Deux misanthropes autour d'une table [PV]

Ce sera un sorbet à la violette pour moi s'il vous plaît.

Un léger sourire revient sur ses lèvres : elle a dit ce qu'elle avait à lui dire et espère qu'à l'avenir il cessera de jouer avec elle, chaque phrase devenant parabole et énigme. Ne peuvent-ils aspirer à une simple amitié entre jeunes gens qui se respectent ?

Tu ne peux en effet pas savoir tout de ce qui me concerne. Cela s'est passé il y a dix ans, aussi précoce que tu aies pu être je doute qu'à l'âge que tu avais alors tu ais été franchement passioné par les "faits divers" relatés dans la Gazette du Sorcier ... Parce qu'à l'époque déjà, un crime crapuleux perpétré au nom la vermine qui se fait appeler le Seigneur des Ténèbres, même si ce n'était qu'un prétexte, c'était déjà du fait commun. Personne n'est à l'abri de faire la une de nos jours et rares sont les familles qui ont été épargnées ...

Enfin ... Je ne vais pas épiloguer ... Il nous est permis de passer un moment loin de tout cela et j'aimerais te laisser l'illusion encore un moment que je suis "gentille" en m'intéressant à ta vie.

Son sourire s'élargit.

C'est bien la première fois que quelqu'un utilise ce terme pour me décrire ... C'est assez amusant ! Oh, pas que je sois méchante, note ! Je crois simplement que ... je m'aime. Et je l'ai déjà dit, peu de gens sont dignes d'intérêt à mes yeux. Et lorsque je trouve une perle parmi tous les écrins vides qui nous entourent, à Poudlard et ailleurs, j'aime à la chérir. Par contre, je déteste que les perles me rejettent, elles perdent alors rapidement tout leur attrait et je n'ai plus envie d'être aimable. Pour ma part, je te préfère au naturel : si tu veux rester Julian Effeday plutôt que de t'évertuer à jouer Julian le Magnifique, à mes yeux tu n'en auras que plus de valeur. Parce que ta valeur je sais qu'elle existe sans que tu veuilles à tout prix m'impressionner. Nous ne parlerons plus de Jane, si tu en doutais encore, tu sais à présent que je ne lui ressemble en rien. Je souhaite juste que tu rencontres quelqu'un qui te correspond mieux et qui pourra apporter plus de sérénité là.

Elle tend la main vers lui et touche brièvement ses lèvres de son index. Les desserts arrivent et elle reprend sa position initiale, lorgnant sur le sorbet.

Mmmmm ... Tu as de l'avance sur moi : tu sais que j'adore tout ce qui touche de près ou de loin au violet ... Toi, il te reste à couvrir 17 ans moins un mois de ta vie pour que je sache tout de toi ... Alors, on va commencer par ... heuuu ... le début ?

Il y a 17 ans nacquit un charmant bébé quelque part en ... France ? Angleterre ? Jamaïque ? Son père ... Heu non, impossible ... Il devait être ton grand père ... Papa m'a parlé d'un certain Augustus Effeday qui travaillait au Département des Mystères lorsqu'il était lui-même Auror: j'imagine qu'il est de ta famille ?

Violette. Violette.
Encore de la violette.
Une obsession, ça !

Il y a dix ans… Il y a dix ans, j’ignorais encore que j’étais un sorcier.

Un sourire amusé, une gorgée de vin.
Quant il repensait à avant… avant de savoir qu’il était sorcier et ce qu’il était capable de faire !
Il avait apprit assez brusquement cet état de fait.

Encore une mort mise au compte de Voldemort. A force, cela semblait devenir un prétexte légal.
« Non, c’est pas ma faute, c’est Voldemort ! »
Julian comprenait qu’Aléatha soit révoltée que le meurtrier se soit caché sous le nom d’un autre.
La famille Effeday n’avait subit aucune perte. Dissuasion ? Discrétion ? Va savoir. Mais ils n’avaient jamais eu, et n’auraient jamais à approcher Voldemort.
Involontairement.

