[RESIDENCE] Bournemouth Manoir Quindiniar

Le manoir de la famille Quindiniar est une immense batisse, ancienne et claire à souhait, entourée d'un vaste jardin où les fleurs sont légions. Rien d'excessivement structuré, c'est comme si la nature avait retrouvé ses droits. Ici et là, quelques bosquets d'arbres fruitiers, des pergolas recouvertes de glycines surplombant des balancelles, des fauteuils ... La paix et la sérénité émanent de la propriété.

A l'intérieur, c'est le contraire. Tout est beau, bien entendu. Et luxueux. La famille Quindiniar vit dans l'opulence depuis des générations, depuis qu'ils ont le quasi monopole de la vente de pierres précieuses. A l'intérieur, donc, des dizaines de pièces d'habitation : des bureaux, bibliothèques, chambres, boudoirs ... Le tout meublé avec goût mais on ne retrouve pas la chaleur et le naturel du jardin. La maison est le domaine de Calandra, la fille ainée de la famille.

Lenthan est debout dans son bureau, devant l'immense baie vitrée, profitant des derniers rayons du soleil qui baignent le jardin d'une douce lumière. Ce moment privilégié que Cassandra aimait tant : lorsque les enfants étaient couchés, et qu'ils se promenaient tous les deux entre les parterres de fleurs. Ses fleurs ...

L'homme tient dans la main un parchemin qu'il a pris soin de garder dans la poche de sa robe de sorcier, à l'abri des inquisitions de sa fille Calandra.

Un sourire affectueux s'affiche sur son visage.

Calandra, il faudra que tu me pardonnes ... Mais je reviens à la vie. Ta mère n'aurait certainement pas désapprouvé un tel choix. Et ça fait des années maintenant que tu tiens les rennes des ateliers et que tu te débrouilles au moins aussi bien sans moi.

Il relit une fois de plus le message de son ami.

Gabriel de Mornemarais a écrit:: Cher Lenthan,

C'est une grand plaisir pour moi de savoir que tu acceptes ma proposition.
Je suis libre quand tu veux pour ce petit pur malt au coin de ton feu.

Amicalement tien,

Gabriel.

D'affectueux, son sourire est maintenant devenu ironique.

Et bien, lorsque Gabriel arrivera, elle devrait deviner ... Gabriel, mon ami, j'espère que tu es prêt à affronter une furie !

Gabriel arrive en marchant vers le manoir Quindiniar. Il faut dire que c'est assez rare de voir un sorcier marcher pour se rendre quelque part, qui plus est un sorcier de son âge et avec de telles responsabilités.
Mais sa tâche, bien que très dure, était assez ingrate...
Il dormait peu, il mangeait mal, il passait un temps énorme à écrire des parchemins longs et alambicés et, surtout, pas un jour ne passait sans que quelqu'un ne se plaigne de son travail.

A un tel poste, point de remerciement, de congratulation ou de reconnaissance... Il commencait à s'y faire. Et puis, après tout, il avait décidé lui même de se lancer dans cette aventure.

Il avait donc, lui, l'ancien homme de terrain, décidé de refouler quelque peu les sentiers d'Angleterre pour se rendre chez son ami Lenthan.

Lorsqu'il arriva au pied du manoir, il sonna à l'immense porte de chêne en pensant

J'espère bien que Lenthan va tenir promesse en nous faisant déguster son pur malt en toute tranquillité, au coin de son âtre et non loin de ses magnifiques tableaux...

Lenthan sursaute en entendant la cloche annonçant l'arrivée d'un visiteur.

Déjà lui ? Bien, j'y vais moi-même.

Il agitte une petite clochette, à peine le son a-t'il commencé à tinter qu'un elfe de maison apparaît.

Daiz, juste pour te dire que j'irai ouvrir moi-même. Je pense savoir qui est notre visiteur : prépare un plateau avec des verres, mon meilleur pur malt et une collation. Fais en sorte que Calandra n'entende rien.

L'elfe disparaît et Lenthan ouvre la grande porte fenêtre, sort sur la terrasse et transplane à l'autre bout du jardin.

CRAC !

Voilà qui est pour le moins paresseux de ma part, mais ça va nettement plus vite, il faut le reconnaître. Sans me comparer aux elfes, ils font de même et l'ont bien compris.

Il ouvre le portail de chêne et, comme il l'avait deviné, se trouve en présence de son vieil ami. Il le regarde un instant, hésitant, puis le prend dans ses bras en riant, lui donnant une grande claque sonore dans le dos.

