Nouvelles connaissances [PV]

Pour une fois, Hector traînait dans la salle commune de sa maison. Il n'y avait passé que peu de temps depuis qu'il était arrivé à Poudlard mais depuis quelques jours le garçon recherchait de la compagnie. Il s'était aperçu qu'étudier était bien mais qu'avoir des amis était aussi intéressant. Ses copains de l'école élémentaire lui manquaient et à Poudlard les rares personnes qu'il connaissait appartenaient toutes à d'autres maisons.

Alors le garçon avait décidé de rester dans la salle commune et d'essayer de s'infiltrer discrètement dans une conversation. Cela faisait une heure qu'il essayait tant bien que mal mais peu de gens s'intéressaient à lui. Par dépit, Hector avait pris un livre de cours sur les sortilèges, ça le changeait de la médicomagie, et le survolait sans y prêter une énorme attention.

Hector espérait toujours attirer l'attention de quelqu'un.

Une fille qui semblait elle aussi en première année attira son regard. Il ne lui avait jamais parlé et sans doute qu'elle ne le trouverait pas intéressant mais en même temps, il avait désespérément besoin d'amis. Aussi rangea-t-il son livre et se leva-t-il du fauteuil où il était et s'approcha de la jeune fille.

- Salut, moi c'est Hector. Est-ce que je peux savoir ton nom ?

En disant cela, Hector tortillait ses doigts, gêné qu'il était par sa situation. Il n'aimais pas du tout avoir l'air d'accoster les gens parce qu'il était en manque d'amis. Ce qui était pourtant le cas.

Espérons qu'elle soit sympathique...

J’étais assise à la table de la salle commune depuis une petite heure environ. Il était déjà tard mais je tenais absolument à finir ma lettre à Tante Margot avant demain. Il fallait que je saches si je pouvais rentrer aux prochaines vacances qui, mine de rien, approchait à grands pas. De plus, il me restait un paragraphe explicatif à faire sur le Bubobulb avant le cours de botanique du lendemain matin. Incapable de me concentrer très longtemps, ma rencontre avec Caleb me perturbait profondément, je lançais de temps en temps des coups d’œil autours de moi, histoire de savoir si mes camarades étaient un minimum plus sérieux que moi. C’était globalement le cas à part un élève de ma classe, un premier année, qui était allé de groupes en groupe essayant d’entamer la conversation avant de s’asseoir dans un fauteuil avec un livre de Sortilèges. Il semblait renfrogné. Je me promis d’aller lui parler dès que j’eu fini ma lettre. Il semblait être quelqu’un de très instruit, je l’avais déjà entendu participer de manière très pertinente pendant les cours. Enfin, je n’avais jamais osé l’aborder car il semblait avant tout préoccupé par ses études que par les loisirs. Il me devança cependant :

-Salut, moi c'est Hector. Est-ce que je peux savoir ton nom ?

Quel drôle de manière d’aborder les gens. Je souris en pensant à Tante Ivy qui aurait sûrement rétorqué qu’il cherchait à faire un sondage sur les plus jolies filles de l’école. En tout cas, mon sourire sembla le déridé un peu car il me le retourna. Je lui montrais la place libre à côté de moi :

-Je suis Loélia. Tu peux t’asseoir si tu veux. Tu veux un cookie ? J’en ai gardé deux du dîner.

Je poussais un peu mes affaires puis lui pointa du doigt une serviette en papier où était enroulés deux cookies aux pépites de chocolat et noix de pékan. Il semblait très sympathique en tout cas. J’étais contente qu’il vienne me parler, car en dehors de Caleb, qui provoquait chez moi des sentiments ambivalents, je me sentais affreusement seule et parfois je n’avais qu’une envie, c’était de prendre le premier train pour rentrer chez moi et ne plus revenir.

"- Un cookie ! On ne doit jamais dire non a un cookie !"

Répondit Hector en s'emparant avec gratitude du gâteau proposé. Le jeune garçon croqua dedans à pleines dents.

