Salle pour venir en aide à une amie

Aléatha, toujours sous le choc du silence que Naget lui a imposé, s'est décidée à quitter les cachots et à demander de l'aide à Cerise. Par chance, ses jambes n'ont pas été touchées par le sortilège mais il est évident que ses bras et ses côtes ont subit un tout autre traitement. Sans compter les pierres tranchantes qui lui ont entaillé les joues et les avants-bras.

Elle arrive donc, stoïquement, dans le couloir fatidique où elle espère que Cerise la rejoindra bientôt. Elle passe trois fois devant la tapisserie, pensant très fort :

J'ai besoin d'une salle pour venir en aide à une amie !
J'ai besoin d'une salle pour venir en aide à une amie !
J'ai besoin d'une salle pour venir en aide à une amie !

Enfin, la porte apparaît et elle s'engouffre dans une petite pièce munie d'un divan et de quelques chaises, d'une commode avec un broc d'eau fraîche et quelques linges propres. Sans plus attendre, elle s'affale sur le lit et ferme les yeux, se concentrant pour faire le point.

Elle ne pourra pas échapper aux questions de son amie, c'est évident. Peut être le temps est-il venu de lui parler ?

Cerise était studieusement installée à la bibliothèque lorsqu'Haplo arriva en trottinant jusqu'a elle un message coincé dans sa gueule, elle ne le voit pas tout de suite concentrée comme elle l'est dans son travail au milieu des livres. Haplo à bout de patience finit par lui sauter sur les genoux ce qui tire à la jeune fille un cri de surprise. Cerise s'aperçoit que c'est le chat de son amie, elle récupère et déroule rapdement le petit parchemin, son sourire habituel s'efface et laisse place à de l'inquiétude. Elle se lève et saisit rapidement sa baguette qu'elle pointe d'un coup sec vers le paquet de livres qui vont se ranger rapidement dans les étagères, puis elle saisit ses plumes et ses parchemins et tout en les rangeant traverse à grands pas la bibliothèque. Elle court à travers les couloirs, prend deux ou trois raccourcis et se retrouve enfin devant la tapisserie. Elle opère le même rituel que son amie et pénètre enfin dans la salle sur demande.

Aléatha est là allongée dans un lit qui ressemble à un lit d'hopital ce qui ne fait qu'accentuer la frayeur dans les yeux de Cerise. Elle s'approche et aperçoit les blessures qui recouvrent le corps de son amie, elle se précipite laissant tomber son sac par terre.

Aléatha...mais tu est blessée!!! il faut te soigner!!

Tout en parlant elle saisit d'une main sa baguette et de l'autre les linges propres et commence à soigner la jeune fille.

En attendant Cerise, Aléatha a de nouveau tenté de joindre Naget mais il a définitivement décidé de l'ignorer. A l'entrée de son amie, elle ouvre des yeux brillants de larmes contenues face à ce qu'elle considère comme un abandon. Bien entendu, la douleur physique est toujours là. Mais ce n'est rien de comparable. Elle ne dit rien mais une trace de sourire s'inscrit sur ses lèvres lorsqu'elle la voit tout de suite prendre les choses en mains, après avoir analysé d'un coup d'oeil la situation.

Haplo s'est faufilé par la porte entrouverte et a foncé vers elle, s'installant sur l'oreiller et observant les moindres faits et gestes de Cerise. On pourrait presque croire qu'il la surveille.

Finalement, d'une toute petite voix :

Merci d'être venue. Le sortilège de lapidation. Il était destiné à Naget.

Cerise était quelque peu rassurée, la gravité des blessures n'étaient pas aussi importante qu'elle le paraissait, mais son soulagement fut de courte durée lorsqu'elle remarqua l'état de détresse dans lequel Aléatha se trouvait, elle semblait perdue. Cerise termina rapidement de mettre les derniers bandages sur les bras de son amie et s'assit sur le lit à ses cotés en lui prenant la main.

Destinés à Naget? Mais il n'était pas avec toi...

Cerise avait sentit que quelque chose reliait Naget et Aléatha mais cela lui échappait quelque peu. Elle ne comprenait pas ce qui était arrivé. Elle prit un verre d'eau et le remplit puis le tendit à Aléatha:

Déjà boit ça ça te fera du bien.

