Pensées Noires. (PV Dakeyras)

Des pensées noires, ce n'était que cela, que cela qui ne cessait de mettre en réjouissance l'esprit d'Elizabeth. Ces pensées noires à l'idée de ce qui se passait au château, ce qui allait se passer. Elle avait trahi, elle avait scellé des Destins. Mais elle ne regrettait rien, aucun remords n'en venait à croquer, tel un vers rongeur, son âme de pierre. Ses sentiments restaient inchangés, son coeur ne battait pas plus vite qu'habituellement et allongée dans son dortoir, celui d'où elle avait chassé sa comparse de maison pour l'envoyer à la bibliothèque, elle broyait du noir. Incapable de tenir sa plume entre ses doigts. Trop de pensées noires, bien trop. Elle jeta son carnet, dont la page qu'elle fixait depuis une demi heure ne semblait se résoudre à se couvrir d'un encre plus sombre que le ciel qui recouvrait ce début de soirée. Il heurta avec puissance le mur de briques et vint s'écraser mollement au sol, tout comme le joli instrument à tracer qui le suivit de très près. La vipère n'était pas patiente, elle ne l'avait jamais été, attendre était insupportable, que pouvait être plus terrible encore que l'attente d'une chose qui n'arriverait qu'avec les frontières du temps ? La jeune femme se leva précipitamment, des cernes d’insomnie saillant encore sa pâleur coutumière. Elle attrapa vivement sa cape et claqua la porte derrière elle. A cette heure-ci, la nuit commençait peu à peu à recouvrir le ciel bleuté et à éclairé la voûte des rayons doucereux de la belle lune blafarde, les élèves devaient tous restés clôturés en l'intérieur de la forteresse d'idioties que dressait Poudlard. En passant devant la bibliothèque, elle cria, ou plutôt, n'haussa que peu sa voix à l'intention de sa seule occupante, une Serpentard persécutée par sa camarade, plus rusée et cruelle.

C'est bon. Le "dodo" t'attend. Et t'avise même pas de toucher à mes affaires.

Elle accéléra ses pas tout en rasant les murs, elle n'avait aucunement l'intention de sa faire prendre. En trombe, les grande porte se poussèrent lourdement sur le passage de l'effrontée et sa course se précipita plus encore. Une fois éloignée quelque peu, ou en tout cas, assez, elle gravit quelque rocher tout en revêtant sa cape, toujours serrée dans sa main jusque là, elle s'y prit avec habileté et arriva en haut d'un plateau relativement spacieux, spacieux quand l'on était seul tout du moins. Elle s'assit. Les pensées noires s'ornaient sans doute d'un peu plus de grâce, conditionnées dans un si beau paysage. Le paysage qu'elle pouvait apercevoir depuis son perchoir. Simplement des plaines de graviers. A l'effigie de son coeur, la pierre semblait craquelée mais solide, incassable, inaccessible. La demoiselle pensait encore mais les choses se relativisaient. Elle n'était pas trop mal dans cet endroit, aussi creux et vie soit-il, soulageait quelque peu ses épaules du poids de ces fades songes, pourtant si douce à son coeur.

Comme Dakeyras l’avait dit à Erell, il avait besoin de se retrouver un peu seul pour réfléchir, encore une fois se demander comment, pourquoi. Il faisait ça surtout la nuit. Il prit alors le chemin des montagnes, endroit où il pensait ne trouver personne, surtout en cette heure tardive. Il marcha donc un long moment, le temps d’aller du lac du parc jusqu’aux montagnes de Poudlard. Le temps d’y arriver, la nuit avait fini de tomber. Maintenant que l’orage était passé, le ciel était bien dégagé et la lumière de la lune éclairait clairement les alentours. Le jeune garçon se déplaçait assez rapidement, sa cape volait dans le vent derrière lui et le reflet de la lune brillait sur la lame de sa dague ornant sa ceinture.

