Il est temps, une nouvelle ère commence. (PV Ellana Silver)

Un rendez-vous. En fait, plus une surprise qu’un rendez-vous, Caleb s’en allait rejoindre la forêt interdite. Le soleil était couché depuis quelques heures, il faisait sombre ce soir. Ce serait le noir total si la lumière de la lune n’arborait pas le domaine de Poudlard de sa complainte. Les notes de musiques prenaient l’apparence de courants argentés, sans brise, elles ruisselaient entre les feuilles des immenses arbres. Pareil spectacle pouvait vraiment exister ? Ou de plus beau ? Non ça ne se peut. Les étoiles avaient rejoint la forêt, sous forme minutieuse, elles scintillaient de partout.

Caleb sourit sous le calme apaisant de la forêt, sous le manteau de la nuit. Qu’avait-il besoin de plus ce soir ?

Il était enfin arrivé à destination. S’abaissant devant un terrier, il y plongea la main, peu soucieux du propriétaire car celui-ci était mort. Pauvre lapin, enfin il avait rejoint le ventre de son ami. Retirant son bras, un serpent s’était enroulé tout autour, un taipan intérieur.

Bonsoir mon ami, comment vas-tu ?

Bon certes, c’était vraiment rare d’en voir un en Angleterre, mais Caleb s’en fichait éperdument, il appréciait le temps passé avec lui, et leurs longues discutions philosophiques à propos de tout et de rien.

Je ne t’ai jamais demandé ton nom, mon ami, quel est-il ?

Le taipan siffla :

Fídi.

Lui adressant un sourire de remerciement, Fídi se mit soudain à montrer ses crocs et à siffler comme si la mort rodait autour d’eux.

Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que tu as …

Il ne termina pas sa phrase que son anneau autour de son cou commença à luire d’un mauve sombre, s’agitant à l’appel de quelque chose. Cette fois, son anneau ne s’agitait pas comme avant, comme pour rejoindre un lieu ou une personne, là il flotter juste, comme si la personne était présente dans ces bois.

Un bruit. Un frottement contre des feuilles.

Oubliant le Fourchelangue, il parla d’une voix tonitruante qui s’imposait sur ces bois.

Qui est là ?!

Soudain, une forme sortit des arbres, de la brume se format tout autour d’eux et une silhouette apparut devant Caleb.
Fídi montra ses crocs un air menaçant avant de se tourner vers moi.

Fais attention à toi. Elle est dangereuse.

Caleb jugea préférable de ne plus utiliser le Fourchelangue, il ne voulait pas qu’on le sache, deux personnes étaient déjà au courant de son don, et il trouvait déjà que c’était trop. Il répondit néanmoins au serpent accompagné d’un signe de tête reconnaissant de la mise en garde.

Je sais mon ami.

D’un automatisme, il sortit avec vivacité sa baguette de l’Ombre sur la silhouette devant lui. C’était une femme. Son anneau flottait toujours en sa direction, mais ne luisait plus, comme s’il avait trouvé son chez soi. Et sur cet acte, Caleb comprit, il ne savait pas à qui il avait à faire, mais savait néanmoins le nom de famille de la femme qui était devant lui et ce nom planait dans son esprit.

Slent …

Alors que le vent débutait avec un froid inhabituel, il savait que cette personne était faite du même bois que lui, et il émit un sourire discret. Restant poli et courtois il dit simplement :

A qui ai-je l’honneur ?

Aucune importance.
Rien n'avait plus aucune importance. Ellana avait passé du temps à analyser l'endroit où se tiendrait son maître et ce jeune homme pour le grand final. Tâtant le sol des doigts, elle se plongea dans la mémoire des lieux, visualisant un par un les scènes du passé. Elle vit sa fille, renoncer à sauver son meilleur ami, elle vit son porteur, frappé d'un coup mortel dans le dos, tari par le venin d'une créature abjecte et elle vit James, plein de beauté, empli de passion se sacrifier pour l'être aimé. Un maigre sourire illumina son visage quand son maître accompli l'acte le plus cruel qui soit, le serment inviolable. Revenant à elle, elle analysa les cadavres encore présents des accromentules. D'un coup de baguette, elle fit flamber les corps, stérilisant l'endroit jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que des tas de cendres. Bientôt, ici, une exécution aurait lieu.

-Je ressens d'avance toute cette souffrance qui va vous habiter ...

