Cours commun "Les origines de la magie"

C'était un jour particulier pour le professeur Namdak. Elle allait se retrouver pour la première fois face à un groupe classe dans la position d'enseigner. Bien que sereine, une petite tension demeurait au creux de sa nuque en attendant le moment du grand saut. Pourtant elle ne serait pas seule. En effet, son partenaire et désormais ami partagerait le devant de la scène dans une idée incongrue qu'ils avaient eu ensemble : préparer un cours à deux et le présenter à deux. La confiance qui s'était tissée entre les deux sorciers se renforçait à mesure qu'ils partageaient des choses ensemble. Kunga savait qu'elle pourrait compter sur lui. On pouvait dire qu'ils avaient travaillé durs ensemble afin d'acquérir chacun une connaissance parfaite des origines et qu'ils puissent ainsi maîtriser à la fois leur propre domaine et celui de l'autre. De cette manière ils n'étaient pas obligés de se répartir strictement le contenu en fonction du type d'approche soit un peu plus technique, soit un peu plus historique, soit un peu plus scientifique.

Il était bientôt l'heure, la toute jeune professeur et directrice se dirigea vers sa salle de classe. Elle avait réaménagé la pièce le jour précédent. Sur les murs on pouvait observer des cartes du monde, vu selon les moldus et vu selon les sorciers. Il y avait aussi des photos de terres lointaines et d'événements historiques suffisemment récent pour que la photographie ait été présente à cette époque. Pour les faits plus anciens, des images reproduisaient ce qui avait du se passer. De même que dans son bureau, un système solaire tournaient doucement au dessus de la table du professeur. Un pan de mur était le support d'une bibliothèque très remplie, dont Kunga avait lu à peu près tous les ouvrages.

Axel arriva, toujours ponctuel. Ils échangèrent peu de mots, ils étaient prêts à mener ce cours conjointement. Bientôt les élèves prirent place en face d'eux. Kunga aimait la ponctualité, c'est pourquoi elle alla fermer la porte lorsque la cloche sonna les dix heures. Ils avaient deux heures pour intéresser et apporter des connaissances à ces jeunes sorciers. Elle se plaça au centre pour proposer une sorte d'introduction aux élèves. La voix calme et assurée, elle commença...

Bonjour à toutes et à tous,

Pour ce premier cours, le professeur Kalyll et moi-même avons décidé de sortir des modèles habituels dans lesquels chaque spécialiste se cantonne à son propre domaine et fait peu de ponts avec les savoirs de ses collègues. Le thème de ce cours portera sur les origines de la magie, ses formes ainsi que sur les théories qui se sont succédées à travers les âges et les cultures. Pour traiter le plus globalement de ce thème très large, nous vous proposons donc un point de vue à la fois scientifique, technique, historique et culturel en nous associant dans un cours commun. Le plan du cours est affiché au tableau.

Plan du cours

Introduction

Partie 1 : La théorie de la magie stable
Chapitre A : Les différentes magies
1- La magie intérieure
2- La magie extérieure
3- Les relations entre magie intérieure et magie extérieure
Chapitre B : Les rapports de ces magies dans l'origine
1- La magie intérieure originelle
2- La magie extérieure originelle
3- L'équilibre parfait

Partie 2 : La théorie des flux magiques
Chapitre A : Les différentes magies
1- La magie horizontale
2- La magie verticale
3- La magie des plans
Chapitre B : Les rapports entre ces magies
1- Théorie de la perfection magique face à la théorie de la dégradation magique
2- La suprématie de la magie verticale sur la magie horizontale
3- La théorie des plans

CONCLUSION

Comme pour tout cours classique, nous allons vous présenter l'état des connaissances actuelles, et vous pourrez tout au long intervenir pour poser des questions, revenir sur un point particulier ou nous faire part de réflexion personnelle sur le sujet.

Si vous n'avez pas de question quand au déroulement de ce cours, je vous propose de commencer...

Le regard de Kunga parcourut la salle en attente de réaction de la part de ses élèves. Puis elle se tourna vers Axel.

Axel?

L’écoute et l’attention du directeur pour les élèves autant que pour les professeurs étaient remarquables. Bouleverser des emplois du temps pour permettre aux deux enseignants de faire leur cours en commun n’était pas anodin pour un directeur d’école, et Albus Dumbledore méritait pour cela le plus profond des respects. Axel était très reconnaissant envers le directeur. Pour arriver à l’heure, et surtout pour ne pas perdre de temps – le cours suivant était dense et il fallait en faire le maximum ce jour-ci – il laissa ses élèves partir cinq minutes avant la fin de l’heure et rejoignit la salle de Kunga avec quelques paquets de feuilles dans les main. Ils allaient commencer ce qui n’avait été que trop peu fait dans cet école à son goût, la pluridisciplinarité. Avec quelques minutes d’avance, Axel entra dans une classe encore vide d’élève, sa collègue déjà présente.

Bonjour Kunga. Pour éviter toute question sur ce qu’il avait dans les mains, Axel enchaîna de suite. J’ai fait quelques feuilles explicatives sur la magie pour que les élèves aient des schémas et quelques textes à reprendre si c’est encore flou en sortant de la salle.

Les élèves arrivèrent bientôt, et Kunga introduisit le cours de manière remarquable. Axel voulait cependant ajouter quelque chose, ce qu’il eut très vite occasion de faire quand Kunga lui céda la parole.

Merci, dit-il en souriant. Je voudrais préciser quelques points sur la nature de ce cours avant de commencer. Il sera très important que vous ayez en tête que l’on vous présente l’état des connaissances actuelles, des théories sur la magie et son origine, comment ces théories ont évoluées, et non une vérité absolue. Je veux dire par là que, même si nos connaissances actuelles sont loin d’être arbitraire, elles sont sans doute très proche de ce qu’est la réalité, on pourra s’apercevoir demain que ce n’est qu’un cas particulier d’une généralité beaucoup plus grande, ou que certains points sont faux car il nous manquait des informations. J’espère aiguiser ainsi votre esprit critique quant à ce que nous allons vous présenter. Ce seront des théories, et qui dit théorie dit remise en question. Bien sûr, la démarche inverse de scepticisme absolu n’est pas une bonne solution non plus. Ce cours, même si nous allons le présenter comme ce qui est, n’est en réalité qu’un peut-être. Mais un peut-être reste un possible hautement probable, plus probable qu’un n’est pas.

J’espère que je ne vous ai pas perdu par ces quelques mots alambiqués. Pour résumé, n’oubliez jamais que rien de ce qu’on vous dit n’est sûr et certain, une vérité transcendante, mais que rien n’ont plus n’est d’une absurdité totale, car c’est l’héritage de plusieurs millénaires d’histoire, et que des générations de savants ont peu à peu bâtie cette connaissance. Entre le doute total et la fascination hasardeuse, il y a bien quelque part une position à adopter.

Sourire. Le cours qu’ils allaient aborder était un cours difficile. Cette introduction le montrait bien. Axel observa les élèves présents. Nul doute que nombre d’entre eux seraient très intéressées par ce cours, qui relevait d’une synthèse qu’Axel n’avait pas trouvé encore malgré le temps passé dans des livres sur le sujet pour préparer ce cours. Nul doute non plus que nombreux étaient aussi ceux qui s’avachissait déjà sur leur siège en attente des deux heures insoutenables à propos d’un sujet qui ne les intéressait guère – « quoi, on ne se bat pas ? Quoi, on ne va pas faire de la magie ? Mais c’est vraiment nul, ce cours ! » Axel et Kunga s’étaient promis de faire quelque chose qui convienne à chacun. Ce sera difficile. Mais un peu de pratique devrait relever l’intérêt de certains.

Bin, nous allons pouvoir commencer. A moins que vous n’ayez des questions vis-à-vis de ce qui a été dit ?