Il escalada quelques rochers pour se hisser en hauteur. Il arriva alors sur un petit plateau depuis lequel on avait un panorama superbe. S’asseyant à l’ombre, le dos appuyé contre la roche, il sorti Fire qu’il tournait entre ses doigts. Ses reflets était parfaitement visibles dans le noir, on pouvait le repérer de loin.
Le gryffondor pensa à ses parents, partis trop tôt, partis trop loin. Tués, assassinés. La main de Dakeyras se resserra sur sa baguette. Il repensait à la scène, les flashs verts aperçus depuis l’extérieur de la demeure, ses parents étendus sur le sol dans le petit salon, les yeux voilés, l’enterrement. Une larme coula le long de sa joue, roulant en une perle fine qui vint s’écraser sur le sol. Le garçon renifla, essuya ses yeux, mais ils restaient humides.
Il chercha alors un réconfort, la présence de son fidèle ami à plumes l’aiderait, mais hélas il ne pouvait pas être là. Il regarda alors le petit morceau de bois dans sa main.

J’aimerais tellement que tu sois là avec moi Fire, je voudrais tellement te voir, t’entendre. Mais tu ne peux plus être là, tu ne le pourras plus jamais.

Ses yeux qui s’étaient arrêter de pleurer se remirent à lâcher des flots de larme. Toute cette mort, toute cette destruction, c’était cruel.
Puis le regard de Dakeyras fût attiré par Fire qui s’animait plus que d’habitude, les reflets rejoignirent la pointe de la baguette et un léger filet couleur d’ambre s’en échappa. Il forma un petite masse qui s’estompa aussitôt, comme un nuage effacé par un coup de vent.

Fire !?

Le reflets s’agitèrent de plus belle, le rouge s’intensifia, le filet fit son retour, plus gros, plus épais cette fois. Et la masse également se fit plus importante, matérialisant un oiseau, un phénix. C’était Fire, pour la première fois il apparaissait sans que le danger ne menace le jeune garçon. Il resta là, quelques secondes, sans bouger. Cela paraissait une éternité pour le gryffon. Puis l’animal se propulsa par un battement d’aile vers la figure de son amie humain, puis vint s’y dissiper. A ce moment là, un cri résonna dans sa tête et une sensation de bonheur l’emplit, son cœur sentit une vague le réchauffer, le réconforter.

Mais la tranquillité fût de courte durée, des bruits de pas arrivèrent. Résonnant contre la roche sur le plateau juste au dessus du sien. Le gryffondor se releva vivement et rangea son arme dans son fourreau. Il escalada les deux mètres qui le séparait du plateau haut pour voir qui était là. Il découvrit alors une élève, de dos. Ses cheveux tombait dans son dos, à la hauteur de ses clavicules. Ils étaient longs, soyeux et couleur de sang. Ils ondulaient légèrement avec le souffle de l’air et son parfum se propageait jusqu’aux narines du jeune gryffon. Elle était plus âgée que lui, surement était elle en dernière année, ou dans l’année précédente. Il l’aborda alors, essayant de lier un contact, il aimait les nouvelles rencontres.

Belle nuit pour une ballade sous les étoiles. Chacune d’entre elle brille depuis longtemps et continuera de briller encore un moment après notre mort. Nos ancêtres les contemplent de près, c’est leur nouveau refuge.

Elizabeth ne se retourna pas quand elle entendit des pas approcher et des paroles résonner. De bien vagues paroles, poétiques, gentilles... Pitoyables. Tandis que son étreinte se resserrait autour du manche de sa belle baguette ornée, elle pensa bien des choses sur ce jeune homme à qui elle faisait dos. Qui était-ce ? Elle ne le voyait pas encore, elle n'en avait pas la moindre idée.

Les étoiles, les étoiles, les étoiles...

Elle mordit sa lèvre, l'amertume teintant sa voix de verre, elle s'amusait de garder une part de mystère dans ses paroles, peut-être le faisant espérer une réponse bienveillante ? Quel dommage, espérer tant...

Elles sont trop lumineuses, bien trop, je les préfère cachées sous un ciel sombre. Tu es bien inopportun. Qui te dit que je n'aurais pas préférer restée seule ? Et bien, je te le signifie à présent, alors du vent !

