Contes et Légendes [pv Morwenna Madec]

Invité

L'après-midi était bien entamée quand Elianne finit de lire les dernières lignes de son conte.

Alors la force de son amour l'emporta sur la pesanteur de la matière et l'on vit Jean, marchant sur ses jambes pétrifiées, traverser le palais, descendre le perron et se jeter aux genoux de son maître pour le supplier de ne pas partir. ''Tu es mon fidèle Jean, lui dit alors le roi. Tout ce que tu veux, je le veux'', et il remonta sur son trône. Le trésor du roi demeura vide et Jean conserva ses jambes de pierre, mais à travers le temps et à travers l'espace jamais ne régna un monarque plus heureux que celui-là, qui avait appris qu'un serviteur fidèle vaut tous les trésors du monde.

Il y a des sorciers qui feraient mieux de s'en rendre compte.

Elianne sourit, ne pouvant s'empêcher de faire la comparaison entre les elfes de maison du monde sorcier et le fidèle Jean de ce conte moldu.
Ayant vécu jusqu'à ses sept ans dans l'ignorance du monde magique, elle avait une bonne culture moldue, en particulier en ce qui concernait les contes pour enfants. Ses auteurs préférés étaient de loin les frères Grimm, après tout, elle était allemande, mais elle appréciait aussi beaucoup Perrault et Andersen.
La jeune Poufsouffle referma son recueil et le posa sur le rocher situé près de la souche d'arbre sur laquelle elle était assise. Pour être tranquille, elle était partie dans les montagnes qui entouraient Poudlard. A présent, elle s'allongea dans l'herbe fraîche pour contempler les nuages et s'amusa à leur trouver des formes. Elle n'avait pas froid car elle s'était bien enveloppée dans sa nouvelle cape et portait son écharpe aux couleurs de sa maison.

*Attention, quelqu'un approche !*

Cette voix qu'elle connaissait sans pouvoir mettre de nom dessus s'insinua à nouveau dans son esprit. Instinctivement elle lui obéit se redressant et se tourna vers le château de Poudlard, qu'elle pouvait apercevoir de là où elle était, et identifia une forme apparemment humaine venir vers elle.

La chaleur n'était pas spécialement au rendez-vous en cette après-midi d'hiver, mais Morwenna, pour qui la nature avait un attrait tout particulier, avait ressenti le besoin d'aller faire une longue promenade.
Pour une fois, et après avoir cédé à l'insistance des elfes de l'école, elle avait laissé son fils à leurs bons soins, sachant qu'il ne craignait rien avec eux.
Les joues roses d'avoir marché trop longtemps, Morwenna gravit une dernière crête et, essoufflée, songea à s'arrêter un instant pour reprendre ses esprits.

Elle aperçut alors une jeune fille, sûrement une élève, qui semblait plongée dans un livre.
Attendant un moment qu'elle lève les yeux de son roman, ne voulant surtout pas la déranger en pleine lecture, Morwenna patienta, immobile.
Enfin, la jeune fille arrêta de lire et la descendante des prêtresses d'Avalon jugea qu'elle pouvait à nouveau bouger.

Un sourire maternel sur les lèvres, elle s'approcha doucement de l'herbe où l'élève s'était à présent allongée.

Elle va attraper froid si elle reste trop longtemps comme ça ! Elle est habillée chaudement, mais tout de même...

Toujours cet instinct maternel qui réagissait avant tout le reste...
La Poufsouffle se releva un peu et Morwenna comprit qu'elle avait remarqué sa présence.

Bonjour ! lança-t-elle d'une voix douce, comme celle d'une femme qui passe son temps à chanter des berceuses.

C'est alors qu'elle aperçut le titre du livre que la jeune fille lisait... Il s'agissait de contes pour enfants. Le sourire de Morwenna s'agrandit. Elle adorait les contes, qu'ils soient moldus ou sorciers. Elle-même en écrivait assez régulièrement et, étant donné qu'elle avait délaissé tout ses autres emplois pour mener à bien sa grossesse et sa vie de jeune maman, elle aspirait à présent à en faire son véritable métier, même si elle n'en avait pas encore touché mot à Glenn !

Ce livre a l'air vraiment passionnant !

Invité

En constatant que la nouvelle venue n'avait pas l'air agressive, elle maudit encore une fois cette voix qui la trompait sans arrêt. Elle avait plutôt l'air gentille et attentionnée.

