Bureau de la directrice - Eilane Snake

Miranda observait avec plus de compassion que jamais la semi Vélane. Les propos qu’elle tenait faisaient réellement mal au cœur à la sorcière. Elle ne souhaitait à personne de perdre une enfant ! PERSONNE ! Même si cette personne était Lord Voldemort lui-même, Miranda ne saurait tolérer le meurtre d’un être innocent qu’importe ses origines, ses parents ou quel camp il sert. Se redressant alors Miranda se mit à pâlir un peu, Eilane venait aussi sans s’en rendre compte de soulever un point important de la campagne que la sorcière menait. Se tournant vers Rémi comme pour obtenir son approbation quant au discours qu’elle allait à présent déclarer avec le plus de passion, d’amour et de conviction qu’elle ne l’avait fait jusqu’à maintenant, Miranda se lança de nouveau.

Sachez Eilane que je partage votre deuil !
Même si ma fille n’est pas morte, elle est mangemort, elle a choisi de rejoindre un camp qui n’est pas le mien, et pendant longtemps j’ai souffert de n’avoir pu la mettre sur le droit chemin, en un sens j’ai échoué. Et vous devez savoir que ça m’a appris une chose cependant au fil de ces années …Qu’importe les choix de nos enfants, qu’importe les crimes qui sont les leurs, qu’importe à quel tyran ils ont fait allégeance de servir, ce sont nos enfants, et nous les aimons comme ils sont, malgré nos choix.

Miranda avala alors sa salive, sa gorge ne se nouait plus lorsqu’elle pensait à Ellana, mais elle était tout de même triste du devenir de sa fille. Elle aurait pu se ficher éperdument que Ella serve Voldemort, à condition que celle-ci soit heureuse de la sorte, mais la vieille sorcière savait bien que sa fille n’était pas intègre dans son rôle de mangemort ! Elle avait choisi le mal pour ne pas souffrir, et c’était sans doute le cas de tant d’autres personnes ! Pourquoi le monde renonçait il à voir la vérité en face. Parce qu’elle n’est probablement justement pas belle à voir.

Je ne suis pas un assassin Eilane, dès que j’en aurais le pouvoir, si je l’ai un jour, je ne commencerait pas par créer des armées contre Lord Voldemort lui-même. Je ne commencerais pas par massacrer chacun de ses fidèles les uns après les autres. Je ne le ferais jamais. Ce que je veux pour ce monde, c’est la paix, et je me battrais coûte que coûte pour l’obtenir ! En commençant par sensibiliser les enfants, les plus jeunes d’entre nous au fait que le mal est un crime et qu’il n’apportera rien si ce n’est la mort. Mais je leur enseignerais aussi que servir le bien ne sert à rien si c’est pour exterminer le mal avec une rage sans précédent. Comment le bien se différenciera-t-il du mal si un jour les aurors, par exemple, se mettaient à massacrer tous les mangemorts, leurs familles, leurs enfants …Je ne veux pas de pareil horreur sur notre territoire, jamais. Quant à ceux qui ont fait le choix de la neutralité, je m’engage à les respecter, et à maintenir leur choix, à condition qu’ils respectent les règles instaurées au sein de ce monde. Être neutre est à mes yeux une vertu, en un sens, pour moi ces sorciers représentent parfois un peu l’espoir, ne sont ils pas la preuve du ras le bol général qu’exerce la lutte entre le bien et le mal autour de nous ? Ils ne nous sont pas hostiles, ils sont là parce qu’ils sont déçus et qu’ils ont ouvert les yeux que ça soit sur le blanc ou le noir, ils ont compris que c’était un gouffre sans fin. Je suis une femme du bien Eilane, du vrai bien, pas du bien camouflé, qui prétend servir nos intérêt en tentant de massacrer les semblables de Voldemort. La paix, c’est ce que nos enfants et chacun de nous mérite, c’est ma plus grande priorité, et si les citoyens veulent bien de moi, ma première action sera d’établir si possible un cessez le feu de quelques jours, pour que chacun puisse respirer enfin et reprendre ses esprits. Bien entendu je suis consciente que ça ne sera peut être pas possible …

La Dame s’avança alors vers Eilane et même si cela était une marque de familiarité, elle lui saisit les mains avec douceur, la fixant d’un œil compatissant comme rarement elle en avait donné dans sa vie. Restant comme cela un instant, elle posa une question et se recula ensuite.

Comment se nommait votre enfant Eilane ?

Eilane fut étonnée par la sincérité de cette femme qui pourtant ne la connaissait presque pas. Et si elle apprécia cette sincérité, elle s'en inquiéta également, pas parce qu'elle pensait que c'était une simple démarche manipulatoire, mais parce que Miranda en disait peut-être trop long sur son entourage, chose qu'il valait toujours mieux éviter de faire, surtout en période de campagne électorale.
Se forçant à paraître étonnée voire même choquée d'apprendre que la fille de Miranda était devenue mangemort, Eilane répondit, non sans un reste de pincement au coeur qui devait légèrement faire trembler sa voix :

Je comprends ce que vous voulez dire, Mrs Slent. Mais de grâce, vous ne devriez pas parler aussi ouvertement des choix de votre fille... Les murs ont des oreilles, ici plus que dans tout autre lieu... De plus, vous me paraissez bien confiante envers ma personne pour m'apporter de tels renseignements alors que, vous devez le savoir, Mrs Silver travaille justement sous mes ordres et ce département se trouve tout particulièrement sous haute sécurité contre les mangemorts...
Je vais, pour cette fois, faire comme si je n'avais rien entendu.. car vous me semblez une femme censée et Mrs Silver une employée compétente... Mais si vous n'évitez pas ce sujet à l'avenir, j'ai peur que votre fille ne se retrouve vite recherchée par les autorités, chose que j'aimerai vous voir épargnée...

Pourtant, intérieurement, Eilane jubilait presque à cette idée.

J'ignore si votre idée de cesser le feu serait réellement réalisable... J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas... Le seigneur des Ténèbres n'est pas, je le crains, du genre à accepter d'arrêter les attaques simplement parce qu'on le lui demande...
Toutefois je vous soutiendrai dans cette action, car c'est tout ce que je peux présentement espérer pour l'avenir de notre communauté.

Laissant Miranda prendre ses mains dans les sienne et appréciant plus ce geste encore que la sincérité de cette femme, Eilane sentit son chagrin remonter à la surface, comme si ce simple geste de sympathie avait suffit à lui rappeler combien toute cette histoire faisait mal.
Et, une uniquement larme s'échappant de son oeil gauche, elle murmura, d'une voix éteinte :

Elle se nommait Cassandra.

Eh bien en fait voyez vous Eilane, ce qu’il y a d’amusant au sujet d’Ellana, c’est que je n’ai pas eu à dire à un seul instant qu’elle était ma fille. Vous l’avez su vous-même, et bizarrement en voyant la photo de ma petite fille, que vous n’avez théoriquement jamais vu, et je ne vous ai pas dit qu’il s’agissait d’Atanys, vous avez deviné … Alors en ce qui concerne les mangemorts, Eilane, mon petit doigt me dit que je ne vous apprend rien aujourd’hui et que vous saviez déjà très bien qui était Ellana en l’engageant ici.

Miranda afficha alors un gigantesque sourire à la semi Vélane. Il était bien évident qu’elle-même n’était pas si prudente en fin de compte. Aussi la vieille dame baissa les yeux vers les mains d’Eilane, qu’elle serrait encore au creux des siennes. La directrice de département devait ignorer nombre de choses pour avoir offert ses mains à Miranda avec si peut de méfiance, cependant aux yeux de Miranda, Eilane n’était pour l’instant qu’une mère en deuil de son enfant, et rien d’autre, une femme au cœur brisé, un soutien. Aussi la vieille dame serra un peu plus les mains de la semi vélane à la vue de la larme qui coula sur sa joue, une voix plus douce que jamais elle reprit la parole, doucement.

C’est un prénom magnifique Eilane, très beau, et votre fille était sans doute ravissante. Je regrette de n’avoir pu la rencontrer. Soyez sure que si je suis élue, je me battrais aussi en son nom, pour son souvenir, aucun enfant ne devra plus être sacrifié pour une cause que l’on fatigue de soutenir, pour une cause tout court …

Puis la sorcière se recula alors lentement, secouant un peu ses cheveux blancs vers l’arrière. Remontant son poignet devant ses yeux, elle recula sa chaise rapidement et observa l’heure sur sa montre. Elle était désolée, mais son timing était hélas trop restreint et il allait falloir qu’elle parte dans quelques minutes. Mais il n’y avait pas le feu bien entendu.

Je suis navrée Eilane, pour tout, et je suis très touchée de votre chagrin, je partage votre peine soyez en sure, comme la peine de chacun des parents de ce monde qui a perdu un enfant. Rémi mon cher, le temps nous rappel, nous avons encore quelques minutes devant nous, mais il ne va plus falloir tarder, j’ai encore une tonne de courrier à poster et il ne faut pas que je m’y prenne trop tard …

Souriant à Mr Holson, Miranda afficha une expression de sérieux soudain, comme si ce rendez vous l’avez requinqué, lui avait redonner la force, le souvenir de ce pour quoi elle se présentait, mais aussi pour quoi elle se battrait, et Eilane était à cette heure l’emblème de ce que le gouvernement de Mornemarais avait fait, un amas de peine et de parents en deuil.

Soyez sur que ça va changer …

Je suis triste de comprendre à quel point vous vous méprenez à mon sujet, Mrs Slent... Ellana travaille ici même, sous ma direction, et lors de son entretien d'embauche, elle m'a parlé d'Atanys, sa fille... J'ai un don de légilimencie très poussé et j'ai vu, dans son esprit, l'esquisse du visage de cette enfant... Peut-être pas clairement à la même époque que la photo que vous m'avez montré... Mais je sais reconnaître quelqu'un, même avec quelques années de plus...

