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 -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !

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James T. Rayan
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James T. Rayan


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MessageSujet: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptySam 8 Oct - 14:15

Je les met surtout pour Carnelune, vu qu'ici c'est une partie qui peut être dédiée à toutes sortes d'écrits. Mais si y en a qui ont suivi l'histoire et qui sont curieux, Isenden est mon personnage à Conquest, le Mass Larp où je suis allé cet été et Icendia celui d'Atanys. Gollik est un perso d'un ami que nous nous sommes fait en jeu et Iio si vous la croisez, c'est Carnelune. Bonne lecture !

Chroniques de la Nuit Eternelle


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- Sous le regard de la Lune -


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Il était une sombre nuit, quelque part au Nord.
Sur les rivages brumeux de canaux à l'eau sombre sillonnant la ville fragmentée aux airs de Venise, ils marchaient d'un pas rythmé, dissimulés par de sombres manteaux noirs. La première était simplement vêtue, légèrement, comme échaudée d'une fièvre violente qui la rendait insensible à la fraîcheur horaire qui se trouvait mordante. Lui, il était scintillant, le visage de l'innocence dissimulant un regard coupable, et, comme une note de maladresse, ce filet sanguin qui lui couvrait le menton depuis le bas des lèvres. Il aurait pu en être comme d'habitude, ils auraient ensemble marché jusqu'à l'ultime point de leur lassitude, puis, par dépit, ils se seraient posés là où l'on s'arrête pour dormir un peu, emmitouflés dans leur soie de lin. Mais un rendez vous leur avait été donné, les menant à l'orée d'une taverne de bois épais. Les zones de montagnes qui les encerclaient y était pour beaucoup à l'architecture de ce simulacre de lieu. Levant une main particulièrement sombre, Icendia toqua une fois à la porte. Par une petite case une planche glissa et deux grands yeux morbides se posèrent sur le visage en parti caché de la jeune femme. Une fois, pas deux. D'un coup de poignard enfoncé directement dans le point de réunion des deux sourcils de l'observateur, elle le fit vaciller derrière, se délectant du bruit puissant de sa chute. Ouvrant la porte à la volée, elle s'ensuivit d'Isenden, dont les prunelles rouges glissèrent sur les carotides battantes des clients endormis. Une ambiance de mort, et pas un bruit ! Tout le monde se fichait ici du sort du pauvre garde de l'entrée. Le traînant sur le côté, la tavernière en jeta les restes dans un feu toxique. Une fois ce nuage noir dépassé, Icendia s'installa confortablement au comptoir, dégageant ses oreilles de son ample capuchon. Elle avait une mine à faire peur et pourtant, la finesse de ses traits la rendaient bien belle au gré de son évolution. Lui ? Il semblait moins bizarre à ses côtés.


-Alors Enide nous allons peut être enfin obtenir satisfaction ce soir ?

S'exclama la jeune femme d'une voix clairement sensuelle.
La grosse dame rajusta ses mèches grasses puis munie d'un torchon, elle glaira impunément dans un verre pour en essuyer les pourtours marqués par la bouche de son dernier possesseur. Grimaçant, Isenden ramena un tissu blanc en dentelle devant son faciès, protégeant ses observateurs d'un air de dégoût réellement insultant. Il les méprisait, comme il méprisait beaucoup de gens, d'autant plus lorsqu'ils étaient du petit peuple.


-Et s'il vous plait, inutile de nous proposer un verre.

Ajouta le jeune homme, en souriant à Icendia. Après un raclement sinistre, la grosse Enide s'employa à sortir deux bouteilles dont elle tira le liège et la cire pour les déboucher. Les déposant devant eux, elle ajouta quelques mots au dialogue une fois de dos.

-Il vous attend dans la salle privée. Mais soyez en garde mes agneaux, il n'est pas venu seul ce larron là !

Isenden esquissa un nouveau sourire en admirant les rondeurs transgénique de cette ronde femme, aussi sphérique qu'une pleine lune égarée sur terre, aussi il se garda de laisser couler son regard à des zones moins décentes, de peur de ne pas survivre au défi. Icendia quant à elle se releva aussitôt et se munissant des deux bouteilles au lieu d'une seule, elle passa devant Isenden pour courir au rendez vous.


-Evidemment, je sais bien que je ne bois rien du style.

S'écria Isenden, non frustré de constater qu'elle ne partagerait pas.
Ils entrèrent ensemble dans une pièce sombre, dépassant un petit rideau de velours rouge suspendu au pas boisé d'une porte étroite. Au coeur de la salle aux airs de noblesse se trouvait une table sculptée en sapin massif, entourée de chaises vinking pour le moins remarquablement ouvragées. Mais cela ne valait en rien la finesse des tentures recouvrant les murs et posées devant la cheminée de pierre brute. Il y avait un paquet d'argent à se faire, en pillant cet endroit. Et alors que le sourire franchit l'idée d'Icendia, cette dernière s'inclina avec chaleur devant leur rendez vous, libérant volontairement à l'inclinaison quelques atouts suggérés un bref instant. Isenden en arrière leva les yeux au ciel et dépité de devoir encore séduire, le garçon s'éclipsa près du feu, plongeant son regard rubis dans les flammes chaudes et sèches. La pâleur de son visage irradia devant la passion que lui inspirait l'âtre et ses airs angéliques déferlèrent lentement vers un profond sentiment d'amertume. Rajustant ses avant bras, le mage resserra à sa taille sa ceinture de force à laquelle étaient attachés au moins quatre éventails.


-Je suis heureuse de vous voir, Lord Beckley.

Murmura Icendia à leur potentiel informateur.
Le seigneur admira la jeune femme avec une mine non loin d'être déconfite, comme pincé au coeur de n'avoir pas eu la chance de se prémunir plus longtemps d'un regard porté sur la chose. Mais réprobateur envers lui même, il secoua la tête et baisa avec grâce la main de la douce. Cela avant d'admirer dans son regard la flamme du changement, sans parler de ses oreilles horriblement longues.

-Je vois … Vous avez un petit problème à résoudre je suppose ?

Icendia se dépareilla alors de sa sympathie et dans un élan de stupeur qu'il ait osé être déculotté, la jeune femme tira à nouveau la dague et l'agrafa dans la main du Lord, présentement lié à la table d'un sang mis à froid par les ardeurs violentes de son interlocutrice. Isenden toujours de dos s'amusa du moment et tournant à peine la tête pour lancer un regard par dessus l'épaule, il enjoua l'ambiance d'un sarcasme.


-Je pensais que tu trouverais un moyen moins conventionnel de l'empêcher de partir.

Puis échappant un petit rire, il se replongea dans ses songes.
Icendia se rapprocha de sa victime potentielle, à bout de patience. Depuis le début de sa transformation imprévue, la brune sulfureuse souffrait de quelque lunatisme, tantôt à bout de patience, tantôt nerveusement mal avisée. Aussi elle se laissa glisser vers le sol, jusqu'à ce que l'embouchure de ses lèvres rejoignent le creux de l'oreille droite du seigneur.


-Je n'ai aucun problème, rien qui ne soit autrement que du détail technique. Maintenant vous allez me dire ce que vous savez sur …

Et le suivant murmure souffla toutes les torches allumées dans un vent retentissant et surnaturel.

-La Corne d'abondance …

Beckely esquissa alors un maigre sourire malgré la douleur piquante de sa main gauche. Se tournant vers Icendia, il savoura la proximité de leurs visages et sans mot dire, il la fixa un moment avant de se décider enfin …

-Moi je ne sais rien, mais je connais quelqu'un qui en sait plus. Il sera là bas, comme vous. Je n'ai jamais vu son visage, mais je connais des rumeurs sur ses agissements. Maintenant … Si je pouvais partir ?

Satisfaite, la jeune femme retira brutalement le poignard et léchant la lame avec entrain, elle la fit vibrer à nouveau lorsqu'elle la fit glisser encore dans son fourreau. Avançant vers la porte, Icendia libéra un soupir puis se tournant vers Isenden qui n'avait pas bougé, elle s'empressa d'ajouter avant de quitter les lieux …


-Je sais que vous pensiez que nous échangerions un bref tête à tête plus … Intimiste, mais … Isenden s'y connaît mieux à ce genre de pratiques.

Et contre toute attente, le Lord figea son regard sur le jeune homme d'un air perverti.

-Oh je n'y vois pas d'inconvénient.

S'ensuivit un silence longuet et dans le coeur des lieux, les derniers clients se figèrent d'effroi sous les cris d'horreur d'une nouvelle victime. Dans le noir le plus complet, les dernières bougies faiblissaient quand Isenden surgit à nouveau de la pièce isolée. Essuyant sa bouche du tissu immaculé du nectar de la vie, il tendit le bras à sa compagne. Le feintant volontairement, préférant marcher seule, elle lui adressa quand même un sourire et admirant un reste sur son index, elle tendit celui-ci avant de le happer amoureusement. C'est dans un rire tonitruant qu'ils quittèrent la place, répandant autant de froid qu'il y en avait dehors à l'issue de leur passage … Ils avaient enfin une piste.
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James T. Rayan
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptySam 8 Oct - 14:26

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Ce Monde qui Change

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Il était là, assis bien au creux d'une voute en pierre.
Par delà les limites du bois, Isenden pouvait admirer le monde de demain alors pourtant que se reflétait dans ses prunelles rouges les erreurs du monde d'hier. Le jeune homme le sentait, une nouvelle ère était sur le point de commencer. Et il ne pouvait en être plus sûr qu'aux vues des derniers évènements de Mythodea. Un dernier sceau à ouvrir, sûrement le dernier avant une évolution considérable. La fin est proche pour ce siècle. Replaçant ses cheveux noirs soyeux derrière une de ses oreilles, Isenden laissa glisser ses doigts jusqu'à ses lèvres, les titillant de l'index avec un air pensif. La faim le prenait encore. Il avait tout le temps cette sensation de vie ces derniers temps. Dans la continuité de sa pensée, il laissa encore descendre sa main sur sa nuque, fine, marquée, puis vers son torse à peine apparent pour la laisser longer son anatomie jusqu'à effleurer le sol. Les jambes à peines repliées, il les ramena à lui pour se redresser. Il était si pâle, si terni par un malaise ambiant qui se voulait tenace. Icendia était encore en bas pour affaire. Lui, il avait préféré rester dans le temple, seul endroit d'asile où sa tête ne serait pas connue à Nuit Eternelle. Mais il n'était pas seul.


-Etrangement, quand vous fixez l'horizon ainsi, je sais à quoi vous pensez.

Lui murmura un jeune vertueux du temple à l'oreille.
Un maigre sourire sur les lèvres, le jeune garçon détourna les yeux de l'horizon pour les ramener à une vue plus alléchante. Mais il avait repris cet air endurci avant de fixer l'autre garçon. Lui adressant un regard sans échappatoire, il se laissa plonger dans les yeux verts de son interlocuteur.


-Le monde est trop petit …

Et le jeune chevalier l'interrompit aussitôt.

-Le monde change, maître Isenden, et, vous le sentez, il va falloir vous faire une place dans l'équation si vous voulez perdurer !

A cette idée, Isenden esquissa un maigre sourire, finalement moins froid qu'à l'ordinaire.


-Qui vous dit que j'ai envi de subsister ici ? Cette ère n'a peut être rien à m'offrir.

Se relevant, le jeune homme ramena sur ses épaules une cape en laine, taillée de façon moderne, sans pour autant sortir de l'ordinaire des courants de la mode. Se tournant à nouveau vers le lointain, il s'en détourna en voyant une ombre passer devant la fenêtre. Une énorme horloge était hissée au sommet de cette tour dans laquelle il trouva refuge une nuit plus tôt. L'autre homme vint lui saisir la main, le reculant contre le mur et croisant les doigts dans les siens, il le fixa droit dans les yeux, à quelques centimètres seulement.

-Je pourrais vous offrir la rédemption, une chance de tout recommencer, j'en ai les moyens.

Isenden se laissa alors flancher.
Mais pas assez pour répondre hâtivement. Esquissant une moue de soulagement, il se mit finalement à rire discrètement et sans réponse verbale, il avança ses lèvres des siennes, les saisissant avec passion. Se reculant ensuite, il se dégagea lentement de l'emprise de « l'autre ».


-C'est gentil Harmant mais je crois que je préfère ma vie telle qu'elle est. Le monde change sans doute, mais je veux relever le défi de franchir les époques seul.

La voix d'Icendia retentit alors au loin.

-Quoi que … Je vous remercie. Du fond du coeur.

Et laissant dans la main du chevalier un foulard de soie noire, Isenden entreprit de descendre quelques marches pour retrouver Icendia qui criait son nom. La jeune femme était vêtue de façon glorieuse, mise en valeur à tous les plis. Une tenue noire illustrant ses courbes féminines et bien définies. Isenden se raviva du pincement au coeur qu'il éprouvait et ajustement soigneusement sa tiare sur sa tête, il rabattit sa capuche bouffante sur son visage.

-Je suppose que tu as des informations utiles Icendia …

Tout en acquiesçant, la jeune femme entreprit sa marche aux côtés du jeune homme.

-En effet oui. Mais tu devrais arrêter de batifoler avec ce chevalier, je te rappel que tu m'appartiens et que je n'aime pas le partage. De plus, qui sait ce qu'il va tenter de sa folie si son amour pour toi lui monte à la tête. Je sais que la vie dont je t'ai privé te manque, mais tout de même. Ne suis-je pas ton amie ?

A ces mots la jeune femme posa son regard de créature sur les traits angélique du jeune garçon. Il se féminisait de plus en plus, alors qu'elle empruntait le chemin inverse depuis si longtemps. Les effets de sa malédiction sans doute.

-Mon amie ? Tu te moques de moi ? Je te suis uniquement par obligation et si je devais avoir le choix, je partirai !

Mais Icendia prit alors une moue de désapprobation. Saisissant le bras d'Isenden au poignet, elle le releva au centre entre lui et elle, juste à portée de leurs regards.

-Attention Isenden, ne m'oblige pas à te rappeler ce que j'ai fait de MON pouvoir pour t'offrir cette vie, ce que je pourrais faire, si tu essayais de rompre nôtre accord.

Isenden retira sa main sèchement, contrarié.

-J'ai donné beaucoup pour te permettre de survivre, je te protège, je veille sur nos intérêts mieux que tu ne le feras jamais. Je ferai tout pour toi mais qu'à cela ne tienne, j'ai certaines lubies et j'entends que tu les respecte.

Puis sans mot dire en plus, il prit de l'avance. Icendia resta un moment immobile, un vague sourire sur les lèvres. Pour l'heure, elle cherchait surtout à s'assurer qu'il ne serait pas un obstacle, aussi car le mal qu'elle aurait à se défaire de lui pourrait ne pas être si grand s'il devenait gênant. Mais il était utile. En tant que rabat joie, il lui permettait de s'attirer la sympathie des gens qui le voyait comme quelqu'un de hautain, de froid … Alors qu'entre eux, il en était en réalité tout du contraire.

-Nous prendrons le bateau demain à la première heure. Le Gouverneur aimerait que je cherche quelque chose pour lui. Mais avant cela, je crois qu'il est temps de demander à Gollik et aux autres de nous rendre une petite visite ...
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptySam 8 Oct - 14:35

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Victoire et Sacrifice

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La nuit perpétuelle dans les bois sombres.
Le chevalier avait dit vrai. Son indicateur détenait des informations et après bien des remous pour le rencontrer, Isenden et Icendia avaient fini ensemble par obtenir les données qu'ils avaient ensemble tant cherché. Dans une diligence tirée par deux sombres étalons noirs frisons, le cliquetis des sabots et les claquements du fouet du cochet avait bercé Isenden dans un rêve bien agité. Le jeune homme remuait parfois la tête, accompagnant son geste d'un gémissement ou d'un petit cri étouffé. Icendia quant à elle se regardait inlassablement dans le même miroir depuis deux heures, semblant à peine se faire à ses changements d'ordre physiques. La jeune femme retraça d'abord de ses doigts la forme finement prononcée de ses lèvres, puis elle se tira les pommettes en dessous des yeux pour admirer avec horreur les horribles cernes qui s'étaient installées sur son visage. Puis sur sa route elle dérida son front et tourna à peine le menton à droite, puis à gauche pour effleurer en tremblant ses oreilles à présent surdimensionnées. C'est quant elle eut à peine fini qu'elle parti frapper un grand coup sur la jambe d'Isenden pour le réveiller, lasse de l'entendre geindre. Mais à peine eut-elle levé la main avec un air de malice, que le jeune homme la saisit au vif, la tenant avec force. Son regard se mit à luire légèrement et ses crocs ressortirent.


-Quel instinct de protection …

Murmura Icendia avec le sourire.
Isenden lui se renfrogna. La relâchant il se tira le petit rideau qui empêchait les rayons de la lune de passer et, observant la route, il chercha quelque chose des yeux.


-Oui, il est derrière.

Ajouta la jeune femme, levant les yeux au ciel.
Isenden fit alors cesser l'avancée et quittant précipitamment la diligence il regarda en arrière. Le chevalier était là, un peu endormi et suivi de trois de ses hommes. Il avait accepté d'épauler Isenden jusqu'au port le plus proche. Bien que méfiant d'Icendia qui lui accordait sans cesse de bien étranges regards emplis d'une démence inhabituelle.


-Tout va bien chevalier ?

Murmura Isenden en passant sa main sur l'encolure puissante de son magnifique cheval blanc. L'autre jeune homme adressa un sourire attendrit à son désiré puis, lui tendant la main, il l'invita à le rejoindre sur la monture. Repoussant de sa main sa cape noire bouffante derrière lui, Isenden empoigna la main de son acolyte et jetant la jambe par dessus l'encolure de la monture, il se mit à cheval. Isenden passa ses bras autour de la taille du beau cavalier, saisissant de ses doigts ses hanches musclées. Rapprochant son visage du sien, il apposa son menton dans le creux de son épaule et se laissa tomber contre lui. Icendia quant à elle s'éloigna un peu pour se dégourdir et, alors qu'elle s'adonnait à quelques épanchements naturels dans les buissons, la semie orc releva brusquement le visage, comme enivrée, saisie par une odeur dérangeante. Autour d'elle les buissons s'agitèrent et un coup de vent balaya les feuilles. Entraînée en arrière, Icendia roula sur le dos et dégringola en contrebat un peu plus loin. Se dissimulant derrière un des troncs épais, elle glissa un regard en arrière. Plus loin, le premier cri retentit.

