Une explication plutôt animée. [Aléatha]

C'est incroyable comme les choses peuvent parfois évoluer d'une manière différente de ce qu'on pensait. En le forçant à s'arrêter de marcher, Aléatha pensait que ce geste serait quelque peu "calmant". Au lieu de cela, elle a l'impression d'être particulièrement mal venue et éprouve un petit pincement au coeur. Mais le résultat est là : il sera prudent et ira voir son père. Elle lui répond tout de même, d'un ton neutre, même un peu las.

Oui, Naget, je pense aussi que celui qui se tient derrière tout cela n'est pas un sorcier de pacotille. Si son charme a tenu même face à toi, son propre frère, c'est que le lanceur de sorts devait être particulièrement puissant. Le plus simple est que tu ailles voir papa. Si lui-même ne parvient pas à explorer suffisamment son esprit pour trouver les traces de souvenirs, je crois que personne n'y arrivera. Et je suis certaine qu'il sera ravi de te venir en aide.

Toujours face à lui, elle le regarde intensément et lui fait un maigre sourire.

Je crois qu'il va être temps pour moi d'y aller. J'ai l'impression que tu as besoin de faire le point tout seul, je me trompe ?

Naget remarqua le ton neutre et las que son interlocutrice employa, il ne fit aucune remarque, plonger dans ses pensées, il n'arrivait pas à dire certaines choses, à en admettre d'autres. Admettre, depuis quelques minutes déjà il n'avait que ce mot dans la tête...

Alceste était son frère, c'était vrai, mais le professeur ne l'avait pas revu depuis si longtemps! N'importe qui pouvait changer en une si longue période. Mais si le Serdaigle accordait plus de crédit à la théorie du "manipulateur", il ne pouvait s'empêcher d'avoir des doutes, et certaines craintes. Sentiments qui étaient pour lui bien difficile à exprimer.

Tu vois juste... Mais si tu veux tu peux rester...

Leurs regards étaient toujours ancré l'un dans l'autre, cependant Naget baissa les yeux et contourna l'étudiante pour aller s'asseoir à nouveau sur le fauteuil.

La tempête fait rage sur le doux visage de son amour, synonyme d'un trouble plus grand encore dans son esprit. Et pour une fois, peut être la seule dans sa vie, Aléatha se fait violence pour avoir un minimum de tact et se force à se déloger des pensées de Naget. Elle entend tout juste son "Mais si tu veux tu peux rester...".

Elle le suit alors qu'il retourne s'asseoir, se penche et l'embrasse doucement.

Non, je vais y aller. Je tâcherai de te laisser tranquille, je te le promets. Maintenant que je sais que tu m'aimes toujours et que tu vas voir papa, je suis plus sereine. Je crois même que je vais revenir à ton cours.

Bonne nuit mon petit professeur.

Sur un dernier sourire, elle se sépare de lui et quitte la salle sur demande, faisant à nouveau attention que le couloir soit désert. Naget reste encore un peu, plongé dans ses réflexions, et regagne ses quartiers alors qu'Aléatha a rejoint l'humidité des cachots et qu'elle dort déjà à poings fermés.

» Explication des Niveaux (pour les joueurs)