Amusement [PV Yorwann]

Le vent soufflait sur la brume de ce matin de printemps.
Londres n’était pas vraiment sûre pour moi, mais je détestais la campagne… L’air pollué m’allait beaucoup mieux…
Je passais lentement le long de rues Moldues avec l’envie d’en tuer un ou deux lorsque j’en croisais.
Au détour d’une ruelle, j’aperçus l’enseigne du Chaudron Baveur. Je tâtais ma hanche. J’avais évidemment oublié mon argent. Dans ma poche, seul un briquet et paquet de cigarettes. Je sortis une des Black Stone Cherry qu’il contenait. Je saisis mon briquet et allumais le petit morceau de papier dans lequel se trouvait le poison qui brûlait mon corps.
Une bouffée malfaisante me procura un plaisir que seul le poison apportait aux morts.
Je souris et repris ma marche en passant devant l’auberge sans détourner mon regard.
Les voitures des Moldus bouchaient totalement la circulation sur les trottoirs et je descendis sur la rue.

Vraiment…

J’eus envie de sortir ma baguette et d’incendier ces stupides objets.
Seulement, je serais remarquée par la personne qui se trouvait à l’autre bout de la rue...
Je ne distinguais qu’à peine sa silhouette, et je n’aurais su dire si c’était un homme ou bien une femme. Une chose était sûre, cette personne m’observait.
Je souris et continuais mon chemin vers la silhouette.
La personne sembla se désintéresser de moi et elle reprit sa route, sortant par la même occasion de mon champ de vision.

Raaah ! Enfin une occasion de m’amuser et voilà qu’elle disparaît…! fulminais-je intérieurement.

D’un coup, un nouveau regard se planta dans mon dos.
Il passa sur ma robe et le long de mes longs cheveux d’ébène.
Je souris.

C’est impoli d’observer ainsi les gens! Souris-je en me retournant pour faire face à… Personne.

Qui m’observait ainsi?

Ne vous cachez pas, enfin…

Invité

Cela faisait cinqs jours que Yorwann suivait et poursuivait son tête à tête.
Tête à tête avec du charbon.
Charbon qui avait noircit ses cheveux d'une blancheur neigeuse.
De fait, il n'avait trouvé que cette vieille cave à charbon, dans laquelle il était sûr que personne ne viendrait le déranger.
Le propriétaire, Bill Gibson, avait eu une vie aussi remplie que son ventre.
Bedonnant, il ramassait sa carcasse dans tous les trous mal famés, jouant avec une main plutôt chanceuse (un peu trop au dire de certain). Bref il avait fini en bon vieux pére de famille.
Père de cinqs filles qu'il devait à sa femme qui avait un passé qui permettait de douter de la paternité de Bill.
Les cinqs filles furent élevées dans "la bourgoisie" la plus totale.
Bill devait payer cette bourgeoisie nouvelle et il s'avéra toujours plus chanceux au jeu.
Toujours trop au goût de certains. Vraiment trop.
Son ventre bedonnant fut transpercé par une lame que l'on pourrait qualifier de mauvaise joueuse.
La femme et les quatres filles (une s'était fait la mal dans la Tamise) quittèrent le pays.
Mais ça tout le monde s'en fout, à part les quelques malheureux Javerts qui sillonent les rues voulant punir l'impuni introuvable.
Meurt vite ceux-là.
Des histoires comme ça, Yorwann en connaissait des tas. Alors, oui, c'est en partit pour ça qu'il avait viré indic'. Sans parler sa facilité à l'oppportunisme et à la trahison.
Des histoires comme ça, Yorwann en connaissait des tas. Et maintenant elles lui servaient. Pour se planquer, pour stocker.. pour éviter les Javerts.
Cependant ses histoires ne comblent pas l'envie d'air pur et le besoin de substentation terriblement humain.
Donc Yorwann sortait de temps en temps, le matin ou le soir. Trop fatigué pour traîner son ombre plus loin que les berges de la Tamise.
Il errait pour errer. Il ne voulait rien d'autre.
Juste être seul avec lui même après un déluge d'où les dieux devaient être ressortit sourires aux lévres séraphiques.
Il rôdait, ce matin, au milieu de la brume devenu si rare.
Il rôdait, humant cette nouvelle journée, espérant que ce serait une journée "sortie-charbon" et rien d'autre.
Une journée rien. Une journée de repos et de tranquilité. L'esprit vide. Plus animal qu'humain.
Il traînait. Son ouïe capta des pas, son odorat l'odeur du tabac qu'il associa par reflexe plus que pavlovien à l'alcool. Qu'il n'avait pas touché et vu depuis une semaine. Yorwann lâcha un petit rire douloureux.
Mauvaise idée, sa présence était désormais annoncée. Il se fit plus furtif, en vain.
Une voix l'interpella, une voix familière. Pas une voix stressée de Javert.
Yorwann sortit de l'ombre.