Eilane fit un mine déçue. Si c'était un mensonge, il pouvait tout à fait s'avérer réaliste... Eilane avait ce pouvoir, Ellana lui avait en effet parlé d'Atanys lors de l'entretien, et Eilane savait qu'Ellana avait revu sa fille, ne serait-ce qu'au repaire...

Mais je ne vous en tiendrais pas rigueur. Cela arrive à tout le monde de tirer des conclusions hâtives. Cela ne m'empêchera en rien d'éprouver la sympathie que vous m'évoquer...

Voyant que le sujet déviait à nouveau sur Cassandra, elle continua :

Oh, Cassie ne nous a pas quitté pour une cause quelconque... C'était... Je pense juste que ça devait être ainsi... Même si ça en est tout aussi difficile à supporter...

A nouveau un mensonge, mais Eilane n'avait pas le choix, elle devait être prudente autant que possible, et pour elle-même, et pour sa fille...

Je comprends que votre planning soit si chargé et je ne veux vous retenir plus avant.

Elle se tourna vers Rémi.

J'espère avoir l'occasion de recroiser bientôt votre chemin.

Puis elle salua ses deux "invités".

Merci encore d'être passés. Oh et... je sais que vous n'étiez pas venue pour cela, Mrs Slent, mais je vous soutiendrai pour ces élections...

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On ne sait jamais vraiment expliquer les liens qui unissent deux personnes … On ne peut pas non plus définir précisément les limites de ceux-ci, ni leur nature, et bien souvent, on est surpris de voir à quel point certains liens peuvent être puissants. Il n’avait pas fallu longtemps à Albus pour se demander ce qu’était devenu Eilane en apprenant qu’elle était directrice du département des mystère, et il lui avait fallu à moitié moins de temps pour s’y rendre afin d’assouvir sa soif de curiosité. En réalité, il savait déjà bien des choses au sujet de la semi vélane, et il ne doutait pas un seul instant qu’il retrouverait l’élève qu’il avait jadis participé à former en la revoyant de nos jours … Disons qu’elle aurait sans doute pris quelques cheveux bruns avec l’âge, mais il se doutait qu’elle n’en serait pas moins ravissante. Il était donc entré au ministère, s’était présenté, puis il avait descendu tous les étages possible et imaginables pour enfin arriver à destination. Entrant dans le département lourdement protégé, il put se repérer par la communion clairvoyante, et trouva le bureau d’Eilane. Tapant trois fois à sa porte, il attendit une réponse et entra lentement, se doutant bien que la vélane en tomberait de son siège.

M’aurait on précisé que tu étais toujours aussi belle !

Dit il en rabaissant ses petite lunette en demie lune pour regarder Eilane de ses propres yeux, un petit rictus chaleureux au coin des lèvres. S’avançant vers le bureau de Miss Snake, il retira un siège pour s’y asseoir après lui avoir tapé la bise. Prenant un peu sur lui pour dissimuler la joie qu’il éprouvait à revoir Eilane, il se concentra pour redonner à ses paroles toutes la prestance qui était la leur.

Je sais que tu es surprise de me voir et que je n’ai pas prévenu que je comptais passer, mais je me suis dit à quoi bon ? Ca fait si longtemps ! Alors … Comment te porte tu Eilane ? J’ai encore en mémoire la charmante préfète que tu fus jadis, mais je dois t’avouer que je ne pense pas me tromper si je disais que l’eau a coulé sous les ponts depuis. C’est la vie ! Elle suit son cours quoi qu’il arrive, et personne ne peut l’empêcher de poursuivre sa route.

Observant tout autour de lui, il retrouvait à travers ce bureau tout l’univers du département dont son ancienne élève était à la tête … Mystère … Quel autre instance aurait pu mieux correspondre à Eilane que celle-ci dans le fond ? Albus ne pu s’empêcher cependant de vérifier quelque chose, en vue de ses connaissances passées.

L’odeur de Tom émane de toi à chaque minute ma chère élève … Tu n’as donc cessé de l’assister durant toutes ces années ? Quel peut donc être le folle espoir qui t’es donné ce courage durant tout ce temps ?

Il y avait quantité de personne qu'Eilane s'attendait à voir franchir le seuil de son bureau pour s'entretenir avec elle... Mais s'il y en avait bien une qu'elle pensait ne pas revoir de sitôt et surtout pas ici, c'était bien son professeur de Métamorphose à l'école de sorcellerie Poudlard !

Dès l'arrivée du vieil homme, la bille rouge sang du pendentif, qu'elle avait eu l'heureuse idée de cacher sous sa robe, s'illumina de sa lueur maligne, réchauffant dans le même temps la peau de la semi-Vélane.

Les yeux écarquillés, elle regarda Albus Dumbledore pénétrer dans la pièce aussi sereinement que s'ils avaient été des amis de longue date. Et sa surprise alla encore en grandissant quand, au lieu de lui serrer tout simplement la main comme l'aurait fait n'importe quel autre visiteur, il s'approcha d'elle et lui fit la bise avec toute la familiarité d'une vieille connaissance...

Voyant qu'il s'était délibérément assis sans attendre d'y être invité, elle s'installa également sur un siège, encore trop étonnée pour savoir réellement quoi penser d'une telle intrusion.

Durant une demi-seconde, son regard s'échappa de celui de Dumbledore et se posa sur la petite insigne de préfet en chef qui se trouvait sur l'étagère, à seulement quelques mètres d'Albus Dumbledore.
Une demi-seconde... sans doute pas assez pour qu'il ait remarqué...

Je mentirais en effet en vous disant que cette visite ne m'étonne nullement, professeur Dumbledore.

Elle manqua de s'étrangler ensuite lorsqu'il évoqua son passé de préfète... Elle savait où ce genre de sujet les mènerait et n'avait aucune envie d'entrer dans ce jeu dangereux... Dumbledore était perspicace, trop perspicace, il comprendrait facilement certaines choses sans qu'elle ait besoin de les évoquer réellement, tout comme il analyserait bien trop facilement également la raison pour laquelle elle voulait éviter le sujet !
Aussi ne lui restait-il plus qu'à répondre, tout en restant autant sur ses gardes que possible et d'essayer de faire les choses avec naturel, sans éveiller de quelconques soupçons !

Beaucoup d'eau, en effet, a coulé sous les ponts depuis. Jamais je n'aurais imaginé, à l'époque, me retrouver à la tête d'un département gouvernemental... Et encore moins à la tête de celui sur lequel tant de monde s'interroge sans jamais obtenir de réponses concrètes... Ce département fait l'objet des plus extravagantes théories, et je dois dire qu'il m'est extrêmement amusant de les découvrir les unes après les autres, relatées dans les journaux de notre communauté !

Espérant avoir fait dévié la conversation sans que cela paraisse trop flagrant, Eilane continua.

Mais je manque à tous mes devoirs. Puis-je vous proposer quelque chose à manger ou à boire, professeur ?

Sous sa robe, le pendentif continuait d'émettre son signal d'alerte et tout ce qu'Eilane pouvait espérer était qu'il ne prenne surtout pas la parole...
Elle n'était pas sans savoir que Dumbledore était un très bon legilimens...

A boire ? Non merci, j’ai ce qu’il me faut en réalité !
C’est derniers temps je ne sors plus sans avoir avec moi une boîte de Berties Crochues ! Je sais que ces bonbons sont quelque peu dangereux, mais mon amour pour certain de leurs parfums et immodéré. Vous en voulez un ?

Dit Albus en tendant la boîte qu’il venait de sortir de sa poche à Eilane, une lueur malicieuse et presque enfantine dans le regard. Chaque homme avait sa part d’enfantillage, il fallait croire qu’Albus Dumbledore plaçait toute la sienne dans ces paquets de boules multicolores ! Un petit rire dans le vent, le mage blanc s’arrêta alors soudainement, tendant l’oreille vers la poitrine d’Eilane, comme si il souhaitait écouter son cœur. Relevant les yeux, en espérant qu’elle n’aurait pas trop remarqué ce drôle de geste qu’il s’était tout de même tenu de faire à distance, il afficha un air un peu moins souriant.

Le temps passe mais rien ne change vraiment parfois. Tom peut il nous entendre via ce pendentif ? Sa présence en émane, je la reconnaîtrais parmi cent autres. Déjà lorsque vous êtes arrivé à Poudlard tous les deux, j’étais persuadé qu’il serait à surveiller. Il n’a jamais été un élève de ceux que l’on peut dire des plus rayonnants …

Albus baissa les yeux vers son sachet de bonbons.
Il était peut être un peu trop direct, mais il se doutait parfaitement qu’Eilane ne s’était pas séparée de Tom Jedusor malgré les années, et le professeur se demandait parfois à quoi pouvait bien servir de nier les faits par des procédés de détournement. Observant de ses yeux de vieillard les beaux yeux de son ex élève, il lui adressa un sourire.

Tu étais belle, tellement talentueuse.
Il l’était aussi en réalité, mais tu aurais pu accomplir tellement de grandes choses toi aussi Eilane. Même si je ne pourrais jamais soutenir la cause de ton, … Vieil ami, je suis largement forcé de reconnaître qu’il a accompli ce que nombre de sorciers n’ont jamais trouvé le courage de faire avant lui. Mais peut être, même si il est dénué de sentiments, a-t-il à travers toi trouvé l’épaule dont il aurait besoin par les temps difficiles ? Ou ne serait ce pas l’inverse … Eilane ?

Tournant à présent un pend de sa moustache blanche autour de son index, la sorcier Dumbledore s’était plongé dans une réflexion intense, dans ses souvenirs, aussi précis qu’ils pouvaient l’être après tant de temps …Mais certaines choses ne s’oubliaient pas. Dans le désir de garder la situation la plus détendue possible, il fit apparaître devant lui une tasse de Thé. Finalement il s’avéra que le mage souhaitait donc boire quelque chose. Sans feindre qu’il risquait de s’étouffer avec s’il continuait de sentir la répulsion à son égard de l’Horcruxe qui pendait autour du coup de la semi vélane.

