Etrange errance aérienne

Aléatha la regarde avec méfiance... Oui, elle leur cache des choses, oui, elle en sait plus qu'elle ne le devrait sur les dryades et les réactions du professeur Winterfell. Et effectivement, la jeune fille sort une simple petite phrase, bourrée d'insolence et de défiance. Mais Cerise la rassure, et elles finissent toutes deux par se sourire, rire, et former un cocon entre elles deux, elles seules, où Neige est de trop. Tant mieux, elles se suffiront à elles-même, et Neige sera toujours là au besoin... Elle préfère donc ne pas répondre aux soupçons de la jeune serpentard, au moins une de sa maison dont elle peut se montrer fière : du caractère, pas d'insolence gratuite, pas de confiance aveugle, et de l'intelligence... Cerise également se montre particulière : confinace quand il faut en avoir, acceptation d'un inconnu, courage, intelligence... Et ce qui fait leur petit plus, leur amitié si puissante qu'on peut la voir comme un lien qui attache les deux filles, un lien très solide, aussi fort que la parenté... Elle est fière d'avoir la confiance, ou du moins ce qui peut le plus ressembler à de la confiance à ce stade de connaissances et de secrets, de ces deux là... Elles sauront vivre une vie riche et ne pas se perdre dedans...

Je pense que, maintenant que tout va mieux, il est temps de retourner au château. Cerise, ces transes doivent être épuisantes, et je souhaiterais avoir votre promesse d'aller directement prendre un peu de repos... Je sais que vous saurez veiller l'une sur l'autre... Quant à moi, je resterai à votre disposition si vous le souhaitez... Mon bureau vous est ouvert.

Et sans plus de paroles, elle se relève, ne partant pas tout de suite, attendant que les jeunes filles se lèvent aussi et se dirigent vers le château... En recommandant à Cerise le repos, elle peut être presque sure qu'Aléatha se chargera de faire obéir son amie... Elles veilleront l'une sur l'autre...

Bien que sentant encore une noirceur chez Aléatha (et en effet il reste de savoir ce qui l'a poussée à sortir à l'aube ainsi), elle ne dit rien, ne fait rien... Si elle le souhaite, la jeune fille viendra lui parler. Mais elle n'est pas de celle qui forcent les confidences et la confiance...

Cerise regarda Neige et lui sourit, elle se sentait si bien à présent, la plus grande partie de son malaise vis à vis de la situation s'était évanoui lorsqu'elle avait comprit, il y avait une explication à tout ça.
Elle reporta son attention sur Aléatha qui semblait elle aussi aller beaucoup mieux, elle se mit a rire de pur et simple bonheur d'être avec son amie mais un frisson de froid la coupa.
Elle resserra la cape autour de ses épaules et releva les yeux sur la serpentarde:

Je crois que le professeur Dalma à raison.... on ferait mieux de rentrer.

Elle se leva et, tenant toujours la main d'Aléatha, entraina celle-ci vers le chateau. Les deux jeunes filles dépassèrent le professeur, Cerise s'arreta juste un instant et se retourna.

Merci professeur....

Elle lui sourit à nouveau sincèrement; Si ce prof n'avait pas été là, Cerise ignore ce qui se serait passé mais la situation aurait été beaucoup moins gai au final, elle le savait.
Les deux jeunes filles se séparèrent enfin de Neige et marchèrent en direction de la grande porte.
Lorsqu'elles furent assez éloignées, la nouvelle dryade reprit la parole:

Théa, je veux que tu me pardonne de ne pas t'avoir raconter l'histoire au sujet de mon petit frère...Je... je ne me sentais pas encore prête mais j'aimerais te raconter maintenant.

Le temps n'est plus aux doutes et à la méfiance : Aléatha classe dans un coin de son esprit la question "le Professeur Dalma et ses connaissances sur la Directrice" : si vraiment elle continue à nourrir des soupçons, elle pourra toujours demander à son père de faire une enquête sur cette intrigante ... Pour l'heure, elle doit bien reconnaître que cette femme leur a été d'une grande aide et qu'elle n'a pas insisté pour leur enlever des points comme elle l'avait laissé entendre à la base ! Maintenant, Aléatha a une tâche, celle de s'assurer que Cerise rentre au château et se repose. Elle se lève à sa suite et elles empruntent le chemin du retour non sans un sourire reconnaissant envers Neige.

