Souvenir tendre [PV Elmound]

Cette scène se passe dans le passé, il y a environ 17 ans.

Il pleut, toujours il pleut, je suis restée seule à l’appartement comme souvent, car de nos deux métiers, le miens est celui qui rapportait le moins, enfin, si l’on peut appeler cela un métier.
En fait, Elmound ne le sait pas, et peut être ne le sera-t-il jamais.
Les fenêtres de la baie vitrée sont troublées par la pluie, je ne vois plus au travers.
Une main derrière mon cou je tentais de me détendre, pas que je n’ai jamais aimé rester seule, mais plutôt parce que j’avais besoin de réfléchir un peu. Me voilà tombée dans les pommes trois fois cette semaine, et j’ai de sérieuses nausées matinales.
Le docteur a été formel, il y a des chances pour que je sois enceinte. Je ne sais pas si c’est un bien ou un mal, un bébé ça apporte un sens à la vie, mais dans mon cas, je la trouvais très bien ma vie. Toi qui est encore si petit à l’intérieur de moi, c’est curieux que tu m’es choisie comme mère. Mais la question qui m’empêche le plus de trouver le repos et comme je vais annoncer cela à Elmound ? Il serait heureux certainement, mais sommes nous vraiment prêts à recevoir ce petit bout de nous, moitié de moi moitié de lui, un petit être sans défense qui va pourtant naître dans le plus cruel des mondes. Notre situation est bonne pourtant. Avec mon congé payé et le boulot d’Elmound nous avons de quoi bâtir un petit empire pour nous et notre progéniture. Il est Auror à plein temps, moi mon métier est tout autre, je bossais pour une agence, il tuerait sûrement Elmound si je lui en disais quoi que ce soit. Bien que si il leur venait l’envi de lui tomber dessus, il leur faudrait bien plus que de simples révolvers et leur arrogance pour venir à bout de mon sorcier.
La porte à claquée, il vient sûrement de rentrer.

« Ellana ? Tu es là chérie ? »

Oui c’est lui, cette voix si agréable, cet air tranquille, il a sûrement passé une bonne journée.

Bonjour mon amour.

Je me laisse tomber dans ses bras, je sens l’odeur de son parfum et je ferme les yeux.
Il me donne le tournis aujourd’hui.

Tu as passé une bonne journée Elmound ?

« Bien sur chérie ! Oh j’espère que tu as pensé à remplir le frigo pour demain, je voudrais inviter Alan demain soir pour manger… Enfin si tu le veux bien »

Alan Raven, un ami fidèle.

Elmound je …

Pas moyen ! Je ne peux pas lui dire comme cela, il vaut mieux attendre le diner.

« Qui y a-t-il mon cœur ? Tu es toute pâle ! Viens installe toi sur le fauteuil je m’occupe de tout.
Tu n’es pas dans ton assiette en ce moment Ella. Tu as pensé à voir un docteur ? »

Oui en effet, il dit que ce n’est rien de grave.

Il était serviable bien souvent ! J’aimais bien le sentir à la maison, prêt à tout pour mon bien être, se doutait il de quelque chose ? Je ne le saurais pas si je ne lui en parle pas.
Enfin, buvons l’apéro déjà. Ah non, pas bonne idée pour le bébé, le bébé ? Que c’est étrange de penser à ça aussi subitement dans ma vie.

« Tu en es sure ? »

Oui ! Viens près de moi, on va en parler…

J’avais peur.

Ce soir là je venais encore de me perdre dans les quartiers défavorisés de Londres à la recherche d’un truand sorcier qui avait larciné déjà bien trop de fois.
Le ministère, mais plus particulièrement le département des aurors me demande beaucoup de temps. Il y a des choses que je voudrais comprendre, mais je suis encore jeune auror ! Il me faut le temps de m’installer convenablement.
Ella est pâle ce soir, je sais que quelque chose ne tourne pas rond, je l’aime, plus que tout.
Voilà deux ans déjà que je lui ai demandé sa main et que nous nous sommes promis amour éternel devant l’hôtel de la plus belle des églises, elle était de blanc et moi de noir, nous nous sommes regardés puis embrassés, depuis, ni elle ni moi n’avons jamais quitté nos alliances sacrées.

"Ella ? Tu ne bois que de l’eau ? Tu prends toujours un alcool avant le repas ?"

C’est choquant par rapport à d’habitude, elle n’est pas dans son assiette.
Je veux comprendre, mais dans un autre sens, j’hésite à en prendre connaissance. Et si ce n’était pas une bonne nouvelle qu’elle gardait pour elle, car ça se voyait ! Chaque fois que l’on pouvait voir ses canines aussi à découvert, elle mentait c’était certain.