Eilane regarda la boite de dragée avec un air presque attendri, comme si elle s'amusait de la manie d'un petit enfant ou d'un pauvre vieillard sénile. Une autre personne, également, avait trouvé la scène comique et le rire qui avait résonné dans la tête de la semi-Vélane s'était empressé de lui glacer le sang.

Non merci... Je n'ai jamais tellement apprécié ce genre de sucreries ! répliqua-t-elle tout en n'ayant rien perdu de l'attitude étrange d'Albus Dumbledore.

Les paroles qu'il formula ensuite lui confirmèrent ce qu'elle avait craint et elle blanchit tellement que sa robe légère, pourtant blanc cassé, parut sombre en comparaison de sa peau.

"Perspicace."

La voix froide et trop aiguë avait retentit comme une explosion.

Par pitié, ferme-la !

Le regard ambré d'Eilane était devenu flou le temps de cette pensée, puis avait à nouveau fixé son ancien professeur de métamorphose. Ses mains moites, ses gestes saccadés et le tremblement de ses membres lorsqu'elle fit apparaître une tasse de thé à la cannelle devant elle trahissaient sa nervosité.

C'était un élève brillant, professeur, le plus brillant que Poudlard ait jamais vu... vous ne pouvez nier cela.

Sachant que tout comme Dumbledore devait accepter l'évidence, elle ne pourrait nier plus longtemps la présence du pendentif. Elle tira la fine chaîne d'argent qui venait disparaître sous sa robe et dévoila, sortant de sous le tissu, la bille rouge sang à la lueur maligne, sertie dans son serpent d'argent.

Le pendentif peut nous entendre, oui.

Ce n'était pas tout à fait la réponse à la question que Dumbledore avait posé... Et Eilane ne comptait pas lui en donner d'autres... du moins pas tant qu'elle ne saurait pas quelles étaient ses intentions.
Après tout, il comprendrait bien assez vite quel genre d'objet magique était le bijou que Voldemort avait un jour choisi de lier à elle ! Elle laissa retomber la chaîne et le pendentif prit place sur sa poitrine, visible cette fois aux yeux de Dumbledore.

Les yeux baissés, Eilane ramena ses mains devant elle, faisant tourner anxieusement autour de son annulaire gauche la bague ensorcelée qu'elle n'avait jamais quittée, plus par souvenir que par utilité à présent...
On aurait presque pu croire qu'il s'agissait d'une bague de fiançailles ou d'une alliance... c'était d'ailleurs dans ce but qu'elle avait choisi de l'enfiler à ce doigt, précisément... Car il paraîtrait naturel qu'une femme porte ce genre d'anneau...
Mais aujourd'hui, Eilane s'apercevait plus que jamais, du genre de confusion cela pouvait amener !

Elle laissa Dumbledore continuer de parler, sentant sa nervosité aller de mal en pis, commençant aussi à ressentir un certain agacement face à la perspicacité, quoique toute relative, du vieil homme.

Je suis toujours belle et talentueuse, répliqua-t-elle d'un ton de défis.

Si Eilane avait gardé quelque chose de sa grand-mère Vélane, c'était bien sa fierté !

Vous auriez préféré que je prenne sa place ? continua-t-elle une fois que Dumbledore eut fini sa litanie. Qu'il évolue dans l'ombre de moi-même et pas que j'évolue dans la sienne ? Non j'en doute, professeur Dumbledore... Tout comme je doute que mes pouvoirs ne puissent jamais atteindre un jour la puissance des siens...

Mon père aurait pu le remplacer, lui par contre, à ce que l'on raconte... Malheureusement, le pauvre n'a pas eu le temps de tenter sa chance...
Quoique, pour ma part, et au risque de paraître insensible, je ne pleurerais pas sur son sort...

Mais je ne vous apprend rien, j'imagine ? Saviez-vous pour mon père ? Pour ce qui lui est arrivé ?
On a dit, à l'époque, qu'il avait été assassiné...

Eilane fixa le regard bleuté de Dumbledore avec autant de défiance que possible. Savait-il qui était responsable de ce crime ? Croyait-il Voldemort coupable ? Si tel était le cas, il serait bien déçu, le jour où il apprendrait la vérité !

Dénué de sentiment ? Est-ce vraiment ce que vous pensez de Tom ?

Eilane se leva. Il fallait qu'elle marche. L'anxiété l'empêchait de rester assise à attendre que Dumbledore continue de prêcher contre l'homme qu'elle aimait.

Vous vous trompez, murmura-t-elle quand elle fut dos au professeur, tout en ceignant entre ses doigts le pendentif dont la chaleur la rassurait.

Albus avait soudainement pris un air sérieux.
En tant normal il se contentait de ne rien laisser paraître de son état d’esprit, et une fois de plus on ne pouvait pas dire qu’il était trop expansif, cependant une lueur apparut dans ses yeux. Il avait en Eilane décelé quelque chose qu’elle tentait plus qu’ardemment de scinder ! C’était bien dommage peut être, mais quand Albus avait le doigt sur quelque chose, il n’avait pas pour habitude de lâcher prise …L’ancien Gryffondor ne devait il pas avoir pour particularité un courage sans pareil ? Non ! Celui de Dumbledore était sans précédent, et personne n’aurait l’audace de venir lui dire le contraire. Se redressant sur son fauteuil, sans bouger plus que ça, il était bien décidé à parler en profondeur avec son ancienne élève. Visiblement elle en avait besoin, et pour Albus c’était la seule chose qui importait.

Je ne nierais jamais l’esprit brillant de Tom Eilane, il est certain que ce garçon avait tout d’un surdoué avant même d’être un sorcier. Mais tu ne peux contester que mettre tant d’intelligence au service d’une cause aussi destructrice que la sienne soit un gaspillage qui ne peut être salué.

Lâchant sa barbe de ses longs doigts fins, le professeur remonta sur son nez ses petites lunettes en demi lune. Il savait parfaitement à quel dilemme était confrontée Eilane en quasi permanence ! Il entendait tout …Mais ne disait jamais rien. Quand la semi vélane évoqua son père le mage ferma les yeux un court instant. Une période tragique dont il n’ignorait rien en fait. Tout du moins s’il avait eu des doutes à un moment donné, ils avaient était confirmés dès l’instant où il avait fait la bise à la semi vélane.

Le fait que tu as tué ton père ne fait pas de toi un être mauvais Eilane ! Tu le sais aussi bien que moi c’est pour Tom que tu as fait ça, parce que quoi que tu fasse, tu le fais pour lui ! Jamais tu n’as eu le courage d’agir dans ton propre intérêt, de t’écarter de son propre chemin. Tu aurais pu pourtant ! Bien sur ! Une sorcière aussi grande que toi, tu en as la pouvoir Eilane. Tu as vu et connu presque autant de générations que moi, on sait tous deux que Tom est entièrement centré sur lui-même, il n’a pas de place pour toi, où que ça soit en lui.

Se tournant vers la ravissante créature qui se tenait maintenant de dos à lui, le sorcier se gratta le front sans rien dire. C’était assez embarrassant, mais il trouvait dommage que son ancienne élève soit à ce point dépendante d’une cause qu’elle avait adhérée uniquement à cause d’un amour sans aboutissement. Il aurait voulu que ça soit autrement …Mais en rien il pensait que tout était fini, il croyait ardemment à la seconde chance, et il comptait bien essayer de nouveau de le faire entendre.

Tes pouvoirs n’atteindront jamais la puissance des siens certes …Tous sauf un Eilane. Tu es capable d’aimer, c’est là que se trouve ta plus grande force contre lui, et même si lui reste insensible, tu t’es toujours laissée submerger par les événements, alors qu’il riait de ses méfaits, il t’es arrivé de pleurer en silence. Je me trompe Eilane ? Au fond de toi, tu as toujours su que cette cause te perdrait un jour ou l’autre, pas celle de Voldemort non, prendre sa place n’a aucun sens, mais celle de l’ancien Tom Jedusor. J’ai dit ancien parce qu’aujourd’hui il est mort, et depuis longtemps en fait, seulement tu n’as jamais voulu ouvrir les yeux.

Laissant le silence devenir maître un court instant, Albus avala sa salive et prit un ou deux bonbon avant de se laisser à nouveau submerger par son pouvoir qui lui faisait bien comprendre que la semi vélane n’était pas insensible à ses moindres mots. C’était bon en réalité, car l’influence qu’il avait sur elle, comme sur tous les élèves dont il avait été des plus proches, ne s’était pas éteinte vraisemblablement.

Tu mérites une seconde chance …Une vie meilleure Eilane.

Eilane restait le dos tourné au professeur. Elle n'avait rien répondu à sa première affirmation. A bien des égards, elle pensait que Voldemort avait gaspillé sa vie à vouloir à tout prix gagner en puissance et suprématie, à vouloir quoiqu'il en coûte dominer le monde... Il s'était replié sur lui-même, avait ainsi refusé autant qu'il le pouvait la seule chose qui aurait pu le rendre réellement heureux comme si cette chose était un poison...

Eilane sentit ses yeux se troubler de larmes. Elle serra les dents. Il était hors de question qu'elle se mette à pleurer, surtout pas en présence du vieil homme !

Pour le seconde fois de cette visite, vous vous trompez... Et j'en suis navrée... Mon père n'est pas mort à cause de Tom, mais seulement à cause de lui-même...

La semi-Vélane, pas même réellement étonnée que Dumbledore sache qui était la meurtrière de son père, ne rajouta rien de plus. Dès qu'elle repensait à cet homme, son vrai père, pas celui qui l'avait élevée, une vague de colère s'emparait d'elle. Elle n'avait pas envie de la faire renaître aujourd'hui. Tout cela était du passé... et le passé devait un jour finir par s'oublier !