Oui, merci pour tout Professeur ! En dehors de deux jeunes filles un peu perdues, vous avez trouvé un des endroits les plus enchanteurs de Poudlard : la clairière aux violettes ... Et nous connaissons à présent une porte à laquelle nous n'hésiterons pas à venir frapper, en tous cas pour ma part. Bonne journée !

Elle accélère le pas pour rejoindre son amie et elles continuent en silence jusqu'à apercevoir les portes du Château. Là, à son grand étonnement, Cerise s'arrête et prend la parole.

Oh ... Cerise, tu es toute pardonnée enfin ! Mais quelle idée ! Je sais que certaines choses sont difficiles à raconter ... Si tu veux m'en parler maintenant, je serais plus que contente de t'écouter ...

Cerise soupira et tourna légèrement la tête:

Je ne me sentais pas honnête vis a vis de toi, de te cacher ça. Etre des amies ne signifie-t-il pas tout partager, les peines comme les souvenirs heureux?

Les mots d'Eilane lui revinrent, elle avait raison jamais la vélane et elle ne pourront être un jour ce qu'on appelle des amies pourtant Cerise avait l'espoir qu'elle la considère peut-être comme un soutien cela lui ferait déjà tellement plaisir, cette femme avait tellement besoin de personnes en qui avoir confiance.

Ca aussi il faudrait que j'en parle à Théa...

J'ai tellement de choses à te dire mais je vais déjà commencer par te raconter l'histoire de mon petit frère et puis le reste attendra que je me sois reposée, je suis épuisée par ces derniers changements.

Elle fit une pause et reprit sa marche vers le chateau suivit par Aléatha, elle frissonna à nouveau et accéléra un peu.

J'avais un petit frère de 4 ans mon cadet, il s'appelait Baxens, je l'adorais, nous étions toujours ensemble, à cette époque je n'étais pas encore rongée de timidité maladive comme tu m'as connu au début de cette année. Tous mes problèmes sont arrivés à sa mort. J'habitais encore chez mes parents nous n'avions pas encore donné de signes d'un quelconque pouvoir magique ni Michael ni moi.
Mes parents Habitent à Surrey près d'une petite rivière oû nous allions jouer souvent. Et puis un hiver, j'avais 6 ans, nous nous sommes réveillés et tout était blanc, il avait neigé et nous étions tout excités. Baxens s'est levé avant tout le monde sans que personne ne s'en aperçoive et il est descendu jusqu'a la rivière. A cause de la neige le petit ruisseau que nous connaissions était entré en crue et les bords étaient très glissant, mon petit frère est tombé dans la rivière...c'est moi qui l'ais retrouvé dans l'après-midi après des heures de recherches...Ca été terrible pour moi, c'est comme si la moitié de moi était morte, je me suis renfermée à partir de ce jour.

Cerise releva la tête, son sourire s'était effacé et elle affichait à prséent un air grave. Elle n'était pas vraiment triste, elle avait fait son deuil pendant de nombreuses années, il fallait à présent tourner la page.

Je sais, tu as raison : on ne voudrait partager que les bons moments mais malheureusement il n'y a pas que ceux-là. Il y a toujours ce petit quelque chose qui vient détruire notre édifice de bonheur ! Peut être que c'est trop demander à la vie finalement ? Parfois on passe par le chas de l'aiguille et la catastrophe est évitée de justesse ... Et parfois, on ne peut rien faire que la regarder arriver ...