Une fois de plus, elle admire la dextérité dont fait preuve son amie qui a en quelques instants cicatrisé les coupures et réduit les fractures. Cerise s'assied alors sur son lit et prend sa main, lui tendant également un verre d'eau qu'Aléatha boit lentement, pour se donner le temps et le courage, pour trouver les mots.

Tu as raison, Naget ne se trouvait pas au même endroit que moi. Mais ... il est toujours avec moi à présent. Je t’avais dit que je t’en parlerais un jour. Je crois que le moment est venu … Lorsque tu as mis ce bandage sur mon bras, tu as remarqué une … trace je crois, non ? Et bien … c’est … c’est un tatouage … Et Naget porte le même. Sauf que, si le mien ne comporte que les contours du dessin, le contenu du sien est coloré. Ce sont deux tatouages complémentaires. Qui nous lient … magiquement. De la pure ancienne magie : non seulement nous pouvons communiquer par pensées même quand nous sommes loin l’un de l’autre, mais en plus … s’il …s’il reçoit un sortilège néfaste, c’est moi qui en subit les effets.

Elle fait une pause pour observer sa réaction puis reprend le fil de ses explications, les larmes apparaissant à nouveau dans ses grands yeux violets.

Il s’est fait attaqué aujourd’hui. Je ne sais pas où, ni par qui ! Je sais qu’il est vivant, sinon je ne serais pas là. Mais il a bloqué le contact. J’ai tellement peur pour lui … et je ne sais pas quoi faire …

Cerise écoute Aléatha en silence et l'invite à continuer lorsqu'elle s'arrete, à la fin de son explication elle ne peut s'empecher de faire un geste qu'elle ne fait qu'avec des personnes qui lui sont chers; elle entoure de ses bras son amie et la console en lui disant des mots rassurants:

Ne t'inquiètes pas je suis sure que ça va aller...Naget n'a pas l'habitude de se laisser faire non?

Cerise semblait calme et seraine mais en elle-même elle ne savait pas trop quoi faire, elle avait entendu parler d'un tel lien mais c'était dans un livre compliqué sur la magie ancienne et elle n'avait pas tout comprit étant légèrement trop jeune lorsqu'elle l'avait lu.
La seule chose qu'elle pouvait faire était de rester aux cotés de son amie et tenter de la rassurer et de la réconforter.

Tout va bien se passer, Naget n'aurait pas fermer son esprit si il avait réellement eu besoin d'aide, cela aurait été incohérent... ça va aller...

Cerise lacha son étreinte mais garda la main d'Aléatha dans la sienne, elle la regarda dans les yeux et eu un sourire rassurant, son regard franc et sur augmentant l'effet reposant qu'elle provoquait en souriant.

Lorsque Cerise la prend dans ses bras pour la réconforter, Aléatha ne la repousse nullement. En temps normal, elle apprécie peu ce genre d'effusion. Mais c'est Cerise. Et elle en a grandement besoin et ses paroles la rassérènent un peu.

Tu le penses sincèrement, Cerise ? Tu as probablement raison. Il doit pouvoir se concentrer et je le gêne avec mes intrusions. Mais tu comprends ... Depuis le fameux soir où tu m'as emmenée à l'Ordre, il refuse tout échange avec moi. Il était furieux lorsqu'il a capté mes pensées à la Bibliothèque. Là je n'ai rien senti arriver, si ce n'est cette pluie de pierres. Je ne sais même pas où il se trouve et s'il est dans le besoin, je ne peux pas lui envoyer de l'aide.

Oh, Naget ! Réponds-moi bon sang !

C'est au moment où elle s'y attend le moins qu'elle sent une toute petite présence. Oh, pas comme s'il lui ouvrait réellement son esprit mais ... non, une présence presque palpable, physique.

Il est à Poudlard !

Aléatha est à présent furieuse.

Il est ici Cerise, je le sens ! Ah, il va voir ce qu'il va voir !

D'un bond elle se lève et sort de la salle sur demande, ne se souciant pas de savoir si Cerise la suit. Elle court à travers les couloirs pour rejoindre l'aile des Professeurs, lançant un regard noir à Peeves qui, prudent, dirige le ballon d'eau qu'il a en main vers quelqu'un d'autre. Elle finit par arriver devant la porte de son appartement.

» Salle 422: confidence pour confidence... ( PV Noxis Clymox)