Déambulation [Libre]

Un léger nuage de fumée s'échappa des lèvres de Lucas. Fatigué, il errait depuis plusieurs heures dans les rues de Londres. Ces rues, il les connaissait par cœur. Il aurait pu les arpenter les yeux fermés. Malgré le fait qu'il connaisse la ville comme sa poche, il frissonna. Il avait une boule au creux du ventre, insoutenable peur. Il ne savais pas de quoi, mais il sentait une menace planer au dessus de la ville. Et ce froid, sinistre et sournois, s'infiltrant sous les pans de la longue veste noire qui couvrait les épaules du jeune homme.

Ce froid. En plein été. N'importe quoi, vraiment.

Il eu la pensée futile que ce soit du aux détraqueurs, puis se rendit compte à quel point il pouvait être stupide. Si vraiment, c'était du aux détraqueurs, il ne serait déjà plus là à l'heure qu'il est. Les rues sombres sous l'éclat nocturne, rendant la ville surnaturelle, lui inspira quelques mauvaises idées. Et généralement, ses mauvaises idées finissaient en chansons. Il laissa les pensées infiltrer le plus profond de son être, s'adossant à un mur sale dans une ruelle sombre. Une mélodie germa. Puis, il sentit le froid couvrir ses mains. Les frottant l'une contre l'autre pour les réchauffer, il sentit un regard posé sur lui. Cette impression lui fit comprendre qu'il n'était pas en sécurité ici. Il devait rentrer. Coute que coute.

Se redressant, il contempla la ruelle sombre, tiraillé entre le désir de la visiter, et la peur de ce qui pouvait s'y cacher. La lumière blafarde de la lune lui donnait des allures de vampires. Le teint blanc, presque cireux, les yeux qui paraissaient, pour une fois, sombres, cachés sous des mèches folles, il aurait pu paraitre mort vivant s'il n'y avait eu ce nuage de fumée formé. Lucas frissonna. Comme il était étrange que cette ville qu'il avait toujours connut lui paraisse soudain si hostile. Peut-être était-ce dut à cette lumière surnaturelle? Peut-être à l'atmosphère de ces derniers jours. Il quitta soudain les lieux, la peur ayant, comme de coutume, prit le dessus. Se retrouvant dans une des artères principales, il respirât enfin l'air pollué de la ville, soulagé de s'être débarrassé de l'emprise étonnante de la ruelle.