Tiens mon amour, je te suis servi du vin.

" Je te remercie ma belle. "

Ce vin est délicieux, son goût ne m’est pas étranger.

" Ella ! chérie c’est la bouteille pour les grandes occasions ?! Que fêtons nous donc cette soirée ? "

Eh bien …

Elle était timide, j’aurais pu dire que cela fut anormal, mais je la connaissais assez pour savoir qu’elle me cachait plus d’une chose. Comment je supporte tant de secret. Je sais bien que je ne dois pas me poser de question, mais je l’aime et là elle m’inquiète.

" Bon, attendons encore, le repas est prêt mon amour. "

Elle met du temps à se lever, je me dis que c’est normal. Si elle est malade les choses ne doivent pas être facile, tiens ? Elle a oublié de me dire ce que lui a annoncé son docteur à propose de sa maladie ! Cela serait il grave pour qu’elle soit si morne ?
Il me tarde donc déjà de savoir…

Nous avions entrepris un repas copieux.
Comme toujours Elmound avait fait un délicieux festin que je savourais avec toute la meilleure volonté du monde, et même plus, pour une fois, nous étions deux à le savourer ce diner. Une main sur mon ventre je le regardais, silencieuse.
Il levait les yeux se demandant alors ce que je pouvais bien avoir, il semblait curieux et c’était normal. Je portais alors mon verre d’eau jusqu’à ma bouche, et me rafraîchissant la gorge de quelques gorgées fraîches je repris la parole.

Quoi ?

« Rien chérie, je me demandais pourquoi tu me regardais plutôt que de manger ? Tu n’as plus faim ? »

Si bien sur …

« Mais ? »

Il avait senti le mais ! Piégée en quelque sorte face à lui je ne savais trop quoi lui dire.
C’était certain qu’Elmound se doutait de quelque chose ! Il fallut néanmoins attendre le dessert pour qu’il soulève le problème. Moi, j’attendais patiemment qu’il me pose les bonnes questions.

Trois fois rien.

« Tu ne m’as pas dit au fait ce qu’a trouvé le docteur, tu n’es pas malade au moins ? »

Non, non ne t’en fais pas ! Tout va très bien, enfin, … Je crois.

J’avais saisi entre temps la main de mon aimé, le fixant d’un regard plein de mystères, sûrement il commençait de plus en plus à s’impatienter de mes cachoteries.

« Bon Ella, je ne suis pas dupe et tu sais que je ne suis pas idiot ! Parle ! Dis moi donc ce qui ne va pas bon sang. »

Alors, ouvrant la bouche en grand, je pris d’abord une bouchée d’air et j’enchaînais sur mon discours suivant.

Bon ce que j’ai à te dire c’est que … Eh bien le docteur pense que…
Tu te rappelle le retour du restaurant l’autre soir, la soirée prolongée, enfin bref, disons que quelques semaines après, deux pour être précise j’ai ressentis de fortes nausées matinales.

« Ella tu ? »

Il prit alors un grand sourire, moi je restais stoïque, je ne savais encore quoi en penser, mais peut être sa réaction m’aiderait à me retrouver moi-même.
Souvent il m’éclairait dans les moments difficile, c’était bien pour cela que nous étions mariés.

Hum, oui, effectivement, tous les testes sont positifs ! Il n’y a plus de doutes, je suis enceinte.

Sans rien dire il se déplaça jusqu’à moi, et posant une main derrière mon dos, il me souleva en s’aidant de l’autre, me déposant sur le canapé il me déposa un tendre baiser sur le front.

Je ne suis pas malade tu sais ? Être enceinte n’a jamais tué aucune femmes !

« Je veux juste que nous en parlions ailleurs qu’entre deux gourmets un peu lourd pour nos intestins, je veux que nous aillons l’esprit clair chérie. »

Et c’est alors qu’un verre de vin rouge en main il se posa prêt de moi comme pour s’assurer que je n’étais pas mal à l’aise. Peut être avait il senti que je me posais des questions sur ma vie, et sur les conséquences, comme les avantages de cette grossesse.