Murmura-t-elle, peu réjouie.
Tous les liens qu'elle partageait avec les gens qui seraient présents sur les lieux deviendrait dangereux pour elle, car en même temps que nombre de personne, elle souffrirait de la mort de Jimy Raven, de celle de James ... C'était inévitable. Non pas par affection pour eux, mais bel et bien parce que certains liens magiques ne peuvent résister à la peine la plus aiguë. Pourtant elle tâcherait de s'en couper, où d'être tout simplement absente de ces lieux le moment venu. Partout autour d'elle, un sifflement étrange se fit entendre, puis des bruits. Eclats de voix ? Regardant la cime des arbres, Ellana bondit d'un geste félin vers les hautes branches pour se cacher en hauteur. Elle vit alors débouler une jeune sorcier, âgés d'une année environnant celle de sa jeune fille, guère plus. Un maigrie rictus sur les lèvres, la sorcière tira sa baguette, la faisant vaguement tendre vers la tête du jeune homme depuis les hauteur. Sur le point de le tuer, elle s'interrompit pourtant face à ce qui arriva.

-Fourchelangue ?

Ellana fit alors un maigre sourire.
La Mort pu reconnaître ce petit être futile dont James se servait pour mener à bien ses opérations à l'ADT. Elle s'en souvenait, elle avait lu dans l'esprit du reflet. James n'étant qu'un reflet, il ne pouvait parler un fourchelangue aussi parfait, il avait eu ainsi besoin d'un intermédiaire pour recourir à ses projets. Sans bruit, Ella se glissa derrière le jeune homme et quand le serpent se mit à grincer, il se retourna, lui demanda qui elle était, évidemment. La pire question que l'on pouvait lui poser, d'ailleurs, vu sa renommée, elle se sentit aussitôt insultée.

-Ton pire cauchemar.

Et sans ajouter un mot, elle l'éjecta sur un des gros troncs environnant, l'écrasant d'un choc puissant. Visant le serpent, elle lui lança un endoloris, laissant Caleb ressentir les hurlement de la bête qui devait souffrir le martyr. Le serpent se nouait de douleur, poussant d'atroces sifflements.

-Je n'aimerais pas entendre mes pizza hurler quand je les met au four ...

Murmura-t-elle avec l'avidité de la Mort en personne.
Ellana se délectait de faire souffrir les gens, ainsi elle ne leur offrait jamais la facilité. Pour Corwin, elle s'efforçait de le convaincre à choisir l'amour plutôt que la haine, chemin qui serait pour lui le plus dur, mais le plus intéressant. De même elle faisait raisonner tous ces cris d'horreurs dans la tête de Caleb, cet enfant aux sang déjà si noir. Elle voulait que pour une fois, il réalise à quel point une victime pouvait souffrir.

-Tu aimes à présent voir quelque chose souffrir ? Tu aimes ?

Un son, une phrase, et ... un choc.
En quelques secondes, il se retrouva projeté avec brutalité contre un tronc d’arbre environnant. Il n’avait rien vu venir, mais ses paroles retentirent en échos dans sa tête.

Ton pire cauchemar- ton pire cauchemar - ton pire cauchemar …

Voilà, complètement sonné à présent, belle réaction pour débuter une conversation. Mais n’ayant le temps de lui faire remarquer, il fut tiré de son état second par des hurlements. Et les mots ne lui vinrent pour décrire ce qu’il ressentait en voyant cette nouvelle scène.

Fídi …

Allait-elle le tuer ? A quoi bon ? Le taipan intérieur était déjà bien proche de la mort, sa vie avait été pleinement remplie, et son chemin bien long. Mais qu’elle fasse souffrir un animal de si noble rang le révolta. Levant difficilement sa baguette qu’il n’avait pas lâchée même lors de sa chute, il ne la pointa pas vers sa nouvelle adversaire, pure stupidité. Elle avait l’air juste de vue bien plus puissante face à lui, et le terme était faible.
Il pointa sa baguette de l’Ombre vers son ami Fídi et cria :

Everte Statum !

Lui qui était obnubilé par la douleur fut soudain libéré par une autre et fut projeté dans les airs, loin de cette folle.

