Etrange errance aérienne

Pieds nus en chemise de nuit bleue, Cerise marchait. Il n'était pas loin de minuit quand elle s'était réveillée en sursaut après un rêve agité dont ele n'avait plus aucun souvenir. Enfin réveillée n'était pas le mot, car quelque chose d'étrange émanait d'elle pendant qu'elle déambulait sans but apparent dans les couloirs de l'école.
Elle traversa ainsi la moitié de Poudlard pour enfin se retrouver dans le parc, elle ne semblait pas ressentir le moins du monde le froid hivernal ni l'humidité de l'herbe sur ses pieds pâles, elle était comme protégée par une aura mystérieuse qui faisait onduler ses longs cheveux bruns bouclés et danser sa robe légère de flanelle.

Enfin elle arriva à ce qui semblait être le but de cette sortie nocturne, le bois lomitrophe de la forêt interdite, là ôu Aléatha l'avait emmené voir les violettes. Elle s'arreta près d'un arbre et caressa son écorces, comme dans un état second elle prononça des mots d'une autre langue, d'un autre temps.

Estelion Brial tivalîon girarme vielem traverna caesis...

Elle refit la même chose sur un deuxieme arbre, une lumière étrange apparue petit a petitsur les arbres comme si eux aussi voulaient parler.
Cerise se tut, écouta et comprit le langages de ce qui l'entourait.
Elle intégra tout ce qui fut dit et prononcé puis la lumière s'éteignit et la jeune fille vacilla.

Elle redevint elle-même un instant et eut le temps de murmurer...

Que m'arrive-t-il?

Avant de sombrer dans l'inconscience, tombant en arrière sur le lit de feuilles que les arbres avaient pris soin de créer.
Une étrange force fit aparaitre un dome de lumière au dessus d'elle qui la protégea du froid et de l'humidité.

Aléatha a passé une nuit épouvantable, peuplée d'oiseaux au plumage dégoulinant de sang et qui la regardent avec un air de reproche. Il y en a d'abord quelques uns, puis des dizaines, des centaines. Des pies pour la plupart qui accompagnent leurs reproches de leurs cris abominables. Elle se réveille aux aurores, le front trempé de sueur et détestant encore plus les oiseaux qu'avant, si c'était possible ! Ne parvenant plus à se rendormir, elle se lève et enfile des vêtements chauds et des bottes après avoir lancé un regard incendiaire sur ses vêtements de la veille qu'elle fait aussitôt disparaître d'un mouvement de baguette.

Elle sort sans bruit du dortoir, il ne manquerait plus qu'une de ses charmantes condisciples lui adresse la parole alors qu'elle n'est absolument pas d'humeur à parler. Elle quitte le château pour s'enfoncer dans le froid du dehors. Une seule destination qui lui ferait du bien : la clairière aux violettes ! Là, elle sera tranquille et elle espère que la beauté des lieux lui permettra d'oublier cette abominable soirée dans la forêt interdite où elle a joué sa vie et la réussite de sa première mission pour l'Odre.

J'espère que je ne devrai pas jouer cette mascarade très longtemps. Hier c'était des oiseaux mais demain ?

Ruminant ses pensées et revisualisant une fois de plus le cadavre poisseux dans ses mains, elle finit par arriver là où elle le veut. Le parfum des violettes lui saute déjà aux narines, éveillant ses sens. Son humeur va s'en trouver grandement améliorée lorsque quelque chose d'anormal la met sur ses gardes.

Il se passe quelque chose d'étrange, une lumière diffuse émane des arbres et d'une source plus grande, au sol. Aléatha s'approche et elle sent son coeur se serrer lorsqu'elle aperçoit Cerise, couchée sur un lit de feuilles. Elle franchit en courant les derniers pas qui la sépare de son amie et se jette à genoux à ses côtés. Un moment elle regarde avec appréhension le dôme lumineux qui l'entoure et puis n'y tient plus : elle se penche, traversant la lumière sans ressentir aucun effet qu'un léger réchauffement, et relève le buste de Cerise qu'elle serre dans ses bras.

NOOOONNN !!!! Cerise !!! Réponds-moi, je t'en prie !!!

Lentement comme sortant d'un rêve Cerise ouvrit les yeux, elle mit un moment avant de comprendre pourquoi Aléatha la tenait dans ses bras et oû elle se trouvait, elle se mit sur son séant et regarda autour d'elle, son visage reflétait sa surprise et une certaine peur.
Elle regarda son amie et murmura:

Je vais bien Aléatha... je...

Mais que rajouter? qu'elle avait cru faire un rêve qui était en fait bien réel, que dans ce rêve elle parlait aux arbres, qu'elle comprenait leur réponse, qu'elle ne savait pas comment tous cela avait pu arriver?

Elle se prit la tête entre les main et dans un souffle dit d'une voix effrayée:

Qu'est-ce qui m'arrive? Les rêves maintenant ça....

Le dôme de lumière disparut soudainement et la chaleur qu'il conservait jusqu'a maintenant s'enfuit faisant frissonner la jeune fille en robe de nuit.

Elle ouvre les yeux et l’espace d’un instant Aléatha se sent totalement ridicule d’avoir paniqué de la sorte. Elle relâche son étreinte et recule un peu, toujours à genoux, observant son amie, écoutant ses doutes et n’y comprenant goutte. Elle se rend alors seulement compte de la tenue de Cerise et fronce les sourcils.

Mais enfin Cerise, tu as vu comment tu es habillée ? Tu veux attraper la mort ou quoi ?

Elle sort sa baguette et lance un sortilège de réchauffement. Elle n’hésite pas non plus très longtemps avant de se défaire de sa cape et de la poser sur ses épaules, ne laissant aucune place à la moindre protestation.

Alors, si tu me disais ce que tu fais ici alors que le soleil est à peine levé et à moitié nue ? Et qu’est ce que c’est que cette histoire de rêves ?

Ce mystère a ceci de bon qu’Aléatha ne pense absolument plus pour l’instant à la raison qui l’a amenée, elle, à cet endroit. Et c’est tant mieux parce qu’en temps normal, il y aurait eu peu de chance pour que Cerise n’ait pas immédiatement vu que quelque chose clochait et Aléatha ne se sent vraiment pas prête à aborder le sujet de son expédition nocturne avec qui que soit pour le moment.

A l'heure où la nature se réveille, mais où les humains dorment encore, Neige part au-dehors de Poudlard, attirée par l'appel de la nature, de la solitude qui s'offre à elle en ces instants magiques... Elle se dirige vers la forêt interdite, où il règne un calme olympien... Les arbres sont apaisés, la nature est sans danger à cet instant... Déambulant dans la forêt, Neige se dirige vers son orée, là où la forêt s'éteint et laisse place aux montagnes... La où la nature change...

Caressant les arbres et leurs feuilles d'une tendresse que personne ne lui voit jamais, Neige est à présent parfaitement apaisée...