[HJ : je laisse les élèves jouer leur entrée et poser – ou ne pas poser, bien sûr – les questions qu’ils veulent. Rappel important : c’est un cours obligatoire pour tous, sans aucune exception. Wink

]

En fait il n'avait même pas écouté.
Il y ait des élève en ce monde qui ont le particularisme ambiant de fuir les cours en temps normal. Jimy Raven était une exception tolérée, de ceux qui n'en font qu'à leur tête. Mais s'il avait souvent été dispensé, ce n'était pas moins pour sa maladresse dangereuse ou pour son caquet insupportable que le reste. Après tout, il fallait être borné et complètement à l'ouest pour le vouloir dans une salle, close, sans issue de secours. Ils l'avaient fait ! Lors de son arrivée ce jour là, il salua bien sûr tout son public, comme habituellement. Il fit la bise à Kurun, embrassa tendrement Djaniah, il prit soin d'éviter, naturellement, Corwin, puis il serra la main à un tas d'autres personnes dont il avait, évidemment, oublié le nom. C'était ça, le quotidien de quelqu'un qui avait trop d'ami. Ce dont il était sûr, c'est que la moitié d'entre eux étaient à moitié moins méritant qu'il ne le pensait, et que la moitié de la moitié était encore moitié moins sincère avec lui. Ce qui faisait au tout et pour tout, quatre amis ? Cinq à tout péter ! Et jusque là c'était bien suffisant. S'ils avaient des questions ? Sa main se leva d'un coup, droite, menaçante, il était temps de faire les présentations.

-Tout d'abord, je ne suis pas sûr d'avoir compris ... Par obligatoire, vous voulez dire qu'on devra être là à chaque fois ? Ou qu'on est sensé savoir tout ce qui se sera dit à la fin ? Non parce que je connais quelqu'un qui connais quelqu'un qui lui dit tenir de sa grand mère qui elle même le tenait de sa mère qu'à une époque, l'emploie de retourneur de temps permettait de suivre les cours à sa guise, sans forcément être là le jour J. Ce qui en soit n'est qu'une demie absence, n'est-ce pas ? Car si je voulais, par une faim nocturne, aller en cuisine puis me taper mon cours d'histoire entre deux rondelles de salami, je pourrais annuler ma première absence, sans même que vous ne vous en rendiez compte, n'est-ce pas ?

Il inspira profondément.

-Ma seconde question porte sur vôtre collaboration. Non pas que je doute du bien fondé de vôtre union, j'ai tendance à penser que deux professeurs pour un cours a tendance à être un tantinet plus problématique. Cela veut-il dire que nous allons avoir le double de travail, ou que vous allez flémarder ensuite en vous installant sur un canapé, exempt chacun de vôtre cours respectif pour corriger les copies, les rares copies, à deux avec une bonne pizza à je ne sais quelle garniture bien grasse dont vous n'aurez absolument pas besoin ?

Il inspira encore.

-Cela va forcément avoir un impact sur nos corrections. Au juste, comment allez vous déterminer quelle note, entre celle qui sera mise par vous, monsieur Kalyll, et vous, mademoiselle Namdak est supposément la meilleure, ou la plus adéquate ? Pardon vous voulez que je reformule ? Êtes vous capable de vous entendre ailleurs que sur le contenu de ce cours ? Non pas que je veuille être indiscret, je suis certain que vos relations sont purement professionnelles.

Expiration intense, inspiration spontanée, reprise de la parole.

-Avant de finir, je me demandais aussi si par histoire, vous entendiez ce qui est passé, où si vous aviez envisager simplement de nous raconter des choses qui pourraient potentiellement nous rendre plus intelligents ? Enfin, si tant est que les autres en aient besoin, je doute que ce soit mon cas. J'ai vu la mention "Culture" dans les références nominatives du cours de MADEMOISELLE Namdak. Cela veut-il dire qu'on va en plus devoir se renseigner sur l'actualité ? Ne m'en veuillez pas, j'ai tendance à penser qu'en temps de guerre, c'est un peu déprimant. Vous aviez entendu augmenter les taux de suicides à Poudlard, ou c'est pour enchanter les Serpentards et les encourager à pousser les Poufsouffle par les fenêtres ?

Il se mit alors à sourire, se reculant, les doigts croisés, au fond de son siège.

-J'oubliais ! Je ne me suis pas présenté. Jimy Raven, pour vous desservir.

Si avec ça il n'était pas viré ...

Elle était arrivée en cours quelques minutes avant la sonnerie, avec un flot d'élèves aux visages plus ou moins connus. Dès l'annonce de ce cours, elle avait été intriguée et fortement intéressée par l'association des deux professeurs. Nombre de ses camarades ne semblaient pas de cet avis... Elle salua tout de même ceux à qui elle portait intérêt, puis, discrètement, pris place dans la salle, non loin de Jinx, Jimy, Erell et quelques autres sorciers, plus jeunes.
Mis à part le lien qu'elle avait avec certains d'entre eux, le placement de la jeune femme se faisait plus stratégique : proche de ses amis, au cas où le cours ne lui conviendrait pas, mais à une distance maîtrisée, pour lui permettre de suivre si elle le désirait.
Alors que les professeurs s'avançaient pour commencer leurs deux heures de cours, Kurun posa son bloc note en travers de la table, et, échangeant un regard complice avec sa jeune voisine, elle dessina un visage dans un coin de sa page. Erell baissa la tête, un sourire malicieux aux lèvres. Elles regardaient les mêmes gravures sur les tables de bois, vestiges d'élèves passés là avant, n'ayant visiblement pas profité pleinement du cours dispensé.

Le Professeur Namdak pris la parole, introduisant le cours de la manière la plus simple et claire qui soit. Peu de stress dans sa voix. Elle dégageait une présence agréable, emprunte d'assurance. Nul doute cependant, que l'appui du Professeur Kalyll lui était bénéfique en cet instant. Kurun ne prit que peu de temps pour s'imaginer à sa place devant une classe presque pleine, quelques secondes à peine, bien souvent répétées... Puis, elle reporta son attention sur le second Professeur qui parlait.
L'air détendu et naturel qu'il avait adopté avait quelquechose de rassurant. La jeune sorcière n'était cependant pas venue admirer le duo d'enseignant, mais recevoir un cours, qu'elle espérait, intéressant. La diversité des points de vue l'attirait particulièrement.
Cependant, avant même le corps du cours entamé, déjà une voix s'éleva. Un voix connue, familière : Jimy Raven.

Ecouter. Ne pas rire à l'identification absurde de ces mots et du pourquoi il les employait. Ce ton mêlé d'amusement et d'arrogance...

T'en manque pas une Raven... bordel. Si t'arrive à te faire virer maintenant je t'offre ton poids en bièreaubeurre, si tu te fais virer dans moins d'une heure, la moitié de ton poids, si tu as le choix ou que tu es obligé de rester, disons que tu perds...

Elle aurai aimé lui lancer ce défi puérile, mais nul doute que les deux Professeurs entendraient également l'échange, et, contrairement à son homologue, elle ne souhaitait pas éviter ce cours. Elle retint donc son rire et ses mots, préférant patienter jusqu'à ce que leur attention soit porté sur d'autres individus et un autre coin de la classe, comme par exemple, la bande de serpents chahutant bruyamment à l'arrière.
Elle adopta une position de retrait, offrant à son dos la rudesse du dossier, et, croisant ses jambes, elle tourna légèrement son buste vers le garçon qui parlait toujours, ou encore... elle ne savait plus. Elle ne pu cacher son sourire amusé : il était venu sans rien attendre, avançant cependant des éléments probablement réfléchis auparavant. Elle, venait ici avec des attentes très précises, des envies, et quelque part, elle avait peur d'être déçue. Il vallait peut-être mieux encourager et suivre le jeune homme dans ses pitreries que de sortir de ce cours sans y avoir appris ce qu'elle attendait...

