{Kensington Garden} PV

Invité

Citation :: Je serais à Kensington Garden, près de la statue de Peter Pan, demain soir à la tombée du jour...

Peter Pan jouait.. innébranlable.. jour comme nuit.
Petit garçons qui ne voulait pas grandir, il avait bien raison, la naïveté de la jeunesse cache bien des choses qui devraient demeurer enfouies.

Yorwann était à ses pieds sur les dalles qui encerclaient la statue, encerclée comme Yorwan par ses pensées qui pour riposter se grillait cigarettes sur cigarettes.
Ses cheveux étaient offert au vent qui jouait avec eux.
Le dos appuyé à la statue ils paraissaient seule source de lumiére avec l'étincelle de la cigarette que fumait Yorwann, qui reflétait un éclat de verre sur la bouteille de Vodka à moitié finie.

Yorwann attendait..
Il se souvenait de ces mots gravés au fer rougie dans sa mémoire.

Citation :: pour Ethan, pour savoir...

Yorwann grogna et planqua la bouteille de vodka derrière la statue.
Ethan n'aimait pas le voir boire et Yorwann avait décidé de ne plus le décevoir.
Jamais.
Ils allaient enfin être réunis, par Eilane certes, ce qui était étrange, mais réunis.
Yorwann avait cru le perdre....
Il allait donc se poser et redevenir tant bien que mal, un frêre dans les ... "normes".

Yorwann sourit, cigarette au bec.. le voilà rempli de convictions .."saines".
Tu seras bientôt Pere Noël, Yorwann

Il était au plus bas.. Pan jouerait et Yorwann remonterait.

En règle général, le parc de Kensington Garden était un endroit vivant, agréable, où plusieurs jeunes couples aimaient à se promener durant l'après midi ou à regarder, main dans la main, le coucher du soleil le soir venu. Mais aujourd'hui, personne, ou presque, n'en arpentait les allées. Le temps, en effet, n'était pas vraiment propice pour les ballades en amoureux ou les sorties touristiques ! Le froid s'était finalement levé après un début d'automne plutôt doux et, des nuages sombres qui envahissaient le ciel, tombait une bruine, certes fine, mais assez désagréable pour avoir fait fuir les passants.

Quand Eilane avait choisi ce lieu pour rendez-vous, elle s'était immédiatement imaginé qu'ils n'y resteraient pas, qu'ils devrait ensuite marcher pour rejoindre un coin plus tranquille. Mais il semblait que le temps lui ait permis de revoir son plan d'une autre manière et le square était parfaitement vide, propice à un entretien discret !

Sous le capuchon vert de sa cape tout aussi verte et maintenue par une broche argentée représentant un serpent enroulé, Eilane marchait en direction de la statue de Peter Pan qu'elle avait toujours affectionnée, depuis sa première visite de Londres ! Approchant de son but, elle fut heureuse de voir que, là non plus, aucun touriste moldu ne rôdait, cherchant le meilleur plan pour faire des photos souvenirs. Pourtant, une ombre déjà, se tenait sous la statue... Une ombre familière. Eilane stoppa net et resta à l'abris des regards, derrière le buisson qui masquait le chemin juste avant la statue de Peter Pan. Ses mains, rentrées dans ses poches pour se tenir plus chaud, effleuraient chacune un objet bien précis : la baguette magique dont Eilane ne se séparait jamais, et la petite fiole de potion de Paix qu'Eilane avait acheté à la vraie Eléa !

Le coeur battant, elle attendit ainsi l'arrivée de Noxis, priant pour que le polynectar qu'elle lui avait fait parvenir et qu'elle avait auparavant "emprunté" dans la réserve du repaire ait fonctionné à bon escient accompagné du cheveu d'Eléa qu'elle avait récolté dans sa boutique ! Elle préferait ne pas être seule pour parler à Yorwann !

Noxis a guetté le message d'Eilane pendant quelques jours, commençant à se demander si la Semie-Vélane n'avait pas changé d'avis. Et enfin, elle avait donné signe de vie, lui donnant le lieu et l'heure, ainsi que cette abominable potion de polynectar. Maintenant elle pouvait commencer à angoisser sérieusement. Elle gardait toujours à l'esprit qu'il pouvait s'agir d'un piège, sans compter que se faire passer pour quelqu'un qu'on n'a jamais vu n'est pas particulièrement chose aisée ... Quoi qu'il en soit, une promesse étant une promesse, il lui fallait respecter le plan.

Quelques minutes avant le rendez-vous, enfermée dans son bureau de Poudlard, Noxis avale le liquide de la petite fiole, ressentant immédiatement les effets douloureux de la transformation ... Fort heureusement pour elle, cette Eléa a plus ou moins la même stature qu'elle. Toujours ça de plus facile à adapter au niveau de l'équilibre. Un rapide coup d'oeil dans le miroir lui renvoie le reflet d'une très belle femme à la longue chevelure noire. Noxis regarde attentivement ce nouveau corps et remarque, ça et là, des cicatrices très profondes, notamment une au niveau du ventre qui lui donne immédiatement une sensation d'horreur intense. Elle s'habille rapidement, ayant choisir pour l'occasion une robe bleue qui met en valeur les prunelles bleues qui ont remplacé son regard vert. Une cape noire la recouvre, dont elle rabat le capuchon.

Voilà, je pense que tout est en ordre ... De toute façon, je n'ai aucune façon de savoir si ce n'est pas le cas : les dés sont jetés.

Elle lance dans la cheminée une poignée de poudre de cheminette et s'éclipse vers un bar tenu par des sorciers non loin de Kensington Garden. Elle avance à vive allure vers le lieu de rendez-vous, prenant bien soin de surveiller qu'elle n'est pas suivie. Enfin, elle distingue une silhouette tapie dans les buissons non loin de la statue ... Elle prend une profonde inspiration et s'en approche, baissant le ton de sa voix :

Bonsoir Eilane ...

Eilane faillit sursauter en entendant quelqu'un prononcer son nom, dans son dos. Même si c'était à voix basse, elle craignit un instant que Yorwann ait entendu et qu'il n'ait été attiré par le bruit. Quand elle se retourna, elle dû utiliser tout son bon sens pour se convaincre que ce n'était pas Eléa qui se trouvait là face à elle, mais bien Noxis Clymox, tant la ressemblance était frappante !

J'avais craint que vous ne décidiez finalement de ne pas venir ! murmura la semi-Vélane.