Elle fit enfin face au garçon, son regard perçant la pénombre, un rayon de lune posé sur son visage, le pâlissant plus encore ,sa main plongée sous sa cape sombre, recouvrant ses épaules nues, mais ne la protégeant guerre de la fraîcheur nocturne, elle tenait fermement sa baguette. Elle le toisa d'un regard hautain et frémit quand elle le reconnu. Il était allongé dans un lit voisin, à l'infirmerie, aux côtés de Caleb, lorsque elle avait oeuvrée pour un noir dessein. Elle en sourit. C'était drôle de le revoir, ici. Mais elle n'allait pas être gentille, sûrement pas, jamais. Elle émit un sifflement haineux. Voyant qu'il ne s'éloignait pas, elle lui fit un signe vif de la main, lui indiquant fermement qu'elle ne comptait absolument pas tolérer sa présence, pas à ses côtés, dans ses jolies pensées noires qui tapissait son esprit ce soir.

L’esprit était sec et l’âme était pourrie. Les paroles prononcées par la jeune fille étaient froides et pleines d’une haine qui semblait s’être accumulée depuis bien des années. Quand elle se tourna vers Dakeyras, il pu voir ses yeux, vides de sentiments et montrant un manque réel d’amour, de passion, de vie. Le visage de la serpentard qui se tenait en face de lui était blanc, scintillant par le ricochet de la lumière de lune sur celui-ci. Un comportement intimidant et cynique, une façon d’agir sévère. Tout ce mélange qui faisait des serpentard ce qu’ils étaient. Cette fille lui rappelait quelqu’un, un autre serpentard, Caleb Roarch.
Ils avaient le même dégout du monde et des gens dans le regard, dans leur façon d’agir. Ils avaient toujours un esprit tourmenté, bercé d’illusions.

Sans doute le jeune gryffon aurait il du ne rien dire et partir comme elle le lui avait demandé. Peut être qu’il aurait du avoir peur et s’enfuir. Mais ce n’était pas le cas. Il avait connu Caleb, Gabriel et affronté une horde de démons dans une vieille taverne miteuse d’où il était revenu dans un état semi comateux, vidé de ses forces et meurtri de ses blessures. Alors non l’élève aux cheveux rouges qui se tenait là ne l’impressionnait pas, et il allait lui faire comprendre.

Et pourquoi ne te retournerais je pas la question ? Ne te dis tu pas que j’étais peut être ici avant que tu n’y arrives ? Vous les serpentard…

Jouant le même jeu qu’elle, il laissa planer un peu de suspens sur la suite de sa phrase.

…vous avez un don pour croire que tout le monde va vous obéir et se mettre à vos pieds. Et vous avez aussi la prétention que tout vous appartient et que vous pouvez décider de tout. Alors qu’en fait…

Il en refit un pour le plaisir.

Alors qu’en fait c’est faux. Vous êtes juste seul, méchant et stupides.

Le dernier mot, il l’avait prononcé de façon provocatrice. Ce n’était peut être pas utile mais la jeune fille l’avait titillé et il était d’humeur à réagir assez vite aujourd’hui. Ce qui l’avait le plus marqué, c’était ce geste de main pour lui intimer de partir. Un geste de main comme on pourrait en user pour chasser un moins que rien.

Donc pour en revenir à ce que tu me disais, je ne partirais pas. Je suis arrivé ici il y a plus d’une demi-heure pour trouver un peu de calme et de solitude et c’est toi qui est venu me troubler avec tes pas qui résonne comme si tu portais de gros sabot en bois. Tu n’as peut être pas l’habitude qu’on te tienne tête, mais je ne suis pas de ceux qui courbe l’échine devant tout le monde et n’importe qui.

Il se mit alors à marcher en dessinant un cercle, faisant les cent pas, il continua sa tirade.

Mais peut être pourrions nous trouver une solution, voyons, je ne sais pas moi…

Puis il s’arrêta brusquement, leva le doigt et fit une tête d’ahuri qui vient de trouver la meilleur idée du monde.

Mais oui, on pourrait faire ça !

Mais il se reprit aussitôt, affichant un visage déçu et recommençant sa marche.

Ho non c’est nul en fait.

C’était une scène troublante, déconcertante. Il s’arrêta de nouveau, pour de bon cette fois ci et se dirigea vers la fille qui l’avait regardé faire. S’approchant d’elle, il lui dit d’une voix basse.