Gabriel, mon vieux ! Je me doutais que tu prendrais les chemins de traverse : beaucoup trop simple de passer par la cheminée n'est-ce pas ?

Les cheminées ? Non non, c'est beaucoup trop salissant.
Et le transplannage un rien trop rapide pour moi.

J'avais besoin de prendre un bon bol d'air pur, et je savais qu'en venant jusqu'ici, je ne manquerai pas d'apercevoir de jolis coins .
Je ne me suis pas trompé, le petit couvent sur la route, entouré de roses et non loin du moulin à eau est totalement bucolique.

Et voilà ton jardin, mon dieu, toujours aussi magnifique... Et dire que tu es aussi piètre jardinier que moi et tu as un jardin pareil à celui de l'Eden...
Je t'envie souvent ta vie à la campagne mon bon Lenthan.

Gabriel pousse un soupir et Lenthan les emmène tous deux vers la maison.
Sur le chemin, ils se racontent en riant de vieilles annecdotes de leur collaboration de jadis, des mangemorts qu'ils ont attrapés ensemble et des 400 coups qu'il ont fait étant un rien plus jeune.

Une fois arrivé près du feu, confortablement installés dans de grands fauteuils moelleux et rebondis, Gabriel, son verre à la main, faisant jouer le reflet du feu dans la liqueur ambrée, amène le sujet qui l'a amené chez son vieil ami.

Hé bien, Lenthan, tu t'apprêtes donc à revenir chez les vivants ?

A ces mots, la mâchoire de Lenthan se crispe et la douleur se lit sur son visage, l'espace d'une seconde ... Son sourire ironique refait rapidement surface.

Oui, je reviens vers les vivants ... Tu me diras, il est temps : dix ans maintenant que je vis comme un reclu, que je me suis volontairement retiré de la société. La dernière attaque m'a sorti de ma léthargie : je n'ai pas pu protéger Cassandra, il n'en sera pas de même pour mes enfants. Pathan s'en est sorti de peu tu sais ...

Il leur ressert une rasade, trempe ses lèvres dans le wishky et se délecte de son arôme inimitable ... Peu de gens ont la chance de pouvoir encore déguster un 100 ans d'âge ...

J'accepte donc ta proposition ! Je ne crois pas que je vais me faire des amis, mais au moins j'aurai le pouvoir de faire bouger les choses. J'ai déjà des gardes du corps à foison pour les ateliers et le manoir, et Aléatha est en sécurité à Poudlard. Mais c'est à la guerre que nous devons penser maintenant. Pas à nos petites défenses personnelles.

Gabriel s'en veut d'avoir utilisé cette phrase qu'il sait être très douloureuse pour Lenthan. Il ne dit cependant rien et continue d'écouter son vieil ami.

C'est certains mon cher Lenthan. La guerre a été ouvertement déclarée et j'entends bien, comme je l'ai juré lors de ma campagne, défendre efficacement mes concitoyens.

Je suis très content que tu intègres les rangs du ministère, avec toi à mes côtés, mon vieil ami, je suis sûr que nous réussirons à éradiquer cette vermine morbide.

Lenthan et Gabriel, l'équipe de choc sur les routes à nouveau ... Nous ne sommes plus à proprement parler des jouvenceaux mais notre expérience devrait compenser largement notre âge canonique...

L'ironie revient au galop ... Trait de caractère qui s'est développé assez récemment chez Lenthan et que Gabriel ne doit pas connaître ... On trouve chacun ses propres armes pour se donner de l'énergie à combattre.

Je vais devoir remplir ma toute première mission : affronter Calandra le dragon et lui faire comprendre que je suis maître de mes décisions ... J'aimerais aussi en toucher un mot à Aléatha et Pathan rapidement, histoire qu'ils s'apprennent avant que les vautours de la Gazette du Sorcier ne fassent leurs choux gras de mon "retour à la vie".

Ironie, encore l'ironie ...

Gabriel part d'un grand rire

Un dragon ?! Haha, Jolie métaphore mon cher ami...

Tient, d'ailleurs, j'entends son pas lourd dans l'escalier, espèrons qu'il ne charge pas, ce cher dragon !

Lenthan grimace et fait mine de se réfugier derrière un journal. Redevient sérieux :

On va voir, on va voir ... Tu sais, on dirait qu'elle se sent obligée de remplacer Cassandra : elle nous aime beaucoup et fait de son mieux ... Elle est juste un peu ... exigeante. Et redoutable !

