Un bar, une fille, une bière au beurre (libre)

Lana rentra dans le bar. Bien qu'elle s'y attendait, elle fut surprise de trouver une population aussi.... pauvre. Il n'y avait bien d'autres d'ouvert dans le secteur à cette heure là et les seules commerces qui l'étaient ne l'attirait pas beaucoup plus. Elle respira un bon cou et se mordit la lèvre en essayant de garder son calme et toute sa classe. Elle prit place au bar :

Une bière au beurre

Elle lui tourna tout de suite le dos. Le barman la regarda offusqué par son manque de politesse. Il prit la parole avec un accent campagnard :

Vous savez ma p'tite dame ! Faut sourire dans le vie ! Et un petit "s'il vous plait" fait de mal à personne.

Elle se retourna vers la personne qui avait osé lui adresser la parole avec un accent pareil. Elle leva un sourcil en voyant que c'était le barman. Elle le regarda droit dans les yeux.

Ecoutez moi bien, je ne sais pas pour quelles raisons vous êtes à ce bar, bien que par votre tête je peux voir que c'est surement le manque d'études, et je m'en fous. Tout ce que je vous demande c'est de me servir un verre. C'est pas bien compliqué ça non ? C'est pour ça que je vais vous payer, le verre, pas pour vos conseils à deux bals tout ça pour que vous donniez un sens à votre misérable vie

Le barman la regarda la bouche grande ouverte sans savoir quoi répondre à quelqu'un d'aussi odieux.

J'attends

Lui dit elle avec un sourir mauvais

James ce jour là avait eu besoin de respirer un peu, loin des tumultes des salles de cours qu'il esquivait, ou du parc toujours bondé par ce temps. Mais où se réfugier quand on ne sait pas où aller ? Il s'était laissé guider par son instinct, décidé à découvrir où sa route le mènerait. Il y avait bien ces taudis sans nom dans lesquels les pochtrons s'agglutinaient, quelque chose qu'on devait appelait "Bar" ou "Café" si on voulait y mettre la "French Touch" à la parisienne. Le grand brun s'était vêtu avec goût, comme d'habitude et il avait bien pris soin de s'armer de tout son orgueil pour aborder la populace. Tel un Dieu tombé du ciel qui analyse avec méfiance sa plus sordide création. Il allait pleuvoir ... Passant donc inévitablement la première porte, insalubre, qui lui passa sous la main, il se retint de respirer un moment, devenant rouge, puis vert ...

-Hhhhhhhh !!

Il inspira d'un coup.
Un odeur riche. Transpiration, pied, mauvaise haleine, bière séchée. Cacahuètes même ! Tout ce qui rendait un lieu indésirable, même pour quelqu'un qui n'était pas humain. C'est alors que quelque chose, ou plutôt quelqu'un attira son regard. Une créature, de la plus des beautés, au milieu de ces bêtes prêtes à la dévorer. Une princesse égarée dont visiblement personne ne comprenait le langage. Elle était là, s'égosillant pour se faire servir, face à un grand c*n qui peiné à formuler ne serait-ce qu'un mot, gueule béante. A l'évidence, elle avait besoin d'aide et à la vue de son blason, il se réjouit d'abord qu'elle ne soit pas à Poufsouffle.

-Pardon, laissez moi faire, je sais comment parler aux petits gens. Mon brave, allons ! Vous êtes compétent en vôtre art de servir ? Je présume ? Cette Dame essayait de vous signifier que vous outrepassiez les règles de galanteries en tardant ainsi à la contenter. Allez vous la laisser la gorge sèche longtemps ? Elle souffre, c'est évident.

Et le gros porc s'empressa.
Fatalement, il les servit et bien que James redouta qu'il cracha dans le liquide qui devait à présent tous deux les sustenter, il se dit que c'était de bonne guerre. Se tournant vers Lana, il lui adressa un regard complaisant. Il y avait une façon de s'adresser à une dame de sa trempe, et ce n'était certainement pas donner à tout le monde de savoir comment s'y prendre.

