Premiers contacts [PV Eilane]

Le vent était glacé, ce soit-là. Dix-neuf heures, le soleil se couchait, les commerces se vidaient. La brume se levait peu à peu, enveloppant les âmes flegmatiques des vielles sorcières et des mages courbés par la besogne.
Tout n’était que lenteur.
Un seul être se déplaçait avec vitesse, pressé de se rendre au lieu de rendez-vous. Il sentit son cœur battre encore plus vite que ses pas sur le sol pavé.
Il souriait.

Julian.
Un nom banal. Un nom que tout le monde pourrait porter, pourvu que cette personne soit dotée des appendices masculins réglementaires.
Un nom commun, insignifiant.
Julian en était venu à détester ce nom. Il n’inspirait rien. Aucun homme politique charismatique ne portait ce nom. Aucun compositeur talentueux. Aucun écrivain digne de porter une plume ne s’appelait Julian.
« Julian » était banal. Une ombre que l’œil ignore, que l’âme rejette.
Il avait changé cela. Ou du moins allait le faire. Julian n’était plus une ombre. Il brillait, à présent. A la face du monde.

En arpentant les sinistres rues de l’Allée des Embrumes, il sentait son cœur battre à vtesse croissante dans sa poitrine. Un mois d’exil. Trente jours loin de Londres, de Poudlard. Une éternité, emplie de connaissances, de découvertes, et de perfectionnements. Le temps de parfaire ce qu’il était et devait être.
Il s’engouffra sur la droite, entrant dans une ruelle encore plus sombre que la première. Les étalages étaient rentrés depuis peu, et les commerçants s’apprêtaient à terminer une journée qui n’avait pas dû être généreuse en Gallions. Il marcha, ignorant les sorciers affairés, droit devant.
Il avait quitté bien vite Poudlard. Il en était venu à regretter de ne pas avoir signalé son absence, même si elle avait eu un côté plus existant. Mais il avait disparu comme une ombre. Emportant avec lui le Grimoire et sa baguette pour tout bagage. Et la lettre.

« Je t’ai enfin retrouvé »

Julian était vêtu comme une ombre, et glissait tel un spectre. Un bleu sombre colorait sa longue robe de belle facture, bleu plus sombre encore que les robes qu’il avait porté avant son voyage, une robe à la frontière de la nuit. Elle était ouverte sur le devant, laissant libre place à ses jambes, qui faisaient battre les pans du vêtement sur les cotés.
Ses cheveux avaient encore plus poussé, cachant ses yeux devenus bordeaux, gagnant au fur et à mesure de son élévation des teintes rouges. Il avait aussi grandi, et dépassait à présent le mètre quatre-vingt dix, dominant ainsi la plupart des êtres humains.
Encore une évolution. Le corps avait suivit l’âme.
Les pans de son vêtement battaient la mesure de ses pas, rapides et silencieux. Julian avançait, connaissant son chemin, le visage impassible, fixant l’horizon indéterminable.
Il faisait nuit, Julian se confondait avec les ténèbres, et personne ne semblait décidé à le regarder. Les passants, sorciers et sorcières à l’œil vitreux, l’ignoraient simplement. Il détestait cette inactivité et serra les machines imperceptiblement. L’ignorer. La plus grande erreur qu’ils pourraient faire.

Julian.
Julian revenait avec bien plus.
L’Occlumencie, tout d’abord. Il avait appris à l’utiliser à la perfection. Son professeur avait donné de bonnes leçons. Toute tentative d’intrusion était désormais impossible. Qui pourrait résister à la barrière de diamant ? Personne, sinon quelques rares élus, qui ne l’attaqueraient jamais ouvertement.
Des actes de magie nouveaux aussi. Le livre avait été une grande source d’impression, se transformant de Grimoire à Bible.
De nouveaux idéaux, de nouvelles convictions.
Il revenait, sur un trône d’ivoire, pour enfin arracher sa place. Celle qu’il languissait d’attendre, mais qu’il ne pouvait espérer plus longuement. Il avait fait des choix pendant son absence.
Tout se passait à la perfection. Les évènements tournaient toujours en sa faveur. Les pions se sacrifiaient, les fous mourraient, et le roi avançait, s’imaginait-il. Il avait décidé d’accélérer l’allure. C’était trop long pour lui. Il allait avoir 18 ans dans six mois, il se devait d’accomplir ses propres promesses. Il revenait, plus décidé, plus fort.

Il revenait en tant qu’Héritier de Serdaigle, Héritier de Poudlard. Il acceptait parfaitement ce statut, et le revendiquait à présent. Il ne comptait pas se cacher. Il voulait exploser à la face du monde son pouvoir. Ce pouvoir grandissant, que tant de gens avaient ignoré.

Vos erreurs vous coûteront chers, misérables aveugles.

Il se rapprochait. Plus que quelques dizaines de mètres. Il n’aurait alors qu’à attendre la jeune femme.

