Sortie shopping (PV Ebe, Ata, Jimy )

Miranda laissait vagabonder ses idées, elle ne faisait pas vraiment attention à l'endroit ou ses pas l'entraînait. Enfin, plutôt les pas de sa petite fille. Atanys avait été ravie quand Miranda lui avait proposée de l'amener faire les boutiques moldues. La faire sortir de l'école et d'Azkanban était sa priorité, avec le contrôle qu'exerçait Héréa et Elmound sur cette jeune fille Miranda avait peu de chance de réaliser ses projets. Dernièrement elle avait eu trop de travail pour pouvoir se consacrer à Ata.

Mais il n'était pas prévu qu'elle vienne avec son jeune ami, Jimy. Miranda arrangea sa tenue. Des mocassins plats, en cuir sombre, animés d'un noeud fini de boucles en nickel brossé et rehaussés de surpiqûres. Une Jupe en soie grise, raffinée par la matière, le dégradé de gris et très habillée par les détails de finition (Plis piqués à la ceinture et plis lâchés) Un Top noir, en satin de soie, raffiné par ses multiples détails de confection, à col légèrement montant avec cravate à nouer devant. Le tout était accompagné d'un boléro rouge, en laine et manches 3/4.

Miranda se tourna vers la personne qui l'accompagnait dans cette aventure.

Hé bien Ebe, voilà une éternité que je ne vous avez pas vu ! Vous n'avez pas du tout changé, à par quelques rides peut être, mais c'est notre lot, à nous les anciens n'est-ce pas ? En tout cas je suis ravie que vous ayez acceptée mon invitation ! Mais quel dommage que votre marie ne soit pas là ! Enfin, ce n'est pas grave. Ce jeune Jimy sera un parfait représentant de la gente masculine...

Mon dieu qu'il aurait besoin d'un relooking...et Ata aussi.

Un représentant de ?
Que les choses soient claires, je ne tiens pas à être catalogué parce que je suis le seul mâle de l’assemblée ! Et en rien non plus je ne souhaite qu’on pense de moi que je puisse être sujet à certaines déviances … Sexuelles, sous prétexte que j’ai eu l’envi de faire une sortie entre fille pour m’acheter des fringues. Je suis là uniquement dans le but d’accompagner Atanys et c’est uniquement parce qu’elle m’a volé ma cape d’invisibilité et qu’elle me la rendra que si je reste avec elle jusqu’à la fin de la journée. En vérité, elle n’avait pas envi de venir.

Et voilà quoi ?
Cinq minutes ? Six à tout péter ! Et déjà Jimy venait de massacrer les secrets de cette pauvre Atanys. Pourquoi un jeune homme finalement aussi fier malgré ses nombreuses bourdes avait il toujours besoin de se justifier ? Parce que la confiance d’un Gryffondor était dure à acquérir. Surtout lorsque l’on voyait sans cesse ses projets se bousculer et se perturber. A quoi bon lutter ? De toute évidence le jeune homme était à présent l’esclave de ces dames. Elles allaient sans doute le contraindre à porter leurs sacs, à les conseiller sur des tenus, à aller chercher des articles dans les magasins. Le cauchemar monta peu à peu dans l’esprit du jeune homme, si bien que le garçon commença à s’esquiver doucement, sur la pointe des pieds. Jusqu’à ce qu’Atanys le ramène vers elle par la capuche de sa veste bien sur.

D’ACCORD ! Mais je ne porte pas de sac, je ne donne pas de conseils, je ne vais rien chercher et surtout je ne vous paye rien ! Vous savez que je suis fortuné et vous avez après mon argent n’est ce pas ? Allez avouez le ! J’ai compris votre manège …Ou alors vous voulez … ME RELOOKER ?!

Poussant un petit cri, Jimy tomba à genoux, saisissant les jambes d’Ebe presque en pleurant. Il était évident qu’il faisait du cinéma, et peut être un peu de paranoïa, cependant il savait que la rousse était bien trop de genre compatissante pour le repousser.

Quelle bande d’abrutis ces mages Sylvains, tu pleurs un peu et ils t’aident à tous les coups !

