Vent et... froid. [LIBRE]

La nouvelle baguette magique enfoncée dans la poche de sa robe de sorcier, Chessalia Afiann avançait à pas rapides dans le parc, ses cheveux ébourriffés par le vent glacial, les yeux plissés.

Elle finit par s'asseoir, le dos contre un arbre, fermant les paupières, les jambes croisées. Ses doigts fins trituraient un brin d'herbe. Il faut avouer que Chessa réfléchissait à son prochain cours. Elle n'avait vraiment pas envie d'y aller, mais y était bien sûr obligée. Ses pensées vagabondantes se fixèrent sur le lac, et elle émit un petit sourire, en songeant au calamar géant. A quoi pensait-il, lui?

La jeune blonde referma les yeux, mit ses deux mains dans ses poches, et resta là sans bouger.

Ça fait du bien, du calme... il ferait plus chaud, je serais au Paradis....

Rudolf cherchait une occupation pour l'après-midi. Car ce jour-là, il n'avait rien d'intéressant à faire. Medisse était en cours, et lui n'avait pas encore à travailler. Le professeur de potions, la nouvelle remplaçante, était malade et l'après-midi du jeune homme était ainsi toute dégagée jusqu'à 18 heures et au cours de métamorphose. La seule chose à faire était de s'occuper maintenant. Dehors, le soleil semblait présent, malgré les nuages qui persistaient le matin de la même journée. L'américain n'hésita pas à sortir, histoire de ne pas mourir d'ennui. Cela serait tout de même bête de ne rien faire par une si belle journée. Non à sa grande surprise, il n'y avait personne dehors. Les oiseaux chantaient, mais à part ça, il n'y avait pratiquement pas un mouvement. Le Poufsouffle leva la tête. Des chouettes... Voilà ce que vit le grand brun. Un spectacle pas très intéressant car tous ces volatiles se trouvaient trop loin pour qu'on les observe.
Rudolf marcha jusqu'au parc. Là, il vit une jeune fille, sans doute environ de son âge. Celle-ci semblait s'apaiser un peu, profiter du soleil. Peut-être bronzait-elle, qui sait... Non, ce n'était pas possible, car c'était l'hiver, et malgré la présence du soleil, la chaleur n'était pas présente. Le jeune homme se dirigea vers elle. Après tout, il passerait son après-midi à discuter. Au moins, cela serait quelque chose d'assez intéressant. A moins que cette fille soit une poufiasse, tout irait bien, et apparemment, elle était sympathique. Le garçon s'assit donc à ses côtés. Elle semblait regarder le vide. Ses pensées allaient ailleurs qu'envers le paysage du parc. A son tour, Rudolf regarda loin devant lui, et se mit à parler.

Salut. Toi aussi, tu ne sais pas quoi faire de ton après-midi?

Chessa jeta un coup d'oeil vers le garçon brun qui s'était assis près d'elle. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle entendit la question, et elle haussa les épaules, bien que les yeux de son interlocuteur, droits devant lui, ne pouvaient voir ce mouvement. Se réadossant à l'arbre, une main jouant toujours avec les brins d'herbe, elle répondit doucement:

- Hum... oui. Enfin, j'ai un cours dans pas très longtemps, une ou deux heures, mais je ne savais pas que le froid était si attirant...

La jeune blonde passa une main dans ses cheveux en soupirant.
Le premier flocon de la journée vint se poser sur sa robe de sorcier, pour fondre aussitôt.

La neige... De petits flocons blancs constitués seulement d'eau. Rien de merveilleux à première vue, mais pourtant Rudolf sourit de suite. Aux Etats-Unis, en Californie, la neige se faisait peu fréquente, et Gern se barricadait toujours avec le jeune homme par ce temps-là. Cela plaisait au Poufsouffle. L'américain, peu vêtu, sentit quelque chose de glacé lui toucher le cou. Un léger frisson parcourût tout son corps, lentement. Chaque année, lorsque les premières neiges se manifestaient, Rudolf était admiratif d'un tel spectacle. Bientôt, un divin manteau blanc recouvrirait le sol. Alors, les promenades à l'extérieur prendraient un sens. Enfin, il y aurait quelque chose de nouveau à examiner. Ce parc réservait une surprise à chaque saison. Mais la plus belle était celle-ci. Le blanc représentait magnifiquement la neutralité du lieu et on ne pouvait rêver mieux. Car au blanc s'associait toute la verdure, ce qui ne pouvait pas laisser indifférent.
Il ne s'agissait pas là d'une énorme chute de neige, mais c'était déjà ça. C'était juste bien car on avait pas besoin de s'abriter. Malgré le peu de vêtements qu'il portait, le grand brun ne ressentit pas le froid. S'habituer aux températures froides, Rudolf s'y connaissait depuis son voyage en Sybérie dans sa petite jeunesse. Le garçon regarda pour la première fois la jeune fille depuis qu'il était assis à côté d'elle, pour lui répondre.