Le plan était en marche. Les inconnues restaient nombreuses. Allait-il devoir user de force, d’intimidation, de torture ? Cela avait déjà été fait auparavant, pourquoi pas lui ? Il n’aimait pas ces méthodes, mais il devrait convaincre, et on ne convainc les gens qu’en leur faisant peur, avait dit un jour un dictateur quelconque.
La peur, il saurait l’inculquer.
Les éléments serraient bientôt liés.

Eric. Xandrin. Les Grimoires. Alex, Thécla, et Létis, s’ils ne commettaient pas l’erreur de le rebouter. Voldemort. Eliane, peut-être. Elle avait tenu une place privilégiée dans ses projets. Une belle femme, au tempérament fort, qu’il avait su apprécier et qui promettait de grandes choses. Un reflet au féminin, un miroir que Julian n’avait pu trouver ailleurs (et sûrement pas en Jane).
Futur bras droit ? Peut-être, mais inutile de se précipiter. Ce n’était qu’un rendez-vous de courtoisie. Son premier courrier lui avait été adressé. Elle devait le rejoindre bientôt.
Les plans avaient beau être préparés, la moindre sottise risquait d’entraîner le monde sur une pente savonneuse.

Julian s’engagea dans une ruelle plus étroite, plus brumeuse. Le croissant de la lune apparaissait entre les nappes de brouillard, argentant les lieux. Julian avançait, les yeux cachés par sa tignasse noire, le visage impassible.
Il sourit plus largement. Il reconnaissait le lieu, bien qu’il ne fut jamais venu.
Il poussa la porte d’un petit bar qui ne réunissait que des habitués, habitués encore plus nombreux qu’il était tard et qu’il faisait froid. L’endroit était miteux. Délabré. Indigne de sa présence. Il honorait l’établissement de sa présence. Mais il aurait l’avantage d’être discret.

« Qu’j’peux faire pour vous ? » marmonna le patron en l’observant d’un œil noir.

Il n’y avait que deux clients au comptoir, chacun avec un verre d’alcool fort, et la présence de Julian semblait les étonner. Les visiteurs devaient se faire rares à cette heure-ci.

-Sortez tous, et ne revenez que dans une heure, messieurs, dit simplement Julian, se doutant de la réponse qui l’attendait.

La voix de Julian, ayant gagné quelques octaves, avait plus de prestance que celle d’antan. Sur le pas de la porte, il resta immobile, attendant une réaction. Peut-être n’aurait-il pas besoin de les soudoyer.
Un grand rire rauque confirma ses suppositions.

« AH AH AH !!! Ouais, j’vais laisser mon commerce aux mains d’un inconnu pendant une heure, ah ! ah ! Allez donc vous faire voir, m’sieur. »

Julian s’approcha, la mine figée, mais un sourire perçait néanmoins. Il s’attendait à une telle réponse. Il avançait lentement, mesurant ses pas, ne produisant aucun son. Ses yeux restaient figé sur le tenancier. Les deux clients se reculèrent pour le laisser passer, sans le quitter des yeux.
Julian sortit sa baguette(ce qui causa un mouvement défensif de la part du barman), l’agita devant lui et une caisse de la taille d’une malle apparu sur le comptoir, lourde et poussiéreuse.
Le barman, surprit, répondit à l’ordre silencieux de Julian et l’ouvrit, observa à l’intérieur puis il écarquilla des yeux ronds.

« C’est… c’est des vrais ? »

Julian ne bougea pas. Comme s’il pouvait faire du trafic de faux œufs de chimères.

« Ca vaut une petite fortune ! » s’écria un client, pensant sans doute que Julian ne mesurait pas la valeur d’un tel butin.
Le même client tenta subtilement de récupérer un œuf sans que personne ne le remarque, ce qui lui valu une baffe de la part du tenancier.

-En tout cas, cela vaut bien assez pour que vous quittiez les lieux sur le champ, et ne parliez à personne de notre petite transaction, chuchota Julian à l’attention du propriétaire. Ne restez pas dans les environs, ne parlez à cela à personne, d’accord ? Il se pourrait que je revienne faire affaire avec vous, et ce serait idiot de vous priver de mes prochaines donations, non ?

Julian l’observa avec un sourire entendu. Le patron regarda une dernière fois la malle remplie d’une dizaine d’œufs et se décida : contournant le bar, il la rangea dans l’arrière-boutique, fit signe aux deux clients de sortir (« et au trot ! ») et se dirigea vers la sortie.

Julian l’interpella avant qu’il ne referme la porte.

-Autre chose. Avec l’argent que cela vous rapportera, tâchez d’arranger les lieux. Ce n’est pas approprié à mes visites.

Le serveur observa Julian avec des yeux ronds, ne saisissant sans doute pas la remarque, puis sortit. Le barman se dirigea vers l’allée principale, attendant la fin de l’heure promise.
Il n’avait jamais vu cet homme. Il le reverrait sans doute. Bizarre. Il faudra alors qu’il lui demande son nom, tiens.
Pas très joyeux, mais blindé d’argent, voilà un ami à se faire.

