Lullaby for my Sorrow [libre]

Citation :: Presque deux ans mon ange.
Si tu savais comme les choses ont changées. Je ne sais pas si tu aurais aimé ce que je suis devenue. J'ai moi même encore du mal à me reconnaître parfois. Peut être aussi parce que je n'ai plus le miroir de ton regard et de tes photos pour me rassurer.

La Tamise, premières heures d'un matin frais. Une jeune femme vêtue de sombres couleurs, ses longues jambes fouaillant le vide, contemple l'horizon. Ses traits sereins disparaissent dans les plis d'une épaisse écharpe aux couleurs de sa maison. Entre ses doigts tourne la tige d'une unique rose carmin et quelques feuilles froissées accompagnées d'une plume famélique.

Citation :: Je crois que je réalise parfois encore mal que tu n'es plus là. Je n'ai pas cru ton frère lorsqu'il est venu à l'école m'annoncer la nouvelle. Je t'ai haï de m'abandonner et de l'envoyer lui pour me sortir tes mensonges.
Parce que oui, j'aurais encore préféré qu'il y en ai une autre.

Atchoum!

Citation :: Dans quelques mois je quitterais l'école, et je n'ai encore aucune idée de ce que je ferai ensuite. Alistair m'a proposé de travailler un peu pour lui et de me faire une petite place chez lui, le temps que je trouve ma voie. Je crois que je vais accepter.
Il a été un peu ma bouée de sauvetage après ton départ. Lui et d'autres que tu ne connais pas. Ils m'ont beaucoup aidé.

Offrant son visage rougit par la fraîcheur matinale aux premiers rayons solaire, elle repousse d'une main parée de laine jaune poussin les mèches rebelles qui dissimule ses larges yeux verts.
Un sourire paisible étire lentement ses lèvres.

Citation :: Aujourd'hui, je crois que je me sens plutôt bien.
Je regrette juste que tu ne sois plus là, de ne pas avoir réussi à te retenir, à être la raison qu'il te fallait pour rester. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui t'es passé par la tête.
Mais je crois qu'il y a certains aspects de toi que je n'ai jamais vraiment compris et je le regrette. Ou peut être que ton tatouage aurait du me faire comprendre qu'il faudrait un jour que tu t'en ailles...Mais on ne revient pas sur le passé n'est ce pas?

Manquant de rejoindre les poissons une bonne dizaine de fois, Niamh parvient enfin a se relever.

Citation :: J'espère au moins que tu es heureux là-haut et qu'à défaut d'être à mes côtés tu veille un peu sur moi.
Merci de t'être posé à mes côtés un temps.

Adieu l'ange, Adieu mon Florian.

Et la rose accompagnée de sa lettre s'en vont faire un petit plongeon alors que leur propriétaire s'étire comme un chat après avoir secoué son ample jupe noire.

Bon...je crois qu'il est temps de s'activer un peu...

Londres. Londres et ses ruelles. Londres et son large fleuve, la Tamise, qui révéla à Axel les premières beautés de la ville. Toujours Londres, magnifique, mais qui sonnait comme une prison aux oreilles d’Axel, une très belle prison. Il se sentait opprimé par cette ville, non pas qu’il ne pouvait pas partir, loin de là, mais il n’avait nulle part où aller. Il semblait qu’il ne pouvait jamais s’installer quelque part ; il était condamné à errer, toujours.

Cette journée encore, Axel prit le chemin de la promenade le long du fleuve. Il agissait par pur mécanisme, un automate qui n’avait rien trouvé d’autre pour passer la journée. Il ne savait même plus combien de fois il avait parcouru ce chemin, ni depuis combien de temps il était là, dans la ville, égaré. C’est tout à fait le mot, il était un égaré, constamment. Que faire dans ces moments là ? Toujours la même chose. On avance, on ne sait pas trop où, mais il faut avancer. Régulièrement, Axel s’arrêtait, se penchant sur le fleuve, songeant à ce qu’il avait vécu, se demandant parfois ce que signifiait exister. Il n’avait as l’impression d’exister à ce moment là, comme un ange ou un esprit à l’abri du temps. L’idée lui faisait froid dans le dos. Décidément, mieux valait ne pas penser, agir comme un robot. Penser est effrayant, et cela rend malheureux. Non vraiment, plus il y songeait, plus il savait qu’être un imbécile, un ignorant, c’était mieux que tout ; on vivait, on ne se souciait guère de ce qui ne nous regarde pas, la belle vie.