-Attaque !

Cria le chevalier.
Aussitôt, Isenden tourna de la monture jusque dans les airs et, élançant ses deux jambes en même temps sur le côté, il décocha un sacré coup de pied dans la mâchoire basse d'un assaillant. Bondissant alors d'une seule traite, il s'élança sur le toit de la diligence en tirant de sous son épais manteau une dague longue. Leurs assaillants étaient rapides, se rendant presque invisibles. Et quand trois ennemis se jetèrent sur Isenden pour le saisir, le jeune homme dégringola volontairement sur le côté, tenant les rebords du véhicule tracté. Il se balança vers l'avant et prit la place du cochet sûrement déjà mort, dévoré un peu plus loin. Icendia arriva en courant, se jetant à l'intérieure de la diligence et aussitôt, Isenden fit claquer le fouet en ordonnant aux chevaux de courir le plus vite possible. Mais un peu plus loin devant eux, une immense silhouette se dessina. Sans attendre le moment passé, le jeune mage marcha avec délicatesse jusqu'à la croupe des deux chevaux, posant un pied sur chacune d'elle. A cheval sur les deux montures, Isenden tira un éventail de sa ceinture et l'ouvrant d'un seul geste, il s'emporta à l'agiter avec vigueur tout en murmurant …


-Power of Wind … Give me the Force to … push …

Et quand enfin il distingua bien l'ennemi planté devant eux il conclut son sort.

-This Monster !

Aussitôt un éclair de vent jaillit de derrière les alliés en fuite et vint percuter de plein fouet l'ombre noire qui sembla s'éloigner en arrière. Reprenant sa place d'une roue vers l'arrière, Isenden fit alors accélérer les chevaux, passant sans gêne sur l'ennemi à terre et espérant bien l'avoir vaincu par ce fait. En arrière, le chevalier fut surpris par un des assaillants de côté, bondissant au dessus de lui pour l'attraper comme il fut le cas du pauvre cochet. Mais réactif, le jeune homme tira son épée et la tendant vers le haut, il éventra l'horrible monstre qui avait voulu le dévorer. Plus loin, un immense pont qui aurait du franchir une crevasse avait été rompu et avant de chuter vers la mort, le contingent rompit son allure, freinant avec force. Dans un dérapage bruyant dans la terre molle et humide de la forêt, Isenden parvint à dévier la route et malgré cela, la diligence se renversa sur le côté, rompant le lien avec les chevaux qui continuèrent leur route sans eux. Se précipitant vers la porte, Isenden l'arracha d'un geste pour tirer Icendia de ce mauvais pas. La jeune femme râla simplement, pour le moins sonnée.

-Quand tu sauras conduire, tu reprendras le volant.

Et se massant les tempes, elle admira le vide qui les entourait. Tous les autres, sauf le chevalier, avaient disparus. Enfin, malgré le silence qui s'était instauré, un frisson envahit les trois protagonistes. Des craquements sourds les mirent alors en alerte et leurs regards emplis de crainte se croisèrent les uns les autres.

-Ils arrivent …

Murmura Icendia, presque avec humour. Isenden quant à lui prit alors un air assuré quand un son familier teinta à ses oreilles. Même si c'était déjà évident pour lui un peu plus tôt.

-Des orcs de sang.

Le chevalier écarquilla alors les yeux, plus surpris que jamais. Les orcs de sang étaient des renégats à leur race qui avaient pactisé avec le seigneur du crépuscule rouge, grand ennemi des terres de la Nuit éternelle, région natale d'Isenden et d'Icendia. Ce qui les rendait particulier, c'est que cette alliance avait donné lieu à une transformation qui les avait rendu … Différents. Et plus fort aussi. Un sifflement de lame se fit entendre et c'est Icendia qui en était l'origine. Levant son épée, elle se tourna vers l'orée des bois.

-Bah quoi ? Vous ne croyez quand même pas que je vais attendre qu'ils m'avalent toute crue ?

Déclara la jeune femme avec son air malin.
Isenden enfonça alors son front entre ses doigts, consternés par son ignorance …


-Tu deviens une semie orc et tu prends plaisir à tuer tes frères ?

Icendia fit alors une moue réprobative, palissant soudainement de façon aussi blanche que la neige des hautes montagnes. Elle n'y avait jusqu'alors jamais pensé, mais à la réflexion, ce n'était pas une si mauvaise remarque. C'est ainsi qu'elle enfonça sa lame dans le ventre du premier malpropre qui déboula pour la grailler.

-Bah quoi ! C'est eux qui ont commencé là non ?

Echappant un rire nerveux, Isenden tira ses armes à son tour et se plaçant devant le chevalier, il s'appliqua à le défendre au prix de sa vie, trop inquiet à l'idée de le perdre. Les assaillants ne firent pas long feu mais il fallu plusieurs heures pour récupérer les chevaux et les reliés de nouveau à la diligence redressée. Une fois en route, les trois comparses parvinrent à trouver un autre chemin par delà les canyons glacés de la forêt Sombre Triste et Touffue. Le port de Grise Mer finit par apparaître au loin. Les fortifications très hautes étaient illuminées par des feux bien visibles, à l'évidence prévus pour orienter les bateau qui arrivaient par delà les mers du Sud. Icendia ressentit un certain soulagement à se voir ces remparts. Quand ils arrivèrent à la porte, on les laissa entrer mais bien assez vite, un contingent vint pour les contrôler. Passant leurs mains sales de partout, ils agitèrent leurs ardeurs perverses à tâter les moindre parcelles du corps des trois jeunes individus pour s'assurer de leur nature inoffensive. Isenden s'amusa cependant qu'on ne pense pas à lui glisser un doigt dans la bouche en visualisant à peine la taille de ses canines anormalement longues. Adressant un regard complice au chevalier, il lui fit un sourire, bien qu'il se doutait que l'autre ne devait pas encore être trop à l'aise avec sa nature anormale. Icendia n'eut pas de problème avec ses oreilles. Les orcs normaux, aussi marin, étaient largement admis dans le port fortifié. Une fois à l'intérieure, ils sillonnèrent ensemble les rues grises, inspirant à grandes bouffées l'air marin purificateur de tous les maux. Et, à la première auberge accueillante de bord de mer, Icendia les fit arrêter pour réserver des chambres. Bien entendu elle s'isola des deux autres, s'estimant méritante de quartiers personnels sur le simple fait qu'elle était une femme et qu'elle devait écoper d'intimité. Aussi elle s'enfonça simplement dans un large fauteuil en se gavant de choux à la crème livrés pour elle au premier. Isenden quant à lui s'en alla avec le chevalier dans une autre chambre, tout en haut du bâtiment et ils admirèrent ensemble les quelques rayons de soleil qui perçaient ici.

-Mythodea est une terre très ensoleillée tu sais ? J'aimerais beaucoup que tu vois ça …

Susurra-t-il sensuellement à l'oreille de son sauveur.
Resserrant autour de lui ses bras plutôt fins en proportion de la force qui était sienne, le jeune homme se laissa sombrer dans un songe enlevé. Ils dormirent tous un peu et trop vite le lendemain, les affaires durent reprendre. Leur contact avait indiqué à Icendia un marin qui accepterait de les faire traverser jusqu'à une île au large des côtes. Le bateau nommé le « White Avenger » était un corsaire magnifique, doté de superbes voiles blanches et fait de planches argentées. On aurait dit l'astre Lune dans le creux sombre de la nuit des océan. Même les matelots étaient propres, presque trop ordonnés. Un air finement dissimulé, Icendia se tourna vers Isenden et le chevalier après avoir négocié durant quelques minutes avec le capitaine. Leur faisant signe, elle lest invita à embarquer. Ils allèrent alors dans les quartiers du chef du navire. L'homme d'âge mur plongea ses doigts dans sa barbe noire à trois reprises, observant Isenden et le chevalier avec un air de dégoût. Mais un air plaisant à côté de celui qu'il adressait à Icendia.


-Je suppose que vous connaissez les dangers de vôtre quête ? Certains objets précieux ne doivent pas être retrouvés. Qu'importe les croyances dont on vous a fait part à Mythodea, ou ce que vous a raconté ce moine de pacotille, Gollik ? Ces rituels païens sont mal perçus par delà les mers. Pensez vous garder cet supériorité à laquelle vous croyez, parce que vous avez percé quelques mystères pour les fous au delà des frontières de la Nuit éternelle ? Vous êtes des idiots. Mais …

Icendia se mit alors à sourire, faisant grogner le capitaine.

-J'ai accepté de vous aider contre paiement. Après tout, j'ai besoin d'argent pour les frais de mon bâtiment. Vous pouvez disposer, mes hommes vont vous conduire à vos quartiers.

Puis, soulagés même si toutefois un peu méfiants quand même, les trois aventuriers quittèrent les lieux. Au dehors, ils étaient attendus et entraînés dans la cale, ils furent poussés dans une petite salle stérile, au cœur de laquelle se trouvait de quoi manger. Quelqu'un appela alors Isenden qui suivit sans méfiance, déduisant qu'on l'invitait sûrement à rejoindre ses quartiers. Mais quand il entra dans la pièce qu'il pensait être aménagée pour ne pas étouffer sa liberté, il se retrouva nez à nez avec un cercueil.


-Qu'est-ce que...

Et à peine eut-il protesté qu'une douleur lui vrilla la poitrine. Abaissant le regard, le jeune homme put admirer avec horreur un long et fin pieux d'argent, enfoncé dans son propre cœur. Les veines de son visage pâle se mirent alors à noircir et dans un dernier souffle damné, il dégringola dans un bruit sourd sur le sol de bois. En arrière, le chevalier hurla, surpris par Icendia qui chuta également sans raison … Et un sourire sur les lèvres, le sombre matelot qui avait manigancé ça fit tourner une dague entre ses doigts d'un air satisfait.

-Comme ça, au moins, nous voyagerons sans risques …

Puis dans un rire tonitruant, il enferma le chevalier avec le corps inanimé d'Icendia et s'en alla à ses tâches sans regrets.

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James T. Rayan
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Parce que je l'aimais

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Imaginez vous au bord du précipice.
Un pied déjà dans le vide vous savez qu'il serait si facile de vous jeter, de chuter durant tous ces mètres jusqu'à rejoindre la terre dans un fracas retentissant. Dans ses cauchemars, Isenden se voyait en train de sombrer lentement … Ses longs cheveux noirs étaient balayés par mèches devant son visage angélique, dissimulant son regard apeuré, aussi rouge que le sang. Quelque part au fond de lui, il sentait qu'il était mourant. Et pour cause, il avait commis un acte à ce point atroce qu'il sentait que jamais il ne pourrait s'en relever. Déposant une main sur son épaule, Icendia tenta de le consoler tant bien que mal, malgré un sourire sur les lèvres qui s'étirait jusqu'à ses oreilles. Elle aimait le voir aussi sanguinaire, esclave de ses pulsions les plus primitives.


-J'espère que cette fois tu n'as plus faim.

Murmura-t-elle en lui pressant l'épaule, en guise de compassion.

-Parce que cette fois, ils sont tous morts. Et il ne te reste plus que moi.

Enserrant un des corps meurtris au beau milieu de l'épave, le jeune mage ramena le visage de son dernier amour contre le sien et tremblant, il déposa un baiser sur son front glacé, admirant sa silhouette éteinte. Puis … Dans un élan d'amertume insoutenable, il releva brutalement la tête vers le ciel pour hurler, à s'en casser la voix, toutes ses peines.

*5 Heures plus tôt*

-Empêchez le de passer ! Allez bougez vous !

Le chevalier luttait depuis deux jours.
Depuis la soute où il avait vu Icendia tomber à même le sol sous le choc d'un coup inconnu, depuis qu'il avait défoncé la porte, tenté de rejoindre Isenden par tous les moyens, souillant sa route du sang des matelots. Ils avaient bien tenté à quatre de le maîtriser, puis à cinq … Il n'en demeurait plus qu'une poignée, à portée de sa haine. Il voulait seulement revoir son amour une dernière fois pour le pleurer. Devant la porte des quartiers du capitaines, des giclures de sang maculèrent le verre soufflé et dans un grincement assourdissant, les derniers cris jaillirent comme des explosions avant que l'entrée ne vole aux éclats sous le coup puissant de l'assaillant redouté. Face à face, le chevalier et le capitaine se fixèrent.

-Nous pouvons trouver un arrangement. Vous vous êtes bien battu mais mutiler mes hommes ne servait à rien ! A moins que vous sachiez piloter un bateau seul.

Mais le chevalier, comme dans un transe meurtrière ne sembla rien vouloir entendre.
Levant son arme, il se mit à courir. A la dernière minute, avant le coup décisif, le capitaine riposta d'un coup de sabre et se dégageant, il supplia …

-Il était encore envi ! Il est seulement immobilisé … Vous savez ce qu'il est ! Qui ils sont ! Ne faites pas ça je vous en conjure. Si vous voulez le trouver, allez-y, voici la clef … Allez-y !

Tendant la main, le chevalier s'empara brutalement du morceau de métal et se détournant, il sembla contenir sa rage assez longtemps pour rétorquer.

-Il vous fait peur à ce point ? Êtes vous sûr de savoir qui il est ?

Le Capitaine laissa échapper un rire de démence, au bout de sa peur et il ne parvint qu'à semer le doute en le coeur du jeune amoureux.

-Oh ce n'est pas lui que je crains … C'est elle !

Interrompu, frappé d'un éclair, le chevalier sembla se souvenir.
Il se rappela toutes les fois ou Icendia avait été étrange, noire, prête à tout pour manipuler Isenden et le contraindre à des choses horribles, même pour lui. Il sanglota, il aurait du l'aider de son vivant. Descendant à la soute à nouveau, il semblait apaisé. Ouvrant enfin la porte qui le séparait de son aimé, il se trouva devant un cercueil fermé à double tour. Progressant jusqu'à lui le chevalier l'ouvrit d'un coup et admirant la silhouette torturée de son amant, il continua à pleurer. Le tirant de cette boîte infâme, il constata avec stupeur qu'ils ne lui avaient même pas retirer l'arme du crime de sa poitrine. Aussi il arracha avec brutalité le pieux du coeur d'Isenden, dont le visage s'éclaircit lentement.

-Mon amour … je suis désolé …

Murmura le chevalier en rapprochant leurs lèvres, sans s'apercevoir d'un faible mouvement des jambes. Isenden était toujours glacé, mais curieusement, il redevenait de plus en plus chaud. Se penchant toujours lentement, le jeune homme finit par embrasser son amant dont les bras s'agitèrent lentement, puis tout le corps. Le poux d'Isenden s'élança à nouveau et leur lien se fit plus fort que jamais. Peu à peu, le chevalier sentait comme une paralysie, un besoin inexpliqué de ne pas reculer, de rester coller à son défunt amant. Isenden attrapa le visage du Chevalier, il enfonça lentement son regard dans le sien, se mit contre lui. Son animosité nouvelle était presque bestiale, comme si la passion était en train de les brûler tous deux. Peu à peu, une des mains d'Isenden descendit lentement vers la mâchoire inférieure du Chevalier, près des oreilles et d'un coup sec, il lui détourna le visage, allant planter ses crocs directement dans sa carotide. Aspirant son sang chaud à grosse gorgées, les gémissement de la victime étaient étouffés sous les râles de plaisir émit par Isenden lui même, pris d'une folie meurtrière sans nom. Dans la pièce d'à côté, Icendia sentit son coeur s'accélérer, s'éveillant lentement à son tour. Quelque chose était en train de se passer. Les marins survivants se mirent à courir vers le fond de la cale, armés jusqu'aux dents. Mais à peine eurent-ils franchi le pas de la porte qu'Isenden s'élança sur eux d'une force et d'une rapidité sans nom. Les mordants un à un, il les empalait, les déchiquetait d'une main. Arrachant le coeur de certains, la tête des autres. Le carnage dura bien une heure sous la houle d'une mer agitée et d'un ciel sous tempête. C'est ainsi qu'Isenden commit l'irréparable, ainsi qu'il tua celui pour qui son coeur avait accepté de battre à nouveau. Suffoquant dans le sang, le jeune brun et fatal se plia sur lui même, souffrant atrocement. La blessure béante dans sa poitrine se referma lentement et réalisant lentement qu'il était éveillé, il compris peu à peu ce qu'il venait de faire …


-Non ! Pitié … Non !

Se relevant, il couru à nouveau vers les sous sols, retrouvant le corps mutilé de son amant. Hurlant de douleur, il le récupéra pour le ramener en haut. Le jeune homme bougeait encore, pris de convulsions. Mais ses secondes étaient comptées, sa vie lui échappait peu à peu … Pendant ce temps, dans les quartiers du capitaine tremblant, l'homme cherchait à s'enfuir, se jetant à la mer. Dans sa peur, il ne vit pas l'ombre qui se glissait derrière lui. Une seule piqûre, un filet de sang lui coula de la bouche, puis un torrent. Une lame venait de lui percer le ventre. Derrière lui, une bouche vint susurrer à son oreille.

-Merci … Sans vous, je n'aurais pas retrouvé Isenden et j'aurais été obligée de tuer cet idiot moi même.

Puis quand le capitaine chuta finalement se répandre dans les eaux, le visage satisfait d'Icendia fit son apparition. Elle allait enfin pouvoir savourer sa victoire. Silencieuse, elle admira les adieux d'Isenden et de son aimé chevalier.

-Ne me laisses pas, je suis désolé … Désolé …

Murmura Isenden.
Le chevalier lui adressa un sourire, et, posant sa main en sang sur le visage du Strigoi, il admira encore une fois la beauté de ses traits avant de sombrer lentement à un dernier murmure.