J’ai trouvé, on pourrait se tolérer… Je sais que ce n’est pas dans vos habitude, exemple en est avec les moldus et ceux que vous appelez les "sangs de bourbe". Mais bon, peut être es tu capable de faire une exception à la règle ? Ou peut être que c’est toi l’exception.

Après ces mots, il s’éloigna, allant s’asseoir sur la corniche. Les pieds dans le vide, il observa l’horizon, attendant de voir si la serpentard allait réagir de façon violente ou si elle allait plutôt utiliser son esprit pour penser à ce que lui avait dit le garçon. Il n’espérait pas la faire changer, mais au moins qu’elle serait capable de se remettre en question pendant cinq minutes afin de prendre la bonne décision.

Quel idiot. La vipère possède une langue vicieuse et de belles paroles audacieuses. On n'éblouit pas un serpent de discours sans s'attendre à un retour digne de ce nom. Quel idiot était-il pour croire, qu'elle, vicieuse en son âme entière, le laisserait la tuer avec de beaux discours trop peu judicieux ? Qui était-il dont pour croire que jamais personne ne lui avait tenu tête, qui était-il dont pour juger de son passé ou même lui attitrer une aversion envers moldus et nés moldus qu'elle ne possédait en rien ? Ah oui. C'était juste un petit Gryffondor, stupide et bourré d'un courage artificiel, parsemé de préjugés. Elle rit, à gorge déployée, comme à son habitude, une moquerie qui pour le jeune homme signifiait une humiliation très proche. Il était présent assis, ses pieds dans un vide incertain. La jeune femme s'approcha, exerça une très légère pulsion dans le dos de celui qui avait osé lui parler sur un ton si inapproprié, légère mais assez pour le faire sursauter. Elle approcha sa bouche dans son oreille et commença à déblatérer de ses paroles froides, son esprit se délectant de l'instant, s’enthousiasmant à l'idée d'une soirée finalement si amusante.

Oh... Comme ça doit te faire du bien de te sentir supérieur parfois... Pauvre chou... Ton discours était...

Elle marque une pause, comme lui s'était amusé à le faire, ses lèvres entrouvertes dans l'attente du venin.

Risible, pitoyable.

Elle s'arrêta là, commençant à marcher en une ligne parfaite derrière le petit Gryffon.

Premièrement jeune homme, il me faudrait sans doute t'apprendre que juger sans ne connaître est d'une stupidité réelle, tu n'es donc qu'un idiot, tu as si bien confirmé mes pensées par tes paroles...

Là encore, elle se pencha au-dessus de son épaule, ses cheveux retombant sur sa figure, recouvrant presque son visage entier.

Deuxièmement, sache que je tolère tout à fait les moldus et les sorciers nés de leurs unions. Je n'ai pas même la prétention de me dire sang pur. Et...

Une pause, jouissive, encore...

Je ne te tolérerai pas. Jamais. J'aime les gens bien élevés, et tu ne sembles pas en être, alors... Du vent ? Oui, oui, du vent.

Pour qui se prend-il... Vraiment...

Un souffle agacé s'échappa de la bouche d'Elizabeth, à présent, sa baguette était posée sur la joue de Dakeyras, lui rentrant presque dans la chair et lui intimant de partir, loin avant de s'attirer les foudres de son possesseur.

C'est drôle de voir comme tu crois être courageux en prononçant de telles paroles... Tu n'as sans doute aucun notion de courage...

Elle refit se geste qui avait tant semblé insupporté l'adolescent, elle avait joué et si le pion n'obéissait pas, elle serait obligée de casser, ou peut-être juste d'écorcher son jouet.

La serpentard vint le pousser légèrement dans le dos pour le faire sursauter, c’était un reflexe stupide mais humain. Après cela, elle murmura des choses à son oreille, un discours dédaigneux, représentatif de la maison dont elle arborait le blason. Le traitant d’idiot et le rabaissant sans cesse. Ce genre de parole gagnait à ne plus atteindre le jeune Dakeyras qui en prenait l’habitude. Il resta donc stoïque, laissant Elizabeth faire son monologue. Il ne la regarda pas et se permit de bailler, traduisant un ennui des plus grands. Elle lui faisait part de ses opinions, mais il n’y voyait que du venin, il se méfiait de leurs paroles. Ne l’écoutant qu’à peine, il senti juste la baguette froide de la jeune femme se planter dans sa joue, s’enfonçant douloureusement dans celle-ci. Il ne réagit pas immédiatement, elle lui intimait de partir à nouveau. Elle lui dit qu’il été mal élevé, ce qui remettait en cause l’éducation que lui avait apportés ses défunts parents. Une vague de colère parcouru son corps, il secoua légèrement la tête de manière presque imperceptible en fermant les yeux. Ce fut lorsqu’elle lui parla de courage, une des choses fondamentale pour le jeune homme, que son sang fit un tour plus vite que l’autre.

