Une explication plutôt animée. [Aléatha]

Naget marchait sans faire attention aux obstacles devant lui, en effet lorsque l'on est perdu dans ses pensées, les choses bassement matérielles telle qu'une porte ou même un mur ont alors très peu d'importance. C'est donc par miracle qu'il arriva sans aucun problème au septième étage, par miracle ou par habitude d'ailleurs.

L'ancien Serdaigle passa trois fois devant le mur, quiconque l'aurait vu ainsi aurait vraisemblablement pensé qu'il faisait les cents pas, mais aussi soudainement que même le professeur en fut surpris, une porte apparut et, tout en reprenant contenance, celui-ci pénétra à l'intérieur.

Aléatha, j'aimerai que tu me rejoignes à la salle sur demande si tu le veux bien, je me doute que tu dois avoir plein de chose à me dire, mais si tu pouvais attendre que l'on soit face à face cela serait bien mieux. La porte est entrouverte, dépêche-toi.

Naget coupa le "contact" et regarda la pièce autour de lui, celle-ci était plutôt vaste, sans beaucoup de meuble apparent, il y avait deux fauteuils qui à première vue avait l'air plutôt confortables. Le professeur prit place sur l'un deux, il se mit la tête dans les mains et attendit ainsi la venue de l'étudiante.

Quoi ? Que je fasse quoi ? Naget, tu peux éventuellement imaginer que je sois en train de faire quelque chose en cet instant précis ? Naget ? Nag ... Ohh, tu as de nouveau disparu n'est ce pas !

L'énervement la gagnant, elle referme violemment le livre qu'elle était en train de consulter, faisant sursauter plus d'une personne dans la bibliothèque. Les quelques inconscients qui ont le malheur de froncer les sourcils en la regardant baissent bien vite les yeux devant sa mine peu amène.

Et bien j'imagine que je n'ai pas le choix ! En fait si ... Naget Speifer, espèce de ... Que ferais-tu si je ne venais pas hein ? Comme si j'étais à ta disposition et que je devais accourir parce que tu daignes enfin m'appeler !

Aléatha se mordille les lèvres, hésitante sur la décision à prendre. Le froid n'a que trop duré et ce silence lui pèse énormément. Ne vaudrait-il pas mieux avoir une discussion, une bonne fois pour toute ? Mais et si ...

Oh et puis bouge toi, Quindiniar ! Autant en avoir le coeur net !

D'un mouvement, elle fait glisser toutes ses affaires dans son sac et quitte la bibliothèque. Son pas se fait plus lourd alors qu'elle arrive enfin au septième étage. Elle s'arrête non loin du passage et prend une profonde inspiration. Elle retarde encore un peu le moment de la confrontation en ajustant sa robe et en resserrant son chignon que sa baguette maintient. Un instant elle songe à l'enlever et puis se résout à la laisser. Elle ne veut lui laisser aucune victoire trop facilement, même aussi infime que celle-là. Elle ne peut plus reculer et finit par pousser la porte, ayant pris soin de vérifier qu'il n'y a personne dans le couloir. Elle entre, referme la porte soigneusement et s'assied face à Naget, sans dire un mot.

Naget sortit de ses pensées quelques minutes plus tard, c'est à dire au moment où Aléatha passa la porte de la salle sur demande, celle-ci avait l'air plutôt énervé, ce qui était d'ailleurs compréhensible vu les récents événements, et l'ancien Serdaigle n'avait pas été des plus diplomates dans son message, c'était le moins que l'on puisse dire.

Un silence pesant s'installa entre les deux protagonistes, en effet la Serpentard s'était assise en face du professeur sans souffler mot. Celui-ci n'avait d'abord pas su faire autre chose que de la regarder, lorsqu'il prit enfin la parole ce fut tout d'abord pour dire.

Bonsoir Aléatha.

Il se racla brièvement la gorge et poursuivit.

Écoute...

Naget fut cependant incapable de continuer à parler, sa gorge s'était asséchée, d'un coup de baguette magique il fit apparaître un verre d'eau et le but d'une traite, mais ce fut par pensées qu'il poursuivit.

Je suis désolé pour ce qui s'est produit à l'Ordre, ou plutôt pour ce que tu as cru qu'il se produisait... Je ne pouvais pas m'expliquer sur le moment, tu sais bien pourquoi... Les apparences sont parfois trompeuses, je lui venais en aide parce qu'il fallait que je le fasse. Je ne pouvais pas la laisser ainsi sans rien faire...

L'ancien Serdaigle agita de nouveau sa baguette, une autre verre apparu mais cette fois devant Aléatha, ayant reprit le contrôle de sa voix, Naget demanda.

Tu souhaites quelque chose à boire?