Julian s’installa à une table délabrée, située loin de l’entrée, et attendit qu’Eilane arrive.
La salle faisait à peu de chose près dix mètres sur dix. Les murs étaient fait d’un ciment bru finalisé à la moisissure. Seules une demi-douzaine de bougies éclairaient insuffisamment les lieux, plongeant la salle dans une semie-obscurité.

Il posa les mains sur la table rêche, et ses yeux se figèrent à mesure que ses pensées s’évanouissaient.
Elle ne pourrait se tromper de lieu.
A l’extérieur, la porte avait été frappée d’un « J » bleu nuit.

La lueur avait disparu en un éclair. Aussi Julian ne s’y attarda pas. Il était curieux de savoir ce qu’était cet objet, qu’Eilane considérait peut-être comme un gri-gri, un porte-bonheur, car Julian l’avait presque toujours vue avec, et principalement dans les moments en tête-à-tête, tout comme en cet instant. Mais ce n’était pas une priorité. Tout une plus un intéressant point de la personnalité de la jeune femme. Un besoin de sécurité ?

Et bien, je connais une chouette qui ne va pas être contente d’avoir fait si peu d’effet. Elle qui pensait semer la terreur à Londres !

Julian lui sourit, en l’observant s’installer. Elle n’avait rien perdu en grâce (ni en malice). Ce sentiment de familiarité et d’aise qu’il avait connu en sa compagnie l’assaillait à nouveau. Il aurait tendance à baisser sa garde, il le savait. Non, rester vigilant, surtout. Une erreur serait irréparable.

Désirez-vous un rafraîchissement, Miss Snake ?

Julian prit sa baguette dans une poche intérieure, située au niveau du torse, tout en fixant Eilane d’un regard sombre et courtois (qui changeait grandement de son regard froid d’autrefois). Lorsqu’il referma la main sur sa baguette, il sourit. Là encore, une nouveauté.

La baguette de Julian avait changé, elle aussi. Le Chêne était toujours là (et le serait toujours, ne serait-ce que pour l’aspect symbolique) mais Julian avait réussi à lier du Saule au bois des Celtes, les fusionnant dans une nouvelle sorte de bois magique : un travail de nombreuses heures, qui avait requis nombre de sortilèges pour conserver la cohésion de la baguette et de sueur. A présent, sa baguette était la seule, à priori, à être formée de deux bois : le Chêne et le Saule. Réussite et Détermination.
Julian y voyait là les deux passages de sa vie : l’ancien Julian, celui qui rêvait, et le nouveau, celui qui agit. Sa baguette devait refléter son âme.
L’élément magique n’avait pas changé, mais il avait été complété par de la poudre de Diamant, évidemment. Là encore, l’aspect symbolique était primordial.
La baguette était aussi légèrement plus grande. Elle faisait à présent 28 cm. Bref, pas de changements flagrants à l’œil nu, mais Julian y voyait là une adaptabilité rassurante : il avait changé, et sa baguette en même temps que lui.

Je crois que je ferais mieux de nous fournir. Notre hôte n’a sûrement que des boissons défraîchies ou des alcools suffisamment concentrés pour faire fondre une écaille de Dragon.

Si Eilane avait été déçue par la réponse évasif de son compagnon, elle n'en laissa rien paraître sur son doux visage. Ses yeux ambrés conservaient leur regard malicieux et rien d'autre que son calme n'était perceptible.
Julian ne lui apporterai pas si facilement les renseignements qu'elle désirait obtenir sur un plateau. Il lui faudrait ruser, ou revenir bredouille ! Elle se contenta donc de répliquer un pensif :

Je vois...

Puis elle ajouta comme si elle se parlait à elle-même, mais volontairement assez haut pour que Julian l'entende :

J'imagine que tout vilain petit canard s'estime chanceux de devenir cygne un jour...

Plus tard, lorsque le jeune homme se mit à énumérer les boissons qu'il pouvait offrir à la semi-Vélane, elle fronça les sourcils et fit la moue devant l'une de ses propositions. Il n'y avait rien de moins romantique que de manger une soupe !

Tout avait pourtant si bien commencé Mr Effeday, s'exclama-t-elle, toujours ce petit sourire amusé aux lèvres, comme si elle feintait d'être choquée. De la soupe ?! Tout de même. J'avais imaginé que vous auriez trouvé quelque chose d'un peu plus subtil à m'offrir !

Heureusement Julian ne s'attarda pas sur cette proposition. Et ce qu'il annonça ensuite intrigua nettement plus la semi-Vélane.

De part le monde ? Auriez-vous fait le tour de nombreuses contrées durant votre absence ?