Le regard d’Axel se perdait souvent, il avait l’impression de ne rein contrôler. Ainsi, il se surprit une fois à fixer le sol, tout en avançant, ne voyant absolument rien devant. Ou encore à porter les yeux au ciel, observant les nuages, ce qui n’arrangeait rien pour repérer son chemin, où éviter les obstacles. C’est à ce moment là qu’il fallait renverser une jeune femme dans le fleuve, mais il s’arrêta à temps, juste assez près pour pouvoir l’effrayer cependant. Il était furieux contre lui-même de se laisser ainsi aller. Quelle idée de regarder n’importe où lorsque l’on va quelque part ?

Excusez-moi Mademoiselle. Je suis étourdi, je ne vous avez pas vu.

Depuis son voyage aux États-Unis, où il rencontra le grand monde, Axel avait appris à être plus galant et respectueux qu’il ne l’avait jamais été. Cependant, surpris par cette rencontre pour le moins inattendue, ce n’est pas ce qu’on remarquait le plus. Axel ne dit plus un mot, sans vouloir trop dire où noyer cette pauvre personne qui n’avait rien demandé. Axel ne la regarda que brièvement, il ne s’intéressait pas à quoi elle pouvait bien ressembler, ou encore ce qu’elle pouvait bien faire ; il avait horreur des fouineurs et ne se mettrai pas à en être un lui-même.

Hum, j’aurais au moins pu me montrer sous un meilleur jour, et non pas maladroit comme je l’ai été. Ville insupportable.

Bientôt, la foule envahirait le quai. Ce qui signerait le retour de sa meilleure amie agoraphobie par la même occasion. Il était donc largement le temps de se réfugier en des lieux plus calmes.
Pourtant Niamh ne pouvait s'empêcher de fixer l'étendue mouvantes à ses pieds, de faire un dernier signe à la rose perchée sur son frêle esquif de papier.
Elle venait de clore un chapitre de sa vie. A l'endroit même ou il avait commencé, à quelques mètres prêt.
Pas le plus joyeux certes.

Seize années...toute ma vie en fait.

Le Soleil luttait maintenant avec de petits mais tenaces nuages pour la suprématie climatique. Aucun nuages ne semblait pourtant assez noire pour assombrir le morale de la jeune sorcière en cette matinée.

Me voilà donc avec...hum...soixante dix bonnes années devant moi pour écrire un tome 2.

Temps de temps et...aucun projet pour le meubler. C'en était presque...oppressant?
Non c'était une foule de nouvelles possibilités, d'aventures à venir. Oui, ça ne pouvait être que ça.
L'inconnu qui manqua de peut de l'envoyer prendre un bain matinal l'empêcha par la même occasion de s'enfoncer plus loin dans ces sombres réflexions. Tomber a pic en quelque sorte.
Méthode un tantinet brutal peut être puisqu'elle fut obligée de se raccrocher à la veste de l'homme et d'exécuter un ou deux pas d'une drôle de danse maladroite pour que la surprise ne la jette pas à bas.

Mais c'est que voyez vous...monsieur...

Et la jeune sorcière de s'écarter, l'air aussi naturelle que possible.

...je ne vous avais pas vu non plus. Je suppose donc que nous pouvons nous auto couronner roi et reine des distraits, et nous estimer quittes.

Alistair et son baratin déteignent sur toi ma grande.