A la vérité, Eilane ne savait toujours pas jusqu'à quel point Noxis et Cerise lui feraient confiance. De toute évidence, elles ne l'avaient pas dénoncée, sinon, depuis le temps, Eilane se serait déjà retrouvée enchaînée au fond d'une cellule d'Azkaban. Mais à part ça... ça avait été le silence radio total... Pas de réponses ni positives ni négatives à propos de l'Ordre, pas de nouvelles de la part de Cerise qui devait jouer les sages femmes... rien !
C'était donc pour cette raison qu'Eilane semblait, à présent, si soulagée de voir Noxis, sous les traits d'Eléa, s'approcher d'elle !
Conservant ses mains dans ses poches, elle désigna la statue où Yorwann attendait depuis déjà quelques instants.

Si vous vous sentez prête, nous devrions y aller, chuchota-t-elle à voix très basse. La potion ne durera pas toute la soirée !

Noxis lui fait un vague sourire de ces lèvres qui ne sont pas les siennes, une pensée saugrenue lui sautant à l'esprit.

Tiens, je me demande à quoi je ressemble quand je souris ... Si ça se trouve, ne connaissant pas ce visage, je suis peut être en train de faire une grimace abominable !

C'est bien mal me connaître, je n'ai qu'une parole, Eilane ... J'imagine que la potion a les résultats escomptés, vous n'avez pas eu l'air horrifiée en me voyant ...

Je suis prête, il ne sert à rien d'attendre plus longtemps : allons-y.

Les deux femmes sortent de derrière les buissons, ombres furtives s'approchant de la statue de l'enfant éternel et des ronds incandescents qui illuminent de temps à autre un visage pâle encadrés de cheveux presque blancs.

Nous y voilà ... Eilane nous ne pouvons plus reculer. Une fois encore, vous devrez jouer serré

Invité

Yorwann entendit un bruit, deux puis l'inévitable succession de pas.
Deux personnes.
Enfin! Ethan arrivait.
Il jetta sa cigarette par terre et l'écrasa de la pointe du pied d'un geste rapide.
Ephémére est la vie d'une cigarette mais long son effet, poison mortel.

Yorwann abordait un sourire aux lévres.
Un vrai sourire comme il n'en avait plus eu depuis longtemps.

Il s'approcha du duo:

"Ethan, je"

Yorwann pila net.
Aucune des deux personnes n'étaient Ethan..
Malgré leurs grands manteaux Yorwann avait compris.
Il aurait reconnu son frêre: ses formes, sa démarche, ses gestes.. tout était gravé dans son esprit.
Et là au côté d'Eilane se dressait une femme, son amie française..

Yorwann recula de quelques pas et se retrouva dos à Pan qui, trouvant la scéne amusante dans sa grande cruauté, continuait de jouer..
Les yeux de Yorwann étaient devenus tempêtes et sa bouche prononçait des paroles que personne n'entendait et que lui même ne comprenait.
Il avait pensé que la vision de son frêre réfuterait ce qu'il avait ressentit ce jour là à Londres..
Mais il n'était pas là et le vent emportait ses désillusions.

Yorwann se raidit et ses poings se serrérent.
Sa bouche dessina une moue rageuse et ses sourcils se froncérent donnant une dureté métallique à ses traits..

"Qu'as tu fait ?"

Quand Yorwann prononça le prénom de son frère, Eilane réalisa qu'il devait très certainement s'attendre à le voir, qu'il n'avait pas ressentit sa disparition comme elle l'imaginait. Elle avait toujours pensé que des jumeaux possédaient un lien puissant et que si l'un des deux mourraient, l'autre le savait même à des kilomètres de là. Apparemment, les choses n'étaient pas aussi limpides que ça !
Dans la pénombre, Eilane lu la compréhension qui s'insinuait en Yorwann, la détresse qui se traduisait chez lui par de la colère. Ethan était mort et son frère, Yorwann venait de perdre la seule famille qui lui restait, comment aurait-elle pu lui reprocher d'être furieux ? Sauf qu'Ethan avait laissé une partie de lui ici bas, mais, malheureusement, Eilane s'était résolue à ne pas en parler à Yorwann, pas pour le moment du moins, car elle ignorait s'il serait capable d'utiliser cette information pour son propre compte et de mettre ainsi en jeu la vie de sa futur nièce ou de son futur neveu !
Au fur et à mesure qu'elle avançait, Eilane sentit sa gorge se nouer. La détresse de Yorwann, elle la ressentait également, encore et toujours, depuis la mort de celui qu'elle aimait. Mais cette détresse, chez elle, ne s'affichait pas de la même manière. C'était une tristesse latente, une impression que son monde c'était écroulé ce soir là... Ses yeux s'embuèrent et ce fut derrière des larmes prêtes à sortir qu'elle croisa le regard sombre de Yorwann lui posant sa douloureuse question. Sa tête se baissa, comme incapable de soutenir les propos de celui qu'elle avait en face d'elle.

Je suis désolée, Yorwann...

Sa voix se brisa et elle ne put en dire d'avantage avant de fondre en larmes.

Alors que les deux femmes avancent vers la statue, les ronds incandescents disparaissent et l’homme avance, un sourire résolument sincère aux lèves. Une passagère sensation de « déjà vu » lui traverse l’esprit, qu’elle balaye d’un battement de cil.

Ne pas se laisser déconcentrer par un sourire. Si j’en crois Eilane, cet homme est un manipulateur, il a dû passer maître dans l’art de la dissimulation.

Ensuite, tout se passe très vite. Le sourire disparaît pour laisser la place à une rage sans borne et pourtant silencieuse. A nouveau, « déjà vu » : cette moue familière … Noxis est plus troublée que la première fois mais écarte rapidement toute idée inoportune. Elle jette un coup d’œil vers Eilane dont le sang froid apparent a maintenant fait place à un désespoir palpable.

Quelque chose cloche ! Je dois être prête !

Noxis, quelques pas derrière Eilane, tend les mains devant elle, les gardant cependant camouflées sous sa cape et s’assurant que ses deux « comparses » ne la regardent pas. Elle se concentre sur les éléments qui l’entourent et lance en informulé :

Aeris spiritus pareo

Seul quelqu’un à l’affût d’un événement semblable pourrait trouver la brise qui se lève anormale.

Invité

La brise passa dans les cheveux blancs de Yorwann..
Ses cheveux blancs qui étaient habituellement soulignés par des yeux gris.
Ces derniers étaient à présent dilatés de douleur.
Yorwann suffoquait.
De rage, de douleur, d'indignation, d'injustice et de tristesse.
Il s'abîmait.

Désolée ??
Comment osait elle ?
Comment osait elle verser des larmes ?
Comment osait elle prendre ces intonations, cette figure ?
Comment osait elle parler de Lui ??
Comment...