Illusion ? Tu es donc vile et malicieuse, mais tu n’en laisses rien paraître ?

Julian entendait là un discours qu’il s’était souvent répété intérieurement : peu de gens sont dignes d’intérêt et ce sont ceux qui sont sincères qui sont les plus intéressants.
Elle est bigrement stupéfiante. Un vrai phénomène. Un instant elle est prête à vous empaler sur un cure-dents mal aiguisé et l’instant suivant elle vous souhaite de trouver une chouette petite femme.
Il resta immobile lorsqu’elle s’approcha de lui. Tout au plus haussa-t-il un sourcil. Cette proximité… C’était ça, l’amitié ? Se libérer ? Ce serait très dur pour Julian. Elle devrait s’y faire, il serait sans doute le plus « coincé » des deux.
De la sérénité. Ce serait d’un ennui.

Avant que je trouve une demoiselle qui me supporte…

Un peu d’humour pour cacher le fait que Julian ne recherchait pas, et qu’il savait qu’avoir quelqu’un à qui donner son cœur était handicapant. Toujours devoir répondre aux demandes, surprendre, entretenir la flamme. Beaucoup de travail pour une satisfaction dispensable.

Jamaïque… D’où elle tient ces idées ?

Attention, sujet épineux que le Grand-père. Paraître désinvolte, en dire le moins possible.

Augustus ? Oui, c’est… c’était mon grand-père. Je ne l’ai vu qu’une fois et je n’avais que six ans. C’est à peine si je lui ai prêté attention. Il était presque vexé.

Le père d’Aléatha, Auror… Ré-aborder le sujet, un peu plus tard. S’il travaille au Ministère…

Donc, depuis le début. Je vais te dire les informations lacunaires que j’ai reçu de ma famille. Rien de bien fascinant au départ.
Mon père, Eric, n’avait pas dit à ma mère, Julie, qu’il était sorcier. Je suis donc né « incognito » si je peux dire, et elle ignorait tout de ma nature.
Je suis donc venu au monde le 17 juillet 1989.
Tiens, détail amusant maintenant que j’y pense : 17, 07, et si on additionne les derniers chiffres de mon année de naissance, 8+9 donne 17.

Julian avait découvert cela pour la première fois. Il avait dit cela avec insouciance, mais maintenant qu’il y songeait… Tous ces septs dans sa vie…

Donc, je suis né en France, dans le Sud-Ouest, alors qu’Eric travaillait au Ministère Français comme traducteur. Et que ma mère restait à la maison.
Globalement, j’ai eu une enfance Moldue normale. Des vacances de temps en temps, peu de contacts avec mes grands-parents maternels, des jouets au début. Et de la curiosité. J’étais très curieux.

Julian craignait de tomber dans le sentimentalisme sénile. Il n’allait pas éprouver de la nostalgie, en plus ?

Comme presque tous les enfants Moldus, j’ai fais la Maternelle, c’est comme ça que les Français appellent l’initiation à la scolarité. Je ne m’intéressais pas trop à ce qu’ils faisaient. Les histoires et les dessins, ce n’était pas trop constructif, ce n’était pas intéressants. J’ai appris très tôt à lire, 4 ou 5 ans… et donc j’ai lu.

Beaucoup de bêtises à l’époque.

J’ignorais que j’étais sorcier, Eric se gardait bien de m’en parler, et il parvenait toujours à dissimuler les accidents magiques qui m’arrivaient.
Euhm…
Voilà, c’est à peu près tout jusqu’à mes sept ans. Quant j’ai découvert mes capacités.

Illusion ? Oh, mais Julian, tu sais très bien qu'une "jeune fille de bonne famille" se doit d'être capable de jouer la comédie. Damned, je risque de nettement semer le doute dans ton esprit là je pense ! Ecoute plutôt ceci : je suis capable de jouer la comédie, mais Aléatha, la véritable Aléatha, n'est ni vile, ni perverse, ni malicieuse ...