- Hmmmm. Che n'est pas crop dur de crouver des jamis pour toih ?

Puis, se rendant contre qu'il ne devait pas être très intelligible la bouche pleine, Hector finit son gâteau et avala le tout, temporairement désolé que la friandise fut terminée.

- Je voulais dire, tu arrives à trouver des amis ? Je ne connais pas encore beaucoup de gens ici moi. En tout cas je suis content de faire ta connaissance Loélia. C'est bon de parler à quelqu'un de son âge. Et surtout quelqu'un qui ne vous prend pas pour un gosse.

Ce disant, Hector tira la langue dans le vide en imaginant certaines personnes, certes célèbres et douées, mais qui se prenaient un peu trop pour des stars.

N'est-ce pas Mr Raven ?

Il enchaîna :

- Tu viens de quel coin de l'Angleterre alors ? Moi je viens du Sussex. Je suis pressé de retourner voir ma famille pendant les vacances !

A l'aise sans raison apparente, Hector se laissait à discuter gentiment sans trop faire attention à ce qu'il disait. Ou presque, il essayait tout de même de garder sa langue trop bien pendue dans sa poche pour une fois !

Quand Hector s’empara du cookie sans se faire prier, je su qu’il était du même acabit que moi. Qui serais assez ravagé d’esprit pour refuser un cookie chocolat – noix de pékan ? Il me plaisait bien et je regrettais que huit mois ce soit écoulés avant qu’on ne se parle. Si j’avais su que le courant passerait aussi bien, je lui aurais parlé dès la rentrée. Il marmonna une phrase incompréhensible, faute du cookie. Je haussais les sourcils en attendant qu’il reformule :

Je voulais dire, tu arrives à trouver des amis ? Je ne connais pas encore beaucoup de gens ici moi. En tout cas je suis content de faire ta connaissance Loélia. C'est bon de parler à quelqu'un de son âge. Et surtout quelqu'un qui ne vous prend pas pour un gosse. Tu viens de quel coin de l'Angleterre alors ? Moi je viens du Sussex. Je suis pressé de retourner voir ma famille pendant les vacances !

Je réfléchis un instant à sa question, tout en jouant avec ma plume, puis je répondis :

Personne ici ne sera jamais un ami en une année. L'amitié authentique est un trésor de très grande valeur qui ne peut absolument pas se trouver le long des routes par hasard. Pour moi, ce sont des connaissances, des gens avec qui j’aime parler ou rire mais certainement pas des personnes à qui je me confierais sur un sujet. On n’est pas assez proche pour cela. Pour moi un ami c’est comme un amoureux avec qui il n’y aurait pas de désir. Quelqu’un a qui tu peux tout dire sans crainte de jugement et qui ne te laissera jamais tomber, quand bien même tu sombrerais dans la folie. Ce sont les actes et les situations qui font les amis. Pas les conversations. Donc non je ne connais pas beaucoup de monde, je n’ai pour ainsi dire aucun ami mais j’aime discuter avec toi et partager mes cookies avec toi. Peut être qu’une future amitié est entrain de naitre ?

Je lui adressais un petit sourire contrit. Je me sentais sotte. Je lui proposais donc mon deuxième cookie que de toute façon je n’allais plus manger et qui demain serait sec si personne ne se dévouer pour lui. Tout en continuant la discussion, je pensais à Caleb qui lui aussi était souvent seul. Était ce le lot de tous les premières années ?

Qui connais-tu dans cette école Hector ? Y en a t-ils que tu considères comme des amis ? Et qui devrait te prendre pour un gamin ? Tu ne fais pas du tout ton âge, tu sais. Je viens aussi du Sussex. De Wisborougth Green, plus exactement.

J’étais bien assise ici. Je me sentais sereine. Comme si Hector, par sa présence, apaisé mes pensées tourmentées. Il fallait qu’on se revoit en dehors de ce contexte si sécurisant de la salle commune. Si mes souvenirs s’avéraient exact, il était plutôt bon en Botanique. Peut être qu’il pourrait m’en apprendre davantage que ce que l’on étudiait dans les cours ?