Alors qu'une délicate rougeur envahissait ses joues pâles devant la propre audace dont elle venait de faire preuve devant cet inconnu, elle décida tout à coup qu'il était urgent de ramasser ses affaires et d'aller voir plus loin si jamais elle ne s'y trouvait pas.
Et forcément la précipitation elle n'avais jamais été une amie et son sac, autre pauvre innocent de l'histoire, recracha son contenu sur les pavés.
Baguette, parchemins, plumes et livres poussiéreux s'entassèrent aux pieds de son vis-à-vis...

Ce que je peut être maladroite...vous devriez vous enfuir avant que je ne vous jette moi même à l'eau par accident.

C'est tout ce qu'elle parvint à baragouiner avant d'essayer d'obliger ses effets à regagner leur repère.

Une action rapide et immédiate. C’est là le résumé que l’on peut faire de la situation. La jeune demoiselle qu’il venait de percuter royalement fit une figure rocambolesque pour se rattraper et éviter le bain dans la Tamise, s’accrochant au gilet d’Axel, et arrachant au passage un bouton du bas. Celui-ci fit quelque bond par terre, avant de glisser tranquillement dans les flots, avec un joli « plouf ». Mieux valait cependant un bouton dans le fleuve que deux personnes prêts à se noyer. Tout cela fut plutôt bénéfique, si on oublie la gène occasionnée.

« Mais c'est que voyez vous...monsieur... »

Et voilà l’embarras qui passait dans l’autre camp. Quand elle entama ces quelques mots, elle était toujours accrochée à Axel, dans ses bras, et la situation était… particulière. Mais tout cela ne dura pas, tout comme le reste. Elle s’écarta rapidement, et sa soudaine assurance fut une sacrée surprise pour le pauvre Axel, encore dans l’émotion d’une si étrange rencontre.

« ...je ne vous avais pas vu non plus. Je suppose donc que nous pouvons nous auto couronner roi et reine des distraits, et nous estimer quittes. »

Roi et reine des distraits… !

La réplique avait le mérite d’être loin de l’ordinaire, si loin qu’Axel en resta un instant sans voix. Heureusement (ou malheureusement !), ce trou fut rapidement comblé par une nouvelle maladresse : un léger fracas, et une quantité d’affaires par terre. Naturellement, Axel se précipita pour l’aider à ramasser, en bon gentleman. Accroupi en face d’elle, il fut soudainement attiré par un objet particulier dans une ville de moldus. Étendue au milieu de livres et plumes, elle était là, irrésistible, comme sur la première marche d’un podium : on ne pouvait pas ne pas la remarquer. Les énormes livres poussiéreux et l’amas de plumes diverses étaient autant de signes qui permettaient les conclusions qui s’imposent. Mais la question n’était pas là pour le moment.

« Ce que je peut être maladroite...vous devriez vous enfuir avant que je ne vous jette moi même à l'eau par accident. »

Sur ce point, pour la journée du moins, elle n’avait pas tord, et ressemblait de ce fait étrangement à Axel.

Il est vrai qu’avec nos deux maladresses, c’est une chose possible. Mais puisque nous sommes roi et reine des distraits, je propose de l’oublier un peu. Et en tant que bon roi, je me ferai un plaisir d’inviter ma reine à boire un verre, si vous avez le temps bien sûr.

Sourire. Suprême effort pour cet esprit froid. Axel le trouvait terriblement faux, et de ce fait, il devait sembler vraiment sincère, on n’est jamais ce qu’on pense être. Axel ne savait pas pourquoi il entamait ainsi un moment où ces deux jeunes personnes fraîchement connues dans une situation remarquable allaient apprendre à se connaître, sans doute. Il aurait très bien pu s’excuser, l’aider en homme qui se respecte, et la saluer pour continuer son chemin. Seulement, dans l’état actuel où il se trouvait, n’importe quoi qui pouvait le distraire de sa vie monotone était bienvenue, apparemment.

Intenable. Sors de ton trou mon vieux, tu te ramollis.

Soupir intérieur. Il ne savait pas se contrôler, il ne savait plus.