Dans son oreille, des voix. De jeunes filles qui bavardent... A cette heure, qui sont donc les écervelées à avoir quitté leur lit pour se rendre ici... Les règles n'ont pas l'air faites pour être respectées ici... Se dirigeant d'un pas calme vers les voix (les jeunes filles ne sont pas en danger, leur voix ne font que bavarder... Aucun cri, aucune peur panique ne se lit dans le ton qui est pris), bien décidée à renvoyer ces demoiselles dans leur dortoir, après quelques remontrances et punitions... Cette heure n'est pas celle des élèves...

Deux jeunes filles, en effet, sont assises à terre au pieds de plusieurs arbres, dans une clairière de fleurs...

Est-ce une heure pour se promener jeunes filles ?

Elle pose d'abord son regard sur la première, une jeune blonde habillée chaudement, des yeux violets qui ne lui sont pas étrangers...

Miss Quindiniar ! Et... Elle ne connait pas l'autre jeune fille. Et votre nom, mademoiselle ?

Que vous prend-il de venir ici en pleine nuit, à la lisière d'une forêt qui vous est interdite quelque soit l'heure, et dans une tenue qui laisse à penser que vous ne souhaitez que les coups de froid ?!

Puis son regard se pose plus profondément sur la jeune fille inconnue, qui est presque allongée à terre, en chemise de nuit, et dont le corps est protégée par la cape de son amie... une étrange chaleur émane d'elle... Une magie qu'elle n'a pas ressentie de puis...
Ses yeux s'agrandissent sous l'effet de la surprise.
Ainsi cette école est encore plus fascinante qu'elle ne l'imaginait...

Je comprends votre besoin de nature, mademoiselle, et nul doute que le professeur Winterfell vous a explicitement autorisé ces escapades nocturnes... Mais vous devriez vous couvrir plus lorsque vous sortez... Et vous ne devriez pas emmener vos camarades qui n'ont rien à faire ici !

Son regard se tourne à nouveau vers Aléatha.

Si je comprends la présence ici de votre amie, il n'en est pas de même pour vous, miss... Dois-je retirer quelques points à votre maison, ou me ferez-vous le plaisir d'une explication ?

Le silence se fait durant un instant, et elle remarque la pâleur de la jeune inconnue, ainsi que ses yeux plantés sur elle comme si aucune ne comprenait ses paroles...

Tout va bien mesdemoiselles ?

Cerise était complètement déboussolée, elle avait l'impression que son esprit allait craquer. Elle regarda Aléatha sans pouvoir rien dire, ni rien lui expliquer. Au moment ou enfin elle retrouvait sa voix, une prof pénétra dans la clairière et coupa son élan.
Elle l'écouta sans répondre, elle la regardait en se demandant de plus en plus si elle ne délirait pas et si tout ça n'était pas un mauvais rêve.
Elle murmura sans comprendre:

Mon envie de nature?....Une autorisation de la directrice?

Cerise ferma les yeux et se mit a trembler, elle devenait folle ça ne pouvait etre que ça sinon pourquoi n'arrivait-elle pas a comprendre, elle qui avait toujours les réponses, ou qui finissait toujours par les trouver dans des livres mais là elle était démunie et perdue, elle avait l'impression que toute forme de raison la quittait.

Elle prit sa tête dans ses main et murmura comme pour s'exorciser:

Qu'est-ce qui se passe je deviens folle... qu'est ce qui se passe ..merlin...

Tout ce qu'avait dit Neige avait achevé de la déboussoler, elle tremblait à présent, autant de froid que du contrechoc. Elle ne savait plus qui elle était ces derniers jours et les nuits agitées passants, cette sensation empirait.

Des vertiges la prenait parfois en pleine journée, accompagnée d'une irrepressible envie de courir vers la forêt. Elle sentait parfois flottante comme en transe.

Aléatha ne lâche pas Cerise de son regard perçant : elle attend des explications, n'importe quoi, mais il faut qu'elle parle. Alors que les mots vont franchir ses lèvres, l'arrivée inopinée de Neige la fait sursauter. Ses propos jette un nouveau voile de mystère sur la situation : serait-elle au courant de choses que, elle, la meilleure amie de Cerise ne sait pas ? L'espace d'un instant, elle est prête à lancer le fiel de ses reproches mais un rapide coup d'oeil lui révèle qu'elle n'est pas la seule à ne pas comprendre grand chose. Autant miser sur la vérité. Et omettre le fait qu'elles ne sont pas venues ensemble.

Bonjour Professeur. Nous ne faisons rien de mal : nous sommes proches de la forêt interdite, certes, mais nous ne sommes pas dedans ! Et quant à l'heure, le soleil se lève plus tard en hiver, la nuit est finie même si la lumière n'est encore que diffuse. Nous n'avons absolument rien à nous reprocher : je ne savais plus dormir et j'avais envie de voir ... heuu ... les violettes. Maintenant, si retirer des points à ma maison vous fait plaisir, ne vous gênez pas. Je trouverais cela personnellement tout à fait injuste mais vu que je suis une de celle qui rempli régulièrement le sablier de Serpentard ...

Lorsqu'elle réalise l'effet des paroles du professeur sur Cerise, elle se lève d'un bond et son visage n'a plus rien d'amène.

Regardez ce que vos paroles lui font !

La fatigue et le fait de se relever aussi brusquement amènent devant les yeux violets une myriade de lumières blanches qu'elle essaye de tempérer en portant une main à son visage et l'autre dans les airs pour essayer de garder un équilibre minimum. Il vaut mieux revenir au sol, la chute qui s'annonce se fera de moins haut ... Elle s'exécute et serre à nouveau Cerise dans ses bras.

Chuutt, calme toi, je suis certaine que tout peut s'expliquer.

Ne montez pas sur vos grands chevaux miss Quindiniar ! Je sais l'heure qu'il est, mon erreur a été de croire que vous étiez venues ensemble. Si vous venez d'arriver, vous conviendrez avec moi que la robe de nuit trempée de miss... de votre amie - et encore une fois, j'apprécierais de connaitre son nom - atteste sa présence bien plus longue en ces lieux.
Quant à retirez des points gratuitement, seriez-vous en train de remettre en cause mon sens de la justice ?

Sa voix avait gardé un calme olympien, et le ton neutre et froid qu'elle prenait pour réprimander ses élèves difficiles collait parfaitement à l'instant.

Puis son regard parcouru les deux jeunes filles... Visiblement, et étrangement, aucune d'elle ne semblait comprendre ce qu'il se passait. Neige aurait dû être la moins informée, elle semblait l'être le plus, et ce n'était pas pour la rassurer. Elle était soit en présence d'une mage sylvaine, soit d'une nymphe, soit d'une dryade, tant son rapprochement avec la forêt était évident. Sa magie avait les mêmes accents étranges que celle d'une ancienne fée sylvestre, une dryade qu'elle avait rencontré lors de ses voyages, et à qui elle devait beaucoup... Mais quelle que soit la nature de cette jeune fille, rien n'expliquait l'air perdu qu'elle avait... Etait-il possible de perdre conscience de sa nature, à tel point qu'elle revienne vous hanter ainsi ?