Ce regard si dérangeant que je cherchais en vain me fixa une nouvelle fois. Sur le côté.
Je tournais la tête, et d'un regard amusé posait mes yeux sur un homme à l'allure de manque... Un manque de quoi...? De drogue, de tabac, d'alcool...
Un rire s'étouffait sur son visage. Un rire jaune qui mourrait encore au coin de ses lèvres.
Un homme, aux cheveux blancs n'était pas ce que j'aurais appelé normal. Surtout qu'il ne paraissait pas très vieux. Un peu moins de la trentaine, sans doute, un peu plus qu'un quart de siècle...

Bonjour... finis-je par lui dire, mon ton accompagnant parfaitement mon regard. Tous les deux témoignaient de mon amusement pour l'homme qui se tenait devant moi, une lueur tout de même étrange dans son regard...

Pourquoi tu as besoin de trouver tout le monde étrange, Vero...?

Je passais ma main dans mes cheveux et tirais une nouvelle bouffée de ma cigarette.
Je m'approchais un peu de lui, et soufflais dans sa direction toute la fumée que j'avais enfermée dans ma bouche.

Comme ça, vous observez les gens...?!

Je me mis à rire calmement, mais pour autant que je le savais, ce n'était pas un rire gentil qui sortais de ma bouche. C'était comme un feulement, une sorte d'euphorie inexplicaple.
Car bien sûr, je n'avais pas l'intention de laisser cet individu s'en aller, sans savoir pourquoi il était là, et pourquoi il m'observait.
C'était bien ça le rôle de chacun. Apprendre à connaître les gens pour pouvoir mieux les trahir...

Invité

Yorwann connaissait des tas d'histoires. Plus ou moins sangrenues, plus ou moins réalistes.
Mais celle des revenants, il ne leur vouait que peu de crédit. Auncun.
Seulement voilà, il avait Enora Echolls sous les yeux.
Hors elle était morte et enterrée. Elle devait.
Il l'avait vu. Non, il n'avait vu que l'enterrement.. et si, et si, ce n'était pas son corps qui reposait dans le cercueil ? Ou alors, c'était une pure hallucination dûe à tout ce qu'il avait fait, traversé.
Une petit voix malsaine lui rappela qu'Akasha aussi été revenue...

Mais pour l'instant, elle était là devant lui. Avec un sourire peu compatible avec l'Enora qu'il connaissait.
Yorwann pensa aux âmes en peine. L'esprit des défunts morts suicidés. Etait-elle venu le hanter, lui ?
Un dieu venait-il de sortir un joker ?

La fumée âcre de tabac lui fouetta les sens.
Ses yeux gris parcoururent le visage si familier.
Le visage qu'il avait voulu faire souffrir et que ma foi, il s'était plutôt bien débrouillé.
Son esprit avait capturé ses souvenirs de cette petite période pathétique et l'avait enfermé gentillement et généreusement.
Seulement ni Yorwann, ni les méandres de son esprit ne s'attendait à un retour des morts.
Il posa la question en employant l'évidence même qui ne lui était plus si évidente.

"Enora ?"

La main de Yorwann s'était rapprochée imperceptiblement de sa poche où était sa baguette.
Ou aurait du se trouver sa baguette... qui siégeait dans une piéce plus que charbonneuse.

Ce dieu avait une putain de main.

Comment se faisait-il, alors que je m'étais cachée pendant tant d'années, que j'avais changé d'identité, qu'on me pose encore des questions sur mon passé.
Je savais qu'Enora avait vécu à Londres, je savais qu'elle avait du faire des rencontres...
Mais pourquoi fallait-il, à cette heure précise, juste après mon retour, que je me trouve nez à nez avec un homme aussi étrange, un homme qui la connaissait...
Je faillit pousser un soupir alors que mon sourire diminuait sensiblement.
Je me retins...

Allez, Vero! Tu vas pas te laisser faire par un drogué...!

Mon sourire revint comme il était parti. Cette pensée ne prouvait-elle pas que j'étais encore différente d'elle...?
J'avais envie de m'amuser avec lui, de savoir comment il l'avait connu, de comprendre ce ton étrange qu'il employait à ma vue.

Eh oui, mon tout beau! m'exclamais-je en m'approchant de nouveau du jeune homme. Ca t'étonne à ce point...?

Je continuais à sourire, mais plus aussi ironoquement. Je pris un regard doux que je déposais sur moi.
Je posais ma main sur l'épaule de mon vis-à-vis.

Mais... Qui es-tu...? Tu comprends, depuis que je suis... Morte...

Je serrais imperceptiblement les dents. Je n'oubliais pas que si elle était morte, ce devait être à cause de quelqu'un... Mais seule une personne qui avait connu ma défunte soeur pourrait m'aider...

Peut-être lui...

Seulement... Avait-il remarqué mes cheveux, mes yeux... Pourtant si différents de ceux de l'Auror...?

Invité

L'alcool ne provoquait pas d'hallucinations.
Le manque d'alcool non plus.
Normalement.
Les yeux gris de Yorwann se firent perçant.
Perdait-il ses facultés mental maintenant ? Après tout ça..