Ce qui était vrai, c'était que Tom l'avait poussée à commettre le meurtre, ou du moins l'y avait conduite, mais c'étaient les actes de son père et eux-seuls qui avaient fini de convaincre Eilane...

"Jamais tu n’as eu le courage d’agir dans ton propre intérêt, de t’écarter de son propre chemin."

Ce n'est pas une question de couardise, professeur... c'est une question de choix... Là où la plupart seraient parti, auraient abandonné car tout espoir semblaient vains, moi je suis restée... Et croyez-moi, il faut un certain courage pour agir ainsi... pour choisir de sacrifier son bonheur et sa vie au profit d'une cause plus grande...

Eilane baissa la tête, toujours sans se retourner.

D'une cause plus noble...

Elle ne parlait plus des idéaux mangemorts...
De ses doigts, elle effleura sur l'étagère devant elle la petite insigne qui avait, un dernier soir dans le château de Poudlard, été échangée contre la sienne...

Vous avez au moins raison sur un point... J'ai le pouvoir d'aimer... de toute mon âme, de tout mon coeur... et je n'ai jamais agit par autre chose que par amour...
Tout n'est pas perdu... tout le sera seulement le jour où la petite étincelle d'humanité disparaîtra définitivement de ses yeux...
Mais tant qu'il y aura quelqu'un pour souffler sur les braises et ranimer sa flamme, même infimement, alors l'espoir continuera d'exister et de naître en chacun de nous...

Eilane passa machinalement la main sur son ventre...
Elle avait aimé Ethan, aimé à la folie, au risque de se mettre en danger, au risque de tout perdre...
Mais que ce serait-il passé si l'enfant avait été celui de Voldemort et pas celui de l'auror ? Aurait-elle vaincu cette part de monstruosité qui semblait ronger tout le reste en lui ?
Elle savait à quel point devenir mère pouvait bouleverser une vie... en aurait-il été ainsi également pour le Seigneur des Ténèbres, s'il était lui-même devenu père ?

Non... tout n'est pas aussi perdu que vous semblez le croire...

Elle se retourna enfin et fit face à Dumbledore... A son annulaire brillait toujours l'anneau des Howlermann, celui qu'elle avait ôté du doigt de la grand-mère d'Ethan, celui qu'elle avait fait ensorceler pour protéger Cassandra.

Il aurait pu me tuer... Il en a l'occasion, et toutes les raisons... Mais je suis toujours là... Aucun de ses mangemorts n'a jamais eu droit à un tel traitement de faveur, professeur... Aucun...

Elle savait qu'elle avait raison. Elle se souvenait avec amertume et espoir mélangé de ce si court instant où le sentiment de douleur s'était lu dans le regard rougeoyant de Voldemort... Il avait souffert de sa trahison... Il avait des sentiments pour elle.. Jamais elle ne pourrait accepter le contraire, pas après les dernières épreuves qu'elle avait subit, pas après ce qu'elle avait vu au fond de ses yeux...
Et c'était, par dessus tout, par dessus le fait qu'elle soit une Howlermann, par dessus le fait qu'elle ait une protection conte le pouvoir de Voldemort, pour cette raison que Cassandra était à ce point en danger !

Oui c'est vrai, j'ai pleuré, pleuré de si nombreuses fois que parfois j'ai cru que les larmes ne se tariraient plus jamais... et après ? Si c'est le prix qu'il faut payer pour sauver un ami... je suis prête à le payer... Je suis prête à donner jusqu'à ma vie !

Mais Tom n'est pas mort... et nous le savons tout aussi bien l'un que l'autre, même s'il vous est plus facile, pour le combattre, d'imaginer qu'il en est ainsi...
D'ailleurs, si vraiment vous croyiez à cette affirmation, pourquoi continueriez-vous à le nommer par ce prénom ?

Enfin, de plus en plus rassérénée à mesure qu'elle parlait, elle conclut :

Je ne veux pas d'une seconde chance. Je ne regrette pas un instant le choix que j'ai fait en acceptant de le suivre à notre départ de Poudlard... Combien de personnes en plus auraient péri s'il avait été seul et encore plus insensible ?
La seule chose que je regrette, c'est de n'avoir su ni pu lui cacher l'existence de l'unique autre personne pour qui mon coeur bat encore ici bas...

Cassandra...

A quoi bon persister ? Albus sentait bien qu’Eilane n’ouvrirait pas les yeux ce jour là. Après tant d’années à se borner d’œillères, comment pourrait elle du jour au lendemain réaliser le traquenard dans lequel elle était enfoncée jusqu’au cou ? Se relevant Albus s’orienta vers Eilane, il n’osait trop rien faire, mais il se sentit obligé de poser la paume de la main sur l’épaule de la semi vélane, comme pour lui faire part de sa compassion au sujet de Cassandra, sans vraiment dire mot. D’ailleurs lorsque le contact fut établi un court instant, la mangemort pu entendre quelques cris de ses victimes, voir quelques visages peinés, jusqu’à ce que tout devienne le trou noir.

Tu n’imagines pas Eilane tout le mal que tu permets autour de toi. N’as-tu donc même pas un songe de regret de la peine que tu as répandu, de tous les orphelins que tu as fait …Car les victimes de Tom sont aussi les tiennes Eilane. En lui offrant un appui tu lui offre de même la force de continuer. En as-tu seulement conscience ?

Laissant le silence prendre place un instant Albus demeura immobile encore quelques secondes avant de relâcher sa connexion avec Eilane. Observant ses mains avec attentions, le mage blanc se rendit compte qu’elle tripotait depuis tout à l’heure un anneau étrange. Peut être s’était elle …Mariée avec Tom ? Même si cela lui paraissait grandement impossible, il ne peut s’empêcher de s’en assurer.

Est-ce que cette bague signifie que … ? Dans tous les cas sachez Eilane que je ne te méprise pas, je ne te juge pas, je ne te hais pas. Je suis juste triste et profondément désolé à l’idée qu’une de mes anciens élèves, aussi belles et talentueuses que toi, se soit liées à un destin aussi tragique ! Tom a effectivement eu besoin durant tout ce temps ! Mais Eilane, ce n’est pas parce qu’il t'aime, c’est justement tout l’inverse …Aucune bague n’est une preuve dans des situations comme la tienne.

« Un ami » avait elle dit.
Albus savait que Tom Elvis Jedusor était bien plus qu’un ami pour Eilane. Elle lui avait sacrifié plus à ce sujet qu’aucun n’ami n’aurait sacrifié au non de l’amitié ! Pourquoi se bornait elle sur ce genre de penser alors qu’il apparaissait clairement qu’elle était amoureuse, et que c’était la seule raison pour laquelle elle trouvait normal de tuer des gens au nom d’un homme.

Tom a été un garçon, comme n’importe quel enfant ! Oui ! Il y a des années de cela ! Mais reconnais au moins que même si il vit encore ne serait-ce qu’à peine en Lord Voldemort, celui-ci est devenu trop faible pour être sauvé. Il est perdu, ce n’est pas ton cas. Tu refuse une vie meilleure, tout ça pour un homme qui ne te donnera jamais ce que tu attends ? Il ne le peut pas ma chère amie …

Si il s’était avéré un instant que Voldemort ait un choix à faire entre sa vie ou la tienne Eilane, tu serais morte à l’heure qu’il est. Penses-tu que c’est là ce qu’on peut appeler de l’amour ? C’est de la lâcheté pure et dure.

Eilane était revenu vers Dumbledore et s'était rassise en sa compagnie, même si elle fuyait autant que possible le regard bleuté de son ancien professeur de métamorphose.

Cette bague ?

Un rire nerveux sortit de sa gorge sans qu'elle le lui ait demandé.

Croyez-vous vraiment Tom Jedusor capable de se marier avec qui que ce soit ?
Cette bague appartenait à... une femme... La grand-mère d'un certain Ethan Howlermann... J'ignore si vous l'avez connu...
Cet anneau n'a strictement rien à voir avec Tom... Il n'est que la représentation d'un lien qui n'a malheureusement plus lieu d'exister...

Pourtant Eilane garda la bague à son doigt... L'enlever signifiait oublier pour elle... Et elle se refusait d'oublier Cassandra... ni même Ethan...

C'est étonnant en fin de compte comme vous vous contredisez vous-même, professeur... Vous me dîtes que Tom n'a que faire de moi... Mais également que mon soutien lui permet de continuer et d'amplifier ses actes de barbarie...

Mais, sauf votre respect, je crains qu'une fois de plus vous vous mépreniez à ce dernier sujet...
Si je n'étais pas là, si je l'avais abandonné comme vous me suggérez de le faire, Tom serait dix fois plus cruel qu'il ne l'est actuellement...

Ses yeux ambrés, fiers et défiants, croisèrent enfin ceux de Dumbledore.

Peu de gens sont morts de ma main...

Son regard revenant un court instant sur l'anneau de la grand-mère d'Ethan, qu'elle avait elle-même ôté de sa main après l'avoir assassiné sur ordre de Voldemort, Eilane soupira et reprit, un peu plus honnêtement.

Aussi peu que possible du moins... Et encore moins ces derniers mois... Mais il y a toujours un prix à payer quand on veut essayer d'améliorer les choses...

Son coeur se serra en repensant à cette journée du 10 mars... Cette journée où elle avait été contrainte d'assassiner Ania Hileston... Cette journée qui avait marqué la naissance de Cassandra...

Certains doivent être sacrifiés pour que nous soyons tous sauvés..., murmura-t-elle, se souvenant de cette étrange litanie, plus pour elle même que pour le directeur de Poudlard.

En contre-partie, à chaque fois que Tom croise mon regard, à chaque fois qu'il sent mon parfum, l'once d'humanité qui existe encore en lui revient faiblement à la vie et l'empêche d'être trop cruel... Je sais que vous n'y croyez pas... Mais...