-Je voulais seulement te dire au revoir …

Puis les pupilles du jeune homme se retournèrent, son âme abandonnant le navire à son tour. Le vide, le silence … la Mort et … la main d'Icendia sur son épaule. La suite ? Vous la connaissez … La pluie devint torrentielle, Isenden et Icendia jetèrent ensemble les corps à la mer. Le bateau les amènerait là où ils avaient voulu aller. Avant tout ceci … L'île des Ivrognes.


*Sur L'île*

-Navré Mademoiselle, nous craignons que vous arriviez trop tard. Nôtre frère Gollik est déjà parti à vôtre recherche sur les côtes. Envoyez lui une missive, il vous répondra. Ah que diable ! Vous aussi semie orc ? C'est … plus agréable à voir sur vous que sur lui, je l'admet.

Mais sans relever l'obscène remarque du père Dreth, Icendia s'envola vers le port de l'île à nouveau, rejoindre Isenden qui avait du recruter quelques fous pour leur servir d'équipage. Alors Gollik avait eu des ennuis lui aussi ? Qu'importe le prix à payer pour cette corne, Icendia sentait que tous ces sacrifices premiers n'étaient que les prémices d'un drame plus grand encore. Mais surtout, elle s'irrita que ces moines de pacotille soient au courant. Cela voulait dire que son ami était en quête de leur ramener cette relique. Une chose qu'elle n'estimait pas possible, surtout si elle aider à sa trouvaille. Après tout, elle méritait paiement elle aussi. Et elle savait que Gollik avait les moyens ...
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptySam 8 Oct - 15:12

-* Ces évènements surviennent simultanément au moment du récit précédant *-

Chroniques parallèles de l'Ordre du Sang du Christ

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La Mission divine

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"FRERE GOLLIK ! ENCORE ET TOUJOURS VOUS ! A CHAQUE FOIS QUE JE VOUS ENVOIE EN PÈLERINAGE VOUS REVENEZ LES MAINS VIDES ET SANS GLOIRE ! MIS A PART VOS MALÉDICTIONS ET AUTRES PROBLÈMES QUI NOUS COUTENT TOUJOURS EXTRÊMEMENT CHER ! VOUS SAVEZ COMBIEN J'AI DÉPENSÉ POUR ÉTOUFFER LA SOMBRE HISTOIRE D'ASSASSINAT, DONT CES DÉBILES ADORATEURS DE LA TERRE VOUS ACCUSAIENT* ? ET MAINTENANT J'APPRENDS QUE VOUS ÊTES DEVENU UN SEMI-ORC ! PAR HYDROMEL ET HYPOCRAS ! VOUS AVEZ INTÉRÊT A ME TROUVER UNE BELLE HISTOIRE POUR QUE JE NE VOUS CONDAMNE PAS A REDEVENIR UN NOVICE POUR LE RESTANT DE VOS JOURS !"

Gollik était paralysé par la voix du père Dreth. Son oreille droite orc était devenue beaucoup plus sensible aux bruits et il avait encore du mal à s'y habituer. D'ailleurs le jeune moine borgne s'était toujours demandé comment un si petit vieillard, qui tenait à peine sur ses jambes trouvait l'énergie nécessaire pour l'enguirlander à chaque fois.

"hé bien ... voila quand je me suis fait capturer j'ai appris l'existence d'une corne d'abondance. Je suis sûr que si nous ramenons cette relique sacrée ici, les dieux du sang de l'unique nous accorderont d'avantage de pouvoirs."

Père Dreth eu l'air surpris qu'un stupide moine comme Gollik revienne avec une information aussi capitale pour leur croyance. Gollik ,comme seule réaction aux regards intéressés de sont supérieur, commença à se gratter le croc qui lui sortait du côté droit inférieur de la bouche. Père Dreth changea d'expression et observait Gollik avec un air désespéré.

"Remarque ..." - Commenca le vieux prieur.

"Les dieux du sang de l'unique doivent vous adorer si vous êtes encore en vie. Et puis ... pour trouver la corne d'abondance il faut de la détermination et du courage, voir de l'inconscience ... Et ce n'est pas ça qui vous manque. Très bien frère Gollik je vous renvoie en mission ! C'est votre dernière chance ! Vous ramenez la corne d'abondance et nous ferons de vous un prêtre du sang du christ ....ou bien vous échouez et je vous garantie qu'on soignera toute vos malédictions sur un bûcher ! je vous laisse 2 ans ! Hypocras vous accompagne mon frère !"

Père Dreth ce détourna de Gollik et quitta les salles lumineuses du monastère. Apres un petit instant une voix résonna dans la tête du moine.

Gollik soupira.

"Ce n'est pas le moment ! Si j'ai besoin de tes conseils je te ferai signe !"

Son oeil Mort-vivant recommençait à lui parler.

"Tu es complétement naïf ? Tu crois vraiment que tu peux y arriver en si peu de temps ? Et qui te dit que le vieux ne te fera pas assassiner une fois que tu auras trouvé la corne d'abondance ? Sois un peu prudent à la fin ! Sinon on va y passer !"

Le moine se mit a sourire.

"2 ans c'est largement suffisant ! Quant au vieux... bah il suffit de le faire tuer avant qu'il ne me tue moi. Avec la corne d'abondance je deviendrais certainement sont successeur. Fais moi confiance tout va aller comme sur des roulettes. Je prends le prochain navire pour Le pays de la nuit éternelle. Il parait que les gens là bas sont extrêmement serviables."

"Je sais pas où tu as entendu ce genre de choses ... Mais je te le redis soit prudent !"

*Note de bas de page 1 : Gollik lors du Conquest of Mythodea de 2011 a fait assassiner le grand prêtre de Terra, l'avatar de l'élément terre en engageant en douce quelques mercenaires. Mais personne n'a découvert son méfait malgré quelques accusations sans preuve.

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Mythes et Légendes d'Outre époque

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Il s'agit d'un moment de l'apprentissage de Gollik quand il n'était encore qu'un novice.

Les origines d'Hypocras et d'Hydromel -


Père Dreth explique les origines de "l'ordre du sang du Christ" aux nouveaux novices dont Gollik fait partie.

"On ne sait plus quand ni où il est apparu ... Et cela ne nous intéresse que peu. Mais il a bien été la. Certains peuples l'appelaient le christ, "le sauveur" dans leur langue. Un jour le Christ, que notre ordre appel aussi "l'unique fils des dieux" se rendit sur "l'île des condamnés", une île rocailleuse où l'on abandonnait à leur sort les lépreux de la région. Une fois sur place il fit rassembler tous les lépreux pour un immense repas. Il leurs annonça avant de commencer que le vin dans leur coupe était sont sang. Les lépreux burent leur coupe ... Et trouvèrent que se vin était plus qu'excellent ... Mais ce n'était pas tout ! Ils étaient tous guéris ! le sang de l'unique les avait sauvés. Les anciens lépreux étaient certains que le sang du Christ renfermait une divinité ... une divinité qu'il fallait absolument libérer. C'est ce jour-la que naquis "l'ordre du sang du Christ". Ils construisirent un monastère à l'endroit où l'unique les avez rassemblés et rebaptisèrent les lieux, "L'île des ivrognes". La première grande réunion des moines de l'ordre eu lieu le lendemain de la fin du monastère. Il fut décidé que la divinité enfermée dans le Christ devait être libérée ... Et, pour se faire on envoya dans le monde d'origine de l'unique, un moine qui s'appelait frère Juda, pour faire en sorte que le Christ soit tué. La mission de Juda fut une vraie réussite et à peine le christ fut tué que ... non pas une mais deux divinités firent leur apparition. En effet Juda recueilli deux liquides différents. l'un rouge comme le sang ... l'autre doré comme l'or. Les échantillons furent apportés au monastère sur l'île des ivrognes et versés dans deux tonneaux différents. Ces deux tonneaux contiennent encore aujourd'hui le sang originel de l'unique HYPOCRAS ET HYDROMEL. Hypocras et Hydromel nous offrent une vue sur le paradis à chaque fois que nous l'adorons. Transmettons leur recette à travers les mondes ! Plus les peuples boieront de l'Hypocras et de l'Hydromel et plus ils seront puissants. Et nous, les moines de l'ordre, nous seront récompensés par le pouvoir, la richesse et immortalité ! Retenez bien cela mes garçons ! Le jour où l'hypocras coulera à flot, ce sera le jour de notre apogée !"

Gollik rêvassait dans le fond de la salle.

"A partir de maintenant je vais me consacrer ma vie aux sang de l'unique. Et j'obtiendrai ma récompense !"


Dernière édition par James T. Rayan le Lun 17 Oct - 21:45, édité 2 fois
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Icendia

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Isenden regardait le lointain fixement, les cheveux dans le vent marin.
L'horizon était couvert de ce bleu turquoise, ou pastel, un bleu qui était mer. Mais cette couleur était uniquement ici et nulle part ailleurs d'une teinte grisâtre qui la rendait presque verte par moment, cela à cause de la réflexion du ciel sur cette surface à peine agitée. Ce qui laissait comme l'illusion qu'il n'y avait aucune frontière entre les deux. C'était une méthode propice à son apaisement, de se perdre dans ce lointain paradis sans limites, dans lequel il pouvait voir encore et encore les tristes images de son passé. Le jeune homme voulait se rendre à l'évidence, il n'était pas fait pour conserver une relation. Encore moins pour maintenir envi ses partenaires. D'abord sa chère et unique Iio, puis Harmant, le chevalier devenu si cher à son coeur, qu'il avait lui même tué sous un coup de colère incontrôlable, de rage … Mais le jeune homme savait au fond de lui que la seule chose qui lui apportait malheur en réalité, c'était ce lien qu'il avait avec elle. Avec le temps, le jeune homme s'y était attaché, mais il se demandait parfois comment la vie aurait pu être si tel n'avait pas été le cas ? Le temps qu'Isenden s'en aille à rêver d'une autre existence sur cette terre, la nuit avait montré ses premières canines mordantes et sous la lune naissante, le jour avait cédé la place au crépuscule. Se détournant de la rambarde à laquelle il était appuyé, Isenden s'en alla rejoindre l'équipage du bateau pour donner des directives. Il était hors de question de s'endormir cette nuit.


-Vous devez comprendre, Jerkins, que je ne suis pas disposée à vous laisser me marcher sur les pieds. J'ai bien entendu que vôtre problème était lié à un souci conjugal avec Chlora, la musicienne, mais vous savez … Si Romain avait envi d'aller lui tâter sans gêne les bouts de la poitrine, cela ne voulait pas dire que vous aviez le droit de lui couper la main.

Icendia pris un air désolé et tirant l'épée avec laquelle elle avait tué le capitaine, elle la donna à Jerkins, un grand sourire aux lèvres.

-Un matelot sans mains ne nous sert à rien, allez finir le travail voulez vous ?

Et ne se doutant de rien, trop heureux de pouvoir assouvir sa vengeance privée, le matelot saisit l'arme du crime précédent pour aller assassiner un autre homme. Icendia approuva la démarche, contente de savoir que désormais, sans être en possession de l'arme du crime, elle pourrait arranger ses petites affaires.

-Bora ? S'il vous plait. Je crois avoir retrouvé l'assassin du précédent capitaine. Il a gardé comme trophée l'épée de ce dernier. Si vous le voyez, enfermez le dans les geôles, il sera jugé en temps et en heure une fois sur terre.

Elle en avait marre de les duper aussi facilement.
Mais c'était pour elle un exercice de longue date. Bien enfoncée dans le fauteuil confortable de l'ancien capitaine du navire, la jeune femme se remplit le ventre d'un bon repas, pioché dans les réserves de l'équipage puis, détendue, elle se laisse voguer vers le flot tumultueux de ses souvenirs, à la lumière sombre des bougies. Ah elle en avait fait, des choses horribles ! Et jamais, personne ne l'avait pincée. Pas même Isenden, qui croyait encore que son village était tombé à cause de pauvres brigands qu'il tuerait, persuadé de venger sa famille. Il la serrerait dans ses bras, la remerciant, soulagé. Elle ferait de même et au fond d'elle, la diabolique jeune femme aurait un sourire narquois. Quel crétin celui là aussi …


-Mais maintenant, il faut que je trouver une excuse pour mener Gollik jusqu'à moi … et assez vite si possible.

Le moine, mais aussi tous ceux qui pourraient sans elle essayer de la duper. Alors se questionna, sur la façon la plus aise de les mener à elle, sans laisser entendre quoi que ce soit sur ses réels petits projets. Non pas un piège, elle avait vraiment de l'estime pour eux, ils étaient disons les moins bêtes des gens bêtes qu'elle connaissait. En fait, il n'y avait que ça sur cette terre. Mais passons. Inspirée d'un mal aux oreilles soudain, elle conclut en silence et dans un large sourire sadique que la piste de la transformation était une bonne idée. Icendia allait donc convoquer tout le monde pour parler de la transformation ! Aussitôt elle se sentit inspirée et d'une seule traite, elle rédigea le courrier suivant :

-* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! Parche11

Et alors qu'elle signait enfin le parchemin plein de peurs et d'inquiétudes, Icendia fut emportée par un songe de sa vie passée.

*Dans la tête d'Icendia*

Chassée du village d'Isenden, lieu de sa jeunesse, là où elle avait aussi un jour décelé l'art complexe de concocter ses premiers poisons, la jeune femme errait sans but, maigre, visiblement privée d'un sommeil léger et reposant … Enveloppée dans la faible cape qu'on lui avait laissé le temps de prendre, elle se laissa tomber lourdement sur une grosse pierre ronde, au sommet d'une colline pour admirer le bois noir. Tirant de son dos un petit sac en cuir maladroitement cousu, elle plongea sa main dedans et n'en retira que quelques miches de pain, beaucoup trop sèches pour qu'elle puisse mordre dedans. Les jetant au loin avec rage, elle plongea sa tête entre ses mains, perdue. Il fallait qu'elle trouve un moyen, il y en avait toujours un. Puis, finalement à bout de force, elle laissa échapper un gémissement de tristesse. Dans les buissons non loin, un craquement l'alerta. Se cachant derrière le rocher, la brune sulfureuse admira un instant la scène, avant de se rendre compte que ce n'était autre qu'un vieillard, cueillant des herbes. Le plan idéal pour trouver un abri ce soir là. Aussi elle s'empressa de se rasseoir, déchirant vaguement sa tunique pour se donner l'air d'une personne violenté. Se victimisant, Icendia ne parvenait cependant pas à pleurer, trop aveugler par sa soif de vengeance. Serrant les dents, elle se gifla avec force. Quand les larmes coulèrent enfin à flot, la jeune femme se mit à geindre bruyamment, assez pour attirer l'attention du vieil homme.

-Que vous arrive-t-il mon enfant ? Oh mon dieu vous êtes si maigre, quelqu'un vous a fait du mal ? Venez, venez avec moi on va vous trouver de quoi manger et vous dormirez au chaud ce soir.

Mais quand le vieil homme l'entraîna dans les bois sinistres de Roquemort, Icendia aurait du se doutait qu'il y avait anguille sous roche. Elle confirma ses crainte en admirant les cages à l'entrée du domaine du vieil homme, dans lesquelles pendaient vulgairement deux corps, dont un lui sembla être celui d'un enfant, à peine moins grand qu'elle. Non découragée, Icendia se dit qu'elle pourrait toujours user de sa dague pour régler ce problème. Mais elle n'eut pas à le faire.

-Je sais qui vous êtes.

Susurra le vieillard avant d'ouvrir sa porte, toujours de dos. Surprise, Icendia haussa les deux sourcils, ne pouvant dissimuler une curiosité soudaine. Et sans attendre, le vieil homme continua.

-J'ai vécu la même chose que vous, il y a longtemps. Je suis le père de la mère d'Isenden. Je confectionnait des potions avec les simples de la région. Mais quand ils ont voulu me prendre ma fille pour la marier à cet homme … Imbuvable et snob, j'ai laissé mon coeur se noircir et j'ai empoisonné quelqu'un, en voulant assassiner le chef du village qui mariait son fils à ma fille. Vous ne trouverez pas la paix ici, Icendia, mais je peux vous offrir les moyens de vos ambitions …

Un large sourire éclaira alors les traits brunis de la jeune femme. Elle avait enfin trouvé une issue confortable à ses problèmes. Finalement, Icendia c'était un peu ça. Une personne qui jamais ne perdait le nord. Et en plus d'être affreusement maligne, elle savait que la situation n'aurait de cesse de lui sourire. Comme l'avenir. Ce monde n'était pas seulement favorable à ses aspirations, c'était son monde. Tout simplement.

-Vous ne pouviez pas plus me faire plaisir, vieillard.

Et avec le temps, de vieillard il devint maître et de jeune femme sans défense, Icendia devint l'une des meurtrières les plus dangereuse de ce temps. Quelques années plus tard, elle empoisonnait un quartier entier, assassinant un gouverneur. Elle mettait fin à une guerre civile, dans la finesse et à son avantage. Puis elle trahit Isenden … Obtenant enfin sa vengeance et celle de son maître.

*De nos jours*

Admirant la lumière de la bougie. La jeune femme esquissa un maigre sourire.
Il était temps de reprendre les rennes de sa comédie et à peine eut-elle pu saisir l'occasion de se contenter de sa vie palpitante, elle fut interrompue dans ses pensées par un Isenden rayonnant, visiblement heureux d'une belle nouvelle.


-Nous avons reçu la réponse de Gollik … Icendia … Ils viennent !

Cria-t-il enthousiaste.
Ricanant de satisfaction, la jeune femme replaça une de ses mèches devenues rouges et s'appliquant à se frotter les mains, elle s'assura d'un avenir tout à son avantage …


-Parfait.
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptyLun 10 Oct - 13:41

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Gollik ?

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Recevoir une missive.
C'est une chose surprenante lorsque c'est inattendu. Mais pour le moine, rien n'était jamais vraiment une surprise. Gollik avait toujours su dès la première fois qu'il vit Isenden et Icendia que sa route serait tôt ou tard amenée à croiser la leur, encore et encore … Et encore … Il avait vu juste, comme souvent. A peine à quai sur le port des Nuits éternelles, il avait vu le ciel s'assombrir fortement, ensevelissant le paysage dans une nuit noire qui lui sembla immédiatement sans fin. Il sirotait encore de l'hypocras, assis bien à l'aise quelque part sur le pont, enfoncé dans son manteau crème qui témoignait de sa religion. Et pour Gollik plus que tout autre, l'habit n'avait jamais fait le moine. Le jeune blond déduit de son oeil unique qu'il devait être arrivé et aussitôt, il se releva, non, trébucha sur plusieurs mètres jusqu'à rencontrer les pieds d'un capitaine en scandales.