Le désespoir de la jeune fille la touchait, ainsi que, d'une autre manière, la protection farouche que lui réservait sa camarade... S'accroupissant auprès des adolescentes, elle leur parla avec une voix douce qui lui était inhabituelle, une voix caressante, chaude et rassurante.

Peut-être vaut-il mieux commencer par se calmer, puis tout reprendre depuis le début...

Réchauffant d'un sort le cercle qu'elle formaient toutes les trois, elle parvint à calmer légèrement les tremblements de la jeune perdue. Et attendit que l'on veuille bien se confier à elle...

La voix, maintenant douce du professeur, calma quelque peu les tremblements de Cerise, toutefois elle resta un peu prostrée tout en commençant à répondre d'une voix sans timbre, lointaine. Elle n'arrivait pas à vraiment se détendre, en tous les cas son esprit restait encore fortement perturbé et elle ne savait réellement plus qui elle était vraiment.

Mon ...mon nom.... je .. je m'appelle Cerise Owlspell... je suis a serdaigle....
Je ne comprend pas.. je ne .. je ne comprend vraiment pas....

Cerise tourna son visage pâle vers ce professeur qu'elle n'avait jamais vu mais qui semblait plus en savoir sur elle qu'elle-même. La jeune fille pris la main d'Aléatha, son amie était le soutien dont elle avait besoin en ce moment, et sans elle, le petit bout de raison qui la tenait encore aurait déjà disparut.

Regardant le professeur dans les yeux, elle murmura comme un appel au secour:

Aidez-moi, j'ai l'impression de ne plus savoir qui je suis....

Cerise se peletonna dans la cape d'Aléatha, elle avait froid malgré le cercle de chaleur qu'avait créer son amie et la prof mais ce froid ne venait pas vraiment de l'extérieur.

Sans rire, cette femme a une prestance qui ne laisse pas de marbre. Si Aléatha avait eu quelque chose à se reprocher, elle se serait sentie vraiment toute petite et bien mal à l’aise. Mais étant dans son bon droit, en tous cas en ce qui concerne sa présence ici et maintenant, elle est juste impressionnée. Elle ne se laisse pourtant pas démonter même si sa voix a perdu quelques décibels dans l’aventure. Il faut dire qu’elle a été à bonne école avec sa sœur Calandra en matière de froideur, d’autorité et de regards qui pétrifient.

Professeur, je ne remets rien en cause : je ne vous connais pas encore, je vous ai juste vue deux fois dans ma courte existence et ne peux dès lors pas avoir une opinion très précise de votre sens de la justice. De tout temps il a existé des professeurs injustes, de tout temps il a existé des professeurs à l’écoute de leurs élèves. Je ne sais pas encore pour ma part où vous vous situez exactement entre ces deux extrêmes. Si cela devait être à l’extrême la moins favorable pour Cerise et moi, qu’il en soit ainsi. Je n’aurai certainement pas mauvaise conscience pour le Sablier de Serpentard.

Comme pour contredire l’éventualité qu’elle soit « l’extrême la moins favorable », Neige choisit ce moment pour s’agenouiller aux côtés des deux élèves et de montrer sa préoccupation pour Cerise. Cerise qui se raccroche à la main de son amie et qui semble nager dans la confusion la plus totale, ce qui, en vérité, terrorise Aléatha.

Non, non, non, Cerise, tu ne peux pas me faire ça !! Tu symbolises pour moi la stabilité et la sérénité dans toute leur splendeur !

Elle surmonte sa faiblesse et serre à son tour les doigts gelés de la Serdaigle, caressant de son autre main sa longue chevelure brune parsemée de feuilles.

Ma Cerise, tu es ma Cerise, tu le seras toujours ! Calme-toi, nous allons découvrir ensemble ce qu’il t’arrive ! Nous avons surmonté d’autres choses toutes les deux, il ne faut pas avoir peur !

La peur ! C’est pourtant bien cela qu’on peut lire dans la lueur à présent allumée dans les grands yeux violets.

Professeur, vous devez nous aider. Vous savez ce qu’elle a n’est-ce pas ?

Il était incroyable comme le lien entre les deux jeunes filles était fort... Cerise s'accrochait désespérément à la main de sa camarade comme seule bouée de secours, et Aléatha rendait cet amour, serrant la main de son amie, et la défendant farouchement contre les attaques du professeur... Il était évident qu'elles avaient toutes deux besoin de son aide...

Neige avança sa main vers le front de la jeune perdue, et la posa dessus, comme on le fait à un malade sans vraie utilité, juste pour rassurer... Puis elle la retira, et regarda Cerise droit dans les yeux, la forçant à faire de même, à se concentrer sur l'instant présent et à se recentrer...

Je vais vous aider.

Elle marqua un silence après cette phrase. Elle avait avant tout besoin que la jeune fille la croit, et que cet espoir la réchauffe... Perdue comme elle était, déstabilisée, elle ne pouvait rien faire pour elle... Si elle ne parvenait pas à calmer un minimum la jeune fille, il lui faudrait user d'un sort calmant, une potion de sommeil sans doute, et donc remettre ceci à plus tard. Ce qu'elle détestait faire : l'usage de sorts à visée psychologique n'était pas bon pour l'équilibre, et menait rapidement à une dépendance... Et remettre les choses de ce genre à plus tard ne faisait que les rendre plus douloureuses...

Elle mettait le plus possible de persuasion dans sa voix. Il était indispensable qu'elle soit crue, de l'une comme de l'autre, et qu'elle les rassure toutes les deux. Le calme et le soutient d'Aléatha étaient très importants, il fallait donc qu'elle aussi soit rassurée...

Elle planta donc son regard sombre dans les yeux des deux jeunes filles, tour à tour, et répéta :

Je vais vous aider, Cerise...

Mais j'ai besoin de vous deux. Etes-vous capable de m'expliquer ce qui vous arrive, et quand tout ceci a commencé ? J'ai besoin de votre explication à toutes les deux. Aléatha, vous avez sans doute des informations à donner que votre amie ne peut, ou ne veux, expliquer...

Elle avait choisi d'utiliser leurs prénoms... A Cerise, parce qu'elle lui paraissait un enfant que l'on soigne, que l'on rassure, que l'on retrouve après une longue errance... A Aléatha, parce que son attitude lui plaisait. Elle n'était pas de ces élèves qui plient devant une remarque d'un professeur intimidant. Parce qu'elle défendait ses idées, ses points de vue, et par-dessus tout son amie... Chose qu'elle avait entrevue en cours, qu'elle confirmait ici, et qu'elle respectait énormément...