Une lame jaillit des manches longues de Yorwann.
Silencieuse, vengeresse.

Les yeux injectés de sang il se rapprocha, armé de la sainte mission vindicative, de la meurtriére de son frêre,de son enfance et de ses espoirs.
Ses derniers espoirs.

Seulement ses jambes ne purent plus avancer...

Citation :: Avant je veux que tu me promettes que, malgré tout ce qui se passera dans les jours ou les heures prochaines, tu ne lui en voudras pas et que tu ne tenteras rien.. je veux que tu me le promettes...

Idiot...

L'étrange poignard de Yorwann tomba à terre et son propriétaire à genoux...

Il savait, il avait su, il avait su qu'il allait mourir.. il l'avait prévu et l'avait fait promettre..

Il avait fait en sorte que dans sa bêtise amoureuse sa foutue meurtriére soit sauvé du légitime sentiment vindicatif..

Ignorant...

Yorwann baissa la tête..

Il fallait se reprendre.
Ne rien laisser paraître et surtout ne pas montrer que le moyen de contourner la promesse de son frêre avait déjà été trouvée...
L'esprit de Yorwann fonctionnait...

Yorwann se mordit les lévres jusqu'aux sang pour s'empécher de hurler, de crier, de lui sauter dessus, la bouffer, lui faire recracher tout ses crimes, lui crever ses yeux qui avaient ensorcelé Ethan et l'égorger pour ne plus entendre cette voix de succube.

Il prit une grande inspiration
Mais la voix était trop tremblante, son lanceur dans un état trop minable et ses yeux trop hagards et douloureux pour que la provocation ne touche efficecement quelqu'un:

"Tu n'as même pas pu venir seule..
Lâche jusqu'au bout."

Les yeux de Yorwann s'embuérent ce qui n'arrivait jamais.
Sa vue fut brouillée par le brouillard de la tristesse et de la douleur.

Il émit un drôle de ricanement qui ne collait en rien dans le contexte présent.
Pan avait compris lui.. ne pas grandir, ne pas être lucide.. ne pas avoir d'attache.
La seule fois où Pan avait eu des attaches, il avait souffert.
Yorwann aussi.

Pan jouait une fugue éternelle, Yorwan fuyait éternellement.

"Achéve moi comme tu l'as fait avec lui.
Tue moi, tu ne veux que ça..
Donne toi ce plaisir de succube.
Pauvre âme tentateur"

Le coeur d'Eilane se mit à battre à tout allure lorsque Yorwann sortit son couteau. Mais, avant même qu'elle n'ait eu le temps de dégainer sa baguette magique, le jeune homme s'était effondré par terre, son arme lâchée à côté de lui.
Eilane comprenait qu'il ait eu envie de la tuer, de se venger, mais pourquoi ce revirement de situation ? Qu'est-ce qui avait fait que Yorwann n'avait pu aller au bout de son geste ?
Dans un bruissement de tissu, la semi-Vélane, sans trop savoir pourquoi, s'agenouilla à son tour et ramassa la lame. Son regard se posa sur le métal étincelant et refusa de s'en défaire, comme ensorcelé par les reflets qui se trouvaient dedans.
Les yeux fixés sur le couteau, la voix faible, éteinte, à laquelle il manquait cette tonalité chantante habituelle, Eilane murmura tout bas, d'une manière presque inaudible, comme si elle se parlait à elle-même sur le ton de la confidence.

Je sais combien tu souffres parce que je souffre également. Cette lame, c'est comme si elle pénétrait déjà ma chaire, se tournant et se retournant dans mon coeur jusqu'à ce que j'en devienne folle de douleur et de tourment.

Eilane releva les yeux de l'arme et chercha à capter le regard de Yorwann. Il la traitait de lâche, mais il ne comprenait pas, il ne pouvait comprendre. La présence de Noxis ne servait nullement à la protéger elle...
Elle, elle était morte la même nuit qu'Ethan, lorsque ses yeux s'étaient vidés de leur vie, lorsque cet horrible sort avait frappé son corps.
Elle, elle ne faisait plus que survivre à présent, comme on reste hors d'une eau trop profonde après avoir bu si longuement la tasse qu'on en perd le courage de nager jusqu'au rivage, sachant qu'on finira par se noyer tôt ou tard, mais continuant à se battre pour ceux qu'on aime, pour ceux qui compte encore sur nous !
Non, Noxis n'était pas là pour protéger Eilane, mais l'enfant que la Vélane portait en son sein, la seule chose qui comptait encore pour elle et qui la maintenait en vie !
D'un geste décidé, Eilane lança le poignard loin d'elle. Celui-ci atterrit aux pieds de Noxis qui continuait d'assister à ces étranges retrouvailles. La semi-Vélane reprit alors la parole, un peu plus distinctement cette fois.

Je ne veux pas te tuer, Yorwann. Je n'en ai jamais eu l'intention depuis ton retour. Si tu ne te bornais pas à ta colère et ton égocentrisme, tu comprendrais... Tu comprendrais que j'aimais profondément Ethan, que je suis tout autant meurtrie que toi à présent et que la seule chose que je puisse encore faire pour honorer sa mémoire c'est de te donner une seconde chance !
Voldemort te crois mort depuis fort longtemps. Il ignore que tu es en vie et ce ne sera pas moi qui le lui apprendrait !
Quand je disais dans ma lettre que je voulais t'aider, j'étais sincère, Yorwann. Je sais qu'il s'agit là d'une bien maigre consolation en comparaison à l'absence d'Ethan, mais je n'ai pas mieux à offrir !

Le regard de la Vélane se durcit légèrement. Si elle se fichait bien de ce qui lui arriverait, il n'en allait pas de même pour l'enfant. Elle ignorait pourquoi Yorwann avait stoppé son geste mais elle se doutait qu'il réessayerai, un jour ou l'autre !

Une chose toutefois. S'il m'arrivait quelque chose, quoique ce soit, le rapprochement entre Yorwann Polynice et Eryan Howlermann risquerait bien malgré moi de retentir aux oreilles du Seigneur des Ténèbres... Je peux empêcher ton nom d'être cité tant que je suis en pleine possession de mes moyens, mais dans le cas contraire...

Prête à intervenir si le besoin s'en fait sentir, Noxis est à l'affût de ce geste qui trahira les pulsions vengeresses de Yorwann, qui se concrétisent d'ailleurs très vite dans les reflets d'une lame. A sa grande suprise, il suspend son geste et se laisse tomber au sol. Eilane s'approche et ramasse le couteau qu'elle lance auprès de Noxis. Cette dernière dirige sa baguette vers l'objet qu'elle attire à elle avant de le glisser dans un des pans de sa cape.