"Mon tout beau".
Un moue étrange se posa sur les lèvres blanchies de Yorwann. Echolls ne l'aurait jamais appelé comme ça.
Elle ne se serait pas permit, trop faible.
Elle le toucha.
Yorwann eut un mouvement de répulsion, s'écartant de son emprise de lyche.
Il eut une nouvelle convulsion de dégoût quand elle lui balança à la tête qu'elle était morte.
Il y'a quelque chose qui clochait. (Tu crois?)
Enora, morte ou vivante ne se serait jamais comporté comme tel avec lui.Même après avoir donné ses pièces au passeur. Même après avoir traversé le Styx. Même après avoir palabrer avec le Diable et l'Autre Barbu.
Yorwann échafauda ses hypothéses. Elle n'était mentalement pas Enora et physiquement..
Les pupilles grises parcoururent le corps de son interlocutrise sans aucunes génes.
Les puillles et l'iris devinrent bleus, d'un bleu profond, abyssal.
Enora avait un léger problème cardique. Yorwann était médicomage et même après 20 Tequilas il pouvait affirmer que le coeur de la personne d'en face battait et avec fermeté.
Surtout pour une morte.
On se jouait de lui, et lui, tremblant, épuisé s'était jeté dedans royalement.
Il savait qui elle n'était pas, mais pas qui elle était.
Et apparemment elle se posait la même question.

"Je suis celui qui connaît tout tes secrets.
Tous."

Yorwann prit la main de son interlocutrice dans la sienne, s'accaparant la chaleur..
Il fit une moue langoureuse mais son regard n'était que malice manipulatrice.

Mon regard, plutôt étonné se posa une nouvelle fois sur lui.
Enfin, sur sa main, qui après l'étrangeté de ses paroles me parut plutôt déplacée.
Je compris bien malgré moi que cet homme était plus intellugent que je ne l'avais auparavant.
Je ne savais exactement si mon mensonge avait pris, mais tout ceci ne me paraissait pas vraiment normal...
A croire qu'à chaque fois que je venais à Londres, il m'arrivait quelque chose d'étrange.
Eh oui! Le bras que je ne levais pas vers cet homme était encore bandé. Et l'envie de vengeance ne me quitait plus depuis cette fameuse nuit...

Passe, passe Vero!

Je reportais mon attention sur la main de Mr Noname.
Puis sur son visage.
Ses yeux étaient troublant... Enfin... Une chose était sûre, cet homme n'était pas un Poufsouffle, je ne retirerais donc pas ma main...

Ah...? Tous mes secrets...?

J'approchais ma figure de son oreille.

J'en doute... lui sussurais-je sensuellement.

Je repris ce sourire malsain qui m'était si familier.
Finalement, ce jeu ne m'amusait pas... Mais bon, j'avais commencé, j'avais proposé... Quand je serais complètement lassé, je lui dirais, et puis, je lui ferais oublier... Peut-être...
Tout dépendait de sa force de persuasion...

Invité

Bill Gibson trichait.
Et Yorwann le savait. Il savait aussi comment. Il avait fallu une oreille prête à donner généreusement de l'argent, et Yorwann avait négligemment lâché l'information.
Bill Gibson en était mort.
C'était un abruti.

La femme qui était devant lui trichait. Un tricheur en reconnaît facilement un à l'oeuvre.
Le jeu était donc faussé et Yorwann comptait bien en prendre partit.

La tricheuse vint chuchoter à son oreille. Yorwann retint un sourire.
Elle ne pouvait plus reculer. Physiquement trop près.
Yorwann la prit doucement dans ses bras réduisant le champs d'action dont elle aurait pu s'accaparer.
De plus son regard n'allait rien dévoiler du joueur mécrèant tapi entre deux étincelles malicieuses.
Elle ne le connaissait pas, donc quelque soit le lien qu'Enora avait avec elle, la défunte n'avait rien dévoilé sur lui.
Lui donnant le droit d'établir ses propres règles.

"Je suis le seul qui connaissait les secret de ta vie.
Mais surtout de ton trépas.
Souviens-toi petit tréfle..."

Le ton employé sur cette dernière phrase, autrement dit preque suppliant était démentie par le sourire mauvais que ses lévres arborrait.
Sourire qu'elle ne pouvait voir.

La fille de Gibson aurait du lui servir d'avertissements.
Mais Bill avait continué.
Seul Yorwann savait qu'à ce moment là, il ne trichait plus.
Mais qui paierait pour savoir que la cible était devenu innocente ?
Les meilleurs informations sont celles que l'oreille veut entendre.

Le sourire change le son d'une voix.
Le sourire de tout homme le fait...
Le sien, aussi caché qu'il ait été, le faisait comme les autres...

Cet homme affirmait donc être un proche de ma défunte soeur.
Seulement... Non. Pas un homme aussi étrange...
Je connaissais quand même un minimum Enora, au point de savoir que ça n'aurait jamais pu coller entre ces deux là. Un idiot qui la pensait crédule, et une stressée romantique...