Jimy lança un regard en biais à Atanys, un rictus mauvais au coin des lèvres. Le garçon n’était pas un idiot à deux sous, c’était un idiot organisé ! Intelligemment organisé ! Encore plus lorsque sa bêtise pouvait lui être profitable. Il continua à crier, implorant jusqu’au seigneur, demandant grâce à Ebe, lui saisissant la main pour l’embrasser tendrement, telle la main de la vierge Marie ! C’était navrant d’en arriver là si vite. Que voulait-on ? Jimy n’est pas un garçon qui réagissait au quart de tour sans raison.

Et je ne pourrais même pas m’acheter cette magnifique cape que j’ai vu l’autre jour dans les vitrines de ce magasin si loin d’ici !!!

Sois gentil petit ! Lâche moi s’il te pla… Lâche-moi !

Ebe remuât alors dans tous les sens pour tenter de se dépatouiller de l’étreinte du garçon. Il fallait bien avouer qu’il était mignon seulement un peu excessif ! Ebe n’était pas de nature trop difficile, la vieille dame préférait satisfaire tout le monde et permettre à chacun de trouver sa place, sauf bien sur si cela doit se faire aux dépends des autres …Il voulait seulement s’acheter quelque chose et il avait peur qu’on lui mange sa journée. C’était normal de vouloir protéger ses envies à son âge en s’assurant que tout le monde agirait bien en partie dans ses intérêts…

Pauvre petite chose ! Tout ce que tu veux c’est la jolie cape que tu as repéré en centre ville ! Ecoute, si tu es sage, je te l’achèterais ! Et puis, jeune homme, pourquoi en voudrais je à ton argent ? Aucune mage Sylvaine digne de ce nom n’a besoin de ces ignobles surplus de papier ! Il est hors de question que je touche à un arbre mort en billet ! Si j’ai besoin de quelque chose, je ne le reçois que de la nature.

Puis un air dégoûté sur le visage, la vieille dame vint saluer son amie de longue date. Ellana et Elmound n’était peut être plus ensemble, Atanys rester tout de même également la petite fille de Miranda. Il était normal que les deux grands-mères soient en de bons termes, pour le bien de cette enfant qui avait surement bien besoin de toute sa famille autour d’elle ! En vu de son air livide et de ses aspects physique quelque peu négligés. Cette jeune damoiselle aurait bien besoin de quelques vacances au soleil dans les forêts bretonnes.

Ô Miranda mais tout le plaisir est pour moi !
Je suis navrée pour Eric ! On prépare les fiançailles de mon fils avec sa future nouvelle épouse ! Ca nous prend beaucoup de temps et c’est un miracle que je puisse me libérer. Nous venons de France et il faut avouer que le voyage nous à quelque peu fatigué, voir épuisé ! Comme vous dites, nous ne sommes plus tout jeunes et hormis les portes au loin, voyager sur de si longues distances en transplanant serait de la folie … La dernière fois que j’ai essayé, j’ai bien cru que je ne pourrais jamais me tirer de ce banc de baleine au milieu de l’atlantique ! Je n’en avais jamais vu de si près …

Puis se tournant vers un pot de fleur bien mal en point, l’espèce de fée que demeurait Ebe ne put s’empêcher de le remettre en état. De sécheresse totale, le pot passa en un rien de temps à forêt fertile miniature. Que c’était bon de raviver cette petite source d’oxygène dans un milieu aussi pollué et absent de nature qu’était la ville ! C’était un peu éprouvant mais supportable, tant que la sorcière ne devait pas y passer plus de trois jours ! Et encore !

Bien ! Et si nous y allions à présent ?

Atanys fit une moue et frappa Jimy sur la tête. D’un regard pernicieux elle scruta les alentours, choisissant sans doute le lieu de son pillage...non pas qu’elle est vraiment besoin de quelque chose en particulier mais le plaisir de se faire acheter des trucs hors de prix par sa grand-mère. Miranda bien sur pas l’autre rousse. Son choix se porta enfin sur une très jolie tenue dans une boutique à l’enseigne dorée...Prada.

Aucune idée de qui il s’agit.

Elle eut un sourire satisfait et se tourna vers Miranda.

Mamie...

Elle joignit les mains et d’un petit air triste elle ajouta...

Mamie, je peux te demander quelque chose ?

Elle lui montra la boutique du doigt.

Tu peux m’acheter quelque chose hors de prix s’il te plait ? Cette tenue est vraiment trop mimi, je voudrais bien l’avoir pour la montrer a papa et a mes amis. Dis tu veux bien me l’offrir ?