Ce regard ... Son regard sur elle ... Aléatha doit combattre cette envie de lui foncer dessus et de le prendre dans ses bras pour faire enfin la paix et rattraper tout ce temps perdu. Mais non, elle ne peut pas, son manque de tact certain il y a quelques instants, le fait qu'il l'a tienne éloignée de ses pensées et tous les autres crimes qu'il a commis ! Non, c'est trop, elle ne peut pas pardonner comme ça juste parce que son regard la fait littéralement craquer. Elle continue donc à le toiser, assise telle une souveraine sur un trône orné de rubis. Le silence est insupportable mais elle tient bon. Enfin, il parle.

Écoute ...

Elle se glace immédiatement. N'est ce pas comme ça que l'on commence les conversations de rupture ? C'est comme ça qu'elle les commençait toujours en tous cas. Avant de le rencontrer et de se laisser piéger pour de bon. En plus, il s'arrête : veut-il prendre des pincettes pour lui asséner la nouvelle ? Elle l'observe se servir nonchalamment un verre d'eau et reçoit alors contre toute attente un bloc de pensées. Qui la font frémir immédiatement. D'un vaste geste de la main, elle écarte le verre qui est apparu devant elle et qui part se fracasser contre le mur.

Ohhh, ainsi les apparences sont trompeuses ? Et ton sourire niais lorsque tu la regardais, tu crois qu'il pouvait me tromper ? Pourrais-tu répéter la même chose, de vive voix et en me regardant dans les yeux ? Mais qu'est ce qu'elle a de plus que moi ? Dis le moi, Naget !

Sa voix s'est élevée au fur et à mesure de ses paroles, devenant de plus en plus aiguë. Sa rage camoufle une telle souffrance !

Naget ne se rendit compte de la stupidité de son geste que lorsque le verre alla voler à travers la salle. Donner quoi que ce soit à l'étudiante sans qu'elle ne le casse semblait quelque peu utopique pour le moment. Aléatha s'échauffait rapidement lorsqu'il s'agissait de dispute, et il était hors de question pour le Serdaigle d'attendre qu'elle soit "bouillante". La salle sur demande ne s'en remettrait pas...

Au début, s'expliquer lui avait étrangement paru difficile, mais maintenant que la Serpentard commençait à déverser sur lui sa colère, la boule que Naget avait en travers de la gorge s'était dissoute. C'est donc à haute voix qu'il répondit.

Mon sourire niais? Je n'ai même pas le souvenir d'avoir sourit. Et d'ailleurs pourquoi aurai-je dû sourire devant un corps inanimé? Je l'aidais parce que c'était nécessaire, elle avait besoin de secours et je lui ai apporté mon soutien sans aucune arrière pensée! Au fond de toi tu sais très bien que c'est totalement vrai, je ne l'ai jamais regardée ni sourit comme tu l'insinues!

L'ancien Serdaigle s'arrêta de parler, observant Aléatha sans pouvoir en détacher son regard, il avait une envie folle de la prendre dans ses bras, mais il savait parfaitement que celle-ci ne le permettrait pas.
Malgré lui, il n'avait pu s'empêcher de hausser la voix petit à petit devant des accusations aussi injustes, c'est donc d'une voix bien plus forte que deux minutes plus tôt qu'il poursuivit.

Si je suis désolé c'est pour avoir manqué de tact au point que tu puisses en conclure des choses pareilles! Mais jamais tu ne m'entendras être désolé pour avoir aidé quelqu'un qui en avait besoin!

Se rendant soudainement compte qu'il était presque en train de crier, le professeur se calma et continua d'une voix plus posée.

Depuis que je t'ai rencontrée, il n'y a qu'une seule personne que je regarde réellement...

Naget se tu, fixant toujours la jeune étudiante. La détaillant sans pouvoir s'en empêcher, et bien qu'il connaissait déjà son visage pratiquement par coeur, ce n'était pas pour autant que l'idée de l'observer éternellement lui déplaisait. Bien au contraire.

J'aimerais pouvoir te croire, Naget !! Mais tout ce que moi je vois, c'est que tu t'es précipité : aurais-tu fait la même chose si Basslord ou Diustong était tombé ? Aurais-tu jugé utile de garder leur main dans la tienne plus longtemps que nécessaire ? Et déjà aurais-tu pris leur main ? Il est vrai que ni l'un ni l'autre ne se seraient effondré dans tes bras, à y bien réfléchir.

Aléatha se lève, sa colère se nourrissant d'elle-même. Elle sait pertinemment bien qu'elle est injuste et c'est ce qui la rend si hargneuse. Cette capacité d'auto-destruction qu'elle arrive à développer alors que son esprit lui hurle de stopper ! Mais c'est plus fort qu'elle, la spirale l'entraîne loin de ses bras, loin de ses caresses et de ses étreintes. Il devait s'y attendre pour avoir fait apparaître une salle aussi peu fournie en choses à briser que celle-ci ...

