Infirmerie Les Morsures de la Nuit suite (PV Zack, Mery, Nath)

Meredith n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, comme à chaque pleine lune. Son cher et tendre époux n'était-il pas décédé un soir similaire à celui-ci? MAis au lieu de tourner et virer entre ses draps de lin blanc, l'Intendante de Poudlard s'est décidée à faire un tour dans les couloirs, afin de détecter un comportement suspect.

Elle erre alors dans les dédales du Château pour se diriger vers l'infirmerie. A priori, il n'y a aucun locataire mais sait-on jamais, en cette nuit de pleine lune, ce qui peut arriver.

Meredith pousse la porte dont les gonds se mettent à grincer immédiatement.

Lumos! dit la concierge en levant sa baguette au niveau de ses yeux.

Personne. Meredith sourit à la vue de la salle vide. Mais c'est alors qu'elle entend des pas dans le couloirs. Elle se tourne vers la porte ouverte en grand et voit arriver vers elle le corps inerte d'un adolescent, et après lui le Professeur Mac Lean, hors d'haleine.

Par tous les Saints, Professeur, que se passe-t-il donc? Que lui est-il arrivé?

Zaccharie, en proie à une peur panique pas très habituelle chez lui grimpe quatre à quatre les escaliers menant à l'infirmerie. Nathanael est au plus mal, et Zack n'a aucune idée de l'identité de ce qui a pu mordre l'adolescent. Le coeur battant à tout rompre, il manque de percuter l'Intendante alors qu'il franchit la porte de l'infirmerie.

Mrs Moriarty. Nathanael. Regardez. dit-il en pointant du doigt le corps du jeune garçon qui se pose délicatement sur un lit vide.

Le professeur de Potions met les mains à ses genoux, comme cherchant un appuis, comme un athlète qui aurait trop couru. Il souffle, il semble prêt à cracher ses poumons.

Alors que Meredith s'approche du jeune Serdaigle, zaccharie manque de s'effondrer à son tour sur une banquette, le souffle court et irrégulier.

Ne vous inquiétez pas pour ma syncope. dit-il enfin dans un sourire, afin de rassurer l'infirmière qui semble dans tous ses états.

Elle s'affaire autour de Nathanael qui parait être de plus en plus mal en point. Sa poitrine se soulève avec difficulté, et un plaie sanguinolante s'offre au regard du professeur.

Merde.

Le regard de Zack se pose alors sur Meredith et il se décide à lui répondre, l'air lui antrant de nouveau dans les poumons.

Je ne sais pas. Je prenais l'air dehors quand j'ai entendu du bruit. J'étais rès de la cabane de Gahele et j'ai vu une masse allongée sur le sol. J'ai pensé que c'était son chien. Mais non. C'était Nath. Et voyez dans quel état il est...

Invité

Le froid. C’est tout d’abord cette sensation qui envahit le corps du jeune Serdaigle, comme si un vent glacé l’avait traversé, de part en part. Puis cela coula, et son esprit s’apaisa dans une sorte de coma intermittent. Les bruits autour de lui se changèrent en une musique légère, un écho sans grande signification, et ses membres se décontractèrent…

La lumière était forte. Le jeune homme avançait vers la rive du lac à pas lents, ses pieds nus effleurant quelques pétales roses éparpillées sur une herbe verte et humide. Une brise tiède courait sur sa peau halée, et soulevait sa chevelure sombre dans un mouvement souple et léger. Son regard, d’un vert émeraude profond, fixait un point au devant, qui l’attirait, encore, et encore… Plus ses pas l’en rapprochaient, et plus le sourire qui parait son visage juvénile s’élargissait. La scène aurait pu se décrire en un mot : Le Bonheur.
Un hymne, une berceuse, un prélude. Une voix s’élevait, sublime et envoûtante. La sirène attirait le pêcheur qui, dans une sorte de transe, s’avançait, encore… Plus près. Le regard du jeune homme glissait le long de son corps, comme une caresse, légère et délicate. Un trésor…

Encore quelques pas…

Un soubresaut. La poitrine se souleva dans un mouvement précipité, et de la gorge s’échappa un râle… Les doigts se refermèrent sur les draps, crispés et tremblants.

Une chute. Les pieds nus du jeune homme s’empalèrent sur quelque instrument de torture, et son corps fut projeté en avant, guidé par une force étrangère et puissante. Alors qu’il tombait, tout sembla se figer. Le chant cessa, le vent s’essouffla, et tout se fit plus sombre… La sirène glissa de son perchoir, et disparu dans les profondeurs de l’abîme rougissant. Dans un élan, l’adolescent voulu la suivre, mais ce poids fut attiré vers le sol qui, d’un coup, sembla se dérober sous ses pieds. Une chute libre. Le noir… Le choc.