Puis elle planta à nouveau son regard dans celui d'Aléatha, et l'obligea à le soutenir un moment... Une si jeune fille ne pouvait être légilimens, et elle-même ne l'était pas. Il n'y avait donc aucun moyen qu'elle puisse entendre ses pensées à cette instant... Mais de fortes pensées traversent parfois cette barrière... Pas les mots même, mais le sens général... A ce moment, elle était sure que la jeune étudiante la comprendrait :

Vous devez vous calmer, Aléatha... Vous devez vous concentrer à ne transmettre à Cerise que votre stabilité, votre calme, votre espérance... Elle a besoin de votre force...

Cerise ressentit comme un choc la détresse que causait son état à Aléatha et c'est ça plus que toutes les paroles du professeur qui lui remit les pieds sur terre. Elle prit une profonde inspiration fermant les yeux puis les rouvrant. Son regard reprit de sa solidité, et une certaine stabilité rééquilibra son esprit.
Elle regarda d'un oeil neuf ses deux compagnes et sa main desserra celle de son amie, sans pour autant la lacher.
Ses yeux bruns étrangement clairs, ce qui était loin d'être normal, se tournèrent vers Aléatha et d'une voix basse mais ferme elle lui dit:

Je pense que ça va aller Théa on va y arriver...

Ces mots lui étaient autant destinés qu'a son amie, comme elle l'avait dit, n'avaient-elles pas surmonté bien d'autres épreuves tout aussi difficiles.
Pourtant quelque chose clochait. Un je ne sais quoi d'anormal comme une aura qui tournait autour de la jeune fille en robe de nuit. Elle hésita et tenta de se remémorer le moment oû les premiers signes d'une transformation étaient apparus. Sans vraiment s'en rendre compte les mots dépassèrent ses lèvres:

Depuis quelques semaines je sens que... que je change, que je me transforme, j'ignore de quelle manière mais même ma physionnomie n'est plus la même, je fais des cauchemards, au début ce n'était pas très souvent et puis maintenant il m'arrive de voir des choses même la journée, je n'avais jamais vécu ça avant... j'ais parfois comme.... comme des transes comme cette nuit et je me réveille ailleurs souvent près d'un arbre oû dans les bois....Tout ça semble avoir un rapport avec la nature.
J'ai eu beau chercher dans tous les livres que je connaissais je n'ais rien trouvé, rien!

Le dernier mot fut plus fort comme si elle prenait comme une déception personnelle son absence de savoir sur son état, jamais les livres ne l'avaient trahi pourtant....
Soudain la lumière se fit dans son esprit, oû tout du moins une explication sur la cause de tout ça... bien sur c'était évident, pourquoi ni avait-elle pas pensé avant. Elle mit une main devant sa bouche et son regard montra sa compréhension.

Tout a commencé juste après ça mais oui... Thorus.

Contre toute attente, cette femme qu'Aléatha s'attendait à voir s'offusquer pour un manque de respect face à son intégrité et certainement peu encline à aider les deux filles, se transforme en providence. Elle dépose brièvement sa main sur le front de Cerise et son regard se fait insistant. On dirait presque qu'elle veut transmettre ses pensées à Aléatha.

Je dois me reprendre, la théorie des vases communiquants. Là c'est elle qui a besoin de moi, pas le contraire. J'absorbe le peu d'énergie et d'assurance qu'il lui reste en ne montrant pas moi-même un visage un minimum serein. Bouge tes f** Théa ! Montre qu'elle peut à son tour compter un peu sur toi !

C'est comme si un vent léger venait tout balayer et remettre à sa place : les bases sont à nouveau stables pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Cerise a cesser de trembler et Aléatha reprend bonne figure. Analyser les événement avec soin, ne laisser aucun élément au hasard. Mais toute préoccupée par sa petite vie, Aléatha n'a rien vu venir. Les éventuelles bizarreries de son amie, elle les a toutes mises sur le compte du chagrin provoqué par la perte de Thorus. Elle l'écoute et sa chronologie correspond. L'espace d'un instant, elle pense à l'interrompre et à lui reprocher de ne pas avoir lui parlé des cauchemars avant aujourd'hui mais elle empêche à temps les mots de franchir ses lèvres.

Elle réfléchit à tout ce qui aurait pu lui mettre la puce à l'oreille mais rien ne la frappe vraiment. Une sorte de fatalité et de déception par rapport à elle même transparaît lorsqu'elle prend la parole.

Oh, ma Cerise, quelle piètre amie je fais ! Je n'ai rien vu, et tout ce que j'ai vu, je l'ai mis sur le compte de ta peine. En fait, j'ai juste remarqué une petite chose. Lorsque nous sommes en cours, tu es un peu plus dissipée qu'avant et je te vois souvent dessiner. Tes esquisses sont toujours des clairières, des bois, des champs de fleurs.

Elle secoue la tête, repensant à tous ces parchemins couvert de ces dessins paradisiaques qui ne l'avaient pourtant pas tellement marquée. Et puis estime nécessaire de donner un peu d'explications à Neige.

Professeur ... Thorus était le petit ami de Cerise et mon ami. Il a ... Il a été assassiné par des mages noirs. Nous l'avons apris il n'y a pas très longtemps et l'enquête n'a rien donné de plus.

Un choc émotionnel, oui. Cela pourrait être déclencheur, mais n'explique pas tout...

Ces mots, elle les a prononcé à voix basse, comme pour elle-même. Puis elle relève la tête vers les jeunes, et plus particulièrement vers Cerise. C'est elle qui a besoin d'elle.

Lorsque je vous ai vue, Cerise, allongée au milieu des arbres sur un tapis de feuilles, quelque chose en vous a mis dans mon esprit une certitude sur votre état. Votre aura... Il a des accents que j'ai déjà rencontré.
Mais ma certitude s'est quelques peu ébranlée... D'abord par votre ignorance des faits, qui me semble étonnante, puis surtout par votre détresse. Si j'ai raison, c'est un élément qui entre dans votre vie et qui devrait au contraire vous apporter une grande force...

Elle se tait un moment. Elle est consciente que ses mots ne sont que ceux du cheminement de sa pensée, et que ce n'est pas ce dont ont besoin les adolescentes devant elle... Mais peut-elle asséner ainsi une vérité si intense et risquer de se tromper ? Elle doit faire comprendre à toutes les deux que ce qui sort de sa bouche n'est pas une vérité, mais est à prendre avec critique... Malgré les quelques bribes d'informations qu'elle vient d'entendre, il est hors de question de même penser qu'elle a tous les éléments...

Avant tout, je pense ne pas me tromper en vous demandant de ne pas combattre ce qui se passe en vous. Il s'agit d'un changement merveilleux, qui doit enrichir votre vie, non la compliquer... Lorsque vous apprendrez à ne plus combattre, alors la vie qui s'éveille en vous ne combattra plus non plus. Vous reprendrez le contrôle de votre sommeil, et de votre éveil, tout en sachant écouter le nouvel instinct qui vient de naitre...