Il lui faut garder tout son sang froid mais la situation lui échappe. Elle ne peut accepter que Yorwann soit cet être manipulateur et individualiste qu'Eilane lui a dépeint. Ne vient-elle pas d'être témoin de la plus grande détresse qu'il soit, celle d'un homme qui vient de réaliser une perte insupportable ? Un sentiment de compassion envahit Noxis mais elle ne peut l'exprimer : Elea est un être sec, voire désagréable, cette couverture ne tiendrait pas deux secondes si Noxis écoutait sa véritable nature. Elle se fait donc violence pour rester en retrait, garde du corps d'un petit être qui n'a pas encore vu le jour.

Les dernières paroles d'Eilane la ramènent les pieds sur terre. Si elle a pu montrer visage humain l'autre soir et aujourd'hui, elle reste tout de même une femme d'affaires absolument redoutable qui ne perd pas le nord.

Invité

Les oreilles de Yorwann bourdonnaient.
La sucube parlait, mentait, complotait et lui, était là, à terre avec une plaie béante sur l'âme qui suintait tout ce qu'elle pouvait.
Yorwanna avait toujours pensé avoir tout perdu, mais maintenant qu'il perdait l'espoir éphémére qui lui était toujours resté, inconsciamment certes, mais qui était bien présent, il souffrait le martyre.
Mais la haine panse les blessures les plus actuelles.
Yorwann était emplie de haine.

Cette sale meutriére parlait d'egocentrisme alors qu'elle avait tué pour survivre.
Il l'était, certainement, mais elle aussi.
Elle parlait de sa souffrance.
Quand savait elle ?
La souffrance d'un événement est défini par tout ce que l'on a vécu auparavant.

Yorwann se releva, chancellant, le regard fermé.
Ses lévres remuérent silencieusement.
Une bouteille jaillit dans ses mains.
Il la déboucha d'un geste d'habitué et but une longue gorgée.

La violent piqure de vodka le ramena sur terre..
Pas indemne mais au moins de retour.

Yorwann jetta un regard méprisant à la jeune femme qui était en possession de sa lame.
Pauvre pantin en possession du maître des poupées qui tiraient els fils de plus en plus de morts.
Des morts qui hanteraient Yorwann bein plus qu'à son tour.
Et voir son frêre, mort, ressucité et enfin fini par la traîtresse n'allait pas être une garden party.

Un sourire mesquin s'était collé aux lévres de Yorwann ensanglantées par tant de tortures.
Elles firent jaillir l'ironie:

"Tu ne m'aimes pas assez pour me tuer.
Je comprends ta logique irréfutable araignée."

Yorwann tituba en manque d'équilibre physique et psychique.

"Je me fous de celui qui se croit maître des ténèbres.
Je vis dans l'ignorance.
Je n'ai jamais su pourquoi il avait voulu me tuer.
Et personne n'a jamais pensé que ce serait bien de me le dire.
Eryan Howlermann est mort.
Il était bien trop naïf comme le fut son frêre quand il décida de croiser ton regard.
Je suis pourchassé par tout le monde.
Et tout ce monde s'auto proclame justice, alors un de plus ou de moins.
La fin est la même.
Je mourrais et tout le monde sera débarrassé d'un ennemi commun, d'un parasite.

Mais avant de mourir j'ai des tas de choses à faire et à défaire.
Je veux que la mémoire du parasite fasse mal.

Je sais qu'Ethan t'aimait.
C'est ce que je lui reproche.
C'ets ce que je te reproche.
Si tu l'aimais vraiment, tu aurais dû et pu le repousser."

Yorwanns'arrêta....
Il y'avait une autre présence

Une vague de nausées s'empara brusquement d'Eilane. Les paroles de Yorwann, cette situation, voir qu'aucun dialogue censé n'était possible avec cet homme qui l'avait condamné avant même de savoir... Tout amplifiait son état déjà misérable... Elle aurait voulu crier, hurler à Yorwann la vérité, la lui montrer même puisqu'elle en était capable. Mais peut-être ne l'aurait-il pas cru, malgré ces irréfutables preuves devant les yeux ! Toutefois, Eilane n'était pas prête à abandonner. Un regard jeté à la statue de Peter Pan lui rappela comme il aurait été bon de ne jamais grandir ! Mais alors elle n'aurait jamais non plus porter la vie en elle ! Si Yorwann s'en prenait à elle, d'une manière ou d'une autre, il mettrait en jeu la vie de l'enfant. Elle ne pouvait le laisser faire ! Il n'y avait qu'un seul moyen alors... mais il était risqué, il pouvait se retourner contre elle et Eilane avait dit à Noxis qu'elle se refusait d'en parler.
Incapable de trouver une solution convenable, elle décida de demander l'avis de celle qui l'accompagnait. Envoyant de toute ses forces ses pensées en direction de Noxis, elle chercha son aide comme elle le pouvait, priant pour que la sous directrice de Poudlard ait une solution à lui offrir.

La situation nous échappe. Je comprends qu'il m'en veuille, ou qu'il me haïsse. Mais, même s'il a renoncé à essayer de me tuer aujourd'hui, il pourrait le faire demain et tuer l'enfant d'Ethan en attentant à ma vie. Peu importe si je meurs ou si je vie, mon bébé doit survivre lui ! Que dois-je faire ? Dois-je lui dire la vérité, au risque qu'il me trahisse ? Dois-je lui montrer ce qui s'est passé ? Je me sens tellement perdue !

De chaudes larmes coulèrent sur les joues d'Eilane. Comment Yorwann ne pouvait-il pas la croire sincère en cet instant ?

Alors c'est ce que tu crois ? Que c'est l'amour qui a fait mourir Ethan ? Comment peux-tu imaginer, ne serait-ce qu'un instant, que je l'aurais tué par amour ? Et d'ailleurs, qui te dit que je l'ai fait ? Ethan est mort oui, mais je n'ai jamais prétendu l'avoir tué... Les choses se passent parfois différemment de ce qu'on imagine !