Comment vas-tu me considérer à présent ? Croiras-tu la deuxième partie de ma constatation ? Ou considèreras-tu qu'elle est totalement inacceptable du fait de la première partie de ma déclaration ? Moi je connais la vérité bien entendu ... Je ne peux qu'espérer qu'elle soit la même que celle que tu crois.

Waw, il m'a laissé approcher sans me mordre ! Il y a de l'amélioration ! Julian, Julian, Julian : étrange personnage ! Si tout mon esprit n'était pas accaparé par un autre, tu pourrais presque me fasciner ... Quoique ... Non, tu as bien trop sale caractère pour être en mesure de supporter le mien ! D'ailleurs, qu'est ce que je disais ...

Elle lui fait un sourire des plus espiègles.

Hé bien ... Je ne veux rien dire et surtout pas te fâcher encore une fois ... Mais maintenant que tu le dis : est-elle née celle qui fera battre ton coeur et qui, en même temps, supportera ton cynisme, ton caractère de cochon et tes cachotteries ? Je ne parierai rien, je me bornerai à te le souhaiter ! Maintenant, toute la question est de savoir si tu tiens vraiment à t'embarrasser d'une compagne qui ne tardera pas à se transformer en mégère et qui te demandera sans cesse des comptes ...

La coupe de sorbet se vide doucement mais sûrement. Aléatha en commande une deuxième d'un geste gourmand.

Heu ... Je ne te connaissais pas un goût pareil pour les chiffres dis-moi ... Attends, je m'y essaye ... Tu as 17 ans même si tu en fais beaucoup plus et tu es né en 89. 1789, révolution française : bien des têtes sont tombées non ?

Elle est prête à pouffer de rire mais se reprend in extremis en réalisant qu'il risque encore de mal prendre son pénible trait d'humour ... Et écoute de façon plus sérieuse la suite.

En tous cas, la découverte de tes capacités a dû te ficher un sacré choc non ? Moi j'ai toujours vu la magie autour de moi et je n'ai jamais côtoyé de moldus lorsque j'étais plus jeune. Pas par soucis de me "préserver d'eux", mais simplement parce que mes parents préféraient que je ne sorte pas le bout de mon nez dehors. Les précepteurs ont défilé, tu peux me croire. Alors, tu as pris comment cette découverte ?

[HJ : bon, je prends une petite demie-heure pour conclure Razz

/HJ]

Le repas commençait à devenir long. Julian savait être patient ; oui, mais quand ses intérêts étaient en jeu. Mais là, il n’avait aucune raison de s’éterniser trop longuement. D’autant que la discussion allait bientôt devenir contraignante : Julian ne voulait pas trop en dire sur sa vie ; juste assez pour assouvir le besoin de confidences d’Aléatha.

Mon cynisme, mon caractère de cochon… Quelle portrait ! Et même si ce n’est pas faux, j’aurais plutôt parlé de « discrétion », « humour au second degré » et « caractère exigeant ».
Je suis comme toi, je joue la comédie. Tu le sais sans doute, ou non, tout cela n’est qu’une façade. Il le faut bien pour survivre au monde.
Mais je ne m’étendrais pas là-dessus. La psychologie, ce n’est pas quelque chose dont on parle à table.

En tout cas, si cette demoiselle existe, j’espère qu’elle est jolie. Qu’elle me supporte, d’accord, mais si elle est mignonne, ce sera un plus non négligeable.

Julian avait fini son repas, avec une hâte un peu impolie. Mais au diable la politesse, il venait quand même d’avouer qu’il n’était pas aussi dur qu’il le montrait.
Il attendrait qu’Aléatha aie terminé pour demander l’addition.

La Révolution Française…

Décidément, moi et ce pays…

Je ne pense pas qu’il faut lier 1789 aux morts, mais au changement, à l’écoute, à la possibilité de s’exprimer. Limiter la première démocratie moderne, après celle des Grecs, à la guillotine et au massacre des nobles serait un bien terrible souvenir.

Ensuite vînt la question de l’apparition (ou, plutôt de la mise en évidence) de ses talents.

Hum, assez mal.