Hector regarda un instant Loélia puis le cookie puis Loélia et encore le cookie, s'assurant qu'elle lui tendait vraiment. Quand il fut certain que c'était le cas, il s'en empara comme du premier et croqua dedans avec délectation.

Il écouta la jeune fille parler tandis qu'il grignotait.

- Tu n'as peut-être pas tort pour l'amitié. Mais je pense que des fois on rencontrer des gens et qu'on sait d'instinct si on peut leur faire confiance ou non. Après la relation devient plus forte avec le temps c'est certain. Mais quand on est seul il faut bien se pousser à aller vers les autres. J'ai compris ça récemment alors j'essaye d'aller vers les gens, mais ça ne marche pas toujours très bien.

Hector rougit en disant ces mots. Un peu honteux de ne pas être quelqu'un de très populaire.

- Oh oui ? Wisborough ? Je connais un peu. Mais je viens de Brighton moi. Tu y es déjà allé ?
Sinon moi je connais bien quelques personnes, curieusement principalement des Gryffondors plus vieux que moi. Mais bon mes copains de là-bas me manquent.

Le garçon soupira, légèrement nostalgique.

Oh oui ? Wisborough ? Je connais un peu. Mais je viens de Brighton moi. Tu y es déjà allé ? Sinon moi je connais bien quelques personnes, curieusement principalement des Gryffondors plus vieux que moi. Mais bon mes copains de là-bas me manquent.

Brighton… Bien sûr que je connaissais Brighton. L’accident de voiture qui avait emporté mes parents avait eu lieu en rentrant de cette ville du bord de mer. Mon père y avait emmené ma mère pour le week end de son anniversaire. Elle avait toujours voulu voir la mer. Marcher sur les galets des plages en se gavant de Fish & Chips, visiter le pavillon royal, le Brunswick Square avec ses maisons d’un style si particulier, je n’avais que cinq ans à cet époque là mais je gardais un souvenir très net du sourire éclatant de ma mère quand une mouette grise et blanche était venue cherchait un bout de brioche dans sa main. Pour moi, Brighton était dorénavant un lieu interdit. Maudit. Un lieu qui, s’il n’avait pas existé, m’aurait permis de grandir avec mes parents. Je sentis mon cœur se serrer et les larmes monter. Je passais la main devant mes yeux pour ne pas montrer ma peine et mon trouble à Hector qui, le pauvre, n’y pouvait rien à l’affaire. Pourtant, je du mal m’y prendre car Hector sembla un peu gêné. Ma peine était elle si visible ?

Je dis alors d’une petite voix :

« Oui je connais Brighton. Tu as de la chance d’habiter là bas, c’est une très belle ville. Tellement riche au niveau culturel. J’aime beaucoup le quartier des Lanes d’ailleurs. Mais cela fait bien longtemps que je ne m’y suis plus rendue. Pour raison … familiale. »

Ma gorge se noua définitivement et avant que je ne puisse me retirer, le flot de larmes me submergea, dévastant le reste de ma dignité sur son passage. Je me retrouvais donc assise et sanglotant, face à un Hector complètement désemparé. Toutes les peines accumulées ressortaient enfin. Ma famille me manquait, mon niveau scolaire n’était pas des plus brillant et je savais que je ne pouvais pas me permettre de louper mes examens de fin d’années, je me sentais seule et c’était le peu de chose si on faisait abstraction de Caleb et de ce qui s’était passé à la bibliothèque. Je reniflais lamentablement :

« Je suis désolé, vraiment. J’ai eu une semaine difficile. Accorde-moi deux minutes s’il te plait. »

Je pris un mouchoir dans mon sac et m’essuya le coin des yeux.