Eilane ne mentait qu'à moitié en vérité. C'était Ethan lui même qui l'avait supplié. D'une certaine façon, il avait choisi de mourir. Et puis, avant qu'elle ne le fasse, l'horcruxe avait pris possession d'elle. Quelle part d'elle-même et quelle part de Voldemort avait lancé le sort ? Certes, c'était un bon moyen de se sentir un peu moins mal quand elle repensait à la mort d'Ethan, de faire dévier la culpabilité sur quelqu'un d'autre. Pour autant, Eilane savait que si Yorwann avait assisté à la scène, il aurait compris, il aurait senti qu'elle n'était pas seule maître des évènements ! Après tout, elle avait essayé de sauver Ethan, elle avait tout fait pour... Mais elle avait échoué... Non, elle n'était pas seule responsable. C'était Sa faute, celle de Voldemort avant tout !

J'ai essayé de repousser Ethan. Je lui ai demandé de fuir, à plusieurs reprises. J'ai choisi de ne plus le voir, de m'éloigner de lui. Tout ça pour le préserver... Mais il est revenu, il a refusé de partir, Yorwann...

Quant à Voldemort. Je ne sais pas tout, mais je peux t'apporter certaines réponses... Encore faut-il que tu désires les entendre !

Tu crois que je suis un monstre mais en ais-je vraiment l'air à présent ? Tu crois que je te hais et c'est faux... On dirait que tu te méprends beaucoup à mon sujet...

Une vodka ! Voilà qui me revigorerait bien aussi tiens! Mais je me vois mal aller lui proposer de trinquer à la mort tragique de l’amour insensé ! Oh et voilà qui est parfait : c’est un regard méprisant ou je ne m’y connais pas ! Soit … Aujourd’hui, je ne suis pas Noxis, je ne le prendrai pas pour quelque chose de personnel homme au cheveux blancs. Maintenant que je le regarde, je me souviens du visage d’Ethan. Sa mélancolie n’avait d’égale que la folie haineuse qui transparaît sur celui-ci. Que je me garderai bien de juger, ce n’est pas le but de ma présence ici.

Noxis s’assure de la présence de l’élémentaire à ses côtés par un mouvement imperceptible : le vent vient de souffler les cheveux de Yorwann, découvrant plus avant son visage et … ses yeux. Ses yeux qui tentent absolument de faire remonter un souvenir dans l’esprit de Noxis. Le vent s’engouffre ensuite dans la cape d’Eilane, découvrant son corps à peine arrondi par la grossesse. La faible lueur de la lune éclaire aussi son visage baigné par les larmes, crispé dans la douleur. Elle fait revenir le vent vers elle lorsqu’elle sent une caresse dans son esprit, comme si des pensées qui ne sont pas les siennes tentaient d’y pénétrer. Effectivement, elle entend aussitôt la voix de la Vélane qui … lui demande son avis. Elle réfléchit à toute vitesse et revient toujours à la même conclusion. La vérité peut être dangereuse, mais elle vaut souvent mieux que le mensonge dont on ne sait pas toujours se dépêtrer.

Eilane, je suis d’avis de lui dire pour l’enfant. Selon la façon dont il réagira, il sera toujours possible de modifier sa mémoire non ? J’imagine qu’une sorcière telle que vous en a largement la capacité ! Accessoirement, il serait de bon ton que vous vous releviez : si vous devez agir rapidement, vous n’êtes pas dans une position très favorable.

A ces mots, Noxis se rapproche et tend la main vers Eilane. D’une voix sèche, elle essaye de provoquer une réaction qui « ouvrirait » en quelques sortes le dialogue :

Eilane, ce type n’a pas envie de t’écouter ni de comprendre quoi que ce soit à rien, il nous fait perdre notre temps.

Invité

Yorwann n'écouta que d'une oreille distraite les propos répétitifs d'Eilane qui se voulaient rachetant mais qui la déculpabilisait...
Et qui n'offrait en rien source de réconfort.
Qui n'était en rien cataplasme et alcool.
Qui ne calmait ni physique ni moral.

Il y'avait une autre présence...
Etait elle venu accompagner de plus de personnes que juste cette française qui coupait la parole et tirer des conclusions hâtives avec fierté?
(Une française quoi.)

Yorwann sentit le vent parcourir son visage et jouer avec ses cheveux.
Il sentit aussi ses yeux pleurer, sa gorge réclamer, sa tête quémander et son ventre prier.
Il agita la tête.. ne pas se laisser abuser par le manége d'un alcool qu'il avait fini, d'une bouteille vide..
Se concentrer sur la présence.
Une présence faible.

Il fallait d'abord se débarasser de la provocation.
Yorwann jetta un regard de mépris gris à la fierté abusive qui sortait de la bouche de la jeune femme aux cheveux noires et lui dit:

"Le temps est un absolu froggy.
Dans ta minable petite vie il vaut mieux que tu la passes à contempler la douleur des autres qu'à subir la tienne.
Tu ne te rends pas compte de ta position alors s'il te plaît Mademoiselle, ferme la."

Voilà qui était fait.
Il se tourna vers sa "belle soeur".
Et d'une voix ferme coupant à ses explications:

"Y'aurait il quelqu'un que tu ne m'ais pas présenté ?
C'est vilain."

Les yeux gris injectés de sang rouge de Yorwann virérent aux bleux.
Pupilles et iris.

Grâce à la médicomagie il pourait détecter une présence humaine, animale se trahissant à son rythme cardiaque et aux flux ininterrompu de son sang.

Les lévres de Yorwann remuérent et des étincelles bleux se laissérent glisser par le vent
Etait ce un hasard ?
La cape d'Eilane fut soulevée pas le vent et les étincelles convergérent dans cette direction.

Il était là, le petit coeur tremblant mais battant, les membres repliés..

Yorwann stoppa le contact..
Il lui fallait de l'alcool...
Ses yeux redevinrent gris mais ils n'avaient plus vraiment le contrôle d'eux même.
Le peu de sang froid que Yorwann avait réussi à garder s'évaporait...

Il ne réussit qu'à balbutier, hagard d'une voix plus stupéfaite que rageuse ou desespérée:

"C'est le sien ?"

Eilane profita de la main tendue de Noxis pour se relever. Cette dernière avait raison, si elle annonçait la vérité à Yorwann, il lui faudrait parer à n'importe quelle éventualité de réaction, et, à genoux, ce n'était pas des plus aisé !
Et lorsque Yorwann rembarra Noxis, cachée derrière les traits d'Eléa, avec une véhémence non dissimulée, Eilane s'inquiéta d'autant plus de la manière dont les choses tourneraient lorsqu'il saurait la vérité !
Son interrogation, posée immédiatement ensuite, la laissa encore plus perplexe quant à ses réactions futures. Il semblait tellement spécial par moment !

Il n'y a personne d'autre Yorwann... Qu'est-ce qui te fait dire...