L'inconnu ne sembla même pas réagir devant cette amoncellement soudain d'objets hétéroclites et pour le moins étranges.
Trois options se présentaient donc.
Un: il était lui même de la gente accoutumée à plus...magique...que ça.
Deux:c'était un grand malade.
Trois:Il la prenait pour une gamine légèrement dérangée.
Alors que les "Êtes vous..." d'une question qui aurait mit fin à ces tergiversation franchissaient ses lèvres, Niamh s'avisa qu'il serait peut être bon de ne pas aggraver son cas.
Aussi se contenta-t-elle de continuer le rapatriement expéditif de ses possessions.
Possessions qui manquèrent de peu de retourner aussitôt chatouiller le pavé quand la voix de son vis à vis qu'elle n'avait plus entendu leur brutale rencontre s'éleva à nouveau.
Elle en resta muette...comme une carpe. Et ouvrit probablement des yeux de merlans frits.

Boire un verre?C'est à dire que...

Heureusement une bonne baffe mentale eu tôt fait de lui remettre les idées en place.

Bon après tout ce n'est pas être un peu sociable qui me tuera. Puis en cas de souci je suis capable de tuer, moi, n'est ce pas?

Le temps de se recomposer un visage normal et pas seulement niaisement effarouché, elle parvient même à répondre au sourire de "son roi" par un sourire presque détendu.

Et bien c'est votre jour de chance, mon emploi du temps de reine est justement très léger en ce moment. Comme je ne semble toujours pas avoir réussi à vous effrayer, j'accepterais avec plaisir.

Et prise d'un soudain élan grandiloquent elle saisit les pans de sa jupe et tente une périlleuse révérence avant de se redresser tout aussi soudainement.

Niamh Galloway, enchantée. Ah et je crois que ceci est à vous.

Un bouton surgit de nul part mais venant sans aucun doute de la veste lui faisant face surgit alors au creux de sa paume palote.

« Niamh Galloway, enchantée. Ah et je crois que ceci est à vous. »

Axel fut quelque peu étonné de la révérence de cette demoiselle, qui sortait en tout point de l’ordinaire, on pouvait l’affirmer sans peur. Il s’abandonna au jeu, et répliqua immédiatement. Un pas en avant, le bras au dessus du nombril, et une bien jolie courbe avant de se redresser. Le tout suivit de paroles qui suivaient le chemin.

Axel Kalyll, pour vous servir.

On se croirait au XIXème siècle, dans une de ces soirées mondaines, où on fréquentait le « grand monde ». Tout cela amusait beaucoup Axel, et il faisait tout pour jouer le rôle à merveille.

En effet, ce bouton est à moi. C’est étrange d’ailleurs, il me semblait l’avoir entendu sombrer dans le fleuve. Silence, léger silence, où Axel gardait l’espace d’un instant les yeux dans le vague. Bien sûr, cette jeune fille était une sorcière, il n’y avait aucun doute la dessus, mais Axel pouvait jouer sur sa prétendue ignorance ; l’amusement serait parfais. Bien, me suivez-vous, Madame ? Et à Axel de la devancer d’un pas, tendant sa main pour qu’elle y pose la sienne, en parfait gentleman bourgeois, enrichis par l’industrialisation. Certes, le décor était bien loin d’un salon, il y avait par terre quelques détritus laissés par certains idiots qui ne respectaient rien, et le ciel Londonien tendait à grisailler par endroit. Des détails qui ne faisaient qu’augmenter le charme de cette rencontre.

Ils avancèrent ainsi tout deux, défiant les rues de Londres, et Axel gardait un réel plaisir à jouer ainsi une petite comédie, lui pourtant si froid et introvertis ! Une nouvelle nature ? Non, un simple égarement, un égarement sympathique, mais un égarement tout de même.

Mais dites-moi, si ce n’est pas indiscret, que faisait une si charmante demoiselle ainsi seule, au bord de l’eau ?

Axel n’était pas plus intéressé que ça, il n’était pas un petit fouineur, mais il préférait éviter un trop gros vide, car même si le ton était enjoué et de bonne humeur, ces deux jeunes gens ne se connaissaient pas du tout, difficile d’entretenir une conversation ainsi ! Pourquoi il avait dit ça ? Aucune idée, comme ça, sans réfléchir. Il était parfois nécessaire d’arrêter de réfléchir un peu.