Hector resta comme deux ronds de flancs quand Loélia se mit à pleurer. Il n'avait pourtant rien dit de méchant ou de particulièrement sombre ? Si ?

Peut-être que Brighton faisait remonter chez la jeune fille des souvenirs douloureux. C'était sans doute cela. C'était étrange comme les gens craquaient souvent en sa présence. D'abord Erell, puis Jimy et maintenant Loélia qu'il connaissait à peine. Est-ce que ça venait de lui ? Est-ce que c'était quelque chose de mauvais que les gens fassent ressortir les tréfonds de leur âme en sa présence ? Ou est-ce que cela pouvait les amener à la guérison de leur maux internes ? Le garçon se promit de creuser la question. En attendant, il y avait quelqu'un qu'il pouvait aider.

Hector attendit que les larmes de Loélia se calment et se leva. Il hésita mais finit par tendre la main vers elle. La regardant avec intensité.

- Je sais qu'on ne se connait que depuis quelques minutes. Mais, si tu le veux, je t'aiderai.

Il ne savait pas bien encore en quoi il pourrait aider Loélia mais il espérait qu'elle le laisserait le découvrir. Cette idée lui faisait déjà se sentir, malgré tous les manques qu'il avait encore en connaissance, que son rêve n'était pas qu'une illusion. S'il travaillait assez dur il serait Médicomage et il aiderait des tas de gens.

Je ne savais plus ou me mettre. J’inspirai un bon coup et esquissa un sourire. Hector était adorable. Le voilà qui me proposait de m’aider alors qu’on ne se connaissait depuis même pas cinq minutes. En serrant la main qu’il me tendait, d’un air solennel, je le conduit à se rassoir. Je ne voulais pas qu’il s’en aille sous prétexte que mes nerfs étaient en pelote.

Sa compagnie m’était agréable, tellement plus sereine et tellement moins douloureuse que celle de Caleb. Il avait cette force tranquille au fond de lui, cet aspect bienveillant qui donnait envie de tout lui raconter pour que d’une parole toutes les plaies et les blessures soient guéries. Pourtant, je restais sur la défensive. Par le passé, beaucoup de ce que j’avais confié à des personnes que je pensais proche avaient été détournées et transformées pour jouer en ma défaveur. Bien que mon condisciple ne semblait absolument pas taillé dans ce bois là, je ne pouvais m’empêcher de me méfier.

« Merci beaucoup, tu es très gentil. C’est très généreux de ta part de vouloir m’aider mais je ne pense pas que tu puisses changer grand chose à ce qui se passe actuellement dans ma vie.

Je tentais une légère pointe d’humour.

A moins que tu ne sois prêt à me donner des cours de remise a niveau tous les jours jusqu’aux examens, que tu m’arrache le cœur de la poitrine pour y ôter le sentiment qui s’y incruste contre ma volonté et que tu arrives à faire venir mon chien et mes tantes jusqu’ici. »

Je lui offris un sourire franc cette fois ci. Je l’observais attentivement. A sa tête, on aurait pu lui donner le Bon Dieu sans confession. C’est ce que je me faisais l’idée d’un sage. Vraiment, et même si je radote, il me plaisait énormément. Non pas comme un amoureux, non, mais plutôt comme un ami fidèle sur qui je pourrais compter et avec qui je partagerais certaines affinités. Je voulais en savoir plus :

« Je sais qu’il est tard et que tu voudrais peut être disposé de ta soirée pour des révisions de dernières minutes mais j’aimerais que l’on parle un peu de toi. Tu me plais bien. Alors, Hector qui vient de Brigthon, quels sont tes objectifs actuellement ? »

Je savais pertinemment que s’il me retournait la question, il y aurait un gros blanc. Je ne savais absolument pas vers quoi tendre. Quand je songeais que l’année prochaine, j’aurais à choisir des options déterminantes pour ma scolarité cela me donnait des maux de ventre alors voir plus loin… Impossible. Mais, lui, il semblait droit dans ses bottes. Suivre un chemin qu’il se traçait coute que coute. Il s’en donnait les moyens, cela se lisait dans son regard. Je me renfonçais dans ma chaise et attendit qu’il prenne la parole.

