"Londres est une ville de brouillards et de charbon de terre"
Ianto ne se souvenait pas de qui avait pu annoncer cette grande vérité mais il approuvait grandement.
Cette citation fut exactement le ressentiment qu'il avait de cette ville.
Voilà, ça faisait deux jours. Deux jours qu'il avait mis les pieds pour la première fois dans la capitale anglaise. On ne peut pas vraiment dire que Cardiff lui manquait, mais Londres ne l'enthousiasmait pas non plus. Il avait finit par se trouver une chambre dans un pub de l'Essex tout aussi dénudé que la passion qu'avait mis Ianto a changé de ville.
Cela n'avait pas été un choix, mais une obligation à laquelle il s'était pliée.
Il aurait pu quitter la Grande Bretagne mais à quoi bon ?
Où qu'il aille, il transportait le même fardeau, la même tare.
Quoiqu'il arrive il resterait marqué au fer rouge.
En ce début de soirée, notre gallois été sortit se réapprovisionner en Potion Tue Loup dans une boutique du Chemin de Traverse.
Avec la discrétion qui lui est coutumière, il se baladait tout simplement dans les rues, ses breuvages trimballés dans un sac en plastique moldu.
N'importe quel œil un tant soit peu attentif aurait pu e savoir plus sur sa condition.
Ianto avait depuis longtemps perdu sa baguette et de ce fait ne pouvait transplaner.
Il s'était donc résigné à demander son chemin à des badauds qui à chaque fois, sans exceptions lui avait allégremment montrer du doigt des directions opposés.
Ianto tout marmonnant et bourru pris l'initiative de ne plus demander son chemin à ces abrutis de péquenauds et de laisser ses pattes le guider.
Les têtes se tournaient sur ce jeune homme habillé tel un défroqué qui marmottait tout seul d'un ton rageur, bref, peu engageant.
Il arriva aux abords d'un petit square quand Ianto sentit une effluve canine.
Ianto émit un grognement qui n'avait rien d'humain : les chiens raffolaient de son odeur, il les exécraient.
Un bien trop grand rappel de sa condition.
Il aperçut le maître du chien posé sur un banc, l'air contemplatif.
Ianto, qui n'avait cessé de baragouiné des mots inaudibles mais à l'accent haineux, n'émit plus un seul son.
Ses yeux percèrent la nuit et se mirent à décortiquer l'homme en face de lui et point dans la demi-mesure.
Puis le gallois fit un effort pour hausser la voix et lui crier d'un ton hargneux :
"Vous pouvez pas garder votre cabot désœuvré en laisse ?"