Accessoirement, tu n'avais même pas estimé nécessaire de me faire savoir ta présence : peut-être espérais-tu que je ne sois pas là dans le fond ? En fait, tu as peut être même été déçu de m'y voir ? Au même endroit que ta petite collègue adorée n'est ce pas ? Enfin, il faut dire aussi que ça fait un moment que me voir n'est pas ta priorité principale, je m'en suis bien rendu compte. J'espère qu'en plus de tout ça tu ne me prends pas pour une idiote ...

Mais pourquoi la regarde-t-il comme ça ? Comme si c'était la dernière fois qu'il posait les yeux sur elle ? En même temps, toute personne sensée prendrait ses jambes à son cou et prendrait la fuite. C'est peut être ce qu'il compte faire ? Et il fixe une dernière fois son visage tendu de colère dans sa mémoire, pour être certain de se souvenir et de ne jamais se laisser tenter à revenir ? Aléatha se sent défaillir, une peur sourde s'empare d'elle : qu'est-elle en train de faire ?

Naget se passa la main dans les cheveux, peut-être par lassitude, peut-être était-il lassé car il n'arrivait pas à s'expliquer sans provoquer encore et toujours la colère de son interlocutrice... Il arrêta d'ailleurs bien vite ce geste, craignant que même quelque chose d'aussi futile aille "nourrir" la colère de la jeune Serpentard.

Si Monsieur Basslord ou le professeur Duistong était tombé, je les aurais aidés tout comme le professeur Petterson. Et si cela avait été nécessaire je leur aurais tenu la main le temps qu'il aurait fallut. Le professeur Duistong m'avait prévenu de l'importance qu'elle garde son couteau dans la main sans le lâcher, cela explique mon geste quoi que tu en penses. Je souhaitais lui venir en aide, je l'ai fait jusqu'au bout.

L'ancien Serdaigle avait parlé d'une voix beaucoup plus calme que précédemment, il n'y avait plus de colère en lui, ni même d'injustice, il regardait Aléatha en essayant de s'expliquer le plus posément possible. Il savait très bien que si il s'énervait cela empirerait jusqu'à l'éclatement. Le problème c'est que dans ce genre de situation, la personne en colère s'énerve de plus en plus devant le calme apparent de son interlocuteur. Il le savait, mais ce n'était pas pour autant qu'il avait envie de crier sur la jeune étudiante.

Tu sais parfaitement pourquoi je ne t'ai pas fait savoir que j'étais présent, l'Ordre est remplit de legilimens capables de détecter la plus infime de mes pensées, et de personnes suffisamment intelligentes pour interpréter mes moindres gestes.

Naget fut gêné par la suite des propos d'Aléatha, elle avait parfaitement raison. Depuis un petit moment, il était absent envers elle ainsi qu'envers le monde qui l'entourait.

Je... Je suis désolé... Oui, je t'ai négligée et j'en suis navré, mais cela ne se reproduira plus. Je sais que ce ne sont que des mots, et que même si je te donne ma parole cela sera bien loin de te suffire, c'est pourquoi je te le prouverai. Chaque jour, encore et encore...

Il l'avait regardée dans les yeux tout le long de sa phrase, il ne savait pas comment elle réagirait et tout en étant impatient de le savoir, il redoutait ce moment.

Je ne peux rien ajouter à cela ... Je sais qu'il dit la vérité ... Mais pourquoi fallait-il que ce soit lui à côté d'elle, elle qui tombe à ses pieds ? N'empêche, il aurait dû ... Heu ...

Ses premières défenses cèdent. Qu'aurait-il dû faire au juste ? La laisser par terre ? C'est là que des questionnements seraient nés. De la même façon qu'il pouvait difficilement lui faire passer un petit message sur sa présence dans la pièce. Mais là, par contre, il aurait pu lui dire avant qu'il serait là ! Voilà ! Aléatha trouve une nouvelle raison pour lui reprocher son silence et elle ne perd pas une minute de plus pour embrayer, quelques octaves en dessous mais le ton toujours aussi agressif.

Très bien, j'accepte tes explications et pour une fois que tu daignes m'accorder un peu de temps, je n'ai pas envie de le partager avec cette maudite Petterson. Mais ça n'enlève rien au fait que tu aurais pu me dire que tu serais là. Pas lorsque tu es arrivé, c'était déjà trop tard. Mais avant ! Ça m'aurait éviter d'à moitié défaillir comme à chaque fois que je t'aperçois et que je ne m'y attends pas ! Parce que ça, je doute que ça soit passé inaperçu !

Elle fait une petite grimace.

En plus, je ne suis nulle part dans mes cours avec Mornemarais ... Je n'arrive que très partiellement à bloquer mes pensées ... Mais passons, ça n'a rien à voir avec toi !

Aléatha essaye de se recomposer sa mine furieuse mais il faut bien admettre que sa colère commence à s'estomper. Un dernier soupçon lui vient à l'esprit : essayerait-il de la manipuler ? Ces douces paroles, ces yeux qui ne quittent pas les siens ... Elle n'hésite pas plus longtemps avant de lui asséner le dernier coup, avant de ne plus être capable d'émettre la moindre résistance.