-Je suis James Rayan. Pour vous servir ! J'ai pu noter que vous êtes une personne de goût et rien ici ne fait écho à vôtre vraie valeur. Puis-je égayer vôtre sort en vous tenant la jambe le temps de vous délecter de vôtre bière, en meilleure compagnie ?

Puis il lui tira une chaise qui lui était due.
Un grand sourire sur les lèvres, il la laissa s'asseoir, bousculant de son fauteuil un autre individu, sûrement là illégalement aussi, qui devait être à Serdaigle.

-Oh ! Pas pardon. Je vous avais bien vu.

Dit-il en riant au nez de l'être à terre, avant de se tourner vers Lana, l'air charmeur sur le visage.

-Nous disions ?

Nous disions que j'espère que ce n'était que pure manipulation car ça me ferait vraiment mal au coeur de devoir ignorer quelqu'un de si bien habillé ! Je ne suis pas là depuis longtemps mais je commence vraiment à me dire qu'il n'y a personne qui n'en vaille la peine. A vrai dire tu es le premier à ne pas me donner l'envie de vomir. Il y a par contre une seule chose que je dois remercier ici c'est cette répartition dans les maisons ! Ca permet un peu de distinguer les loosers ! Puis on sait comme ça quelles sont les personnes dignes d'intérêt. C'est plus simple quand c'est marqué.

Elle croisa les jambes puis se remit droite. Décidément il n'y avait pas moyen de s'assoir confortablement dans ses fauteuils. Elle vit un homme porter des chaussures avec des trous et probablement de la terre et autres... Elle respira un bon cou se rappelant qu'elle n'était là que depuis aujourd'hui et que ce n'était pas le moment de se faire renvoyer... bien que l'envie de lui faire bouffer ses chaussures la démangeait.

Mon dieu, n'y a-t-il pas un endroit où la sélection est un peu plus... coriace ?

James afficha un grand sourire.
Il s'amusait de la situation de Lana. La jeune femme n'était ni idiote, ni sans profondeur, tout au contraire. C'était une princesse de la haute société, une personne distinguée qui ne parvenait pas à saisir les rouages des classes sociales, surtout quand il ne s'agissait pas de la sienne. Inclinant la tête, il savoura quelques gorgée de sa boisson, l'admirant avec tendresse sur le visage. Elle avait les fossettes de ces petites femmes de caractère, l'air mignon d'une vipère qui cherchait tout simplement un peu de soleil pour se prélasser. Et qui était-il pour refuser à une Dame d'exaucer ses souhaits les plus profonds ?

-Je connais peut être un endroit, mais il faut être de haut niveau pour avoir droit d'y entrer. Ce qui, je ne doute pas, est vôtre cas. Et si nous y allions ?

Bien sûr, ce serait un endroit peu fréquentable.
Peut être autant moins que celui-ci, la seule différence serait la population présente sur les lieux. James avait bien envi d'évaluer le poids de la bourse de la demoiselle Seen et non sans un certain machiavélisme, il se demanda si elle serait capable de s'entendre avec quiconque, alors même que les gens qu'elle rencontrerait seraient de son rang.

-Il faut sortir, puis prendre à gauche et longer une rue, trouver un cul de sac, ce sera derrière le mur devant lequel sont postés de gros vigiles. Je vous préviens, ils mordent si on ne les amadoue pas un peu, vous devriez défaire les boutons du haut de vôtre chemisette. Mais pas trop, Dieu seul sait ce que vôtre charme envoûtant pourrait provoquer en passant.

Puis l'air narquois, il lui prit la main pour l'entraîner dans sa course.
Une fois hors du bar, ils avancèrent dans la rue comme prédit et en un rien de temps, ils se trouvèrent postés devant les vigiles. Leur faisant un clin d'oeil, James poussa Lana devant eux pour la faire parler.

» La Fille de l'Auror