Elle ne finit pas sa phrase. Après tout, cela n'avait pas grande importance. Le jeune homme devait être un grand paranoïaque ! Ou alors c'était sa vodka qui lui donnait des hallucinations !

Écoute...

Sa décision était prise, la vérité allait éclater, mais elle ignorait encore si c'était la bonne ou la mauvaise solution qu'elle avait choisie !

... Il y a quelque chose que tu ne sais pas et...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. La question de Yorwann résonna soudain, tombant sur elle comme une douche froide. L'incompréhension laissa rapidement place à l'effarement.

Qu'... Quoi ? Comment...

Elle n'avait pas même eu le temps de lui annoncer. Comment pouvait-il savoir ? Quel était ce phénomène étrange qui s'était produit ?
A nouveau, Eilane sentit les larmes s'échapper de ses yeux. Ainsi son secret, son plus précieux secret avait été révélé. Serrant sa baguette, prête à agir s'il le fallait, Eilane fixa Yorwann de son regard ambré et embué.

C'est l'enfant d'Ethan, oui...

Sa gorge serrée rendit sa voix plus faible que jamais.

Merveilleux, de mieux en mieux … Finalement c’est une bonne chose que vous soyez venue à la conclusion de lui dire tout, puisqu’il sait déjà … Comment, cela restera un mystère. Mais ce qui importe, c’est qu’il sache.

Une fois Eilane relevée, Noxis la pousse délicatement de côté et se place devant pour faire abri de son corps si cela devait s’avérer nécessaire. D’une voix sèche qui lui ressemble tellement peu, où elle accentue son accent pour qu’il passe pour l’accent français, elle répond tout d’abord à Yorwann.

Pense ce que tu veux à propos de moi et du temps, jeune fou. Peu m’importe ton avis à vrai dire : ce n’est pas pour toi que je suis venue mais pour eux deux.

A nouveau, le tourbillon d’émotions que les deux ennemis génèrent est aussi palpable que l’élémentaire d’air qui s’en prend à présent aux feuilles des arbres du parc, les faisant tournoyer comme autant de sentiments délétères.

Par je ne sais quel moyen tu es parvenu à découvrir un secret qui te concerne beaucoup plus que tu ne vas accepter de l’admettre, secret que tu aurais appris de la bouche même d’Eilane de toute manière. Maintenant, toute la question est de savoir ce que tu vas faire de cette information ? Je te donne une piste : l’enfant est un Howlermann … Famille à exterminer une bonne fois pour toute ou à préserver coûte que coûte ?

Noxis se félicite une fois de plus d’avoir choisi une cape suffisamment ample pour cacher ses mains qui tremblent un rien. Elle déteste les paroles qu’elle vient de prononcer, qui manquent totalement de tact et de douceur face à deux êtres qui en auraient pourtant tellement besoin. Mais la partie est serrée, cette Elea n’aurait certainement pas fait dans la dentelle non plus pour présenter ses arguments. Et de ce qu’elle peut voir, les deux autres n’en mènent pas large et il faut quelqu’un pour les ramener les pieds sur terre. Le temps leur est compté, le polynectar ne va pas faire effet éternellement.

Eilane, voyons ce qu’il va dire mais pensez à lui proposer un marché : la vie de l’enfant contre la sienne. Et s’il n’y a pas d’autre moyen, il reste le serment inviolable pour sceller ce marché.

Invité

Bien sûr...
Eilane et ses larmes ne serait jamais venu le voir par charité et par pitié.. elle craignait que Yorwann n'attente à la vie de l'enfant...
L'enfant d'Ethan..Comment..Il n'imaginait pas.. que son frêre.. un louveteau eut un fils..
Quelque part une image se brisait...Le petit ordre fixait sur l'image d'Ethan se brisait.
Celle de l'enfant aux cheveux blancs se balançant dans le vent et au sourire espiégle.. pére ?
L'esprit de Yorwann joua un accord: il serait oncle.
Yorwann explosa d'un rire mauvais, la situation lui paraissait improbable: le voilà lié à un morveux pas encore né.
Son rire rempli de cynisme et d'ironie fut poursuivie par le vent qui le chassa vers les feuilles tombantes.

Yorwann s'arrêta, coupé dans son élan par les paroles de l'orgeuilleuse:

"La famille Howlermann est morte, ignorante."

Yorwann se retourna, l'oeil vindicatif vers Eilane:

"Je comprends désormais tes suppliques à genoux, tes larmes, tes pleurs.
Sois tranquille, ce gosse n'est rien pour moi, je ne ferais rien contre lui..
Du moins directement ....
Voldemort et ses petits léches bottes s'en chargeront bien assez tôt, surtout si on leur souffle à l'oreille.

D'une pierre deux coups."

La menace n'était pas voilée.
Elle était ennoncée, claire, Yorwann venait de créer une véritable épée de Damoclés.
Il pouvait contourner la derniére promesse que son frêre lui avait demandé de suivre.
Ce n'est pas lui qui tuerait Eilane mais quelqu'un d'autre.
La différence des mots est notable.

Il garda un sourire rempli d'assurance, redevenu maître de la partie.
Il attendait les réactions, les propostitions, les différentes et inévitables pathétiques rédemptions et supplications.
Car il le savait: jamais il n'aurait la conscience de vendre le mioche s'il naissait... mais cela, seul lui le savait.
La faiblesse du sang.

C'en était trop pour Eilane. Cette fois, elle ne compatissait plus à la douleur de Yorwann mais la colère se lisait dans son regard. La colère oui, à peine la peur l'avait-elle effleurée. Elle avait voulu aider cet énergumène, lui faire confiance. Et voila comment il réagissait face à ça ? En la menaçant encore et toujours ? En menaçant son enfant qui était la seule chose qu'il lui restait d'Ethan ? Comment pouvait-il bafouer la mémoire de son frère ainsi ? Eilane croyait que Yorwann, malgré son horrible caractère, tenait à Ethan... A présent, elle commençait à croire que ça aussi, ce n'était que mensonges... Yorwann ne tenait qu'à lui seul, qu'à son simple petit confort ! Discrètement, elle pointa sa baguette, derrière sa cape, en direction de Yorwann. Le temps était compté, Noxis avait raison. Combien leur en restait-il ? Une demi heure ? 20 minutes ? Un quart d'heure ? Il fallait agir vite. Eilane devait faire une proposition à Yorwann, le genre de celles qu'on ne peut pas refuser, et selon sa réponse, les sorts fuseraient ou pas. Tout comme elle le stopperait au moindre faux mouvement. Il ne pouvait voir la baguette, mais elle serait la plus fidèle alliée de la semi-Vélane en cet instant !