Tu sais, quand on s'ennuie, tout devient attirant... Le plus triste, le plus morbide des lieux de ce monde devient un spectacle, un lieu pas banal, un endroit secret où l'on peut tout oublier, et où le temps se met alors à passer beaucoup plus vite...

J'espère que je vais pas la saouler avec mes phrases philosophiques... Je peux pas m'en empêcher, ça sort tout seul...

Tout de suite après ces quelques mots, ses yeux se reportèrent au loin. Mais cette fois-ci, il regardait quelque chose de précis. Il suivait le trajet d'un flocon, du haut d'un arbre jusqu'à l'écrasement au sol et la disparition de la petite sphère d'eau. C'était si joli pour lui. Bien sûr, tout le monde ne pensait pas comme lui. Tout le monde n'était pas si épris de curiosité envers la nature. Mais là, c'était juste pour le plaisir des yeux, pour leur bonheur personnel. Cette fois-ci, sans la regarder, il reprit:

Rudolf Himmer, enchanté à l'idée de t'avoir rencontré, Miss...?

Chessa sourit devant l'immensité blanche. C'était si clair et pur que ça brûlait les yeux, mais elle ne détourna pas le regard pour autant.
Sa main posée sur l'herbe fut bientôt ensevelie sous une mince couche de neige poudreuse et douce au toucher.
La blonde tourna la tête et regarda son interlocuteur. Elle répondit à sa question, d'une voix qui tremblait légèrement à cause du froid:

- Chessa. Chessa Afiann. J'aime bien ta phrase. Joli.

Elle revint à la contemplation du paysage. Un rayon de soleil perça un nuage et éclaira le parc maintenant enneigé. Chessa plissa enfin les yeux, devant l'immense clarté qui lui brûlait les paupières.
Malgré le soleil, le froid persistait, et elle ramena ses jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras nus. Posant le menton sur ses genoux, elle se plongea dans une rêverie.

La neige commençait à tenir. A force, l'eau sous forme solide s'amassait peu à peu, et alors la douce herbe bien verte du parc commençait à devenir blanche. Par contre, la neige se posant sur sa tête, Rudolf commençait à avoir froid. Il passa donc sa main dans ses cheveux, mais déjà ils étaient trempés. Le jeune homme enfila donc un bonnet qu'il avait dans sa poche droite, car là, il était obligatoire de se couvrir. Apparemment, il n'y avait pas que lui qui avait froid, car la jeune femme se recroquevillait pour ne pas souffrir du manque de chaleur. Le prénom de cette élève plaisait à Rudolf.

Chessa... Je trouve ça très original, et joli d'ailleurs.

L'américain était heureux qu'elle ne lui ai pas ri au nez pour ses dernières phrases. Elle trouvait cela joli, ce qui était très sympathique. Les premières impressions du Poufsouffle étaient justes. Cette fille était on ne peut plus sympathique au premier abord. Ce n'était pas une de ces personnes qui ne s'intéressait pas aux gens qui cherchaient juste à faire connaissances, qui se suffisait et se vantait de sa popularité dans l'écolé. C'était un peu le genre d'un élève de la maison Serpentard. Enfin, il ne fallait pas avoir trop d'à-priori. Quelques élèves de la maison des cachots étaient très gentils.
En parlant de maison, depuis le début, Rudolf cherchait à savoir de quelle maison Chessa venait, mais il n'osait pas lui demander. Pourtant, ce n'était pas la mer à boire que de poser une question aussi banale. Pourtant, le grand brun ne voulait pas paraître trop curieux pour elle. Il poserait la question plus tard. Il chercha son inspiration dans le paysage. La neige lui donnerait peut-être du courage, qui sait...