Alors qu'il m'avait pris dans ses bras, que cette étreinte était pour le moins réelle, je ne sentais aucune chaleur. Presque aucune vie.
Il cherchait à savoir qui j'étais, cela me semblait à présent évident...
Je reserrais mes bras autour de sa taille. Il était plutôt mignon, autant en profiter un minimum...

Les secrets de ma vie... Quelle chose étrange... Pourtant tous ceux que j'ai croisé affirment ne pas me connaître...

Je remontais lentement mon bras le long de son dos et saisit une de ses mèches de cheveux.
Violement, j'attirais sa tête vers l'arrière.

Sois clair, qui es-tu...? lui murmurais-je en approchant ma bouche de son cou.

Il sentirais mon souffle. Aussi chaud que l'âme de ma soeur... Aussi chaud que le sang dans mes veines...

Excuse-moi, chéri... Mais je déteste ne pas connaître mes interlocuteurs... Si tu étais plus simple, plus intelligent, tu n'essaierais pas de te cacher à moi... Ne sais-tu pas de quoi je suis capable...?

Je relachais mon étreinte et poussais le jeune homme devant moi.

Je sais que tu sais que je ne suis pas Enora... lui dis-je, mon sourire malsain reprenant place sur mes lèvres.

Si tu me dis qui tu es, tu aura peut-être la chance de connaître mon nom... Sinon... peut-être celle de mourir...

Invité

Yorwann éclata de rire.
Ses yeux se plissèrent sous l'hilarité, des fossettes apparurent au coin de ses lévres.
C'était un rire franc.
Un rire qui n'avait plus retentit depuis bien longtemps mais qui ne s'en mélodramatisait pas. Loin de là. C'était un rire un peu fou, chevauchant l'hilarité.
Puis Yorwann en vint délicatement à se calmer.
Il prit néanmoins son temps, montrant qu'il était parfaitement maître de la situation et que ce petit trèfle picotant ne démangeait pas plus que la barbe de trois jours qu'il arborait.
Ses yeux gris toujours rieurs, il effleura la joue de son interlocutrice de ses doigts fins. Si piquante.
Il minauda et rendit sa voix sensiblement plus aiguë:

"Ne sais-tu pas de quoi je suis capable ?"

Yorwann enleva sa main et vint l'enfoncer dans sa poche. Désinvolte, joueur.
Bill Gibson l'avait aussi pris pour un gamin, une victime potentielle,un peureux.
Hors l'oeil gris l'avait démasqué. Doucement, cruel.
Yorwann rejouait.
Il en savait plus, plus sur Enora que la personne campée en face de lui. C'était flagrant. Elle ne le connaissait pas, hors Enora avait balancé son nom partout où elle passait. A coup de larmes.
Yorwann executa une petite courbette et d'un ton empreint d'ironie coutumière:

"Yorwann Polynice.
Petit pantin aux cheveux blancs.
Homme de parjures.
Sorcier ayant tué Enora Echolls."

Un autre jour, il y'aurait eu moins de vent.
Un autre jour, il aurait fait beau.
Un autre jour, il n'aurait pas été là.
Un autre jour, sa voix ne comporterait pas de sarcasme.
Les jours sont morts.
Il ne reste que les nuits et l'aube baignées par la Lune.

Les nuits excitent les sens, exacerbent les secrets.

Et tout le monde se foutait de Bill Gibson ou autre personne pouvant servir d'analogie avec sa propre situation.
Si unique, si fou.
Si maniable.
Montre moi ta réaction.

L'effleurement ne me troubla pas le moins du monde... Entre provocateurs...
Seulement...
Le fin sourire qui s'étirait depuis quelques instants sur mes lèvres disparu aussi vite que les mots mirent pour arriver à mes oreilles.
Ma baguette sorti, presque seule. Une démente rage me prit à la gorge...

Quelle idée de me dire ça à moi... Alors qu'il m'a lui même confondu avec Enora...

Tu as tué Enora...?

Mes yeux lançaient des éclairs, ma langue brûlait mes mots. Et inconsciemment, encore une fois, ma baguette se leva vers lui.

Stupefix! lançais-je, sans lever les yeux vers lui, dans un accès de colère folle. Je lui laissais le visage libre de mouvement, il fallait que je sache...

Tu l'as tué?

Quel idiot... Il ne me connaissait pas... Peut-être pas... Normalement pas...
Normal? Depuis quand ce mot faisait-il partie de mon vocabulaire...?
Je ne pleurerais pas, ce n'était pas dans mon tempéremment...
Mais malgré tout, Enora était ma soeur...

Tu n'imagines même pas ce que tu vas vivre... Dis-moi exactement ce qui s'est passé, et peut-être que je ne te tuerais pas...

Je serrais les dents amèrement et le goût du sang vint tacher ma salive.
Petit mouton... Tu t'aventures dans la tannière du loup en me livrant ce secret...

HJ : Pardon du retard... Mes DS qui décident de mon passage en 1eS, et les élections... TT_TT : HJ

Invité

"Tu n'imagines même pas ce que tu vas vivre"

Oh mais si petit lynx.
Tu ne vas pas me tuer. Simple. Personne ne finit jamais la sale besogne.