Non Yorwann, répliqua-t-elle d'une voix calme et froide, dénudée de pleures et de sentiments cette fois, la famille Howlermann existe toujours... et il ne faudrait pas grand chose pour qu'elle finisse d'être décimée... Si l'enfant d'Ethan est menacé à cause de toi, il se pourrait qu'une petite "souris" mal intentionnée prévienne Lord Voldemort de ton appartenance à cette même famille.
Crois-tu vraiment que le Seigneur des Ténèbres ne soit pas plus dangereux que les autres personnes qui te traquent ?
Voyons Yorwann, tu n'es pas sérieux ?! Ce ne sera pas d'abord la mort qui t'attendra, mais tout un tas de supplices plus terribles les uns que les autres. Et je veillerai à ce que tu ne meurs pas trop vite, sois rassuré... Si tu mets mon enfant en danger, je veillerai à ce que tu souffres le martyre !

De toute manière, Voldemort n'aura pas une foi absolue en les paroles d'une personne telle que toi, d'autant plus si je lui souffle, malencontreusement bien entendu, que tu n'es autre que le frère d'Ethan !

En contre-partie, je pense que nous pourrions trouver un arrangement... Une vie contre une vie : tu restes sauf, mon enfant aussi. Il meurt, tu meurs !

"Ca c'est nettement mieux ! Je te préfères en battante qu'en simple vindicative ma belle. Quel dommage pourtant que tu n'agisses ainsi que pour sauver ce détestable bébé !"

Tom, tais-toi ! Ce n'est vraiment pas le moment que tu te réveille !

Le pendentif, caché sous la cape d'Eilane, brillait d'une lueur rougeâtre. Aucun mot de la conversation ne lui avait bien sur échappé, et Eilane espérait vivement que jamais il ne pourrait se retrouver en contact avec les autres parties de son âme !

Noxis reste bien droite, les yeux fixés sur l'homme, silencieuse. Inutile de répondre à ses insultes. Si la véritable Elea le ferait vraisemblablement, elle pourrait également être en mesure de se contrôler étant donné le critique de la situation. Au lieu de ça, elle soupire longuement et lève les yeux au ciel. Elle écoute attentivement les deux ennemis et, tout en sachant que les possibilités se réduisent comme peau de chagrin, regrette le tour que prend la discussion.

Soudain, une nouvelle voix résonne dans sa tête. Mais ce n'est pas celle d'Eilane. Elle frémit et se retient in extremis de se retourner. Au lieu de cela, elle fait quelques pas, se déplaçant de l'autre côté de la Semi-Vélane, rafermissant à toute fin utile sa prise sur sa baguette.

Inutile de vous demander ce que c'était que "ça", j'imagine ? Bon, il ne reste plus qu'à attendre sa réaction, en espérant qu'il reflechisse un minimum à la délicatesse de sa position.

Invité

Yorwann prit l'air contrit d'une personne s'apercevant qu'elle est entrée dans un territoire interdit et surtout, dangereux.
Il fit les gestes apparant de réflexion qui ménent à la reddition.
Il se mordit les lèvres et fronça les sourcils.

Puis désignant que sa décision ne fut pas prit à la légère il parla d'une voix calme et posée qu'il rendit néanmoins un peu tremblante car ô mon Dieu la méchante belle soeur voulait le zigouiller avec le Seigneur des Ténèbres qui était apparemment zoophile, du moins avec les souris.

Une promesse.. c'est ce qu'elle voulait et bien Yorwann allait lui donner.

Il baissa son regard gris comme forcé.

"Tu me donnes un choix que je n'ai pas à prendre.
Illusions comme tu aimes les fabriquer.
Alors je promets de ne pas toucher à ton hôte profitant de la chambre in utero et en échange que tu n'en parles pas à ton grand ami de toujours."

Yorwann avait laisser sa perpetuelle ironie prendre place.
S'il l'avait négligé, c'est là, que son discours aurait paru louche.

Ce qu'Eilane ne pouvait comprendre, c'est que Yorwann avait déjà tout perdu et reperdu.
Même si elle le pensait egoïste, Yorwann ne donnait pas cher de sa peau, il n'avait pas de morale, aps de but.
Survivre un maximum... était donc devenu par procuration le but des errants.

Eilane du faire un immense effort pour ne pas grimacer ou s'étrangler de surprise. Elle n'avait pas imaginé un instant que le lien tissé quelques secondes plus tôt avec Noxis pour réussir à lui parler par la pensée, permettrait également à la jeune femme d'entendre les paroles du pendentif !
Il lui faudrait donner quelques explications à Noxis ensuite, mais ça devrait attendre la fin du rendez-vous. A vrai dire, elle espérait que Noxis, une fois redevenue elle-même, accepterait de l'accompagner ensuite dans un endroit tranquille (et plus confortable qu'un parc pluvieux) pour discuter de certaines choses...
En attendant, il fallait attendre la réponse de Yorwann. Eilane se sentait de moins en moins sure d'elle. Son cher "beau frère" n'était pas du genre à accepter qu'on le fasse chanter ! Mais c'était du donnant donnant... Si cela pouvait convenir à lui comme à elle, cette rencontre n'aurait pas été vaine.
Quand Yorwann prit la parole, Eilane retint son souffle mais son regard s'embua alors qu'elle comprenait qu'il acceptait ce marché.
Mais un doute subsistait. Comment être sur que sa parole valait quelque chose ?

Comment être sure que je puisse te faire confiance Yorwann ?

Alors lui revint en mémoire ce que Noxis avait suggéré peu auparavant.

Accepterais-tu de sceller un serment inviolable en ce sens ?

Invité

Serment inviolable..
Le visage rabaissé de Yorwann se rembrumit..
Sur ce chapitre et malgré son dogmatisme, il était devenu superstitieux.. Tous les serments inviolables qu'il avait eu un jour à assister et où il fut protagonistes n'avait jamais aboutis à quelque chose de bienfaisant, malgré leur but premier.
Il avait souffert de ces retombées ou, même, pendant le sortilége qui demandait non seulement concentration mais pleine présence et omnipotence de l'esprit.
Hors l'esprit de Yorwann était tout sauf, fort.
Yorwann lui avait imposé au fil des ans, tortures que même le pire des bourreux n'aurait jamais exaucé sur son "client".
Eilane l'avait déjà vu dans un état proche d'une crise d'épilepsie pour une simple intrusion mentale.
Il allait l'utiliser.

"Tu ne crois pas que le fait de mourir simplement à cause d'un sortilége m'est préférable que passer plusieurs heures, jours, dans les mains de Voldemort.