*Ne fais pas confiance aux gens trop vite, elle est bizarre.*
Tais-toi !

Oui, la jeune femme qui se tenait devant Elianne n'était pas tout à fait normale, mais c'était uniquement parce qu'elle dégageait quelque chose d'agréable. On se sentait un peu plus en sécurité, elle inspirait la confiance. C'est peut-être ce que redoutait cette voix dans la tête de la Poufsouffle.

- Oui, Bonjour, répondit-elle avec un sourire amical.

La sorcière sembla être intéressée par son recueil des contes de Grimm et Elianne se sentit un peu mal à l'aise. Elle était un peu trop âgée pour ce genre de contes, mais elle ne pouvait pas s'en passer.

- Ce livre à l'air vraiment passionnant !

Il n'y avait aucune moquerie dans la voix de la jeune femme. Elle semblait sincère et véritablement intéressée. Alors Elianne se détendit et répondit, ravie de pouvoir enfin parler de ces histoires moldues avec quelqu'un sans avoir l'impression de passer pour une bête de foire.

- Oui, il l'est. Il n'y paraît pas comme ça au début, mais une fois qu'on le connaît…

C'était sa mère qui le lui avait lu pour la première fois, la faisant rêver au prince charmant, pourtant c'était aussi elle qui était partie, fuyant la magie. Cependant, Elianne était restée fidèle aux contes de fée, même si elle n'y croyait plus autant qu'avant car elle ne croyait plus que tout finissait toujours bien.

Au moins, je n'ai pas eu de marâtre comme belle-mère, positiva-t-elle.

- Vous connaissez les frères Grimm ? Ils sont moldus et ce qu'ils ont écrit est pour les enfants, mais…

…Mine de rien ils m'ont soutenue.

- …Mais on a parfois l'impression qu'il savaient certaines choses sur la magie, des choses même qu'on ignore. C'est peut-être pour ça que je n'ai jamais arrêté de les relire.

Si je connais les frères Grimm ?

Morwenna parlait à présent avec plus de candeur, même si elle n'avait rien perdu de sa douceur innée.

Bien entendu... Et je les adore ! Blanche-Neige, Hansel et Grettel, Raiponce... Ce sont des références en matière de contes, peu de sorciers ont su faire aussi bien !

On ressentait dans les paroles de la jeune sorcière la passion qu'elle éprouvait pour les contes et histoires destinés aux enfants.

Et qu'ils soient moldus ou non ne change vraiment rien à leur talent. Mon fils, pourtant futur sorcier, adore quand je lui lis certains de leurs ouvrages...

La dernière remarque de la Poufsouffle rendit Morwenna songeuse. Était-ce possible ? Se pouvait-il que les frères Grimm aient percé les secrets de la magie, en leur temps, et les aient utilisé pour l'écriture de leurs romans ?

Après tout, pourquoi pas !

Elle se frotta les bras pour se réchauffer, le froid s'étant à présent emparée d'elle alors qu'elle ne bougeait plus assez.

Il fait un froid de canard ici. Ne serait-on pas mieux dans le château, autour d'un bon feu de cheminée ?

Est-ce qu'elle aime à ce point l'hiver pour vouloir à ce point braver le mauvais temps ?

Et en plus je manque à toutes les politesse ! remarqua-t-elle. Je ne me suis même pas présentée !
Et bien, je m'appelle Morwenna Madec, et j'habite Poudlard, même si je n'y enseigne rien.

Invité

Elianne écoutait la sorcière avec le plus grand plaisir. Elle n'avait que très rarement voir même jamais eu l'occasion de parler de contes pour enfants avec les sorciers et sorcières de son âge et encore moins avec des adultes. Elle s'était vraiment retrouvée dans ces histoires à différents degrés. Blanche-Neige qui avait été recueillie par les sept nains comme elle par son orphelinat, Hansel et Grettel qui avait été abandonnés par leurs parents tout comme Elianne avait été délaissée par sa mère, Raiponce qui avait une mère qui mourrait d'envie de manger de la salade tout comme elle-même avait parfois des envies de groseilles. Pouvoir se retrouver dans ses personnages qui finissait toujours par vivre heureux à jamais lui donnait l'espoir qu'elle arriverait elle aussi à être heureuse pour toujours.
Quand la nouvelle venue lui dit qu'elle lisait ces contes à son fils, Elianne se revoyait avec sa mère qui essayait de finir ses histoires sans être interrompue par mille et une question de sa fille.