-Frère Gollik vous êtes arrivés et croyez le, je suis heureux de me débarrasser de vous !

Relevant le moine par le bras, il l'envoya valser au bas du pont d'amarrage. Voilà trois jours qu'il rêvait d'en faire ainsi. Et cet hypocrite avait vidé toutes leurs réserves d'hydromel sur prétexte que cela leur offrirait l'absolution. Qu'importe le paradis s'il n'y avait plus rien à y boire. Ajustant Requiem sur son épaule, le moine tanguait, encore incapable de marcher, beurré jusqu'à la couenne. Mais il gardait cet optimisme ambiant, se souvenant encore de ses vrilles amicales avec le druide Barrelfe. Mais avant même que Gollik ne songe à faire la tournée des tavernes locales sur le petit port, une diligence noire s'immobilisa devant lui et une main osseuse, celle du cochet, lui tendit une missive. Le moine aurait bien relevé l'anormalité de cette situation, si seulement il avait eu la lucidité suffisante après cinq tonneaux d'hydromel. Lisant la missive, il put reconnaître avec joie la belle écriture d'Icendia et reniflant l'enveloppe encore odorante, il la glissa dans l'une de ses profondes poches avec amour. Si elle avait besoin de lui, il volerait à son secours ! La sécurité des femmes passait avant tout … Ou presque. Il aurait bien bu encore un verre ou deux.

-Allez fouet cochet ! On a pas la nuit, la Dame a besoin de moi !

Cria Gollik en se hissant confortablement dans la diligence. Il tira les rideaux, également, dans l'intention de dormir un peu. Il fallait tout de même qu'il retrouve ses moyens s'il voulait ne rien laisser échapper et sans prendre le temps d'admirer la route et la beauté sinistre et figée de ces nouveaux lieux, il s'évapora dans ses rêves les plus coquins.

-Wow ! Wow !

Cria le cochet au dehors, quelques heures plus tard.
Heurtant avec violence une des parois de la diligence, Gollik se réveilla en sursaut, se massant les tempes. Un mal de crâne horrible lui avait pris la tête, si bien qu'il entendait encore la halte du cochet résonner dans ses tympans. Il y avait un problème. Attrapant sa cathédrale bénie, il entraîna sa chute en ratant pitoyablement la marche de descente, s'étalant sur le sol. Se relevant tant bien que mal, il s'épousseta et pris l'air le plus classe qu'il pouvait saisir … Et tenir. Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre l'avant du véhicule tracté, une main osseuse se tendit à nouveau devant lui, les doigts écartés. Un peu comme ces mendiants qui demandent des sous sans arrêt. En voyant un pont un peu plus loin, barré par quelques barbares vêtus de rouge écarlate, presque pourpre, le jeune et chaste blond devina qu'il s'agissait là d'un péage. Icendia ne lui avait pas dit que sa contrée natale était sous domination barbare. Gollik ne put alors s'abstenir de laisser s'échapper un large sourire. Enfin des choses intéressantes. Repoussant la main du cochet, il tira sa bourse pleine et se jeta à l'assaut d'une discussion hautement prolifique pour les deux camps.


-Qui est le chef ici ?

Demanda-t-il sans crainte.
A sa demande un grand homme de large stature et entièrement recouvert d'une armure clinquante vint se poster devant lui. Attendant que les dernières vibration du sol sous ses pieds s'estompent, Gollik tendit sa main pleine de diamants.


-Vous me laissez passer, je vous engage comme garde du corps et vos hommes escorteront ma diligence.

Puis il fit un sourire auquel on ne pouvait dire non.
Contre toute attente, le brigand saisit la monnaie et l'enfonça dans sa poche. Ainsi Gollik marqua un premier manquement aux consignes formelles d'Icendia qui lui avait demandé la plus haute discrétion. Dans une langue qui lui était inconnue, les barbares se dirent quelque chose et l'un d'entre eux s'en alla dans les bois profond de Roquemort. Aussitôt, le grand bourru saisit Gollik par le col et l'emmena avec lui dans la diligence, à l'intérieure de laquelle il veillerait sur son nouvel employeur. Riant aux éclats, Gollik fit signe au cochet de traverser le pont.


-Il m'aime déjà !

Les heures passèrent encore. Mais à aucun moment ils ne pénétrèrent le bois de Roquemort, jugeant inutile et dangereux de s'aventurer en un lieu ou le brigandage était aussi rustre. Tout le long, le barbare en armure avait fixé Gollik, touchant sans gêne ses anomalies physiques, tel son croc, son bandage ou encore ses oreilles. Le moine était bien gêné, mais que pouvait-il faire à une bête de cette taille ? Aussi il fut soulagé quand enfin il aperçu la façade d'une taverne. Encore une fois, cela feindrait à toute discrétion mais après tout, ça n'avait jamais été le fort de Gollik. Aussi il ordonna l'arrêt pour aller manger, surpris de voir toujours la nuit alors qu'il aurait du faire jour. Commandant bien des choses selon ses envies, Gollik ne se priva pas d'un festin hors pair et au moment de payer, il analysa la situation. Il devait bien y avoir quelque chose à faire qui pourrait l'aider à sortir sans débourser quoi que ce soit. Fixant le grand bonhomme en armure, Gollik lui fit signe de regarder derrière lui et une fois cela fait, il tira d'une assiette une longue et grosse cuisse de boeuf pour le frapper avec son steak. Le plaçant dans la main du garçon de chambre, il le montra du doigt indigné. Ni une ni deux, le barbare se leva et se jeta sur le jeunot, lui emplâtrant la tête dans la table. Reculant d'un coup, Gollik laissa sa chaise glisser à travers la pièce, puis, bondissant, il élança requiem pour frapper le tavernier qui sortit des cuisines. Au gré des baffes, il se rapprochait de la porte petit à petit, jusqu'à silencieusement s'esquiver des lieux agités. Sautant dans la diligence, il ordonna le départ et sans brigands mais des économies, il s'enfuit au travers des bois satisfait.

-Quelle bande d'abrutis …

Ricana-t-il.
C'est alors qu'une odeur de fumé irrita les narines du moine. Avec habitude, il tira ses chausses et enfonça son nez dedans. L'odeur était certes peu orthodoxe mais pour une fois Gollik était certain de pouvoir affirmer que cette odeur ne venait en rien de lui … Tirant un rideau après une illumination inattendue, il put admirer au loin une espèce de lueur dansante. Après les guerres qu'il avait connu, il aurait réagi plus vite en temps normal mais cette fois le doute s'était enfoncé en lui, sûrement engourdi par la longueur de ce trajet censé être d'urgence. Il fit tout de même arrêter le cochet, s'avançant quelque peu dans les buissons pour améliorer sa vision dans le noir ambiant de cette maudite forêt. C'est alors qu'un cri horrible déchira le silence des bois. Plus de doute possible, un village était attaqué. Serrant Requiem contre lui, Gollik avança sans hésiter, le plus vite possible. Ici, deux brigands retardataires attaquaient ensemble une jeune femme aux longs cheveux blonds. Elle semblait en détresse et pourtant, sa défense n'était pas négligeable pour une Dame. Contrairement à d'autres qui seraient déjà en train de se faire violer, celle-ci avait tiré de son dos un arc au bois finement taillé pour transpercer l'un de ses assaillants. Puis, quand le deuxième avait réussi à la défaire de ses armes, Gollik jugea qu'elle avait besoin d'aide. Arrivant par derrière, il éclata d'un coup un seul le crâne du brigand. Le sang jaillit de toute part, maculant les vêtements blancs de la pauvre jeune femme. Ses prunelles de la couleur des glaciers de haute montagne se posèrent sur le moine, une lueur de reconnaissance dans le regard. Gollik lui tendit la main et l'entraînant avec lui pour la relever, il ne manqua pas de remarquer que l'homme qu'il venait de tuer était lui aussi vêtu de rouge … Ensemble, Gollik et la jeune femme finirent de repousser les envahisseurs et une fois le combat à son issue, ils furent tous deux désolés de constater qu'il ne restait plus rien ici … Si ce n'est des ruines … Et des morts. La jeune blonde trouva bien un survivant, mais ce dernier mal en point, elle parla une langue étrange avec lui avant de l'achever, sûrement sur sa volonté. Gollik s'avança, ne sachant trop quoi dire. Il avait toujours été maladroit avec les Dames. Malgré son extraversion, il avait une certaine timidité liée au souci de bien faire les choses … poliment et sans manquer aux règles ambiantes du romantisme le plus total.


-Je suis désolé pour vos amis … Si je peux vous aider, je me rends en ville et je suis nouveau ici, peut être pourriez vous me servir de guide en attendant de vous relever ? Je suis Gollik, frère Gollik de l'île des Ivrognes, serviteur d'Hypocras et Hydromel.

La blonde innocente ramena ses cheveux derrière ses épaules, rajustant un décolleté plongeant. Ses formes ondulèrent dans le sens de Gollik et lui tendant une main timide, elle lui adressa un maigre sourire.

-Je suis Iio … Et je pense que je vais vous suivre.

Murmura-t-elle.
La jeune femme avait apprécié passer tout ce temps parmi les itinérant de Roquemort, mais elle avait déjà envisagé avant cet incident de s'en aller pour retrouver quelques bribes de son ancienne vie. Aussi n'avait-elle pas encore osé se convaincre que c'était la meilleure chose à faire, elle savait que sans protecteur, en tant que femme, elle courait un risque à rester seule en ces lieux. Et Iio était peut être naïve, mais trop loin d'être idiote.


Après avoir minutieusement enterrés les corps, les deux protagonistes partirent ensemble.
Gollik voulut à mainte reprise en savoir plus sur cette innocente et magnifique personne mais rien ne semblait sortir de sa bouche car elle même admettait ne se souvenir de rien de son histoire, si ce n'est peut être le temps passé avec cette famille qui venait d'être abattue. Le temps passa plus vite aux côtés de la jeune femme et Gollik s'étonna même d'être déjà arrivé à destination quand on lui signala qu'il devait descendre pour continuer à pied. Sole : Capitale des bois de Roquemort et ville du pied des montagnes. Un lieu sinistre, fortifié lui aussi et enseveli sous la neige. Par endroit, des arbres sans visage aux touffus feuillages rouges donnaient l'illusion d'un réseau sanguin bordants les fausses gelées qui encerclaient la ville. C'était ici qu'il passerait la prochaine nuit. Gollik se laissa entraîner par Iio qui le conduit vers une place forte au coeur de laquelle se trouvait l'immense statue d'un homme dont les traits rappelaient un peu ceux d'Isenden. Elle ignorait ce qui la menait là, mais elle sentait qu'il fallait y venir. Aussi à peine furent-ils repérés qu'un homme osseux se jeta sur le moine et son guide pour les mener à une taverne. Icendia leur avait déjà réservé une chambre, soit disant, prévoyant leur venue. Gollik prit le temps de s'installer, laissant le lit à Iio pour dormir sur un fauteuil dans un coin. Une fois reposés, ils sortirent ensemble pour faire quelques courses, espérant de ce fait rencontrer quelques distractions. Mais Icendia leur avait aussi fait parvenir une missive qui leur laissait entendre qu'un contact les attendrait dans une rue non loin. Au fil des commerces, Iio mena Gollik à l'impasse dans laquelle ils avaient rendez vous.


-Il n'y a personne ? C'est étonnant ?

Quelqu'un bouscula alors la jeune femme.
Surmenée, Iio attrapa l'homme par l'épaule et le tourna vers elle, prête à le frapper si nécessaire. Mais l'assaillant semblait en fait seulement intéressé par la bourse de Gollik, aussi il sortit de sous son manteau quelques marchandises suspectes. Il vendait des crucifix en argent, de l'eau toute simple en fiole … Pour ne pas faire de vague, pour une fois, les deux aventuriers conclurent ensemble qu'il vaudrait mieux lui prendre quelque chose pour le faire dégager. Et à peine eurent-ils fini de payer une flasque d'eau pure qu'un cri les alarma. Courant au coin de la rue sombre et vide dans laquelle ils s'étaient engouffrés ensemble, ils tombèrent nez à nez avec le cadavre d'un homme, le cou déchiré par une bête sauvage. Pragmatique, Gollik fit vite une déduction facile.


-Allez, c'est nôtre contact, c'est ça ?

Iio fut navrée d'acquiescer …
En un rien de temps, des ombres s'élevèrent autour d'eux et quand Gollik se redressa sur ses jambes, il fit tourner Requiem dans les airs.


-Iio ? Quoi qu'il arrive … Ne hurlez pas.

Saisit aux bras, des sacs mis sur la tête, ils furent emportés ...
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James T. Rayan
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Qui est Isenden ?

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-Il est peut être temps de vous souvenir. Il y a longtemps … Vous ne lui en avez pas toujours voulu. N'est-ce pas ?

Murmura derrière la pénombre un grand homme vêtu de noir.
Le mage d'après sa tenue avait un certain âge et le crâne en partie chauve, il grattait du bout des doigts une barbe grise taillée avec soin. Allongé sur un siège de velours rouge, fixant ses pieds avec avidité, Isenden laissa remonter à sa mémoire quelques souvenirs profondément enfouis. C'était vrai, il n'avait pas toujours été remonté contre Icendia. A une époque, ils furent même plutôt proches … Inspirant, expirant longuement, amenant à lui une paix propice à se souvenir, Isenden continua de sombrer, de déployer les capacités de son cortex cérébral dans la ferme intention de provoquer encore ces images qu'il s'était refusé de vivre encore.


** Il y a 15 ans environ **

-Isenden … Tu es encore dispersé. Quelle est la chose la plus importante que possède un Volks ?

Demanda le chef du village à son fils, trop concentré à admirer l'extérieure avec une envie apparente de s'y trouver. Le petit garçon avait un air de mort, le teint plus pâle que jamais et un air décrépis sous d'énormes cernes, elles mêmes en partie dissimulées par d'épaisses mèches de cheveux noirs. Se tournant vers son père, le petit ange soufflait bruyamment pour oxygéner son corps encore affaiblis par la maladie.

-Sa maîtrise de soi. Je sais papa …

Le chef du village se leva alors, apposant son énorme main maçonne sur le crâne de son garçon.

-C'est bien mon fils. Tu pourras bientôt sortir. Mais d'abord, fini tes lectures. Tu dois connaître nos traditions, un jour, tu sera le maître à ma place et tes choix ne seront pas simples. Tu devras pouvoir mesurer le pour et le contre …

Mais Isenden esquissa un petit sourire, ce n'était pas ce qui tracassait son cœur d'enfant.

-Et j'aurais le droit de choisir ma femme ?

Le père se mit à rire.

-Bien sûr, et tu as l'air d'avoir déjà une idée !

Puis sans lâcher son air rêveur, Isenden admira l'extérieure à nouveau de ses yeux sombres, scintillants alors d'une curieuse lumière d'argent. Près d'une fontaine dans la cour de sa demeure, une jeune fille blonde était en train d'arroser sa sœur avec quelques éclats de rires. Elles étaient si proches depuis là … Quand Iio finit enfin par plonger son regard dans celui d'Isenden il sut au fond de lui que leurs destins seraient liés. Mais celle qui l'intriguait encore, c'était la petite bouille brune qui paraissait si sombre derrière l'éclat aveuglant de sa sœur. Isenden la voyait, lui. Pour le lui montrer, il leva la main et la salua non sans un sourire crispé. Elle était jolie elle aussi …

** Il y a 10 ans **


-Allez ! Coincez là ! Allez !

Criait un adolescent de forte corpulence.
Aussitôt, une bande de polissons se mirent à l'assaut d'une proie qui n'avait pas mérité son sort. Faisant bondir dans sa main une boule de crottin, un sourire malicieux illumina le visage du chef de la horde, prêt à lancer la première pierre pour entraîner le flot de la honte. Mais alors qu'il s'apprêtait à jeter sa boule sur sa victime, une main lui attrapa le poignet avec force et le reteint dans son élan
.

-Ah non Volks ne te mêle pas de ça !

Isenden tira alors la main vers lui et se montra pour le moins sceptique.

-Pourquoi lui en voulez vous ? Elle ne vous a rien fait …

Le garçon fort se mis alors à râler.

-Cette sorcière aux cheveux noirs a volé nos goûté ! On le sait, elle a des miettes sur son tablier !

Un peu perplexe, Isenden plongea son regard dans celui de la petite Icendia, déjà en phase de devenir femme. Elle était essoufflée mais curieusement peu inquiète, elle se tenait recroquevillée dans le coin de mur où on l'avait bloquée, parfaitement immobile. Isenden comprit qu'il ne pourrait assurément pas laisser faire un tel acte de vengeance. Ce n'était pas digne d'un membre de sa famille de battre une femme.

-C'est moi qui ai mangé vos goûté. J'ai mis les miettes sur son tablier pour la faire accuser.

Murmura Isenden.
Surprise, Icendia écarquilla les yeux, mais, préférant rester propre, elle confirma les dire du garçon aux cheveux de la même couleur que les siens. Aussitôt et puisqu'ils avaient un coupable, les enfants du villages vinrent brutaliser Isenden, lui refilant des coups de pieds ou des gifles à tour de rôle. Sur les fesses, Isenden finit par voir le bout, se demandant ce qu'il lui avait pris, mais non moins fier d'avoir sauvé la jeune demoiselle. Amusée, Icendia vint en silence se poser à côté de lui et, tout de même reconnaissante, elle lui tendit un des goûté volé pour qu'il reprenne des forces.


-Ta maladie te fait encore mal ?

Demanda finalement la jeune fille.
Puis, adressant un grand sourire à Isenden, elle le remercia du regard. Le garçon coupa en deux leur butin et lui en tendit une moitié. Ce fut le début d'une grande amitié entre un garçon populaire et une femme invisible … Aussi Isenden et Icendia ne firent dès lors aucun coup l'un sans l'autre, au grand désarroi d'Iio qui était bien moins aventureuse.