Je vais paraître pour quelqu'un de timide alors que je suis de naturel curieux... Je ne veux pas lui laisser de préjugés sur ma personne.

Sur ces pensées, Rudolf serra ses deux mains, prit une légère inspiration, et parla doucement.

Sans paraître indiscret, de quelle maison es-tu élève? Et, au fait, je te remercie pour ton compliment.

Chessa sourit à la remarque de Rudolf sur son prénom. Ce n'était pas la première fois qu'on le lui disait. Sa mère lui avait toujours dit qu'elle l'avait inventé. Il faut avouer que la petite blonde n'y croyait pas vraiment bien qu'elle n'ait jamais croisé d'autres Chessalia.
La jeune fille commençait à s'habituer au froid, et desserra un peu les bras. Elle remercia son interlocuteur:

- Merci à toi aussi!! En fait, Chessa est un surnom, je m'appelle Chessalia...

Elle sourit et commença à faire un tas de neige, comme les petits enfants. A Poudlard, il n'était pas rare qu'il neige en hiver, et elle trouvait ça chouette. La dernière question de Rudolf la fit rire.

- Tu n'es pas indiscret... je suis de Gryffondor. Et toi?

Trop gentil et sociable pour un Serpentard...

Chessalia est tout aussi joli. Tu peux te vanter d'être unique.

Rudolf la regarda en train de fabriquer une petite boule de neige dans ses mains. Cela lui rappela son enfance. Quand le jeune homme était tout petit, il avait neigé une fois en Californie. Alors, il s'en était suivi de longues batailles entre lui et son père. Ces souvenirs firent sourire le garçon. Tout cela ne pouvait que faire rire. Le Poufsouffle ferma les yeux et un moment de sa tendre jeunesse lui revint. Son père était là, à ses côtés. Rudolf faisait un grand bonhomme de neige. Il venait alors de poser la dernière boule de neige, et souriait de sa création. Alors, des petits garnements s'étaient amusés à lancer des pierres sur l'homme en neige. Celui-ci s'effondra alors, sous le coup des pierres, et alors les délinquants se sauvèrent. De suite, Rudolf pleura. Son père vint alors à ses côtés.

"Ne pleure pas... Ce n'est pas grave.
-Mais... Ils l'ont cassé, ils ont tué mon nouvel ami... Il va me manquer...
-Tu sais, ce n'est pas une catastrophe. Il n'attend qu'une seule chose, c'est que tu le refasses, que tu lui redonnes vie.
-Mais, quand on est mort, on ne revient pas à la vie.
-Ecoute... Un bonhomme de neige n'est pas vivant. Ce n'est que de l'eau sous forme solide. Tu peux donc le faire vivre autant que tu veux. Tiens, prends ce mouchoir et sèche tes larmes... Je vais ramener ton copain à la vie."
Le père du petit garçonnet, d'un coup de magique et d'un simple Reparo remit en place le défunt bonhomme des neiges. Rudolf pleura de joie et embrassa alors son père.
Rudolf retrouva ses esprits. Dans ses yeux on pouvait lire la joie d'un petit enfant. Une petite larme coula le long de sa joue droite, avant de s'arrêter au niveau de son menton. Alors, l'américain prit à son tour un peu de neige dans sa main, comme l'avait fait Chessalia avant, et serra cette neige contre son coeur. Son père était là, dans ce coeur. Les battements qu'il ressentit lui était destiné. Le jeune homme regarda alors le ciel et souria. Ses yeux brillaient, mais de joie. Il se tourna alors vers la jeune fille. Elle lui avait posé une question. S'il continuait à rêver, elle se poserait sans doute des questions sur lui. Alors, le jeune homme répondit, calmement. Bien sûr, Rudolf chercha à garder un ton convenable, pour cacher toute son émotion à la Gryffondor.

Poufsouffle... Oui, la maison d'Elga... Je t'aurais plutôt vu à Serdaigle, je ne sais pas pourquoi, tu vais le profil... Oh, excuse-moi, je suis encore très indiscret.