Il fait froid ? Ah oui tiens, un peu.

- Il fait froid mais pas à ce point. Du moins pour moi. Il faut dire que je viens d'Allemagne, près de la Bavière et donc des Alpes. J'ai connu des hivers un peu plus frais. Mais si vous avez froid on peut rentrer.

Ou tout simplement se jeter un sort pour se réchauffer, ça doit bien exister ça. Mais il ne me semble pas l'avoir vu en cours.

- Et puis, marcher jusqu'au château, qui est quand même à une petite trotte d'ici, va nous réchauffer.

La sorcière se présenta, apprenant ainsi à l'élève qu'elle s'appelait Morwenna Madec.

Madec ? Madec ? J'ai déjà entendu ce nom quelque part, pourtant elle n'enseigne pas.

- Pour les manquements aux politesses, je pense que nous sommes deux fautives dans l'histoire, adressa-t-elle avec un petit sourire. Je m'appelle Elianne Heidrich, je suis élève en sixième année, à Poufsouffle, ajouta-t-elle fièrement.

*Elle le sait déjà ça, avec tes vêtements on ne peut pas confondre.*
Laisse moi tranquille !

Pour combler le blanc entre Morwenna et elle, causé par l'intrusion de la voix dans la tête d'Elianne, cette dernière fit mine d'avoir été en train de réfléchir.

- J'ai beau chercher, je ne vois pas d'où je peux vous connaître. Votre visage ne me dit rien.

En plus, je m'en serais rappelé si je l'avait déjà rencontrée. C'est peut-être un élève, elle m'a dit avoir un fils, oui mais "futur" sorcier.

- Et pourtant, votre nom me dit quelque chose. Peut-être que j'ai déjà rencontré votre fils. Quel âge a-t-il ?

De bavière ? Comme ça doit être beau !

Pour Morwenna qui avait grandi en centre Bretagne, les Alpes avaient quelque chose d'intriguant et d'attirant... Jamais elle n'avait eu l'occasion de voir de si hautes et belles montagnes, cela n'avait rien à voir avec les récifs rocheux de l'angleterre ou de la Bretagne du Nord !

Et bien si vous n'avez pas trop froid, je propose simplement que nous marchions doucement en direction du château. Le temps est parfait pour une promenade, n'est-ce pas ?! Bien entendu, nous pourrions aussi utiliser la magie pour nous réchauffer, mais j'aime autant marché. Et puis, on m'a élevée dans l'idée que la magie ne devait pas être utilisée pour tout et pour rien.

Ça c'était la meilleure, elle qui ne pouvait s'empêcher d'ensorceler jusqu'à sa poêle à frire se mettait à parler comme sa mère qui cuisinait tout à la façon moldue et n'utilisait ses pouvoirs que quand elle n'avait pas d'autre choix.

Je doute que je devienne un jour comme elle, mais elle avait pourtant sûrement raison.

Se mettant doucement en route en direction du château, elle écouta d'une oreille la jeune élève tandis qu'elle repensait à l'attitude désapprobatrice de sa mère quand elle voyait sa fille ensorceler ses ours en peluche pour les faire accomplir un spectacle de haute voltige !

Poufsouffle... Je ne sais pas trop si les maisons ont vraiment une raison d'être, mais j'étais à l'équivalent de Poufsouffle, à Beauxbâton, quand j'y ai fait mes études.

En tout cas, Elianne est un bien joli prénom... J'ai une lointaine cousine qui porte un prénom assez proche de celui-ci, Eilane... N'est-ce pas amusant ?

Puis elle éclata d'un grand rire, s'en voulant immédiatement en pensant que peut-être Elianne s'imaginait qu'elle se moquait d'elle.

Pardon... Mais, même si j'aime dire un peu partout que mon petit ange est en avance pour son âge, il n'a tout de même que deux ans, je doute donc que ce soit lui que vous... que tu... - Je peux te tutoyer ? J'aimerai assez... Et tu peux en faire autant d'ailleurs ! - Bref, je doute que ce soit lui que tu aies croisé !
Par contre, mon mari, Glenn, est enseignant ici, d'où ma présence à Poudlard d'ailleurs... Il serait plus que probable que ce soit plutôt lui que tu connaisses ! Il est professeur d'Histoire de la Magie.