Un nouveau spasme et la sensation de froid le frappa à nouveau, brusquement. Un pincement. Instinctivement, sa main chercha et attrapa vivement l’objet de cette sensation. Une main, fraîche et charnue. Comme un enfant que l’on éveille trop brusquement d’un cauchemar, tout lui revint à l’esprit. Sa seconde main vint alors à l’encontre de l’inconnue, et chercha le corps.

- Où suis-je.. ? Réussit-il à articuler alors qu’une douleur désagréable lui parcourait l’échine, remontant jusqu'à son épaule, ensanglantée.

Oh mon Dieu... Pauvre enfant.

Meredith pose sa main fraiche sur le front en sueur du jeune Serdaigle. La plaie fait mal à voir. Une morsure, c'est évident. Mais de quoi? L'infirmière ne peut le soigner correctement si elle ignore la cause du mal. Elle pointe cependant sa baguette vers l'épaule de Nathanaël qui gémit.

Réducto.

La plaie se referme peu à peu, mais la douleur semble toujours aussi cuisante. Y aurait-il une sorte de venin?

Morphinus.

Là, le jeune homme prend brusquement sa main.

Tout va bien, Nathanaël. Ca va passer. Tu es à l'infirmerie. Tu es en sécurité ici. Personne ne te fera de mal. Nous sommes là pour te protéger. dit-elle en regardant Zaccharie d'un air inquiet.

Peux-tu raconter comment c'est arrivé?

Invité

Le contact de la chair angoissa Nathanaël. Portant une main à son visage, il dégagea celui-ci des mèches humides de cheveux qui étaient venus s’y égarer.

A l’infirmerie…

Lourdement, ses paupières se soulevèrent… Sans résultat. Il faisait jour dés à présent.

Depuis combien de temps… Une nuit…

Les souvenirs avaient peine à se reconstituer.

Ce qui m’est arrivé…
…

La main désormais posée à plat sur ses yeux clos, il fouillait dans sa mémoire. Son autre bras, étendu à son flanc, lui paraissait raide et lourd, encore endolori par la récente morsure. Le mal ne s’était pas fait ressentir sur l’instant, mais il en était tout autrement, à présent.

…
La forêt…

Je…

Ses mots eurent peine à sortir de sa gorge. Il sentait le regard de la femme braquée sur lui, et un sentiment de malaise l’envahit.

Une simple balade… Qui m’a mené au cœur de la forêt…

Il détourna le visage, attentif à un bruit, plus loin dans la pièce.

Je me souviens avoir été attiré par l’odeur d’une plante…

Un rictus se dessina difficilement au coin de ses lèvres.

Une odeur… envoûtante, un parfum pareil à celui de la fleur épanouie sous la rosée du matin…

Son épaule le lança, de nouveau.

La plaie doit faire peur à voir…

Après cela… Je ne me souviens de rien… Juste de la nuit, et du froid…

Ses mots étaient lents, réfléchis. Il ne se plaisait guère dans cette situation.

Un animal m’a attaqué…

Peut-être m’aurait-il tué…

J’ai couru et…

Une pensée s’imposa dans son esprit, soudain présente à l’évocation de la course. Le silence retomba et sa main, encore tremblante, libéra son visage crispé pour venir s’aventurer au rebord du lit.

Et Charon ? L’avez-vous retrouvé ? Lança t-il, sans plus s'aventurer dans son récit.

Zaccharie écoute attentivement les bribes de souvenirs qui sortent de la bouche de Nathanael. Il comprend mieux mais un doute l'assaillit.

Un animal... Quel animal? Quel animal se cacherait dans la Forêt interdite pour simplement attaquer? C'est étrange... Et s'il s'agissait d'un loup garou... Oh par pitié, non. Assez de malheurs comme ça...

Pour Charon, je suis désolé. Je ne l'ai pas vu. J'ai eu tellement peur quand je t'ai trouvé dans cet état. Nath, écoute-moi bien. Il est impératif que tu nous en dises plus au sujet de cet animal qui t'a attaqué. A quoi ressemblait-il? Mais ça peut attendre que tu te sentes mieux.

Puis Zack relève les yeux vers Meredith.

Mrs Moriarty, je vais rester à ses côtés. Ne vous tracassez pas, je saurai quoi faire s'il y a le moindre problème. Et je saurai où vous trouver si je ne sais pas quoi faire, ajoute-t-il dans un clin d'oeil.

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