Sans attendre de réponse, elle ajouta :

Je ne voudrais tout de même pas trahir mon pays d'origine en me faisant offrir quelque chose d'inapproprié à la situation, aussi prendrais-je volontiers une coupe de Champagne français. J'ai une préférence pour le "Charles D'Arragon", si vous pouvez me trouver cela, bien entendu !

Julian savait maintenant que les termes d’Eilane étaient bien choisis, et loin d’être anodins. Il ne savait pas encore si ces mots étaient volontairement flatteurs (ce qui cachait sans doute une tentative habile mais flagrante de révélations de confidences et autres secrets) soit elle était naturellement encenseuse, il n’aurait pas à s’inquiéter de ses intentions.
Mais, qu’elle le flatte volontairement ou pas, il devait rester vigilant. La question de la sublimation du canard était sans doute un piège, il se contenta d’un : « En effet. » sans conviction.

Je vous offre ce que j’ai, Miss Snake. Le voyage vous aurait peut-être mis en appétit, qu’en sais-je ? En tout cas, je suis content que vous n’en commandiez pas ; ce serait terrible d’entendre nos borognymes affamés tout au long de notre entretien.

Le tour de nombreuses contrées… Qu’imaginez-vous ? Qu’en un mois, j’ai eu le temps de visiter tous les continents ? Même le plus puissant des Mages en serait bien incapable ! Et je n’aurais guère le temps de visiter le monde…

Julian ne répondait de nouveau à la question que par une pirouette. Les questions étaient légitimes, mais bien trop évasives. Il pourrait en dire plus que nécessaire, et tant que l’interrogatoire ne serrait pas ciblé, on ne pourrait attendre aucune réponse constructive de sa part.

Champagne français. Un hasard ?

Vous êtes donc originaire de France, Miss Snake ? J’aurais juré que vous étiez à cent pour cent britannique… Beaucoup de secrets vous voilent encore.

Du Charles d’Arragon… Il en avait goûté, une fois.
Durant son voyage, son hôte lui avait fait goûter de nombreux aliments du territoire français, car cette personne n’avait pas la chance de pouvoir savourer les repas du terroir. Le vin y compris. Julian devait faire réapparaître tout ce qu’il consommait, aussi avait-il eu un vague souvenir de la bouteille et de son contenu.
Il fit un léger mouvement de poignet et la bouteille apparut sur la table, bientôt suivit de deux verres à pied en cristal (tant qu’à faire, autant avoir des récipients adaptés) et d’un plateau en argent.

A des centaines de kilomètres de là, une bouteille disparaissait immédiatement de sa cave.

Sa baguette fit un mouvement plus abrupt pour déboucher la bouteille glacée par des semaines d’attente souterraine. Le bouchon s’envola loin d’eux et disparut dans la pénombre. Julian rangea l’instrument magique dans sa poche, souleva la lourde bouteille et versa le liquide doré et pétillant dans un verre –le plus proche de celui de Miss Snake, celui qui lui semblait donc destiné, question de galanterie- puis dans le sien. La mousse crépitait à mesure que les coupes étaient remplies.
La présence d’un alcool français dans un lieu aussi sordide était singulière.
Il leva son verre et sourit à la jeune femme.

A votre santé, madame Snake, dit-il dans la langue de Molière.

[HJ : Je soulignerais tout ce qui sera en dit en français, por éviter de mélanger les deux langues /HJ]

Evoquer la nostalgie de la France n’avait, en vérité, aucune incidence sur Julian. A vrai dire, on ne pouvait pas parler de nostalgie. Julian y était allé récemment.
Aussi ne s’attarda-t-il pas à comparer Nord et Sud. Aucune comparaison n’était à faire, seulement constater quelques similitudes.
On ne peut mettre à pied d’égalité une région tournée vers les Celtes et autres Nordiques, et une région résolument Méditerranéenne.

Aigues-Mortes est toujours là, mais je n’ai pas eu le plaisir d’y vivre, ou même d’y avoir mis le pied. Il s’agit-là des plus importantes cités du Languedoc. J’ai privilégié les villes plus isolées.

Attention à ne pas trop en dire.

Si je peux me permettre, pourquoi vous êtes-vous rendue si loin ? C’était dans un cadre professionnel ou plus personnel ?

La question de l’attrait touristique des plaines de l’Hérault ne l’intéressait qu’à moitié (au mieux une chance d’en apprendre plus sur Eilane Snake)
LA seule notion importante était le Département, et cette foutue Salle. Ce serait une clé de voûte, bon sang, Julian le savait ! Hors de question qu’un autre sache ce qui est censé lui arriver.
Ou même ce qui lui est arrivé.
Julian était d’autant plus frustré qu’il savait que Xandrin pouvait faire (ou lavait déjà fait) une prophétie d’une importance cruciale.