Jimy Raven. Se faire remarquer comme maxime de comportement. Loin de valoir pour une loi universelle, ces répliques futiles et insolentes lassaient Axel. Ceux qui faisait du bruit dans son cours tout autant. Sans vraiment réagir directement aux remarques de l’élève, Axel s’avança vers le milieu de la salle et pointa sa baguette vers la porte et l’ouvrit dans un claquement sonore. Puis il retourna vers le bureau où sa collègue l’attendait. Sans un regard vers les élèves, il commença à parler tout en s’avançant.

Monsieur Raven. Je ne vais pas vous punir. Cela ne vous servirait à rien. Je ne vais pas vous enlever de points. Vous vous en fichez éperdument.Arrivé au bureau, il se retourna.Mais, pardonnez mon langage, si ce cours vous emmerde, partez donc, je ne vous retiens pas. Je n’ai pas l’intention de jouer à la guerre avec vous. Vous êtes majeur, vous êtes grand, si vous voulez rester, faites le en silence, si vous vous en moquez, ne perdez pas votre temps ici, ni le miens. Vous êtes libre de vos actions, alors faites votre choix. Et c’est valable pour tout le monde ici, ajouta Axel en regardant le groupe au fond qui chahutait. Je n’ai pas l’intention de faire un cours si compliqué avec des élèves qui, pardonnez encore mon expression, s’en balancent.

Enerver un professeur était l’activité préférée élèves. Axel le savait bien. Pourtant, Axel avait gardé un ton le plus calme possible en vue de la situation. A vrai dire, il avait été très honnête cette fois-ci. Faire un cours à deux était un exercice difficile, faire un cours difficile à deux était un exercice extrêmement difficile, et le faire avec des élèves qui veulent tout sauf le suivre, c’est impossible et personne ne le veut. Axel ne voyait même pas pourquoi les élèves s’embêtait à venir suivre les cours si ça ne les intéressait pas. Autant passer son temps à faire quelque chose de mieux si on est incapable de se raisonner.

Pour les corrections des devoirs, sachez que vous aurez un devoir en classe concernant la partie du cours sur la magie en elle-même, note indépendante de l’évolution historique. Vous en saurez plus à la fin du cours. D’autres questions ?

Jimy prit alors un air glorieux.
Le maître avait fait son oeuvre. Ainsi dispensé, comme le roi de cette école, sans l'égard d'une punition. Il fallait avoir une certaine classe pour se prétendre doté de cette habileté d'action. Se jetant encore une fleur ou deux, littéralement, Jimy tira sa référence à Axel.

-C'est vrai ? Vous feriez ça ? Oh merci ! Merci !

Prenant ses affaires à la volée, il s'enfuit.
Claquant la porte sans rire, il siffla simplement, satisfait. Ce n'était pas tous les jours que quelqu'un avait l'intelligence de bien vouloir le laisser faire ce qu'il veut sans encombre. C'était devenu fréquent, de plus en plus. Il ne devait y avoir qu'Atanys pour lui causer encore des soucis ? Il fallait dire aussi qu'elle était un peu la seule à pouvoir le faire, car c'était la seule de qui il le tolérerait. Regardant néanmoins Djaniah du coin de l'oeil, restée derrière lui, sage comme d'habitude, il fut pris d'un petit pincement.

-Zut, j'ai pas réussi à la faire renvoyer elle aussi ...

Puis il reprit la route, sourire aux lèvres.

J’étais vraiment très fatiguée ce matin là. Le réveil avait été difficile. Heureusement que les vacances arrivaient bientôt. Je marchais au radar jusqu’à la salle de classe. Cours commun sur l’origine de la magie. Magnifique. Je frottais mes yeux ensommeillés, étouffée un bâillement puis en saluant les professeurs, oui, les deux professeurs, chose rare, je filais m’installer près de la fenêtre, évitant le groupe de Serpentards du fond de la salle. Ils faisaient un bouquant monstre alors qu’ils n’étaient que quatre. Je sentais la barre de la migraine s’installer lentement en travers de mon front, il ne manquait plus que ça.

Je sortis quelques affaires, histoire de prendre des notes mais la lecture du plan du cours me découragea. On était où là ? En cours commun adapté à tous ou en langue vivante « polonais » ? Je poussais un soupir. Il ne faudra pas compter sur ce cours ci pour remonter un peu mes notes. Je posais ma tête sur mes bras, humant l’odeur acre de la table en bois.Puis je posais carrément ma tête sur la table, sentant la nausée venir. Sa fraicheur sur ma joue calmait un peu le feu et l’étreinte de fer qui m’enserrait les tempes et le front.

Je jetai un coup d’œil distrait à mes camarades de classe. Evidemment, il n’y avait personne de mon âge. J’écoutais vaguement l’introduction au cours du professeur Kallyl. Cela confirmait ce que je pensé. Je ne comprenais rien du tout. L’idée de me lever et de partir du cours en prétextant que je ne me sentais pas bien, ce qui n’était pas faux, me semblait être la meilleure option à prendre. Je m’apprêtais à lever la main quand un élève se fit remarquer. Je ne le connaissais pas mais il était de la même trempe que Jinx. Qu’est ce que ça pouvait m’énerver les gens qui font tout pour se faire remarquer. C’était pathétique. J’admirais néanmoins son aisance et l’art et la manière qu’il avait de se faire renvoyé de cours avant même que celui-ci n’est réellement commencé. J’étouffai un grognement quand il sortit de la salle, fier comme un coq. Pourvu que les autres idiots du fond prennent le même chemin que lui, si je dois subir deux heures de cours sur un sujet aussi difficile que celui-ci, avec une migraine, et un souk pareil, je ne répondrais plus de rien.

Quand le professeur Kalyl annonça qu’il y aurait un devoir noté sur ce cours, le découragement pris le pas sur tout. J’aimais cette matière, en temps normal, mais là, je ne me sentais absolument pas capable de suivre le sujet et de m’en sortir d’une manière correcte. Je levais donc la main, espérant que Monsieur Kalyl verrait mon geste. Coup de chance, ce fus le cas. Je dis donc d’une petite voix, toutes les paires d’yeux braquer sur moi que je ne me sentais pas bien , que j’allais me rendre à l’infirmerie de ce pas mais qu’il n’y avait aucune crainte à avoir , je m’arrangerais pour rattraper le cours.

Caleb était assis silencieusement avec quelques comparses Serpentard au fond de la classe. Ces derniers étaient d’un bruyant, mais il n’y faisait absolument pas attention. En entrant dans la classe, il passa devant un Gryffondor, de son blason, il était, il était... James ? Non, ce n’était pas possible, il avait le Blason Gryffondor, et il transpiré la... Bonté ! Arg que c’était répugnant. Mais Caleb n’était pas dupe, comment se pouvait-il qu’il est le même visage que James ?
Ce devait-être lui, Jimy Raven.
Son intuition se confirma quand il se présenta devant ses professeurs avec toute l’impertinence que les Gryffondors arboraient joyeusement, c’était pathétique. Quand à Caleb, il préférait attendre de voir comment le cours allait se dérouler. Le programme était chargé et compliqué, mais les défis ne lui faisait pas vraiment peur. Il ne prit pas la peine de se faire aussi bruyant que ses camarades, ou irrespectueux que ce vaurien de Jimy.

Puis entra Loélia. Son cœur battait la chamade, il voulait se lever, aller se mettre à côté d’elle, l’entendre respirer, lui tenir la main, mais devant ses comparses, impossible, il passerait pour une loque, et ensuite devrait se servir de Gabriel pour rétablir son image. De toute façon, elle ne l’avait pas remarqué. De plus, elle partit aussi vite qu’elle n’était rentré.

Loélia...

Elle quitta la classe. L’envie de la rattraper était si forte, que ses jambes tremblaient toutes seules. Mais il n’en fit rien, c’était malheureusement le plus sage à faire, se concentrant sur le cours, il fronça les sourcils, elle demeurait encore dans sa tête et ça l’énervait, mais il adorait ça, il l’aimait.