** Il y a cinq ans **

-Oh cette fois tu ne l'as pas manqué le père Nova ! Encore un grain de plus et j'ai cru qu'il explosait ! Je ne sais toujours pas comment tu savais qu'il avait la phobie des germes …

Icendia se mit à rire, allongée à côté de lui sous le ciel.
Ils admiraient les étoiles ensemble après encore un larcin de plus. C'était devenu un jeu. Chaque semaine, ils se retrouvaient là pour partager leurs gains et celui qui avait fait le plus beau coup ramassait la plus grosse part. Bien entendu, Icendia était toujours gagnante et Isenden se surprenait souvent à faire exprès de perdre pour la voir sourire. Icendia n'avait jamais été quelqu'un d'aimé, ni enfant remarquée ou entourée, contrairement à Iio qui toujours avait eu ce qu'elle voulait.


-Tu sais Isenden, je me dis parfois que nous devrions partir. Le monde a tellement à offrir ! Tant de trésors cachés, tant de lieux à explorer … Ce serait merveilleux. Tu te souviens de Jean Rischt ? Il avait rapporté une pierre magnifique d'une terre à l'ouest ? Pas plus tard que l'année dernière … Et zut ! Demain je fais mes valises, tu viens avec moi ?

Isenden baissa alors le regard, perdu dans le noir des lieux.
Un pincement au cœur, il sentit que le moment était venu de le lui dire. Même s'il savait que cette nouvelle risquait de gâcher ce qu'ils avaient.


-Icendia … Je ne peux pas. Mon père se fait vieux, je serai le prochain chef du village et je … Vais demander Iio en fiançaille. Je suis désolé.

Icendia serra les poings.
Finalement, il se révélait aussi décevant que les autres.


-Reste un bon fils à papa alors, je me débrouillerai sans toi …

Elle quitta alors les lieux d'un pas rapide, laissant tout le butin sur place ce qui d'ordinaire ne lui serait même pas arrivé en rêve. Isenden culpabilisa des heures durant, mais, fatalement, il finit par faire sa demande. Le sur lendemain, près d'une fontaine, Icendia se promenait dans les espaces du village, toujours aussi invisible. Contre toute attentes, elle ne parvint à échapper aux nouvelles quand elle surprit en train de ricaner deux jeunes filles …

-Tu n'es pas au courant Catherine ? Isenden a demandé cette idiote en fiançailles … Ce n'est pas un homme pour elle ! Elle croit encore aux légendes anciennes ! Ridicule !

-Alors qu'avec moi, il aurait eu de beaux enfants. Je lui aurais bien fait la cuisine et … Bien l'amour !

-Ahah petite coquine ! Nous sommes si grivoises aujourd'hui !


Et le vieux Ben, meunier du village déboula hors de son moulin pour gronder les deux petites sottes qui n'avait même pas remarqué Icendia, debout derrière elles.

-AH c'est encore vous ! Petites vicieuses ! Désirée, vos parents savent-ils que vous vous baignez nue dans l'étang du moulin à la pleine lune, aux côtés du jeune Romain ? Et quel culot d'importuner ainsi miss Kingsley pendant sa promenade.

Les deux jeunes femmes partirent alors, rouge de honte.
Ben quant à lui saisit le bras d'Icendia, tapotant ensuite son dos amicalement. Fixant d'un air compatissant la jeune brune au regard si profond, le vieillard voulait s'assurer qu'elle n'était pas trop sous le choc.


-Vous allez bien miss ? Je suis sincèrement désolé pour ces deux idiotes …

Mais elle ne voulait rien entendre.
Se défaisant brutalement du contact avec Ben, la jeune herboriste s'enfuis dans la cave sombre de « la maison brûlée ». Une vieille bâtisse abandonnée, au large de la ville. Elle avait aménagé les lieux pour y disposer sa verrerie. Elle venait parfois essayer des mélanges au hasard, testant ensuite ses trouvailles sur de pauvres rats qu'elle capturait à l'aide de fromages volés au laitier du village. Machinalement et pour oublier sa peine, la jeune femme inséra ses fioles toutes sortes de poudres de plantes, maniant avec aise aussi bien les simples que les herbes. Une lueur de fureur dans le regard, elle balaya la vapeur de devant elle et non sans une toue prononcée, elle admira avec horreur le cadavre d'un de ses rats. Les potions pouvaient donc soigner … mais, si on ne prenait garde, elles pouvaient aussi tuer. Sans vraiment savoir encore ce qui l'attendait, ce fut la première qu'Icendia décida de se munir de fioles de la mort, comme on les appela ensuite au village …


** De nos Jours **

-Je crois que si elle est comme ça aujourd'hui … C'est un peu ma faute. N'est-ce pas ?

Le vieillard se rapprocha d'Isenden, apposant une main sur son épaule, il s'approcha tout près de son oreille pour lui murmurer quelques paroles …

-Je pense que tu m'as aidé, mais que je reste l'unique responsable. Isenden, as-tu simplement mesuré les risques que représentaient ton ancienne vie ?

Tournant ses prunelles jaunies vers le mage à côté de lui, le jeune homme murmura presque de façon inaudible …

-Ben … Qui êtes vous exactement ?

Et en remontant l'une de ses manches, le vieil homme tendit le poignet lentement devant lui, avant de le tourner près du visage d'Isenden.

-Celui qui t'a sauvé mon cher petit … Bois mon sang, tu verras par toi même.

Hésitant, Isenden attrapa le bras du vieil homme.
Il s'était refusé le sang humain depuis l'accident avec son chevalier. Crispé, il sentit son cœur battre vite, si vite … Et il n'y avait rien qu'il ne pouvait faire à présent pour lutter contre cet appel puissant. D'une morsure, une seule, il enfonça ses crocs dans le bras du vieux Ben. A travers le flux sanguin qui passait dans sa bouche, Isenden sentait en lui un tournis horrible. Des images passaient en flash devant ses yeux, violentant son esprit avec force. Et, à mesure qu'il découvrait la vérité, son regard rougeoyant se mit à briller, de plus en plus fort, jusqu'à atteindre un bleu éclatant parsemé de reflets d'argent.


-Vous êtes … Vous êtes …

Et le vieillard se mit à sourire, laissant ressortir de sa bouche deux grands crocs de taille impressionnante.

-Je suis comme toi … Et je suis ton grand père.

Mais ce ne sont pas les choses qui échappèrent de la bouche d'Isenden en premier.

-Celui qui a permis à Icendia d'engendrer tout ce mal.

Le vieillard pris alors un regard inquiétant, observant sa blessure se refermer lentement sous l'air éclairé d'Isenden dont les prunelles scintillaient encore d'un bleu perçant. « Ben » avait alors une mine réellement déconfite, ne pouvant plus alors dissimuler derrière un énième masque le regret qui l'avait envahi.

-Je sais … Et je compte y mettre fin dès ce soir. Tu es peut être un Volks, mais tu es aussi un Georii. Nous ne sommes les esclaves de personne. Je ne supporte pas te savoir à la botte de cette petite arriviste stupide. Mais à l'heure ou nous parlons, ton cauchemar sera bientôt terminé.

Isenden se redressa alors en vitesse, pris d'un spasme nerveux sans précédent. Son cœur se vrilla d'une crainte inattendue …

-Qu'est-ce que vous avez fait ?

Et le vieux « Ben » se mit à sourire.

-Ce que tu n'as jamais eu le courage d'accomplir.

Se relevant, Isenden savait qu'Icendia dormait dans une chambre au sous sol, n'aimant pas la chaleur en dessous des toits. Ni guère la faible lumière nocturne qui existait à Nuit Eternelle. Descendant les marches deux à deux d'une force qu'il ne se connaissait pas, Isenden avançait rapidement vers la chambre de la jeune femme. Allongée sur son lit et plongée dans un sommeil profond, elle n'avait pas vu venir sur elle l'ombre de ses assassins. Isenden arracha le bras du premier, mordit la gorge du deuxième puis, tirant son éventail, il l'ouvrit d'un glissement, repoussant d'un violent coup de vent le dernier assaillant. Se redressant soudainement, la jeune femme enfonça une dague dans celui qu'on n'avait jamais calculé, faute d'avoir négligé sa présence. Au milieu des cadavres, la belle brune se contenta de râler.

-Isenden, tu ne peux pas aller jouer ailleurs que dans ma chambre ?

Mais en analysant mieux les morts autour d'elle, Icendia les trouva curieusement armés pour des victimes. Haussant un sourcil, elle réalisa qu'on venait d'essayer de l'assassiner.

-Oh mon dieu ! Oh mon dieu !

** Le Lendemain **


-Ca va je te dis ! Ca va ! Gollik et les autres ne vont pas tarder. Je vais aller faire des courses me changer les idées. Ensuite je préparerai des potions de soin. Tu dis que tu ne sais pas du tout qui étaient ces hommes hein ?

Isenden confirma à nouveau qu'il n'en savait rien. Mais c'était faut. Tandis que la jeune femme partit seule à la quête de produits frais pour ses potions, le jeune mage parti à la bibliothèque locale pour faire des recherches. Tirant un vieux et poussiéreux grimoire d'une étagère oubliée dans le fond des lieux, le jeune homme souffla dessus pour en admirer le titre : « GEORII ». Sa famille, du côté de sa mère, à l'évidence. Ouvrant le livre d'histoire, il s'étonna de tous les aléas mystérieux qui avaient parsemé son histoire. Le terme de créatures damnée revenait souvent pour qualifier ses ancêtres. D'autres légendes parlaient de sans vie, de Strigoï ou même de Vampires … Mais ce qui heurta par dessus tout Isenden, ce fut la référence à cette double vie qui était visiblement le propre de ses aïeux. A chaque mort, une renaissance … Et cela lui rappela bien des souvenirs. Mais aussi éveilla de lourdes craintes. Dissimulant le grimoire dans un sac, il quitta les lieux et s'en alla rejoindre Icendia. Sur la route, il sentit le froid l'envahir et tout aussitôt une chaleur intense le faire suffoquer. La pouvoir de son grand père coulait encore dans ses veines, ainsi que sa mémoire. Par flashs, il continuait à être aveuglé par des bribes du passé. Le visage d'Icendia tuant des dizaines de personnes par empoisonnement lui revenait souvent, et parfois même, à son grand intérêt, des images de sa transformation en cette créature qui visiblement était un héritage plus qu'un accident …

-EH ! Regardez où vous marchez !

Criait un passant bousculé.
Isenden se fit alors attraper en douce par une main sortie de nulle part. Maintenant sa bouche fermer pour l'empêcher de parler, Isenden finit par reconnaître l'odeur sucrée d'Icendia. Un peu partout, des hommes en tunique rouge étaient en train de patrouiller.


-Le crépuscule … Ils cherchent quelque chose, ou quelqu'un … Je dois en savoir plus.

Emmenant Isenden avec elle, Icendia prépara une embuscade.
Bien vite des patrouilleurs tombèrent dans le piège et un drôle de combat s'engagea. Bien qu'Isenden était parti à ne pas retenir ses coups, il fut surpris de voir que c'était le cas de la jeune femme … Et il compris l'horrible machination dont elle était l'origine quand elle posa des questions aux gardes qu'elle « frappait ».


-Des étrangers sont arrivés ici. Ils cherchent quelque chose de précieux, nous voulons savoir quoi. Si vous nous aidez, on vous dit où nous avons dissimulé le butin de nôtre dernier pillage, à Roquemort.

Un maigre sourire illumina le visage pâle d'Icendia.

-Marché conclu.

Puis cessant là de les frapper, elle tira à nouveau Isenden hors de la bataille.
S'installant près d'une fontaine, Icendia s'essuya le front à l'aide d'un foulard rouge prélevé sur un des idiots qu'elle venait d'interroger.


-Je n'en suis pas certaine, mais je suis prête à parier que Gollik s'est attiré des ennuis en venant. Nous devrions peut être aller à leur recherche.

Mais Isenden était encore sous le choc de ses découvertes et il ne manifesta à cet instant que du mépris pour les méthodes peu scrupuleuses d'Icendia.

-Tu t'es alliée au crépuscule rouge. Tu es devenue folle ? J'aurais peut être du te laisser mourir hier soir. Chuter avec toi est peut être moins pire que de me retrouvé impliqué dans tes traitrises à ton propre pays !

Mais Icendia ne releva pas vraiment, souriant simplement.

-Je vais chercher mes affaires, ensuite nous y allons … Tu veux bien ?

Isenden serra les points, mais, réalisant l'inutilité de sa colère, il finit par se contenir. Après tout, retrouver leurs amis lui ferait le plus grand bien.

-Si tu insistes. Soit, allons retrouver Gollik et les autres.

Et ils s'éloignèrent ensemble d'un pas lent vers de nouvelles aventures … Sans savoir pourtant que le malheur les avait déjà rattrapés …
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Carnelune Evebena
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptyVen 14 Oct - 21:09

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Iio
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« La première chose dont je me rappelle clairement… L’eau froide qui me baigne. Les pierres qui s’enfoncent dans mon corps. L’odeur du sang frais. Les blessures lacérant ma chair, les os brisés et les articulations disloquées. Un grand vide dans ma mémoire.
Je n’ai pas la force de me relever, alors je reste allongée là et je me laisse doucement mourir. Puis des mains m’empoignent, me palpent, des voix utilisent des mots inconnus, un chariot au plancher dur, des doigts qui me relèvent la tête et font couler dans ma gorge une potion âcre. Et je me laisse glisser dans une nébuleuse obscurité. »



** Il y a 5ans... **


La jeune femme resserre les pans de la couverture autour d’elle tout en observant discrètement la vingtaine de personnes qui discutent ensemble. Ils parlent avec animation, font de grands gestes, la désignent parfois, et ce n’est donc pas difficile de deviner qui est le sujet du débat. Autrement, elle n’aurait eu aucune idée de ce qui était en train de se dérouler, puisqu’ils utilisaient une langue tout à fait étrangère à la jeune femme. Elle ne pouvait par contre déterminer si cette agitation était bon ou mauvais signe pour elle, ni même ce qu’ils pouvaient bien lui vouloir… Elle n’était pas très vive d’esprit, mais sûrement pas totalement stupide, aussi, quand l’un des hommes, particulièrement volubile dans ses discours, vint vers elle et arracha sa couverture sous laquelle elle était nue, elle n’eut aucun problème à déterminer que lui donner un violent coup de talon sur le genou était la chose à faire. Et aucun scrupule à lui briser la rotule. Elle rajusta ensuite la couverture sur ses épaules dans l’écrasant silence ambiant et dit alors la première chose qui lui vint à l’esprit :

- Iio.


** Peu après **


Une vieille femme vint déposer sans un mot, sur une table qui avait connu des jours bien meilleurs, les vêtements que portaient Iio quand ils l’avaient trouvée, lavés mais en piteux état. Alors qu’elle quittait la pièce, la jeune femme balbutia dans la langue des indigènes :

- Merci…

Elle récolta un regard surpris de l’aïeule qui partit après lui avoir fait un bref signe de tête. Tenant toujours la couverture sur son corps encore meurtri, Iio s’approcha de la table et saisit entre deux doigts la jupe couverte de dentelles d’une éclatante blancheur. Déchirée par endroits, ternie à d’autres par la boue et le sang, elle était immettable mais on ne lui laissait apparemment pas le choix. Levant le vêtement devant ses yeux couleur de glace, elle fut prise de nausées incontrôlables et le lâcha précipitamment. Un instant, alors qu’elle avait le regard perdu dans cette couleur dont elle était intégralement vêtue lorsque les nomades l’avaient retrouvée, elle avait eu l’impression de redevenir aussi perdue et fragile, à la merci de tout danger, que quand elle avait essayé de mourir, allongée dans le ruisseau glacial.

Aussi écarta-t-elle un des pans de la tente et lança-t-elle un regard désespéré à l’ancêtre qui l’attendait.


- Non ??

Le mot avait une sonorité particulièrement poignante dans sa bouche, à cet instant précis. La vieille femme sembla hésiter, puis lui fit un geste rassurant, et, contrairement aux craintes d’Iio, lui ramena rapidement d’autres vêtements élimés aux sombres couleurs du clan.

La jeune femme l’ignorait totalement, mais elle venait à cet instant précis de rompre avec l’un des éléments les plus importants de sa vie d’antan.



****


Accroupie auprès de quelques femmes de la tribu, Iio réparait avec elles les filets abîmés lors des dernières pêches. Ses mains étaient assez agiles pour lui permettre de ne pas trop retarder le travail, et elle se demandait, en observant les cals qui marquaient ses mains, ce qu’elle avait bien pu être dans sa vie avant de perdre la mémoire aussi brutalement. En tout cas, elle ferait mieux de s’en souvenir rapidement… Elle n’avait pas encore été acceptée par les nomades, et elle soupçonnait fortement que seule la vieille femme avait empêché sa mise à mort, son renvoi - ou pire… La blonde jeune femme essayait pour sa part d’être un fardeau aussi léger que possible, et pour cela se démenait à essayer de comprendre la langue légère de ses sauveurs.

Des bruits précipités dans les fourrés, de l’autre côté de la tranquille rivière, lui firent relever la tête ainsi qu’à quelques autres femmes. Puis une dizaine d’hommes jaillirent d’entre les arbres et se précipitèrent vers elles. Certaines s’enfuirent sans demander leur reste, d’autres se figèrent sans pouvoir esquisser un geste, et Iio, pour sa part, se leva comme dans un songe. Debout derrière la corde qu’elle était en train de tresser au moment de l’attaque, elle se mit à incanter, les deux mains dirigées vers le sol en un simulacre de prière, alors que les attaquants commençaient à traverser :


- Don’t believe in easy preys…

Les premiers assaillants avaient presque entièrement traversé la rivière.

- Earth and air, hear me…

Deux hommes courraient vers elle, un rictus malsain aux lèvres… Et un hurlement jaillit soudain de la poitrine de la demoiselle :

- BARRIER !