Il était toujours assit sur le rebord de la montagne, les pieds dans le vide, la baguette collée sur sa joue. Une colère noire était montée dans ses veines pour se répandre dans l’ensemble de son corps. Il pivota rapidement sur la gauche en se relevant pour remonter sur la terre ferme. Il mit un bon coup de coude derrière le genou du serpent. Le genou flancha et elle se retrouva à genou au sol, il la poussa alors violemment en arrière pour la voir allongée sur le dos. Il recula un peu et sorti Fire. Menaçant Elizabeth de celui-ci, il soutint son regard avec dédain. La situation s’était inversée. Elle était là, sur le sol, baguette à la main. Il se concentra sur ce bout de bois entre ses doigts. Celui-ci se mit à vibrer et une douleur prit place dans le crâne du gryffon. Il ignora ce supplice, le mettant de côté, fixant son esprit sur la baguette de la fille. Elle vibra de plus en plus fort pour finir par s’envoler doucement de la main de sa maîtresse. Elle se souleva et vint vers le gryffondor qui la regarda sans la toucher, se rappelant toujours qu’une baguette n’avait qu’un maître et que le lien entre lui est Fire avait beau être puissant, il pouvait en être brisé. Il la laissa donc planer à côté de lui, sentant sa tête résonner de plus en plus. Souriant largement, il prit doucement la parole.

C’est à cause de gens comme toi que mes parents sont morts. Tu parles de courage et d’éducation mais pour tuer un homme, il n’en faut pas beaucoup.

La haine qu’il avait développée envers les mangemorts et tout ce qui s’y rapportait pouvait se lire dans ses yeux à cet instant. Ils étaient injectés de sang.

Je respecte des valeurs que tu ne pourrais même pas comprendre. Me sentir supérieur ne m’intéresse pas, je n’ai pas besoin de ça pour savoir que j’existe.

La douleur devint trop intense, elle était devenue insupportable. La baguette tomba et Dakeyras se tint la tête en faisant une grimace de souffrance. Il avait l’impression que sa tête allait exploser. Il ferma les yeux, n’ayant plus de contact avec la serpentard. Il baissa sa baguette et mit un genou à terre. C’était la première fois qu’il usait de la télékinésie aussi longtemps et sa tête lui faisait un mal atroce.

Elizabeth, allongée au sol, ses joues rougissant à l'approche du moindre mot que prononçait le stupide gryffon, fut prise d'une soudaine envie meurtrière. Tandis que sa baguette quittait peu à peu sa main blafarde, elle la suivit du regard, ses doigts se resserrant sur une poignée d'air emplie de sa haine croissante. Mais peu à peu, le garçon perdit de se stabilité et tomba, irradié par une douleur, un rictus de cruauté s'inscrit sur son visage. Elle se releva lentement, avant de ramasser son arme, vulgairement tombée à terre, son coeur battant follement, son regard perçant celui du jeune garçon, remplissant l'air d'une vague étouffante de tyrannie. Debout, sa cape volant au rythme de la brise légère couvrant les montagnes, elle pointa sa baguette sur la jeune homme, menaçante.

Expelliarmus.

Un rire, un rire amusé, teinté d'un sentiment de joie intense, teinté d'un plaisir vengeur. L'arme du garçon s'écrasa loin de lui, à une dizaine mettre, dans un bruit brut, sur la pierre, dans de petits gravas éclatés.

Alors comme ça...

La jeune femme lança violemment un coup de pied dans le torse du Gryffondor, le mettant à terre.

Tu te plaît de me mettre à terre, tu te plaît d'oser me... déstabiliser ? Comme les choses peuvent changer en un instant, un simple instant de faiblesse...