Elle avait accès aux dossiers. Aux dossiers. Nécessaires ? Non, peut-être pas. Il lui suffirait de détruire cette prophétie, d’en entendre le contenu, et tout serait parfait. Il n’avait pas besoin des élucubrations des Langues-de-Plomb.
Il lui faudrait, à un moment ou à un autre, accéder au Ministère. Sans éveiller de soupçons. Quand il serait vide. Et y être en sécurité.
Il avait déjà son passeport. Il lui faudrait une garde rapprochée.

Je m’intéresse au travail de mon Grand-père, simplement. C’était un homme brillant, vous comprendrez que j’essaie de m’identifier à lui.

Pourquoi « j’essaie » ?

J’essaie de retrouver son travail. Il a consacré de longues années à sa carrière. J’ai notamment découvert de nombreux livres inachevés. Mais ses travaux les plus importants sont cachés, lui seul sait où. J’ai fouillé à peu près tous ses lieux de résidence. Peut-être les aurait-il caché sur son lieu de travail ?

Une idée venait de germer dans son esprit.

J’ai trouvé des notes avec une série de codes, d’énigmes. Il était fasciné par les énigmes, d’où je pense son intérêt pour les prophéties. Ces codes n’ont aucune signification particulière, si ce n’est que les éléments composant les devinettes parlent explicitement d’un lieu sombre, confiné, et peu fréquenté, presque mystique. J’espère trouver ce lieu, et savoir ce que faisait mon grand-père de son vivant, ses sujets d’études, ses découvertes. J’aimerais perpétuer son travail. Il a sans doute beaucoup à nous apprendre. Mais il me faut trouver d’abord la cache de ses travaux.

Une gorgée, comme un tic de plaisir.

Pour le moment, j’hésite entre la Salle des Prophéties… et votre bureau, où il travaillait d’antan.

Langue-de-Plomb.
Bonne blague.
Autant être balayeur, j’aurais tout autant de pouvoir.
Être sous vos ordres, Miss Snake ? Non, sûrement pas.
Et je refuse simplement d’être encore en contact avec mon incapable de père.

Ces mots, Julian les jetait intérieurement à la figure d’Eilane.
Mais hors de question de les dire à voix haute.
Son sourire restait là, à peine perceptible, même s’il était terriblement contrarié. Julian était contrarié. Pas bon, ça. Eilane avait maladroitement rejeté sa demande. Demande légitime.
Il devait avoir accès au Ministère, il y aurait accès, quoique fasse Eilane.
Elle devrait peut-être le redevoir quelque chose. Si elle avait une dette envers lui…
Quelqu’un l’y aiderait.

Je comprends. J’espérais vraiment qu’un peu de clandestinité vous aurait séduit. Je me demande comment vous faites pour obéir au doigt et à l’œil aux directives du Ministre de la Magie.
Personnellement, j’aurais tendance à travailler de mon côté. Je n’aime pas être contrôlé, encore plus quand je travaille sur des sujets aussi étranges que ceux auxquels vous êtes confrontés. J’ai toujours vu le Département des Mystères comme un lieu d’études indépendant. Il faut croire que je me trompais lourdement.

Je devrais donc chercher ailleurs. Dommage. J’aurais trouvé vraiment passionnante cette quête. Trouver un être cher, que j’aurais aimé plus connaître. Quelqu’un que je n’ai pas eu le droit de côtoyer.

Julian ne se rendait pas compte de l’ambiguïté de ses paroles. Eilane le pourrait, elle.

Julian ne se leva pas. Il voulait encore quelques secondes. Quelques secondes où elle changerait d’avis. Où elle serait attirée par le danger d’une telle tentative. Où elle se rendrait compte qu’Augustus était bien plus important. Que Julian l’était encore plus. Et que ce qu’il cherchait était plus que primordial.
Il n’avait eu que des bribes. Pour être alléché.
Des mots qui en disaient long sur son avenir. Sur celui des sorciers.

Et puissent-ils survivre à la confrontation,
Que liguera la paix et la détermination.

Julian savait toucher là où ça faisait mal, mais Eilane n'était pas femme à se laisser abattre par de telles paroles, surtout qu'en ce moment précis, elle se devait de montrer toute son allégeance au ministère si elle voulait voir ses plans réussir ! Elle avait déjà joué une partie d'échec avec un autre homme, partie d'échec où elle était la reine, celle qui devait tomber, et où son adversaire n'était autre que le frère de son défunt aimé... Cette partie-là, elle l'avait gagnée, du moins autant que possible, puisqu'elle s'était scellée par un serment inviolable et la certitude que la Reine ne tomberait jamais de la main du dernier Howlermann en vie à ce jour. Mais la partie qu'Eilane jouait aujourd'hui contre Julian était d'un autre ordre. Elle ressemblait plus à une partie de Poker !

"Si tu le repousses maintenant, Eily, jamais tu ne sauras ce qu'il manigance !"

Et si j'accepte de l'aider, je mets en péril mon poste au ministère et tout ce que j'essaie d'entreprendre pour infiltrer l'ordre. Nous ne pouvons nous le permettre, ne crois pas que je n'en sois pas consciente !