Fuis mon ami …

Maintenant, il pouvait décrire ce qu’il ressentait, le sentiment qui l’habitait, celui qui habitait chaque membre de sa famille depuis des millénaires, celui qui avait valu leur renommée, la haine.
Fidèle à cette tradition familiale, bien qu’il n’en ait pas conscience, il haïssait cette femme comme chaque être vivant dans cette école avec quelques exceptions. Par quel droit ce permettait-elle de faire subir l’Endoloris à un Serpent ?

Haletant du au choc qu’il venait de recevoir, il répéta péniblement :

A qui ai-je l’honneur ?

Il émit un sourire, qu’il subisse l’Endoloris à son tour ? Soit, soyons fou, ce ne serait pas la toute première fois, il était un habitué grâce à son père sadique. Mais il se mit en posture défensive, prêt à toute attaque, ça ne l’intéressait guère ce soir, mais s’il n’avait pas le choix.

Un fourmillement prit son ventre de sa malice, le suppliant de produire un rire nerveux. Pourquoi ? Et bien la vrai question serait : Pourquoi à chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un de la même trempe que lui, son jeune âge leur donner droit de le martyriser à la première rencontre ? C’est vrai, James lui infligea l’Endoloris, Jinx l’avait plaqué contre un mur et menacé, quand à Atanys,

Ah douce Atanys

Pensa-t-il avec un sourire furtif, bref, quand à Atanys, elle lui avait en premier temps pâstisser une tarte sur la totalité de la figure et ensuite, lui avait asséné un coup de genou aussi théâtral que mémorable. Enfin le fait est que cette nouvelle rencontre se fit comme toutes les autres, elle l’avait envoyé contre un tronc d’arbre.

Elle aurait été une personne inoffensive, sa première réaction aurait été de se taper le front en soupirant. Mais il n’avait pas en face de lui une personne inoffensive, elle qui maitrisait un sort impardonnable, elle devait certainement maitriser les autres.
Mais bon, allez, attendons sa réaction, peut-être daignera-t-elle faire un minuscule effort en arretant de le brutaliser. Après tout, en personne respectable et censé qu’elle devait-être, elle savait surement que torturait un môme de onze ans n’avait rien de glorifiant.

Mais il sourit quand elle sortit sa dernière phrase, il eut même un regard angélique quand il répondit simplement et d’une voix douce :

Oui …

Le "oui" du jeune sorcier la laissa bouche bée.
Ellana en avait connu des fêlés dans sa vie, mais là ! Là ! Elle devait bien admettre que Caleb était un bon. Inclinant seulement la tête sur la gauche, elle se mit à glousser, simplement. Il rigolait ? Il rigolait ! Très bien.

Un endoloris.

De toute façon, entre sa puissance et la sienne, Caleb ne pourrait esquiver aucun de ses sorts, même s'il avait voulu. Se rapprochant à pas lent alors qu'il devait se tordre de douleur, elle le souleva au dessus du sol comme une miette de pain. Lui serrant la gorge, elle le fixa d'un air corrosif, aussi reptilienne que lui. Il se sentit alors comme aspiré de l'intérieur vers l'extérieur, comme si une sangsue lui buvait l'esprit, arrachant chaque parcelle de cerveau dans une douleur progressivement plus aiguë. Si bien qu'il aurait dit que des milliers d'aiguilles s'enfonçaient lentement dans son cortex une par une.

-Et toi, tu aimes souffrir ?

Grogna-t-elle tout en le lisant comme un livre ouvert.
Une fois qu'elle eut fini sa tâche, la sorcière le fixa avec un air pour le moins résolu ... Et étonné. Il retomba flasque sur le sol et non sans la moindre difficulté, elle lui tourna le dos, comme si elle le savait trop basique pour lui faire le moindre mal. Caleb était un moins que rien, un infirme doublé d'une naïveté puérile exaspérante. Du moins à côté de sa magnificence personnelle. Lançant ses cheveux derrière elle, la Mort chercha des yeux dans les buissons.

-Dommage, j'ai horreur que mes proies en réchappe. Leçon numéro 1 Roarch, quand je chasse, on ne se met pas entre moi et ma victime.

Puis elle annula le sort d'endoloris. Aussi curieux que ça puisse paraître, la sorcière progressa à nouveau jusqu'à lui, d'une toute autre attitude. Alors qu'il devait croire qu'elle assènerait à nouveau d'un mauvais coup, elle lui tendit simplement la main.

-Miss Silver, bras droit du Seigneur des seigneurs. Je ne pensais pas te rencontrer de la sorte, mais soit.