Invité

Elianne était assez contente que Morwenna accepte de rester dehors. Elle aimait l'air frais et profitait avec plaisir de ses instants de liberté pour sortir du château et de ses salles de classe, même si elle aimait bien travailler.

- Oui, j'aimerai beaucoup rester dehors. Être enfermé ne me va pas bien et, comme vous dites, le temps est parfait.

La Poufsouffle eu un petit sourire. Elle aussi avait été élevée dans cette perspective. A sa connaissance, malgré qu'il soit sorcier, son père n'avait plus utilisé la magie depuis sa rencontre avec sa mère. Même après le départ de celle-ci, il avait continué de vivre comme un moldu, il avait même refusé d'aller se faire soigner chez les sorciers, et c'était comme ça qu'il était mort. Le sourire d'Elianne se fana un peu, mais ce n'était pas dans ses habitudes que de s'apitoyer sur son sort.

- Mon père était sorcier, je ne l'ai su qu'à mes sept ans, on a toujours vécu comme des moldus. Mais la magie… En quelques sortes elle me rassure, je me sens en sécurité avec une baguette.

Elle sortit d'ailleurs de sa poche sa baguette nouvellement acquise. Elle parcourut le bois gris de ses doigts, sourit et la rangea bien précieusement.

- J'ai hâte d'être majeure et de pouvoir m'en servir en dehors de Poudlard.

Morwenna apprit à Elianne qu'elle aurait été à Poufsouffle si elle avait été à Poudlard. Cela lui fit en quelques sortes plaisir. Bien qu'elle ne faisait personnellement aucune différence entre les maisons, elle avait vite compris que pour beaucoup il y avait un grand fossé. C'est pourquoi elle se sentait toujours un peu plus à l'aise avec "les siens". C'était comme cette obsession pour les "sang-purs".

- C'est ce que je pense également, mais les autres ne sont pas forcément d'accord et se moquent souvent de notre maison. Mais j'en suis extrêmement fière.
Vous venez de Beauxbâton? J'ai rencontré un élève qui y était l'année dernière. Il paraît qu'il y a des minis sphinx là-bas, mais peut-être n'y avez-vous jamais eu à faire. C'est comme pour Poudlard. Je n'y suis que depuis un an et je n'ai aps tout découvert encore.

Une chose que j'ai découvert : les escaliers.

Puis, son interlocutrice lui parla d'une cousine, Eilane. Elle ria de la ressemblance entre son prénom et celui d'Elianne. Cette-dernière ne s'en offusqua pas, elle eu même un petit sourire en coin. Elianne n'avait pas de cousines, dumoins du côté de son père. Mais elle était sûre que si elle en avait eu, elle aurait eu du mal à se souvenir de leurs prénoms. Alors, pour une lointaine cousine… N'en parlons pas !

Elles doivent être proche l'une de l'autre, c'est pour ça. Eilane doit sûrement être aussi gentille que Morwenna pour qu'elles s'entendent comme ça.
*Pas de conclusin attive.*
...
*C'est pour ton bien si je dis ça !*

- Vous avez raison, il n'y a pas beaucoup de différence entre les deux prénoms. Peut-être que nous avons d'autres choses en commun. Ca serait encore plus drôle. Morwenna aussi c'est joli, ça fait…

Médiéval ? Celtique ?

- … c'est joli tout simplement !

Elle eu enfin des éclaircissements sur ce nom qu'elle tentait tant bien que mal de se rappeler.

- Bien sûr que vous... que tu peux ! Oui en effet, je ne crois pas qu'il s'agisse de lui.

Glenn Madec…Professeur d'Histoire de la Magie… Mais bien sûr !

- Oui c'est ça ! C'est votre… ton mari que je connais ! Enfin, je ne le connais pas vraiment, sinon j'aurais tout de suite fait le rapprochement. Mais quand j'ai choisis mes matières, j'ai hésité pour son cours. D'ailleurs ce n'est pas le seul que j'ai écarté à regrets, mais comme ça j'ai plus de temps libre pour des balades comme celles-ci !

Et pour accessoirement rechercher ma propre histoire, pensa-t-elle ironiquement.

Elianne était toute contente de se rappeler enfin du nom qu'elle n'avait fait que lire sur un bout de papier. Au moins maintenant elle ne risquait plus de l'oublier !

Si le temps est parfait, alors marchons !