A cet instant, la porte s'ouvre sur une maigre jeune femme d'une trentaine d'année, le visage peu amène, expression accentuée par la sobriété de sa robe grise et de ses fines lunettes sévères. Ses lèvres se relèvent d'à peine un millimètre, trace ultime de sourire. Elle se dirige vers Gabriel et d'une voix très peu mélodieuse :

(Calandra) Bonjour Monsieur le Ministre : que nous vaut ce plaisir ? Veuillez m'excuser, je n'ai pas été prévenue de votre arrivée...

Elle jette un regard à Lenthan qui en dit long sur les soupçons qu'il lui inspire. Il soupire.

Gabriel, tu te souvien de Calandra, ma fille aînée ?

Gabriel se lève de son fauteuil lorsque la porte s'ouvre.

Bonjour Callandra.

Il s'avance vers elle et avance ses lèvres vers la main de la jeune fille, à moins d'un centimètre, sans la toucher, comme il se fait depuis des temps immémoriaux.

Je crois que ton chère père a une fois de plus eu un petit trou de mémoire en oubliant de te mentionner ma visite.

Gabriel jette un regard réprobatteur amusé sur son vieil ami et lui fait un clin d'oeil discret.

Mais je t'en prie, laisse donc ce pompeux "monsieur le ministre" et appelle moi Gabriel, mon poste ne change rien à l'affection que je porte à votre famille et t'entendre utiliser une telle formulation me fait froid dans le dos.

Il se trouve que si je suis ici, c'est pour rendre une petite visite à mon vieil ami Lenthan, et lui parler de choses et d'autres...

Te joindra-tu à nous auprès de votre feu magnifique pour partager quelques propos sur le monde magique actuel ?

Lenthan camoufle un sourire derrière sa main mais la lueur dans ses yeux ne trompe pas.

Bien joué, on peut dire que tu sais y faire ! Là je crois que tu l’as dans la poche …

Les lèvres de Calandra se relèvent encore un peu, signe qu’elle apprécie la façon d’être de Gabriel et ses prévenances. Elle jette un coup d’œil sur leurs verres et pince les narines de désapprobation. Une petite clochette apparaît dans sa main et elle sonne l’elfe de maison pour qu’il lui apporte une tisane de sauge. Elle prend ensuite place dans une des chaises, le dos bien droit et la tasse fermement calée sur ses genoux. Il est clair qu’elle n’a absolument pas l’intention de quitter la pièce et laisser les deux hommes à des retrouvailles où de mauvaises idées pourraient germer.

(Calandra) Très bien, Gabriel, puisque vous insistez, j’imagine que je peux exceptionnellement laisser l’étiquette de côté et vous appeler par votre prénom … Je sais que vous avez toujours été présent pour nous et que vous faites « presque » partie de la famille.

La façon dont elle appuie sur le mot « presque » ne laisse planer aucun doute sur le fait que son clan est déterminé et qu’il n’est pas question qu’elle se laisse berner par ses belles attitudes : elle s’attend à tout moment à ce qu’il entraîne Lenthan sur des chemins qui ne vont pas lui plaire. Elle ne perd d'ailleurs pas de temps

(Calandra) De fait, père a omis de me prévenir de votre visite, voilà qui est bien malencontreux. Et de quoi parliez-vous donc avant mon arrivée ?

De ce que deux vieux amis peuvent parler : de souvenirs .
Nous nous remémorions nos moment passés ensemble et nos années au ministère .

Mais je crois que ce type de débat ne puisse te convenir longtemps ; les souvenirs ont ça de particulier qu'ils perdent tout attrait lorsqu'on ne les partage pas .

Mais nous venions, au moment de ton arrivée, d'arriver au sujet principal de ma visite. Celui qui va sans doute nous amener à collaborer quelque peu ensemble, ton père et moi.

Nous venions justement d'aborder la question de son réhabilitement entant que membre du ministère.
Nous nous disions qu'un homme de son envergure, avec un tel degré d'expérience, et une autorité indiscutable manquait pour le moment à la communauté magique.
Ne trouves-tu pas ?

Lenthan avale de travers une gorgée de son whisky et manque de s'étranger.

Hé bien, voilà qui était direct au moins !

(Calandra) Effectivement, je ne suis pas certaine d'avoir envie d'entendre vos souvenirs de ... mm ... chambrée. Il y a des choses qu'on ne veut pas forcément savoir sur ses parents, il me semble.

En entendant la suite des propos de Gabriel, Calandra dépose brusquement sa tasse sur la table et se retourne vers Lenthan.

(Calandra) Père, quelle est cette nouvelle excentricité ?

