T'as une tâche, pistache, gare à tes moustaches (PV Marin)

Jemima était particulièrement ravie de son installation à Poudlard. Elle avait réussi à trouver ses marques et avait reçu un accueil dans l'ensemble chaleureux de la part de ses collègues. Pour parfaire son installation, il ne lui restait plus qu'à véritablement s'installer dans son appartement de fonction et pour cela, il n' y avait pas trente-six solutions, cela passait par la case shopping! Elle avait envie de couleurs, de tableaux, de parfums d'ambiance, de fleurs... De plus, même si Jemima était ravie de son installation, elle avait quand même beaucoup de mal à comprendre la culture locale et ses habitants. Décidément, jamais elle ne se ferait à l'Angleterre! Le mal du pays l'avait pris d'un coup et elle se sentait un peu mélancolique aujourd'hui. Pour répondre à ses problèmes, il n' y avait qu'une seule solution, qui avait jusqu'à ce jour toujours fait ses preuves: LE SHOPPING!
C'est pourquoi, en ce samedi après-midi ensoleillé (enfin ensoleillé pour Londres, comprenez-donc entrecoupé d'averses!), Jemima déhambulait tranquillement dans les rues du chemin de traverse, seul lieu où l'on peut trouver tout et n'importe quoi, du plus simple ou plus fou. Jemima avait revêtu l'une de ses robes préférées faite de soie vert pâle, qui lui moulait le corps comme une seconde peau, mettant en avant ses atoûts de manière ravageuse. Elle avait laissé ses cheveux détachés et elle appréciait la douce brise qui les faisaient danser au vent. Alors qu'elle marchait tranquillement, les bras chargés de paquets, son regard fut attiré par un tableau qui baignait dans une douce lumière au sein d'une vitrine. Le tableau représentait une jeune femme à l'air mélancolique. Il était d'autant plus curieux de le trouver là, que le magasin vendait des bric-à-broques qui n'avaient rien à voir avec la beauté et la qualité de la peinture. Jemima s'en approcha, étrangement attirée. Elle ne savait pas si c'était parce que la mélancolie de la jeune femme faisait echo à la sienne ou bien parce qu'elle lui rappelait sa mère, décédée bien trop tôt.
Toute à ses pensées, Jemima n'entendit pas le garnement qui arrivait à toutes vitesses sur son skate board. Il la tamponna de plein fouet, l'envoyant valser quelques mètres plus loin. Au milieu d'un monceau de paquets, Jemima jura de manière peu distinguée, chose ô combien rare chez la jeune femme, montrant son état d'énervement. Elle avait réussi à tomber pile au milieu d'une belle flaque de boue, salissant au passage sa belle robe (robe qui, souvenez-vous, est en soie, or n'importe qui sait combien la soie est fragile et difficile à nettoyer). Depuis son arrivée en Angleterre, la jeune femme avait l'impression de tout faire de travers et d'accumuler les gaffes! Et comme chaque malheur n'arrive jamais seul, au moment de se relever, un douleur poignante lui vrilla la cheville, la faisant vaciller. Au vu de la couleur et de l'enflement de sa cheville, elle était en plus quitte pour une bonne entorse! Des larmes de douleur lui remplirent les yeux. C'était bien sa vaine!

Marin avait décidé de fermer la boutique un peu plus tôt que d'habitude. Ce n'était absolument pas professionnel mais il faisait beau, pour une fois, et le blanchisseur n'avait vu aucun client de la journée. Aussi il avait mit un écriteau sur la porte en disant qu'une affaire urgente l'obligeait à fermer boutique pour la journée, honteux mensonge mais qui passait mieux qu'un "je suis parti faire un tour parce qu'il y a du soleil dehors". Quoique, les anglais voyaient tellement peu le soleil que l'excuse pourrait peut-être passer. Marin sourit à cette idée et se dirigea d'un bon pas vers le Chaudron Baveur. Ils servaient du vin pas trop mauvais là-bas.