Puis elle attendit fixement qu'il daigne bien lui serrer la main.
Il avait le choix, bien que, ça l'ennuierait de le mettre sous impero pour faire que la conversation reste cordiale. Qui pouvait bien l'en empêcher après tout ? Mais elle pensait Caleb plus sensé et supposa de fait qu'il ferait en sorte de se tenir tranquille. Après tout, le tuer lui serait aussi difficile que d'écraser une punaise. Quelle honte y avait-il à se soumettre à la Mort ? Après tout, à côté d'elle, presque tous étaient de futiles petites choses qu'elle pouvait balayer d'un revers de main ...

Soulagé que son ami ai disparu, il n’en fut pas moins en sécurité. De toute façon, même si le serpent était toujours là, face à la personne devant lui, il serait déjà mort à l’heure qu’il est. La brume avait recouvert les bois, les flux cristallins de la lune n’était plus, la lumière se faisait plus rare. Mais Caleb pouvait toujours discerner avec précision la femme devant lui. Son pire cauchemar … Ah bon ?

En fait peut-être bien.
Et un endoloris. Un ! Se tordant de douleur, il voulut rire, un peu pour la provoquer, mais surtout pour lui montrer que malgré la douleur, elle perdait son temps. Mais bien que cette envie soit plaisante, il l’oublia rapidement. Elle le souleva par la gorge, et fit … fit ? Que fit-elle ? Non qu’est-ce qu’elle …?

AAAAAAAHHHH !

Il n’arrivait même pas à contrôlé ses pensées, il avait l’impression de perdre, comme si elle s’amusait à aspiré sa vie par la tête, de l’intérieur vers l’extérieur. Il ne pouvait rien faire face à une telle démonstration de sadisme, de pouvoir, il n’était rien comparé à elle, il avait compris le message, même très bien compris.
Et faisant affront à sa dignité, il s’en voulut à lui-même, car face à ce qu’elle lui infligé, il se surprit à vouloir la supplier d’arrêter… Mais il n’en fit rien, il n’y arrivait pas de toute façon, sa dignité intacte, elle cessa ces efflux de douleurs. Retombant sur le sol, il avait mal partout, aucune partie ne faisait exception, mais sa tête lui faisait horriblement mal, et elle lui tournait le dos.

Enfin …

Puis elle revint. Reculant contre un arbre, réaction d’autodéfense. Mais il fut à son tour bouche bée. Pas d’endoloris ? Pas de nouvelle démonstration de force ? Rien de la sorte ? Elle lui tendait juste la main et se présenta. Etait-ce un piège ? Peut-être, mais mieux valait ne pas tenter le diable.
Mais ce qu’elle dit le rendait perplexe. Tout en serrant sa main, il lui demanda :

Me rencontrer de la sorte ? Vous aviez déjà prévu de me rencontrer ?

Oups, les bonnes manières, où sont-elles ?

Caleb Roarch. Bras droit du Chef de l’ADT.

A son contact, il sut qu’elle pourrait le tuer d’un simple battement de paupière, mais il sentait aussi qu’elle n’en ferait rien pour l’instant, la conversation pouvait enfin s’annoncer dans une touche plus convivial. Du moins il l’espérait…

Vous savez que vous venez de me faire perdre un ami rare ? Le serpent, on n’en voit jamais par ici, un Taipan Intérieur, ils viennent d’Australie. L’une des espèces de serpent les plus vénéneuses au monde.

Enfin, le mal était fait, c’était le cas de le dire. Ne voulant subir aucuns autres sévices, il enchaine directement avec une autre question.

Et sinon, que chassez-vous ?

Il parlait, essayait de se concentrer du mieux qu’il put, mais la douleur se faisait toujours présente bien que le supplice ai disparu. Il la regardait dans les yeux, faut dire qu’elle était impressionnante en son genre. Enfin, bien qu’il se méfiait, il ne se sentait pas vraiment menacé pour le moment, bien que la torture soit apparemment sur sa liste des choses à ne pas éviter de faire, il savait fermement que son heure n’était pas venu, pas maintenant, pas si jeune …

-Un bras droit hein ? Comme c'est amusant.