Elle se mordit la lèvre un instant, se demandant si elle pouvait avoir confiance en Dumbledore. Elle l'avait toujours considéré comme un grand professeur, comme quelqu'un de sensé et qui ne condamnait pas avant d'avoir jugé de ses propres yeux...
Pourtant, elle devait rester sur ses gardes et fermer son esprit à tout le reste sauf à ce souvenir...

Je peux vous le montrer...

Ignorant que même sans la légilimencie, Dumbledore aurait pu voir grâce à la communion clairvoyante, elle prit ses mains dans les siennes sans attendre son accord et, ayant soigneusement coupé l'entrée à tout autre partie de sa mémoire, élança, aussi fort qu'elle le pouvait en direction du professeur, le souvenir de la dernière altercation qu'elle avait eu avec Voldemort ; celle-là même où elle avait compris que, malgré tout ce qu'il dirait, malgré tout ce qu'il ferait contre elle, il ne pourrait empêcher le sentiment qu'elle faisait naître en lui de le ronger...

Un peu sonnée, la tête lui tournant légèrement, elle relâcha les mains de Dumbledore. Elle savait qu'elle ne pourrait pas faire de magie durant un bon moment et espérait qu'elle n'en aurait de toute manière pas besoin.

Vous me direz sans doute que ce n'est pas grand chose... Que ce n'est pas suffisant, même pour conserver un infime espoir... Mais alors qui de nous deux refuserait d'admettre la vérité ?

Eilane ferma les yeux, attendant que sa fatigue disparaisse d'elle-même avant qu'elle ne les rouvre.

Et me croyez-vous réellement aussi naïve pour ne croire qu'en ce seul et unique espoir ? Pensez-vous réellement que si je prétends aujourd'hui vouloir voir cette guerre s'arrêter, je ne me sois pas pour autant mise davantage à contribution afin qu'il en soit un jour ainsi ?

Jamais elle n'aurait dû aller sur ce terrain glissant. Dumbledore savait-il pour l'ordre ? Il en faisait partie autrefois, ce n'était un secret pour personne... Il en avait même, selon Voldemort, été le fondateur... Mais aujourd'hui, qu'en était-il ? Savait-il qu'elle jouait à présent le jeu dangereux de la taupe, de l'agent double... et ce pour les deux camps, qui lus était ?

C'est étonnant en fin de compte comme vous vous contredisez vous-même, professeur... Vous me dîtes que Tom n'a que faire de moi... Mais également que mon soutien lui permet de continuer et d'amplifier ses actes de barbarie...

Oh non ! Bien au contraire, il n’y a là aucune contradiction, Eilane, et tu le sais. Même les plus dénué de cœur ont besoin d’un appui, tu l’appuies de ton âme, tu as mis ta vie à son service, en un sens tu l’as toujours encouragé à te dominer. Il n’a que faire d’Eilane Snake, sa vieille amie d’école, mais il est très attaché à ta soumission et à elle seulement ! C’est une question de pouvoir, de possession, en un terme de Machisme ! Toi ou une autre, quelle importance pour lui Eilane ?

Albus savait en réalité plutôt certainement à qui était cette bague, mais il ne pouvait pas laisser passer une occasion de rappeler à Eilane à quel point sa vie était devenue insoutenable. Il ne l’avait pas demandée en mariage, justement, c’était bien là la preuve de son détachement à tous les sentiments humains que l’on peut éprouver. Un homme qui aimerait une femme depuis aussi longtemps que Voldemort aurait pu aimer Eilane l’aurait demandée en mariage ! Mais le mage noir ne l’avait pas fait. Parce que son seul unique et véritable amour, c’était le pouvoir, la dictature, la soumission de chacune de ses victimes, vivants ou morts, fidèle ou infidèles ! Mais quoi ! C’était là le portrait même du mal ! Le méchant parfait ! Le stéréotype ! Peut être Voldemort pouvait ressentir ? Mais en dehors de la colère, du désire ou de la soif de pouvoir, que savait il vraiment éprouver ? Peut être oui Eilane était une privilégiée, le lien entre elle et Voldemort était puissant ! Très puissant ! Seulement l’un ne survivrait pas à l’autre, et Eilane avait toujours été plus faible que Voldemort, il la consumerait, c’était un fait établi pour Albus.

En contre-partie, à chaque fois que Tom croise mon regard, à chaque fois qu'il sent mon parfum, l'once d'humanité qui existe encore en lui revient faiblement à la vie et l'empêche d'être trop cruel... Je sais que vous n'y croyez pas... Mais...

Il y a un chemin différent entre ce que je crois, et ce que je dis Eilane Snake. Je n’ai pas pour habitude d’encourager les gens à leur perte, sauver des vies, voilà la seule chose qui importe. Ne réalise tu donc pas que c’est vers ta mort que tu cours ? J’aurais voulu pouvoir t’assurer que Voldemort éprouvait encore quelque chose pour toi, mais si ça avait été le cas, t’aurait-il seulement forcée à accepter le sacrifice de ton enfant ? De te faire souffrir autant qu’il aurait pu souffrir ? Il prend plaisir à ce petit jeu ! Il prend plaisir à détruire tout ce qu’il touche … L’amour rend aveugle, il existe en chacun de nous, oui, mais il nous rend aveugle. Laisse la flamme de Voldemort s’éteindre, laisse Tom s’en aller Eilane ! En le retenant ici tu permet à Voldemort de rester en vie ! C’est son reste d’humanité qui lui permet de rester en vie Eilane …Sans elle il ne serait déjà plus qu’un souvenir, si tu le laissais s’en aller pour de bon, Voldemort ne serait plus qu’une coquille emplie de pouvoir, il serait tellement inconscient et insoucieux qu’il serait déjà mort. Mais grâce à toi il a appris à se servir des gens Eilane …Voilà tout ce que tu es, un entraînement pour ses fins.

Albus était au courant pour Cassie, mais en réalité c’était uniquement parce qu’il avait touché Eilane. La communion était un pouvoir si puissant, si étonnant, qui aurait donc pu juger à quel point elle était puissante en Albus ? Même si le summum de ce pouvoir ne s’est connu que dans une prestigieuse famille, il pouvait se venter d’en être un détenteur puissant et renommé. Personne ne savait juste donner de nom à cette capacité, alors on nommait cela être avenant. Mais à tord …

Et me croyez-vous réellement aussi naïve pour ne croire qu'en ce seul et unique espoir ? Pensez-vous réellement que si je prétends aujourd'hui vouloir voir cette guerre s'arrêter, je ne me sois pas pour autant mise davantage à contribution afin qu'il en soit un jour ainsi ?

Oh Eilane, comme j’aimerais te dire que contribuer à la paix serait suffisant, mais tu le sais aussi bien que moi, permettre à Voldemort de continuer ses méfaits est quelque chose d’impardonnable, quoi que tu fasse, quoi que tu pense, tu es indirectement responsable de ses crimes, comme chacun de ses fidèles… Peut être si j’avais pu lire le mal en lui à l’époque …Mais c’est terminé, lorsque j’aurais repassé la porte de ce bureau, tu devras faire un choix, peut être pas dans l’immédiat, mais Eilane, n’oublie jamais cette conversation, elle pourrait te servir bien plus que tu ne le crois dans les temps à venir. Je ne sais pas quoi, mais je peux sentir les ténèbres grandissants, il se passera quelque chose qu’aucun de nous n’aura pu voir venir, qui échappera à notre contrôle, quand ce jour sera arrivé, il faudra se battre pour la paix, et cela pourrait bien se solder de la mort de nombre d’entre nous … Alors souviens t’en !

Albus baissa alors les yeux vers le sol, que dire de plus ? Il faisait un peu oiseau de mauvais augure, mais Eilane devait le sentir elle aussi, les choses ne tournaient pas aussi rond qu’elle voulait s’en convaincre ! Il y avait anguille sous roche dans tout ça. Et Albus était bien placé pour le savoir, tout crime a sa punition …

"Toi ou une autre, quelle importance pour lui Eilane ?"

Eilane serra les poings. Elle refusait de croire son ancien professeur, refusait de lui donner raison si facilement... Pas après tout ce qu'elle avait enduré... Pas après tout ce qu'elle avait vécu pour en arriver là où elle était, pour avoir reçu la révélation qui l'avait tant bouleversée quelques jours plus tôt et qu'elle avait, quant à elle, cachée à Dumbledore en lui laissant avoir accès à ses souvenirs...

Si cela n'avait eu aucune importance, il m'aurait tuée depuis longtemps... Des femmes prêtes à se damner pour lui, il pourrait en avoir autant qu'il le désire...

A commencer par cette garce d'Ellana...

Et contrairement à ce que vous dîtes, même si je semble soumise à lui, je suis finalement une des seules personnes à qui il laisse le pouvoir de lui tenir tête...

Elle avait de plus en plus de mal à garder son calme face à son ancien professeur. Il lui semblait à présent clair qu'il était venu jusqu'à elle dans le simple but de jouer les moralisateurs, et sa morale, elle n'avait aucune envie de l'entendre...

"Je n’ai pas pour habitude d’encourager les gens à leur perte, sauver des vies, voilà la seule chose qui importe. Ne réalise tu donc pas que c’est vers ta mort que tu cours ?"

Bien sur que si, j'en suis consciente... Mais ça n'a pas d'importance... Qu'est-ce qu'une vie, en comparaison de tant d'autres ? Je sais où me mènera tout ça, même si j'ignore comment je possède cette certitude... et cela m'importe peu... Ma vie ne compte pas...

Sa main hésita et son geste resta en suspens... Elle avait faillit la déposer sur son ventre, en souvenir de la petite Cassandra qu'elle souhaitait toujours protéger plus que tout, mais ses doigts avaient également, au même instant, été attirés par le pendentif...
Non... sa vie ne comptait plus... et les deux seules vies qui avaient encore une importance pour elle ne pourraient jamais cohabiter...

