Fleury & Bott

L'antique porte d'entrée grinça doucement, tout autant que Charles quand pénétrant dans la boutique en boitant.

Tant bien que mal, il referma la porte avec sa canne fêlée. Charles enleva son chapeau et inclina poliment la tête en direction de la vendeuse, ses yeux parcourant les rayons de l'établissement avec suspicion.

Vagabondant parmi les étagères, il vit des ouvrages de tous acabits, de tous thèmes, de tous matériaux. Jusqu'à ce que son regard se porte sur un étroit rayon. C'est d'un doigt fébrile que les auteurs défilèrent, toutes époques et toutes régions mais pas un seul sujet intéressant.

Et se tournant vers la vendeuse, Charles sortit son sourire le moins effrayant :

Chère Demoiselle, que voilà une pittoresque boutique.
Voyez-vous je suis du genre collectionneur, collectionneur de ce qui se fait de...moins recommandable en matière de littérature.
J'aurais aimé trouvé chez vous dans cette vaste collection des produits attirants mais, sûrement par souci d'éthique et de morale, vous ne semblez pas en disposer.

Déambulant entre les piles de livres, Mr. Brown discutait sur un ton de courtoisie et et sympathie, il s'arrêta un moment en fixant l'employée :

Dites moi, n'auriez-vous pas en réserve, de ces livres vénérables et enrichissants ? Le genre d'ouvrage que l'on lit avec curiosité et, évidemment, seulement dans un cadre de détente. Traitant peut-être sur ce qui est noir et impie, sur ce qui se tait et ce qui doit être tue ? Auriez-vous par hasard des livres ou parchemins sur ce qui fut des hobbys exécrables de mages noirs?

Non pas que je pratique, mais j'adore étudier la magie sous toutes ses formes dans un but purement...désintéressé.

Constance avait du fermer la boutique quelques jours, son père étant souffrant. Mais elle constata que les clients étaient toujours au rendez-vous. Un jeune homme se présenta à elle, et posa sur son comptoir deux livres sur le Quidditch puis il lui demanda si elle avait en stock des livres de sortilèges un peu plus corsés.

Elle lui répondit par la négative, ajoutant que ce qu'elle avait en rayon était tout ce qu'elle pouvait proposer. Elle lui conseilla de se renseigner auprès des professeurs de Poudlard puis encaissa les 23 gallions que le jeune homme lui devait. Elle le remercia puis alla s'occuper de la jeune fille qui attendait sur le côté du comptoir, une pile de livre entassée à côté d'elle.

Eh bien! Vous refaites tout votre stock ? lui dit-elle dans un sourire entendu

Elle encaissa ensuite les 94 gallions de la jeune demoiselle puis attendit qu'un autre client s'approche. Elle n'eût pas long à attendre. Un homme singulier, habillé dans un style tout à fait original, l'air semi-cadavérique, semi-simiesque, s'approcha d'elle et vint lui poser quelques questions, non pas sans avoir auparavant loué les qualités de la boutique. Il lui demanda des ouvrages peu recommandables que Constance lui refusa tout net.

Non mais vous plaisantez ? Comment puis-je savoir que vos intentions sont louables ? Allez, sortez d'ici, monsieur, et que je ne vous revoie plus devant mon magasin!