Ses paroles peuvent sembler confuses, mais il y a quelque chose en Cerise qui ne peut que comprendre... Plus elle apprendra à ne plus combattre, plus ce quelque chose comprendra, et ces éléments suivront un cerle vertueux.

Mais avant d'expliquer ce qu'il se passe, elle doit savoir :

Cerise, Aléatha... Que savez-vous des dryades ?

Cerise ne put s'empecher de légèrement sursauter lorsqu'Aléatha nomma Thorus mais elle secoua la tête et tourna le regard vers son amie:

Tu es là Aléatha et c'est plus que tu ne penses....
Tu as... tes problèmes je ne peux pas te demander d'être toujours là....Tu es la meilleure des amie....

Elle esquissa un mince sourire timide qui s'effaça rapidement. La professeur venait de parler, un murmure mais Cerise avait entendu ce qu'elle avait dit.

Un déclencheur? Mon aura? mais de quoi parle-t-elle?

Elle écouta sans vraiment comprendre même si une partie de son esprit connaissait le sens de ces paroles et que cela l'apaisait. Neige semblait savoir ce qui se passait même si elle émettait une réserve, Cerise savait elle au fond d'elle-même que toutes ces paroles étaient pleines de justesse.
Lorsque Neige posa sa question, comme la mécanique bien huilée qu'il était l'esprit de la jeune fille se mit en route pour retirer de sa mémoire tout ce qu'elle avait pu lire sur les dryades, réfléchir et déduire était sa spécialité et elle commença a parler d'une voix basse:

Une dryade d'après la mythologie grecque et Sylvaine sont des nymphes rattachées aux arbres, elles sont nées d'un arbre qui était l'arbre des Hespérides et elles protégeaient farouchement ses pommes d'or. Le gouvernement sorcier qui a découvert leur existence était le gouvernement Péruvien en 1256, En fait les dryades ont toujours fait partie du monde sorcier mais elle ne connaissaient pas vraiment leur état même si elles maitrisaient leur pouvoir.
Leur pouvoir.... il est tiré de la nature et des arbres en général mais seules les dryades elles-mêmes savent exactement ce qu'il est vraiment.

Elle s'arrêta la et réfléchit, puis releva les yeux vers le professeur. Elle hésita:

Vous pensez que je suis une dryade?

Aléatha ne comprend goutte de ce que ce professeur est en train de raconter, après tout cela semble apaiser Cerise et c’est tout ce qui compte. Ce qui est en train de se passer dans cette clairière ne la concerne que parce que cela touche son amie mais de là à réellement comprendre il y a du chemin, elle écoute néanmoins, attentive, les explications de Neige, essayant du mieux qu’elle peut d’épauler Cerise.

Par l'Ancêtre, De quoi parle-t-elle ? Tout ça est incompréhensible.

Elle-même tente de se remémorer les quelques phrases qu’elle a dû certainement lire un jour sur les dryades mais sans réussite, la magie sylvaine et les créatures magiques n’ont jamais été son fort, elle aurait été par contre incollable sur une question de potions ou sur l’attachement à une pierre précieuse. Grande lectrice pourtant, elle finit par se dire qu'elle est loin derrière Cerise et que ses matières de prédilection sont moins vastes! Elle n'est donc nullement étonnée devant la réponse complète de son amie.

Bon sang Cerise combien de bibliothèque as-tu épuisées pour savoir tout ça ?!

La jeune Serpentarde réfléchit, si Cerise était bien une dryade cela expliquerait beaucoup de choses, même cette aura qu’elle avait ressentie lorsque cette dernière s’était mise en colère après Peeves à la bibliothèque. Et la façon dont elle s'était débrouillée avec Gabriel le jour du rituel, alors que seule la relation qu'il avait avec son loup pouvait le sauver. Pourtant des questions se bousculent dans son esprit.

Cerise ? Une dryade ? Mais si elle avait été une dryade, son pouvoir et son état aurait été découvert beaucoup plus tôt non ? Comment se fait-il que cela n’arrive que maintenant ? Je suis bien d’accord qu’un choc peut en être à l’origine mais comment se fait-il que son pouvoir ait ainsi été enfoui si longtemps ? Et Cerise, tes parents ...

Evidemment, ses paroles n'e sont comprises ni par l'une, ni par l'autre... Mais tandis qu'Aléatha parait complètement perdue dans ce qui n'est pour elle qu'un amas de mots sans queue ni tête, Cerise qui ne comprend pas plus s'apaise tout de même... La dryade en elle entend ses paroles, les comprend, et le lien entre les deux se fait progressivement...

A sa question, Cerise donne une réponse plus que complète, et plus que littéraire... Neige se serait volontiers étonnée, mais Aléatha la devance... Dès lors la question n'est plus à poser. Cerise est une élève accro des livres, et la dryade en elle a dû depuis longtemps la pousser à ouvrir les ouvrages traitant de ce sujet particulier...

Vous seriez en cours, Cerise, je vous accorderais une multitude de points pour une réponse excellente. Mais cette réponse n'est pas suffisante ici. Vous en apprendrez plus. Bien plus. Vous devrez apprendre ce que l'on ne peut connaitre par l'écriture. Ce qui ne se dit ni ne se pense... Ce qui se ressent, ce qui se vit.

Le pouvoir des dryades n'est pas un secret qu'elle réservent à elles-seules... Certains humains, sorciers pour la plupart, ont eu le privilège de le connaitre. Mais en effet, on ne l'apprend pas à l'école. pour ressentir leur pouvoir, et savoir de quoi il retourne, il faut avoir été assez proche de l'une d'entre elles pour l'avoir vécu.

Vous le connaitrez. Toutes les deux.

Cerise après sa réponse si complète forme une déduction... Trop facile. Trop simple.

Non Cerise. Vous n'êtes pas une dryade... Les dryades sont des créatures éternelles qui ne se reproduisent pas. Cela leur est interdit... Mais vous avez un lien avec elles...

Je peux me tromper, encore une fois. Mais pour moi, vous êtes une appelée... Voyez-vous, celles que l'on appelle dryades sont en réalité deux espèces très proches... Les vraies dryades, les éternelles, qui sont très peu nombreuses, et les appelées. Ce sont en général des sorcières, uniquement des femmes, qui développent des caractéristiques des dryades, l'apparence, le lien avec la nature, pour finalement se voir offrir leur pouvoir, et devenir l'une d'entre elles... On n'est appelée que lorsqu'on est prêt, ce qui me fait penser que votre chagrin a dû ouvrir vos perspectives... Tout a un sens, Cerise. Même ce qui parait absurde et cruel.

Ce que je ne comprends pas encore, c'est que ces appellées font partie d'une famille... Il a-til une femme dans votre famille a avoir été ainsi appelée ? Dans votre ascendance direct. Votre mère ? Votre grand-mère ?