"J’aurais voulu pouvoir t’assurer que Voldemort éprouvait encore quelque chose pour toi, mais si ça avait été le cas, t’aurait-il seulement forcée à accepter le sacrifice de ton enfant ? De te faire souffrir autant qu’il aurait pu souffrir ? Il prend plaisir à ce petit jeu ! Il prend plaisir à détruire tout ce qu’il touche … "

Je...

Eilane se raidit, fixant Dumbledore comme si c'était la première fois qu'elle le voyait réellement.

Comment savez-vous ? Comment êtes-vous au courant pour Cassandra ? Si vous l'êtes, alors peut-être est-elle encore plus en danger que je ne le croyais...
Comment ? Dites-moi, je vous en prie. Je dois savoir ?

Elle s'était rapprochée de Dumbledore, si près que, pendant un instant, elle eut la farouche envie de le secouer comme un prunier pour obtenir de sa part une réponse. Elle se retint, réalisant que ce geste qu'elle avait failli faire venait tout autant d'elle-même que de l'horcruxe...

"Sans elle il ne serait déjà plus qu’un souvenir, si tu le laissais s’en aller pour de bon, Voldemort ne serait plus qu’une coquille emplie de pouvoir, il serait tellement inconscient et insoucieux qu’il serait déjà mort."

Une coquille plus facile à éliminer, c'est ça ? J'aurais dû m'en douter... Vous ne prêcher pas pour mon salut, mais seulement pour votre paroisse, professeur, comme vous l'avez toujours fait d'ailleurs...

Tom avait raison à votre sujet... Vous n'êtes pas aussi différent de lui que vous semblez essayer de le faire croire... Le destin des autres, vous vous en fichez, seul vos desseins comptent et c'est pour cela que vous êtes ici...
Pas pour moi... Pas pour m'apporter une seconde chance... Mais seulement pour Le rendre plus vulnérable...

Sauf que vous vous trompez... Sa vulnérabilité est peut-être liée à son humanité, mais c'est cette dernière qui renforce la première et pas, comme vous le prôner, qui la détruit...
Et même s'il gagnait en vulnérabilité, ce ne serait pas seulement lui que vous devriez éliminer...

Les doigts d'Eilane se retinrent d'effleurer le pendentif. Elle n'allait tout de même pas lui donner toutes les réponses...
Mais tout en ayant prononcé ces mots, elle s'était demandé jusqu'où était capable d'aller Dumbledore pour détruire son pire ennemi ? Irait-il jusqu'à la tuer pour ça ?

"Mais tu le sais aussi bien que moi, permettre à Voldemort de continuer ses méfaits est quelque chose d’impardonnable, quoi que tu fasse, quoi que tu pense, tu es indirectement responsable de ses crimes, comme chacun de ses fidèles…"

Alors votre vision du monde est toute aussi manichéenne et détestable que celle de la plupart de vos alliés... et vous n'avez rien à faire dans ce bureau, professeur...
La seule question qui reste en suspens, ainsi, puisque vous me considérez donc simplement comme une ennemie, sans même vous souvenir qu'entre le noir et le blanc existe le gris, est de savoir si vous allez me dénoncer ou pas...?

La panique n'était pas totalement absente de la question qu'Eilane venait de poser. Dumbledore savait beaucoup de choses à son sujet... beaucoup trop... S'il la dénonçait, elle était perdue... et sa seule échappatoire, s'il menaçait de le faire, était de lui avouer qu'elle travaillait pour l'ordre, sans même être réellement sure que lui-même en faisait encore partie...

Elle espérait vivement ne pas devoir en arriver là...

Les dernières paroles de Dumbledore glacèrent le sang d'Eilane et elle ne réussit pas à lui répondre...
Se battre...
Elle ne pourrait combattre l'homme qu'elle aimait... Mais pouvait-elle pour autant encore accepter les meurtres commis en son nom ?

Je ne suis pas là pour les miens, Eilane, il est regrettable que tu penses cela, et si tu n’entends pas pourquoi, je suis désolé. Je voulais seulement, en franchissant le seuil de ce bureau, aider une vieille connaissance et lui rappeler ce pourquoi j’ai eu foi en elle. Mais visiblement tu n’as pas encore compris et tu ne comprendras jamais. Il n’y a pas de gris dans notre monde. Et un jour il te faudra choisir définitivement de quel côté vous êtes, car même Voldemort n’est pas éternel ! Le défendras-tu jusqu’à la mort, ou le laisseras-tu enfin partir, chose qu’il aurait du faire depuis maintenant tellement longtemps déjà ! Nous sommes des reliques du passé, notre place dans ce monde n’est assurée que par cette guerre, et même si tu te penses apte à remettre mes choix en question, Eilane Snake, saches une chose, c’est que même si mon camp ne vous plait pas, moi j’en ai au moins choisi un …

Albus voyant qu’il ne ferait définitivement pas entendre raison à la semi Vélane lui fit volte face et se dirigea vers la sortie sans ajouter mot. Si elle ne désirait plus l’entendre, c’était en réalité bon signe à ses yeux, l’avait il touché dans ce cas ? Lui demandait elle de sortir parce que son avis était trop dur à accepter ? Et si c’était le cas, la semi Vélane s’en voulait elle alors de tous les crimes qui avaient été commis, jusqu’au retrait de sa propre fille ? Tien, Cassandra justement …

Ce que je sais sur ta fille ne se résume qu’à ce que j’en ai lu en toi, Eilane Snake. Penserais-tu vraiment que je sois capable de me présenter devant toi sans même avoir pris le soin de sonder ce que tu es devenue, …J’aurais pensé que te ne serais pas étonnée de me savoir prudent. Le fait est que, si je puis me permettre, tu n’aurais jamais eu à abandonné cet enfant si tu n’avais pas continué encore et encore d’embrasser la cause perdue que mène Tom. Dans tous les cas, acceptes mes sincères regrets quant à cette pauvre âme innocente qui s’est retrouvée victime de tes propres erreurs.

« Aïe », c’était le genre de paroles qui faisaient mal, mais Albus n’avait plus pour habitude d’être doux. Si les mots enrobés n’étaient plus assez forts, il savait aussi bien employer un ton un peu plus dur, pour parler aux sourds. Oui, Eilane l’était, et elle était aveugle, mais lorsque celle-ci se rendrait compte de sa bêtise, il serait trop tard, elle aura déjà payé pour cette vie de ténèbres, par le prix de son propre souffle. Et même là, Albus doutait qu’elle pense avoir fait le mauvais choix.

Quel dommage, tu aurais pourtant pu accomplir tellement de grandes choses Eilane ! Mais qui sait, peut être que de toi le monde a reçu un espoir encore inaperçu …

Je te salus, et je te souhaite bonne chance pour l’avenir, Miss Snake, tu en auras besoin.

Dit il avant de se retirer sans bruit et de disparaître au loin.

Eilane resta sans voix devant les propos de son ancien professeur de métamorphose... Lui qui avait si fermement soutenu, durant toutes ces années, que l'amour était le plus puissant des pouvoirs, le seul qui pourrait vaincre le mal, ne voyait-il pas qu'elle oeuvrait dans ce sens, même si vaincre quelqu'un ne signifiait pas forcément pour elle le tuer ?
Et d'ailleurs, il lui disait de laisser partir Tom, ou Voldemort, comme il préférait être appelé à présent, parce que son heure était venue depuis longtemps ? Voldemort n'était-il pas bien plus jeune que le vieil homme qui venait de quitter la pièce ?

Si, entre vous deux, il y en a un dont l'heure aurait du être venue depuis longtemps, c'est peut-être bien de la vôtre qu'il s'agit, professeur !

Eilane regretta de ne pas avoir été capable de lancer à Dumbledore cette phrase alors qu'il se trouvait encore dans le bureau. Elle n'aimait pas la manière dont il l'avait traitée et encore moins les soit disant vérités qu'il avait avancé et qui avaient juste eu pour effet de déstabiliser la semi-Vélane.

C'est faux, je ne suis pas responsable de la situation de Cassandra... Je n'ai jamais voulu qu'elle se retrouve en danger de mort... Si cette vile Ellana n'avait pas courut tout raconter à Tom... Tout ce que j'ai fait, c'est essayer de protéger Cassie...

L'esprit d'Eilane continua longuement à marcher ainsi, essayant de se persuader que tout ce que Dumbledore avait dit était faux...
Finalement, elle se tourna vers son faucon qui venait tout juste de rentrer d'une longue chasse et lui sourit un peu tristement.

Bonsoir mon bel Epytus. Contente de te voir... J'ai besoin de compagnie aujourd'hui !

C'était bien vrai... Entre sa rencontre avec le nouveau ministre, la réunion pour le moins mouvementée et la discussion avec Dumbledore, cette journée avait été la plus perturbante possible !

Et alors que l'oiseau allait s'installer sur son perchoir, Eilane s'assit sur son siège et se plongea dans un dossier, espérant que le travail lui ferait oublier le reste...

Les jours et les semaines avaient passé depuis cette altercation avec Dumbledore qu'Eilane essayait d'estomper dans son esprit jusqu'à n'en faire plus qu'un lointain souvenir.

Entre temps, pourtant, s'en étaient déroulées des choses : elle et Ellana Silver avaient été puni d'une manière bien étrange pour s'être faites remarquer dans les couloirs du ministère et Voldemort en personne avait rendu visite à la semi-Vélane au sein son manoir... Rencontre qui aurait d'importantes retombées, Eilane pouvait le sentir, même si elle n'était pas encore totalement consciente de ce que cela signifiait...