Oh, je reprendrais ainsi ma place à tes côtés ? Qu'as-tu donc fait de ton frère pour que je reprenne un peu d'importance pour toi ?

Une brève lueur de crainte passe dans les yeux violets ... Et si elle était allée trop loin ?

Naget sentit un poids s'envoler de ses épaules lorsqu'il entendit la réponse d'Aléatha, celle-ci semblait enfin admettre la vérité, tout du moins en partie. Certes une petite partie, mais l'ancien Serdaigle considérait cela comme un énorme pas en avant. Cependant les accusations ne cessèrent pas là, au contraire, l'étudiante semblait avoir découvert une nouvelle faille par laquelle elle pourrait faire passer sa colère.

C'est vrai, j'aurais pu te le dire, j'en suis désolé mais comme tu l'as sûrement remarqué je suis arrivé tout juste à l'heure, j'ai reçu le message un peu en retard et par conséquent je n'ai pu te prévenir.

Devant l'entrée dans la conversation de son frère, le professeur devient soudainement plus agressif, abandonnant sa voix calme et posée pour répondre d'une voix beaucoup plus "forte".

Laisse mon frère en dehors de cette histoire s'il te plaît! Cette "place" comme tu dis, a toujours été occupée par une seule personne, et cette personne se tient devant moi...

Tout en se calmant petit à petit, Naget attendit la réaction de la Serpentard.

Encore des explications qui tiennent la route. Que peut-elle ajouter face à une telle argumentation ? En plus, elle n'est pas tout à fait honnête: elle se doutait bien qu'il serait là. Ce n'est pas tous les jours que l'on recevait une convocation du Ministre en personne pour se rendre à une réunion des plus importantes pour l'avenir de l'Ordre ... Elle commence à perdre pied et fait quelque pas jusqu'à lui tourner le dos. Il ne faut pas qu'il remarque qu'elle est sur le point de craquer : Naget a de nouveau élevé la voix et son ton ne lui dit rien qui vaille. Une petite voix au fond d'elle lui rappelle qu'elle l'a bien cherché mais elle choisit une dernière fois de l'ignorer, pour aussitôt le regretter.

Ne me parle pas comme ça, Naget ! Si j'évoque Alceste c'est simplement parce que ton éloignement date de l'époque où tu es parti à sa recherche. J'en viens parfois même à regretter de t'avoir poussé à le retrouver ...

Par l'Ancêtre ! Je vais trop loin ! Ce que je dis n'a aucun sens ! Ce que je fais me détruit !

Sa voix s'éteint, ses yeux s'embuent. Il faut qu'elle arrête avant de dépasser les bornes de sa patience et de sa compréhension. En quelques foulées, elle se retrouve derrière lui et passe ses bras autour de son cou. Elle approche ses lèvres de sa nuque et ... le mord. Elle sent de léger picotements sur son poignet et une petite douleur dans sa nuque.

Reste mien ...

C'est à son tour d'attendre sa réaction. Tempête ou Paix ?

Naget était sur le point de s'énerver à son tour, comment Aléatha pouvait être aussi injuste? Il n'en savait rien, tout ce qu'il savait c'est que son frère n'avait rien à faire dans cette conversation. Cependant les pensées d'Aléatha atteignirent son esprit, et celle-ci regrettait...
Elle lui tournait maintenant le dos et le professeur eut la désagréable impression de la voir s'éloigner, de la voir partir. Il ne savait pas quoi faire, quelle décision prendre.

L'hésitation ne dura qu'un temps, en effet la Serpentard se rendit en quelques foulées derrière lui et passa ses bras autour de son cou. Naget sentit la chaleur qui émanait de celle-ci, ses hésitations se brisèrent... La morsure lui attira un léger sourire et lorsqu'il répondit, ce fut avec un calme olympien.

Je le reste... Et le resterai...

Les moments de douceur et de calme étant avec Aléatha plutôt rares, à chaque fois Naget en profitait pleinement. Il ne brisa donc pas ce moment et attendit, tout en passant ses mains autour de la nuque de l'étudiante.

Je le reste ... Et le resterai ...

Probablement les seuls mots qui pouvaient faire disparaître définitivement la harpie et transformer ses yeux en cascade de larmes ... Elle détache les mains de Naget de sa nuque pour pouvoir faire le tour du fauteuil, se trouver face à lui et s'installer sans autre forme de procès sur ses genoux. Elle dépose sa tête sur son épaule, manquant l'éborgner au passage avec sa baguette qui retient toujours ses cheveux et se blottit contre lui.

Ne me laisse plus partir sur de tels chemins, Naget, ne me laisse plus seule. J'ai besoin de sentir ta présence sans quoi je ne suis pas entière et je me perds. Quand je t'ai vu tenant la main de cette femme, mon petit monde s'est écroulé : je sais que j'ai tort de douter de toi mais depuis que tu arrives à me déloger de ton esprit c'est comme si tu me refermais la porte au nez. Je ne le supporte pas, Naget, mes sens s'embrouillent et je suis capable de tout détruire. Ce que je ne veux pas, tu le sais très bien. Il faut que tu prennes soin de moi ou la folie me gagnera.