Dakeyras entra dans la salle du professeur Namdak avec les autres élèves un peu avant que la sonnerie ne résonne dans les couloirs de Poudlard. Il avança lentement, suivant un groupe d’élèves qui avaient l’air de se connaître. Devant lui, se trouvait une élève, qu’il connaissait de vue car elle faisait partie de la même maison que lui mais dont il ignorait le nom. Elle discutait avec des amis à elle et le jeune gryffondor entendit un prénom sortir de la discussion :

Kurun !

Kurun...

Ce n’était que son prénom, mais au moins maintenant il l’a connaissait un peu plus. Elle s’installa à une table proche de ses amis avec une autre fille pour voisine. Dakeyras ne sachant pas où se mettre, s’installa derrière elle car une place était libre. Ce n’est qu’à ce moment que le jeune Bremer s’aperçu que le cours était tenu par deux professeur et non un seul comme à l’habitude. Il scruta la salle de droite à gauche et son regard se fixa sur le tableau où était inscrit le programme du cours.

Et ben on ne va pas avoir le temps de s’ennuyer... enfin, ça reste à voir !

Dakeyras se retourna vers le fond de la salle d’où s’émaner un brouhaha provoqué par des élèves de serpentard.

...

Il sorti une feuille et un crayon pour prendre quelques notes, puis le cours fut introduit par Mrs.Namdak qui semblait plutôt à l’aise et ensuite Mr.Kallyl pris la parole pour nous expliquer que ce qu’ils allaient nous enseigner serait peut être exact ; ou pas. Puis, perçant le silence de l’avant de la salle et le bordel du fond de celle-ci, un élève gryffondor pris la parole. Il posait des questions plutôt bizarres mais qui semblaient réfléchis avec un air hautain et moqueur. La réaction de Dakeyras était à double tranchant, d’un côté il prenait cet élève pour un idiot mais d’un autre côté, il avait envie de rire. Une fois qu’il eu fini, le professer Kallyl qui n’avait visiblement pas envie de plaisanter ouvrit violement la porte à l’aide de sa baguette et invita cordialement l’élève qui s’était présenté sous le nom de Jimy Raven à sortir s’il le désirait ainsi que les serpentard du fond qui s’amusait bruyamment. Après la sortie de cet élève perturbateur et un fois le calme à peu près revenu, une fille assise près de la fenêtre se tenant la tête avec la main gauche leva la main droite. Toute l’assemblée se tourna vers celle-ci.

Ho non, ça ne va pas être comme ça pendant les 2 heures de ce long cours !

Les professeurs s’intéressèrent alors à son cas, et elle demanda juste à sortir pour se rendre à l’infirmerie. Elle rassembla alors ses affaires avant de passer la porte de la salle et de s’en aller. Dakeyras espérait que le cours puisse maintenant commencer.

Le cours promettait d’être intéressant, du fait de la présence de la nouvelle enseignante et absolument incompréhensible du fait de la présence du professeur Kalyll. Erell n’avait jamais comprit ses cours, même en fournissant un travail acharné, elle coulait. En conclusion, elle devrait juste fournir deux fois plus de travail si elle souhaitait se maintenir un peu à flot. Entrant avec Kurun et deux ou trois autres personnes, qu’elle connaissait à peu près, Erell jeta un regard circulaire à la pièce, le plan du cours était déjà inscrit au tableau. Ca promettait d’être passionnant.

Assise à côté de Kurun, elle se tourna légèrement pour repérer Jinx, éternellement installé au fond de la salle, avec les chahuteurs, la plupart du temps. Elle croisa le regard d’un Gryffondor plus jeune qu’elle, et lui adressa un sourire poli. Se penchant sur son sac, elle attrapa un parchemin, sa plume et un petit pot d’encre. Elle échangea avec sa voisine un sourire complice avant de reporter son intention sur Axel. Magnifique introduction complètement incompréhensible.

Raven. Levant un sourcil, elle se tourna vers lui et écouta. Au moins, l’entrée en matière avait le mérite d’être intéressante. Erell le dévisagea, impassible. Lorsqu’elle entendit le professeur indiquer la porte à Jimy, la jeune femme eu un léger sourire et secoua la tête. Toujours à se faire remarquer. Elle le suivit des yeux, jusqu’à ce qu’il franchisse la porte, puis elle porta son intention sur la jeune Poufsouffle, dans un coin de la salle, qui semblait malade. Décidément, c’était la journée aujourd’hui. Profitant de l’inattention générale, elle gribouilla un paysage sur le bloc note à Kurun. Elle lui fit un clin d’œil avant d’attraper sa plume et d’inscrire sur son parchemin le déroulement du cours, avec application dans l’attente d’une suite.

Aller, juste un peu de concentration pendant deux heures de suite, rien d’autre … C’est rien du tout, tu peux le faire !

Elle s'encourageait elle même pour réussir à tenir le choc. S'endormir ou décrocher n'était pas réellement la meilleure des solutions, lorsqu'on est en difficulté. Il n'y avait plus qu'à espérer que l'enseignante d'histoire de la magie et des cultures parle plus que le professeur Kalyll. Qu'elle parle bien plus que lui.

Punaise ! Histoire de la magie ... espérons que la prof soit plus énergique que le dernier en fonction !

Hé oui, Jinx venait juste de jeter un bref coup d'œil à son emploi du temps et vit les mots les plus redoutés des élèves de l'école : Histoire de la Magie.
jamais avait-on créer une matière aussi ennuyeuse que celle-ci. Bien que Jinx ne doutait absolument pas de la bonne volonté du professeur Namdak et Kalyll, l'Histoire de la Magie imposait en lui un profond "je m'en foutisme" d'une rare puissance. Et malgré le fait que Jinx s'arrachait la tête à apprendre des date aussi inutile les unes que les autres, il le faisait uniquement pour ne pas être recalé aux portes du Ministère, bien que la profession d'auror soit aujourd'hui prohibé.

C'est donc d'un pas lent qu'il se dirigea vers la salle de cour. La cloche sonnerait les dix heures dans cinq minutes, pile le temps pour réprimander deux Serdaigles qui se galochaient furieusement derrière un poteaux et sortir sa plume, son encre et un grande feuille de parchemin.

Il déposa un baiser sur les lèvres d'Erell qui venait d'arriver puis entra dans la salle en s'asseyant au fond. Il déposa ses affaires puis s'asseyant sans aucune autre manières, attendant les instructions des professeurs.

Oh pitié Kalyll, d'habitude vous n'êtes jamais ennuyeux mais ce cour vous as transformé en une espèces d'énergumènes sans aucun intérêt !

Son collègue n'avait pas tôt fait de finir son introduction qu'un élève venait de se faire remarquer de la manière des plus déplacées. Kunga posa ses yeux sur lui, ne cillant pas pendant toute sa prouesse ridicule et observant ses pirouettes qui lui donnaient peut-être l'impression d'être drôle et important. Ce genre de comportement l'avait toujours dépitée lorsqu'elle-même était assise sur ces bancs, alors aujourd'hui qu'elle était devant les élèves ce sentiment n'allait pas changer. Bien-sûr, et même si c'était son premier cours, elle avait immédiatement reconnu l'élève perturbateur. Jimy Raven. La jeune professeur avait prit soin de repérer Raven et Lebrec comme lui avait demandé Noxis. Et cela n'avait pas été difficile avec leur belle enseigne de préfet brillant sur leur cape noire. Elle avait été prévenu du comportement généralement déplacé du gryffondor dans le cadre des cours, mais elle ne s'attendait quand même pas à ce que ce fut à ce point. Si son collègue n'était pas intervenu aussi rapidement, elle lui aurait laissé prendre la porte avec un allègement d'une trentaine de points minimum. Ce n'était pas tant pour son culot mais plutôt pour son irrespect total. Pour Kunga les valeurs comme le respect aussi simple soit-il était fondamental. Elle hésita une seconde puis décida de ne pas revenir sur le choix d'Axel. Elle ne voulait pas se mettre en porte à faux avec lui, elle savait combien il était important pour les élèves de se présenter d'un seul bloc. Elle attendit qu'il eut finit avant de prendre calmement la suite pour faire néanmoins une petite mise au point.