Chaque mot que prononçait Neige faisait son petit chemin à l'intérieur du coeur et de l'esprit de la jeune fille, des souvenirs lointains d'un passé qu'elle avait oublié ressurgirent dans sa tête lui faisant soudain fermer les yeux, elle les rouvrit lentement quelques secondes après, des images brouillées apparaissant devant son regard qui petit a petit se teintait d'une légère compréhension. Elle se remémora quelques évènements lorsqu'elle était petite fille, cette fois-là oû elle était tombée d'un arbre et oû les branches avaient amortie sa chute merlin sait comment, cette autre ou elle avait cueillit une fleur de manière inconsidérée sur une branche et qu'elle avait entendu mrumurer autour d'elle tant de paroles de reproches qu'elle en avait pleuré la nuit durant sans que personne ne comprenne la cause de son chagrin.

Et enfin elle comprit... Cerise comprit en se souvenant du jour terrible,ce jour a partir duquel elle n'avait plus entendu, plus parler à ce qui l'entourait. Le jour oû elle avait retrouvé, près de la rivière qui serpentait à coté de la maison, le corps sans vie de son petit frère adoré Baxens, elle n'avait alors que 6 ans et cet évènement la choqua violement, de telle façon qu'elle se renferma totalement sur elle-même jusqu' a développer une timidité maladive... jusqu'a perdre ce pouvoir qu'elle était, a présent en train de retrouver.

Enfin sortit de ce tourbillon de souvenirs Cerise murmura:

Bien sur.... bien sur j'ai déjà connu ce pouvoir, il est en moi depuis que je suis née....

La jeune serdaigle releva les yeux, une nouvelle lueur s'y était allumée, vive et sauvage. Elle regarda Neige et Aléatha comme si elle les voyait avec un regard neuf, elle resserra un bref instant la pression sur la main de son amie qu'elle n'avait pas laché.
Enfin elle parla de ce qu'avait éveillé les paroles du professeur Dalna en elle:

Je me souviens du moment oû ce pouvoir a disparut de ma vie, c'était lors d'une terrible perte comme aujourd'hui....

Cerise soupira et réfléchit un bref instant avant de continuer:

Il est impossible que ce pouvoir vienne de ma mère ni de sa famille... c'est une moldue, je suis une sang-mêlée.
Du coté de mon père eh bien je ne sais pas, je n'ai jamais connu ma grand-mère et quand je posais des question à mon grand-père, il ne cessait de me dire qu'il me raconterait l'histoire de ma grand-mère quand je serais adulte, je n'ai jamais compris pourquoi il était si secret vis-à-vis d'elle....la seule chose que je sache c'est son prénom et son nom de jeune fille, elle s'appelait Eurydice Treeclever...
Je n'en sais pas plus même si ce nom m'a toujours apaisé dans des situations d'urgence... Peut-être que ce pouvoir de ... des appelées me vient d'elle sinon ... eh bien sinon il faudrait remonter à mon arrière-grand-mère...

Cerise se tut, et elle eut un moment de réflexion bref, cherchant dans ses souvenirs quelques bribes de conversations avec son grand-père mais elle ne se souvenait pas d'avoir parler de son arrière grand-mère avec son grand-père ou son père.
Enfin comme une interrogation muette demandant ce qu'il allait se passer maintenant, la jeune fille releva la tête et plongea ses yeux étrangement et inhabituellement clairs dans celui de Neige et d'Aléatha.

Aléatha l'observe sous toutes les coutures. Ce n'est pas seulement la pale lueur du jour qui se lève qui la rend si ... si différente. Aléatha tend la main et caresse ses cheveux. Où sont passées les boucles brunes ? Elle cligne des yeux mais ils ne la trompent pas. Même la couleur de ses prunelles lui paraît plus claire que d'ordinaire.

Si ... Si tout cela est vrai, que va-t-elle devenir ? Je ne connais rien des dryades, sera-t-elle toujours acceptée à Poudlard ? Et chez Numenor ?

Elle l'entoure à présent de ses bras et dépose la tête sur son épaule, mêlant leurs chevelures qui maintenant se confondent. Deux regards portés dans la même direction, celle de Neige. Aléatha chuchotte à présent, comme si d'un coup elle se sentait de trop dans cette clairière qu'elle a pourtant visité plus souvent qu'à son tour. Cerise y est à sa place et il émane de Neige une telle aura que pour peu Aléatha penserait qu'elle a aussi été appelée.

Pour moi, ça ne change rien, Cerise. Tu seras toujours la même quoi qu'il arrive. Dis-moi ce que je peux faire.

Ses paroles sont, chose tout de même curieuse, très bien acceptée par Cerise... La jeune fille apprend que sa vie prend un tour très différent, change du tout au tout, et aucune voix de la plus petite révolte ne vient la perturber. Elle accepte son rôle et sa nature bien plus rapidement que prévu... Tant mieux. Elle a cessé de combattre, ce sera plus facile.

Aléatha, par contre, remarque ce qui a changé chez son amie. Son physique qui se modifie, ses boucles et ses iris qui s'éclaircissent, pour prendre l'éclat du soleil et de la lune... Et devant sa question muette, Neige décide de prendre les devants et d'entammer une nouvelle explication :

Oui, Aléatha. Elle change. Vous voyez, les dryades se reconnaissent, à ceux dont les yeux savent voir, par leur physique particulier. Elles ne sont pas toutes identiques, non. Mais les dryades, que ce soient les vraies dryades ou les appelées, ne sont plus humaine. Cerise quitte à présent son apparence de jeune fille, simple sorcière humaine, pour prendre celle d'une dryade. Ses yeux et ses cheveux reflètent l'éclat des astres, sa peau en fera de même. Que cela ne vous inquiète pas. Vous la voyez changer parce que vous la connaissez, mais seuls quelques privilégier verront sa différence.

Cerise se souvient. Et lève le mystère. Les appelées le sont généralement bien plus tôt, et Cerise ne fait pas exception à la règle. Elle a connu son pouvoir, comme les autres, dans l'innocence de l'enfance, lorsque l'âme est pure est accueille le nouveau pouvoir sans se battre, ni se poser de questions.

Il est plus que probable, en effet, qu'un chagrin violent à une époque si jeune vous ait incité à retrouver la simplicité d'un humain. Inconsciemment vous avez fermé votre âme à vos pouvoirs de dryades, et vous vous êtes cachée dans la normalité, ou ce que vous croyiez être telle. C'est sans doute ce chemin qui vous a incité à vous battre, lorsqu'ayant à nouveau connu un choc, votre âme s'est réouverte. Vous ne souhaitiez pas faire demi-tour...

Puis la question de l'ascendance se pose. Et Cerise émet des hypothèses...