Naget n'avait pas vu les yeux de la jeune Serpentard se remplir de larmes, cependant, il n'en parut pas étonné lorsque celle-ci lui fit face. Il la laissa tout simplement s'asseoir sur ses genoux, même si en vérité il n'avait pas vraiment le choix...
Aléatha déposa sa tête contre son épaule et se blottit contre lui, machinalement le professeur l'enlaça et l'écouta attentivement, sans l'interrompre. Il ne lui répondit que lorsqu'elle eu fini.

Je ne te laisserai plus jamais seule... Et dorénavant... Cette porte te sera toujours ouverte.

Un silence s'installa pendant une minute avant que l'ancien Serdaigle n'achève sa phrase.

Je prendrai toujours soin de toi.

Naget était bien entendu tout à fait conscient des conséquences qu'entraîneraient ces mots, mais il ne regrettait pas pour autant. En effet, on pouvait penser sans se tromper qu'il avait fait une liste de ses priorités. Et que l'étudiante se trouvait en tête de cette liste.

Enfin ils se retrouvent ! Les larmes coulent toujours sur les joues d'Aléatha mais elle ne les sent même pas, toute entière à son soulagement et à la sérénité de l'unité retrouvée. A un moment, elle se redresse tout de même et s'écarte un peu de lui, suffisamment pour distinguer son visage. Un faible sourire apparaît sur ses traits défaits alors qu'il vient de prononcer les mots qu'elle souhaitait entendre par dessus tout.

Attention, je pourrais te prendre au mot ! Tu crois que tu arriveras à me supporter ? Avec mes crises de jalousie par dessus tout le reste ?

Elle tend le cou l'embrasse furtivement.

J'ai été horrible, Naget ... C'était plus fort que moi ... Je me sens tellement seule depuis que tu es parti à la recherche de ton frère. Si Cerise n'avait pas été là, je crois que je serais partie te rechercher moi-même parmi les araignées et toutes les bestioles rampantes de l'Amazonie !

Elle pose son index sur les lèvres charnues de Naget pour l'empêcher de répondre et de se fâcher, puis continue dans un murmure.

Je suis contente que tu l'ais retrouvé, ne crois pas le contraire. Mais j'espère que tu peux faire la paix en toi maintenant qu'il est là. Je ne sais même pas ce que tu as fait de lui depuis la soirée où je l'ai rencontré ...

Tout les sens de Naget étaient en éveil, captant les paroles d'Aléatha, la contemplant et frémissant au contact de sa peau, humant son parfum tout en goûtant à son bref baiser. Il la retrouvait, et rien ne pouvait lui faire plus plaisir, si il y avait eu des détraqueurs, il aurait certainement fait le plus beau patronus jamais créé.

Je te supporterai, toi et tout ce qui fait ton être, donc y compris toutes tes "crises" comme tu dis. Tu n'as pas été horrible, tu étais inquiète et moi je t'ai laissée sans nouvelle, ne t'accapare pas entièrement la faute, une partie me revient de droit.

Les dernières paroles de l'étudiante faillirent énerver le professeur, mais sa colère s'envola au moment même ou elle posa son index sur ses lèvres, il l'écouta sans rien dire, et ce ne fut que lorsqu'elle eut fini qu'il poussa délicatement son doigt pour murmurer à son tour.

Alceste vit toujours chez moi, c'est temporaire tu penses bien, cependant avant de faire la paix avec moi-même il me reste certaines choses à mettre à plat. Ils nous restent lui et moi, certaines choses à mettre à plat.

En effet, même si il était vraiment ravi de retrouver son frère il fallait avouer qu'il avait quelques doutes, certes des doutes très minimes mais quelques doutes tout de même.

Ses larmes sont à présent taries, son sourire se fait plus certain, il ne demeure plus que le bout de son nez un peu rougi pour témoigner de son désarroi. La façon dont il la contemple lui redonne assurance et force, comme toujours : c'est si bon de se sentir aimée, c'est si ... magique ! Son caractère "piquant" revient au galop.

Très bien, puisque tu reconnais que c'est ta faute, je t'en laisse l'entière responsabilité. Il faudra en payer le prix : j'ai pris du retard dans tes cours (j'espère d'ailleurs que tu as enlevé des points à Serpentard pour mes absences) je crois que j'aurai besoin de quelques cours particuliers pour tout rattraper ...

Elle le regarde entre ses cils et éclate d'un rire cristallin avant de joindre à nouveau ses lèvres aux siennes, signe de leur réconciliation définitive, sa passion pour lui prenant le pas sur tous les ressentiments de ces dernières semaines.