Morwenna était finalement ravie de cette sortie et de cette rencontre improvisée. Elle n'avait que trop peu le temps, avec tout ce que demandais la maternité, pour aller à la rencontre des élèves qui peuplaient le château et c'était bien dommage... L'enseignement n'avait-il pas été, pendant un temps, l'une de ses passions ?
Il est vrai qu'elle aimait enseigner à de plus jeunes gens que ceux qui apprenaient ici... Mais cela ne changeait finalement pas grand chose !

Oh... Pour ma part ça n'a rien à voir... Nous vivions bien comme des sorciers et j'ai su depuis toute petite que j'étais issue d'une grande famille de sorciers... J'avais même eu droit à une baguette miniature, que je compte offrir à mon fils lorsqu'il sera assez grand. Non, ma mère trouvait seulement que les sorciers faisaient parfois un usage abusif de la magie et qu'il ne fallait s'en servir qu'avec parcimonie. Mais je vais t'avouer honteusement que je n'ai pas trop suivi ses conseils !

Morwenna resserra un peu son écharpe autour de son cou, elle ne voulait pas prendre froid et risquer de passer ensuite son rhume au petit ange qui devait dormir comme un bébé dans ses appartements.

C'est vrai, les maisons ne sont pas importantes, mais porter les couleurs d'une maison aussi proche de la nature que Poufsouffle n'a rien de honteux, bien au contraire !
On m'a toujours dit qu'il était évident que je devais aller dans l'équivalent de cette maison, et que je serais allée à Poufsouffle si j'avais été à Poudlard... C'était une évidence pour toute ma famille...

Elle sembla réfléchir un instant alors qu'Elianne la questionnait sur son ancienne école.

Mmmmh je n'ai jamais croisé de mini sphinx, mais peut-être garde-t-il les endroits interdits, et j'étais plutôt une élève sage.

Elle se mit à rire, "la sagesse incarnée" auraient pu dire certains de ses anciens professeurs, "toute désignée pour devenir la meilleure mère et femme au foyer du monde" !

Sans doute...

Mais son rire s'amplifia largement quand le sujet enchaîna sur sa cousine et les éventuelles ressemblances que la Poufsouffle pouvait avoir avec elle.

Par Merlin, j'espère bien que tu ne lui ressemble pas... Enfin, disons pas trop... Elle est superbement belle... Mais serpentard jusqu'au bout des ongles, si tu vois ce que je veux dire... Une vraie vipère parfois... et pourtant, je suis sure que quelque part, elle doit avoir un bon fond... Mieux vaut ne pas trop te chercher de points communs avec elle tout de même !

Heureusement, Elianne ne semblait pas plus que ça passionnée par les histoires de famille entre cousines et c'était tant mieux... Morwenna ne détestait pas Eilane, mais elles entretenaient seulement une entente cordiales... Elles avaient si peu de choses en commun... du moins était-ce ce qu'elle croyait.

Oui, c'est bien de mon Glenn qu'il s'agit... et tu n'as pas à te justifier de ne pas avoir choisi son cours... Il faut bien faire un choix... et être proche de la nature en est un tout aussi important !

Invité

Elianne eu un petit sourire entendu à propos de la magie que Morwenna utilisait à volonté.

Sauf pour se réchauffer. Mais bon, un peu de fraîcheur fait du bien de temps en temps.

Elle respira une grande bouffée d'air frais et se souvient soudain de son livre. Elle sentit alors la reliure dans sa paume et se félicita de ne pas l'avoir oublié. Elianne n'avait sûrement pas honte de sa maison, elle l'aimait beaucoup.
Morwenna répondit à sa question sur Beauxbâton, et la sorcière allemande eu un nouveau sourire.

- Oui, ça doit être ça. Celui qui m'en a parlé n'avait pas l'air d'être très sage. Mais ça doit quand même être une sacrée expérience que de se trouver face à sphinx, même s'il n'est pas grandeur nature.

John avait en effet dû répondre aux énigmes de ces créatures afin de se balader dans la forêt, ce qui n'était pas à proprement parler une conduite "sage".
Elianne resta un instant silencieuse avant de rejoindre son aînée dans son rire. Elle était tombée totalement à côté de la plaque concernant Eilane.

- Alors je crois que je vais éviter de nous chercher des ressemblances. Et puis, je ne suis pas Poufsouffle pour rien, j'aurais du mal à ressembler à une "Serpentard jusqu'au bout des ongles". Mais bon, il est vrai que tout le monde à un bon fond, mais pour certain, il est juste vraiment au fond. Et puis avec un si joli prénom on ne peut être si mauvais que ça. Enfin… J'espère pour elle.