Même s'il n'est pas tout à fait impossible que des moldus soient appelées (c'est en réalité le cas chez des familles de cracmols de longue date, que l'on croit alors moldus), il est en effet plus probable que vos pouvoirs viennent d'une femme de votre lignée paternelle. Parlez-en à votre père, si vous le désirez, en sachant toutefois que peu importe d'où il vous vient, vous avez ce pouvoir. Ne cherchez que si votre tranquilité d'esprit l'exige, mais comprenez que ce n'est en aucun cas indispensable, et si vous ne deviez pas trouver la réponse que vous cherchez, sachez le prendre avec sérénité, et être patiente...

Ces explications données, elle se retrouva avec deux paires d'yeux la fixant intensément, comme pour lire dans ses pensées... Enfin ! La question de l'avenir se posait. Les jeunes filles ne restaient pas fixées sur le présent et le passé. Elles se projetaient sur l'avenir, encore une fois, plus tôt que prévu, même s'il n'est jamais assez tôt pour cela...

Ce qu'l va se passer est entre vos mains, Cerise. Pour ma part, j'irai avertir la directrice. Mais soyez sans crainte, Poudlard ne vous rejetera pas...

Poudlard ne peut pas la rejeter après m'avoir acceptée. Je suis autrement plus dangereuse pour l'école et ses élèves qu'une jeune dryade naissante...

Quant à... Numénor... - et je n'ai aucune idée de qui il s'agit, merci de m'éclairer -, je pense que le meilleur moyen que vous sachiez s'il vous acceptera est de lui poser la question.

N'ayez pas peur... Une dryade n'est pas un être dangereux. Ses pouvoirs viennent de la paix, et sont pour la paix. Il n'y a aucune raison pour que vous fassiez peur à votre entourage.

Oh bien sûr, une dryade en colère est redoutable. Et plus encore en groupe... Mais ce n'est pas dans leur tempérament...

Et comme je vous l'ai dit, si vous ne souhaitez pas étaler votre nature, seuls les yeux des privilégiés sauront la déceler...

Cerise hocha la tête aux paroles de Neige, le contact d'Aléatha la rassurait, même si elle arrivait à accepter le changement de son état, cela changeait énormément de choses pour elle et ses repères s'en trouvaient grandement bouleversés et elle se sentait complètement déboussolée pour l'instant.
Pourtant son esprit vif et intelligent était en marche et fonctionnait même très bien, elle se souvenait très bien des choses qu'elle avait lu a propos des dryades à présent, leur cheveux étaient plutot clairs, aussi clairs que les fleurs d'été au parfum enivrant et ses prunelles devenaient bleu-vert comme le mélange d'un ciel à la pureté envoutante et des feuillage au doux murmure.

Cerise regarda les arbres autour d'elle, elle les vit différement, elle ferma un instant les yeux et la même lumière bleue qui avait formée le dome réapparut un bref instant autour du petit groupe dans la clairière. Le phénomène disparut progressivement lorsque la jeune fille rouvrit les yeux.

Je me sens......bien.

Cette constation tomba comme de rien, elle allait bien. Depuis des semaines sa vie devenait progressivement un cauchemard et ce pour une raison simple et qui pourrait presque paraitre stupide.
Autre le fait de tout ces cauchemards et de ces évènements étranges le plus grand désarroi et la plus grand détresse de Cerise venait du faite qu'elle n'avait pas trouvé d'explication logique à tout ça, rien, ni dans les livres ni dans les grimoires, rien. Maintenant elle savait pourquoi, nulle part était expliqué ce phénomène car il n'était pas courant que quelqu'un refoule son pouvoir comme elle l'avait fait et ainsi découvre très tard son statut. De savoir faisait naitre une force nouvelle en elle, ou plutot lui faisait reprendre confiance en ses facultés et en son intelligence.

Lorsque Neige parla de son père Cerise secoua la tête négativement, son père elle le voyait très peu ainsi que sa mère, elle en souffrait quelque peu mais c'était ainsi elle n'avait quasiment aucun lien avec ses parents et considérait son grand-père comme le seul être qui puisse l'aider et après tout si cela lui venait de sa grand-mère alors son grand-père serait plus à meme de répondre à ses interrogations.

Non mon père ne saura rien mais peut-être mon grand-père... enfin je ne sais pas si c'est vraiment important c'est un tel changement ! Je .. je pense que je dois déjà me tourner vers l'avenir et ce que tout cela va changer. J'espère que cela n'altéra pas mon intégration aus ein du ministère....

Comme je peux être matérialiste parfois.... peut-etre que je me raccroche tout simplement à ce que je connais, c'est si nouveau.

Perdue dans se pensées et ses réflexions elle sursauta légèrement en se rendant compte qu'elle n'avait pas répondu à Neige au sujet de Edward.

Edward Numénor est le directeur du département de l'éducation de la communication et de l'emploi au ministère de la magie et j'ai passé un entretien avec lui pour parler de mon avenir, Aléatha a fait de même et nous avons été engagées.

Cerise se tourna vers Aléatha et lui sourit tendrement, elle était un tel soutien, comment pourrait-elle un jour la remercier.

Aléatha, je doute que tu puisse faire quoi que ce soit à part de rester mon amie, pour moi c'est le plus important... que tu sois là c'est tout.

Elle la serra dans se bras et murmura:

Je vais bien maintenant, je vais bien....

Elle reporta ensuite son attention sur le professeur Dalma, et resta un instant silencieuse maintenant qu'elle comprenait un peu mieux tout ça elle se sentait étrangement calme, sereine. Son regard refléta sa force de chararctère, Cerise n'était pas une élève normale elle ne l'avait jamais été, Aléatha et elle formait un duo singulier et sur leur passage, les deux jeunes filles savaient ce que signifiaient les murmures. Dotées toutes deux d'un temprémant à la fois différent et complémentaire elles savaient faire face, même si parfois cela était dur et qu'elles souffraient elles feraient toujours face car ensemble c'était une force incomparable.

Tout ira bien professeur je pense... non j'en suis sure, tant que mes amis et ma famille m'entourera, tout ira bien.

Aléatha se sentait de plus en plus perdue dans cette discussion. Elle le pensait vraiment : pour elle ça ne changerait rien à l'amitié qu'elle portait à Cerise. Elle la considérait comme sa soeur ! A tout bien réfléchir, en repensant à la distance qui la séparait de Calandra, elle la considérait même comme bien plus que sa soeur. Mais les répercutions que tout ceci aurait sur la vie de son amie et même sur la sienne la dépassaient totalement.

Mais regardez la ... Elle était déjà tellement belle, maintenant elle est sublimée ! Tout le monde va se rendre compte de son changement, pas seulement moi ... Oh, Cerise, je ne veux pas que les gens te fassent du mal parce qu'ils voient que tu es différente, que tu deviens différente !

Elle retient les paroles qu'elle veut prononcer ensuite lorsque Neige évoque le moment terrible de sa vie où la nouvelle dryade a occulté sa nature profonde.

Quelle est cette perte ? Tu ne m'en a jamais rien dit ...

Elle revient brutalement à la réalité lorsque Neige parle de la directrice.