J'ai eu bien peur que tu ne me laisses plus jamais faire ça ... Je ne pourrais pas vivre sans, c'est certain !

Un ombre demeure dans son petit bonheur. Deux ombres en fait. Celle d'un phénix : il faudra bien un jour aborder le sujet des missions et ... de la raison pour laquelle Aléatha a rejoint l'Ordre. Et Alceste ... Apparemment les retrouvailles ne sont pas aussi merveilleuses que ce à quoi ils pouvaient s'attendre. Aléatha fronce légèrement les sourcils et ne peut s'empêcher d'aborder un léger ton de reproche.

Naget ... Tu me caches quelque chose. Que se passe-t-il vraiment avec Alceste ?

Naget sourit, il reconnaissait là parfaitement le caractère de la jeune fille, il laissa son regard parcourir le visage d'Aléatha tout en l'écoutant. Le professeur haussa très légèrement les sourcils lorsqu'elle lui donna l'entière responsabilité de la faute, mais il ne répondit rien. Par contre quand l'étudiante lui demanda des cours particuliers, un sourire se peignit à nouveau sur son visage et ce fut d'une voix un peu amusée qu'il dit.

Dois-je comprendre que tu souhaites prendre des cours particuliers avec moi? C'est vrai que cela serait utile... pour ton apprentissage.

Le professeur avait été un brin hypocrite, mais ce n'était pas pour autant qu'il semblait le regretter. D'ailleurs il se doutait un peu que c'était surtout pour la Serpentard un moyen de lui rendre visite après les cours. Bien qu'il ne doutait pas qu'elle souhaite aussi apprendre à se défendre ou de manière plus générale, apprendre la magie.
En fait cela rassurait un peu l'ancien Serdaigle, en effet il fallait bien avouer qu'il était plutôt inquiet depuis qu'Aléatha avait rejoint l'Ordre du Phénix, et la meilleure façon pour lui de se rassurer (outre qu'elle quitte l'ordre) était de s'occuper de sa "formation".

Naget contempla la jeune fille sourire, il fut un peu prit au dépourvu lorsque celle-ci l'embrassa, et même si il reprit rapidement contenance, la Serpentard s'était déjà retirée, un peu déçu il répondit donc en pensées.

Il en va de même pour moi...

La conversation prit soudainement une tout autre mesure, Aléatha fronça les sourcils et lui demanda sur un ton bien différent que le précédent ce qu'il se passait avec Alceste.

Alceste...

Le professeur parut hésitant un moment mais finit par poursuivre.

Alceste a été soumis à l'impérium pendant huit ans, les seuls souvenirs qu'il lui reste de cette époque ne sont d'après lui, vraiment pas beaux à voir enfin à savoir plutôt.

Naget se tu, il croyait son frère, mais il ne pouvait s'empêcher de se poser quelques questions, d'autant plus que ni l'un ni l'autre ne savait qui l'avait "contrôlé" pendant cette période.

Vous comprenez bien, Naget Speifer ! Vous êtes en effet le seul professeur que j'ai sous la main pour le moment : les autres sont trop affreux et je n'ai nullement envie de me mettre en frais pour les séduire ! Et puis vous êtes parvenu à gagner les bonnes grâces de Monsieur Quindiniar père, ce qui n'est pas une mince affaire lorsqu'il s'agit de sa petite fille adorée ... Même Calandra a accepté de vous recevoir à nouveau au manoir : voilà un palmarès impressionnant. J'en viendrais presque à réellement souhaiter suivre des cours particuliers avec vous ...

Elle le regarde très sérieusement, puis penche la tête de côté, plissant les yeux, jaugeant le bleu de ses iris.

En y regardant plus près, je serais même disposée à vous laisser m'embrasser si vous parvenez à me faire écrire quelque chose de correct à l'aide d'une troisième main. Je rappelle juste pour mémoire que je suis déjà parvenue à en faire apparaître une qui a mis sans dessus dessous votre bureau.

Elle se penche et s'empare du verre que Naget a déposé au pied du fauteuil. Elle le retourne et fait une grimace en sentant couler la dernière misérable goutte sur la paume de sa main. Elle prend une grosse voix totalement discordante avec la délicatesse de ses manières habituelles.

Me laissera-t-on mourir de soif dans cette taverne ?

Mais bien vite, elle reprend son sérieux : en effet, Naget vient enfin de parler de son frère. Et ce qu'il en dit n'est pas très réjouissant.

Par l'Ancêtre Quindiniar ! Huit ans sous l'effet de l'imperium ! Vous avez ... Vous avez déjà commencé à chercher qui pourrait avoir fait ça ? Et dans quel but ? Huit ans !

Tout au long de la tirade d'Aléatha, le professeur avait gardé le sourire, un sourire bien étrange certes, mais le sourire tout de même. A ses risques et périls, il se laissa prendre au jeu.

Ravi d'apprendre que je suis le moins affreux de tes professeurs, et que je serais presque digne de t'enseigner la magie...

