Déambulation d'une nouvelle Auror [Libre]

Auror ! Elisabeth se sentait bien dans ce rôle. Elle espérait pouvoir remplir sa mission avec droiture, comme elle l'avait toujours fait. Cela avait été un grand jour pour elle. Désormais, elle allait pouvoir aider et protéger les innocents. Le Royaume-Uni et, par extension, le Monde, étaient menacés par les actes des mages noirs. C'était un temps de ténèbres et elle s'estimait tenue de lutter contre cette tendance. C'était en se révoltant qu'on arrivait à changer les choses. Il ne fallait pas laisser des gens comme ce Voldemort tuer où et quand il le désirait.

Nouvelle arrivante dans le pays, on l'avait briefée plus précisément sur les évènements récents. Le terrible assassinat du précédent ministre ainsi que tant d'autres atrocités commises par les Mangemorts. Puis l'accession de l'actuel ministre et sa réponse à toutes ces agressions.

Au ministère on lui avait fait faire un serment inviolable. Elisabeth n'en avait cure, elle était loyale de toute manière cela ne la gênait en rien. Ce qui l'inquiétait plus c'était les agissements de cette Légion Opérationnelle Inquisitoriale. Les rapports qu'elle avait pu parcourir faisait état d'une violence élevée et de critères d'accusation fantoches. Les Aurors qui avaient écrit ces rapports étaient visiblement très remontés contre la L.O.I. Elisabeth n'avait pas mis longtemps à partager leur avis. Les agents recrutés semblaient être des brutes sans cervelles. Cela lui rappelait trop les policiers américains jugeant les hommes selon leur couleur de peau. Elle se promit que, si elle rencontrait ces rustres en action et en arrêtant visiblement un innocent elle les en empêcherait !

En attente d'une mission elle s'était mise à arpenter les rues de Londres. Elle ne pouvait rester très longtemps éloignée de la rue. Cela avait un double intérêt pour Elisabeth, elle parfaisait sa connaissance de la géographie londonienne et elle pouvait empêcher un crime si jamais il s'en commettait un à proximité. Il y avait toujours un innocent à sauver quelque part.

En parlant de sauver quelqu'un... Il y avait un attroupement à quelques pas de là. Elle décida d'aller voir, sentant la peur flotter autour des gens. Son instinct ne l'avait pas trompée, il y avait bien un problème. Quatre agents de la L.O.I, décidément quel nom prétentieux !, étaient entrain d'interpeller un passant. Si c'était comme la majorité des cas qu'elle avait pu lire dans les rapports de ses collègues, ils importunaient un innocent.

Elisabeth décida de tirer l'histoire au clair et de défendre la personne si les faits qui lui étaient reprochés n'étaient pas crédibles.

- Que se passe-t-il ici ?

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 20/08/2009

C’est toujours dans ces journées ensoleillés, enfin relativement ensoleillées, on parle de Londres tout de même, que la population londonienne était la plus attentive au moindre mouvement, la plus anxieuse, la plus silencieuse et la plus lâche. C’était en effet désormais une habitude pour la légion de faire aussi souvent que possible, et donc particulièrement ces jours-ci, une descente dans les rues pour faire son travail, c’est-à-dire arrêter tous les traîtres du pays. On voyait au loin quelques mouvements de foules, et toutes les personnes sensées alentours s’étaient déjà éclipsées. La Loi arrivait pour cueillir quiconque sur leur passage à l’air suspect, et l’envoyer directement à Azkaban. Les quelques personnes assez sottes pour rester sur leur chemin était par leur simple présence suspecté, et risquait gros. Le Chemin de Traverse se vidait donc peu à peu, et même les plus curieux ne voulaient assister au spectacle.

Cette fois-ci, la Loi s’était approchée d’un homme qui vendait des potions sûrement illégales. Une proie de choix pour les légionnaires, qui s’était activé autour du responsable de la patrouille. Chacun, la baguette à la main, écartait les gens alentours en les menaçant directement, pour laisser la place à celui qui avait l’extrême privilège de donner les ordres. C’est sans ménagement que ce dernier lança directement un sort à cet homme, assez âgé, pour le projeter à terre, et enchaînant ainsi le même sortilège plusieurs fois, il fit ce qu’on peut appeler un « passage à tabac version sorcier.» Après cet intermède de violence, le légionnaire responsable se pencha sur le vieil homme gémissant, attrapant le bas de sa mâchoire d’une main pour le forcer à relever la tête, l’autre main pointant sa baguette sur le pauvre homme.

Alors on vend des produits illicites ? On approvisionne les ennemis du ministère avec toute la panoplie pour assassiner le ministre sans être vu ? Tu sais ce qu’on fait aux traîtres comme toi ? On les exécute publiquement ! Sur ces derniers mots, il cogna la tête de l’homme par terre, et recommença à lui lancer des sorts qui pouvaient facilement le tuer en continuant ainsi. Le responsable de patrouille aimait particulièrement punir ainsi ceux qui s’opposait au ministère, et de montrer à tous ce que recevaient les traîtres. Il aurait pu continuer ainsi jusqu’à ce que le vieil homme succombe, mais une voix derrière lui vint interrompre ce moment agréable.

« Que se passe-t-il ici ? »

Il se releva donc pour faire face à la personne qui osait lui parler ainsi. Face à ce qu’il reconnut une auror, un mépris général se lut sur son visage.

Ca ne te regarde pas, auror. Va donc jouer dans ton département, avant que ce soit toi qui finisses en prison.