Atanys lança un regard a Jimy dont on pouvait clairement comprendre le sens :Observe et prend des notes petit joueur.

Miranda hocha la tête, elle ne pouvait rien refuser à sa petite fille adorée !

Si tu veux ma chérie, suis-moi.

Et voila le petit groupe qui s’aventure dans le monde sans pitié des magasins de hautes coutures, un endroit que la vieille dame ne connaît que trop bien.
Ses étalages de prix, tous plus exorbitants les uns que les autres, ses froufrous superflus et ses moldus coincés qui errent dans les rayonnages…Quel bonheur vraiment que se retrouver ici.
Une petite bonne femme, vingt ans tout au plus, se plante devant Miranda et l’invite à essayer quelques robes. Des têtes se retournent vers elle.

Inutile très chère je ne suis ici que pour offrir un cadeau a ma petite fille.

Un coup d’œil de petite bonne femme à Atanys, une moue et elle s’en retourne à ses activités. Miranda pousse Ata devant un présentoir, il s’agit maintenant de lui trouver une tenue digne de son nom de famille, même si celui-ci est un peu entaché par celui de son père. Enfin bref !

Viens mon ange, je vais te trouver quelque chose à te mettre sur le dos, il est hors de question que tu gardes tes oripeaux crasseux ! Non mais vraiment ton père pourrait au moins t’acheter des vêtements plus féminins, je sais qu’il n’a pas un salaire exorbitant, mais quand même !

Miranda fait un bref signe de tête et une armada de petite vendeuse dans leurs uniformes se pressent d’y répondre. Quel plaisir que de se voir entouré comme ça ! Elles lui présentent différentes robes que Miranda d’un œil exercé s’empresse de repousser, des modèles de l’année dernière ? Et puis quoi encore ?! Elle stoppe ces petites idiotes d’une toux discrète.

Je crois que vous n’avez pas bien comprit, je veux, j’exige le meilleur c’est clair ? A moins que vous vouliez voir votre établissement fermé ?

Une vraie vague déferlante s’abat alors sur Atanys, les vendeuses prennent les mesures, comparent et exposent enfin sous les yeux de Miranda une brochette de tailleur et de robe. Enfin la dernière collection de cet automne !

Bien. Laissez nous.

On entend les talons s’éloigner, Miranda, Atanys, Ebe et Jimy sont de nouveau seul devant les cabines d’essayage.

Fait toi plaisir ma puce.

Jimy avait suivi le mouvement sans broncher.
C’était amusant de voir tout ce petit monde s’agiter sous la pression exercée par la seule présence de Miranda. Grognant de temps en temps après les vendeuses lorsqu’elles passent à sa proximité, le jeune homme prend un air hautement supérieur, amusé par ce petit jeu qui ne lui sciait guère en temps normal. C’est alors que de façon inattendue, une vendeuse, un peu plus aigrie que les autres, s’approche de lui pour prendre sa commande, et, éventuellement, prendre ses mesures également.

-Vous désirez jeune homme ?

Jimy lève alors vers elle un regard pour le moins désappointé. Il n’avait pas imaginé un seul instant qu’il se retrouverait dans cette situation, beaucoup moins confortable. Bredouillant quelque peu, il se creuse les méninges pour trouver quelque chose, dans le but de se fondre dans cet environnement, pour mieux s’intégrer à ce monde qui est si loin du sien.

Euh … Vous avez quoi en cape ?

C’est alors que la vendeuse le regarde avec un air horrifié. Lorsque Jimy ne démords pas, elle commence à sourire, de plus en plus, jusqu’à l’explosion. Libérant un rire funeste et moqueur, la vendeuse lui fait signe de ne pas bouger, donnant quelques instructions à ses ouvrières. Quatre ou cinq vendeuses supplémentaires débarquent alors, les bras chargés de chemises en soie. La vieille femme en tend une au jeune homme.

-Ce modèle de l’année dernière met grandement en valeur votre teint ! Passez le donc qu’on vous voit dedans.

Jimy se plonge alors dans une cabine, marmonnant quelques insultes à voix basse. Passant la chemise et ressortant devant un immense miroir, il s’observe méticuleusement, au début sans broncher, tordant ses lèvres dans tous les sens, signe de son extrême hésitation. La vieille dame hurle alors :

-OUI ! MAGNIFIQUE ! C’est tout à fait vous ça !