De toute façons, mon esprit ne peut supporter un autre serment
Tu le sais, tu l'as vu ce jour là au 3 Balais avec.. l'autre, comment s'appellait elle déjà ?..
Ah oui, Enora."

Yorwann n'avait pu s'empêcher d'envoyer une pique lamentablement méchante.

"Je parle d'expérience, crois moi j'ai vécu des serments inviolables et j'ai à chaque fois failli claquer, même si cela t'arrangerais fortement."

Yorwann avait omit que les quelques serments inviolables où il fut adjuvants ou protagonistes n'avaient plus lieu car ceux à qui il était rattaché étaient désormais..morts.

Bien qu’elle parvienne à garder son sang froid, l’écho de l’effarement dans l’esprit d’Eilane confirme à Noxis que ceci n’était pas du tout prévu.

Oh, ainsi je n’étais pas sensée entendre cela … Soit, je ne vais pas entamer une discussion mentale qui doit suivant toute logique non seulement vous fatiguer mais surtout nous déconcentrer de ce qui nous intéresse ici … Libre à vous de m’en parler plus avant.

Elle fait alors silence afin de ne pas rater un détail de la scène qui suit, un mot qui lui mettrait la puce à l’oreille sur la suite probable des événements. Ca y est : il se décide enfin à dire les mots que les deux femmes sont venues chercher. Maintenant, reste à savoir s’il est sincère, que peut-on attendre de l’homme qu’Eilane a décrit ? Cette dernière lui assène alors la proposition que Noxis lui a soufflée un peu plus tôt, la seule proposition qui tient la route si elles veulent s’assurer un minimum de sécurité. Sa réponse la laisse perplexe : depuis quand un serment inviolable serait-il dangereux au moment où il est scellé ? A moins bien entendu que les acteurs ne soient pas sincères … Le nom d’Enora la frappe aussi, rapidement le visage d’une jeune femme triste croisée à l’Ordre lui apparaît qu’elle chasse de son esprit : ce n’est pas le moment.

Eilane, à mon sens, le serment n’est dangereux que si la personne n’est pas sincère. Si vous l’êtes tous les deux, il n’y a pas de danger. Dites-le lui … Ca le rassurera peut être également sur vos motivations. Nous devons faire vite maintenant ! Il doit avoir compris que vous ne prendrez aucun danger pour l’enfant ! C’est la seule chose à faire si nous voulons éviter les effusions de sang. Je serai témoin du serment, c’est bien la seule possibilité … Maintenant, je ne suis pas certaine que la potion tiendra jusque la fin. Il faudra peut être lui dire que je ne suis pas votre amie, mais je continuerai à cacher mon visage. Le nom du témoin n’a aucune importance je pense : le lien magique dépasse le patronyme. Il faut aussi qu'il comprenne que c'est sa seule chance.

Eilane était à bout de nerf, et ni les paroles à moitié cassantes de Yorwann, ni la remarque piquante à propos de l'horcruxe de Noxis ne l'aidèrent à se calmer. Il fallait que cette réunion cesse et vite, sinon, elle allait exploser, et elle préférait vraiment l'éviter !

Par Morgane, lui avouer que vous n'êtes pas Eléa Ne croyez-vous pas que cela va faire disparaître encore un peu plus le peu de confiance qu'il a en moi ?

Eilane, épuisée par cet échange mental, se mordit la lèvre. En un sens, elle comprenait Yorwann... Comment avoir confiance en elle vu les circonstances ? Par moment, elle se détestait tellement que ça en devenait atroce. Comment avait-elle pu tomber si bas, se retrouver à faire chanter un homme qui avait déjà tout perdu ? Mais elle-même ne possédait plus rien d'autre que l'enfant... Ce petit espoir au milieu des Ténèbres. Et si la vision qu'elle avait eu avant la mort d'Ethan disait juste, rien d'autre ne comptait. L'enfant devait vivre, l'enfant devait naitre. Il en allait de l'avenir du monde. Et ni Yorwann, ni elle, ni Noxis, ni qui que ce soit n'avait d'importance en comparaison avec cela.
Une étrange citation lui revint à l'esprit, s'associant effroyablement bien avec la situation : "Certains d'entre nous doivent être sacrifiés pour que nous soyons tous sauvés". Etait-ce là le prix à payer ?

Comment peux-tu parler d'Enora avec une si grande désinvolture alors que tu es en partie responsable de sa perte Je t'ai vu à l'enterrement Yorwann. Si elle n'avait eu aucune importance pour toi, pourquoi te serais-tu abaissé à y aller ?

Eilane dut s'empêcher à grand peine de verser d'autres larmes. Enora était le dernier lien avec Ethan, et elle s'était éteinte à son tour. Les gens mourraient toujours autour d'Eilane. Elle avait de plus en plus de mal à le supporter.

Le serment inviolable n'aura aucun effet sur toi, il te lieras seulement à ta promesse... Si tu es sincère, tu ne le ressentiras pas plus qu'une simple petite brise venant balayer ton visage. Ca n'a rien à voir avec une investigation mentale, qui peut être, il est vrai, atrocement douloureuse. Tu n'as aucune raison de le craindre... Et tu aurais l'assurance de ma sincérité également en le faisant !
Je n'ai pas spécialement envie de te voir "claquer", comme tu dis, sinon, je ne prendrais pas la peine de te proposer ce marché... Mais je sais également par experience qu'un serment inviolable n'a aucun pouvoir sur celui qui le fait tant qu'il reste honnête et sincère !
Que dois-je alors conclure de ta peur Yorwann ?

Eilane gardait toujours sa main sur sa baguette, au cas où la situation virerait soudainement d'une manière ou d'une autre. Elle jeta un coup d'oeil à Noxis et imagina qu'elle devait continuer sur la voie de la vérité.

Puisque nous en sommes à mettre carte sur table, la femme ici présente, n'est pas Eléa. Elle souhaitait seulement garder l'anonymat, aussi a-t-elle choisi de prendre son apparence à l'aide du polynectar. Mais ne cherche pas à en savoir d'avantage à son sujet. Il vaut mieux pour toi comme pour elle que son nom te reste inconnu.
Et elle sera notre témoin... si tu consent finalement à accepter le serment !

La semi-Vélane fixa son beau-frère d'un regard implorant.

Je t'en pris Yorwann. Nous y serions gagnants, l'un comme l'autre ! Tu n'as rien à craindre de moi... Puis-je en espérer autant de ta part ?

» [RESIDENCE] *Covent Garden* Maison de Thalie Musae
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{*Kensington Garden*} PV

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