Alors qu’ils s’apprêtaient à enjamber l’insignifiante corde, les bandits percutèrent de plein fouet le mur invisible qui venait de se matérialiser au-dessus d’elle. Les hommes qui les suivaient s’arrêtèrent pour la plupart, sauf un qui voulut tenter sa chance et fut récompensé par un craquement sinistre. Imperturbable, ses longues mèches blondes flottant dans la légère brise, Iio les toisait avec froideur. Des bruits derrière elle lui indiquèrent que les femmes précédemment enfuies étaient allées chercher du renfort. Aussi se pencha-t-elle (révélant sans le vouloir ses formes plus que la pudeur ne l’aurait permis) et ramassa-t-elle l’un des couteaux qui avaient servi au tressage. Lorsque sa main entra en contact avec l’acier, le mur miroita un instant, puis s’évanouit, et sans laisser le temps aux assaillants de réagir, Iio et les membres de la tribu qui d’un accord tacite venaient de l’accepter parmi leurs rangs suite à cet acte magique, les attaquèrent à leur tour.


****


Assises côte à côte, l’aïeule, Yshabeth, et la jeune femme, Iio, observaient le ciel étoilé, le plus près possible du feu pour que les articulations de l’ancêtre puissent profiter un peu de sa chaleur. La vielle femme parlait, et Iio buvait chacun de ses mots, avec ses connaissances naissantes du langage.

- Ici, il est très rare de voir des personnes aussi blondes que toi. Au lieu de t’abandonner quand nous t’avons découverte, il avait été décidé à une faible majorité de te revendre à un marchand d’esclave… Nevort, l’homme que tu as blessé, était l’un de ceux qui tenait le plus à ce projet, mais aussi l’un des moins aimés du village. Tu as acquis quelques voix en le blessant aussi stoïquement… Et ta démonstration de magie t’a rendue presque inappréciable à nos yeux. Rares sont ceux qui ont un talent inné parmi nous…

Iio laissa le silence s’éterniser quelques secondes avant de balbutier avec ses rudiments acquis tant bien que mal :

- Mais vous… Pourquoi… être avec moi ?

L’aïeule eût un sourire et une ombre de tendresse dans le regard, avant de s’assombrir un bref instant.

- Tu as pour moi eu le même regard que ma fille, quand elle m’a demandé de l’achever après avoir été violée à plusieurs reprises par des hommes d’une autre tribu. Et… Je n’ai pas voulu recommencer cette erreur avec toi.

La jeune femme opina de la tête sans rien répondre. Elle avait fini par comprendre ce que voulaient les hommes qui les avaient attaquées alors qu’elle n’était qu’entre femmes, et avait très vite découvert les relations entre les diverses tribus de nomades de la région. Pour faire simple… Elle portait une robe volée alors qu’elle séchait sur le site de l’un des camps, ses bottes avaient une origine probablement identique, et son manteau avait été récupéré sur un cadavre lors d’une autre attaque. Les règles étaient simples : si on n’était pas assez doué pour conserver ses affaires, alors on ne les méritait pas. Elle avait très vite appris cela…

Et rompu ainsi avec certaines règles régissant sa vie, avant.

Son passé s’éloignait de plus en plus d’elle, sans qu’elle puisse même s’en rendre compte.



** Très récemment **


- Mais pourquoi tu ne veux pas ?

Iio croisait les bras, dos au garçon. Ses doigts enserraient ses coudes de toutes ses forces et sa mâchoire était tellement crispée qu’elle se demanda si un jour elle parviendrait à ouvrir à nouveau la bouche.

- Iio !!

Il lui prit le bras et la retourna avec force.

- Regarde-moi, s’il-te-plait.

L’incompréhension et le désarroi de la voix du jeune homme firent lever les deux prunelles de la blonde demoiselle vers son prétendant.

- Pourquoi… A ton âge toutes les filles sont mariées, alors… Pourquoi pas moi ?

Iio se détourna à nouveau et répondit :

- D’abord, tu ne sais même pas quel âge j’ai.

Ce qui, elle en avait conscience, était une réponse très mauvaise. Elle-même ne le savait pas ; elle ne pouvait qu’estimer qu’elle avait une quinzaine d’années quand elle avait été recueillie par la tribu, et cinq ans s’étaient depuis écoulés…

- Ensuite… Je…

Hésitation. Des mots qu’elle n’avait jamais prononcés, sur des bribes d’idées d’ombres de souvenirs qui l’effleuraient parfois.

- Je suis quasiment sûre que… la tenue que je portais quand mon m’a retrouvée… C’était une robe de mariée… Et… Il y a… Ces visages… Ils sont importants, mais… je ne sais même pas qui ils sont… Mais c’est important, je le sais… Je… Je les aime, je crois…

- Et si eux t’aimaient, alors pourquoi ne t’ont-ils pas cherchée ? Iio… Je t’en prie… Ne dis pas non à cause de ce que tu crois savoir… Je t’en supplie…


Comme la jeune femme ne répondait rien, le garçon hésita, puis ôta de son cou une montre attachée à une chaîne avant de la lui glisser dans la main.

- Tu… tuu y penseras, hein ?

Ne pouvant plus tenir face à ce regard et à celui que lui lançait l’homme de ses souvenirs, Iio tourna brusquement les talons et s’enfuit. Sans vraiment se rendre compte de ce qu’elle faisait, elle passa la montre à son cou et empoigna dans certaines tentes ici une besace, ici de la nourriture, là un arc et une poignée de flèches. Et alors qu’elle s’apprêtait à s’exiler dans les bois pour une durée indéterminée, elle entendit un hurlement.

Le camp était attaqué.
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptyLun 17 Oct - 16:27

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Ensemble, à la vie, à la mort

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La stupidité d'un moine ne s'évalue pas à sa façon de courir. Non, ce qui est véritablement révélateur de sa capacité à réfléchir, c'est bel et bien la façon dont il rampe péniblement jusqu'à la sortie. Nous le savons tous, à quoi bon se traîner sur le sol le bras tendu et les doigts écartés pour saisir une poignée qui de toute façon n'était au final pas à la bonne hauteur. C'était plutôt pathétique de le voir se hisser après chaque nouveau gémissement, répandant une traînée vermillon qui permettait de tracer sans mal toute sa progression. Le moine espérer du fond du cœur que cette épreuve serait bientôt achevée. Mais ce n'était pas sans compter que ce ne soit finalement que sa propre fin. Une ascension Héroïque vers l'issue d'une vie criblée d'imprévus fâcheux qui en avait fait une victime du destin, un acharné du sort. Une … Victime parfaite.

-Dégages de là toi !

Cria Gollik en piétinant le pauvre ère.
Quoi ? Vous pensiez vraiment que c'était de lui dont il s'agissait ? Allons, nous savons qu'il en est capable, mais nous savons aussi qu'il l'aurait fait avec tellement plus de classe. Le frère Gollik était réputé pour être imaginatif et il était à bien des égards difficile de lui faire perdre le Nord. Aussi quand il vit ce confrère sur le sol, il n'éprouva pas le besoin de l'aider, trop occupé à regagner la sortie. Nu.


-Aides moi ! Ou par Hypocras et Hydromel tu seras maudit jusqu'à la 12e génération !

Cria le moine à terre.
Gollik se retourna enfin, hésitant. Mais une main le saisit à l'épaule. Le tournant vers lui, Isenden laissa « accidentellement » -C'est une évidence- descendre son regard vers l'entre jambe du blondinet, la bouche vaguement entre ouverte. Puis secouant la tête il se mit à sourire.


-Tu ne vas pas croire à ces âneries ? On a déjà galéré à te faire sortir, on a pas le temps de sauver tout le monde ! Tant pis pour lui.

Mais Gollik n'avait le courage d'affronter la colère de son Dieu. Aussi il s'en alla en arrière. Visualisez maintenant le drame de cette scène. D'un moine au cul nu soulevant par la taille un jeune chauve en toge, tâchant avec mal et par coups de l'orienter dans le sens qui lui permettrait de se relever … Sans oublier les gémissements, qui, dans la douleur de l'un et de l'autre prenaient un naturel déconcertant. Icendia laissa son front s'entrechoquer avec la paume de sa main gauche, désorientée par la scène plus pittoresque qu'aucune autre auparavant. Et tout ça sans une once de honte pour la solidarité « Chrétienne ».

** Quelques heures plus tôt **

Quand Gollik rouvrit les yeux après un moment d'égarement, il n'avait plus ce fichu sac sur la tête. En fait, il n'avait même plus rien du tout sur le corps. Un instant de surprise échappé, il se concentra sur les environs. Le temps que son unique regard s'adapte au noir, il distingua l'esquisse d'une vieille cave dans laquelle était entreposés de vieux tonneaux. Vides, hélas. Mais il se consola quand devant lui il constata la présence de plusieurs fioles remplies à ras bord. Il ne fallait pas se faire d'illusion, il était d'une évidence sans nom qu'il se concentrerait sur le verre dont la couleur était symbolique. Hypocras, pensa-t-il. Aussi il était un peu loin pour l'atteindre, les mains attachées dans le dos. Agitant son siège, tentant le tout pour le tout afin de sauter avec pour se rapprocher, Gollik pencha son visage vers le goulot de la fiole et calant l'emboue dans sa bouche à l'aide de son croc, il leva la tête vers le ciel. Cul sec. La jetant sur le côté ensuite, il soupira de bien être. L'alcool, il n'y avait que ça de vrai. Un applaudissement retentit alors.

-Quelle technique. Pour peu frère Gollik je vous aurai bien suggéré une des maisons closes de la ville.

Esquissant alors un maigre sourire sous un masque, un homme tout de noir vêtu se rapprocha du prieur. Tirant une chaise, il s'approcha de lui, l'analysant sous toutes les coutures, inspectant au passage les différentes morsures qui lui avait été infligées pendant son inconscience.

-Vous cicatrisez bien pour quelqu'un qui a choisi de finir beurré au fond d'un cachot.

En ria l'homme en noir. Avant de reprendre un air plus sec et reculant sa main avec force, il en claqua le revers sur la joue de Gollik de façon retentissante.

-Assez rigolé, maintenant tu vas enfin pouvoir me dire où se trouve ce que je veux. Hm ?

Puis sans attendre de réponse, l'homme en noir tira une lame de son fourreau, allant menacer d'entailler les jambes du moine avec. Mais Gollik se mit à rire intérieurement, presque extérieurement d'ailleurs, au point de limite se moquer du type en face de lui. Quel abruti, lui même ne savait même pas pourquoi il était là.

-Je suis désolé que vous vous soyez donné tout ce mal … Mais c'est un peu idiot de vôtre part, je ne sais pas moi même pourquoi je suis ici. Encore moins qui vous êtes. C'est carnaval aujourd'hui ? Ou vous revenez de l'enterrement d'un proche peut être ?

Une nouvelle gifle retentit.

-Parfait ! Parfait ! Depuis peu, de toute façon, cette joue ne sent plus rien. Si vous voulez parler, pourquoi m'avoir attaché, je vous aurais aussi bien répondu autour d'un verre. Expliquez moi, peut être qu'après je pourrais vous dire si je suis susceptible ou non de vous aider.

Mais l'homme en noir se mit à rire.

-Il vaudrait mieux que vous soyez en mesure de le faire. Sans quoi je serai navré de vous tuer, croyez le.

Gollik déglutit alors difficilement.
Puis il s'ensuivit aussitôt qu'il se mit à sourire jusqu'aux oreilles. S'il avait survécu à Argus, dit « La moule » pourquoi aurait-il peur d'un homme sans visage ?


-Alors je vous aiderai. Mais si vous m'expliquiez ce que tout ceci signifie en premier lieu ?

L'homme en noir finit en fin par coopérer.

-Vous cherchez une relique ancienne qui se trouve sur des terres, plus à l'Est. Et vous pensez que quelqu'un ici sait de quoi il s'agit ou serait susceptible de vous aider à la retrouver n'est-ce pas ? Je pense que vous allez me donner des noms et qu'ensuite, s'ils sont véritables, peut être serez vous relâchés.

Gollik resta figé un instant. Encore un cadeau empoisonné d'Icendia ! Il pouvait le parier. A chaque fois qu'il finissait dans le bourbier ces derniers temps, c'était aussi à cause d'elle. Même s'il n'en avait pas besoin pour s'y mettre jusqu'au cou. Mais alors qu'il se concentrait pour trouver quoi répondre, malgré tous les efforts que cela lui demandait, il parvint à distinguer une respiration forte sous une froideur sans nom. Mais surtout que l'homme en face de lui n'avait visiblement pas de poux. Il ignorait comme, mais à cet instant, le prieur pouvait entendre le moindre battement d'ailes de mouche sur deux cent mètres, comme si son ouïe était plus fine. Un conséquence de sa transformation ?

-Une relique ancienne ? Soyez plus précis ! Des amis ? Des noms ? Pourquoi moi ? Quelqu'un vous a parlé de moi ? Si c'est le cas, j'espère que c'était en bien ? Qu'on vous a prévenu d'à quel point j'étais beau et fort ?

Et il continua à dispenser à l'homme en noir un flux continuel de question, jusqu'à ce que celui-ci ne tape du poing sur la table entre eux, renversant les autres potions que Gollik n'avait pas bu. Mais un scintillement attira alors le regard du prieur car, non loin de lui une flasque d'eau se trouvait sur le sol. Ne tardant pas à la reconnaître, Gollik fit glisser à ses mains un bout de verre issu du bris de la fiole d'hypocras brisée et, détachant lentement ses liens, il envisagea d'attendre le moment propice pour se saisir de l'eau. Une pensée lui traversa alors l'esprit. Qu'allait-il faire avec un peu d'eau ? Il n'avait pas l'intention de la boire, ça c'était certain. Aussi, machinalement, il leva le bras avec force et envoya s'écraser la flasque au visage de l'homme en noir. L'individu poussa d'horribles cris, la peau fumante sous sa parure de soie noire.

-Saleté de prêtre ! Gardes !!

Cria-t-il.
Mais à peine ouvrirent-ils la porte pour rentrer que Gollik se faufila, la refermant sur eux. Se mettant à courir, il espérait que quelque chose le sauverait. Mais les lieux étaient un vrai labyrinthe. Entre les cellules, Gollik fut surpris par le tracé d'une belle ligne de sang à même le sol. Si ils avaient jeté le cadavre d'un mort, il y avait fort à parier pour que ceci le mène à la sortie. Même s'il espérait d'abord trouver ses affaires. La suite, vous la connaissez …


** Pendant ce temps **

Réveil en sursaut.
Bretelles au dos, laçage précis, enserré. Un peu inconfortable, mais agréable au touché. Le genre de vêtement cher. Tout comme la majorité des choses qui se trouvaient disposées autour d'elle, à n'en point douter. Iio éprouva comme un sentiment de mutisme total à tous les égards, comme si elle ne réalisait pas vraiment ce qui était en train de lui arriver. Dans le flou, toujours cérébralement isolée, elle progressait dans l'immense pièce où on l'avait visiblement enfermée pour trouver une issue. Une obsession, pire qu'une bête sauvage en cage. Et si elle avait eu des griffes, elle n'aurait pu les rétracter en cet instant. Prête à lacérer quiconque s'approcherait d'elle par surprise. Mais sans un bruit, toujours sans un bruit, comme si elle n'était qu'un coup de vent, une ombre qui évoluait au gré de ses intuitions. Renfermée, gaillardement contenue derrière l'iris de son regard gelé. Levant les yeux, elle finit par apercevoir une voie d'aération, légèrement dissimulée par le bois noir d'une bibliothèque. Approchant la main, elle s'assura que le courant d'air frais était puissant ici, pour s'assurer que la voie ne serait pas trop étroite pour elle. C'était concluant. Mais alors qu'elle songea à escalader l'étagère, trop fragile pour la déplacer, un grincement la fit se tourner brusquement. L'homme qui venait d'entrer était de grande taille, extrêmement fin et il cachait encore son visage sous un tissu blanc tâché de son propre sang. Ramenant ses longs cheveux noirs en arrière, il finit par dégager son regard rouge et le posa fermement sur celui d'Iio. D'un simple geste de la main, il invita la jeune femme à prendre place à la table et attrapant un verre, il l'empli d'un liquide rouge sanguinaire. Un bref sourire, il s'avança vers une bougie et Iio put alors voir son visage horriblement meurtri se rapiécer en quelques secondes.


-J'espère que vous serez plus conciliante que vôtre ami. Ou, sans condition, je brise vôtre nuque comme une brille. Compris ? Assise.

Et Iio se laissa tomber sur un siège, les deux sourcils froncés. Cet homme n'avait rien d'un bon garçon. Elle savait les reconnaître, curieusement … Mais cela ne la fit pas paniquer pour autant. Analyser les autres n'avait jamais été son fort. Elle était plus douée pour répondre aux actes. Aussi il l'encouragea à ce servir à manger. Elle n'en fit rien.

-Miss Kingsley …

Mais la surprise de la jeune femme à l'énonciation de ce nom fit tiquer le Vampire. Laissant ressortir ses crocs, il admira le cou marqué de la jeune femme. En sachant qui elle était, il n'eut pu résister à la goûter, ne serait-ce que pour lire ses souvenirs. Aussi il eut la surprise de constater qu'elle n'en avait aucun.

-Je pense que je peux vous aider. Mais ce ne sera pas à sens unique. Iio, vous n'avez rien à craindre de moi si vous coopérez. En vérité, je suis quelqu'un qui peut être qualifié de « proche » d'un homme qui compta beaucoup dans vôtre vie …

Mais sans le murmurer, il savait qu'elle aurait ce même nom sur les lèvres : « Isenden ». Elle ne répondit rien, le fixant simplement. Toujours comme inerte, ailleurs. Mais parfois il pouvait capter une émotion, un instant de lucidité traverser son regard. Aussi il espérait qu'elle réponde.

-Je peux vous rendre quelques souvenirs … Laissez moi vous aider.

Il était essentiel qu'elle recouvre la mémoire pour lui parler de la Corne d'abondance, d'Icendia mais surtout d'Isenden. L'homme en noir le savait bien. D'un ongle anormalement rallongé, il sépara la peau de son poignet en deux, admirant un filet de sang qui s'en dégageait. Son regard rouge se mit alors à luire d'une anormale lumière. Quelques gouttes rejoignirent un autre verre en or. Puis, sans plus prendre le temps de bander son bras, le poignet se referma de lui même et la peau se reconstitua. Tendant le verre à Iio, L'homme imposa sa mesure.