Les gens ont juste la sale habitude de se penser emplie de générosité à partir du moment où, après avoir fait pisser le sang noble de Yorwann, il leur agrée, de ne pas l'achever.
Quelle chance. Estime-toi heureux mon pote.

L'amertume s'empara de Yorwann. Tous si prévisible que jouer n'était plus aussi si drôle.
Où était le piment de l'Humain qui fesait son imprévisibilité ?
Qui le fait joueur, le défait machine, niant l'idiotie ?

Le bon point c'est que l'Humain souffrait toujours et, toujours pour les mêmes raisons pathétiques: l'amour, l'amitié etc. Tout ce genre de trucs que Walt Disney avait si bien vendu.
En effet, Yorwann remarquait que les coups portaient, son agresseur se mordait la lèvre avec plus de ferveur qu'il n'en eût à quémander.

Il restait donc toujours cette petite jubilation qui en profita pour s'insinuer dans les paroles du jeune homme aux cheveux blancs.

"Ma maman m'a appris de ne pas parler aux inconnus."

Sourire innocent livré par les crocs du loup.

Elle se croyait en position de force.
Mais la force physique ici n'y pouvait rien.
Elle voulait à tout prix savoir. Le savoir a toujours eu un prix.
Et lui, lui s'en foutait royalement tant que ce n'était pas un fantôme voulant sa repentance.
C'est le fou qui siégeait sur le trône.
Créve pour l'adoubement.

Dans la brume, on aurait pu confondre ces deux ombres avec des statues. Ni l'un ni l'autre ne bougeait, l'un par la force, l'autre par la rage...
Mes mains tremblaient, mais le premier mots qui sortit de ma bouche après l'intervention du petit fou les tendirent droit devant moi dans un mouvement parfaitement net.

Endoloris!

J'aurais pû le tuer directement. Ce n'était pas l'envie qui me manquait...
Mais un désir beaucoup plus fort que de faire couler le sange me tenait bien malgré moi. Un besoin de savoir, de comprendre...
Qui était cet homme pour ma soeur.
Qui était-il pour lui-même...
La sang dans ma bouche finit par ne plus être qu'un arrière gout, mes yeux se transformant en nuages d'éclairs.
Et malgré un calme fort bien joué, ces éclairs couraient le long du visage de Mr Polynice.

Êtes-vous si peu intelligent pour osez me faire face...? Si vous connaissiez Enora, vous sauriez qui je suis... Vous n'êtes qu'un sôt qui se cherche, qui cherche l'échapatoire à sa vie...

Sa vie je m'en fichais. Mais celle d'Enora avait été trop courte, et s'il l'avait réellement tuée, il devait payer... Par ma main, ou par une autre...

Invité

La voilà.
L'étape de la torture.
Si prévisible que s'en est mérpisable.
Les nerfs de Yorwann se crispèrent sous le sortilége, un frisson lui écrasa le torse et lui fit convulser ses membres.
Un rictus de douleur se peignit sur ses lèvres naguère moqueuses.
Yorwann jeta un regard haineux sur cette pauvre fille qui ne possédant pas la subtilité des mots,du lyrisme et de la prose, se sentait obligé de lui balancer je ne sais quel sortilège.
Les cheveux blancs collaient sur la tempe, une moue remplie de colère et un ton acéré vinrent rajouter sonorité à ce tableau de martyre:

"Si tu veux savoir quelque chose sur ta soeur, petite, arrête de me prendre pour un imbécile.
Et arrête de sortir tant de choses dissuasives à la parole de ta baguette.
La douleur serait tellement vaine."

Sa soeur, il le savait, ou plutôt il l'avait deviné, c'était si.. évident.
Une ressemblance physique aussi proche, un lien filiale qui réclame à grands cris le savoir, et le devenir de son autre moitié.
Quelle famille de tarés complets. Et c'était lui, apparemment, qui en était le pivot bouffé par les mites.
Envoyez-vous des cartes postales avec des jolies paysages que diable!
Yorwann n'est et ne sera jamais le gentil oncle Ben qui donne des nouvelles de tout le monde dont le même sang poisseux coule dans leurs veines.
Yorwann était juste un être perspicace et, d'ailleurs, il comptait sur ce dernier point pour s'en servir d'atout.
L'information c'est le pouvoir sur l'autre, point.

L'éternel sourire revint, ne pouvant que reprendre place, narguant l'ennemi comme toujours.
Provoquant, titillant, pinçant, griffant.

"Ma vie se porte bien mieux lorsque des inconnus n'essaient pas de me torturer.
Croyez-moi sur parole."

Il avait deviné...
Il n'était donc pas idiot... Mais plutôt... Fou?
Oui! Voilà la personne à qui il me faisait penser, bien sûr.
Ce même sourire narquois, ces yeux perçants... Servus...

Ma soeur, que tu as été folle de connaître un tel homme...

Je baissais ma baguette reprenant doucement un calme peu familier.