Oui, tout le monde avait ses raisons pour être mauvais. C'est pour cela qu'elle n'en voulait pas vraiment à sa mère de l'avoir abandonnée. Et puis, même si c'était dur à admettre, elle avait vécu des années de bonheur sans elle. Elianne s'était très vite fait une raison. Le monde n'est pas noir et blanc comme dans ses livres d'histoires. Il est gris, tout le monde est bon et mauvais à la fois. Seulement il y a toujours un côté qui ressort plus que l'autre.
La jeune sorcière se sentit un tout petit peu honteuse d'avoir jugé utile de se justifier sur le choix ses cours. Mais il était vrai qu'elle regrettait de ne pas pouvoir en prendre plus que ça.

Peut-être que plus tard…

La dernière phrase de Morwenna tinta bizarrement dans l'oreille d'Elianne. "Nature", elle avait déjà cité ce mot plus d'une fois, rappelant à chaque fois un rapprochement.

- Proche de la nature ? Oui, elle est magnifique ! Mais je ne sais pas en profiter autant que je le souhaiterai. Disons que je sais l'apprécier, mais j'ai du mal à aller plus loin, même si parfois je m'en sens très proche.

Et puis, au moins, pas de risque que la nature soit mauvaise. Elle fait ce qu'elle estime être le mieux pour elle et ses fruits, même dans les tempêtes elle n'est pas si agressive. S'il n'y avait pas de tempêtes, elle aurait dû renoncer à autre chose. C'est en pensant à des choses de ce style qu'Elianne arrivait à se rapprocher des murmures du vent dans les feuillages.

Tiens, moi aussi je commence à penser à travers la proximité de la nature.

- Mais je devine que tu dois toi-même l'aimer beaucoup. Peut-être même plus que moi. Mais j'ai encore du temps avant d'en comprendre toutes les subtilités.

Que je l'aime beaucoup ?

Morwenna sourit pensivement à la question d'Elianne, laissant un instant de côté tous les autres sujets de conversation qu'elles avaient en cours.

Oui, c'est tout à fait vrai... La Nature est un peu comme une Mère pour moi... Elle me berce, me protège, me ravie...

Comment faire comprendre à sa jeune nouvelle amie tout ce que sa communion avec la nature impliquait ? Elle était femme la plupart du temps, mais animal aussi parfois, et cela plus que tout autre lui rappelait ses racines profondes de prêtresse...
Lors de ses transformations, elle représentait la Déesse Mère et le Dieu Cornu, elle représentait l'Union de la Terre et de la Nature dans toutes ses formes... Et de cela elle était presque aussi fière que de la beauté de son petit Yeltaz...

Je vais te confier un secret, mais tu dois me promettre que tu ne le révéleras jamais à quiconque...

Elle jugea avec amusement Elianne, sachant de manière instinctive qu'elle pouvait lui faire confiance... ou du moins pensant le savoir...

Je suis une "enfant des Mystères" comme on les appelait autrefois... Je suis l'une des dernières descendantes d'une lignée dont la célébrité n'a cessé de croître avec le temps...
Tu as déjà dû entendre parler de Morgane LaFey et d'Arthur Pendragon, n'est-ce pas ?
Et bien, il y a de très très lointaines années, par une nuit de Beltane, ils ont célébré un rituel très particulier, et de ce rituel est né un certain Mordred...
C'est de cette lignée que je descends, tout comme ma lointaine cousine, Eilane, dont je te parlais à l'instant...
Et en moi, j'ai gardé l'âme proche de Mère Nature que possèdent les prêtresses d'Avalon telle qu'était Morgane...

Voila qui était dit... Morwenna n'avait pas imaginé qu'elle parlerait de son ascendance aujourd'hui... Comme quoi, le futur était comme le vent, indomptable et toujours rempli de surprise !

En tout cas, en ce qui concerne Eilane, crois-moi, il n'y a pas grand chose à chercher en elle à part une âme de profonde serpentard... Je me demande même parfois si l'héritage de ses ancêtre signifie encore quelque chose pour elle !

Morwenna songea que c'était sans doute pour cette raison qu'elle ne siégeait pas au conseil de Brocéliande... Si pour elle son héritage de prêtresse n'avait aucun intérêt, il était logique que la forêt lui reste hermétiquement fermée !