Lenthan se lève et vient se placer près de la cheminée. D'un ton sec, que sa fille n'a plus entendu depuis plus de dix ans maintenant

Calandra, tu ne crois pas que j'ai passé l'âge des remontrances? Je pense aussi être en âge de savoir ce que je fais. J'ai effectivement accepté de seconder Gabriel au Ministère en remplaçant Doriane Tonks à la tête des Aurors. Toi mieux que quiconque devrait savoir que tout doit être mis en oeuvre pour protéger le faible !

Tu crois que je suis heureux ici maintenant ?

Il se rapproche et s'agenouille devant elle, prenant ses mains dans les siennes et plongeant son regard dans le sien.

Regarde moi Calandra, du plus profond de ton âme, dis-moi ce que tu en penses ? Je suis heureux? De me savoir inutile alors que je pourrais faire tant de choses à l'extérieur ? Ne me rétorque pas que je dois penser aux Ateliers. Nous savons toi et moi que c'est toi qui les gère à présent. Et mieux que je ne pourrai jamais le faire, même si je le souhaitais. Gabriel est là, il me tend la main, puis-je lui refuser ? En ais-je vraiment le droit ?

Il se relève et se tourne vers Gabriel, le regard hanté.

Gabriel, qui a assisté à la scène, impuissant, s'attendait à la réaction de Calandra.
Il s'avance lui aussi vers elle, s'agenouille à son tour et lui dit d'un ton doux, qu'il utilisait déja quand elle n'était encore qu'une enfant.

Calandra... Je ne cherche en aucun cas à diviser votre famille une fois de plus... Je sais très bien les épreuves que vous avez endurés, chacuns de vous, et je suis plus soucieux que quiconque de votre bonheur à tous.

Seulement, je sais ce qu'est la solitude...
Et je sais aussi que tu gères avev brio les ateliers. Tu es une meneuse Calandra, mais ton père aussi...

Et, en ces temps troubles,

Il regarde Lenthan avec affection

...nous avons besoin d'homme comme lui.

Ne t'inquiète donc pas, Lenthan n'ira que très peu sur le terrain et toujours sous bonne garde. Je te le promet. Je ne laisserai jamais quiconque vous refaire verser des larmes à nouveaux.
Je le jure sur ma vie.

Lenthan est retourné près de la grande porte fenêtre : endroit qu'il affectionne particulièrement, c'est de là qu'il voit le mieux le jardin. Là qu'il s'installait autrefois, lorsqu'il regardait à son insu Cassandra s'occuper des ses fleurs ... Il écoute attentivement Gabriel et ferme les yeux, des flots de souvenirs le submergeant. Gabriel a toujours été là pour lui et pour sa famille.

Il revient vers Calandra et dépose un baiser sur sa joue brûlante.

Fais-moi confiance ma fille, comme je te fais confiance. Réjouis-toi de ma renaissance et remercie Gabriel de m'avoir aidé à reprendre le train de la vie.

Une chose étonnante arrive alors. Chose qui n'est plus arrivée non plus depuis facilement dix ans ... Une larme unique coule sur la joue de Calandra, là où un instant plus tôt Lenthan a posé les lèvres. Elle se lève, droite comme la justice, le visage légèrement adouci par les sentiments qui viennent de la traverser en écoutant les deux hommes et se dirige vers la porte.

(Calandra) Je crois que je vais vous laisser ... Vous avez certainement beaucoup de choses à discuter pour que père puisse mener sa mission à bien. Je vous prends au mot Gabriel, prenez soin de lui comme de votre propre vie ...

Gabriel affiche un tendre sourire

Je n'y manquerai pas Calandra, ne t'en fait pas pour ça ...

Nous avons tous encore besoin de ce vieux bougre pour longtemps .

Il la regarde ensuite s'en aller et repose les yeux sur Lenthan

Hé bien, mon vieux Lenthan, je crois que le dragon a encore un coeur tendre

Lenthan regarde avec une infinie tendresse sa fille aînée quitter la pièce.

Je sais Gabriel, je sais. Elle est ... je ne vois pas comment t'expliquer cela ... Elle est fabuleuse. Stricte et sobre, mais elle nous aime. Elle a fait ce qu'elle a pu pour remplacer Cassandra ...

Il leur ressert une bonne rasade du liquide ambré et se réinstalle dans son fauteuil.

Mais bon, revenons-en à nos niffleurs ... Ce boulot au ministère ... On est bien d'accord que c'est temporaire ? Dès que tu trouves quelqu'un pour remplacer Doriane, je cède le poste. Ou dès qu'on retrouve Doriane. Après, je resterai à tes côtés si tu as besoin de moi, bien entendu.