-Bois.

Et, malgré un air de faux dégoût, elle attrapa le verre et s'empli de ce nectar délicieux …
Etrangement, elle ressentit un certain malaise à l'avoir vidé, comme s'il lui en fallait plus. Un sensation de force se mit à parcourir son corps et en un rien de temps, de drôles de flashs se bousculèrent dans sa tête. Les tissus de son cortex si complexe semblaient se joindre à nouveau, illuminant en elle une lanterne ternie par un passage à la mort. Fixant Iio, le vampire sentit son propre sang palpiter en elle. A ce même instant, il pouvait d'ailleurs la sentir toute entière, comme s'il était elle. Enivré de son bien être, il avança, comme tenté de la saisir au visage pour voler ses lèvres et s'adonner à un baiser langoureux. Mais alors qu'il allait toucher Iio, en net recul vis à vis de lui, les portes volèrent aux éclats une nouvelle fois.


-Messire ! Messire !

Le Vampire se retourna sèchement pris d'un nouvel élan de colère.

-Quoi encore ? J'avais demandé de n'être dérangé sous aucun prétexte !

Le servant se fit plus petit qu'il n'en fut réalisable. Rampant presque sur le sol et mis plus bas que terre par un unique regard de haine de la part de son maître.

-Isenden et Icendia, ils ont retrouvé le prêtre ! Ils vont s'enfuir avec lui !

L'homme en noir frappa du poing à nouveau avec violence puis il alla jeter un œil, prenant bien le soin de refermer les portes derrière lui. Rageur de voir que toutes les cellules avaient été ouverte, il s'en retourna saisir ses affaires, laissées avec Iio. La jeune blonde raffermit sa prise sur le lourd cruchon de cuivre qu'elle tenait entre ses mains et, toujours dissimulée près de la porte, attendit que l'homme vêtu de noir revienne. On lui avait appris, il y a très longtemps, de faire confiance aux gens sauf s'ils faisaient quelque chose qui n'était pas "bien", et elle estimait donc que là... Eh bien, il ne fallait pas lui faire confiance. Elle espéra que son empêtrante robe ne la gênerait pas dans ses mouvements, mais apparemment, elle avait eu, à une époque, l'habitude de porter des vêtements aussi somptueux, puisqu'elle n'avait pas encore trébuché dans ces lourds jupons. Mais si les couleurs étaient aujourd'hui à son goût... Autrefois il n'en était pas ainsi. Autrefois, elle aurait porté une robe blanche.

Comme dans... Comme dans son souvenir, nouvellement ranimé.


-Surtout ne faites pas de bruit, mes chéries. Il ne faut pas déranger le malade…

Dans un silence religieux, Iio enfant et la fillette brune à côté d’elle hochent la tête. Satisfaite, la femme se retourne et ouvre une porte donnant sur une pièce sommairement éclairée. Elle s’approche d’un grand lit dans lequel est allongé un petit garçon aux cheveux d’ébène et au teint livide. Les deux fillettes la suivent en trottinant. Elles semblent un peu plus jeunes que lui, environ 5 ans. En voyant le garçon apparemment très malade, Iio s’empare de la main de la petite brune, qui se dégagea aussitôt de son étreinte. Elle ne se formalise pas du refus du contact ; si la brunette ne veut pas la toucher, eh bien, elle a le droit.

Toutes les deux côte à côte, les gamines regardent la femme préparer des mixtures étranges, murmurer des mots inconnus, toute son attention focalisée sur le petit garçon. Elles ont beau être patientes, au bout d’un moment, la brunette en robe noire commence à s’agiter, et, curieuse, Iio cède à la tentation et s’approche du grand lit. Elle se hisse sur la pointe de ses souliers blancs pour discerner plus facilement le garçon.

-Il va guérir, maman ?

La femme hésita un instant.

-J’espère que oui. Vraiment. Ce serait bien, pour nous… Peut-être qu’on pourrait alors rester ici pour l’hiver. Ça te plairait, de dormir dans une vraie maison, pour plusieurs semaines ?

Iio approuve de la tête, puis fronce les sourcils, plissant mignonnement son petit visage.

- Il faut qu’il guérisse vite alors. Tu crois que si je lui fais un bisou ça va le soigner ?

Sa mère sourit. La maladie n’est pas contagieuse, aussi accepte-t-elle, et aide l’enfant à grimper sur le lit pour déposer un baiser sur la pâle joue du garçon. Celui-ci s’agite un peu, et, radieuse, Iio se tourne vers la petite brune.

- Vite, fais-lui un bisou toi aussi !! Comme ça il va aller mieux encore plus vite !!

La demoiselle s’apprêtait à refuser, mais face au sourire immense de la blondinette, elle s’approche à son tour et, très digne, dépose un instant ses lèvres sur la froide joue. Cette fois, le garçon bouge davantage, et un sourire effleure même un instant son visage. Ravie, Iio bat des mains.

-Tu as vu ? Tu lui plais plus que moi !

Mais elle n’en semble pas vexée, au contraire.

-Je suis sûre qu’on va tous devenir de vrais bons amis, hein Icendia ?

Face à tant d’agitation, la femme chassa les deux filles du lit et les mena dehors. Mais cela ne suffit pas à refroidir l’enthousiasme d’Iio, qui, jetant un dernier regard sur le garçon, se promit qu’elle ferait toujours tout pour qu’il guérisse vite. Comme ça, avec sa jumelle, ils deviendraient les meilleurs amis du monde.

Iio secoua la tête pour chasser les images qui s’accrochaient derrière ses rétines et leva légèrement le cruchon. Ce souvenir réveilla toutefois en elle les deux visages qu’elle voyait parfois dans ses rêves. Le garçon, et Icendia. Sa sœur. D’ailleurs… Elle était quasiment sûre que Gollik lui avait parlé d’une femme portant ce nom. Pouvait-ce être la même personne ?

Et tant qu’on parlait du prêtre… Où était-il, lui ?


*** POOOONG ***

C'est le bruit sourd et retentissant que fit le chaudron au contact du crâne du vampire. Répétant le geste, Iio fit gicler son crâne en un millier de pointes rouges, inondant sa robe et son regard d'une pointe de folie meurtrière. Aussi elle conclut que le moment était venu de quitter ces lieux sordides. Mille fois non, elle aurait pourtant du rester à l'intérieure. Tombant nez à nez avec un prieur au fessier tortillant sur la croupe d'un de ses frères, la jeune femme partit dans un rire, plus nerveux et démentiel qu'amusé. Mais de l'autre côté, Isenden lui resta figé. Crispé de la tête aux pieds. Envahi d'un frisson comme jamais il n'en avait jamais eu. Mais l'odeur du sang sur la robe d'Iio fit immédiatement irradier son regard d'un bleu scintillant. Il n'avait qu'une envie en dehors de celle qui lui disait de réprimer momentanément ses sentiments : La dévorer. Icendia lui affubla un coup, auparavant occupée à tuer les gardes à l'entrée.

-Il faudrait peut être y al...

Mais elle ne finit pas sa phrase.
Iio, elle était bel et bien … Là. Les deux bruns restèrent sans voix, face à Iio qui au contraire semblait esquisser un vague sourire, comme revenue à une sensation qu'elle avait oublié elle aussi : La joie de retrouver quelqu'un. Isenden se déplaça aussi vite que l'éclair, disparaissant des lieux tout en réprimant une mine de dégoût qui signifiée l'envie. Icendia quant à elle jeta ses affaires à Gollik puis sans ajouter un mot, elle s'en alla à son tour. Le prieur finit par lâcher le moine qui avait finalement succombé. S'empressant de se vêtir à nouveau il fixa Iio qui était restée immobile, finalement non accueillie à bras ouverts. Se laissant tomber sur les genoux, la blonde laissa glisser son regard sur le sol et en un rien de temps, elle sentit sa détresse augmenter. Derrière un elle, un immonde cri retentit.


-Allez on s'en va !

Gollik compris que quelque chose n'allait pas. Mais avant d'y réfléchir, il devait la sortir d'ici. La prenant par la main, il la tira derrière lui, donnant la suite à Icendia dont la silhouette se distinguait encore. A l'inverse de celle d'Isenden, évaporé des lieux.

-Je ne sais pas ce que tu représente pour eux, mais ils n'ont pas l'air de t'aimer ...
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James T. Rayan
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptyVen 4 Nov - 15:56

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Vampires contre Loups – Prieurs à l'abordage !

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Isenden était là, au centre de cette place.

Leur évasion aurait du être plus simple. Moins sombre que nous aurions pu l'imaginer. Mais à l'évidence, aux Nuits Eternelles, rien n'était jamais si aisé. Le regard de bleu et d'argent du brun fixait le sol, lame en arrière, éventail dans l'autre main grand ouvert. Autour de lui, trois corps, d'autres assaillants progressant lentement vers son immobilité apparente pour tenter de le vaincre. Inspirant profondément, Isenden analysait le moindre de leur geste, assimilant au fond de lui leur odeur âpre et alcoolisée … Il avait déjà senti ça quelque part. Ce mélange inaccueillant d’iode et de glucose … Le sucre d'une transpiration aromatisée. Gollik. C'était la même odeur que celle de Gollik. Se redressant, pris par la surprise, Isenden réalisa que les guerriers invisibles autour de lui étaient tous munis d'une flasque à la ceinture. Des assassins de l'ordre … ? Pourtant Gollik avait toujours dit qu'il était le moins pacifiste des pacifistes de son ordre. Un des moines guerrier tira de sa ceinture un pieu en bois nervuré d'argent.


-Mauvaise idée.


Murmura Isenden.

Puis, alors que les cinq nouveaux moines se jetèrent sur lui, il s'élança au dessus du sol sans le moindre élan. Un instant dans les airs, il fit prendre une autre direction à son corps et très lestement, il atterrit sur ses jambes de l'autre côté de la mêlée. D'un large mouvement du bras, il asséna un coup au premier moine. Lui attrapant le bras, il le fit tourner devant lui, l'obligeant à réceptionner à sa place le pieu dans le cœur lancé par un autre. Le jetant au sol, il fit une roue par dessus et élança son pied dans un autre agresseur et lui enfonça l'arrête du nez dans le crâne dans un craquement sourd. Plus que trois.


-Je lui avais dit d'être prudent avec ce truc là.


Du fait d'un large sourire sur ses lèvres, Isenden laissait alors ressortir deux crocs de taille non modeste. Dans un élan colossal, il vrilla au dessus du sol pour atteindre le coup de l'un des moines. Lui déchirant la jugulaire, il bondit sur le second et d'une légère pression des paumes à la base de son cou et sur son menton, le vampire fit grincer les cervicales de sa victime jusqu'à la mort. Le dernier, simplement tremblant, se mit à reculer avant de heurter quelqu'un derrière lui.


-Tiens, frère Sora, vous venez me délivrer le message du Père Dreth je présume ? Ca tombe bien, il vient de me contacter !


Le moine guerrier se retourna vers le prieur, débraillé, visiblement malmené lui aussi. Une expression d'horreur dans le regard, il balbutia tant bien que mal les paroles suivantes …


-Il, le monstre il … Il est avec vous ? HÉRÉTIQUE !


Cria alors Sora à tout va.

Le son retentissant de sa voix n'avait de cesse de faire vibrer les murs, si bien que n'importe qui pourrait alors les localiser. Nerveusement Isenden demanda à Gollik de le faire taire. Un craquement sourd retentit alors. Icendia sortit de l'ombre, essuyant une dague dans un tissu déjà maculé de sang. Un regard outrageusement noir, elle se mit à râler.


-Gollik. Je peux savoir ce que tes amis viennent faire ici ? Pour nous tuer qui plus est ?


Qu'importe la réponse, le jeune prieur comprenait dans quel pétrin il venait de se fourrer en voyant le nombre de moine gisant sur le sol. Esquissant un sourire nerveux, le blondinet borgne se tourna vers Iio avec un air malsain.


-Et elle ? C'est pas après elle que vous en avez ?


La blonde était peut être un peu naïve mais loin d'être stupide. Voyant ce que Gollik essayait de faire, elle se détourna de lui et se reculant, elle se mit à pousser quelques plaintes à son tour.


-Je suis sa sœur. Enfin … Je crois. Si nous avons été séparée longtemps, il est normal qu'elle soit un peu distante, je suppose …


Avait-elle dit d'une voix hésitante.

Icendia haussa alors un sourcil de surprise. Elle avait donc perdu la mémoire ? Ou jouait-elle simplement un jeu ?


-Tu veux dire que tu ne sais pas ce qui t'ai arrivé ?


Susurra Isenden, aussi surpris.


-Si je le savais, pourquoi serais-je aussi surprise que vous de nous trouver réunis ?


Un nouveau cri retentit dans les couloirs derrière eux.


-Frère Gollik ! Frère Golliiiiik !


Un autre moine, cette fois banal, courait vers la sortie, un air totalement affolé. Alors qu'il agitait devant lui une missive, deux énormes mains griffues attrapèrent l'imprudent et un autre énorme cri s'ensuivit. De douleur, cette fois.


-Mais qu'est-ce qu'ils ont tous contre les religieux ici ?


Susurra Gollik en haussant les épaules, à peine touché par le sort de son frère. Dans la pénombre, deux énormes yeux jaunes luisaient à bonne hauteur du sol. Le regard d'Isenden se mit à rougeoyer un instant à l'odeur du sang puis ses pupilles virèrent au jaune or … Icendia se crispa à cette métamorphose, déduisant quelque chose d'assez peu agréable à entendre.


-Lycan.


Iio, tremblante, se mit à reculer doucement, ses cheveux or tâchaient de sang répandaient toujours une odeur pour le moins alléchante à ceux qui y trouvaient du plaisir. Isenden réprima d'ailleurs une nouvelle pulsion, sentant que le moment était venu de se reprendre …


-Iio, ce sang n'est pas celui d'un humain n'est-ce pas ?


Demanda Icendia en observant sa sœur, qui se tourna dépitée, incapable de répondre de façon sonore. Se contentant donc d'un simple non de la tête.


-A la bonheur. Isenden, emmènes la loin d'ici. Gollik … Cours, aussi vite que tu le pourras. Et quoi qu'il arrive, ne te retourne pas.


Au fond du gouffre souterrain, un gigantesque rugissement retentit jusqu'à leur glacer le sang. Isenden attrapa Iio et d'un bon, il s'éleva dans les airs, sautant d'un seul coup sur les murailles fortifiée de cette horrible prison. Tout autour, les bois touffus. Mais on pouvait voir au loin les lumières de la ville percer la brume. Quand Icendia saisit la main de Gollik pour l'entraîner derrière elle, le loup sortit de sa tanière, bien déterminé à prendre leur suite. Quand Isenden vit la taille du monstre qui les assaillait, un éclair vint lui frapper le lobe frontal.


** Il y a 200 ans – Nuit Eternelle **


-Seigneur Georii … Encore un village décimé par les loups. Ils sont incontrôlables …


Niklaus Georii laissa basculer son regard vers la marre de sang qui se trouvait en contre bas. Encore un loup garou qui n'avait pas eu la vive idée de s'enchaîner avant la lune nouvelle. Il fallait que cela cesse. Par la faute de ces bêtes sans cœur assoiffées de sang, le commerce entre les villages n'était pas prospère et la population serait décimée à cette vitesse avant le prochain jour du soleil. Un jour ou comme tous les « Protecteurs noirs », Niklaus serait enterré au fond d'une cave.


-J'ai crainte de vous donner raison Lord Kingsley. Vôtre reine a-t-elle donné des nouvelles ? Une armée va-t-elle nous être envoyée par le vieux port ?


Mais Kingsley détourna le regard en guise de réprobation. Face à cette menace, ils étaient seuls …


-Si nous devons en finir, ce sera seuls contre tous.


Niklaus réprima sa déception, empli de peine à l'idée que nombre d'entre eux ne survivraient pas. Mais il restait une chance pour eux de s'en tirer sans trop de mal.


-Alors je trouverai leur chef et je l'affronterai. Une fois qu'il sera à terre, je le ferait enfermer à jamais. Et je bannirai sa progéniture de l'autre côté du pic glacé d'Eterna. Au cœur de la faille sombre …


Le lord réprima une moue de dégoût.


-Mais, Sir, là bas le gibier est rare et le froid intense. C'est la mort assurée …


Niklaus esquissa un maigre sourire pour réponse, laissant son regard d'argent percer dans la pénombre de sa capuche bouffante.


-Si vous n'avez rien à ajouter. Je lance les opérations dès demain.


** Il y a 12 ans **


-Isenden ? Je t'avais pourtant dit de ne pas aller au sous-sol ! Qu'est-ce que tu fais hors de ton lit ? C'est la pleine Lune ! Je n'ai pas beaucoup de temps pour toi.


Le chef du village pris avec poigne la main de son jeune fils, puis, sans s'arrêter, le traîna dans les escaliers gelés pour le reconduire à l'intérieure.


-Maman descendait souvent ici à la pleine lune. Ma nourrisse dit qu'elle venait implorer les protecteurs noirs de veiller sur sa famille contre le méchant loup.


Se tournant vers son fils, encore sur le perron, l'homme fort se mit à sourire d'émotion. Il se souvenait encore des moments où Faïna descendait là … Elle croyait qu'avec un peu de croyance et beaucoup d'espoirs, on pouvait vaincre le mal, même le plus tenace. Si seulement les prières avaient suffit pour la sauver elle.


-Et tu veux prier ? En l'honneur de la gloire passée des protecteurs ?


Isenden marqua un temps d'arrêt puis il fit un simple oui de la tête.


-Bien … Alors il faut que tu saches toute l'histoire.