"- A moins que tu ne sois prêt à me donner des cours de remise a niveau tous les jours jusqu’aux examens, que tu m’arrache le cœur de la poitrine pour y ôter le sentiment qui s’y incruste contre ma volonté et que tu arrives à faire venir mon chien et mes tantes jusqu’ici."

Ah ! Une affaire de cœur ! Mais qu'est-ce qu'elles ont toutes ?

D'abord Erell, ensuite Loélia. Bon sans doute qu'il ne pouvait pas trop faire grand chose pour ce genre de problèmes. Surtout qu'Hector ne comprenait pas grand chose aux mystères de l'amour, sentiment qui lui semblait causer plus de soucis que de bonnes choses. Il laissa donc tomber le sujet, un praticien doit savoir reconnaître quand la situation dépasse sa compétence, il l'avait lu dans "Médicomage, un sacerdoce" de Violette Carpine, un des derniers livres qu'il avait terminé.

- Peut-être que je ne peux pas remplacer certaines personnes ou bien t'aider dans des histoires de cœur. Mais il me semble que je peux t'aider pour tes devoirs, je suis sûr que tu te sous-estimes, si tu veux on pourra réviser ensemble. De toute façon on est en première année, les BUSEs et les ASPICs sont encore loin de nous. Pour ce qui est de ton chien et tes tantes j'imagine que tu devras attendre les vacances pour les revoir. Reste qu'on peut être amis et que ça te fera un peu de compagnie si tu le veux bien.

Hector appréciait bien la jeune fille, du moins pour ce qu'il connaissait d'elle. Elle semblait douce et gentille, un trait de caractère qu'il recherchait particulièrement, même si certains des gens qu'il connaissait n'en étaient pas forcément vraiment pourvus... N'est-ce pas Jimy Raven ?

Mais Loélia enchainait. Il lui plaisait bien ! Tant mieux.

- Mes objectifs ? Je veux être Médicomage ! Il y a trop de problèmes dans ce monde et il faut bien que des gens fassent ce qu'ils peuvent pour réparer les dégâts. Je veux être un de ceux là. Je sais que je peux aider. Et toi, tu sais ce que tu veux faire plus tard ?

D'ailleurs son engagement récent dans l'AD était liée à ce credo. Il fallait combattre le mal de toute façon possible. Et ce mal n'était pas seulement physique. Restait à voir ce qu'il pourrait faire à son niveau de débutant.

Peut-être que je ne peux pas remplacer certaines personnes ou bien t'aider dans des histoires de cœur. Mais il me semble que je peux t'aider pour tes devoirs, je suis sûr que tu te sous-estimes, si tu veux on pourra réviser ensemble. De toute façon on est en première année, les BUSEs et les ASPICs sont encore loin de nous. Pour ce qui est de ton chien et tes tantes j'imagine que tu devras attendre les vacances pour les revoir. Reste qu'on peut être amis et que ça te fera un peu de compagnie si tu le veux bien.

Il était vraiment gentil. Et l’idée que l’on travaille ensemble me plaisait beaucoup. Il avait raison quant aux examens importants, les buses et les aspics étaient encore à bonne distance dans notre cursus mais on arrivait à la fin de l’année et les examens annuels comptaient quand même beaucoup pour moi surtout que mes dernières notes n’étaient pas extrêmement brillante. Sauf en Divination, étrangement. Je réfléchissais pour savoir si on devait travailler ensemble dans toutes les matières ou plutôt cibler certains thèmes. Pour les Sortilèges, j’avais déjà beaucoup progressé, il ne restait que les potions. Et à quelle fréquence devrions nous nous voir ? Tous les soirs ? Juste les jours où il y avait potions ? J’avoue que tout cela me rendait perplexe. J’étais tellement absorbé dans mes pensées que je n’assimilai pas immédiatement sa réponse à ma question.

