Nous ne marcherons plus ensemble (PV Nathan)

HJ Petite erreur chronologique : ce RP est censé se passer bien avant la plupart de ceux auquel je réponds en ce moment... HJ

Maïa était rentrée au château à l'aide du magicobus. Elle n'avait même pas fait exprès de l'appeler, mais avait été bien contente de le voir arriver car elle se serait mal vue faire tout le chemin à pieds depuis le milieu de Londres, où elle se souvenait autrefois qu'avait été le QG de l'Ordre du Phénix, jusqu'à l'école de sorcellerie qui se trouvait au fin fond de l'Angleterre...

Épuisée, arrivée bien après la tombée de la nuit, elle n'avait pas eu le courage de regagner immédiatement sa salle commune et son dortoir. Elle avait trop besoin de marcher, de penser, de réfléchir... Elle ne voulait surtout pas s'endormir et rêver à ses regrets, ses peines et ses actes manqués... le dernier en date étant l'abandon du seul organisme qui aurait encore pu lui apporter son aide !

Déjà, elle ne se souvenait plus de l'endroit où se trouvait le QG, mais les visages de ses membres, eux, par contre, étaient encore bien ancrés dans sa mémoire...
Maïa marcha un moment le long du lac. La clarté restait assez diffuse grâce à la lune presque pleine qui ne se trouvait cachée que par une fine brume d'humidité.

Finalement, elle s'assit au bord de l'eau, écoutant le clapotis que faisait une grenouille en sautant de feuilles en feuilles, touchant à peine la surface du liquide.

Et, malgré son envie de réfléchir, Maïa sentit ses paupières lourdes se fermer tout doucement. Elle s'allongea, regardant toujours la grenouille qui coassait à quelques centimètre d'elle, comme si elle lui demandait ce qu'une élève faisait à cet endroit à une heure pareille...
Il ne fallut pas plus d'une dizaine de minutes à Maïa pour s'endormir, la tête reposant sur sa main pour éviter le contact dur et froid des galets du bord du lac...

Invité

Après les ordres du Ministre, Nathan avait quitté discrètement le Quartier Général. Il avait suivi Maïa jusqu’à ce qu’elle prenne le Magicobus. Puis, sondant ses pensées, avait pu deviner qu’elle se rendait à Poudlard. Le jeune Auror décida de transplaner directement aux portes de Poudlard. S’il montait dans le bus, il y avait trop de risques pour qu’elle l’aperçoive, et qu’elle se mette à l’interroger. La réduire au silence près d’une bonne vingtaine de personnes ne serait pas non plus la solution la plus envisageable. Après être arrivé près du grand portail où trônaient deux colonnes, chacune surplombées d’un sanglier ailé ; Nathan guetta l’arrivée de la jeune Serdaigle. Il s’était réfugié au Café Pastel, prenant place à une table près de la fenêtre, où il pouvait observer à sa guise, l’arrivée du Magicobus. Celui-ci ne tarda pas à arriver d’ailleurs et le jeune Ellendil reconnut assez facilement la silhouette de Maïa, bien qu’elle était de dos. Ses longs cheveux flamboyants y étaient aussi pour quelque chose. Il faisait déjà nuit quand le jeune Auror quitta le Café et suivit l’élève, à pas feutrés, dissimulant sa présence avec habileté. Elle s’arrêta finalement au bord du Lac, se laissant prêter à des rêveries de jeune fille. Pas n’importe quelle jeune fille, avait remarqué Nathan. Bercée par le coassement d’une rainette verte, Maïa finit pas s’endormir. Ce qui ne déplut pas à l’Auror. Avoir à lui faire oublier aurait été difficile si la jeune fille était belle et bien éveillée. Furtivement, Ellendil s’approcha d’elle, faisant l’impossible pour ne pas la réveiller. Il resta un moment penché au dessus d’elle, son regard bleuté posé sur son visage pâle, il se mit à douter. Une élève… Une innocente… Elle était si jeune…

Non ! s’obligeait-il à penser en se souvenant des songes de l’élève, au Quartier Général.

Elle était contre leurs idées, avait refusé de se prêter au serment, s’était éclipsé sans prévenir personne et semblait être liée aux Ténèbres. Non, il ne devait pas y avoir de doute. Il fallait lui faire oublier tout ce qu’elle savait. Tout ce qu’elle savait à propos de l’Ordre, de ceux qui en faisaient partie, des décisions prises… Tout ce qu’elle avait vu, entendu, là bas, à Londres. Lentement et encore hésitant, Nathan laissa glisser sa baguette, dissimulée dans la manche de son habit, jusqu’à ses doigts. Il devait lui faire oublier.