Hop ! Tourner à droite ! A force de faire le galant et de songer à mille chose, Monsieur ne faisait plus attention à rien. Il faillit louper la rue et se rattrapa de justesse.

Vous voyez ? Je suis un cas.

Au loin, l’unique pub qu’il connaissait de la ville se voyait déjà, mais une fine pluie s’était abattue sur la ville, juste assez pour s’abriter. Ils le firent, sous un arrêt d’autobus, on fait avec ce qu’on a.

Je crains fort qu’il ne faille attendre un peu pour le verre. J’espère que votre emploi du temps vous permettra cette petite péripétie. Je suis désolé, mais je n’ai jamais réussis à contrôler la météo, ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Décidément, il devait être écrit quelque part qu'au bord de la Tamise ne lui arriverait que des rencontres sympathiques mais néanmoins étranges.
Niamh resta donc là, son offrande tendue devant elle, à regarder un inconnu maintenant doté d'un nom entrer dans ce qui commençait à ressembler à une étrange représentation sans spectateurs. En scène donc?
Le temps d'escamoter le bouton rescapé dans une poche et elle confie sa main à Axel sans même hésiter. Ou pas plus d'une minute en tout cas.

Et bien, sieur Kalyll, il semblerait que ce soit un évadé de mon sac qui ai malheureusement finit perdu en mer.Ou en fleuve plutôt. Enfin qu'importe, oui je vous suis.

Calquant son pas sur celui de l'autre, elle se laisse entraîner à travers la face moldue de la cité britannique.
Dire que quelques instants plus tôt elle envisageait de se retirer en des lieux plus calmes afin d'échapper à la foule, voilà que celle-ci ne l'incommodait plus tant.
Il faut dire que cette Londres là lui était pratiquement inconnue. Aussi ne pouvait elle s'empêcher de s'émerveiller devant toutes ces nouveautés, au risque de définitivement trahir qu'elle n'était pas tout à fait de ce monde. La curiosité d'Axel intervint juste à temps.

Ce que je faisais au bord de l'eau?

J'admirais la Tamise,non?Avais-je l'air à ce point...oui peut être en fait.

Je crois que l'on peut dire que je noyais une partie de mon passé.

Cette confession, concédée du bout des lèvres, lui échappa avant qu'elle n'ai le temps de réaliser à quel point cette phrase pouvait être étrange.

Enfin je voulait dire par là que je tournais une page d'histoire plutôt.Bref...

Mais son hôte de promenade ne lui laissa heureusement pas le temps de s'enfoncer plus loin dans sa justification boiteuse. En fait il n'avait probablement posé la question que par politesse, de façon à chasser l'ange qui s'était installé pendant qu'elle se perdait dans la contemplation des paysages.

Vous méritez simplement votre couronne, seigneur Roi des distraits. Ne vous seriez vous pas presque trompé que j'aurais crié à l'usurpateur.

Et de lui adresser un vrai sourire.Une parenthèse bien agréable que tout cela, vraiment. La pluie en moins.
A peine réfugiée sous l'abri succin, Niamh entreprit une grande campagne de fouilles dans les entrailles de son fourre tout, ne redressant le nez que pour adresser un coup d'oeil noyé de mèches sombres à son vis à vis.
Cette allusion à la météo...était ce une sorte de perche magique ou n'était ce qu'un effet de sa paranoïa?

Je n'y suis jamais parvenue non plus figurez vous. C'est pourquoi je me suis très vite adjoint un allié fort utile!

Elle brandit alors, tel le Graal, un invraisemblable pépin jaune vif.

Mais cela dit, nous pouvons également attendre ici, mon emploi du temps est vraiment plus que souple ces derniers temps. J'espère que le votre l'est également? Sans quoi je m'en voudrais de vous retarder...