Chessa vit du coin de l'oeil que Rudolf se mettait lui aussi à faire une boule de neige, et un léger sourire espiègle se peignit sur son visage. Il était donc à Poufsouffle... cela ne l'étonnait pas tant que ça. Levant les yeux vers le visage de l'adolescent, elle remarqua une larme sur son visage.
La blonde était indécise: bonheur ou tristesse?? Elle décida que, de toute façon, il faisait trop froid pour pleurer...
Mais pas pour s'amuser.
Son tempérament espiègle et joueur prit le dessus sur son court moment de méditation. Elle se leva, épousseta son manteau d'une main, l'autre pleine de neige...
Qui atterrit sur la tête du Poufsouffle.

Retour en enfance, Chessalia...

Oh, comme elle se souvenait de nombreuses batailles de neige, entre elle et ses parents!!
Chessa, les yeux pétillants de malice, regarda Rudolf, espérant qu'il ne prendrait pas mal l'eau solide qui faisait un tas sur ses cheveux.

Rudolf regarda la jeune femme se lever. Apparemment, le froid la gênait et elle voulait enlever toute cette neige fixée sur son manteau. Son geste fut très rapide, et, en ayant juste eu le temps de la voir armer son bras, le jeune homme se retrouvait avec de la neige plein les cheveux. La Gryffondor, à ses côtés, souriait. Cela fit penser au Poufsouffle à toutes ces batailles de neige passer avec Garret. Ces souvenirs ne pouvaient ne donner que le sourire.

Alors, l'américain regarda celle qui l'avait attaqué par surprise et lui souria. Dans sa main gauche, lui aussi avait de la neige. Pendant qu'il la regardait, il formait bien le futur projectile qu'il lui balancerait. De sa main droite, il enleva tout le liquide froid qui pouvait le rendre malade, et lança à son tour une belle boule de neige, en plein sur le front de l'autre élève. Le grand brun se leva à son tour et, en même temps, se saisit d'un tout petit peu de neige, puis se rapprocha de Chessalia. Arrivé près d'elle, il souffla sur sa main et de la poussière de neige se rendit sur les cheveux et le visage de la jeune fille. Là-dessus, il rit et regarda la fille blonde, en attendant sa réaction.

Tu l'as cherché hi hi

Finalement, l'après-midi ne serait pas si morne que cela...

Avec un sourire, Chessa vit le Poufsouffle s'avançer. Elle n'avait pas vu la boule de neige dans sa main, et s'attendait à une remontrance, à une explosion de fureur. Mais pas du tout!! A la place de cela, elle reçu de la neige dégoulinante sur la tête. L'eau solide fondit au contact de la chaleur de sa peau, et pénétra dans ses vêtements. La Gryffondor frissonna, et s'apprêtait à se rebaisser pour prendre une nouvelle pelletée de neige, mais elle eut l'erreur de rouvrir les yeux: Rudolf souffla de la neige sur elle, et ses prunelles furent envahi de la poudreuse.
Eclatant de rire, Chessa dit, malicieuse:

- Pas mal... mais après ce que je vais te faire, ne devrais-tu pas te venger?

Elle se baissa, attrapa deux pleines poignées de neiges, enleva rapidement les bois de bois pour ne pas faire mal, et, d'un bond, se retrouva derrière le garçon. Elle mit la première poignée sur sa nuque, et la deuxième en tas sur sa tête, et s'écarta aussitôt.
Mieux vaut ne pas rester trop près d'un Poufsouffle enneigé!!

Rudolf riait, Chessalia aussi. Les deux élèves étaient là tels deux gamins, à se lancer des boules de neige. Mais bon, l'américain en avait trop peu profité dans son enfance. De toute manière, il n'y avait pas d'âge pour faire ça. Même les adultes les plus sérieux ne pouvaient s'empêcher de se donner un peu de temps libre. La Gryffondor avait un sourire espiègle, comme si elle préparait quelque chose. Le grand brun n'eut pas le temps de réfléchir, puisque la jeune femme se jeta derrière lui et plaça sur sa nuque et sur sa tête deux nouvelles boules. Un grand frisson parcourut tout son corps. Quand il se retourna, le jeune homme ne vit pas la petite peste. Celle-ci s'était vite placée à quelques mètres du Poufsouffle. Celui-ci se secoua pour enlever le plus de liquide possible, et de solide aussi. Des gouttes froides coulaient le long du dos de Rudolf, ce qui provoquait une forte sensation de froid, mais aussi de froid dans tout le corps du garçon.

Toi, tu vas pas t'en sortir...