Mes objectifs ? Je veux être Médicomage ! Il y a trop de problèmes dans ce monde et il faut bien que des gens fassent ce qu'ils peuvent pour réparer les dégâts. Je veux être un de ceux là. Je sais que je peux aider. Et toi, tu sais ce que tu veux faire plus tard ?

Sentant son regard sur moi, je réalisais brusquement qu’il attendait sans doute une réponse. Qu’avait il dit, bon sang ? Loélia tu n’es qu’une girouette. Tante Margot t’as déjà dit de ne pas manquer d’attention lors d’une conversation, regarde où cela te mène … A une situation confuse et gênante. Je fronçais les sourcils essayant de me souvenir de la phrase entendue deux minutes avant. Médicomage … C’est ça ! Il avait dit qu’il avait voulait être médicomage. Ainsi il porterait un jour l’élégante robe verte avec une baguette et un os ? Intéressant. Maintenant qu’Hector me disait ceci, il était clair comme de l’eau de roche qu’il ne pourrait pas être autre chose. Il avait le talent et sans aucun doute aussi un grand savoir magique. Je me grattais la main. Il fallait bien qu’il y est des gens sur cette foutue planète pour réparer tout ce qui était entrain de s’écrouler. Je lui souris. Il était brave dans tous les sens du terme.

« Tu es courageux, Hector. Heureusement qu’il existe encore des gens comme toi. Car la fraternité se meurt. »

Un élan de tendresse me poussa vers lui. Et me renvoyait à mes propres failles. En ce bas monde, il fallait bien reconnaître que je n’étais qu’une pauvre petite chose sans défense. Ou incapable de grandeur. Incapable de choisir une route. Inutile en somme. Enfin, certains dirait qu’à onze ans faire preuve de faiblesse était pardonnable. Je n’étais pas d’accord. A onze ans certains savaient déjà ce qu’ils allaient faire pour aider les autres. A onze ans, on pouvait être capable de risquer sa vie pour défendre des valeurs. Ou sa liberté. Moi je n’avais aucun don ni aucun talent. Quel était mon atout dans ce champ de bataille, je vous le demande …

J’avouais alors à mon camarade que je ne savais absolument pas où est ce que mes pieds me guiderait. Pour le moment, aucun talent particulier n’avait émané de ma personne ni aucune affinité avec une quelconque matière même si je lui confiai que l’enseignement était une filière qui m’attirait. Enfin tout ceci n’était que pure projection à cet instant car mon instinct me disait, et de plus en plus fort, que beaucoup d’entre nous n’arriveraient jamais au moment crucial du choix d’une carrière. Un profond malaise s’insinua en moi. J’étais sotte de penser ça. J’inspirai un bon coup et décida de reprendre la discussion sur un sujet plus léger.

« Alors dis moi, Hector, pour ce qui est de travailler ensemble … En fait, mes plus grosses lacunes se situes en potions. Pour tout te dire j’ai eu un P à mon dernier devoir. On va vite arriver à désolant à ce rythme là... »

- Pas de but ? Ce n'est pas grave tu sais. Chacun va à son rythme pour faire ses choix. Mon cousin auguste a attendu d'être sorti de Poudlard pour trouver le métier qu'il allait faire.

Pauvre fille, elle a vraiment l'air déprimée.

- Pour les potions je veux bien te filer un coup de main pas de soucis ! C'est une matière difficile c'est certain. Mais quand on s'y met sérieusement on finit par comprendre comment les choses fonctionnent. Pour bien comprendre en fait il faut d'abord connaître les interactions possibles entre les divers éléments et les propriétés de ceux-ci. Une fois qu'on sait cela, ce qui demande beaucoup de travail, on peut arriver à faire plein de potions différentes. Mais tu dis que tu es mauvaise partout mais je suis sûr qu'il y a bien une matière dans laquelle tu réussis mieux que dans les autres ? Peut-être que c'est dans cette direction que tu dois chercher ta voie.