Je tiens à préciser à tous que le comportement de Monsieur Raven n'est pas tolérable, surtout de la part d'un préfet. Sachez que pendant mes cours en individuel, j'attendrai le même respect que je vous témoignerais. Si quelqu'un souhaite sortir avec fracas, qu'il le fasse en effet mais ce sera avec la perte de points. J'espère m'être bien fait comprendre.

Le cours commençait assez difficilement pour la nouvelle professeur. Mais loin de se laisser démonter, elle prenait les choses comme elles venaient selon sa philosophie habituelle. Une autre élève leva la main à son tour pour demander à aller à l'infirmerie. Si cela continuait ainsi, les élèves allaient vider la salle de classe. Une fois la poufsouffle sortie, le regard perçant de Kunga parcourut la salle de classe, se posant sur chaque élève, attendant de voir si un autre souhaitait dire quelque chose. Aucun n'ouvrit la bouche. Il était temps de commencer. Elle agita sa baguette pour effacer le plan que les élèves devaient déjà avoir copiés. S'inscrivit à la place :

Code:: [center]INTRODUCTION :

"Sapientes magorum theoria"
"Magicae fides"[/center]

Avant de commencer le cours à proprement dit, il est important de connaître la distinction entre le Sapientes magorum theoria et le Magicae fides.

Magicae fides : croyances magiques. Cette branche repose principalement sur les cultures et les coutumes pour expliquer les théories magiques. Le lien à la foi et aux traditions ancestrales sont prépondérantes.

Sapientes magorum théoria : spéculation des mages savants. Elle réunit l'ensemble des théories de la magie dites scientifiques par des observations rationnelles, des expériences et des calculs pour étudier les savoirs et en dégager une universalité.

La plupart du temps, nous avons tendance à opposer ces deux courants de pensée. Pourtant il ne faut pas oublier que l'un ne va pas sans l'autre. Ainsi, souvent le Sapentes magorum théoria s'appuie sur les hypothèses des croyances magiques afin de les tester et de les réfuter si nécessaire. Toute croyance possède une origine, c'est pourquoi elles possèdent toujours une part de vérité et ça les plus scientifiques des savants l'ont bien comprit.

Dans ce cours, le professeur Kalyll et moi-même allons néanmoins nous axer sur la branche la plus rationnelle dans un soucis de temps et de simplification. Ce cours est déjà complexe, alors nous allons essayer de le rendre le plus accessible possible pour que vous ressortiez tous de la salle avec la satisfaction d'avoir compris.

Kunga fit une petite pause afin de vérifier qu'elle n'avait pas déjà perdu ses élèves. Aucune main ne s'était encore levée, elle poursuivit donc, toujours attentive au regard des jeunes sorciers.

Il existe aujourd’hui deux conceptions magiques qui s’opposent dans leur point de vue mais qui se complètent grandement. Les deux sont apparues à une époque d’effervescence de la communauté magique occidentale, parallèlement à celle de la communauté moldue.

La première, qu’on a rétrospectivement appelé la théorie de la magie stable, est née dès l’apparition d’une véritable communauté magique où les sorciers cessaient de vivre indépendamment mêlés au moldus mais formaient un ensemble qui s’isolait en groupe. Cette théorie est donc datée de la fin du Haut Moyen-âge, entre 900 et 950 après Jésus-Christ. Cela correspond à l’apparition des premières écoles de magie.

La seconde est apparue à la suite d’études de textes et de grimoires textes grecques. C'est la théorie des flux. Elle date d'environ la fin du Moyen-âge, au XIIIème siècle. Il faut noter que les moldus datent la fin du Moyen-âge au XVème siècle à cause de la Renaissance humaniste, soit deux siècles après nous. Mais apparue si tôt, elle n’a été véritablement développée et admise par l’ensemble de la communauté magique internationale qu’au XVIIIème siècle, grâce à l’étude historico-culturelle de l’anglais John Meather et d'`Abd al-Krim, qui ont mis en rapport ces premières théories occidentales du XIIIème siècle avec les différentes cultures et civilisations qu’ils méconnaissaient.

Les deux théories se sont développés l’une par rapport à l’autre jusqu’à aujourd’hui sans jamais se remettre en cause.

Je laisse le professeur Kalyll poursuivre sur la théorie de la magie stable soit la Partie 1.

Enfin plongée dans le cours, Kurun fut saisi d'un vif intérêt pour le discours du Professeur sur la partie ancienne des théories magiques.
Le magicae fides qu'elle définissait là était une notion bien connue de la jeune femme. En effet, depuis toujours, sa mère et sa grand-mère s'appuyaient sur des magies anciennes et traditionnelles. Ce sont d'ailleurs les valeurs que cette magie véhiculait que la famille Dewis souhaitaient transmettre. Kurun s'accordait donc à croire, comme le disait la nouvelle enseignante, que les deux branches de magie n'allaient pas sans l'autre.
Elle avait rapidement inscrit les propos de la Professeur sur sa feuille, et, avec sourire, elle caressa avec plaisir la couverture usée d'un grimoire dans son sac. Celui là même qui servait d'enseignement aux femmes de la famille Dewis, des Comtesses anciennes à la Duchesse et à sa Mère.
Elle ne s'attarda cependant pas sur ce sentiment d'appartenance à la famille, préférant suivre le cours qui se révélait, au fil des mots, être passionnant.

Sa marge de gauche regorgeait déjà de questions, pour la Professeur d'Histoire, qu'elle se garda cependant de poser, attendant l'intervention du Professeur Kalyll, au cas où il répondrait aux nombreuses questions qu'elle se posait.

A son sens, un bon cours devait être organisé de manière à provoquer dans l'esprit des étudiants, divers raisonnement, et diverses questions, auquels la suite du cours devrait répondre. Les cours du plus expérimenté des enseignants présents étaient fait sur ce shéma, ce qui rendaient les cours clairs pour qui se donnait la peine de suivre tout du long de l'intervention. Ce qui, elle le savait, n'était pas le cas de ses camarades.

Kurun se redressa alors sur sa chaise s'avançant au bord, comme pour mieux saisir les paroles venant de l'estrade de bois. C'était en fait là un geste d'impatience. A la simple lecture du plan, elle avait été attirée par le chapitre B de cette première partie, et, elle attendait ce passage avec attention.

Allez zou zou zou, en cours et que ça sautille, que ça distile, que ça titille !!!

Djaniah était d'une humeur agréablement joyeuse en cette matinée, comme il y avait longtemps qu'elle n'avait pas été. Non seulement elle avait très bien dormit, mais en plus elle attendait ce cours avec une certaine impatience. En voyant le programme annoncé elle avait été saisie de curiosité. L'histoire et les cultures l'avaient toujours intéressées. En plus, le contenu du cours semblait tout à fait passionnant, les origines de la magie... Il devait y avoir beaucoup de choses à dire. Et pour parachever le tableau pour la première fois le cours serait mené par les deux professeurs, Axel et Mlle Namdak la nouvelle directrice de Serdaigle. Djaniah avait eu l'occasion privilégiée de la rencontrée puisque c'était sa supérieure directe vis à vis de sa fonction de préfète. Et c'est pour tous ces éléments que la sixième année arriva gaiement en cours, contrastant fortement avec beaucoup d'autres camarades bien moins satisfaits de venir en cours...

On va voir ce que Mlle Namdak vaut en tant que prof...

A peine le cours était-il commencé que Jimy se mit à faire l'imbécile. Djaniah soupira. Elle l'aimait, bien sûr. Mais enfin, elle ne pouvait pas comprendre ce genre de comportement. Le savoir et les cours étaient tellement importants! Parfois elle avait bien envie de prendre sa petite tête d'amour et la taper contre un mur pour le faire cesser ses parades. Elle le regarda partir, un sourcil haussé, les lèvres mi sourire mi agacées. On ne changerait pas Jimy Raven!