Détrompez-vous, monsieur Effeday, je n'obéis à personne d'autre qu'à la morale et la conscience que je m'impose. Vous avez raison sur un point : le département des Mystères est un département à part, semi-indépendant, et je mets au défi le ministre lui-même de savoir exactement ce qui s'y trame ! Mais nous restons tout de même sous le joug du ministère, et il y a des règles à suivre, Mr Effeday. Les recherches qui sont effectuées là-bas sont plus importantes que ce que vous pourriez imaginer... Si certains renseignements sortaient de mon département et arrivaient à portée du sorcier moyen, nous pourrions risquer paniques et émeutes... Le secret doit rester secret, Monsieur Effeday. Aussi c'est bien moi, et non le ministre, qui choisit de ne pas permettre aux non-initiés d'en pénétrer les lieux et les mystères...
J'en suis désolée, car je voudrais sincèrement pouvoir vous aider dans vos recherches, mais je ne le peux de cette façon- là !
Comme je vous l'ai dit, je peux chercher de mon côté, et vous prévenir si je découvre quelque chose... ce sera toujours mieux que rien pour vous, j'imagine ?

Quelqu'un que je n'ai pas eu le droit de côtoyer ? Est-ce bien d'd'Augustus dont il parle ?

En toute honnêteté, Monsieur Effeday, je ne pourrais que vous conseiller de ne pas trop essayer de trouver des renseignements sur votre grand-père. On est parfois affreusement déçu de ce que l'on découvre lorsqu'on fouille le passé des gens...

Et croyez-moi Monsieur Effeday, en ce qui concerne Augustus, je pense pouvoir affirmer que je sais de quoi je parle !

Eilane aurait voulu trouver une solution, mais à vrai dire, elle n'en décelait aucune lui permettant de chercher plus avant des renseignements sur Julian ! pourtant, elle devait encore essayer, au moins une dernière fois !

Il y a une dernière question qui me brûle les lèvres depuis le début de cette rencontre... Si elle vous parait saugrenue, vous m'excuserez de l'avoir posée, mais...
Nous avons entendu parler de certains...le mot exact doit être "grimoires"... ayant appartenu aux fondateurs de Poudlard, à ce que j'ai compris. Nous n'en savons pas grand chose, mais ils sembleraient assez puissants, ou du moins importants, pour que mon département se penche sur la question... Comme votre grand-père a lui-même travaillé dans le département des mystère, peut-être avait-il fait des découvertes à leurs sujets, et peut-être sauriez-vous quelque chose à ce sujet ?

Il ne restait plus qu'à espérer que les réactions de Julian le trahiraient d'une façon ou d'une autre !

« La morale et la conscience que je m’impose ».
Qu’elle est votre définition de la morale, Miss Snake ? « Morale » est devenu un mot si brumeux…

Le secret… Le mystère… voilà une bonne définition de Julian. Tout n’était que secrets et mystères chez les Effeday. C’est la tradition de la famille que d’avoir des curieux.

Pensez-vous donc que j’irais vous espionner ? Gardez vos recherches, vos dossiers et vos expériences dans leurs salles respectives. Touts vos secrets, je vous les laisse. Je ne cherche qu’à comprendre. Les secrets de ma famille, des secrets ancestraux et chers à mes yeux sont cachés dans un lieu qui m’est refusé par une poignée de sorciers. Qu’imaginent-ils ? Qu’imaginez-vous ? Que je vais quitter le Ministère avec un sac de Prophéties sous le bras ? Rassurez-vous, les Prophéties du Ministère ne sont pas mon objectif.

C’est MA Prophétie que je veux.

Je ne veux que des réponses, Miss Snake. A des questions si anciennes qu’il m’a fallu disparaître un mois durant pour les retrouver.

Je comprends que vous ayez des inquiétudes. Quoi de plus normal, je sais que vous risquez votre poste si vous acceptez de m’aider. Je ne vous force à rien. Mais j’aimerais que vous songiez que toute ma vie n’a été qu’une ligne droite vers un dénouement proche, et que je sais proche. J’ai besoin de savoir pour pouvoir l’affronter. Je ne peux trop en dire, mais je vous assure que cela n’influera pas que ma vie. J’ai besoin de savoir ce qui m’attend pour pouvoir m’y préparer.
Vous savez tout comme moi que je ne suis pas un enfant banal. Je sais que je suis promis à de grandes choses. Et je ne veux pas me retrouver face à de telles épreuves seul. J’ai besoin d‘aide, de la part de sorciers et de sorcières forts et fortes, capable de m’accompagner dans une grande destinée. J’ai besoin de l’aide et de l’expérience de mon grand-père, et de la votre pour y arriver. Je sais qu’il avait des secrets à me confier. Les secrets sont ce qui nous lie, vous et moi, Miss Snake. Nous en avons tous deux, et nous en cherchons toujours les réponses.
Aidez-moi à résoudre mes énigmes, je vous aiderais à éclaircir vos mystères. Vous et votre vie n’êtes que mystères.