Un délicat sourire ornait le visage d’Axel. La répartie de cette charmante demoiselle était tout bonnement merveilleuse. Bien, il n’était pas un usurpateur, et il en était très fier. Du moins, si ce bon Axel était bien le roi des distraits, il connaissait un empereur, où avait connu, plutôt. Cette pensée eut tôt fait de lui ôter le sourire, mais il se ressaisit rapidement, comme à ses habitudes, et poursuivit sans que rien ne paraisse sur son visage de son élan de tristesse.

« Je n'y suis jamais parvenue non plus figurez vous. C'est pourquoi je me suis très vite adjoint un allié fort utile! »

Un allié ? Outre les grenouilles ou hirondelles, Axel ne voyait pas quoi de « rationnelle », non magique, pouvait être un allié pour contrôler le temps. Un petit clin d’œil, un message pour savoir s’il l’était vraiment ?

Mmh, commença Axel lorsqu’il découvrit le pépin jaune, en se demandant à quoi il pouvait bien servir.

Oh vous savez, dit-il en jetant un œil dehors, vérifiant que la pluie tombait toujours, ces derniers temps, mon emplois du temps est plutôt… vide, disons. C’est le prestige des rois, sans aucun doute, et je me ferais le plaisir d’occuper un tant soit peu le votre.

Mais il semblerait que votre allié a besoin d’un coup de pouce. A Axel de fouiller dans les nombreuses poches de sa veste pour trouver son « allié », ou en l’occurrence, son alliée. Il plongea la main droite la poche intérieure de sa veste, qui heureusement, abritait toujours les mêmes objets : une baguette en ébène, et une minuscule plume en bois dont il ne connaissait même plus l’origine. La poche était longue, et l’épaisseur de sa veste était telle qu’on ne pouvait deviner ce qu’Axel faisait réellement. Feintant la recherche, il avait saisis du bout des doigts sa baguette pour réaliser quelques rotations. Aussitôt, il sortit la petite plume avec l’air d’un enfant qui eut trouvé un nouveau joué.
Ah, la voilà ! Peut-être que nos deux alliés réunis, nous pourrons faire une sorte de… contre-sort à cette vilaine météo ! Il saisit alors le fil qui pendait de son gri-gri, avant de se l’enrouler autour du coup. Il mit la main au dehors, sachant pertinemment ce qui l’attendait.

Et bien, et bien, on dirait que ça a marché. Il faudrait que je me procure un pépin comme le vôtre, c’est fort utile. Axel recommença la petite mise en scène que précédemment, invitant une nouvelle fois miss Galloway à le suivre.
Nous y allons ?

Ils arrivèrent rapidement au pub, situé au bout de la rue. Un fin observateur aurait vite remarqué que la rue où ils se situaient était la seul où l’averse s’était estompée. En fait, le sortilège utilisé était simple, et permettait juste sur une petite zone d’empêcher la pluie de passer. En regardant au ciel, on aurait vu les gouttes tomber, sans nous toucher. D’ailleurs, dès qu’ils entrèrent dans le pub, tout revint à la normale, avec une pluie qui tomba de plus belle.

Après un deuxième coup d'oeil à son allié alangui au creux de ses doigts, Niamh due elle même reconnaître qu'il n'était guère impressionant. Mais n'ayant trouvé trace de son parapluie dans les méandres de son sac et étant absolument incapable de produire le moindre sort informulé, il ne lui restait plus qu'à s'engager sur la voie des vieux remèdes de grand mère.
Ce pépin là lui venait d'Alistair, qui prétendait l'avoir rapporté de Russie, soit disant cadeau d'un chaman de là bas.
Cette petite choses aurait eu un jour le pouvoir d'agir sur le terrible climat des steppes...un jour surement très lointain.

Remarque je me demande pourquoi je crois encore aux contes d'Al...

Heureusement la terrible alliance du pépin et de la plume eurent tôt fait de triompher des gouttes, au moins en apparence.
C'était à n'en plus douter maintenant, il y avait anguille sous roche, voir même baguette sous veste.
Mais qu'importe, le jeu l'amusait. C'est donc presque triomphante qu'elle rangea le précieux pépin dans sa poche, histoire de l'avoir sous la main, au cas ou l'ennemi tenterait une contre attaque.