Le cours commença, les choses devenaient sérieuses. Djaniah se concentra pour comprendre la suite.

Dakeyras finissait de griffonner le plan du cours sur sa feuille lorsque Mrs.Namdak pris la parole pour mettre les choses au point :

Je tiens à préciser à tous que le comportement de Monsieur Raven n'est pas tolérable, surtout de la part d'un préfet. Sachez que pendant mes cours en individuel, j'attendrai le même respect que je vous témoignerais. Si quelqu'un souhaite sortir avec fracas, qu'il le fasse en effet mais ce sera avec la perte de points. J'espère m'être bien fait comprendre.

Puis, d’un coup de baguette, elle effaça le plan du cours pour que s’y inscrive à la place la partie de celui-ci que nous allions aborder. Le professeur Namdak se mit alors à déblatérer son introduction en nous expliquant la différence et les points communs du Magicae fides et du Sapientes magorum théoria. Dakeyras s’empressa de prendre le plus de notes possible de ce qu’il comprenait car il avait envie de comprendre tout de suite plutôt que de devoir par la suite se replonger durant de longues heures, seul, dans des bouquins sur l’histoire de la magie. Mrs.Namdak fit une pause pour s’assurer que personne ne dormait encore puis poursuivit son cours. Elle donnait à présent des dates, expliquait des périodes.

Ce n’est vraiment pas mon cours préféré ; apprendre par cœur des dates, des époques, des noms...Mais malheureusement c’est un cours obligatoire...

Après cette introduction aussi complexe qu’instructive, Le professeur Namdak annonça à l’assemblée que le professeur Kallyl prendrait le relais pour nous parler de la première partie du cours : la magie stable. En attendant que cette partie commence, Dakeyras observa sa feuille, elle n’était rempli qu’à moitié par des bribes de phrases, des mots, des dates, des noms mais le jeune gryffondor avait l’impression de ne rien avoir écrit. Pour se rassurer, il se pencha un peu en avant et cette impression se confirma lorsqu’il vit que la feuille de Kurun, devant lui, était remplie jusque dans la marge.

Bon...Après tout, ce n’est que l’introduction et j’ai pris en note tout ce que j’ai pu entendre...

Puis Dakeyras s’enfonça alors confortablement sur sa chaise pour attendre la suite de ce cours magistral.

Le cour venait réellement de commencer, et Jimy comme à son habitude avait réussie à se faire virer de classe avant même que le professeur Namdak n'aie dicté la première phrase. Jinx s'était d'ailleurs senti visé après que Jimy eut sorti d'un pas joyeux. "Et c’est valable pour tout le monde ici !" Le professeur Kalyll avait appuyé son regard sur celui de Jinx, mais le jeune homme n'était pas décidé à semer la zizanie. Il conviendrait mieux d'écouter pour essayer de cerner Namdak et en temps voulu, peut-être pourrait-il s'amuser, mais pas aujourd'hui ! Aujourd'hui, il ferait bonne impression et se tairait, pour changer.

Grattant les deux définitions sur son parchemin et les différentes idées dans les grandes lignes, Jinx réfléchissait à ce que la vie pour les sorciers avait du être au moyen-âge. Être traité comme des hérétiques et vivre en étant reclus toute sa vie ne devais pas être très folichon.
La seconde question qui vînt à l'esprit de Jinx était une question qui était resté longtemps chez lui sans réponse : "Comment à l'époque pouvait-on avoir une baguette et en trouver l'utilité s'il n'y avait personne pour nous dire comment faire et encore moins pour nous la vendre ?"
Après quelques secondes d'hésitations, Jinx décida que le cour n'était pas encore bien lancé pour le freiner avec une question aussi précise et de toute façon, hors-sujet pour l'instant. Préférant attendre la suite des évènements, Jinx se cala confortablement contre son dossier tout en écoutant le professeur Kalyll parler.

Passionnant !

Hector s'était fait tout petit dans la salle, comme à son habitude. Mais le contenu du cours qui venait de commencer le passionnait déjà. C'était une illustration de la science magique la plus pure. Celle à partir de laquelle étaient dérivés nombres de sortilèges et de potions. C'était la base du savoir.

Le jeune garçon sentait bien que la connaissance de ces théories lui permettrait de devenir un meilleur Médicomage. En se tenant au courant des avancées des connaissances il pourrait sans doute mettre au point des sortilèges plus efficaces. Mais pour cela il devait connaître la théorie par cœur avant de penser à aller plus loin.

Aussi se remit-il le nez dans sa copie et recommença à écrire avec ferveur. Il remarqua à peine le départ de Jimy, si ce n'est en se disant que c'était un bon débarras, tellement sa concentration était au maximum.

Il nota par contre que Loélia était sortie elle aussi. Elle ne se sentait pas très bien. Il devrait en reparler avec elle à la fin du cours. Son côté "médecin" prenait toujours le pas sur ses autres considérations même s'il savait que l'infirmière était bien plus compétente que lui pour soigner les gens, du moins pour l'instant !

Axel n’avait pas bougé d’un pouce pendant l’introduction que son homologue fit remarquablement. Lorsqu’elle lui donna la parole, il scruta la salle à l’affût de la moindre déconcentration. Il fallait pour continuer le cours que l’attention des élèves soit complètement tourné vers lui pour que son explication soit la plus efficace possible.

Bien. Je vais vous présenter la première théorie magique qui fut reconnue et qui est encore développée aujourd’hui. Mais avant cela, j’aurais besoin d’un volontaire. Quelqu’un qui peut réaliser un sortilège, de préférence, ajouta-t-il dans un sourire. Monsieur Rowel ? Venez devant le bureau, s’il-vous-plaît.

Alors qu’il se levait et se dirigeait vers lui, il commença la présentation.

La première théorie est donc celle de la magie stable. Je vais essayé de vous présenter rapidement ce qu’il en est. Pourquoi l’appelle-t-on magie stable ? C’est relativement simple. Cette théorie de la magie considérait qu’il y avait deux formes de magie immuables, qui communiquaient entre elles, mais dont la caractéristique première était leur stabilité. On les a appelé la magie intérieure et la magie extérieure. Bon, assez bombardé de mots, je vais vous montré ce qu’il en est. Ecartez-vous d’un pas, s’il vous plaît, monsieur Rowel. Je vais devoir préparer le terrain.

Axel sortit sa baguette et la pointa sur le jeune homme, en plein torse. Il sourit pour le rassurer, même s’il doutait qu’il pût être anxieux à cet instant précis. Au contraire, il savait pertinemment qu’il préférait être là qu’au fond de la classe. Puis, il se concentra.

La magie est en toi, secrète et mystérieuse
Jamais elle ne se montre, l’identité cachée,
Jamais tu ne la sens, sa présence endormie,
Jamais tu ne la vois, sa forme disparue.

De fines lumières, comme des paillettes luminescentes, sortaient de la baguette d’Axel, pour venir graviter autour de son élève. Axel déplaça lentement sa baguette vers le reste de la salle, les paillettes suivant son mouvement, et passa devant chaque personne présente en salle.

Moi, l’enchanteur, par ma magie curieuse
Je vous montre à tous son identité
Sa présence, sa forme, sa couleur qui frémit
Du silence où elle était plongée sans retenue

Les paillettes désormais créaient un lien en vague entre chaque élève et monsieur Rowel. Les yeux des deux professeurs étaient également liés. Il pointa à nouveau sa baguette sur son élève.

Que là où ta magie passe elle se montre astucieuse
Que chacun puisse la voir en intégralité
Dans ce cercle que je dessine par ma propre magie

La baguette d’Axel suivit le mouvement de ces paroles.

Elle se révèle, se tinte de sa couleur nue.

Et l’enchantement se réalisa. On pouvait désormais voir autour de monsieur Rowel un léger aura, de faible densité, très faible, d’un couleur presque transparente, et un aura un peu plus fort au niveau de ses poignés. De ses poignés ?