Parfait... Vous qui semblez si bien me connaître, vous m'expliquerez donc pourquoi vous l'avez tuée? lui murmurais-je doucement en m'acroupissant près de lui.

Je n'étais pas comme Enora. Je n'avais pas peur. De personne, de rien...
Presque...
Surtout pas des mots. Voilà pourquoi cet homme, tout comme les autres fous de son espèce, ne m'éffrayait pas... Il n'était qu'un parmi tant d'autre.
Au fond, il était quand même idiot.

A croire me connaître, vous ne me comprendrez jamais... Personne...

Un sourire calme et amusé étira mes lèvres, donnant à mon visage une apparence étrange dans la paleur de la brume.
Je fixais ses yeux. Plus étranges encore que ceux d'Enora.
Comment s'étaient-ils connus en fait...? Qui était-il pour elle...?

Enora... Ne laisse pas tant de questions après toi...

HJ Pardon pour le retard... Et aussi pour la taille... Pas d'inspi' avec toi... ^^" HJ

Invité

Youhouooou crétine, je me fais une joie de t'ébranler toi et ta grande culture égocentrique!
Personne n'a jamais dit que sadique et naïf était incompatible.
Yorwann possédait LE cas d'étude. Délectant.
Ce même cas d'étude se faisait largement balader par votre cher serviteur.
C'est terriblement emmerdant les liens du sang hein ?
Quelle faiblesse.
Au moins Yorwann devait bien ça à cette tripotée de cagoulés, désormais le Ku Klux Klan avait trés peu de prise sur lui.

Yorwann se releva, époussetant ses vêtements d'un air désinvolte. Il se passa la main dans les cheveux, faisant tomber les fines pellicules de charbon qui les ternissaient, puis, il se calla contre le mur.
Depuis le début de cette étrange rencontre, l'état d'esprit de Yorwann n'avait cessé de changer.
Son émotion actuelle était une jubilation sans borne.
C'est lui qui contait l'histoire et menait le jeu.
Yorwann arbora un air aussi malicieux que rempli d'une sûreté assez cocasse vu la situation.

"Grosse maligne, elle s'est tué.
De toutes façons, crois moi ce n'est pas une très grande perte pour l'Humanité.
Dés qu'elle voyait des cheveux blancs, elle a> fondait en larmes, b> s'évanouissait, c> essayait de se suicider.
Il faut croire que la dernière fois, elle a enfin réussi.
C'est dingue comme les gens se loupent souvent."

Yorwann planta ses mains dans ses poches, nonchalant.

"Par contre, niveau dignité, j'avoue qu'elle s'est foirée.
Ooooh as-tu remarqué cette franchise inhérente ?
N'est-ce point ce que tu voulais petite âme ?"

Notre ironie incarnée poussa un large soupir de satisfaction:

"On s'éclate, non ?"

"Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses, vous rend dépendant et s'enrichit en vous méprisant."

"Les yeux des Hommes en disent long sur leurs paroles..."
Notre mère nous le disait souvent.
Je la traitais d'idiote.
Mais elle avait raison.
Comment me persuader que cet homme mentait?
Un innocent aurait pû.
Car il n'avait jamais lu la mort dans les yeux de ses victimes...

Evidemment! S'il est innocent...!

Mais après...
Quand on sait quelle apparence elle a, la Mort...
Quand on a vu la couleur des yeux des Aurors qui jurent ne pas en être, qui jurent n'avoir pas tué...
Quand on les vois supplier...
On sait...
On comprend enfin.
Et on se dit qu'un jour quelqu'un lira la même chose dans nos yeux...
Car notre tâche est difficile, mais elle n'a pas besoin de nous...
La tâche, mais c'est surtout Lui, qui n'a pas besoin de nous...
Alors, comme toute chose est éphémère, et surtout nous, qui faisons cette guerre, nos yeux rendront leurs pêchés avant notre mort...
Il ne mentait pas.
Il ne l'avait pas tuée...

Et connaissant ma soeur, cette histoire de fondre en larme était plus que probable...

Elle vous aimait... D'après ce que vous dîtes, elle vous aimait...

Je désserrais ma main sur ma baguette.

Pourquoi ne pas l'avoir sauvée...?! Vous êtes trop étrange pour être respéctable... Mais... Si elle vous aimait...

Ma voix n'aurait pas tremblé pour si peu.
Mais je ne comprenais pas cet homme.
Il me ressemblait...
Je n'aurais jamais pû aimer un Auror.
Je ne l'aurait pas sauvé.
Sauf s'il avait eu la bonté d'Enora...

A moins que...

A-t-elle fait quelque chose contre vous...?

Enora avait pû changer, mais...

Non... Impossible...

Elle serait morte, un jour ou l'autre...
Peut-être par ma faute...
Elle serait morte, les Aurors, les Mangemorts, et les souris... Tout le monde meurt dans cette guerre...
Pourquoi ne pas l'avoir aidé...?