Dit-elle en rigolant dans le vide, fixant autre part.
Caleb ne l'intéressait pas vraiment sur le moment, pas en tant que tel, c'était un hasard enrichissant qu'elle appréciait quelque peu. Après tout, si elle avait eu son âge, elle aurait sûrement tout fait pour être à sa place. Un jeune homme de 11 ans, épaulant l'un des élèves les plus forts de Poudlard, mais aussi en tête de liste des meilleures recrues pour Voldemort ... Ce garçon avait tout d'un futur bon élément, il fallait toujours ménager les troupes, dès le plus jeune âge. Ellana lui adressa un grand sourire, repensant à sa question. Avait-elle prévu ? Bien sûr qu'elle avait prévu. Ellana était une machine, une femme d'horlogerie réglée à la minute près, toujours dans la précision la plus totale, une tueuse, une femme fatale. Se rapprochant encore de lui, elle lui caressa vaguement la tête d'une main et lui tirant à peine la joue, elle lui tourna sèchement le visage pour embrasser l'autre. Puis, se reculant au dessus de lui, elle le fixa d'un air entendu, convaincant, envoûtant ... L'inondant de son pouvoir avec force, si bien qu'il ne pourrait en démordre sans grande volonté de ne pas lui céder. Quand on refusait de se soumettre, on mourrait.

-Oui. Le maître, vôtre futur seigneur incontesté, à vous et à tous ces larbins qui lui serviront d'esclaves, m'a demandé de m'appliquer à vous rassembler, dans le but de rendre vôtre cause plus lucrative pour la nôtre. En fait ...

Ellana le repoussa violemment sur un arbre sans le toucher, la main juste tendue devant elle. Le serrant à la gorge lorsqu'elle l'attrapa, elle se rapprocha tout près de son visage à sa hauteur et agitant sa baguette, elle lui infligea quelques coupures régulières qui déchirèrent ses vêtement, les mettant à la limite de tomber sans vraiment les défaire. Puis elle lui marqua la joue, une fois, deux fois, d'un trait fin ensanglanté.

-Vous n'avez pas le choix.

Puis le reposant sur le sol, la sorcière lui adressa un rire dément.
Agitant la baguette à nouveau, elle fit apparaître un bonnet d'âne sur sa tête puis d'un autre geste, une couronne. D'encore un geste elle le changea pour l'habiller en bouffon du roi et puis encore ... Ne le laissant plus qu'avec un pagne cachant ses parties et mobilisant la forêt à son délire, elle transforma l'arbre derrière Caleb en pommier, en faisant tomber des nuées de serpents énervés, prêts à mordre.

-Rares ? Rien n'est rare ici bas. Tu pourrais être le Roi, comme rester l'éternel idiot du roi. Caleb. Il faut que tu fasses un choix. En fait, j'aimerais même que tu fasses le bon choix. Ce que je chasse ? Mais James, bien sûr. Ignores tu qu'il est un être particulier ? Un ... Reflet ? Que sais-tu sur lui ? Tu sais, si tu acceptais de coopérer, peut être que je serai indulgente et que s'il se refuse à moi ... Je t'offrirai sa place. Tu aimerais avoir sa place n'est-ce pas ?

Puis Ellana se refit charmeuse.
Plongeant en lui à nouveau, elle lui adressa un haussement de sourcil séducteur, rythmé par la sournoise ambiance qu'elle était en train de créer. Sa baguette bougea encore et une pomme tomba dans la main de Caleb, lui donnant le libre choix de la mordre ou de la laisser telle qu'elle, de la jeter aux serpents qui tous l'avertissaient dans la douleur de ne pas croquer le fruit.

-Est-ce que tu auras assez de cran pour te montrer digne d'être mes yeux en ces murs ? Hein ? Roarch ...

Déroutant.
Un baiser sur sa joue, puis comptant les secondes, à chacune d’entre elle, elle agitait sa baguette. C’était comme regardé un film, analysé chaque geste à chaque seconde, et si ce film était eux, chaque changement était renversant. Ses changements d’habit, finis la tenue de sorcier, place à la tenue de bouffon moyenâgeuse, l’humiliation. Un bonnet d’âne ? Une pluie de serpent. Essayait-elle d’inventé les : Dix plaies de la Forêt Interdite ? Hmmm pas très réussit le stéréotype de Moïse, Caleb était humilié, mais pas autant apeuré qu’a dû l’être Ramsès II en voyant l’eau d’Egypte se transformer en sang.

Une chose est certaine, un simple débordement de comportement, et je suis mort.