Rudolf hésita à utiliser sa baguette magique mais il ne le fit pas, cela serait déloyal. Et puis, de toute façon, ce n'était qu'un moment de rigolade. Le Poufsouffle se baissa et forma une assez grosse boule, qu'il ne rendit tout de même pas trop solide. Une fois la boule de neige assez grosse, le jeune homme localisa la cible qu'était la Gryffondor, puis balança l'énorme boule en l'air. Ainsi, celle-ci se décomposa au-dessus de la tête de Chessalia, et plein de mini particules lui tombèrent sur la tête. L'américain se jeta alors sur la jeune fille et la plaqua au sol, où ils firent un roulé-boulé tous les deux, Rudolf riant en même temps.

Chessa s'attendait bien à une riposte du Poufsouffle. Mais elle s'apprêtai à s'éloigner pour éviter la prochaine boule de neige, lorsqu'il en lança une en l'air. Bêtement, la petite Gryffondor leva les yeux pour suivre sa trajectoire...
Et ladite boule se décomposa en mille petits flocons qui tombèrent sur sa tignasse blonde. Eternuant, elle se détourna pour en enlever le plus possible, quand elle sentit quelque chose l'attraper et la plaquer au sol. Elle eut un bref cri d'étonnement, vite étouffé par la neige qui emplit sa bouche.

Roulant sur la poudreuse, elle éclata de rire, et repoussa le Poufsouffle.
Recrachant un peu de neige, elle resta là, allongée où elle était, ses doigts nus prenant un tas qu'elle confectionna sans le tasser. Elle le jeta sur Rudolf, puis déclara théâtralement:

- C'est bon! J'abandonne! Je ne gagnerai pas...

Elle eut un sourire, et laissa retomber sa tête, qui s'enfonça dans la neige.

Eh ben, ça, c'est un coup à attraper une pneumonie! Mais au moins, nous aurons ri...

Se relevant sur les coudes, elle observa le Poufsouffle en souriant.

Rudolf, quand il fut repoussé, atterrit sur le dos, puis roula un peu. De la neige se fourra dans tous ses vêtements, dans ses oreilles et dans sa bouche. Le jeune homme cracha de suite, car la sensation de froid était horrible. Ce froid sur les dents ne faisait pas du bien. A peine eut-il le temps d'éjecter la neige, qu'il se prit une autre boule de neige en pleine face. L'américain passa sa main sur le visage et entendit Chessalia rire. Quand elle lui dit qu'il avait gagné, le grand brun sourit. Lui aussi se mit à rire, car ils avaient joué comme des petits de cinq ans. mais bon, cela passait l'après-midi. Déjà, pas mal de temps avait dû s'écouler dans cette fraîche après-midi. Le Poufsouffle roula pour se rapprocher de la Gryffondor. Celle-ci se releva. Rudolf, lui, s'allongea, et ferma les yeux. Il ne pensa plus à rien, se laissa à ses pensées. Sa tête, à cet instant, était vide. Le garçon n'était pas malheureux, alors il ne pensait à rien du tout. De toute manière, cela ne servait à rien. Quand il rouvrit les yeux, elle le regardait, était debout, tranquillement, à l'observer. Elle lui souriait. Alors, Rudolf sourit et lui demanda:

Pourrais-tu aider le gagnant à se relever?

Sur ces mots, il tendit la main pour qu'elle l'aide à se relever. Il ne faisait que cela pour la taquiner, car, bien sûr, il avait toutes ses forces.

A son tour, le Poufsouffle se laissa aller dans la neige, et la jeune fille sourit. Elle réajusta son écharpe, enfoui une main dans sa poche, et enfonça son bonnet en laine sur son crâne. Elle essaya vainement d'arranger ses cheveux, puis se jura de ne plus oublier de les coiffer en se levant.
Elle croisa les bras, maudissant l'oubli de ses gants, et observa Rudolf, un sourire aux lèvres. Finalement, ce dernier rouvrit les yeux, et sourit. Il lui demanda de l'aider à se lever, et la petite blonde fit une moue malicieuse.
Elle se pencha néanmoins, et attrapa la main du jeune homme. Elle tenta de tirer, rien à faire.

- Va falloir que tu arrêtes la tarte à la mélasse!

Elle sourit, signifiant que c'était une plaisanterie, et elle éclata de rire, essayant toujours de le faire se lever.

