. Il y avait tellement de magie dans ce lieu crée par Julian que toute créature bestiale fuirait ce sanctuaire, ne serait-ce que par peur.

C'est lorsqu'elle sombra au plus profond de sa méditation sur le rituel qu'elle allait être amenée à exécuter plus tard, que quelqu'un en profita pour apparaitre devant elle.

Angy poussa un cri de frayeur et se releva, baguette à la main, prête à lance le premier sort qui lui passerait par la tête.

Le lumos qui éclairait l'extrémité de son item magique lui révéla Alex. Oui, c'était son Alex. Le jeune homme essaya de l'apaiser, de la rassurer. Mais Angy voyait bien que lui-même était alarmé, même si elle se sentait incapable de dire si c'était dû à la lumière tamisée de sa baguette qui déformait ses traits, ou à cette odeur singulière qu'avait prise son aura. Quoiqu'il en soit, ils n'avaient pas le temps, et elle devait lui expliquer... Tout, maintenant, tout de suite.

Oh ! C'est toi, Alex !

Leurs doigts se rejoignirent, comme ce fut le cas de leur dernière rencontre au parc et aussitôt le coeur de Thécla arrêta de battre à la chamade. Aux cotés de son meilleur ami, elle se sentait la force d'un lion, la dangerosité d'un serpent...

Explique-moi tout !

La demande claqua dans la nuit comme le son d'un fouet qui réveilla Angy. Oui, elle se devait de mettre Alex au courant... Mais comment lui dire que l'Héritière de Poufsouffle était une... Gamine ?

Eh bien, j'ai exécuté un rituel assez archaïque mais on a réussi à trouver l'image de l'Héritière. C'est quelqu'un de très spécial... Rien à avoir avec Letis ! Malgré son... jeune age... sa taille, on peut dire qu'elle renferme un pouvoir extraordinaire ! Elle s'appelle Cassie.

Elle jugea utile d'ajouter que... Son doudou se prenommait Pookie !

Et ce serait tout... Alex penserait surement qu'elle plaisante. Oui, probablement ! Qui irait imaginer que le quatrième pilier de ces grimoires était une petite fille qui savait à peine former des phrases complètes ?

Tu as le tien ?

Oui, le voilà !

Angy présenta son ouvrage à Alex afin qu'il le tienne dans ses bras. Elle voulait quand à elle organiser ses fioles de potions afin d'être sure qu'elle ne manquait de rien.

Effectivement, nous devons chercher un moyen de l'attirer. Julian m'a dit qu'il nous emmènerait à Londres, ce soir. Et là-bas, nous l'amènerons à nous... Il nous faudra, comme tu dis, la localiser grâce à nos deux grimoires. Mais pour l'amener à nous - car elle peut être n'importe ou ! - j'ai une autre idée...

Angy se tut, elle n'aurait pas le temps d'en parler à Alex.

Il faut juste que tu saches que je compte sur toi plus que tout autre moment, ce soir ! Sans toi, je n'arriverai pas à ramener Cassie auprès de nous... Mais ne t'en fais pas, je vais te donner quelque chose pour t'aider...

La Serpentard lui sourit. C'est ce moment là que Julian choisit pour apparaitre de nouveau, l'air encore plus renfrogné que tout à l'heure...

Alex, voici le nouveau Julian ! Impressionnant changement, non ?

Elle sourit d'un air dubitatif et se tourna vers le nouveau venu.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Tu as nos balais ?

Julian n’avait pu transplaner dans l’enceinte même de Poudlard.
Il lui avait fallu apparaître quelques centaines de mètres plus loin, toujours dans la Foret, mais néanmoins hors de l’école afin de ne pas être retenu par ces stupides barrières magiques. Le reste du chemin, il le ferait à pied. Il avait été élève, il ne l’était plus depuis peu (et toujours en toute illégalité) il connaissait tous les secrets permettant de s’échapper de cette école. Et d’y entrer.

Après quelques minutes à parcourir les terres boisées, sa baguette allumée devant lui, il arriva enfin près de la stèle. Thécla était toujours là, une bonne nouvelle. Alex était là avec tout ce qu’il lui avait demandé, deux bonnes nouvelles.

Pas de balais. Il nous faudrait trois heures pour atteindre Londres, dit-il sans ralentir sa marche. On va utiliser une cheminée de l’école, continua-t-il en leur passant devant, élevant la voix à mesure qu’il s’éloignait. Celle d’un professeur, je pense. Restez discrets ! Nous devons être arrivés d’ici un quart d’heure.

Julian reprit le chemin inverse emprunté plus tôt par Alex, encore plus tôt par Thécla. Il se fraya un chemin parmi les arbres. Direction Poudlard.
Il leur faudrait trouver une cheminée non-surveillée. Puis de se rendre au 7 Allée des Embrumes.
Et de faire enfin ce qu’il entendait avec impatience depuis des mois.

[HJ : Je vous laisse conclure par un message chacun Wink

Ensuite je verrouille.

Suite du RP ici : Appel, Réunion et Fidelitas. /HJ]

Celle d'un professeur ? Julian, je t'avais dit que tu étais genial ?

Elle adressa un regard ravi à Alex.

J'adore l'action, pas toi ?

Elle sourit malicieusement à son meilleur ami, rangea les fioles et le livre dans son sac avant de prendre Goldy par le bras et de l'entrainer derrière elle.

Mais ou vas-t-on ? chuchota-t-elle. Londres, d'accord mais ou exactement ?

Angy soupira : Elle savait que le Serdaigle ne lui répondrait pas...

Invité

Un doudou ?

Elle doit être encore plus jeune que je ne le pense.

Abasourdi par cette annonce, Alexandre cligna des yeux quelques secondes, hébété. C’était… incroyable ! Une fillette. Comment pouvait-on accabler une petite fille d’un tel fardeau alors que des adolescents le vivaient mal, par moment ? Ces Grimoires étaient très puissants, ils étaient plus qu’utiles, mais ils étaient pesants. Les Héritiers ne faisaient confiance à personne, ils se retrouvaient avec très peu d’amis. Comment Cassie réagirait-elle… ? Ce fut sceptique, qu’Alex suivit du regard Thécla qui sortait de son sac l’élégant Grimoire de Salazar Serpentard. Elle aussi avait une idée, elle semblait sûre d’elle.

Informe-moi avant d’en faire part à Julian, que je puisse t’aider…

Ils échangèrent un regard empli d’une gravité peu commune. Des bruits de pas se firent entendre alors. C’était Julian. Pas vraiment changé depuis le Bal, sinon plus effrayant du haut de son mètre quatre-vingt.

Nous nous sommes déjà vus depuis son retour.

Puis se tournant vers le Serdaigle, il le salua.

Bonsoir, Julian…

Ce dernier semblait les toiser d’abord puis avancer sans leur prêt grande attention, les devançant sans attendre ni l’un ni l’autre. Le jeune Goldy rendit son Livre à Thécla et remit le sien dans son sac à bandoulière avant de resserrer sa cape autour de son corps tremblant au rythme de la brise qui se levait dans la Forêt.

Ils rebroussèrent chemin pour se diriger vers le Château, les trois baguettes allumées le temps de leur traversée des Bois. Angy, vraisemblablement excitée, questionnait son jeune ami. Son dernier répondit, la mine sombre.

En temps normal si, mais je crois que c’est plus que de l’action qui nous attend, Angy…

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