Invité

« Va, maudit, chassé et renié par ton père, le plus scélérat des hommes, emporte avec toi ces imprécations que je fais contre toi, afin que tu ne t'empares point de ta terre, que tu ne retournes jamais dans le creux Argos, mais que tu tombes sous la main fraternelle et que tu égorges celui par qui tu as été chassé ! »

Yorwann saisit l'imperceptible changement qui se produit dans les muscles intrinsèques de la main de la jeune femme.
Il choisit de prendre son temps.
Délicieusement, il la laissa exposer son incompréhension à haute voix (ce qui est une erreur des plus bêtes), questionner, monologuer.
Yorwann lui servit un sourire complaisant, souvent reservé aux vieux gâteux ou autres morveux baveurs.
Il se fit maître de l'endroit, le port altier, la démarche sûre.
Cette obscurité légère que l'on ne peut qu'obtenir pendant que le soleil commence son ascension dipersant les derniers morceaux de nuit fit ressortir deux lueurs.
Les yeux gris de Yorwann brillaient. Le Malin habitait ces orbes nuageux avec ferveur.
Ô Inquisition, te voilà dans un face à face légendaire. Tue, tue Le Cornu.
Mais le Diable te tient, car lui ne possède pas de moralité, pas de liens.
Le Diable peut servir de famille mais lui n'en a pas.
Rien que ça. Une question d'humilité dans cette image pourrait être soulevée mais le charisme de cette scéne et de ces protagonistes parle de lui même.
Il se rapprocha de Mademoiselle Anonyme de sa démarche féline.
Yorwann se rapprocha assez pour que tous murmures puissent marquer assez fort l'esprit de son interlocutrice.

"Parce que moi je ne l'aimais pas.
Parce que moi je la méprisais.
Parce qu'elle était faite pour souffrir
Parce qu'elle aimait ça.
Parce que "aider" je ne connais pas.
Parce qu'elle était... gênante"

Yorwann saisit la main de son adversaire et la tordit de telle manière que la baguette tomba au sol.
Il posa un pied dessus.

"J'espère que c'est de votre faute.
Je l'espère avec ferveur.
Qu'elle hante vos nuits."

La pression sur ma main m'arracha une grimace.
Mais le moins rassurant était de me savoir menacée par un homme désarmé.
Il était plus fort qu'il n'y semblait.
Ses yeux...

Etait-ce vraiment cet homme que ma soeur avait pu aimer...?
Etait-ce cette froideur? Cet arrogance?

Espèce de maso...!

Seule une personne présente dans votre esprit devrait être gênante...
Les autres ne sont que des ombres...
Elle était plus proche que vous ne pouvez le croire...

Comme c'était drôle.
Finalement cette situation me convenait.
Je diminuais de moi-même la distance entre ce beau-parleur et moi.
Et j'approchais ma bouche de son oreille, le souffle chaud.
Ce n'était même pas un murmure, c'était moins que ça.
Et c'était plus... froid.

L'espoir est pour les faibles...
Vous avez trop espéré.
Espéré n'avoir aucun problème de conscience.
Mais elle était trop pure.
Et vous l'avez abandonnée.

Je m'approchais à tel point que seul un demi-millimètre nous séparait encore.

J'ai raison, n'est-ce pas...?

Invité

Terriblement agaçante au final.
Un petit moustique bourdonnant à son oreille, tournoyant, ne voulant pas comprendre que s'il agitait la main ce n'était pas pour l'encourager dans sa danse ridicule.
Yorwann se sentit investir toute la charge d'un pesticide. Corrosif.
Ses lèvres se figèrent dans un rictus soulignant tout cet agaçement que ses yeux gris ne purent qui ajouter plus qu'un soupçon de mépris.
Le jeu était fini.
Yorwann était loin d'être connu pour sa patience.
Son impatience rampait le long de ses nerfs les rongeant, les griffant, les irritant.

Les traits grossiers que traçait la jeune fille sur lui étaient terriblement dénués de raison!
Si Yorwann eût ri, c'eut été d'un rire quelque peu acerbe, à lame de couteau.
Lame de couteau fut son blasphéme, car n'est-il point Polynice ?
Le paria, le traître, de la Grèce Antique ?
Damné, méprisable, pendable, odieux même!

"Là où vous vous trompez,
C'est que sa mort aussi, je l'ai espéré.
Ainsi, d'elle je n'entendrais plus parler."

Rime glacial jettait sans un sourire.
Involontaire, accusant le drame joué.

"Quant au fait qu'elle me hante,
Sachez qu'elle rejoindra une peuplade de fantômes tout aussi marrant."

Que j'aimerais profondément noyer.

"La seule chose que vous avez à comprendre de moi, c'est que je suis destestable et dénué de saveur.
D'ailleurs, ne savez-vous pas que ma seule envie en vous regardant c'est boire un bon whisky pour oublier à quel point vous êtes pathétique ?
Pathétique dans votre recherche d'une morte que vous défenez avec tant de chaleur.
Pathétique avec votre recherche d'une soeur que vous n'auriez même pas voulu rencontrer.
Croyez-moi, elle ne mérite pas tant de paroles."