Axel prit le temps d’observer la main gauche de son élève. Il était étonnant que son aura soit plus fort ici, puisqu’Axel l’avait toujours vu tenir sa baguette de l’autre main. Et il n’y avait qu’une seule explication à ceci… Axel tenta de trouver le regard de son élève pour lui montrer sa suspicion vis-à-vis de cet étrangeté, puis il se retourna vers la salle.

L’enchantement que j’ai réalisé vous permettra de voir légèrement la magie de monsieur Rowel. Ce que vous voyez là, c’est ce qu’on appelle la magie intérieure. C’est la magie que possède chaque sorcier. C’est même son identité magique. Vous vous demandez sûrement pourquoi vous ne la sentez pas, alors qu’elle semble être si présente. Voyez-vous, notre corps peut très difficilement ressentir cette magie. Bon nombre des plus grands sorciers ne la ressentent pas, mais l’utilise quand même. Rien d’étonnant à ce qu’aucun de vous ne soit capable de la sentir. [HJ : et j’insiste : aucun de vous.] Nous l’utilisons tous sans nous en rendre compte, exactement comme l’on marche sans savoir quels muscles sont précisément actionnés, et sans ressentir l’ordre envoyé par notre cerveau à ceux-ci.

Axel marqua une pause.

Des questions avant que je poursuive ?

Être désigné volontaire : voilà qui fît renaitre la curiosité du jeune homme !
Avec un regard interrogateur, il pointa son index sur son torse, et voyant que le professeur acquiesçait vigoureusement, Jinx se leva d'un bond et enjambant sacs et jambes présents sur les allées, il arriva sur l'estrade de cour, sa baguette à la main.
La plupart des élèves connaissaient Jinx, il ne fut donc pas surpris de voir beaucoup de sourire amusé se tourner vers lui.
Il était très fier que Kalyll l'ai choisit, cela voulait dire qu'il était un cobaye intéressant, du point de vue magique en tout cas !

Puis se désintéressant de la salle de classe, Jinx vit quelques rides s'accentuer sur le visage fin de son professeur de sortilège. Soit je rêve, soit il arrive à faire un enchantement aussi puissant en informulé ! Oh la vache !
Jinx semblait être le seul à ce point éblouie par la prouesse magique dont Axel Kalyll avait recours pour donner un exemple à la salle, seule peut-être Namdak avait due le remarquer.

Puis au fil des gestes de son professeur, Jinx senti des petits picotements en son corps, comme cette sensation qu'il ressentait lorsqu'il méditait avec ce même professeur mais ce devait être autre chose, car impossible pour lui de ressentir sa magie, so propre magie, il n'était pas encore assez bon ...
Regardant un petit lien se créer entres les élèves et lui, le préfet ressenti alors une immense claque, il se sentait en cette instant tout puissant, rien ne pouvait l'arrêter, mais cela devait être un simple effet placebo ! Regardant ses mains , il discerna une faible aura lumineuse autour d'elles, de ses avant bras et nettement marqués autour de ses poignets, et encore plus sur celui de gauche. Compte la dessus, mon petit Jinx, pour que Kalyll t'en touche un mot à la fin du cour !
Croisant le regard de son professeur un bref instant, son professeur et lui se comprirent en un instant.

Puis Jinx cessa de contempler son corps puissant et lumineux et regarda alors la classe. Différentes expression pouvaient se lires sur les visages des élèves, certains ne le regardaient pas et semblait plus intrigués par le lien magique entre chacun d'eux et lui, d'autres lui souriait en guise d'amitié, et quelques-uns le regardait avec dégoût, notamment les Serpentards. Alors bande de rats, ça doit vous faire un choc d'être lié à un sang-de-bourbe, si seulement vous saviez comme mon sang est pur comparé aux votre !
Jinx se sentit alors minable à cette pensé, lui qui était pour l'égalité des sorciers quel que soit leur sang aurait volontiers cracher à la figure de ses Serpentards. Mais non pas pour leur sang, mais pour leurs idées ! Enfin de compte, l'honneur était sauf.

Puis attendant la suite du programme, Jinx croisa les bras contre son torse.

Un lien, dense et faible, volatile. Le professeur Kalyll était indéniablement très doué en enchantement. L’origine de ce lien était Jinx, sa magie intérieur comme venait de l’expliqué Mr. Kalyll, un aura qui avait l'air si chaleureuse provenait de cet énergumène à l’attitude si arrogante d’habitude. Caleb trouvait ça répugnant, comment le professeur pouvait leur obliger pareil supplice ? Encore si cela avait été un autre élève, James par exemple qui n’était malheureusement pas présent, Atanys ? Ou Nowlee ? Ou bien même lui ? Mais la nature même de l’aura, car elle devait être propre au sorcier, unique à chaque être, aurait été complètement différente. Il s’imaginait l’aura de James, d’un vert émeraude pur et étincelant, une bien meilleure démonstration peut être ? Il imagina ensuite sa propre aura, il ne la voyait pas mais savait pertinemment comment elle serait, de quelle couleur elle se présenterait. Aussi sombre que son âme, que son cœur, il savait que son aura à lui serait de couleur noire …
Quelle déception, Caleb était jeune, mais si une nouvelle démonstration pouvait être de mise, il espérait vivement être le prochain à monter sur le podium. Infligeant une torture semblable que celle de Jinx venait de lui faire subir.

Encore un coup de ce genre et je me tire …

Si l’incident, aussi impressionnant soit-il, se reproduisait avec un autre bougre que ce prétentieux de Jinx, il exécutera ses pensées.

Mais pour le moment, ce cours méritait vraiment qu’on s’y attarde, la magie basique, voilà quelque chose qui intéressait le vicieux petit Serpentard au plus haut point. Cependant, le dernier point du professeur était buttant dans son esprit, aucun sorcier ne pouvait se rendre compte de sa magie intérieure ? Il ne pouvait pas ? Ou il ne s’en rendait juste pas compte ? Caleb était peut être jeune encore, mais il savait que le professeur aurait tort juste pour son cas, même si ce dernier ne pourrait jamais le savoir. Il se remémorait son voyage en Chine avec James et Corwin, contre ces Gins, ou détraqueurs, peu importait… Mais il se rappelait avec précision comment le sang de James avait réveillé un Canal de magie noire qui avait choisi de se réfugiait en Caleb.
Il comprenait un point de cet instant à présent. Ce canal s’était réfugié en lui pour la simple raison qu’il était fait de la même substance que lui. Autrement dit, sa magie intérieure était obscure au plus haut point.

Malgré qu’il est senti ce moment avec une intensité si forte, si intime, il devait s’avouer à lui-même que le professeur avait raison, car depuis ce temps-là, il ne percevait absolument pas sa propre magie intérieure, la deuxième par moment, mais c’était trop rare. Alors il leva la main, et sans attendre qu’il ne lui permette de parler, il prononça d’une voix forte :

Excusez-moi professeur, mais vous dites que nous ne sommes pas capables de la ressentir, que nous l’utilisions sans nous en rendre compte, mais vous entendez par là que jamais nous ne la ressentirons ? Ou y a-t-il un moyen de la percevoir et d’en utiliser le plein potentiel ?

HJ : on ne perçoit pas l'aura de Jinx, on la voit seulement. Même toi, Jinx, tu ne peux la percevoir. Mon enchantement ne permet que de mettre en couleur la magie de Jinx, et c'est tout ! Merci de corriger tous les deux. Désolé si ça n'a pas été assez claire. Question de cohérence rp : Axel a beau etre un enchanteur, il n'est pas capable pour autant de réaliser un enchantement qui permette de ressentir l'aura d'autrui. Voir est déjà bien ! Smile

Kurun avait déjà été intriguée en entendant le Professeur appeler Rowel, mais là, cette étrange lumière... Elle nota ce qu'elle avait observé de la démonstration. Pas de paroles, juste des gestes, dans une grâce non mesurable.