Toujours son sourire étrange sur le visage, il poursuivit.

Je me rappelle très bien de ton sortilège, d'ailleurs il me serait difficile de l'oublier... Nous travaillerons donc la-dessus.

Naget regarda avec un léger étonnement l'étudiante se pencher et ramasser le verre, lorsqu'il entendit la grosse voix qu'elle prit, ses sourcils se haussèrent à tel point que le visage du Serdaigle parut un instant comique, cependant, il se reprit rapidement et c'est après un léger rire qu'il répondit.

Que souhaites-tu?

Tout comme son interlocutrice, le professeur reprit son sérieux pour répondre à la question de celle-ci au sujet d'Alceste.

Oui, huit ans, nous n'en avons pas reparlé depuis, mais le fait est là. Nous ne connaissons ni ses agissements durant cette période (bien que nous en ayons une vague idée) ni celui qui lui a fait cela...

Aléatha se lève. Pas qu'elle ait très envie de s'éloigner de lui mais à y bien réfléchir, ses genoux ne sont pas des plus confortables ... Elle s'étire quelque peu et le regarde entre ses cils, le mode "petite peste" à nouveau activé. Elle fait semblant de parler tout bas, s'assurant néanmoins qu'il l'entend, juste pour le plaisir de le faire enrager ou pour qu'il fasse semblant d'enrager.

Fabuleux, il est ravi d'apprendre qu'il est le moins laid et que ses compétences magiques me conviennent. Mais apparemment, il ne se formalise pas que je suggère séduire quelqu'un d'autre ... Cela sera classé à un endroit stratégique de mon esprit : celui renfermant les informations pouvant toujours servir.

Naget ? Tu peux me dire ... Pourquoi souris-tu comme ça ? J'ai quelque chose qui cloche ? Sinon, je veux bien un sirop de violette ... Tu peux faire ça pour moi ?

Elle réfléchit un moment en silence, digérant ce qu'il vient de dire à propos de son frère.

Tu sais ... Je pense que nous pourrions à nouveau faire appel à mon père ... Loin de moi l'idée de vouloir t'affoler mais ... qui te dit que l'effet de l'imperium a totalement disparu ? Mais même en écartant cette hypothèse, je crois qu'il pourrait explorer son esprit et y trouver l'une ou l'autre information ? Tu sais, il ne se vante jamais mais c'est un legilimens puissant.

Naget observa d'un air qui se voulait neutre la serpentard se lever, cependant ce regard ne trompait personne et encore moins celle qu'il regardait s'étirer d'un oeil contemplateur. Mais il arrêta très vite, entendant les mots qu'Aléatha faisait semblant de formuler tout bas. Il avait envie de lui suggérer d'essayer avec le professeur Duistong, mais il se ravisa, préférant ne pas trop l'énerver pour pouvoir discuter sérieusement d'Alceste. Il dit simplement.

Rien ne cloche.

D'un petit coup de baguette magique, le verre de la jeune étudiante se remplit de sirop de violette. Ceci fait, Naget répondit à la jeune fille.

Faire appel à ton père ne me plaît pas trop, tu le sais. Mais cependant c'est une bonne idée, mais il faudra en parler avec mon frère, qui est comme même le principal intéressé, peut-être ne souhaitera t-il pas se faire fouiller l'esprit. Ce n'est pas très agréable. Loin de là.

Sur ces paroles, le professeur se leva de son fauteuil et commença à faire les cents pas, tout à ses réflexions, il attendit la réponse de son interlocutrice.

Il est toujours plaisant de se sentir "contemplée", surtout par l'homme qu'on aime. Et sous ses airs de ne pas y toucher, Naget ne fait pas illusion : il l'admire et elle apprécie. Bien entendu, il est hors de question de montrer qu'on a remarqué, cela briserait tout le charme de la situation. Aléatha préfère garder l'avantage et d'un geste gracieux, enlève sa baguette de ses cheveux qui tombent en cascade dans son dos. Ils sont loin de la situation tendue du début, lorsqu'elle est entrée dans la salle ...

Tu ne m'enlèveras pas de l'idée que c'est une place pratique pour la ranger ... Et tu me rassures en me disant que rien ne cloche. Merci pour la violette mon Petit Professeur.

Elle boit à petites gorgées le liquide sucré et parfumé, ne le quittant pas du regard alors qu'il émet quelques réticences à l'idée de faire appel à Lenthan et lorsqu'il se lève pour faire les cents pas. Elle a un air franchement étonné lorsqu'elle lui demande :

Oh ! Tu comptes lui demander ? Je veux dire à Alceste ... Moi je voulais dire ... enfin ... imaginons qu'il ne soit pas blanc comme neige ... Ohh, Naget, je suis désolée de te dire ça, mais il faut que tu envisages toutes les éventualités ... Je ne sais pas mais bon ... On pourrait envisager une rencontre, tu peux lui dire qui papa est, mais tu n'es pas obligé de parler de soupçons à ton frère. Et je peux te dire que mon père est passé maître dans l'art de sonder les esprits sans que l'on s'en rende compte. Je suis bien placée pour le savoir d'ailleurs.