Un coup d'œil suffit à Elisabeth pour prendre la mesure de la situation. Les agents de la légion, ça valait mieux comme appellation que L.O.I au moins on sentait le côté militaire, écartaient la foule du théâtre de leurs sombres exactions. Qu'il soit coupable ou non, un homme ne devait pas être maltraité comme cela. Le plaisir évident que prenait le chef de la section de légionnaires était quelque chose qui fit monter la moutarde au nez d'Elisabeth. Ça allait chauffer !

Une des caractéristiques principales de la nouvelle auror était son caractère légèrement emporté dès qu'il s'agissait de défendre quelqu'un qui était visiblement maltraité. La réplique du légionnaire n'arrangea en rien les choses. Les poings de "la noire" se serrèrent et ses jointures blanchirent. Ses yeux lançaient des éclairs.

Pourtant sa voix était calme et glaciale quand elle répliqua.

- Je ne vous autorise pas à me parler de cette façon. Arrêtez tout de suite de maltraiter cet homme où ils vous en cuira messieurs. Sachez qu'on ne défie pas impunément une Auror du ministère. Quant à m'arrêter je vous souhaite bonne chance pour trouver des chefs d'accusations envers un Auror ayant prêté un serment inviolable.

Tout le mépris dont Elisabeth était capable s'entendait dans ses paroles. Son attitude n'était pas moins méprisante. La femme se tenait toutefois sur ses gardes, prête à plonger à tout moment pour éviter un sort et à dégainer pour répliquer. Si les légionnaires cherchaient le conflit elle les attendait de pied ferme. Elle espérait tout de même ne pas en arriver là, comptant sur les quelques limites qui restaient encore à ces... ces déchets !

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 20/08/2009

Le chef de la brigade s’éloigna lentement de sa victime, après avoir entendu avec rage les mots de cette auror prétentieuse. Il allait peut-être s’occuper d’elle avant. Il se retourna pour lui faire face, et avec un mépris grandissant à chaque pas sur son visage, il s’approcha d’elle, d’un pas lent et assuré.

Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Il attrapa alors sa baguette attachée à sa ceinture. La rage se lisait sur ses yeux perfides, où la méchanceté était partout, incontournable, et inondait chaque parcelle de son corps. Une fois très proche de l’auror, à quelques centimètres de son visage, il continua à joueur son rôle, le rôle d’un chef de brigade, celui qui tue et qui trie après. Il pointa sa baguette dans son coup, sur le côté gauche, menaçant directement l’auror.
Je me demande si je ne vais pas d’abord m’entraîner sur toi. Le pauvre homme mérite une mort digne. Ce n’est pas nécessaire pour toi. Car oui je ne peux pas t’arrêter, mais si tu meurs accidentellement, l’auror, c’est tout autre chose. Compris ?

Se reculant à peine, abaissant sa baguette, il lui marqua le plus profond dédain.

Votre temps est fini, les aurors. Désormais nous sommes là, car vous n’êtes pas foutu de faire votre boulot. Maintenant disparais, où je vais être obligé de te couper en morceaux.

Sans lâcher du regard cette auror, il pointa du doigt et un ses hommes.

Toi, relèves l’autre et lies lui les mains. Il finira en prison, comme tous les autres. Car les aurors ne peuvent rien faire, n’est-ce pas Madame ? A moins que vous préfériez jouer de la baguette à une contre dix ?

A ces mots, tous les hommes encore inoccupés levèrent leur baguette, la pointant tous dans la même direction. L’auror était cernée, et n’avait d’autre choix que de partir ou mourir. Un rire machiavélique s’empara du chef de patrouille, le rire de celui qui est au pouvoir et en abuse, le rire de celui qui tue par simple plaisir. Car la légion n’était pas comme les mangemorts, mais bien pire encore. Car elle avait tous les droits.

Elisabeth contemplait les baguettes pointées sur elle. Son regard était calme et posé malgré les émotions qui bouillonnaient en elle.

Eh merde !

La situation dégénérait vraiment. Elisabeth brûlait littéralement d'en découre avec la LOI. Même à une contre dix elle pourrait en mettre quelques-uns sur le carreau. Mais cela ne lui servirait à rien de mourir et compromettrait sans doute le vieux Quindiniar.

Ils me le paieront ces enflures.

Elle prit une grand inspiration puis s'obligea à se détourner de la situation. Quittant à regret l'homme qu'elle avait voulu sauver. Essayant de ne pas sentir son regard réprobateur sur son dos. Pour une auror elle commençait mal ! Le vieux l'avait pourtant prévenue que la situation était terrible ! Elle venait de voir l'illustration des rapports qu'elle avait pu lire sur la LOI. C'était la vérité pure et simple. Comment le ministre pouvait-il laisser faire cela ? Comment pouvait-il même le demander ?!

Subitement assaillie par un souffle très court, l'auror pressa le pas et se dépêcha de tourner au coin de la rue, pour ne plus être en vue des agents qui se gaussaient d'elle. Sensation d'étouffement...

Une vision, manquait plus que ça !

Baguettes...
Lumières jaillissant...
Des cris...
Une voix inconnue...

Puis tout s'arrêta aussi vite que ça avait commencé et Elisabeth reprit son souffle. Par acquis de conscience elle regarda ce que devenait la LOI et leur prisonnier mais ils avaient déjà quitté les lieux. C'est le front barré d'inquiétude et broyant les idées qui lui avaient valu son surnom "la noire" qu'Elisabeth rentra chez elle.