9 mois venaient de s’écouler, et Ella approchait du terme avec donc un mois de retard.
Nous étions franchement inquiet quand à la venue de notre petite Atanys.
Ellana était, comme par miracle, à présent une mère aimante, et tendre. Je n’avais encore jamais réalisé à quel point elle puisse être maternelle !
Un feu était agréablement rassurant dans la cheminée, seule lumière de la pièce ce soir là, et, Ellana était toute seul le temps de ma douche, sur le canapé, un ventre bien rond, si rond, nous avions pas vu le temps passer, savourant les moindres nouveauté sur le futur Silver Junior.
Nous ne savions pas encore si c’était une fille ou un garçon et nous étions loin de nous douter que nous l’appellerions Atanys ! Ellana avait était certaine que ce serait une fille, comme depuis des décennies dans sa famille, mais moi, je pensais à un garçon, comme depuis des lustres aussi chez les Silver. La pluie coulait aussi ce soir là mais silencieusement.
Ellana, assoupit sur le canapé, et moi, sous la douche, je ne puis imaginer que les choses iraient si vite pour nous, le soir où tout à basculé. Alors que Mme Silver dormait à présent avec sérénité de petit bruit de gel, de vents discrets faisaient de plus en plus de vacarme, de plus en plus proche.

BOOOOOOOOOM !

Je sortis aussitôt de ma douche, le cœur battant à la chamade, inquiet pour Ella qui se trouvait dans le salon, mais je n’eus pas le temps de comprendre, je l’avais juste entendue hurler, puis elle avait disparu, une main tendue vers moi, emportée par de grandes créatures noires, la pièce était gelée.
Pieds nus, je tombais à genoux, saisi du désespoir de n’avoir pu lui venir en aide plus tôt ! Comment Ella avait pu se laisser avoir si facilement.
Je ne soupçonnais encore rien, hélas.
Je revêtis alors ma tenue de sorcier, et je partais pour Azkaban.

Aussi vite que cela se produisit, je n’eus le temps de me rendre compte de rien !
Alors que de drôle de bruits me troublèrent dans mon sommeil, j’ouvrais des yeux énormes, essoufflée, inquiète et paniquée ! Je les avais sentis ! Les adeptes de la reine des brumes, ils étaient là ! Me retournant je fus surprise de constater que les fenêtres entières de la baie vitrée avaient gelées. Le feu était même éteint, un mauvais signe pour moi à l’époque.
Par moment, derrière la glace blanche et bleue qui recouvrait mes vitres, je voyais des ombres qui passaient devant, comme pour observer si quelqu’un était derrière.
Je me précipitais alors de tout éteindre dans l’appartement, terrorisée, je ne pouvais même pas appeler Elmound, risquant de me faire repérer. Debout mais les genoux fléchis, je m’approchais lentement de la vitre, la peur au ventre. Petit à petit je posais alors une main dessus, cette glace était terriblement solide, elle ne laisserait passer aucun sort de lumière directement, ni rien d’autre d’ailleurs. Je me sentais coincée, enfermée, et je me mis alors à sillonner la vitre la plus grande de la baie de ma main droite. Les ombres continuaient de circuler, et il semblait qu’elles ne me voyaient pas, mais alors, contre toutes attentes, un horrible visage m’apparut, fac au mien. Je ne pus m’empêcher de hurler tant ça m’avait surpris ! Un cri d’horreur qui retentit dans tout l’appartement, qui raisonna jusqu’au ré-de-chaussé du building où nous habitions, qui raisonna de même sur le boulevard.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Et aussitôt, la vitre explosa, envoyant des bouts de verres de partout, protégeant mon ventre, je fus coupée un peu au visage, une blessure légère qui formait un trait de sang sur ma joue.
Déséquilibrée par l’explosion je me jetais alors à terre.
Les grandes créatures des ténèbres entrèrent alors dans la grande pièce du salon, du verre de partout et moi en chaussons. Sortant ma baguette je me préparais à lancer un sort, mais Tartarrus qui avait accompagné les créatures me priva de ce don ! Je dus en utiliser un autre.
Mes yeux virèrent au bleu d’argent, et, avançant vers les créatures lentement je tendis un doigt, puis une main, puis l’autre, un phénomène ressemblant alors à une onde de choque puissante se libéra de celles-ci et les créatures présentes dans l’appartement furent repoussées un temps. Mais encore trop peu expérimentée dans les pouvoirs de gardienne d’Azkaban que je détenais, je ne tenus pas assez longtemps, et, tombant sur le sol, je demeurais inconsciente.
Elmound vint trop tard, une main tendu vers lui je lui lançais un dernier regard. Utiliser ce pouvoir applicable aux détraqueurs avait provoqué en moi le réveil de mes instincts , je me sentais mauvaise, envieuse de tuer, je me sentais, lugubre et sombre à nouveau.

HJ Désolé pour le double poste !
La suite de ce rp ici : https://potteroleplay.actifforum.com/viewtopic.forum?p=116725#116725 HJ

» Si j'avais un souvenir heureux, qu'en ferais-je ? [PV]
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