Julian avait, ce jour-là, failli tuer sa mère. Il avait culpabilisé pendant des mois.

Ce fut d’ailleurs une des plus puissantes démonstration de magie que j’ai pratiquée. J’ignore si tout le monde fait exploser la moitié de sa maison lorsque ses pouvoirs apparaissent…

Comment cela s’est passé pour toi ?

La deuxième coupe est vide et, même en tenant compte de son insatiabilité en matière de violette, Aléatha serait incapable d'en avaler une troisième. Terminer son eau ou son vin serait nettement plus raisonnable aussi tend-elle sa main vers le premier verre devant elle et signe-t-elle la mort du Château d'Yquem ...

Tttt Julian, je pensais que c'était clair entre nous maintenant que nous n'utiliserions plus d'emballage pour enrober nos avis quant au caractère de l'autre ... J'avais juste appelé un chat un chat ... Laissons la comédie pour quand nous devons nous afficher devant d'autres ... Tiens par exemple, quand nous irons au bal ! Là, je suis certaine que nous tiendrons le haut de l'affiche toi et moi ! Et qui sait, la "fameuse demoiselle" sans aucun doute tout à fait charmante sera peut être là et n'aura qu'une envie, celle de m'éclipser afin de capter ta seule attention ? Je lui ferai comprendre que tu n'es pas le genre de cavalier qu'on laisse s'envoler pour une autre et cela te rendra encore plus désirable à ses yeux ...

Elle est à présent tout sourire, imaginant déjà comme il serait amusant de jouer un tel rôle dans une soirée. Mais cela nécessiterait de la part du "couple" une complicité qu'ils n'ont probablement pas encore, ne sont-ils pas seulement à l'aube de leur amitié, si on peut employé un tel terme pour définir cette relation ?

La révolution ... Et bien j'aime mieux ton symbolisme au mien : si tu vois ton avenir lié à ces chiffres et à ce qu'ils signifient, ta vision est nettement plus positive que la mienne. Puisses-tu faire partie de cette révolution qui éclairera d'une lueur nouvelle l'aube du monde sorcier qui se lève à l'horizon ! Et mieux encore, peut-être en seras-tu le catalyseur ?

La bras tendu haut devant elle, le verre à la main, elle lève un toast à la gloire de Julian, un sourire malicieux aux lèvres. Elle redevient sérieuse lorsqu'il mentionne la destruction partielle de sa maison lors de la découverte de ses pouvoirs.

Oh ! Non, je ne pense pas que ça soit si théâtral à chaque fois ! Pour ma part, je te l'ai dit, j'ai eu de nombreux précepteurs. Disons que j'avais toujours quelqu'un derrière moi, à l'affût des premiers signes. J'avais une sorte d'entraînement quotidien reprenant une série de petits gestes à exécuter et qui montreraient quand le moment était venu. Bref, pas de grande angoisse le jour où mon "Lumos" a fait jaillir une lumière blafarde du bout de ma baguette d'emprunt. Vous saurez qu'on contrôle tout chez les Quindiniar mon cher ! Même l'entrée dans la vie des sorciers ! J'imagine que je peux en remercier ma soeur.

De malicieux, son sourire est devenu légèrement amer ... Mais elle n'en dit pas plus, le déjeuner touche à sa fin et il serait dommage de le ternir en plaintes inutiles sur les décisions de Calandra.

Julian sourit en entendant la jeune fille s’imaginer des scénarios de Prince Charmant et de Bal qui lie les zamoureux à minuit.
D’une infantilité sans pareille. Les contes restent des contes.
Le repas touchait à sa fin, et il appela discrètement le serveur pour qu’il prépare l’addition.

On est pas au cinéma moldu, Aléatha. Ce n’est pas parce que tu as décidé que je devais être casé que la bonne personne se présentera dès demain !
Je ne suis pas pressé, et si cela arrive, je saurais être patient. Et raisonnable.

Aléatha semblait bien pessimiste quant à son avenir. A l’entendre, elle avait assisté à une bien périlleuse partie de Divination et en était sortie troublée.