Julian s’était raidit. Il sentait la fièvre de la témérité s’abattre sur lui. Il sentait un feu brûler son sang.
A cet instant, il se sentait capable de tout.
Mais des mots transformèrent ce brasier.
La fureur vint accompagner cette hardiesse.

Les Grimoires. Il y avait eu une fuite… Non…
Elle était au courant ! Bon sang, Snake était au courant ! Et avec elle, c’était tout le Ministère qui pouvait en être informé ! Le Ministère et d’autres encore ! La Gazette, peut-être même ?

Inimaginable… Impossible… Cela remettait tout en danger… Les plans, les Héritiers… comment pouvait-elle le savoir ?
Eric ? Non, il ne pouvait l’avoir dit. Julian avait été convainquant, si Eric avait dit quoique ce soit, il savait qu’il y risquait sa vie… Non, quelqu’un d’autre…
Un Héritier ? Ils savaient pourtant qu’ils y risquaient eux aussi leur vie. Ils n’auraient pas eu la maladresse d’en parler à n’importe qui ?

Julian était déjà crispé par son monologue. Ses yeux brillèrent d’une lueur de haine. Cela ressemblait beaucoup à de la témérité. Prendrait-elle cela pour de la témérité ?
Julian essaya de paraître indifférent. D’utiliser cette question comme d’un argument supplémentaire.

Mais intérieurement, il imaginait déjà ce qu’il ferait subir à l’être qui serait responsable.

Des grimoires ? Tout à fait possible. Mon grand-père était fasciné par les livres. Je vous l’ai dit, il en avait écrit beaucoup. Ses recherches ne portait pas que sur les cas que lui soumettait le Ministère. Il a longtemps travaillé sur des cas particuliers de la Salle des Cerveaux.
Je suppose que, tout comme ses autres secrets, nous saurions en cherchant au Ministère. Je regrette d’insister, mais beaucoup de vos questions auraient des réponses si nous cherchions dans votre département. Il n’est pas impossible que mon Grand-père soit entré en possession de ces objets, surtout s’ils ont une forte puissance magique.

Il prit cet air, cet air particulier qu’a Julian lorsque la curiosité le tiraille, cette mimique qui l’avait si souvent trahit. La mimique de la curiosité malsaine.
Les yeux plissés, un petit sourire angélique, les doigts croisés… Des questions.

Ces Grimoires… Il appartenaient aux Fondateurs, vous dites… Que savez-vous d’autre à leur sujet ? Ils doivent être magiques, je présume ?

Eilane lorgna un instant sur la coupe de champagne encore presque pleine qu'elle avait à peine touché depuis qu'elle lui avait été servie. Elle aurait bien une fois de plus trempé ses lèvres dans les fines bulles à la saveur fruitée et entêtante, mais elle ne pouvait pas se permettre de trop confronter l'enfant qui grandissait en elle aux méfaits que l'alcool aurait sur lui. Elle se retint et reporta toute son attention sur ce qu'elle allait répondre à Julian. La partie était serrée, mais elle était devenue maîtresse dans l'art du mensonge. Sa voix se fit velours, son regard pétilla de plus belle, et elle se mit à parler, feintant la gêne de devoir refuser au jeune homme ce qu'il lui demandait :

"Touts vos secrets, je vous les laisse ?" Et ne croyez-vous pas que c'est exactement le discours que tiendrait une personne mal intentionnée envers mon département ? Loin de moi l'idée de vous accuser de quoi que ce soit, Mr Effeday. Sans nul doute, à mes yeux, possédez-vous toute la candeur d'un agneau venant de naître...

Ne me croyez pas si dupe, Julian Effeday, vous êtes tous sauf l'innocence incarnée, je le sais... et je me ferais un plaisir de vous percer à jour...

... mais si j'ai bien appris quelque chose depuis que je suis à la tête du département des mystères, c'est qu'il ne faut jamais faire confiance à personne d'autre que soit-même dans ce monde !
Voyez-vous, la plus angélique des femmes peut s'avérer la pire des diablesses lorsqu'elle montre son vrai visage...

Un sous-entendu ? Une manière détournée de faire comprendre qu'elle n'était pas ce que la majeure partie de la communauté magique pensait ? Pourquoi pas...Mais si c'était ce que Julian comprenait réellement, elle se laissait la possibilité de prétendre qu'elle parlait ainsi de n'importe qui et non pas d'un cas en particulier. Il n'avait rien contre elle, il ne savait rien sur elle... et c'était un atout, à elle de l'utiliser !

Je vais vous aider, Monsieur Effeday... De la seule et unique manière qui me soit possible. Je ferais vos recherches, dans mon bureau et dans la salle des prophéties, et dans toute autre salle où vous pensez qu'il me serait possible de trouver quelque chose vous intéressant... Et vous avez ma parole que si je découvre quoi que ce soit concernant votre grand-père...