Rudolf laissa la jeune femme lui prendre la main. Là, elle commença à le tirer. Pour l'embêter encore plus, l'américain ne faisait pas d'effort et se laissait tomber. Le grand brun lui sourit lorsqu'elle plaisanta sur sa masse.

Ou alors, c'est toi qui doit te muscler un peu!

La fille essaya toujours de le soulever, et le Poufsouffle, lui, ne fournit pas le moindre effort. A mi-hauteur, le garçon la regarda droit dans les yeux, et lui fit un autre sourire. Là, il la tira d'un coup, pour que la Gryffondor tombe à ses côtés.

Attention... Attention...

Rudolf éclata de rire quand il toucha le sol, et surtout quand il sentit la jeune fille tomber d'un coup sur lui. Il se dégagea alors, amusé de la situation. La jeune fille ne s'y attendait pas et l'effet de surpise avait dû être omniprésent chez elle.

Je suis un véritable gamin...

Chessalia fit une moue lorsque Rudolf lui parla de sa musculation. Non, mais! Tirant toujours sur la main du Poufsouffle, elle ne se méfia pas lorsque ce dernier la prévint d'un "Attention", même de deux. Avec son esprit malicieux, elle aurait cependant dû se douter...
Que le jeune homme la tirerait à terre. Poussant une exclamation, elle ouvrit grand les yeux et se retrouva à moitié sur Rudolf, qui éclata de rire, et se dégagea.

Les fesses dans la neige, une fois de plus, la Gryffondor fronça les sourcils, fit semblant d'être très fâchée, puis rit à son tour. Elle s'assit alors en tailleurs, et regarda le ciel. Des nuages sombres s'ammoncellaient, cachant le ciel bleu.

Oh, non, ce soir, dans la Grande Salle, va encore y avoir des éclairs, et ça me fait sursauter à chaque fois que j'essaye de manger quelque chose...

Elle se releva, et s'épousseta pour une énième fois.

- Je crois que je devrais aller en cours maintenant...

Lorsque Rudolf vit la Gryffondor lever les yeux, il regarda le ciel à son tour. Le temps se gâtait. La neige allait arrêter de tomber et de la pluie remplacerait les si magnifiques flocons blancs. Des éclairs allaient retentir dans toute l'école. L'américain vit la fille se lever. Elle aussi ne semblait pas enjouée à la vue de l'orage qui avançait très vite, se rapprochait inexorablement de Poudlard. Quelques gouttes commencèrent même à tomber. Le jeune homme en reçut une mini sur la tête. Il enleva tout de suite son manteau et le plaça sur la tête pour se protéger de l'eau. Avec le froid, le garçon ne voulait pas tomber malade, cela lui arrivait toujours par ce temps-là. Lorsque Chessalia lui annonça qu'elle partait, il se souvint que lui aussi avait cours dans la soirée, mais il n'était pas pressé, alors que la jeune fille devait sans doute s'y rendre dans l'après-midi. Alors, le grand brun se leva quand même, tout en enlevant toute la neige qui était restée sur lui.

Si tu veux, je t'accompagne...

Rudolf se plaça aux côtés de la Gryffondor. Il était prêt à rentrer et n'attendait plus que la Gryffondor.

Ah, et je souhaitais aussi à te remercier pour ce bon après-midi que tu as passé avec moi, ce qui a dû être compliqué...

Bien sûr, il plaisantait en disant cela. Il prenait juste plus d'aisance à parler avec elle. Le courant passait plutôt bien entre eux deux, et donc il n'y avait pas de raison de se méfier. Le Poufsouffle regarda une dernière fois le ciel...

Après la neige et les amitiés, la pluie et l'emmerdement...

Chessalia sourit lorsque le Poufsouffle lui proposa de l'accompagner. Elle allait accepter avec enthousiasme, lorsque la pluie se mit à tomber. Oh, ce n'était pas une petite pluie, loin de là! Des trombes d'eaux glacées lui tombèrent sur la tête, et sur celle de Rudolf. La jeune Gryffondor lâcha un mot grossier, qui n'est pas à répéter, et dit précipitamment:

- Je veux bien que tu m'accompagnes! A condition de ne pas traîner et de courir!

La jeune fille se mit automatiquement à l'action, et attrapa le bras du Poufsouflle, l'entraînant avec elle vers le château.

- Allez, coure!!

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