J’espère rendre ce monde un peu meilleur, et lui apporter quelque chose de nouveau. Sinon, à quoi cela servirait d’être là ?
Je ne vais pas entrer dans les détails, mais je sais que des changements deviennent indispensables.

Il lève lui aussi un toast, se prêtant à son jeu de folie théâtrale. Elle est complètement déjantée, aujourd’hui.
Cette excentricité, il ne pourrait jamais l’imiter. Lui qui avait toujours été discret.

Un Lumos ?!?

Julian n’avait pas pu contenir cette exclamation de stupeur. Il était peut-être un peu trop détendu, car ce son signifiait clairement : « Ah ah, un vulgaire Lumos de débutant ! »
Il l’observa, les yeux écarquillés (avec son visage blanc, cela le rendait presque inquiétant) et sourit, essayant de s’empêcher de rire.

Hum ! Euhm… Je m’attendais à quand même quelque chose d’un peu plus impressionnant. Au minimum une petite métamorphose…
Excuse-moi… C’est quand même comique ! Toi qui est devenue si douée ! Un Lumos…

Et Voldemort a lancé un Alohomora.

Le serveur apparut, silencieux, et déposa la note à côté de Julian, suffisamment loin d’Aléatha pour qu’elle ne sache combien elle avait ruiné son compagnon.

Gasp.

Le serveur s'empresse d'accourir au geste de Julian, pour aussitôt repartir, dépité : non, il ne s'agit pas de refourguer la dernière bouteille de son champagne le plus prestigieux, c'est tout simplement l'addition qu'il devra rapporter.

Ohh mais Julian, je plaisante ! Je n'ai pas du tout envie de te caser absolument, je n'ai pas l'âme charitable d'une marieuse, qu'est ce que tu crois ? Je m'amuse juste à imaginer des situations qui feront parler de nous, rien de plus. Libre à toi de trouver cela puéril ...

Elle le regarde en faisant une petite grimace.

Mmm, à tout bien réfléchir, ça l'est un peu. Mais chuuuttt, ne le dis à personne ! J'aime autant que les gens gardent l'image de moi aussi chaleureuse qu'un iceberg, ça les tient à distance. J'ai peut être juste un peu besoin de décompresser à vrai dire : mes examens approchent à grands pas et après ça, à moi la grande vie et la fin des secrets ridicules ! Note que je devrais m'en réjouir mais bon ... Tout changement est parfois effrayant. Tant du point de vue de la vie privée que de la vie publique. J'espère que moi aussi j'apporterai ma pierre à l'édifice même si ma nature est parfois un rien égocentrique ...

Elle sursaute en entendant un simple mot et manque renverser le reste de son verre. Sa voix est tout de même chargée de reproche lorsqu'elle estime nécessaire de se justifier un minimum :

Heu ... Oui ... Un simple lumos ... J'étais plutôt dissipée à l'époque, je venais de perdre ma mère tu sais ... Ils avaient peur que ça m'ait fait perdre tous mes pouvoirs. Enfin, comme tu le dis, j'ai largement compensé par la suite.

Le serveur revient avec la douloureuse, juste au bon moment pour éviter à Aléatha de s'empêtrer dans des explications qu'elle n'a guère envie d'approfondir. Au lieu de ça, elle a tout loisir de se lever et d'aller se "repoudrer le nez" pour le laisser élégamment régler la note. Elle revient et s'empare de sa cape, prête à quitter le restaurant tout comme Julian.

Je te remercie pour ce charmant déjeuner Julian. Il valait bien quelques heures passées à ton magasin. D'ailleurs ... Si vraiment un jour ou l'autre tu es coincé, n'hésite pas à me le dire. Et si en plus on revient ici, mon assistance temporaire t'est acquise !

Julian avait la terrible impression que ce repas convivial se transformait lentement en repas mondain. Il remercia le Ciel (auquel il ne croyait pas, ironie) qu’Aléatha ne soit pas plus impliquée dans les potins magiques : leurs assiettes n’auraient jamais été finies. Car la jeune femme parlerait d’elle et de ses impressions sur le monde toute une vie si une oreille attentive l’écoutait.