Même si l’envie le titillait d’ESSAYER de lui lançait un sort, lui rendre l’humiliation qu’il subissait, un pomme tomba dans sa main. Le symbole du péché, le pacte du serpent … C’était ainsi, la même scène, pareil à l’abandon du jardin d’Eden à cause d’Eve. Cette Ellana n’avait pas l’air, mais elle devait être très croyante pour faire subir à ses victimes pareils supplices bibliques.
Mais quelque chose clochait. C’était lui le serpent, et bien qu’il finit d’entendre ce qu’elle eut à dire, la situation devait être l’inverse, elle tenant la pomme, et lui, proposant un pacte.

Amusant.

Se retenant de rire abondamment, il afficha juste un petit sourire qui contenait sa jubilation intérieure. En effet, la situation était des plus divertissantes, et Caleb voyait bien que la Lady devant lui n’était pas la mieux renseignée du monde sur ce qui se passer au sein de l’ADT.

Donc si je comprends bien, tu me proposes ce qui m’est déjà promis ? James va me légué les rênes de l’ADT à sa mort, et ce devrait être pour bientôt.

Je ne serais pas ton larbin, ni celui du seigneur des ténèbres.

Vous m’excuserez, mais mon père m’a appris que dans un deal, toujours voir mes intérêts, or, ils sont inexistants.

Une pensée bénéfique pour son père, surement l’une des seuls. Si son père le voyait, il serait peut-être fier de lui ? Non, la perfection n’existait pas, et il fallait toujours pousser la barre plus haut, qu’il disait. Toujours, toujours …

Donc, au risque de me montrer impoli, je vais devoir décliné votre offre, sauf si vous me trouvez un quelconque intérêt dans l’affaire, être : « vos yeux au sein de Poudlard », je ne vois pas pourquoi on continue à discuter.

Elle resta de marbre, le fixant dans les yeux. Et juste à ce moment-là, sans le montrer, Caleb prit peur, il avait conscience de la personnalité plus que dangereuse devant lui, mais là, c’était le calme avant la tempête, il ne saurait peut-être pas supporter un châtiment pire que ce qu’elle lui avait infligé, après tout, c’était un enfant.

De toute façon, vous avez déjà Atanys non ? Vous portez le même nom de famille, vous devez être sa mère. Et puis, quel est votre intérêt à faire ça ? Le plaisir ? Ou y a-t-il quelque chose de précis que vous désirez à avoir un espion à Poudlard ?

Là, c’était le vif du sujet, le pourquoi de la requête, avec un bon motif, peut-être qu’il l’aiderait, ou alors si elle lui proposait quelque chose de .. Valeur, de précieux, d’important, là, il serait succeptible de l’aider avec joie, mais pour le moment, elle lui offrait juste le monopole de survie, ce qui fait en reformulant grossièrement : la bourse ou la vie ?
Non vraiment, le type gangster, c’est révolu, à cette époque, les personnes sont civilisés, et le secteur tertiaire est en pleine ébullition, si elle voulait un espion en plus de sa fille dans le château, il faudra qu’elle surenchérisse, auquel cas, elle pouvait oublier sa petite demande, même au risque de lui faire piquer une colère.

Les affaires sont les affaires … Qui disait ça déjà ?

Alors si vous n’avez rien à ajouter, je vous laisse, rien ne me retiens ici.

Dit-il d’un ton sec et assuré.
Mais en vérité, il espérait qu’elle lui propose quelque chose de vraiment intéressant pour lui, qu’elle le retienne et joue carte sur table cette fois. Mais que pouvait-on bien attendre de la mort ? Sinon la mort elle-même ?

-Tu es un incommensurable et perpétuel gros ... Crétin.