Installant son fils sur ses genoux, le chef du village se mit à raconter …


-La légende dit qu'un de tes ancêtres était le plus grand chasseur de loup que la terre ait connue. Il était fort, son regard perçant dans l'obscurité reflétait la beauté de la lune quand l'espoir était mourant. Quand le pays était blessé par la « meute », il s'avança seul dans la gueule du chef de tous les loups. Et, comme il l'avait promis, il finit par le vaincre. Mais après cela, il était trop faible et dans la crainte qu'on ne prenne pas sa victoire au sérieux, il demanda à ce qu'on l'enterre avec sa victime. Les pertes étaient énormes, nos terres souffraient des guerres. Pour résoudre le conflit de façon pacifiste, les héritiers de la meute furent envoyés dans les crevasses du Nord, là où personne ne serait plus jamais blessé par elle. Mais on dit que parfois, certains parviennent à sortir de la faille les soirs de pleine lune, guidé par l'astre salvateur. C'est pourquoi depuis des temps immémoriaux, le chef du village et ses hommes doivent tenir la garde les soirs de pleine lune, pour permettre à leurs enfants de dormir en paix, pendant que les femmes implorent les étoiles de les épargner.


Isenden se mit à sourire. C'était une belle histoire.


-Maman était une Georii hein papa ?


Le chef embrassa son fils sur le front.


-L'une des plus formidables …


Puis réfléchissant un instant, Isenden ne perdit pas le nord de sa soif d'aventure.


-Un jour je serai un protecteur moi aussi ! Comme mes ancêtres !!


Le chef du village se releva, donnant des herbes à brûler à son fils.


-Peut être … Mais n'oublies pas, tuer un loup, c'est dangereux.
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James T. Rayan
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MessageSujet: Re: -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire !   -* Chroniques de la Nuit Eternelle *- Pour ceux qui veulent voir et lire ! EmptyVen 4 Nov - 15:59

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Comment ?
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Un soupir.

Soufflement de pureté du fond de nos entrailles, poussé vers l'extérieur froide de nôtre peau brûlante sous le coup d'une fièvre inexpliquée. C'est la première chose qu'on entend lorsque l'on a les yeux fermé. Comme si nôtre corps entier s'était régulé pour ignorer tout le reste. Au second plan c'est le touché. Un sol doux, mais par endroit un peu râpeux. Un froid mordant qui oblige à basculer vers les alentours. On essaie de sentir, de percevoir où l'on est. Mais fatalement, on fait l'erreur d'ouvrir les yeux. Isenden était au beau milieu de nulle part, enfoncé dans la neige froide, à peine, comme s'il y avait été déposé. Mais partout autour, aucune marque, aucun signe d'un pas allié ou ennemi. Rien du tout. Juste le vide. Son regard bleu s'évada vers les hauts feuillages, ici moins touffus qu'à Roquemort. Ses cheveux noirs, plus longs qu'à l'ordinaire, étaient répandus tout autour de son visage, le couronnant d'un halo sombre, qui faisait davantage ressortir la pâleur de sa peau. Ses lèvres violacées de froid se mire à remuer de paniquer, d'un très léger tremblement, presque imperceptible. Se redressant froidement, le jeune Vampire ramena à lui ses deux genoux, serrant ses longues jambes dénudées sous une tunique longue de couleur noire. Et juste une ceinture, une cape. Des bottes et rien d'autre. Tournant la tête, à droite puis à gauche, Isenden constate qu'il est seul. Il ignore où il est, mais il a froid. Etonnant pour quelqu'un qui ne devrait pas le ressentir. Son regard scintille de la luisance du saphir, une lumière frappe la pénombre de ses idées en désordre. Il craint d'être à l'endroit précis ou même les « immortels » ont besoin de manteaux de fourrure. Se redressant, le mage tente tant bien que mal de tenir sur ses jambes engourdies. Il titube vaguement, des marques lui rappellent d'anciennes blessures, pas si vieilles que ça. Un combat avait eu lieu, terrible, sanguinaire. Ses pas l'avaient mené loin au Nord … Un cri de loup à sous l'aube constante qui régnait là le paralysa un moment, affirmant ces doutes dont il avait voulu si vite se défaire.


-Non …


Susurra-t-il simplement dans la panique. Avançant le plus vite possible, tombant parfois et se relevant aussitôt, Isenden sentait la crainte le gagner jusqu'à l'essoufflement. Jusqu'à tomber nez à nez avec les hauteurs d'un lac conduisant vers une faille sinistre. Eterna. Lieu d'exile des rebelles lycanthropes de jadis. Comment avait-il atterri ici ? Sans mourir ? Pour ces loups qui chassent en meute, son espèce est un met de choix. Isenden sait d'ailleurs qu'il ne doit pas tarder à trouver un endroit où se cacher avant que la brume ne se lève. Au bas, dans le lointain, le mage reconnaît les nuages noirs qui recouvrent de nuit sa mère patrie. Il en est si loin à cet instant. Iio, Gollik ? Icendia ? Où sont-ils ? Pourquoi est-il seul ? Mais pour l'heure et à découvert, il sent qu'il doit avancer, sans se retourner, marche le plus loin d'ici qu'il lui serait possible … Sentant le froid de son corps gagner à nouveau sur celui hors de lui, Isenden avance tout simplement et ses lignes presque aussi blanches que la neige contrastent encore sous sa toison noire. Fixant l'horizon, sans presque regarder le sol, il est attentif au moindre bruit. Mais alors que des piques de douleur mènent sa main à des griffures à peine refermées, le mage sent les souvenirs revenir un à un, sans se bousculer.


** Environ Une semaine plus tôt **


-C'est ça que tu appelles courir ? Ma grand mère irait plus vite si elle était poursuivie par son roquet !


Gollik allait en biais, derrière Icendia.

Comme toujours l'abus d'alcool l'avait rendu pathologiquement instable, comme s'il était né par erreur dénué d'horloge interne. Et parfois, le loup gigantesque qui leur donné la course tendait la patte pour le saisir, le manquant à chaque fois. Avez vous déjà essayer d'attraper un rôti emballer dans un joli drap blanc lorsqu'il zigzague sans cesse ? Même avec des griffes, Gollik était devenu incroyablement dur à saisir. Et même, les deux bras en l'air, il tortillait de la croupe en hurlant fort.


-JE DÉTEEEESTE LES MORSUUUURES !!!


S'époumonait-il sans cesse.

Morte de rire, Icendia trouvait de plus en plus de mal à gagner en vitesse. A ce rythme là, ils se feraient dévorer. Se tournant vers Gollik, Icendia lui fit un signe et en un instant, ils disparurent du décor. Le loup s'immobilisa quelques mètres plus loin, se demandant où ils avaient pu passer. Derrière deux gros troncs d'arbres, les deux victimes potentielles se tenaient pour acquis de ne pas rire face à la bêtise de la bête. Pourtant, quand Icendia réalisa que Gollik était en nus pieds, elle explosa à gorge déployée. Sa moquerie retentissante alarma bien sûr le loup, qui, faisant demi tour se jeta sur elle. Mais dans sa lancée, un énorme marteau vint le bénir d'un coup difficile, craquant les os de sa mâchoire dans un bruit sourd. Et par chance, Icendia baissa si vite la tête qu'elle évita le contre coup.


-La prochaine fois que tu essaies de me tuer, préviens moi.


Murmura la jeune femme en observant Gollik directement dans les yeux. Marquant un temps d'arrêt. Le moine s'était donné à cœur joie d'utiliser Requiem, précieuse relique d'un ancien temps. Le marteau s'ennuyait, seul sans tâter de la bête furieuse. Relevant Icendia avec classe et galanterie, le petit blond profita de l'état hébété du loup garou pour la traîner hors de là. Et ils se remirent à courir, trouvant finalement, ils y crurent un instant, un endroit tranquille.


-Il est parti ?


Murmura Gollik.

Icendia laissa son regard se plisser vaguement. La seule raison qui pouvait dissuader un loup d'interrompre la chasse, surtout après un coup pareil, c'était que quelque chose de pire soit dans les parages. Et c'est précisément ce qui se confirma quand une main énorme attrapa la jeune femme pour la lever au dessus du sol. Gollik tomba nez à nez avec le visage horrible d'un troll enchaîné.


** Actuellement **


L'avantage d'un pic enneigé, c'est que le blanc manteau fait reluire d'évidence des preuves qu'il n'aurait pas dissimulé. Tel la noirceur d'un champ encore chaud, brûlé depuis quelques jours. Un combat de projectiles, une pluie de flèches. Des cadavres, du sang … Tout était encore là. Le rouge maculant la peau blanche de l'hiver laissait Isenden perplexe. Mais il avait tellement faim … Ses prunelles rougeoyèrent encore, déroutant le vampire d'un sentiment profond. Il ne l'aurait jamais fait en temps normal, mais ses crocs en avant lui laissaient entendre que ce n'était pas un choix à faire. Aussi il se pencha sur un des corps gelé et mettant en évidence le cou du cadavre, il enfonça ses canines dedans. Le goût était infâme, le sang grumeleux, froid, presque aussi visqueux que le filet de bave d'un dormant alcoolisé. Et une odeur … Se reculant brutalement, il avait retrouvé un peu de sa force et de sa vitesse. C'était tant mieux, car il sentit que son instant de tranquillité était sur le point d'être écourté. Une mèche blonde dans la main d'un des morts le ramena avec violence dans le passé.


** Il y a environ 5 nuit **


-Ils ne vont jamais nous lâcher. Jamais ! Rha et pourquoi maintenant ? Après des années de bannissement, ils profitent de l'avènement du crépuscule rouge pour quitter la faille ? C'est insensé. Quelqu'un les a forcément conduit à enfreindre l'une des règles les plus vieilles du royaume.


Iio observait Isenden se débattre contre lui même, colérique au possible. Cette situation lui semblait déplorable et regrettée, pourtant, elle continuer d'ignorer à bon entendement ce dont il pouvait bien être question. Ah il s'entêtait à chercher une réponse qui ne viendrait pas d'elle. Tant pis … Serrant sa dague contre elle, son pressentiment continuait de la hanter. Isenden l'avait traîné presque d'une main dans ce recoin de la muraille, les pensant saufs du loup, oubliant que les loups n'étaient pas ici les seuls à chasser.


-On devrait peut être s'en aller …


Murmura-t-elle d'une voix presque enfantine.

Quand Isenden se tourna vers son visage, il enfonça son regard dans le sien, comme perturbé. Qu'avaient-ils tous à la fixer ainsi ? Elle qui s'estimait à bien des occasions comme ordinaire. Ce qui n'était pas le cas du jeune homme. En plus du changement fréquent de la couleur de ses yeux, elle pouvait parfois y lire une sorte de vibration. Iio ressentait alors en elle comme des ondes impulsives qui lui susurraient de faire des choses. Mais elle parvenait à les faire taire, aussi facilement qu'elle fermait les yeux pour secouer la tête. Quoi que soit cette chose, ça n'avait aucun effet sur elle.


-Tu as peut êtr... AH !


Une sorte d'objet métallique transperça avec violence le ventre d'Isenden qui s'effondra à genoux. Une fois de plus, le sang gicla au visage innocent de la pauvre blonde qui restait là, sans moyen d'agir pour lui venir en aide. De tous les côtés, des hommes vêtus de rouge courraient vers eux pour les saisir. Se tournant vers son aimée, Isenden cria rageusement les seules paroles dont il était capable alors pour la préserver du sort.


-Cours … Cours !


Se relevant, il arracha le projectile de son ventre et se retournant, il l'enfonça avec violence dans l'orbite d'un des assaillants. Se battant corps et âme, il compris qu'ils seraient submergés quand il vit Iio se faire saisir malgré elle. L'homme en noir était de retour.


-Lâchez la !


Cria à nouveau Isenden.

Mais rien ne se passait. Ils l'emmenèrent en sens inverse et lui fut jeté aux pieds de cet assaillant au visage inconnu. Relevant le visage d'Isenden, les doigts appuyés à la base de son menton, l'illustre leader des factions ennemies se mit à sourire.


-Voyons voir de quoi tu es capable … Petit frère.


Et l'ombre d'une masse dissimula la lumière du ciel avant de s'abattre sur lui. Ensuite, c'est le trou noir.


** A ce jour **


Allumer un feu. Une tâche aisée ?

De qui vous moquez vous ? Quand on est forcé de taper l'un contre l'autre deux silex à peine exploitables au dessus d'une motte de feuillages plus humides que l'eau d'un ruisseau elle même, on rencontre quelques problèmes. Mais pourquoi un être dépourvu de froid avait l'utilité d'allumer un feu sans intérêt à se réchauffer. Peut être bel et bien s'assurer que rien ne viendra vous dévorer pendant cet instant de repos que vous vous êtes accordé. Le ciel devient sombre à nouveau, ici, la nuit est alternative. Pas éternelle. Isenden continue de se nourrir des quelques cadavres, à bout de force, de souffle. Il doit pourtant se tenir prêt en cas de problèmes. Des problèmes qui finalement arriveront trop vite. Admirant les tuniques rouges, Isenden se demanda ce qui pouvait bien avoir mis à bas ce contingent. Pas une méthode de loup. Eux auraient emportés les corps pour finir de s'en nourrir plusieurs jours durant. Non, ceux là avaient été malmenés, éventrés, parfois mutilés. Aucun n'était mordu. Et dans la brume remontée, Isenden entendit un grondement. De l'orage ? Non.


-Des tambours ?


Orc, s'il avait consciencieusement analysé ce son finalement familier. Il les avait déjà entendu quelque part.


** A Mythodea **


-Vous devriez éviter les environs du camp orc si vous voulez un bon conseil. Surtout la nuit quand un feu brille derrière les murs.


Isenden regardait curieusement le druide, qui, savamment, avait pris soin d'expliquer les bases à Icendia qui n'en savait guère plus. Le Camp orc se dressait là devant eux, menaçant. Et quand quelqu'un s'en approchait, des cris aigus émanaient, peu de temps avant les cris. Des pierres, des branchages, tout était bon à jeter sur quiconque s'était perdu là. Sans parler de la chasse qui était donnée. Dans la nuit, comment pouvait-on correctement deviner la forme d'un grand dadet ourouk comme on en voyait là bas ?


-Si mon territoire était menacé, moi aussi je me défendrais … Et je trouve ça plutôt humoristique de leur part d'assommer les gens ainsi.


Se réjouit Icendia.


** Dans la clairière au beau milieu de la nuit **


-Orcs …


C'était maintenant une évidence.

Quand Isenden retraça les marques noires impossibles à effacer, il retraça le sigle d'un groupuscule peu connu aux Nuits Eternelles, mais qui pourtant avait son importance. Kurk Wagnar était un orc renégat, réputé pour son opposition ferme au crépuscule rouge. Les voir attaquer un de leurs camps n'aurait pas été inhabituel. Mais si c'était bien là leur œuvre, peut être qu'Icendia et Gollik n'étaient pas en danger. Leur apparence nouvelle aurait bien des chances de les sauver.


-Si elle avait été blessée, tu l'aurais ressenti. C'est évident.


Lui déclara une voix étrangement grave, en s'adressant à lui.


-Qui êtes vous ?


S'inquiéta Isenden, essayant de distinguer la direction de laquelle on s'adressait à lui. Les buissons adjacents se mirent à remuer fortement et assez vite, un homme fortement bâti en déboula. Il était noir, de la tête aux pieds, ce qui était d'une rareté extrême par ici. Les gens foncés ne vivaient pas de ce côté du continent, la zone étant trop peu ensoleillée. Mais ce qui marquait le plus chez lui, c'était cette immense cicatrice qui lui traversait le visage.


-Tu ne le sens pas ? Tes sens sont altérés Vampire.


Isenden marqua une pause.

Enfonçant ses prunelles dans celles de son interlocuteur, il perçut une lueur inhabituelle. Une odeur âpre vint peu à peu lui agresser les narines et tendis que ses yeux viraient à nouveau à l'or, ses crocs se montrèrent encore. Crachant comme un chat devant la gueule menaçante d'un chien galeux, le jeune homme se traîna dans la neige, pestant tout en reculant. Ramenant encore ses jambes à lui, il se recroquevilla contre un arbre.


-Je ne te veux pas de mal. Cette fois en tout cas. Je suis là parce que quelqu'un me l'a demandé. J'ai un message.


De toute façon pas en état de lutter contre une bête pareille, Isenden plissa les sourcils, laissant la confiance le surprendre et son approbation vagabonder jusqu'à l'ennemi habituel devenu allié occasionnel. Un message ? Le jeune homme soupira d'avoir à écouter un loup. Le monde avait réellement entamé un changement, c'était désormais une évidence.


-Bien. Et alors ?


S'avança-t-il.

Se penchant sur le garçon, le loup analysa les griffures sur les longues jambes pâles d'Isenden et y apposant ses mains, il les manipula un instant. Quand il eut fini, la régénération du Vampire s'activa et toutes les plaies se fermèrent une à une. Souriant, le grand noir finit par se décider à parler, persuadé qu'à présent, il avait toute l'attention d'Isenden.


-Nôtre ancien nous a prédit un changement. Tu cherches un objet ancien. La réponse à tes questions ne se trouve pas au bout du chemin. C'est plus compliqué. Tu as raté un important détail et tes amis ne sont pas tous ce qu'ils semblent être. Rhéa l'ancienne a dit précisément que tu étais le changement que nous attendions tous dans la tribut. Toi, un vulgaire Vampire. Et elle a ajouté que la réponse à ta question se trouvait entre les mains d'un jeune homme ambitieusement dangereux, amateur de vin. Elle veut que tu te méfies de lui.


-Gollik ? Pour...


Mais il n'eut pas pu finir que déjà la silhouette s'était envolée. L'homme noir avait disparu, mais derrière lui était resté un petit sac d'herbes sèches à l'odeur particulière. Isenden observa les plantes un instant, admirant les pétales violacés d'une fleur séchée dont son père lui avait expliqué parfois les vertus.


-Tue loup …


Isenden se plongea alors dans d'intenses pensées. C'était donc ainsi, il lui faut même désormais se méfier de ses propres amis ? Et de Gollik qui plus est ? Ce moine qui était même incapable de marcher droit tant il était imbibé ? Après tout, le mal était partout … Mais quand un frisson lui envahi le dos, Isenden se souvint que Gollik était la clef de plus d'une de ses relations.


-Barrelfe … Stig ou … Floewyn.


Et où étaient-ils tous passés ?


-Iio …
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