Des secrets ? Nous en avons tous, et imaginer qu’ils ne seront plus un fardeau une fois libérés du système scolaire est un beau rêve. A moins que tu parles de cette terrible manie qu’ont les élèves de se raconter leurs petites histoires sans importance ?
Parce que là tu seras servie : rien de mieux que le lieu de travail pour se raconter nos petits potins. On ne se débarrasse jamais de la curiosité des autres.

Quel changement dans ta vie privée t’effraye tant, Aléatha ? Qu’est-ce qui peut bien dérouter Miss Quindinar ?

Julian lui adressa un sourire mi-excusé, mi-amusé. Il avait du mal à imaginer Aléatha jeune autrement qu’en petite peste pourrie gâtée.

Alors qu’elle part se « remaquiller » (élégance noble que de ne pas dévorer un homme qui doit lâcher du flouze durement gagné), il appelle le serveur, lui donne un numéro de compte et lui murmure :

Prenez ce qu’il faut, je n’ai pas une telle somme sur moi, enfin ! Et tenez…

Il sortit 5 Gallions et les lui fourra dans la main.

Mon pourboire, mes félicitations au cuisinier, je vous recommanderais vivement, maintenant déguerpissez !

Lorsqu’Aléatha revint, le serveur était déjà loin (si Julian l’avait pu, il l’aurait fait accélérer à coups de pied bien placés).

Et bien, justement, cela tombe bien que tu me proposes ton aide, car j’en aurais bien besoin. Je reviens tout juste de mon voyage et j’ai des… amis qui auraient besoin de mon aide. De plus j’aimerais m’installer, trouver une petite maison ou un appartement à Londres. Je crains que le magasin ne soie plus aussi bien géré qu’il le serait lorsque j’ai beaucoup de temps libre. Aussi, si tu pouvais à nouveau me porter assistance… pendant disons deux semaines, cela m’aiderait beaucoup.

Par l'Ancêtre quelle horreur ! M'imagine-tu réellement installée dans un des sofas de ma salle commune, à l'écoute des potins des autres élèves ? Déjà, pour commencer, tu dois savoir que notre salle commune est absolument abominable ! Surchargée en décorations baroques du plus mauvais goût à mon sens. Mais si c'est en plus pour subir les palabres et dénonciations de secrets plus ou moins avouables de cette bande de péquenots, merci bien ! Je suis bien mieux dehors ou à la bibliothèque !

Quels changements pouvaient bien l'effrayer et la dérouter ? S'il savait ... Mais elle se garderait bien de lui dire quoi que ce soit pour l'instant. Un secret jalousement gardé pendant de longs mois, que seuls quelques personnes connaissaient. Elle ne le galvauderait certainement pas avec Julian qui, sous des dehors courtois, se gaussait bien d'elle. Il la sous-estimait ? Bien, tant pis pour lui. Elle saurait lui prouver un jour qu'elle était plus que cette représentation de l'égocentrisme pur et de la peste écervelée. Voilà les pensées qui étaient les siennes alors qu'elle visitait les commodités du restaurant.

Un sourire charmant aux lèvres, Aléatha revient dans la salle de repas. Pour s'emparer de ses affaires et précéder Julian au dehors après un bref hochement de tête à l'égard du personnel.

Pas de problèmes pour le magasin. Je me suis pas trop mal débrouillée, je pourrai le faire à nouveau. Bon et bien encore merci pour tout Julian : je vais repasser par le Ministère avant de rentrer à Poudlard, j'aimerais aller chercher quelque chose chez mon père. Nous nous revoyons de toute manière au bal.

Elle lui serre légèrement le bras du bout des doigts en signe de salut et s'éloigne d'une démarche gracieuse, pensant déjà aux livres qu'elle empruntera à Lenthan.

HJ Presque un mois pour répondre et terminer ce rp, je suis impardonable pale

Reste plus qu'à vérouiller HJ

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