Pathétique?
Sans aucun doute.
Pathétique, et aimante.
J'était le contraire de ce que j'aurais du être.
Je n'étais pas juste une ombre, pas juste un fantôme.
J'étais emplie de sentiments contradictoires, mais... Mais seulement à son égard.
Pathétique.
C'aurait pû être blessant.
Si j'avais ressenti le moindre remord face à mon passé.
Mais je n'étais pas idiote pour autant.
Cet homme était peut-être ce qu'il voulait que l'on voie.
Peut-être avait-il, lui, réussi à faire abstraction du monde extérieur.
Peut-être avait-il réussi à cacher ses faiblesses, ses doutes, ses sentiments.
Il était peut-être assez forts pour ça, ou alors pas assez pour se les avouer à lui-même...

Longtemps. Je restais longtemps les yeux rivés sur son visage.
Cela n'avait strictement aucun sens, non.
Aucun sens de chercher à comprendre.

Elle est morte.

Mais... Ma soeur.
La seule et unique personne en qui j'avais toujours eu parfaite confiance.
Ma soeur.
Il avait raison aussi. Sur le fait que moi-même j'y étais impliquée.
J'avais trop tardé.
Mais...

Mon regard étais vide.
Mon visage dénué d'expression.

Alors nous sommes deux.
Pathétiques et parfaitement au courant.
Les mots font parfois plus mal que les sorts.

Et les silences, plus qu'eux encore...

Cependant, elle ne vous a fait aucun mal, j'en reste persuadée.
Même si elle était trop crédule elle restait un être humain.

Ma voix avait perdu tout son piquant.
Elle était calme, sans saveur.
Marian. J'étais Marian.
La Marian inventée pour revivre.
La Marian qui n'était pas moi.

Ce n'est qu'un nom...

Non. Je devais être Veronica.

Nous sommes tous les trois des lâches.
Sauf qu'elle ne le savait pas.

Elle était fragile.
Elle était influençable.
Elle était fleur bleue.
Elle était mon contraire.
Et pourtant je l'aimais.

Je ne vous ferais plus aucun mal.
Je voulais savoir. Et je sais.
Partez.

Invité

Le voilà congédié.
Sans plus de formes. Que Diable ! Les gens se ramolissaient.
Yorwann aurait aimé plus de panache, une excuse pour vomir sur cet étrange insecte les restes de haine qui faisaient de son esprit un endroit souillé .
Il aurait aimé du combat, porter des coups et surtout en recevoir.
Sortir de cette bouillie par une réalité plus que concréte que consiste le gout du sang dans la bouche.
Votre serviteur venait d'annoncer à cette femme qu'il avait laissé sa soeur se tuait et avait, par la suite, bafoué sa mémoire.
De quoi réchauffer le sang du plus d'un reptile.
Les lèvres de Yorwann se tordirent dans un mouvement évident de dédain:
Les poissons rouges (dont la mémoire, je le rapelle est de trois secondes) ont aussi le sang froid.

La seule pique qu'elle avait méprisé lui envoyer était de le traiter de lâche.

Les mots de ce cher William, si profondément gravés dans l'esprit de Yorwann, ne purent pas trouver meilleur hôte:

"La réflexion fait de nous des lâches."

Et ce tragédien aux cheveux étrangement blancs était loin d'être inconsidéré.
Car avant toutes autres choses, Yorwann était un calculateur.
Hors, si ses desseins l'amenaient loin de cette valeur qu'est la bravoure, notre escamoteur n'en avait rien à foutre.
Alors, oui, l'adjectif que l'on attribuait aux rats lui convenait.

Son interlocutrice promit de ne pas lui faire de mal.
Citations ironique quand on peut remarquer qu'elle est complétement désarmée. Beaucoup, beaucoup trop sûre d'elle.

Yorwann lui fit un sourire des plus charmants et lui décrocha une droite.
Tout dans une galanterie des plus parfaite.
Il regarda la jointure de ses doigts, grimaça, souffla dessus.

"Ne jamais prétendre à une position de dominant quand on n'a pas de prises sur le soit disant dominé"

Yorwann lui tourna le dos, signe que lui pouvait dégager de confiance.
Et ll ne lui put lui dédier ne serait ce qu'un regard.

"Sale mangemort, toujours aussi imbues d'eux même
Au moins, tu ne risques pas de m'oublier, et, je compte bien t'avoir tatouer mon empreinte supurante dans tes souvenirs".

Que la soeur d'Enora jusqu'ici considérée raide, bouffée et recyclée en pissenlit fut une mangemorte ne pouvait échapper aux oreilles de Yorwann.
A la mort d'Enora, une enquête s'était imposée, pas par remord mais par soucis de sécurité quant aux vengeances vites expédiées du reste de la famille. Morte. Normalement.

Bill Gibson n'était pas le premier et ne fut bien sûr, pas le dernier.
Yorwann s'en alla, traînant sa carcasse d'âmes en peine dans les rues étroites de Londres.
Des mèches blanches se fondant dans la brume matinale.
Les avalant tel Tsi-noo.

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