Ce matin-là, elle était venue au ministère l'air encore plus épuisé que la veille au soir, quand elle avait quitté le travail ; la nuit avait été courte et elle n'aurait pas craché sur quelques heures de sommeil avant de commencer la journée.
Mais déjà sur son bureau l'attendait une lettre et, en l'ouvrant, elle découvrit que son atypique employée, la moldue Roxanne, lui demandait un entretien.
Sa curiosité émoustillée, et son envie d'essayer d'arranger les choses avec un membre de son équipe auprès de qui elle avait souvent été trop rude, Eilane rédigea à son tour une réponse, qu'elle ensorcela d'un coup de baguette magique et transforma en petite note virevoltante.

Citation :: Miss Willows,
merci de vous présenter à mon bureau cet après midi à 14 heures,
Cordialement,
Eilane Snake

A la réflexion, Eilane trouva le message était encore bien froid, mais le petit bout de papier s'était déjà engouffré dans le couloir du département et il était trop tard pour faire marche arrière.

A 14 heures, deux tasses et une théière avaient fait place au monceau de parchemins qui jonchait son bureau un peu plus tôt.
Il ne manquait plus que Roxanne.

HJ Roxanne, c'est à toi Wink

Si quelque chose ne colle pas dans mon message, n'hésites pas à me le dire, j'éditerai Wink

Mon bureau devient privé jusqu'à la fin de cet entretien. Si vous voulez contacter quelqu'un du département, merci de poster chez Yeltaz LeBihan HJ

HJ : désolée du retard... HJ

La nouvelle de sa grossesse, le bonheur qu'elle avait provoqué chez Zaccharie, malgré ses craintes, et la joie constante que cela provoquait en elle, tout ça était bien beau, mais il restait une ombre au tableau, et une fois les premières joies profitées, il avait bien fallu s'en occuper...

Après avoir mis au courant Noxis et Zacch, l'un après l'autre, sans trop vouloir mais sans être capable de le cacher (Roxanne n'avait jamais été une fille secrète : elle était trop franche et entière pour cela, et ne réussissait jamais à rien cacher... Ne le tentait même jamais, pour dire vrai... Pas son truc, c'est tout), elle avait pris son courage a deux mains, et risqué sa carrière, en sollicitant simplement un entretien avec la chef...

Lorsque le petit avion de papier était entré dans sa salle, alors qu'elle revenait pour la ènième fois de la matinée des toilettes pour dames (son estomac aussi jouissait du plein bonheur de sa grossesse), les cheveux en désordre et le teint plutôt blanchâtre (et y en a qui croient encore que la médecine est affaire de science et qu'elle n'a rien à voir avec l'état d'esprit ? Mais bien sûr !), pour l'informer de l'heure de son entretien (l'après-midi même : soit la hautaine directrice était dans un bon jour, soit au contraire elle voulait expédier la chose au plus vite), elle décida de délaisser pour le moment son travail, et de partir faire un tour... Si de toutes façons elle devait être virée quelques heures plus tard, autant partir dignement (non sans un scandale bien sûr, mais il n'yavait pas la même notion des droits de l'employé ici), le teint frais et sans vomir sur l'employeur !

Trois petits tours et elle revient, la Roxanne... Elle n'a pas mangé (l'estomac refuse, et il y a des jours comme ça où il vaut mieux renoncer à être maître de ses décisions et se ranger à l'avis du tyran), a toujours le teint pâle, mais moins cireux, et la mine résolue... Adviendra ce que pourra, elle ne se laissera pas faire !

Dans le couloir qui mène au bureau de la directrice, c'est un petit dialogue privé qui fait son show dans l'esprit de notre Roxanne... Elle voit Eilane Snake, vélane, directrice du département des mystères, femme de pouvoir et de mépris s'il en est, la regarder de son air hautain, un sourire hypocrite fiché sur son visage parfait :

- Bonjour Miss Willows... Vous souhaitiez me voir ? Prenez place je vous prie.
- Bonjour madame la directrice : je viens vous offrir ce dont vous réviez depuis que vous m'avez embauchée... Une occasion de me virer, une vraie raison...
- Excellent, excellent... Voilà enfin une véritable contribution à notre département, vous ne sauriez me faire plus plaisir. Mais je vous en prie, dites m'en plus...
Et gnagnagna et gnagnagna !

Il n'empêche que ça occupe, les petites scènes privées : la voilà arrivée à destination... Plus que trois petits coups qu'elle frappe sur la porte, et le tour est joué. C'est son heure c'est son jour c'est son entretien, elle entr'ouvre donc la porte sans crainte de déranger, pour découvrir Eilane Snake derrière une service à thé...

Madame Snake... Bonjour.

Alea Jactae est, comme qui dirait !

Des bribes de pensées étaient parvenues jusqu'à Eilane depuis le couloir qu'arpentait Roxanne.

Une occasion de la virer, mais de quoi parle-t-elle ?

Bien entendu, même si son don de légilimencie était très aiguisé, elle n'en avait guère entendu plus (il aurait fallu, pour qu'elle perce davantage les secrets de la jeune femme, qu'elle soit déjà en face d'elle), et elle n'aurait de toute façon eu aucune raison de deviner la raison qui avait motiver Roxanne à lui "demander audience".

Avant même qu'elle n'ait eu le temps de répondre et d'inviter son employée à passer le pas de la porte, Roxanne avait pénétré dans son bureau.

Bonjour, Miss Willows.

Eilane afficha un sourire sincère, toujours décidée à essayer d'arranger la situation.

Installez-vous, je vous prie. Une tasse de thé ? demanda-t-elle en désignant la théière fumante. Puis-je savoir la raison de votre visite ?

HJ Désolée pour la petitesse de ma réponse. Embarassed

Théa attend que tu postes avant d'intervenir Wink

HJ

HJ : sorry Théa, j'avais un peu zappé ce rp (honte sur moi !) HJ

Elle a presque l'air sincère dans son sourire. Mais c'est le propre des vélanes, n'est-ce pas, de toujours séduire, avoir l'air parfaites, sincères, belles et gentilles, arrangeantes... Et pourtant, bien qu'elle le sache, bien qu'elle ait prévu l'entourloupe, qu'elle se soit bien dit de ne pas tomber dans le piège, Roxanne se détend un peu, presque prête à la croire vraie, celle qui ne tardera pas à se réjouir de l'absence à venir de la petite moldue, la honte du département...

Elle ne se fait pas prier pour s'assoir, sa grossesse aujourd'hui plus pesante qu'elle ne l'a jamais été, pesante à la fois sur ses forces globales, sur son estomac, dans sa tête, vide et qui s'amuse à lui faire voir le monde à 360°... Une tasse de thé ? Oh oui !!!

Merci pour le thé, je veux bien...

Elle prend la tasse qui lui est tendue, respire l'arôme du thé qui s'en dégage, mais n'ose y tremper les lèvres...

Quant à la raison de ma visite, eh bien... Je ne sais pas comment ça se passe dans ce monde, aussi ai-je souhaité vous prévenir avant que vous ne vous en aperceviez par vous-même...

Un instant de silence... Pourquoi toujours un instant de silence avant que la phrase ne tombe, comme un couperet ? Ce suspens est tuant, surtout pour elle-même, qui le crée, mais elle ne peut s'en empêcher, de prendre une grande inspiration avant le tadam...

Je suis enceinte.

Et avant que la vélane n'ait pu réagir, elle poursuit :

Mais cela n'influera que peu sur mon travail : j'ai l'intention de travailler jusqu'à la délivrance, et si vous souhaitez que je retravaille vite ensuite, je pourrai amener mon enfant, puisque je travaille seule dans ma salle d'expérience...

Je sais que vous souhaiterez profiter de cette occasion de vous débarasser de moi, de ne plus porter cette honte d'avoir engager une moldue. Mais je travaille bien et je crois qu'hormis ma naissance, vous n'avez rien à redire à ma présence ici... Et je réitère ma promesse : je continuerai mes recherches, ici ou ailleurs...

C'est fou comme la fatigue peut mener à la parano, la parano à la défiance, et la défiance à l'insolence... En quelques mots, Roxanne est passée de l'employée sur le point d'être virée et qui supplie, à l'employée sur le point d'être virée et qui menace l'employeur d'un procès en bonne et dûe forme... Comme dans les films : "si vous me virez, je vous laisserai sur la paille !"...

Et maintenant, le verdict !

HJ Bah, ça va, j'ai survécu geek

HJ

La visite chez le premier des Directeurs de Département avait été pour le moins étrange et Aléatha ne pouvait qu’espérer que celle-ci se déroulerait de façon nettement plus conventionnelle ! C’était d’ailleurs assez simple : Edward lui avait laissé carte blanche pour s’organiser comme elle le souhaitait. Enfin, il ne l’avait pas dit comme tel, mais il n’avait mis aucune condition ou façon de procéder dans sa lettre : c’est donc quelle avait champ libre ! Commençait-il à la connaître qu’il savait qu’elle n’en ferait de toute manière qu’à sa tête ?

Cette idée plaisante à l’esprit, le sourire aux lèvres et Haplo sur les talons, c’est vers le Département des Mystères qu’elle se dirige. Une fois de plus, elle n’a pas estimé utile d’annoncer sa présence. Typiquement le genre d’attention qui lui passe des kilomètres au dessus de la tête. Elle a le nez plongé dans son sac, y farfouillant pour s’assurer qu’elle n’a pas oublié sa plume et son carnet de notes. Un frôlement léger sur son mollet, elle s’arrête net et abandonne ses fouilles.

Haplo ?

Elle reste interdite et regarde filer l’animal. Mais cette fois, il ne fuit pas, on dirait que quelque chose d’irrésistible l’attire vers une porte. Celle-là même qu’Aléatha doit atteindre. A son grand étonnement, elle le voit s’élever sur ses deux pattes arrières et repousser des deux de devant la lourde porte mal refermée ou particulièrement facile à ouvrir. Il glisse sa tête par l’entrebâillement et c’est tout son corps qui suit. Revenue de sa surprise, la jeune fille démarre prestement à sa suite, achevant de pousser le panneau. Nouvelle dose d’étonnement : le persan de Viola a atterri sur les genoux d’une femme sublime dont il est en train de renifler soigneusement le visage, comme à la recherche de quelque senteur particulièrement enivrante pour son délicat odorat de félin.