Naget marmonna un léger "pas de quoi" à l'étudiante, et tout à ses pensées, il ne vit pas la mine stupéfaite de la Serpentard. Mais après la tirade de celle-ci, il ne put s'empêcher d'être à son tour étonné. Même si il avait des doutes, ce n'était pas à un tel point, c'était tout de même son frère, celui avec qui il avait passé son enfance, hors de question de nourrir de tels accusations, c'était pour lui comme une sorte de trahison. Cependant, comme toujours en ces cas là, sa conscience intervint pour mettre de l'ordre dans son esprit. Il n'avait pas le droit de prendre de risque. Pour la simple et bonne raison que par la même occasion il en faisait prendre à Aléatha. Néanmoins, ces mots s'échappèrent tout seuls de sa bouche.

Je viens de retrouver mon frère et tu me demandes de lui mentir?!

Il avait presque crié. Et ne s'en était rendu compte que trop tard, sur le coup, et certainement grâce à sa conscience, il se sentit un peu stupide, pour ne pas dire beaucoup. Le professeur se tu pendant quelques secondes, un peu honteux bien qu'il ne le montra pas. Ce laps de temps écoulé, il poursuivit.

Je suis désolé... Je sais que tu as raison... Mais comprend moi c'est plutôt difficile de l'admettre... Je veux dire d'admettre qu'Alceste est peut-être... Toujours sous l'emprise de quelqu'un.

L'ancien Serdaigle avait faillit dire que son frère était peut-être un mage noir, tout simplement, mais il s'était raviser, ce n'était pas le genre de celui-ci, il le connaissait. Ou tout dû moins croyait le connaître. Alceste était pour lui quelqu'un de bien, c'était le genre d'homme honnête, incapable de tuer, ni même de torturer. Naget en était certain.

Lorsque Naget hausse le ton, Aléatha se raidit et une dangereuse lueur passe dans ses yeux. C'est une chose d'être colérique, c'en est une toute autre d'accepter que les autres le soient vis à vis de vous. Elle redépose brusquement son verre sur un des meubles et se retourne d'une traite vers lui, se mordant les lèvres pour garder le silence. Elle ne peut cependant pas se brider bien longtemps.

Ne sois pas stupide, je ne demande pas que tu lui mentes, je te demandes juste d'être réaliste, voire pessimiste, mais surtout, d'être prudent !

Il est évident qu'il s'est laissé emporter et qu'il ne comptait pas lui parler comme ça, aussi Aléatha fait un effort pour rendre sa voix moins sèche, allant même jusqu'à tendre le bras pour le faire arrêter de marcher nerveusement dans la pièce. Une fois qu'il s'immobilise, elle s'approche et fait mine de remettre en place le col de son vêtement, profitant de ce bref instant de fausse concentration pour chasser son ressentiment. Elle laisse retomber le bras le long de son corps et plonge son regard dans le sien.

Evidemment, je n'ai jamais eu à prendre une telle décision et j'espère n'avoir jamais à le faire. Si je devais avoir le moindre doute sur Pathan ou Calandra, je serais bien désemparée. Naget ... je déteste avoir à te le dire ... Mais Alceste n'est plus l'adolescent que tu as connu, tu n'avais même pas mon âge la dernière fois que tu l'as vu. Et je ne dis pas qu'il a forcément mal tourné, simplement garde en tête que ses actions peuvent être toujours dictées par quelqu'un d'autre. Par l'Ancêtre, Naget, il a tout de même essayé de te tuer !

Naget regarda la jeune étudiante poser son verre pour revenir vers lui, une lueur mauvaise dans les yeux. Malgré l'envie de se justifier, le professeur l'écouta jusqu'au bout.

Je pense avoir bien compris ton message Aléatha...

Alors qu'il s'apprêtait à poursuivre, la Serpentard tendit le bras pour l'immobiliser et remit son col en place, le Serdaigle trouvait cela tout sauf approprier à la situation, cependant sa patience ne fut pas mise à rude épreuve, la jeune fille finit par plonger son regard dans le sien pour finalement se lancer dans une longue tirade.

Je sais, même si cela me coûte de l'admettre, Alceste peut effectivement être toujours manipuler. Mais si c'est le cas, je ne suis pas certain qu'un legilimens trouve quoi que ce soit dans son esprit. Pour manipulé mon frère à coup d'impérium, cet homme ne doit pas être un vulgaire amateur... Mais tu as raison, nous pouvons toujours essayer...

Naget n'avait pas préféré dire qu'Alceste pouvait tout bonnement mentir, il ne voulait pas le croire, surtout pas. Cependant il savait qu'Aléatha avait raison sur bien des points.

» Explication des Niveaux (pour les joueurs)