Jimy réplique alors.

Magnifique oui ! Aussi plissé que les rides de votre visage, sans compter les lanières qui tombent dans mon dos, qui me rappel un peu la camisole qu’on m’a passé lors de mon dernier séjour à l’asile ! Je ne vous ai pas parlé de mon séjour en prison aussi ? Oh mon dieu ! Ca m’a traumatisé ! Et le orange de cette chemise me rappel la tenue que j’y portais. Pitié ! Enlevez-moi ça !

Jimy voit alors la vendeuse en chef se décomposer sur place, savourant le mal qu’il venait sans doute de lui faire. Mais pour qui se prenaient-ils tous à lui dire ce qui lui allait bien ou non ? Jimy était pour des choses plus traditionnelles, telles que les capes ou les bottes en cuir pour monter son dragon. Non vraiment, c’était un monde qui à l’évidence n’était fait pour autre chose que pour le faire marrer.

Ebe explose alors de rire.
A l’évidence Jimy ne manquait jamais une occasion de jouer avec le petit monde qui l’entourait. C’était un jeune homme adorable, peut être un peu trop bêcheur au goût de la vieille dame. Qu’importe, dans une situation pareille on ne pouvait lui en vouloir de chercher à s’amuser un peu. Les vendeuses qui défilaient ne semblaient à l’inverse des autres ne pas s’intéresser à Ebe, qui, discrète, s’était installée dans un coin pour observer la scène. C’était sans doute le propre des Silver, de se tenir à l’écart des regards. Lorsque la vieille dame estima que Jimy avait assez joué, la sorcière s’avança vers le garçon pour le tirer de son calvaire.

Raven ! Vous êtes un cancre ! Revenez par ici, je vais vous payer quelque chose à boire dans le magasin d’en face. Vous alors, vous n’en manquez pas une !

Puis traînant Jimy par le bras, le mage sylvain le tire hors d’affaire. Lui payant un chocolat chaud, elle lui adresse un petit sourire avant de se réintroduire chez Prada, murmurant ces quelques paroles avec ironie.

Jeune flambeur, tu me dois la vie, te voilà mon obligé à présent.

Puis voyant que le jeune homme semblait quelque peu amusé par tout ça, la sorcière se félicita de sa diplomatie, avant de venir se placer aux côtés de Miranda.

Alors, que donne l’essayage de notre petite ? Est-elle comme neuve ?

Mais alors que tout semblait d’une banalité à tout rompre, Ebe n’avait pas imaginé que les choses chavireraient alors d’un seul coup, les précipitant dans les ennuis plus qu’il n’était nécessaire. Une vendeuse s’avança alors, une robe en main pour Atanys, qui n’avait sans doute pas fini d’essayer la dernière. Ebe voulut lui dire de patienter, mais à peine eut-elle levé la main pour émettre une objection que la vendeuse sembla avoir déjà fait la démarche de tirer le rideau qui dissimulait sa petite fille à la vue de tous.

Oh ! Quelle impolitesse que voilà. Je suis désolée ma chérie. Mademoiselle ! Veuillez laisser cette robe ici je vous prie. Miranda ! Faites quelque chose ! Nous allons la tuer cette petite, en y allant aussi franchement.

Et ce fut alors l’instinct de la grand-mère attentionnée qui revenait à grand pas.

Sa grand-mère semblait aux anges, ce qui n’était pas le cas de la jeune sorcière. Tout ce monde autour d’elle qui la tripotait dans tout les sens la rendait malade, elle n’aimait pas mais alors vraiment pas ! Elle n’avait absolument rien contre le fait de se faire plaisir mais tout de même il y avait des limites ! Et puis ses oripeaux, comme disait Miranda, lui allait parfaitement ! Pas besoin de les jeter.

Foutraille !! Lâcher moi enfin stupides moldues !!!! Espèces de clones ! HA ! Mais enfin qui vous a autorisé à me pincer les fesses ? Au viol !!!!

Avant d’être précipité dans une cabine exigüe elle eut juste le temps d’entrevoir Jimy qui passait une veste en soie, vision saugrenue qui la fit éclater de rire.
Mais bon dieu que cette cabine était petite ! On lui passait différentes robes qu’elle se pressait de mettre, s’admirait quelques secondes avec et enfin les redonnaient aux vendeuses. Elle n’arrivait pas se décider.