Conclue-t-elle sans la moindre expression de colère.
Elle était juste déçue. Véritablement déçue. Et puisque le coq qui lui faisait la roue pensait à présent l'impressionner en jouant au petit malin, Ellana haussa un sourcil face à sa terrible bêtise. Croyait-il vraiment qu'elle avait besoin de lui ? Pensait-il seulement ne pas avoir besoin d'elle ? Un petit rire moqueur lui échappa, tant la situation était improbablement pathétique. Et pourtant, il avait osé pousser la barre plus haut que tous les autres, à tel point que ça en devint navrant. Elle n'avait même pas envi de le tuer, pas même de le torturer seulement pour lui offrir un peu de dignité, non, tout ce qu'elle fit, c'est détruire d'un geste ses illusions. Lui tendant un bonbon à la pomme et 1 centime, elle lui suggéra même d'aller s'acheter un choco grenouille à la confiserie du coin. Caleb Roarch, ce fin négociateur ? Et il s'imaginait qu'elle ne savait rien, en ayant lu l'intégralité de sa tête ? De sa mémoire jusqu'à l'endroit le plus gênant où elle pourrait trouver un grain de beauté sur sa peau ? Si tant est que beauté il y ait. Elle avait toujours trouvé les adolescents pour le moins horribles, même si certains avaient un charme qu'il fallait leur reconnaître. Et en plus il la disait vieille, soulignant sa parentalité en la pointant du doigt allègrement, comme pour lui rappeler sa place ? Justement, c'était elle l'adulte, elle le bras droit de Lord Voldemort, elle la tueuse sanguinaire, la Mort.

-Tu comptes rouvrir la chambre des secrets, tu parles un fourchelangue plus abouti, hérité de ta famille, tu fais le malin devant tes petits camarades parce que tu as une baguette "noire" qui allège un peu tes sarcasmes par des sorts qui parfois ressemblent à quelque chose. Quand tu ne rates pas ta cible et à ta façon de me parler, tu souffres d'un complexe d'infériorité évident. Je pourrais t'apprécier si j'avais été capable de pitié, mais la série d'événements ponctuant ta misérable vie d'éternel incompris me donnent plus envi de vomir que de te pardonner pour l'ego qui te pousse en prime à être effronté avec une personne dont le niveau te dépassera à jamais.

Et si elle n'avait pas encore castré le mâle de ses talons aiguilles, ce n'était pas sans l'arrière pensée de lui écraser les noix un bon coup pour les lui faire bouffer. D'un air plus subtile, elle pensait qu'il était sans doute en train de comprendre qu'on ne négociait pas avec elle. Si encore il avait eut simplement l'intelligence d'essayer de la berner en disant oui, puis en se retirant. Mais il avait perçu qu'elle aimait la franchise, même si la sienne était déplacée. Ou risquée ? Ellana n'était pas une femme qu'on pouvait cerner, ni même comprendre, encore moins conditionner à un petit jeu de gamin dont Caleb semblait s'être fait maître ! L'avait-il prise pour Loélia ? Ou une de ses amies de pisseuses qui couraient vers lui dès qu'il tendait les bras ? Ellana esquissa un grand sourire, cette fois elle explosa dans un rire tonitruant.

-Et tu penses encore que j'ai besoin de toi ? Allons ... Quant à James, ne rêve pas sombre idiot. Il aime le pouvoir. Peut être va-t-il mourir, mais si son orgueil est aussi mal placé que le tien, je paris qu'il choisira le bon moment et qu'il reviendra. Et lorsqu'il sera de retour, il te poignardera allègrement comme le dernier des inférieurs, ce qui, reconnaissons le, ne t'épargne pas le moins du monde. Alors tu peux manifester ta fierté, essayer de garder la main, aller pleurer dans les jupons de "ma fille" pour qu'elle te vienne ne aide quand tu te rendras compte que James n'avait cure de toi et de tes soucis dignes de faire pleurer les anges les plus stupides de la galaxie, mais n'espère pas gagner du temps avec tes idioties quand tu es devant moi.

Elle inspira une fois encore avant de conclure.

-Tu es déprimant. Ne vois-tu pas que James se sert de toi ? Il se sert de vous tous. Tu n'es qu'un pion sur un échiquier qui est de loin trop grand pour toi, et tu le réaliseras peut être ... D'ailleurs, mais lorsque ce sera le cas, il sera trop tard. Et quand tu seras au bord de la falaise, le nez au dessus du précipice, rappelles toi avant de mourir que je t'avais prévenu.

Puis sans ajouter un mot, Ellana estima qu'elle avait suffisamment remonté Caleb pour lui donner de quoi réfléchir, si tant est qu'il en fusse capable. Un maigre rictus, elle poussa un énième gloussement, follement amusée par une situation infiniment plus cocasse que toutes les autres. Il était encore jeune et avec le temps, elle savait qu'il serait plus sage. Mais visiblement, il était loin d'être prêt, vue sa maturité, à lui fournir une aide efficace pour une mission vraiment importante. Ce n'était qu'un enfant de 11 ans après tout. Lui tournant le dos sans crainte, elle disparut simplement.

*Crac*

Fin du RP

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