Ou vous concernant...

... je vous préviendrait aussitôt.

Un bon conseil, Monsieur Effeday. Vous devriez accepter cet accord. Insister davantage ne vous ferait paraître que plus suspect à mes yeux que vous ne l'êtes déjà !

"J’ai besoin de savoir ce qui m’attend pour pouvoir m’y préparer."

Entendrait-il par là qu'une prophétie pourrait le toucher directement ?

"Et si c'était le cas, Eily, nous devrions découvrir ce qu'elle annonce... et vite..."

Et avant lui, c'est bien cela ?

"Tu as toujours su me comprendre, ma belle ! "

La conversation s'engagea enfin sur le terrain glissant qu'Eilane avait elle-même ouvert... les grimoires. La semi-Vélane savait qu'elle ne devait pas trop en dire, sans quoi son alibi de recherche au département des mystères paraîtrait suspect... Mais ce qui l'intéressait essentiellement était l'attitude de Julian... Pas seulement les mots, mais aussi les réactions qu'ils pourraient avoir.
Et elle fut comblée ! La lueur qui anima le regard du jeune homme, elle la connaissait bien... combien de fois l'avait-elle vu dans les yeux de l'homme qu'elle aimait, alors même qu'il était à peine plus âgé que celui en face d'elle aujourdhui ?

Pourquoi cette haine et cette ardeur, Julian Effeday ? Que cachez-vous avec tant d'intérêt ?
Je sais que vous êtes le détenteur du grimoire de Serdaigle. Nul autre ne pourrait en être digne... Et tous ces changements concordent si bien avec cette hypothèse... Mon instinct ne m'a jamais trompée jusqu'à maintenant, il n'y a aucune raison qu'il en soit autrement à présent !

Magiques, oui, à ce que j'en sais... Comme je vous l'ai dit, on n'a pu regrouper que très peu de renseignements à leurs sujets... Je dois admettre que nous nageons en eau trouble en ce qui concerne ces grimoires...
Mais je ne veux pas vous ennuyer davantage avec tout cela... Si je découvre quelque chose au sujet de votre grand-père...grimoire ou pas grimoire... je vous le ferais savoir, soyez sans crainte !

A présent, je me dois de réitérer l'annonce de mon départ. Il se fait tard, j'ai délaissé depuis un long moment déjà mes "obligations" pour vous rencontrer, Julian. Et je ne peux rester plus longtemps.

"Julian"... Elle avait volontairement utilisé son prénom cette fois, comme pour rassembler les quelques liens qu'elle aurait pu réussir à tisser autour de lui pendant leurs rencontres.

Je suis sincèrement navrée de ne pas pouvoir vous permettre de faire vos recherches vous-même. Mais j'espère que la solution que je vous offre vous convient. Je suis prête à vous aider...

A compter que vous acceptiez mes règles et pas seulement de dicter les vôtres...

Je suis votre alliée, Julian... J'espère que vous n'en doutez pas !

Et cela, c'est ce que vous avez besoin d'entendre, n'est-ce pas, Monsieur Effeday ! Peut-être à présent m'accorderez-vous un peu plus de votre confiance ?!

Je chercherai...

Ou plutôt je demanderai à Malah de le faire pour moi, pendant que je ferai des recherches ailleurs... Tous ces mystères autour de vous ont aiguisé ma curiosité, Julian Effeday.

... et soyez-en sur, dès que j'aurai trouvé quelque chose, je vous préviendrai...

Votre regard n'y changera rien, Julian Effeday, je serais intransigeante !

Eilane ressentait toujours cette tension qui émanait de Julian, cette tension qu'elle avait souvent connu de la part d'un autre homme, cette tension qui la faisait rester sur ses gardes.

Quand il posa sa main sur sa baguette, ce geste n'échappa pas à la semi-Vélane.

Relâchez-vous donc un peu... Je ne suis pas votre ennemie... pas encore... Mais tout dépendra de l'avenir, Julian Effeday... Tout dépendra de vous...

Si Voldemort choisissait de considérer Julian comme un ennemi, une personne à abattre, Eilane se verrait de toute manière contrainte de soutenir le Seigneur des Ténèbres, et ce malgré l'affection qu'elle ressentait encore envers le jeune serdaigle !

Nous sommes des gens civilisés, restons-le jusqu'à la fin de cet entretien !

Au revoir Julian !

Tournant les talons, elle sortit du bar, cette fois sans attendre de réponse de la part du jeune homme. Peut-être avait-elle fait une erreur en n'acceptant pas de l'aider mieux que cela... mais elle avait déjà bien trop de causes à servir sans en rajouter une de plus... Soit elle trouverait une autre solution pour avoir les renseignements sur lui qui contenteraient Voldemort...soit il faudrait faire sans !