[Spé H] L'étrange Halloween de Mr Voldamour (PV Dorian)

Ce matin-là, le Seigneur des Ténèbres s'était réveillé avec l'étrange sensation que quelque chose clochait.
Allongé dans son lit royal, il se frotta le visage pour s'éclaircir les idées.
Il sursauta. Ses sourcils se froncèrent brusquement. Sa gorge devint sèche.
Sous ses doigts, il venait de sentir ce qui ne pouvait être qu'une protubérance nasale. Ses mains continuèrent l'exploration de son visage et un second sursaut le fit se lever soudainement du lit.
Il venait d'empoigner une touffe de cheveux au sommet de son crâne qui aurait du être... chauve !

Lord Voldemort courut jusqu'à la salle de bain pour se regarder dans le seul miroir que contenait le manoir.
Le cri déchirant qu'il poussa aurait fait mourir à la fois de peur et de honte tous ses adeptes réunis : c'était à mi-chemin entre le cri aigu d'une fillette et celui, rauque, d'un animal enragé.
Il lui fallut regarder par deux fois avant d'accepter l'évidence : il avait un nez, et pire encore, il se retrouvait tout à coup affublé d'affreux cheveux roux !

Il aurait facilement pu reconnaître dans ses nouveaux traits l'ancien homme qu'il avait été, avant de se retrouver plus ou moins défiguré par la création des horcruxes... si ce n'était qu'il n'avait jamais, ô grand jamais, eu les cheveux roux !
Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar ! Voila qu'on aurait dit un membre de la famille Weasley !

Et l'horreur ne s'arrêtait pas là...
Continuant de se contempler dans la glace, il se mettait maintenant à sourire béatement, comme si rien ne pouvait le rendre plus heureux que de ressembler au commun des mortels, que d'avoir soudain l'air aussi niais qu'un pot de chambre avec ses cheveux roux mal coiffés, son nouveau nez et son regard excessivement naïf.

Et plus les minutes avançaient, plus il avait envie de montrer au monde entier à quel point il était ravi de son sort.
Il sortit donc de son manoir, transplana jusqu'au village de Pré-au-lard et se mit à apostropher les passants en leur glissant des mots gentils et bienveillants.

Bien sur, les passants eux aussi étaient touchés par cet anormal phénomène qui transformait tout le monde, mentalement, et parfois même physiquement. Mais Voldemort ne s'en rendait pas compte. Quant aux gens qu'il croisait, certains voyaient en lui les traits du Seigneur des Ténèbres, car ils avaient vu des portraits de lui dans la Gazette, et car, même derrière cette nouvelle apparence trompeuse, on pouvait fort bien le reconnaître. Ceux qui possédaient encore l'esprit à peu près clair s'enfuyaient en vitesse, craignant un piège quelconque, d'autres se mettaient à l'acclamer, et les derniers, complètement paumés, ne faisaient aucun cas de lui...

Le monde avait décidé de ne plus tourner rond et cela faisait un bien fou !

Dorian ouvrit les yeux, une douce lumière inondait déjà la pièce et la pendule affichait huit heures. Le sorcier se leva sans broncher, ni froncement de sourcil ni soupir exaspéré ni même de ronchonnement. Et pour accueillir ce réveil, même pas un aboiement ni même un câlin baveux qu’il avait l’habitude de repousser, le chien argenté attendait sagement au pied du lit.

Dorian se leva d’un pas léger jusqu’à la salle de bain pour se regarder dans la glace. Mais ce matin là, il regarda avec un air plus que réprobateur le reflet qui lui faisait face. Des cheveux bruns en bataille qui n’était pas longs mais dont la longueur atteignait une valeur trop élevée pour qu’on puisse les qualifiés de court, une barbe naissante qui pique…

Sans plus attendre il se mit à la tâche avec la plus grande des motivations : douche, lavage intensif de cheveux, rasage de près, gel désincrustant pour la visage, crème anti-cernes, coiffage, bain de bouche et tutti quanti ! Lorsqu’il revint devant la glace, il put afficher un sourire étincellent devant un teint net, une coiffure irréprochable et un regard bleu clair…bleu clair ? Oui clair très clair presque translucide, limpide, cristallin…
Ha ! Il lui venait aujourd’hui l’envie de déplacé des montagnes, et un drôle de sentiment lui donnait des ailes, il avait envie d’embrasser tout le monde jusqu’au cabot nouvellement sage attendant calmement son repas.

Il soupira de plaisir, satisfait oui presque, se dit-il en regardant autour de lui le bon bazars ambiant. Il se mit à tout ranger autour de lui avec frénésie. En trois heures toute la maison n’avait jamais été aussi propre et bien rangé, le chien nourrit, les placards réorganisés, les feuilles mortes ramassées, et lui toujours aussi clean.