A force de marcher, elles étaient arrivée à la hauteur des statue de pierre qui marquaient l'entrée du parc de Poudlard.

Et nous voila presque arrivées... Il semble que de discuter donne l'impression que le temps passe plus vite !

Invité

La façon dont Morwenna parlait de la nature, avec sa voix douce et si paisible qui s'animait soudain, convainquit Elianne de son amour pour elle. L'allemande rêva un moment de pouvoir autant admirer la nature et l'idée de se faire bercer par le vent et protéger par la végétation l'attirait beaucoup. Cependant elle arrêta d'y penser quand son interlocutrice prononça le mot "secret".

- Bien sûr, tu peux compter sur moi. Les secrets ça me connaît, je l'emporterai dans la tombe s'il le faut.

Le fait que Morwenna veuille lui confier quelque chose d'important rendait toute joyeuse Elianne. Elle avait raison de lui faire confiance car la jeune élève n'avait jamais révélé un seul secret et ce n'était pas maintenant qu'elle allait commencer à le faire. Son attention était toute entière dirigée vers la jeune maman. Une fois que celle-ci eu finit de raconter son histoire, la Poufsouffle en resta sans voix.

*Elle te fait marcher là. Tu t'en rends compte j'espère ?*
Non, je ne crois pas. Je lui fait assez confiance pour la croire sur parole.

L'impression qu'avait eu Elianne en voyant Morwenna pour la première fois venait de se justifier. Cette douceur, ce calme envoûtant s'expliquait parfaitement par l'ascendance de la prêtresse d'Avalon.

- Bien sûr, je connais les légendes arthuriennes et j'ai pas mal entendu parler des prêtresses d'Avalon… Mais je… je n'aurait jamais imaginé en voir une pour de vrai, du moins, pas d'aussi près.

Elianne se rendit compte qu'elle regardait Morwenna avec des grands yeux et elle se reprit donc assez vite.

Oh non ! Elle va croire que je la prends pour une bête de foire !

- C'est surprenant mais, en même temps, de tout les gens que je connais, s'il devait y avoir une descendante de Morgane, j'aurais dit que c'était toi. Tu es si proche de la nature et… Mais ça veut dire que tu connais Brocéliande ! Enfin je pense que tu y serais allé, au moins par curiosité. Je n'y suis jamais allé mais elle a l'air si… si magique !

En tout cas, si je veux arriver un jour à pouvoir sentir la nature comme Morwenna, il va me falloir beaucoup de temps.

- C'est vraiment dommage qu'Eilane ne prête pas attention à ses origines. Mais bon, je pense qu'une pure Serpentard n'est pas récupérable.

Elle sourit. Maintenant qu'elle était remise du choc, elle avait repris la même attitude qu'elle avait depuis le début de leur rencontre.

- Ne t'en fait, ton secret est bien gardé avec moi.

D'autant plus que ça ne tient plus du petit secret que mes camarades me confiaient à l'orphelinat.

Suite à la remarque de la française, Elianne remarqua qu'elles étaient en effet déjà arrivées au château. Elle regarda un moment les statues et se tourna vers sa nouvelle amie.

- Oui. En général il passe vite dès qu'on se trouve une occupation.

L'allemande regrettait que le temps file trop vite. Il lui avait joué beaucoup de mauvais tours ce temps. D'abord, elle n'en avait pas eu assez pour bien connaître sa mère, et son père était parti trop tôt à son goût. En ce moment, elle avait pleins de questions à poser à Morwenna, mais ne sachant pas par où commencer, elle le remit à plus tard, car il était évident pour elle qu'elles se reverraient.

Brocéliande...

Les pupilles bleu foncé de Morwenna pétillèrent d'un enthousiasme qu'il était rare de voir à ce point naître sur son visage. Elle adorait Brocéliande. Elle ressentait une telle vigueur, une telle force naturelle à chaque fois qu'elle foulait le sol de cette forêt qu'elle n'avait jamais eu besoin qu'on lui dise que l'endroit était magique pour en être convaincue !

C'est un lieu enchanté et enchantant, je te le confirme. Et si un jour tu en as l'occasion, surtout n'hésites pas à y aller... Mais méfies-toi, la forêt possède sa propre âme et ses propres mystères, il peut parfois arrivée de troublantes choses lorsqu'on cherche à les percer d'un peu trop près !

Elle cligna de l'oeil à l'attention d'Elianne, son sourire étant redevenu l'archétype même du sourire maternel.