Heu …

Aléatha à court de mot. Un exploit. Avec une telle entrée en matière, elle doute que sa visite soit beaucoup plus conventionnelle que celle faite à Amadeo Whitemore.

Bon et bien c’est parfait. Et maintenant ? Je bouge pardi ! Naturelle … Voilà … Je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre, cela me paraît une solution parfaite pour toutes les parties en lice.

Elle redémarre d’une démarche assurée et élégante, tend la main et s’empare du chat.

Vous permettez ? Haplo, cela ne se fait absolument pas d’entrer ainsi sans y être convié …

Mauvaise foi ? Où ça ? Hochement de tête vers Roxanne, sourire de gala et rapide battement de cil en direction d’Eilane.

Bonjour, je suis Aléatha. Aléatha Quindiniar. Vous devez être Miss Snake ?

Elle n'avait pas même eu le temps d'assimiler tout ce qui avait été dit par Roxanne lorsque le petit chat était rentré dans la pièce et était docilement venu se coucher sur ses genoux.

Enceinte...

Son visage se déconfit un peu. Ses doigts se posèrent sur le chat dont la familiarité l'avait à peine étonnée tellement elle était sous le choc...
Un ronronnement la sortie de sa torpeur et elle regarda enfin l'animal. Son odeur était réconfortante, comme si elle lui en rappelait une autre, mais Eilane n'aurait su dire laquelle.

Miss Willows, je suis heureuse que vous soyez venue me parler...

Un sourire avait remplacé sa mine triste, et elle s'apprêtait à exprimer à la moldue qu'elle n'avait rien à craindre pour son emploi malgré son état physique, lorsque, tout à coup, une autre personne fit irruption dans la pièce.

Un regard violacé, des cheveux blond clair, un visage volontaire et un peu froid... Eilane aurait juré qu'elle-même devait ressembler à la jeune fille lorsqu'elle était encore à Poudlard !

Une serpentard, j'en mettrais ma main à couper !

Et le chat semblait lui appartenir, en fin de compte, puisqu'il accourut vers elle à son appel.

Sans attendre une quelconque invitation, ou la fin de l'entretien qui tenait lieu dans le bureau, la blonde s'était présentée, confirmant la première impression qu'avait eu Eilane à son sujet.

Décidément, on dirait que personne ne me laisse le choix aujourd'hui !

Eilane se leva pour accueillir la nouvelle venue, faisant ainsi tomber par mégarde un petit objet arrondi qu'elle avait déposé sur son bureau juste avant l'arrivée de Roxanne et dont elle avait escompté pouvoir faire une étude plus approfondie d'ici la fin de la journée.

Si les choses continuent de tourner à ma défaveur, je n'en aurais jamais le temps.

Alors même qu'Eilane pensait ces quelques mots, l'objet heurta le sol et s'ouvrit sous l'impact. L'Aetaspatiter que les directeurs des Mystères conservaient jalousement dans leurs locaux depuis des décennies, réplique exacte de l'artefact que Michael Owlspell et Robert Yates avaient été chargés de retrouver, laissa échapper une lumière scintillante qui illumina chaque pan de mur de la pièce, ainsi qu'une petite mélodie légèrement métallique, digne des plus vieilles boîtes à musique moldues.

Interloquée, Eilane coupa net son élan qui lui dictait la politesse d'accueillir la jeune blonde et, piquée debout à quelques centimètres d'Aléatha, la main encore en l'air, prête à se tendre pour être serrée, elle se retourna, le regard ébahi.

Qu'est-ce que...

C'était la première fois qu'un tel phénomène se produisait... Eilane avait bien entendu déjà essayé de l'ouvrir à plusieurs reprises, mais les autres tentatives lui avaient laissé à penser soit que l'Aetaspatiter était défaillant, soit qu'il avait besoin de son jumeau pour fonctionner. C'était d'ailleurs la raison qui l'avait poussée à donner cette mission à ses langues-de-plomb de terrain !

HJ Roxanne, Théa, je vous laisse répondre chacune une fois, ensuite, je finis de décrire l'effet de l'artefact et j'ouvre le topic dans "Londres et autre lieu" ^^ HJ

HJ : sorry les filles !

Elle a à peine eu le temps d'exposer son motif de visite et de voir un éclair de... douleur ?, dans les yeux de la fière vélane, qu'un chat... violet ?, entre dans le bureau, se niche sur les genoux de Snake, suivi par une tornade blonde qui semble sans aucune gêne !

Aléatha Quindiniar.
La fierté et l'entêtement personifiés. Très attachante, terriblement charmeuse. Espiègle et hautaine. Perfectioniste et obstinée. Quand elle veut quelque chose, elle l'obtient.
C'est Zacch qui l'avait décrit en ces mots. Petite soeur de Pathan, un grand ami. Et très amie de Wendy. Comme une seconde petite soeur pour Zacch.
Celle qui reste.

La journée n'est pas des meilleures pour Roxanne qui commence à comprendre comment Noxis peut se trouver si fatiguée de sa grossesse... Celle-ci pèse aujourd'hui sur son énergie, sur ses reins, son estomac, son moral... C'est à peine si la pensée de voir l'autre petite soeur de Zacch ne la fait pas pleurer... Elle n'a plus qu'à prendre une grande inspiration et battre activement des paupières pour faire passer les larmes menaçantes...

Elle n'a pas connu Wendy, elle se rattrapera avec Aléatha.

Elle se tourne vers elle, un grand sourire, alors que celle-ci l'a à peine saluée d'un signe de tête...

Bonjour Aléatha...

Elle songe à la meilleure manière de se présenter alors qu'elle est face à sa directrice, quand un truc tombe du bureau de Snake et se met à faire de la lumière et de la musique... Surprise, Roxanne se lève brusquement alors que l'effet s'intensifie et - est-ce ce truc ou juste elle - sa tête se met à tourner et que les étoiles dansent devant ses yeux.

Réaction parfaite de la femme parfaite qui se lève et accueille parfaitement la visiteuse non annoncée, signe d'une éducation parfaite ... Quelle grâce, quel charme. En un mot, parfaite ... Etrange, elle a l'air à peine plus vieille qu'elle-même ... Regard violet insistant, n'essayant même pas d'être discret. Non madame ! On regarde ou on ne regarde pas ! Parce que s'il est une représentante du sexe faible (ah ! faible, laissez-moi rire !) qui défraye encore plus la chronique ministérielle qu'Aléatha, il s'agit sans aucun doute d'Eilane Snake. Une jalouse l'avait un jour même décrite comme la Succube des Mystères ... La Quindiniar s'était esclaffée en entendant la dénomination, ayant capté un peu plus tôt à son égard des termes tout aussi peu élogieux ...

Une Succube, je ne sais pas mais je ne serais pas étonnée qu'un peu de sang de Vélane coule sous cette peau diaphane ... Et les commentaires ne peuvent en effet n'aller que bon train ... Aucun doute, elle le sait certainement. Je me demande juste si ça l'amuse ...

Son sourire toujours aussi éblouissant aux lèvres, Aléatha tend à son tour la main à la Directrice. Qui tout d'un coup se désintéresse totalement de sa main à elle qui reste aussi suspendue en l'air.

Bonjour Aléatha ...

C'est le moment précis que choisit la deuxième femme pour l'interpeller par son prénom. Haussement de sourcils chez la blondinette.

Aléatha ? C'est qui elle ? Jamais vue, j'en mettrais ma main à couper. N'empêche, elle s'en permet de ces familiarités !

Roxanne reçoit tout au plus un regard en coin, nullement aimable, nullement désagréable. Simplement hautain. En tous cas, c'est certainement comme ça qu'il doit être perçu, n'est-ce pas l'effet qu'elle fait à tout un chacun ? Bien malgré elle, il faut l'admettre. Bon, parfois un peu exprès tout de même. Mais pas systématiquement ! En attendant, c'est au sol que les choses se passent ... Une pensée la frappe de plein fouet, une sorte de glyphe rouge éclatant qui vrille son esprit, tel un gyrophare moldu : "Alerte, alerte, alerte ! Danger, veuillez évacuer la zone ...".

Plus conventionnel que chez Whitemore ? Compte là-dessus !

La mélodie de l'Aetaspatiter s'amplifia tandis que les pensées d'Eilane se bousculaient dans sa tête.

Une succube ? Vraiment ? Je dirais que c'est plutôt flatteur en fin de compte !

Comment pouvait-elle continuer d'analyser l'esprit des autres protagonistes de la scène alors que ses yeux restaient fixement posés sur l'artefact dont elle commençait à craindre qu'il ne fasse elle ne savait quel genre d'étrange effet...

La tête commença à lui tourner et les dernières réflexions s'estompèrent au creux de son cerveau...

Il fait étonnement froid tout à coup... Ou chaud peut-être...

C'était comme si le froid et le chaud s'était mêlés, comme si l'été et l'hiver ne faisaient plus qu'un, comme si le temps s'était arrêté, comme si une étrange seconde dimension se superposait à la première...

Et puis elle ressentit l'horrible sensation d'être soulevée dans les airs comme par un crochet...

C'est comme un portoloin...

Ses pieds restaient pourtant collé au sol... En fait, c'était le sol qui changeait, et la pièce avec lui...

Le bureau disparut de son champs de vision, bientôt remplacé par autre chose...
Et cette autre chose ne ressemblait plus du tout au ministère de la magie... Cette autre chose ressemblait plutôt à... un vieil hôtel désaffecté !

HJ/ La suite ICI

Le bureau reste pour le moment privé, merci ^^ /HJ

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