Elle se pencha, au dessus du visage du garçon, une lueur amusée la parcourant de toute part. Dans un geste vif et dans un craquement inaudible, la vipère s'était relevée... Quelle dommage de devoir abîmer un jouet si amusant...

Brachium Memento !

Boum... Crac... Aïe... Un hurlement suivi d'un rire jouissif saillirent les montagnes.

Pauvre petit...

Des larmes d'amusement parcouraient à présent les joues d'Elizbabeth tandis que le mollet du jeune homme se voyait dépourvu de son os, tandis que sa peau formait sur sa jambe un amas des plus étranges. Dans un éclat de bonheur intense, dans des fragments de voix heureux, des paroles sages pour celui qui avait tenté le pire retentirent.

Alors maintenant jeune homme, je te conseillerais fortement de... Partir. Loin de moi, et de me laisser enfin passer la soirée que j'espérais passer. Va t'en, je ne te le redirai pas encore une fois.

Pourquoi j’en été arrivé là, je n’en n’avais aucune idée. Le whisky n’est pas toujours le meilleur des alliés lorsque l’on tache d’avoir une suite de pensées cohérentes mais il avait l’avantage d’apaiser. Et de tenir chaud. Au corps mais aussi à l’âme. D’ailleurs, j’ai trop chaud. Beaucoup trop. Et c’est pour cela que je marche à la lisière des montagnes. Pour une fois que je ne suis pas saoul après avoir descendu la flasque. Juste passablement énervé. Je dirais même plus quand je pris connaissance de l’affrontement qui se tient un peu plus loin. Une touffe de cheveux rouge riant niaisement.

Jonhson.

Depuis le temps que je l’ai dans le collimateur. Pas de chance, ma fille. Tu t’ai choisis le mauvais souffre douleur. Je sors ma baguette puis lance d’une voix sonore en mettant en joue la poupée rouge carmin :

Voila donc Jonhson. Celle qui rêve depuis toujours de rejoindre la classe des grands mais qui, malgré ses efforts incessants, n’a jamais réussi à être autre chose qu’une courge écervelée. Ah, j’oubliais. Elle doit bien siéger quelque part dans l’ADT. Le portrait te semble fidèle, Lizzie ? Je n’ai pas mentionné ton ignorance totale de l’art des sortilèges qui te conduit à préférer les discours pompeux à l’action, ta mesquinerie, ta couardise et la multitude de travers qui font de toi l’être le plus stupide de Poudlard. J’aurais crains de te flatter.

Elle blêmit tout au long de ma tirade. C’est en réalité un joli brin de fille, à l’allure altière. Il se dégage d’elle une impression de calme autorité mais après mon massacre verbal elle tremble de colère. Surtout que je l’ai édicté avec le plus possible d’ironie dans la voix. Et ses yeux... Luisent de rage. J’esquisse un sourire narquois et pointe du doigt l’ange blond.

Tu es méprisable. Et si tu aimes danser, je vais te faire danser.

Aucune intonation dans ces mots mais une promesse. Elle allait en baver. Mes mouvements se font sûrs et précis. Rapides. Je la regarde ce mettre en joue. Pauvre chose. Elle pense à un duel. Je retiens avec peine un petit rire méprisant. Je me tiens immobile devant elle et au moment où elle ouvre la bouche pour me jeter un sort de bas étage, je bondis, me plaque au sol et mon pied fusant vers le son tibia. Une attaque simple et efficace que je double d’un atémi à la gorge. Dans un mouvement de grande fluidité, je me redresse. La jeune vipère, fauchée avec violence au niveau des chevilles, s’effondre sans pouvoir amortir sa chute en se massant la gorge. Voilà qui devrait la réduire au silence un moment. Un sourire carnassier se dessine sur mon visage. Puis secoue ma baguette :

Accio baguette !

Je récupère gentiment la longue tige de bois ouvragée et lance immédiatement à sa suite un enchainement de sorts plus ou moins complexe. Le premier entraine de profondes coupures dans le joli visage de la poupée carmine. Le second l’immobilise au sol pour de bon. Quand au dernier il lui coupe le sifflet. Je m’approche d’elle et la saisie par la nuque.

