Londres, coté Moldu.
Les rues sont sombres et obscures. Presque envoutantes.
Kay vient de sortir de l'Université, livres à la main, pensée ailleurs...
Oui, sa vie d'aujourd'hui la contente... Elle la passe au Ministère et à étudier ce qu'elle aime le plus au monde. Bien sur, là bas, il règne une ambiance toute aussi différente que de l'Université : Il n'y a pas de concurrence, il n'y a que de l'expérience, des sourires.. Cailin passe donc ses journées entres ses dossiers, ses notes, et les beaux yeux d'Edward Numenor.
Ah, bien sur, elle n'est pas du tout le genre de fille qu'il remarquerait : Trop timide, trop... passe-partout. Et pourtant, elle existe bien Cailin Samara Jones ! Ouh là, oui ! Sa maladresse plus visible que tout, il est vrai, mais elle est là, derrière son bureau, à attendre les directives.
Directives qu'elle s'empresse d'exécuter à la lettre afin de ne pas décevoir.
M Numenor avait raison : j'ai fini par me plaire à ce boulot. Si mon envie de devenir Défenseur n'était pas aussi fort, j'abandonnerai mes études !
Et puis, qui se plaindrait à sa place ? Elle était quand même Responsable des Liaisons Interdépartementales ! Et avec les élections qui arrivaient, ca s'annonçait corsé pour la jeune demoiselle.
Il faudra faire des sondages, réunir les points importants que doit réunir le candidat-type, contacter les journalistes...
Et c'est là, au milieu de cette liste non exhaustive de choses à faire, que le drame eut lieu. Miss Kay, et sa maladresse légendaire, trébucherent à cause d'une échelle au dessus de laquelle trainait un pot de peinture blanche. Certes, la Serdaigle retomba sur ses fesses, ses livres tout autour d'elle, mais elle voyait bien le pot arriver, doucement, comme dans une scène au ralenti...
Je vais devenir dégueulasse ! Il faut faire quelque chose ! Et ces Moldus ? Que dira le Mini-
Ah non ! Voilà que ses angoisses la reprenaient !
Protego !
Le sort était sorti de sa bouche, presque malgré elle. Une petite barrière magique se forma au dessus de sa tête. Le pot rebondit dessus et tomba à terre. Aucune tache ne vint troubler le rose pale du tailleur de la jeune fille.
Waa ! T'as vu ce qu'elle a fait, maman ? claironna une petite fille, les yeux emplis d'étoiles.
Merde, ils m'ont vue ! Il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose...
Mais quoi ?
Kay se releva, regarda le petit pot qui gisait par terre, inerte, et les passants qui la regardaient.
Leur jeter un Oubliette ? Oui, autant aggraver ma situation auprès du Ministère !
Et là, elle fit quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru pouvoir faire : elle applaudit ! Et, pire, elle prononca cette phrase en y mettant le plus de conviction possible, c'est-à-dire, en jouant la midinette, en battant des cils et en sautillant d'un pied à l'autre...
J'ai... Euh... J'ai réussi ! Quel tour, hein ? Ca paie d'etre dans le club des Magiciens amateurs !
Soupirs et clins d'oeils désabusés. Les gens reprenaient leur chemin, clopin-clopant. Kay, elle, soupira d'aise...
Elle venait de s'en sortir.
Seule.
Un rire retentit derrière elle, dans la ruelle sombre et mal éclairée, aussitôt suivi d'une tête blonde et de yeux magnifiquement angéliques.