Deux pensées fugaces lui traversent l'esprit. La fameuse soirée où elle s'est retrouvée dans la salle sur demande à recevoir les soins de Cerise, lorsque Naget s'est fait attaquer. Et une soirée qu'elle appréhende déjà, où il lui faudra répondre à l'appel de la bague qui orne son doigt. Verra-t-elle la mort fondre sur elle sans pouvoir réagir ? Mais ce n'est nullement le moment de penser à tout cela. Cerise reprend leur marche et se met à parler. Et ce qu'elle dit est loin de réconforter Aléatha sur les choses qui sont belles et qui rendent sereine, pleine d'espoir en l'avenir.

Oh par l'Ancêtre ... Cerise ... Je suis vraiment désolée ! C'est abominable ! Tu l'as vu ... Tu étais si jeune ! En même temps, je crois qu'il vaut mieux voir et savoir que de rester dans l'ignorance et ne pas arriver à y croire.

J'en sais quelque chose ... Maman est morte à côté de moi ... Et j'étais à peine plus vieille.

Je comprends que cela t'ai marquée au point de t'enfermer dans ton propre esprit. Tu étais effectivement très différente lorsque tu es arrivée ici.

Si différentes et pourtant si semblables sur certains points. Nous avons commencé à changer en même temps ...

J'ai l'impression d'avoir tellement changée et c'est en grande partie grace ä toi et ä Thorus, bien entendu la potion de Madame Pomfresh a été le déclencheur, j'ai découvert grace a l'assurance que cela m'a apporté, que j'avais des choses a dire.

Les deux jeunes filles avaient enfin atteint la chaleur des murs de Poudlard et marchaient à présent en direction de la salle commune des serdaigle en haut de la deuxième tour du chateau.
Les pieds nus de Cerise étaient gelés et elle commençait a avoir un peu de mal a marcher. La fatigue ne l'aidait pas beaucoup et elle faillit perdre l'équilibre plusieurs fois pendant la montée des escaliers.

Je crois que quelques heures de sommeil me feront le plus grand bien...
Théa j'aurais encore des choses à te raconter mais je suis trop fatiguée pour ça maintenant mais je te promet de tout te dire.... et en échange je veux que tu me racontes tes inquiétudes et la raison pour laquelle tu as de superbes cernes sous les yeux... pas aussi grandes que les miennes mais tout juste et si tu crois que je ne l'avais pas remarqué tu te trompes lourdement.

Cerise eu un petit rire et sourit à sa meilleure amie. Elles arrivèrent enfin devant une magnifique statue de licorne et la jeune serdaigle s'arrêta.
Elle murmura le mot de passe:"Livre ouvert"

La licorne s'écarta et Cerise se tourna vers Aleatha.

Elles pénètrent dans le château et enfin le froid ne pénètre plus à renfort de grands coups de vent dans leurs vêtements. Les escaliers sont une véritable épreuve d'équilibre pour Cerise et Aléatha lui prête plus d'une fois main forte pour qu'elle ne tombe pas. Enfin elles arrivent en un morceau devant la porte de la salle commune des Serdaigle. Que d'émotions en si peu de temps ... Elle ne l'a pas promis au professeur de botanique mais c'était évident qu'elle s'assurerait que Cerise rentrerait dans son dortoir pour se reposer.

Oui ma douce, tu dois absolument dormir. Franchement, tu fais peur à voir. Quoi ? Moi aussi ... Mais ... Oh, ça va, oui, je sais que mes cernes rivalisent avec les tiens. Dans l'immédiat, tu n'as pas du tout à te tracasser pour moi. Je te raconterai aussi tout ça mais pas maintenant : DORMIR, tu as entendu ce que Dalma a dit !

Elle la regarde une dernière fois tendrement alors que la licorne vient de libérer le passage. Elle hésite à peine une fraction de seconde et la serre dans ses bras. Elles se séparent sur un sourire.

Allez, au lit ! On commence par sortilège, je dirai à Naget que tu n'es pas bien et si il fait le moindre commentaire, je trouve une enclume pour lui démolir son bureau. A tout à l'heure !

Et déjà elle accélère le pas pour rejoindre les salles de cours, elle est déjà en retard et n'a pas le temps de passer par la grande salle pour le petit déjeuner.

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