La prochaine fois que tu t’amuses à le toucher ou même à le regarder, je te jure que je te crève les yeux. Ou peut être mieux. Je te balance au fond du lac attachée à une pierre. Je suis sûre que les strangulos apprécieront. Je verrais selon l’humeur du jour. Ce soir, pas de chance, tu m’as énervé. J’espère que tu as imprimé ce que je viens de te dire parce que je ne le répèterais pas.

Avec un dernier regard glacial, je m’approche de l’ange blond. Il est en piteux état. Sa jambe est dans un état lamentable. Je ne sais que faire pour le soigner mais d’un mouvement je fais apparaitre une attelle. Pendant qu’il la fixe, les lèvres serrées et la peau livide de douleur, je farfouille autours afin de trouver une branche susceptible de l’aider à marcher. Je jette de temps en temps un coup d’œil à la vipère. J’envisage un instant de lui briser sa baguette. Puis renonce. Elle n’aura qu’à la récupérer au fond du lac. Je m’approche de Dakeyras et passe ma main sur sa joue.

Je suis désolée, je ne trouve rien de bien solide pour t’aider à te mouvoir. Il va falloir qu’on se débrouille tout seul. T’en sens-tu capable ?

Lorsque Elizabeth lui avait envoyé un grand coup dans la poitrine, Dakeyras avait ressenti une douleur vive avant de s’écrouler au sol. Lorsqu’il toucha la pierre, sa tête résonna comme si son cerveau avait fait un bond. Puis la vipère prononça un sort et il fut à nouveau envahi d’une souffrance désagréable. L’os de son mollet avait disparue, ne laissant plus que les muscles et les autres tissues à la place. Le bas de sa jambe était devenu flasque et il ne pouvait plus la bouger. Lorsqu’elle réitéra sa demande de la laisser seule, le jeune gryffon se demanda si elle était dénué de cette chose qui s’appelait l’intelligence. Elle venait de le priver de son seul moyen de locomotion et elle voulait qu’il parte. La logique des serpentard dépassait vraiment le gryffondor. Il essaya une ou deux fois de se lever tout de même mais ne fut pas surpris de ne pas réussir cette prouesse. Il se demandait comment il allait pouvoir se sortir de ce mauvais pas et ne voyait pas de solution.

C’est alors qu’elle était apparu, sa belle ténébreuse, sa beauté sombre, Léocadie. Elle s’adressa à la fille aux cheveux couleur sauce tomate avant de la tabasser dans les règles de l’art. Elle s’empara de sa baguette pour l’empêcher de nuire à nouveau ce soir et lui lança des sorts qui eurent pour effets de la neutraliser pour de bon. Elle s’approcha d’elle pour la menacer avant de se tourner vers Dakeyras et de venir près de lui. Elle fit apparaître une attelle pour qu’il puisse maintenir sa jambe et marcher dessus. Il la fixa, essayant d’ignorer la douleur qui pulsait dans son membre.
Il fut parcouru d’un frisson lorsqu’elle effleura sa joue de la main.

Oui ça devrait aller mais je dois retrouver Fire avant de partir.

Prenant appui sur la serdaigle, il se releva avec difficulté. Marcher sur une jambe sans os c’était comme s’appuyer sur une canne en gélatine. Il tourna la tête pour scruter les alentours, dans le noir il devrait apercevoir les reflets de sa baguette. Il ne voyait rien mais à un moment, il senti sa présence. Comme à chaque instant, il sentait son ami, il savait qu’il était là. Cette fois il le ressentait moins fort puisqu’ils n’étaient pas ensemble. Il tendit alors sa main droite ouverte dans le vide, s’appuyant sur Léocadie de la main gauche. Il ferma les yeux et se concentra, visualisant la baguette. Se focalisant sur la présence du phénix, il fit abstraction de tout ce qui se trouvait autour. Il rouvrit soudain les yeux pour voir des reflets rouges vifs animés se mouvoir dans la nuit et l’instant d’après, Fire fonça dans la main de son porteur. Il la rangea dans le fourreau à son côté.