Nous sommes tout à fait d'accord mon vieux Lenthan, ce travail n'est bien entendu qu'un intérim.

Par contre, il est bien entendu que je veux te garder à mes côtés au ministère, j'ai besoin de gens comme toi .

Tu peux compter sur moi, tu n'as pas d'inquiétude à te faire à ce niveau. Je ne sais pas exactement ce que je ferai mais tu trouveras certainement un poste où je te serai utile. Mais bon, avec le jeune Lancaster, tu as déjà un conseiller et porte parole ... Je n'ai pas envie d'empiéter sur ses plates-bandes.

Enfin, je ne me tracasse pas, tu trouveras.

La soirée s'écoule vite, beaucoup trop vite, s'installe la nuit. Les deux hommes en sont encore à l'évocation de leurs souvenirs lorsque le soleil commence à pointer à l'horizon.

Lenthan se lève et étire ses muscles endoloris par cette station assise prolongée.

Tu marcheras encore jusque chez toi ou cette fois tu vas utiliser la cheminée ?

Gabriel se lève, également endoloris mais déçu de ce retour si direct à une réalité qu'il n'avait pas vraiment envie de retrouver.

Le jour se lève Lenthan... Des centaines de sorciers attendent que je sois là pour répondre à leur appel... Je vais donc m'en retourner chez moi avec la cheminée, je n'ai plus le temps de prendre mon temps.

Gabriel affiche un sourire sincère et chaleureux.

Te revoir m'a fait du bien Lenthan, ces moments me manquaient...

Gabriel avance vers l'immense cheminée des Quindiniar et saisit une poignée de poudre de cheminette qu'il sait être placée non loin de l'âtre.

Il la brandit devant lui et, avant de la lancer en prononcant Bureau de Gabriel de Mornemarais, il dit

A bientôt au ministère mon vieux Lenthan, je t'attends au plus vite

Et il disparaît dans une gerbe de fumée verte.

A bientôt mon ami ...

Lenthan le raccompagne jusque la cheminée puis se dirige vers la grande porte-fenêtre d'où il savoure les quelques minutes du matin où les premiers rayons du soleils viennent carresser les fleurs. Les fleurs de Cassandra.

Emu par cette nuit, ému par cette vue, il part enfin se coucher.

Calandra, je sais que tu trouves qu'Aléatha devrait rester à Poudlard pour sa sécurité, mais j'éprouve le besoin de la voir. En outre, elle ne voyagera pas seule puisque ce Professeur l'accompagne. Speifer, sortilèges, celui qui lui donne des cours particuliers.

(Calandra) de toute façon, tu fais comme il te chante en ce moment, que veux-tu que j'ajoute pour te faire changer d'avis et la laisser bien à l'abri là où elle est ?

Lenthan soupire.

Rien, Calandra, n'ajoute rien ... De toute façon, ils vont arriver d'un moment à l'autre. Gabriel passera peut être aussi, mais je ne sais pas quand : il fait n'importe quel horaire au ministère et seul l'ancêtre sait quand il en sort. Et je t'arrête tout de suite : il ne se formalisera pas si on ne l'attend pas pour dîner.

Au même moment, de la lumière apparaît au fond du jardin.

Naget et Aléatha arrivent en transplanant, prolongeant leur étreinte et le regard toujours plongé dans celui de l'autre. Ils se sont posés devant la lourde porte qui vient troubler la régularité du mur de pierres blanches entourant la propriété. D'un mouvement de baguette accompagné du mot de passe nécessaire, elle la fait tourner sur ses gonds et pénètre dans le jardin luxuriant, la main de Naget dans la sienne. D'une voix émue :

Bienvenue chez moi, Naget ...

Lumos !

Viens, je vais te guider jusqu'au manoir.

Le trajet leur prend un long moment qu'Aléatha savoure au plus profond d'elle même : revenir au Manoir, traverser le jardin, avec lui ... Ils finissent par rejoindre l'imposante batisse. Elle l'embrasse une dernière fois et lache sa main à regret.

A partir de maintenant, me voici redevenue Miss Quindiniar ...

Ils font les derniers pas qui les séparent de la maison et penètrent dans le salon par la porte fenêtre : Lenthan est là, qui les attend.

Aux côtés d'Aléatha, Naget profite lui aussi du trajet, qui finit hélas par s'achever. Avec un pincement au coeur, il abandonne la main d'Aléatha et s'éloigne l'elle.

Oui, ma jolie élève...

Il s'approche de Lenthan et le salue.

Bonjour, Monsieur Quindiniar. Je vous amène votre fille. Je vous remercie pour votre confiance en moi.

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