Dorian regarda autour de lui satisfait, mais il ne pouvait pas en rester là, il avait envie de faire partager sa joie de vivre au monde entier c’était pures idioties, mais peu importe, quoi de plus plaisant que de suivre ses lubies quand elles poussent au partage de bons sentiments ? Et qui sait…peut être trouverait-il là-bas la perle rare…

Radieux, il transplana vers le quartier sorcier.
Il arriva dans les rues de pré au lard et se mit à y flâner le pas léger et l’œil charmeur. Ses cheveux brillant sous les rayons du soleil flottaient élégamment dans l’air et il ne cessait d’afficher un sourire conquérant et excessivement éclatant.
Habillé à la dernière mode, et adoptant une démarche décontracter, il ne cessait d’exhiber aux passant un regard avenant.

Mais ce qui attirait le plus son œil, c’était la gente féminine, il ne se lassait pas de distribuer des sourires ravageurs et de proposer son aide pour aider les jeunes sorcières chargées de courses fraîchement achetées, enchaînant les formules de politesse et courtoises révérences.

Alors qu’il prenait congé auprès d’une jeune femme dont les taches de rousseur rosissaient à l’extrême, il heurta un passant qu’il n’avait pas vue dans son dos. Il se retourna précipitamment :

Oh ! Toutes mes excuses mon bon Monsieur, vraiment je suis désolé, pardonnez ma maladresse je ne vous avais pas vus !

Il pencha la tête sur le côté, le visage de l’inconnu ne l’était pas autant qu’il le semblerait derrière ce tout nouveau nez et ses sourcils assortis à sa cheveulure rousse.

Mais…j’ai l’impression de vous avoir déjà vue quelques part…Oh ! mais oui suis-je bête, Lord Voldemort, vous avez changez de tenu dites moi ! Cela vous vas à ravir !
Mais le fait que nous n’appartenions pas au même bord me ne permet pas d’oublier mes bonnes manières, comment vous portez vous mon cher ? Les affaires ne vont pas trop mal à ce que j’ai entendus.

Voldemort - le vrai Voldemort, l'ancien Voldemort - aurait probablement eu des envies de meurtres immédiates en se faisant ainsi bousculer et aurait, tout aussi probablement, mis seulement quelques secondes avant de réduire ce malotru à l'état de simple objet inanimé...

Mais aujourd'hui, tout était différent... Voldemort avait un nez, des cheveux et un sourire radieux. Aujourd'hui, il avait l'impression que le monde entier était devenu un véritable paradis, et il se réjouissait de voir le moindre petit oisillon ou la moindre petite fleur sur son passage...

Chantonnant à moitié, il n'avait pas remarqué, dans sa béatitude actuelle, l'homme qui l'avait ensuite heurté. Et comme la bienséance le voulait, il était à présent prêt à se confondre en excuses...
Sauf que l'autre était plus rapide, et sacrément bavard !

Hey, moi aussi je veux m'excuser !

Un air boudeur de petit gamin rendit le visage de Voldemort encore plus innocent qu'il ne l'était déjà (ce qui semblait pourtant difficile à accomplir) et il s'empressa d'emboîter le pas à la discussion dès que l'homme se tût quelques instants.

Permettez-moi de m'excuser à mon tour. Je suis vraiment navré, je ne vous avais pas vu. Mais avec toutes ces choses magnifiques qui m'arrivent aujourd'hui, j'ai la tête complètement ailleurs !

Si la Princesse Lilas - dont Voldemort ne savait rien (tant mieux pour lui diront certains) - avait été là, elle aurait eu du mal à concurrencer avec l'attitude nouvellement niaise de Lord Voldemort !

A l'entente de son nom, Voldemort fit une petite courbette totalement ridicule et ajouta :

Appellez-moi donc Voldy. Voldemort fait vraiment trop solennel.

"Vous avez changé de tenu dites moi ! Cela vous va à ravir !"

Voldemort sourit alors de toutes ses dents - dents aussi éclatantes que sa chevelure était à présent rousse - et sortit un petit miroir de poche de l'une de celles de son costume trois pièces.
Il se mira un instant dedans, toujours aussi stupéfait de voir un nez au milieu de son visage.

N'est-ce pas ?! finit-il par s'exclamer. Et pour vous répondre, les affaires vont plutôt bien oui. Mais aujourd'hui, j'ai envie de mettre le boulot de côté. La journée est bien trop belle pour travailler.

Un rayon de soleil éclaira son visage et ses cheveux flamboyèrent à son contact. C'était vraiment une journée parfaite, dans un monde parfait, pour un homme à l'intellect parfait, et au physique parfait... Même toute cette perfection était parfaite !

Et si nous allions boire un verre ensemble, mon ami ? C'est ma tournée !

Le tout nouveau Voldemort, après s’être contemplé dans un miroir comme si il n’en revenait pas encore de s’être ainsi métamorphosé, l’invite à boire un verre.
Un verre avec le seigneur des ténèbres ?! L’occasion n’était pas à raté !
Dorian afficha son tout jeune sourire étincelant.