Le coassement de la grenouille se faisait de plus en plus lointain. Maïa l'entendait encore vaguement, mais comme s'il ne s'agissait plus que du faible écho d'un autre monde, un monde auquel elle n'appartenait plus le temps d'une sieste.
Le sommeil tissait sa toile autour de ses sens, les enveloppant bien confortablement dans son nid duveteux. l'endroit n'était peut-être pas confortable, mais Maïa n'en avait plus aucune impression. Elle plongeait dans les bras de Morphée, épuisée et inquiète, malgré toute la conviction qu'elle avait mise à essayer de rester éveillée.
Le coassement se changea en d'autres bruits, d'autres tumultes. Là où son esprit se trouvait, il n'y avait aucune grenouille, aucun lac, aucun parc... Le sol était froid, la pluie battante, mais Maïa ne les sentait pas. Pas vraiment en tout cas. Comme dans tous rêves, ses sensations se trouvaient alternées...
Maïa tendait l'oreille. Des gens criaient. Elle connaissait leurs voix.
Alors elle courait rapide comme l'éclair, elle courait aussi vite qu'elle le pouvait, elle avançait à toute allure sous le froid, la pluie et le vent.
Elle courait vers une maison, un endroit qu'elle avait déjà vu éveillée.
Ses parents l'appelaient, ils allaient mourir, et Maïa ne pouvait rien faire pour eux. La maison était barricadée, fermée, verrouillée. Impossible d'y pénétrer. Et les cris continuaient de l'autre côté.
Maïa n'avait pas assisté à la mort de ses parents, et nul doute ne faisait qu'elle ne s'était pas du tout déroulée ainsi, pourtant, Maïa rêvait de leur mort, comme si elle avait été présente, comme si elle avait pu l'empêcher mais ne l'avait pas fait...
Bientôt, les cris stoppèrent, la maison devint un amas de cendres et Maïa restait devant elle, la regardant sans la voir, derrière des larmes qui s'écoulaient par milliers le long de ses joues.
Et une voix, dans sa tête, une voix qu'elle connaissait très bien, qui avait déjà pénétrer son esprit autrefois, quand elle était enfant, ne cessait de répéter : un jour tu viendras à moi... un jour tu viendras à moi.. un jour tu viendras à moi...
Dans l'univers des vivants, bien loin de celui des rêves et des cauchemars, Maïa frissonna, émit un petit gémissement et laissa échapper une unique larme de son oeil droit.
Endormie, elle murmura :

Jamais...

Invité

Le sommeil de la jeune fille paraissait agité, ce qui intrigua Nathan. Il immobilisa sa baguette entre ses doigts et observa de plus près le visage pâle parsemé de taches de rousseur. Ce beau visage semblable à celui d’une poupée de porcelaine. Il semblait crispé, comme si Maïa rêvait, ou cauchemardait plutôt, car on pouvait lire sur ce même visage, une sorte de panique, de l’affolement. L’Auror craignait qu’elle se réveille d’une minute à l’autre, en sursaut, jaillissant du Pays des Songes. Il fallait donc faire vite. Au moment même où Nathan détacha son regard bleuté du visage de la jeune Serdaigle, une larme perla sur ses joues, pour mourir au coin de ses lèvres. Cette vision troubla le jeune homme. L’hésitation menait un combat sans merci dans son esprit. Mais le Ministre était formel : il fallait lui faire oublier tout ce qu’elle savait ! Reprenant courage, le jeune Auror s’éloigna de Maïa et la visa de sa baguette. Il se déroula quelques secondes sans que rien ne se produise. Nathan immobile, son arme pointée sur la Serdaigle, et celle-ci, allongée dans l’herbe, en proie à des cauchemars terribles. Il ne pouvait se risquer à clamer l’incantation, cela éveillerait les soupçons. Rassemblant toutes se forces, saisissant fermement sa baguette, il puisa la magie au plus profond de son être.

Oubliettes !

Le jeune Ellendil avait fermé les yeux, mais pas assez tôt pour entrevoir un jet de lumière verte jaillir de son fin bout de bois pour fondre sur Maïa à une vitesse impressionnante. Quelques temps après, un halo vert vif l’entourait toute entière, comme s’il voulait paralyser ses pensées, pour ensuite s’éteindre. Avec un grand poids sur le cœur, Nathan jeta un nouveau et dernier regard vers la jeune femme puis s’en alla, en direction du Château, pour rejoindre le Bureau des Aurors. Le sortilège qu’il avait jeté, il avait tenté de le canaliser, grâce à son pouvoir de Legilimens, pour qu’il n’atteigne pas toute la mémoire de Maïa. Seulement celle liée à l’Ordre du Phénix et à ses occupants.

Le sommeil de Maïa, quoique léger, la conservait prisonnière de ses songes. Les images en étaient incompréhensibles. Se mélangeaient morts, maisons en feu, rues pragoise et voix sinistres dans un capharnaüm de bruits, de cris et de frayeur.
Maïa se retourna doucement pour trouver une position plus confortable et continua le cours de ses rêves. Jamais elle n'aurait pensé qu'à quelques mètres d'elle seulement se trouvait un auror près à lui lancer un bien étrange sortilège !
Quand le sort d'oubli la toucha, elle ne le sentit même pas, elle ne réalisa aucunement ce qui venait de se produire. Mais un phénomène bizarre survint : chaque visage, chaque souvenir, remontait à la surface et s'imposait dans ses rêves, pour mieux disparaître ensuite.
Ainsi elle vit apparaître et repartir aussitôt les fantômes de l'endroit où avaient eu lieu les réunions de l'Ordre du Phénix, puis les visages de Cerise, de ses amis, et de chacun des membres de l'organisation.
C'était comme si elle courait après quelque chose, après sa propre mémoire, sans jamais réussir à la rattraper !
Et bientôt, tout ce qui se rattachait à l'Ordre du Phénix fut effacé de son esprit, et n'en resta pus qu'une très très vague et lointaine esquisse, comme lorsqu'on se rappelle d'avoir rêvé en étant incapable de se remémorer son rêve.
Ce fut dans cette confusion que Maïa s'extirpa de son sommeil.
D'un bond, elle se retrouva debout, baguette à la main. Elle ignorait ce qui venait de se passer et même s'il s'était passé quelque chose, mais elle ne se souvenait pas du tout comment elle avait atterri au bord du lac et s'y était assoupie, aussi préférait-elle rester sur ses gardes.
Quand enfin, elle se fut assurée que personne ne rôdait alentour, elle soupira et prit le chemin du château, pour s'affaler, quelques minutes plus tard, sur la courtepointe qui recouvrait son lit, dans le dortoir des filles de Serdaigle.

» Entretien avec Nathan Ellendil
» Promenons nous dans les airs pendant que la lune n'y est pas...*Pv Ellora*