Dakeyras se tourna ensuite vers Elizabeth et afficha un sourire narquois sur son visage. Elle allait obtenir ce qu’elle voulait mais les marques sanguinolentes sur ses joues lui rappellerait leur rencontre. Prenant alors appuie sur celle qui tenait une place importante dans son cœur, le jeune gryffon se détourna du plateau sur lequel ils auraient pu coexister au lieu de se détruire. Mais la fougue des gryffondor confrontée à la cruauté des serpentard ne faisait pas bon ménage.

La vipère se releva doucement, ses yeux animés de haines, le liquide vermeille ruisselant sur ses joues blafardes. Mais elle se contenu. La petite Serdaigle était douée, mais Elizabeth savait, elle savais pertinemment qu'il ne servirait à rien de répliquer par une attaque ou par quelque violence physique que ce soit, non, non et non. Et puis, la petite sotte avait raison, elle préférait les discours, elle s'amusait de mettre les nerfs à vifs, et elle savait y faire. Doucement et d'un geste assuré, elle mêla ses doigts à ses cheveux tombant sur son visage, dans un méandre de rouge sanguinolent. Le sourire fiché au visage du Griffondor la fit à nouveau rager, en son fort intérieur, elle ne désirait que l'effacer dans une gifle amusée. Mais elle n'en montra rien. Dans un clin d'oeil perfide, elle tira la langue, comme une enfant narquoise, comme une gamine insouciante. Puis ses pupilles se posèrent sur la belle ténébreuse.

Tu me le paieras. Mais... Tu es douée, et tu me plaît bien.

Dans un rire macabre, elle applaudit lentement avant de les observer tour à tour, le petit blondinet et la grande dinde.

Hum.. Vous n'aller pas du tout, mais alors pas du tout ensemble. Mais après, ce n'est que mon avis.

Les syllabes sortait lentement de sa bouche. Avec assurance et élégance, ce qu'elle seule pouvait accorder à ce geste, elle passa sa langue sur sa joue, y cueillant une goutte de sang, sur laquelle ses lèvres se refermèrent, dans un sourire délicieux, dans un regard soutenant celui de son interlocutrice.

Et... Si il n'en dépendait que de moi, je préférerais nettement être jetée avec les strangulots, mais je suis ouvertes à toute proposition, j'aime les expérience !

Un rire, lugubre et résonnant contre la roche, s'échappa de sa gorge. Mais elle ne mentait pas, jamais d'ailleurs, si elle devait mourir, quelque jour que ce soit, elle accepterait son sort, peut-être combattant légèrement son destin mais l'acceptant tout de même. Après tout, peut-être son existence demeurerait plus belle dans la mort que dans la vie ? La Sepentard fit un dernier geste en direction des deux tourtereaux, se délectant de celui-ci, elle agita ses doigts lentement, dans un signe qu'elle n'espérait être qu'un au revoir.

Jolis jouets.

Elle tourna la tête, sa baguette flottait au milieu du lac, parmi les strangulots, tournant autour, comme de pauvres bêtes en cage. Une grimace se forma sur son visage.

Ces idiots n'ont-ils jamais vus de baguette ?

Dans un geste gracieux, elle s'avança sur la berge, veillant tout de même à ne pas trop s'approcher. Le lien entre elle et sa jolie baguette de cerisier était puissant et instinctivement, le bois léger trancha l'eau pour la rejoindre doucement, ne pouvant pourtant pas s'extirper de l'eau brouillée seule. Doucement, avec prudence, la jeune femme sortit sa dague d'un pan de sa cape pour s'approcher de plus en plus de l'étendue. Elle y plongea sa main. Très sûrement elle se sentit happée par une main flasque et spongieuse qui fut suivit d'un corps sortant du liquide, un strangulot, griffant son poignet. Elle ne pouvait certainement pas faire usage de sa baguette mais décocha vivement un coup de couteau au monstre qui s'effondra dans la minute, laissant place à d'autres, hélas arrivés trop tard pour leur festin, déjà reparti sur son perchoir.
Le sourire de la demoiselle était figé, assise en tailleur, elle reprit le cours de ses pensée noires, après un jeu des plus amusants.

** Rp clos **

» Une nuit sans nom [PV Dakeyras]
» Little angry boys [PV Dakeyras]
» It's time. Follow me or ... die. (Pv Dakeyras Bremer)
» Ennemis quoiqu'il arrive ! (Pv Dakeyras Bremer)