« Mais avec plaisir ! Et ne vous excusez pas voyons tout est de ma faute, et laissez moi plutôt me rattraper en vous invitant plutôt que le contraire. »

Il l’invita à avancer d’un geste galant du bras avant de poursuivre.

« Les affaires vont bien, je suis ravi de vous l’entendre dire, mais vous avez raison, aujourd’hui c’est jour de fête et profitons en pour nous aéré l’esprit. »

Il s’arrêta devant un petit café, à la décoration chargé à dominance rose et mauve, chargé en anges et fées nacrés flottant un peu partout dans l’établissement. Il s’arrêta tout net. A travers la vitrine on apercevait une partie de la clientèle : des couples pour la plupart autour d’un chocolat fumant.

« Tiens ! Que diriez vous de vous arrêter là, l’endroit ma l’air bien agréable. Je suis sûr que nous y serons à notre aise mon cher Voldy ! »

Sans attendre la réponse de son interlocuteur Dorian poussa la porte du café. Aussitôt un parfum de rose vint leur piquer le nez, accompagné du fond sonore qu’émettait une harpe ensorcelée. Dans la salle, comme prévue que des couples et des groupes de jeunes femmes faisant une pose dans leur journée « shopping entre copine ».
Le regard nouvellement bleu ciel de Dorian se posa instantanément sur une table autour de laquelle papotait deux jeunes femmes, une blonde aux boucles somptueuse, et une brune aux grands yeux noisettes et tâches de rousseur.
Il les quitta des yeux pour se retourner vers Voldemort affichant un sourire entendu.
Puis il se dirigea d’un pas conquérant jusqu’à la table située juste en face des deux demoiselles. Il n’hésita pas à leur adresser un sourire radieux avant d’appeler le serveur.

« Mon ami et moi voudrions boire quelques chose s’il vous plait, servez moi un capuccino, et ce que désire mon ami » Il se tourna vers Voldemort en même temps que le serveur attendant que celui si face son choix.

Puis quand le serveur s’en alla il se rapprocha de son interlocuteur pour parler à voix basse :

« Comment vous les trouvez ? Elles sont charmantes non ? Il faut croire que l’on arrive au bon moment, ce serait bafouer la chance que de ne pas donner suite à une tel rencontre. Pensez vous qu’on puisse leur offrir quelque chose ? »

HJ Hum, ça le fait tout de suite moins maintenant que je ne porte plus mon set spécial "Seigneur Voldamour" ! Laughing

HJ

Voldemort secoua la tête, mais ni mécontentement, ni colère, ni rage n'assombrissaient son visage nouvellement innocent. Le plaisir d'avoir à présent un nez et des cheveux (et d'avoir également troqué ses yeux rouges sang contre un regard turquoise des plus charmants) était bien trop fort pour qu'il s'agace de petites broutilles.

Non non non, je tiens vraiment à vous inviter.

Si cette bataille de politesse continuait, les deux hommes, aussi tristement désespérants l'un que l'autre, risquaient facilement d'en avoir pour la journée !
Malgré tout Voldemort suivit Dorian jusqu'au café où ce dernier décida qu'il serait de bon ton de prendre ce verre qu'il voulait lui offrir.

Les couleurs roses bonbons, les couples partout, l'odeur de chocolat chaud... Tout cela aurait probablement fait vomir l'ancien Voldemort et lui aurait donné envie de sortir sa baguette pour tuer tout le monde. Mais une fois encore, il réagissait bien différemment de d'habitude, affichant un sourire jusqu'aux oreilles à la vue de l'endroit.

Ça me semble parfait.

Je regrette juste qu'Eilane ne soit pas là pour partager tout ça...

Cette pensée - qui l'aurait mis dans une rage folle en temps normal - ne l'énerva pas plus que tout le reste et il continua de sourire.

Il s'installa à une table avec Dorian, non sans avoir remarqué, lui aussi, les deux femmes assises un peu plus loin. Il détourna pourtant son regard d'elles pour répondre au serveur, souriant de toutes ses dents :

Un lait chaud, s'il vous plaît.

Voldemort reporta à nouveau son attention sur les deux femmes tandis que Dorian lui parlait d'elles.

Elles sont charmantes oui, mais j'ai bien peur, mon ami, que mon coeur ne soit déjà pris ailleurs.

Il marqua un léger temps de pause, sembla réfléchir un instant tout en battant le rythme d'un air quelconque sur la table devant laquelle il s'était assis, puis il reprit la parole :

Ma foi, j'imagine qu'il faut profiter de la vie, conclut-il, tout en haussant les épaules, afin de signifier qu'il était finalement d'accord pour accoster les demoiselles.

Au fond de lui-même, quelque part très très loin tout au fond de son âme, une petite voix, probablement celle de sa conscience, la seule partie de lui encore "normale", était en train de hurler au désaroi.

» Entretien de Dorian Cairn
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