Hector aimait vraiment bien Loélia. Il avait décidé de l'aider quitte à perdre un peu de temps sur ses propres révisions. Il était en avance de toute façon alors cela devait pouvoir se gérer. En tout premier lieu Hector devait connaître le niveau réel de Loélia et essayer de l'aider du mieux qu'il pouvait en fonction de ça.

- Je te propose de commencer demain après les cours si tu veux ? On se voit à la bibliothèque et on prend une heure pour travailler les potions. Ça te va comme ça ?

Est-ce que je suis entrain de donner rendez-vous à une fille ? Du calme Hector du calme, elle a bien dit qu'elle pensait à un autre et puis c'est pour le travail ne te fais pas d'idées.

En attendant la réponse de Loélia, Hector essaya de contrôler le rouge qui lui montait aux joues. Il fit quelques pas pour se donner une contenance et reprendre son calme.

Pas de but ? Ce n'est pas grave tu sais. Chacun va à son rythme pour faire ses choix. Mon cousin auguste a attendu d'être sorti de Poudlard pour trouver le métier qu'il allait faire. Pour les potions je veux bien te filer un coup de main pas de soucis ! C'est une matière difficile c'est certain. Mais quand on s'y met sérieusement on finit par comprendre comment les choses fonctionnent. Pour bien comprendre en fait il faut d'abord connaître les interactions possibles entre les divers éléments et les propriétés de ceux-ci. Une fois qu'on sait cela, ce qui demande beaucoup de travail, on peut arriver à faire plein de potions différentes. Mais tu dis que tu es mauvaise partout mais je suis sûr qu'il y a bien une matière dans laquelle tu réussis mieux que dans les autres ? Peut-être que c'est dans cette direction que tu dois chercher ta voie.

Mauvaise partout ? Mes notes étaient passables, voilà tout. Les Sortilèges (et donc ce qui en découle indirectement comme la métamorphose et la DCFM) et les Potions avaient été mes seuls points noirs. Et encore. En théorie, j’étais plutôt bonne. C’était la mise en pratique qui me posait soucis. C’est ce que j’expliquais à mon camarade. Pour ce qui était des points forts, il y avait la Botanique où j’oscillais entre A et E, la Divination, où j’avais eu mon premier O , l’étude des moldus où toutes mes notes étaient bonnes depuis le début de l’année … Non, vraiment, la mise en application des potions restée mon seul point faible. Chercher ma voie en botanique ? Tout ceci méritait réflexion. Enfin, dans tous les cas, je n’atteindrais jamais le niveau d’Hector. Il avait choisi une voix très noble, pour sa part. Alors à moins d’être Auror , et cette idée provoqua chez moi un léger rire désabusé, je ne lui arriverais jamais à la cheville.

« Je maîtrise assez bien la Botanique et la Divination. Mais ce ne sont pas des matières fondamentales tu en conviendras. Lire les feuilles de thé n’a jamais aidé personne. Et l’étude des moldus encore moins. Quand à l’histoire de la magie …

J’eu un petit sourire contrit.

Par contre, il faut quand même que tu saches, bien que je te l’ai déjà dis, la théorie en potion ne me pose aucun problème. Je suis capable de te dire comment réaliser une potion, décrire les étapes, je connais les interactions des substances entre elles, enfin, voilà, les bases sont là et la volonté aussi mais tu peux être sûr que lorsque je mets en pratique les instructions du cours j’obtiens tout à fait autre chose. Ma potion ne réagit jamais comme elle le devrait et ça me décourage car pour le reste, tout va bien. Imagine que tu fais un gâteau, tu connais toutes les techniques, tu respectes la recette au pied de la lettre et à la fin tu te retrouve avec quelque chose d’immangeable. Cela en frustrerait plus d’un non ? »