Et tu ne devrais pas être aussi ébahie, ce n'est pas comme si j'étais une "vraie" prêtresse... Je descend de Morgane et Arthur, c'est tout... Je n'ai jamais vu Avalon, sauf peut-être parfois, dans mes rêves... et encore, au petit matin, je ne suis même plus sure de ce que j'ai rêvé !

Son amusement un peu amoindri à l'idée qu'il était déjà temps de se quitter, Morwenna enchaîna :

Le temps passe trop vite, je dirai même !

Promets-moi que tu viendras me voir dans mes appartements ? Si tu viens, je pourrais te montrer quelques uns des livres que j'ai écris... Je suis sûre que tu adorerais... Il y en a même qui parlent de princesses et de princes charmants, comme dans tes contes !
Et je te présenterai Yeltaz !

C'était comme si elle s'était enfin fait une amie et cela emplissait son coeur de joie... C'est vraie qu'elle n'avait pas imaginé sympathiser avec une élève alors qu'elle connaissait encore si peu les adultes qui peuplaient le château, mais peu lui importait !

Invité

Elianne se laissait porter avec joie dans les effusions de Morwenna à propos de Brocéliande. Cela se voyait comme un dragon au milieu d'un bac à sable que la prêtresse aimait cette forêt. Et c'était communicatif.

Avec une âme ? Comme les escaliers de Poudlard ?

Elle sourit à cette comparaison. Les deux n'étaient pas comparables. Elle saisit le clin d'oeil de son amie et y répondit.

- Ne t'en fait pas, maintenant que je suis prévenue j'essayerai de ne pas trop la découvrir. Et puis, j'adore les mystère et Brocéliande en restera sans doute un pour moi.

Et puis, il fallait qu'elle trouve le temps d'y aller. Et ce ne serait sans doute pas avant quelques années. Elianne trouva amusant leur point commun, très énervant certes mais commun tout de même, de ne pas réussir à se souvenir de ses rêves. Avallon restait donc insaisissable, même pour ses prêteresses et même quand elles n'en sont pas vraiment.

- Je viendrais, c'est promis. Et puis, je ne raterai pas l'occasion d'enfin connaître le fameux petit ange. Sans parler des livres, un peu de variété dans mes lectures ne peut pas me faire de mal.

Elianne comptait bien entendu tenir cette promesse. De toute façon, elle les tenait toujours.

- Oui le temps passe et...Ah ! Mais je vais être en retard en cours ! s'exclama-t-elle après s'être rappelé que l'un de ses cours était pour dans un quart d'heure et qu'elle devait passer au dortoir pour prendre son sac. Ce fut un plaisir, on se reverra. A bientôt ! Je t'enverrai un hiboux ! cria-t-elle en s'éloignant en courant vers le château, tout en faisant signe de la main.

Oui, à très bientôt.

Oui à bientôt... je l'espère vivement...

Elle était partie aussi vite qu'elle était arrivée dans sa vie, mais Morwenna laissait un sourire se suspendre à ses lèvres tandis que la jeune élève s'en retournait à son éducation.
Il était toujours bon de se découvrire de nouvelles amitiés dans un univers aussi rempli de noirceur que celui où toutes deux évoluaient.

La seule chose que la descendante de Morgane pouvait espérer, c'était épargner un peu de ces ténèbres qui s'éparpillaient sur le monde en gardant son petit ange bien au chaud entre les murs du château.

Mais ce ne sera pas toujours le cas... Un jour il volera de ses propres ailes, si on peut dire, et il choisira sa voie...

Et si jamais il ne choisissait pas celle qu'elle souhaitait lui voir prendre ? S'il se laissait séduire par les ténèbres comme elle se doutait que sa cousine éloignée l'avait fait avant lui ?

Je ne devrais pas penser à de telles choses... Yeltaz n'est encore presque qu'un bébé... J'aurais tout le temps de me faire du soucis quand il sera en pleine crise d'adolescence.

Réalisant soudain qu'elle était partie en pleine rêverie solitaire au beau milieu du parc de Poudlard, elle se mit à rire d'elle-même, et, suivant le chemin qu'avait pris un peu plus tôt Elianne, elle rentra à son tour dans l'enceinte de Poudlard.
Yeltaz pourrait encore rester un peu avec les elfes de maison... Elle avait quelques recherches à finir à la bibliothèque avant de rejoindre ses appartements.