Et Jinx, lui, les bras sur le torse, bassin en avant dans un appui tout à fait remarquable de celui fier de prouver quelque chose qui n'a pas lieu d'être, faisait à sa manière le singe... Comme d'habitude. voilà ce que la jeune Gryffondor aurait pensé si elle n'était pas complètement absorbée par la vision de l'énergie de Jinx, par cette perception étrange.

Elle leva la main alors que Caleb Roarch, ce jeune Serpentard, posait une question. Une question intéressante.
Elle n'attendis cependant pas la réponse du Professeur pour poser la sienne, veillant tout de même à ne pas couper la parole de l'élève.

- J'ai également une question Professeurs... Perçoit-on tous l'aura de Jinx de la même manière ou la voyez vous différemment de moi, de lui, du Professeur Namdak...

En disant cela, Kurun se rendit compte qu'elle n'aurai pas du tout aimé que tout le monde voit cette aura intérieure, si personnelle... Non, elle n'aurai vraiment pas aimé être à la place de Jinx. Cet aspect de l'expérience semblait ne pourtant pas lui poser de problème... Ce partage sans limite ou presque...
comment ressentait-il ce moment ?

Corwin était entré dans la salle et assis à côté de l’un de ses amis serdaigle. Bien qu’il ne le montre pas, il était terriblement impatient de commencer ce cours. Observant rapidement la multitude d’élèves présents, il aperçut Djaniah, déjà fin prête à entamer sa feuille de notes, puis il reconnut Erell non loin.

Beaucoup de monde. Espérons que ce soit calme…

Les professeurs Namdak et Kalyll débutèrent alors leurs cours, voyant déjà Jimy prendre ses affaires après quelques remarques déplacées, et partir rapidement. Le simple fait d’avoir vu son visage retournait son estomac. Il n’avait toujours pas pris l’habitude de voir les traits de James emprunts d’autant de chaleur. C’était pour le moins bizarre, mais il tenta de ne pas s’en préoccuper, désireux de reprendre un rythme normal dans son apprentissage.

Le préfet de gryffondor se vit être choisi comme le cobaye du professeur Kalyll, qui leur fit apparaître à tous une teinte pâle, enveloppant le corps de Jinx. Corwin ne se doutait pas qu’il était possible d’effectuer quelque chose de semblable, et cela l’amusait.

Il vit une main se lever, et nota qu’elle appartenait à Caleb, assis un peu plus loin. Il ne l’avait pas remarqué en entrant. Sa question n’était pas dépourvue d’intérêt, loin de là. Mais le serdaigle ne s’empêcher de penser que le petit serpentard ne cessait de vouloir accroître ses pouvoirs.

Tu essaies de t’en gaver jusqu’à la moelle hein ?

La voisine d’Erell posa à son tour une question, n’attendant pas la réponse du professeur. Il la regarda un instant, puis reportant son attention sur l’estrade. Cette partie était captivante, mais il attendait avec impatience que la professeur Namdak reprenne la parole, l’histoire représentant pour Corwin un domaine où il pouvait se plonger avec passion.

Assise dans la salle de classe, près de la fenêtre, Alice observait tout, d’un œil attentif. Elle cherchait à emmagasiner un maximum de visages, d’informations, de paroles et de gestes. C’était nouveau pour elle, et pourtant, cela lui semblait être normal. Un cours commun était intéressant, même si elle savait qu’elle aurait certainement du mal à suivre, c’est pourquoi elle s’était placée là, loin de l’agitation des derniers rangs.

Elle griffonna sur une feuille le plan du cours inscrit sur l’ardoise noire, avant de reporter son attention sur ses enseignants, qui introduisaient le cours. Fascinée, la jeune amnésique écoutait avidement et réécrivait tout ce qu’elle pouvait, certaine qu’il faudrait qu’elle revoit tout ça plus tard, lorsqu’elle se serait enfin remit à niveau. Pour cela, elle fournissait des efforts importants, passant le plus clair de son temps à la bibliothèque, plongée dans ses livres.

Lorsque le professeur Kalyll appela un Gryffondor, Alice porta toute sa concentration sur la scène. Elle ne se servait encore que très peu de sa baguette, et craignait toujours qu’il se passe quelque chose de regrettable. La jeune femme essaya de capter ce qu’il se passait, tendant l’oreille, mais elle n’entendit rien, il n‘y avait que la baguette de son professeur pointée sur le torse de son élève. Elle fut donc d’autant plus surprise lorsqu’un faible halo entoura le jeune homme.

Fascinant !

Bouché bée, elle contemplait les poignets du cobaye. Comment se faisait-il que la lumière soit un tout petit peu plus prononcée à cet endroit précis ? Posant son menton sur ses mains jointes, Alice pencha un instant la tête sur le côté, regardant ainsi son camarade de classe son un autre angle. Elle n’avait jamais rien vu de tel, et à entendre les murmures de stupeurs des autres étudiants, eux non plus. C’était donc au programme de cette année, pas quelque chose en plus à rattraper, donc.

Plutôt satisfaite, elle se cala sur son siège, en reprenant sa plume. Si sa question lui brûlait les lèvres, elle se contenta de les laisser scellées. Il ne faudrait pas faire d’erreur magistrale pendant son premier cours.

Cette fois-ci, le cours semblait vraiment s'être amorcé et chacun pouvait désormais espérer qu'aucun élève ne fasse du chahut ou ne sorte avec éclat. Le regard sérieux, Djaniah buvait littéralement les paroles d'Axel. Axel, oui elle pouvait l'appeler ainsi maintenant. Elle eut un sourire en y songeant en silence. Par ailleurs, la théorie de la magie stable, une magie intérieure et une magie extérieure, c'était une idée qu'elle aimait bien. Elle trouvait cela poétique d'une certaine manière. Deux puissances en interdépendance, s'influençant, mais avec un coeur pur à l'intérieur de chacun, une magie particulière, spécifique à chacun comme une signature.

Djaniah avait débuté sa formation d'enchanteur avec Axel depuis peu, et elle maîtrisait bien davantage la théorie que la pratique. Lorsqu'Axel demanda un volontaire pour faire sa démonstration, elle eut le coeur serré pendant un instant. Puis ce fut Jinx qui dut désigné. Elle regarda avec intensité ce qui se passait. Ce fut extraordinaire de voir soudain apparaître dans le silence la magie de Jinx. Comme un moment d'intimité partagé. La préfète se demanda comment serait sa propre magie intérieure... Personne ne sembla passer à côté du point d'énergie concentré sur le poignet du gryffondor. Il semblait d'ailleurs être particulièrement fier de lui et de cette "production". Nul doute que cette place au centre de l'attention de tous lui plaisait particulièrement...

A la question de Caleb, elle avait un élément de réponse qui lui semblait correcte, elle leva donc la main pour y répondre en espérant être la plus juste possible. Mais Kurun posa sa question d'abord. Et à celle-ci, la sorcière n'avait pas de réponse. Elle aurait été tenté de dire que chacun la voyait différemment selon sa propre perception, mais c'était là une idée très personnelle et étayée sur aucune théorie. Elle se contenta donc d'apporter des éléments connus, espérant qu'Axel et Kunga soit satisfaits de sa réponse.

Ressentir les flux magiques qui nous traversent, les reconnaître, est une facultée extrêmement rare me semble-t-il. Elle s'acquière par une grande expérience et un travail ardu. Seuls les Maîtres Enchanteurs en sont capables. Ils apprennent à sentir leur propre magie et la magie qui circule. Mais il faut beaucoup d'années avant de pouvoir y parvenir. Pour citer un exemple, Merlin un des plus grands sorciers de son temps pouvait identifier la magie de certains autres sorciers, sentir sa propre magie et percevoir la magie d'un sort qui allait être lancé même s'il était informulé.

Djaniah se tut, attendant l'approbation ou la désapprobation d'Axel. Même si elle n'avait pas dit de bêtise, sa réponse était sans aucun doute encore incomplète. Il ajouterait les éléments manquant.

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