Je ne suis pas habituée a porter des robes, des pantalons, des shorts, des capes et des bottes ça oui, mais des robes…C’est pas parce que je suis une fille que je suis obligé de me fringuer comme toutes ses pimbêches de séductrices qui présentent les balais dans les pubs.

Mamie dis leur de ralentir le rythme !

Elle entendit un éclat de rire et puis la voix d’Ebe qui proposait un chocolat chaud à Jimy ! Traitre ! On lui présenta enfin une robe qui lui convenait, manches longues, pas trop échancrée, elle s’arrêtait pile aux cheville et puis surtout elle était noire, noire et rouge, parfait pour le décor d’Azkaban !

Je la montrerais à Héréa. Mamie j’en ai trouvé une qui semble me convenir.

D’un geste vif et assuré elle retourna l’étiquette…Gloup !! Heureusement que ce n’était pas elle qui payait…Les robes moldues étaient bien couteuses. Elle commençait juste à l’enlever quand soudain quelqu’un tira le rideau. Le reste se passa en quelques secondes. Atanys tourna la tête aperçue la vendeuse, ses grands-mères et Jimy juste en face d’elle. Son bras se tendit d’un seul coup et elle propulsa la bonne femme un peu plus loin. Elle tira ensuite le rideau et resta figée derrière…

Miranda resta quelques instants interdite, mais le silence qui s’était installé dans la salle lui fit vite reprendre ses esprits.
Elle aida la malheureuse à se relever et avec un petit sourire elle ajouta :

Hé bien ! Que de courants d’airs il faudrait vraiment fermer les portes et les baies vitrées.

Vu que personne ne bougeait elle fit mine d’éternuer.

Atchoum !!! Voila que je m’enrhume maintenant, ce magasin est vraiment mal fait ! Il faut que je téléphone au directeur et que je lui dise que son tripot est franchement mal tenu, c’est une honte !

Plus de vendeuses dans les pattes. C’était déjà ça…Miranda se frotta les yeux, elle ne parvenait pas a retirer cette image de sa tête…Sur le bras de son adorable petite fille, cette marque qu’elle avait déjà vue de nombreuses fois sur certaines personnes peu digne de confiance, mais aussi sur Ellana. La marque de l’infamie. Le symbole de Celui dont on ne doit pas dire le nom. Ses pensées se succédèrent, de plus en plus vite. Le pouvoir qu’Atanys venait d’utiliser signifiait que ses plans allaient devoir changés quelque peu, il ne fallait plus attendre.
Elle jeta un bref regard à Jimy et à Ebe, il ne fallait rien laisser transparaitre, elle devait faire comme si rien ne c’était passé, ignoré ce qu’elle avait vu, du moins une partie.

Hé bien Ebe, il semblerait qu’Atanys n’ait pas développé le pouvoir des Slent, mais plutôt celui des Silver. Au moins elle tient quelque chose de son père.

Se forcer à sourire et plaisanter, personne ne devait deviner les plans que Miranda s’apprêtait à mettre en œuvre.

Et le plus tôt sera sans doute le mieux, je ne peux pas me permettre la moindre erreur.

Elle tourna la tête vers la cabine.

Atanys, mon trésor tu peux sortir, enfin, rhabille toi avant tout de même. Et prend les robes que tu veux que je t’achète, si on me voit repartir les mains vides ses stupides vendeuses vont en faire une jaunisse.

Ebe observa longuement la scène qui suivit.
Il n’y avait aucun doute, les choses venaient irrémédiablement de s’envenimer. A l’évidence, l’alliance entre Silver et Slent venait une fois encore de se compliquer. Lorsque Miranda fit une allusion au pouvoir des Silver, Ebe inclina la tête, un petit sourire empli d’hypocrisie, puisque la vielle dame ne voyait pas en quoi la télékinésie était le pouvoir emblématique de sa famille. Du moins, ce n’était pas sien. Et puis, Miranda avait parlé de cet héritage venant d’Elmound comme s’il était étonnant en regardant Atanys que l’on voit en elle une once de silverisme. Ebe se redressa, se renfrognant quelque peu tout en parlant d’une délicatesse toujours innée.