Qu ... Quoi ? Vous allez en parler à la Directrice ? Mais enfin c'est insensé ! Elle va bientôt quitter Poudlard, vous ne pouvez pas lui faire cela ! Par l'Ancêtre, Professeur ! Imaginons que le Professeur Winterfell n'accepte pas sa présence ici ? Vous avez beau dire que les dryades sont ... pacifiques ... Tout le monde n'a pas l'esprit très ouvert !

Elle se retourne vers Cerise, ça fait déjà un moment qu'elle a relevé sa tête posée avant sur son épaule.

A moins que ... Cerise ... Peut-être pourrais-je en parler à mon père ? Tu te souviens, tu l'as rencontré à l'infirmerie le jour du rituel... Il connaît assez bien la Direc ...

Elle ne peut pas terminer, son nez finissant à nouveau dans les cheveux de Cerise lorsque celle-ci la prend dans ses bras à son tour.

Cerise se détend et boit ses paroles... Son être entier rentre en harmonie avec la nature, avec ses pouvoirs. Ses pouvoirs qui grandissent à une vitesse impressionante. Et voilà que, lucide, ses pouvoirs se manifestent, pour la première fois consciemment en cet âge, si tout ce qu'elle avait compris jusque là était exact...

Comme elle le répéte, tout va bien...

Aléatha, elle, ne semble pas si bien... Elle que le pouvoir de dryade ne guide pas en cette heure si pleine d'informations nouvelles, de perturbations, ressent des changements trop grands pour son acceptation... C'est à son tour de se battre contre de nouvelles péripéties dans leurs vies apparemment déjà si mouvementées... Et c'est d'elle dont doit maintenant s'occuper Neige. C'est elle qu'il faut à présent rassurer, rassénérer...

Aléatha, votre lien si fort avec Cerise est visible... Et vous faites partie, grâce à ce lien, des quelques privilégiés qui peuvent voir votre amie changer... Les autres la voient telle qu'elle est. Belle, incontestablement, mais à mi-chemin entre ce qu'elle était et ce qu'elle est. Ils ne voient pas son pouvoir. Quant à son apparence physique, ils la voient au présent. Ce changement magique se fait et efface l'apparence passée... Pour tous. Elle ne sera pas inquiétée.

La mention de la directrice fait dresser de terreur et d'indignation les poils de la serpentard. Il n'est pas question que l'on expose son amie à une disgrâce et un renvoi. Il faut qu'elle explique qu'il n'y a pas de danger... Mais comment ? Dévoiler les secrets de la directrice, secrets qu'elle n'est elle-même pas sensée connaître, ne semble pas une bonne idée... Mais pourtant...

Calmez-vous. Faites-moi confiance je vous prie... Je vous promets que le professeur Winterfell fera preuve d'une grande compréhension. Si vous désirez que je continue à vous aider plus tard, pour la compréhension de la mise en place de vos pouvoirs, je le ferai. Je ne vous abandonnerai pas. Mais la directrice doit être mise au courant. Parce qu'elle est la directrice, et arce qu'elle peut m'aider pour vous... Je vous promets qu'il ne vous arrivera rien. A aucune d'entre vous... Pas de mon fait, ni de celui de la directrice, ni de toute autre personne, du fait de votre pouvoir...

Mais peut-être en effet vaut-il mieux ne rien dire auprès du ministère. Les gens de confiance et les traitres sont si proches, en des temps de guerre... Suivez votre instinct, et sachez garder secrets vos pouvoirs s'il vous dit de le faire... Vous devrez apprendre à l'écouter plus que jamais...

Elle a conscience que ses paroles ne peuvent qu'effrayer à nouveau les jeunes filles, mais cette peur ci sera souveraine. La peur mène à la prudence, et aujourd'hui, celle-ci est plus que nécessaire...

Cerise se rend compte à présent que tout ça dépasse Aléatha et qu'elle est complètement perdue, elle continue de la serrer pendant un moment tentant de lui faire passer un peu de sa confiance en elle renaissante. Elle caresse les cheveux clairs de son amie en murmurant des paroles rassurantes.

Ne t'inquiète pas Théa je n'ai pas peur je sais me défendre... tout va bien.

Elle la relacha enfin et plongea son regard brillant d'une nouvelle force dans ceux de sa serpentarde préférée, elle resta un instant sans bouger et finalement d'une façon aussi surprenante que naturelle elle lui sourit. Un de ses sourires qu'elle avait cru perdu après la mort de Thorus, un sourire franc plein de gaieté et d'assurance.
Elle lui reprit la main et la serra, un air espiègle s'afficha alors sur son si beau visage et elle murmura:

Rien n'est impossible pour les deux S!!
Pour ce qui est de la directrice, madame Winterfell est une femme douce et n'oublions pas qu'elle est venue sur la demande du professeur Dumbledore, elle ne peut pas être mauvaise sachant que le professeur Dumbledore a déjà accepté à l'ecole des loup-garou... Non je ne me fais pas de souci.... je suis sure à présent que tout ira bien.

Aléatha se dépêtre doucement de l'étreinte de Cerise et se recule un petit peu, au moins suffisamment pour pouvoir garder le Professeur de Botanique à l'oeil. Parce que ce qu'elle vient de dire l'intrigue et tout langage corporel qu'elle pourrait développer, tout changement dans son visage serait bon à repérer et à analyser.

Comment peut-elle promettre que la directrice sera si compréhensive ? Cette bonne femme vient de débarquer l'Ancêtre seul sait d'où, et elle serait déjà dans les petits papiers de Winterfell ? Non mais vraiment ! Soit elle dit absolument n'importe quoi pour nous calmer, enfin, surtout me calmer moi vu que Cerise a l'air finalement de bien vivre tout ceci, soit elle nous cache quelque chose. Et dans les deux cas, qu'elle n'estime pas nous avoir de la sorte.

Mmm, vous avez l'air de bien connaître les réactions de la Directrice ...

Le doute et le piquant, agrémenté d'un brin d'insolence est perceptible dans sa voix. Petit à petit, elle reprend du poil de la bête : finalement, Cerise a l'air de bien considérer le changement, comme elle vient d'ailleurs de le lui dire.

Bien, bien, si tu sais te défendre...

Aléatha est un peu piquée au vif. C'est un peu comme si Cerise la considérait ridicule de s'inquiéter inutilement. Bien entendu, c'est elle la principale concernée...

Et enfin, ce qu'elle n'osait plus attendre se produit, chose qui n'était plus arrivée depuis des mois : un sourire s'épanouit sur son doux visage. Un vrai, pas un de ceux qu'elle a servi à ses professeurs ou aux autres élèves ... Cerise sourit ... Il n'en faut pas plus à Aléatha pour éclater de rire à ses propos, rire totalement incongru si l'on en croit les doutes qui la submergeaient un instant plus tôt, sur leur avenir, sur le sien, sur l'honnêteté de Neige ...

Yeah ! Notre peuple vaincra, Owlspell la terrible Serdaigle !

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