Il semblait songeur et tapota la table du bout des doigts. J’en étais sûre, j’étais un cas désespéré. Après tout qui était encore capable de louper quelque chose en suivant des instructions très précises en dehors de moi ? Je me reculai dans le fauteuil, ramenant mes genoux contre ma poitrine et attendit. Cela ne me dérangeait pas s’il déclinait finalement son offre car j’étais bien consciente qu’il avait ses propres révisions à mener et qu’il n’avait peut être pas mesuré l’ampleur de la tâche. Contre toute attente, il me dit en souriant :

« Je te propose de commencer demain après les cours si tu veux ? On se voit à la bibliothèque et on prend une heure pour travailler les potions. Ça te va comme ça ? »

Je pouffais de rire sans le vouloir. Et le rouge me monta aux joues. Demain, c’était dimanche. Si Hector avait des cours le dimanche, c’était qu’il était vraiment très érudit. Je jetai un œil à ma montre, une petite étourderie pouvait arriver à n’importe qui surtout au vu de l’heure tardive. Mon rire cessa immédiatement quand je vis Hector se lever, le visage empourpré. Je me sentais gourde. L’avais-je blessé ? Crétine ! Crétine ! Crétine ! Tu mériterais qu’on te nettoie la bouche au savon. Je me levais à sa suite, réalisant que nous étions les seuls encore dans la salle commune. Je lui pris la main pour qu’il se tourne vers moi. Geste déplacé s’il en est. Je le lâchais immédiatement et Hector semblait aussi confus que moi, il caressa sa main là où je l’avais touché. Inconsciemment. Essayant de reprendre contenance, chose non aisée car elle se rapprochait fortement de celle d’une gelée à la fraise, je lui dis en parlant à mes pieds :

« Demain, c’est dimanche. Mais je veux bien prendre une heure, et même plus, pour travailler les potions à la bibliothèque avec toi, Hector. »

Je trouvais le cran de le regardé dans les yeux. Des yeux noisette, brillants. Chaud et franc. Tout le contraire du Serpent. J’esquissai un petit sourire.

« Je vais donc aller me coucher, histoire d’être en forme demain. Je ne voudrais pas arriver avec la tête dans les choux, tu me comprends bien. Cela serait tellement irrespectueux pour la peine que tu te donnes pour moi …

Et te revoilà en train de jacasser comme une pie, Loélia Dannan. Je m’interrompis brusquement. Gênée. Je tâchais de conclure, ma tirade, non sans maladresse.

Bonne nuit en tout cas, Hector. »

Je déposai un bisou furtif sur sa joue et le laissant là, j’attrapais ma sacoche et ma baguette avant de rejoindre mon dortoir en quatrième vitesse, le cœur battant à la chamade et le rouge solidement ancré sur mes pommettes.

Alors comme ça elle a les bases mais pas le coup de main ? On verra ce qu'on peut faire pour remédier à cela. Il y a sans doute quelque chose qui cloche dans son exécution...

"- Demain, c’est dimanche. Mais je veux bien prendre une heure, et même plus, pour travailler les potions à la bibliothèque avec toi, Hector."

Crétinnnn !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bien entendu que c'était dimanche demain. Et voilà qu'il l'avait complètement oublié. Le jeune garçon était tellement pris dans les cours et le rythme de Poudlard qu'il en oubliait même les weekends. Ou alors était-ce le fait d'avoir, enfin, une conversation normale avec quelqu'un de son âge et de sa maison. Il ne savait pas trop. peut-être que c'était les deux.

Bon, elle ne semblait pas le prendre encore trop pour un idiot donc c'était déjà ça de gagné. En fait, le baiser furtif qu'elle déposa sur sa joue prouva tout le contraire. Hector en resta tout figé et ne put que regarder Loélia s'en aller vers sa chambre.

Quand la surprise fut passée, au bout de longues minutes, le garçon se dirigea vers sa chambre d'un pas d'automate, encore tout étonné d'être aussi troublé. Il aurait du mal à attendre le lendemain...

RP terminé

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