Oh, mais vous savez, à l’âge qu’on a notre vue baisse, ça expliquerait que vous n’ayez pas vu à quel point notre petite fille avait toute l’allure d’une Silver avant aujourd’hui. Je ne suis pas étonnée, sous toutes ces robes et cette superficialité, il est difficile de voir notre enfant sous sa vraie nature.

Ebe adressa à Miranda un petit salut. Bien que leurs avis fussent une nouvelle fois divergents, il n’en demeurait pas moins que le respect était de mise. C’était le propre des vieux gens, de se lancer des piques aux allures de politesses. Se dirigeant vers la sortie, la vieille femme espéra que le jeune Raven entamerait la démarche de la suivre. Miranda semblait avoir vu ce qui n’était pas à voir et c’était dès à présent qu’il faudrait prendre les précautions nécessaires. Une fois le jeune garçon dehors avec elle, Ebe le tourna, plongeant ses yeux dans les siens, tout en parlant de tout le sérieux dont elle pouvait faire preuve.

Ecoute moi Jimy, tu ne devras plus laisser Atanys seule avec sa grand-mère jusqu’à nouvel ordre tu m’entends ! Reste avec elle ! Quoi qu’il arrive. Si tu tiens à elle, ne lui parle pas de ta mission, ne dit à personne ce que je viens de te dire, tu m’entends Raven ?! Tu as bien plus d’importance pour ma petite fille qu’il n’y paraît, avec toi elle sera en sécurité, pour le moment …

Et Ebe se redressa, souriante, anticipant la venue de Miranda, qui ne manquerait pas de remarquer le moindre changement d’état chez ses invités. Faisant signe à Jimy de sourire aussi, la sorcière fit mine d’ignorer ce qui venait de se produire, reprenant tout le naturel dont elle était capable.

Eh bien ! Allons-y si nous avons fini.

Jimy ne comprit pas tout.
Seul le regret de ne pas avoir mis le feu était émergeant de son esprit, le poussant à sourire en imaginant l’excuse qu’aurait pu trouver Miranda, si seulement Jimy s’était laissé aller à ses envies. « Oh mon dieu je vous avais dit de ne pas fumer Ebe ! Voilà que vous mettez le feu aux rideaux ! » Ou un truc du genre « Mince alors ! Les ondes magnétiques produites par ce portable vont vraiment finir par tous nous griller ! ». Et esclaffant un petit rire, l’ignare et innocent jeune Raven n’avait pas envisagé un seul instant que la situation pouvait être autrement plus tendue. Le garçon laissa alors Miranda et Atanys aller à la caisse, sans voir l’utilité de les suivre. Ainsi il prit Ebe aux talons pour quitter le magasin à son tour. Une fois dehors, il faisait déjà presque nuit. C’était déroutant de voir la rue aussi calme, pas un chat ! Comme si, par il ne savait quel mauvais présage, tout le monde pressentait un terrible malheur à venir. Une bourrasque de vent s’engouffra dans les cheveux du garçon. Fermant les yeux pour inspirer profondément, le Gryffondor ne s’attendait pas vraiment à ce qu’Ebe le saisisse tout à coup par l’épaule pour le tourner vers elle.

Ah mais vous êtes dingue !! Vous venez de manquer de me faire avoir un arrêt cardiaque.

Et les mots d’Ebe déferlèrent sur lui comme une vague noire et agitée, dévastatrice. Tout en le jeune homme sembla se briser soudainement, la rupture de l’aisance pour laisser place au malaise ! Mais que s’était-il passé de si grave qui ait pu lui échapper ? Sans doute encore un des innombrables secrets de ces maudits Silver ! Le jeune Raven était souvent mêlé à leurs affaires mais plus le temps passait et plus il commençait à en avoir marre de tout ça ! Et puis, de son côté il avait bien assez à faire avec les plans élémentaires. Regardant le sol un instant, il esquissa sur son visage un léger sourire envers Ebe, hochant de la tête en sa direction pour lui faire signe de son accord. S’il s’agissait de la survie de sa meilleure amie, Jimy ne pouvait hésiter à s’investir corps et âme sans se poser la moindre question.

Oui, je commence à fatiguer moi aussi.

Ajouta-t-il aux mots de la mage sylvain tout en se tournant vers Atanys, qui avait les bras chargés de paquets.

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