C'est en chemin qu'il vit une jeune femme se faire renverser par un enfant arrivant à fond de train sur un engin à roulettes.

- Att...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le choc s'était produit. Le garçon avait rétabli rapidement son équilibre et récupéré sa planche avant de filer sans un mot d'excuse.

Le blanchisseur se précipita à la rescousse de la jeune femme. Après tout, il avait peut-être bien fait de fermer plus tôt.

- Bonjour mademoiselle. Je vois que vous vous trouvez en fâcheuse posture. Si je ne peux sans doute pas faire grand chose pour votre cheville, qui semble vous faire souffrir, je peux sans conteste vous aider pour cette robe. Prenez mon bras et je vous emmènerai à l'hôpital. Puis nous pourrons discuter de cette robe. La boue incrustée, ce n'est vraiment pas bon pour les vêtements. Heureusement, vous avez trouvé le seul blanchisseur magique du Chemin de Traverse et probablement de toute l'Angleterre.

Marin Laveclair, pour vous servir Mademoiselle.

Toute la tirade avait été faite dans un anglais sans faute mais teinté du léger accent français de Marin. Le blanchisseur tandis la main à la jeune femme, tant pour l'aider à se remettre debout que pour se présenter.

La jeune femme observa le petit homme, étonnée de son apparition soudaine. Il avait l'air terriblement guindé mais pas antipatique. Il avait un fort accent qu'elle n'arrivait pas à définir, pourtant ça devrait. Tout à coup, l'information qu'elle cherchait lui revint à l'esprit et elle s'écria, un peu trop fort:
- Français!

Dans son enthousiasme, la jeune femme manqua de perdre à nouveau l'équilibre. Marin l'aida alors à se remettre debout, un sourire au coin des lèvres.
-Pardon, vous êtes français, n'est-ce pas? O mais je manque à tous mes devoirs. Je m'appelle Jemima West. Je viens d'arriver à Londres. J'enseigne à Poudlard!

Cette dernière phrase, Jemima l'avait prononcée avec beaucoup de fierté. Elle avait en effet travaillé très dur pour devenir la meilleure dans son domaine et pouvoir ainsi trouver sa place au sein de Poudlard, même si les choses ne se passaient pas exactement de la manière escomptée!

- Je vous remercie de votre aide, je suis un peu perdue. Tant de nouveautés...

- Français !

Eh bien, me voilà fiché...

- Effectivement vous avez deviné juste. Pourtant je travaille mon accent chaque jour. Mais j'ai encore du travail semble-t-il.

Poudlard ? Décidément ! Ces derniers temps j'entends beaucoup parler de cette école.

- Professeur de Poudlard ? Vous êtes arrivée cette année alors ? Les rares professeurs qui passent par ici, j'ai fini par les connaître de vue.

Marin souriait affablement. Pendant ce temps Willy vint se frotter contre les jambes de Marin et huma l'odeur de Mlle West. L'animal évoquait vaguement un chat très noir. Ses yeux contenaient une sauvagerie qui, si elle était relâchée, serait très probablement dévastatrice. Marin appréciait cette présence rassurante. Les potions d'Axel Kalyll lui étaient particulièrement utiles.

- Eh bien si vous le désirez, je peux vous faire visiter un peu les environs. Cela dit en tout bien tout honneur évidemment. Mais avant toute chose je vous propose d'aller faire soigner cette cheville. A moins que vous ne sachiez le faire vous-même. Quant à moi, je ne suis pas suffisamment habiles en sortilèges de soins pour tenter quoique ce soit.

Marin s'inclina avec une courbette ironique et fit un clin d'oeil jovial à Jemima. Il ne regrettait pas un seu instant d'avoir fermé plus tôt sa boutiquel.

» Oubliator !!! [libre] *Gare classique*
» Gare aux chats chats perdus [PV Cat's^^!]