Je suis désolée, la personne qui m'a offert la chose m'a dit que c'était un modèle unique. Mais si vous envisagez un voyage dans des contrées pluvieuse, je pourrait peut être consentir à vous le prêter.

Et elle se laissa escorter à travers le couloir sec, comme si de rien était.

J'espère que personne ne se posera trop de question quand même...il ferait beau de se faire reconduire à l'école par un membre du ministère...

Le pluie, rancunière, ayant reprit ses droits aussitôt la porte franchie, la jeune femme se désintéressa vite de ces préoccupations terre à terre pour accorder son attention à l'endroit ou elle venait de faire son entrée.
Toujours accompagnée du parfait gentleman Kalyll, le temps d'un crochet par le comptoir afin de commander (un fort peu adulte chocolat pour sa part, mais la pluie est un temps à chocolat) et les voilà installés confortablement.
Et c'est là que s'imposa une terrible découverte:il est difficile de converser de tout et de rien avec, sommes toutes, un parfait inconnu.
Bien décidée à ne pas se laisser arrêter par ce léger détail, Niamh se lança avec bravoure dans une tentative de conversation. Puisque la pluie et le beau temps avaient déjà été abordés...

Bien Sieur Kalyll, maintenant que nous voilà aux secs...qu'est ce qui amenait un gentleman comme vous par une heure si matinale sur les berges du fleuve?

Peut être qu'à sa couronne de reine des distraites lui faudrait il aussi bientôt ajouter celui de reine de l'indélicatesse...

Enfin je veux dire...ne voyez là nulle curiosité de ma part c'est juste que...je ne dois pas être très douée en relations humaines au fond.

Je vais prendre la même, s’il-vous-plaît.

Le temps était à l’alcool fort, cependant, Axel jugea qu’il n’était pas nécessaire de sortir de ce pub les pieds devants. Après s’être installé autour d’une table dans un coin, où Axel prit la place ou on ne voyait que le mur, en face, et heureusement pour égayer un petit peu tout ça, miss Galloway et son charmant sourire. Le silence ne fut que bref, bien qu’un peu présent. Normal bien sûr, il n’est pas aisé de discuter avec n’importe qui. Cependant, Miss Galloway prit la peine de faire taire le silence (très révélatrice, cette phrase…) rompant le petit vide qui commençait à s’installer.

« Bien Sieur Kalyll, maintenant que nous voilà aux secs...qu'est ce qui amenait un gentleman comme vous par une heure si matinale sur les berges du fleuve? »

Excellente question… Je ne le sais pas moi-même ma chère…

« Enfin je veux dire...ne voyez là nulle curiosité de ma part c'est juste que...je ne dois pas être très douée en relations humaines au fond. »

Sourire. Non, cette question n’était pas de la curiosité mal placée, bien sûr.

Vous savez, la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut, encore heureux (nous ne sommes pas des huitres après tout) ! Et puis… Les relations humaines sont rarement enseignées dans les écoles, je me trompe ? Du moins, ne l’ais-je pas étudié là où j’étais.

Mais vous m’avez posé une question, et je me dois d’y répondre. Le hasard. Seul le hasard m’a porté à votre rencontre de ce côté du fleuve. Un heureux hasard, bien entendu, continua-t-il dans une semi révérence. Avant de poursuivre dans un murmure. A vrai dire, je suis à Londres depuis peu, et je me perds chaque jour plus que le précédent. Mais chut…

Il se releva alors, avec la mine de l’innocence même. Il était curieux d’une chose, ayant envoyé le matin même une demande d’emploi, une lettre par la voie normale.

Mais dites-moi, peut-être… Êtes-vous étudiante ?

Intéressante question, si on prenait en compte qu’Axel était un enseignant au chômage. Il était auparavant professeur dans une école prestigieuse de Washington, pas aussi célèbre bien sûr que l’école où il souhaitait retourner.

A Poudlard, peut-être ? Nouveaux sourire. Bien sûr, tous deux étaient des sorciers, de Londres, et tout sorcier en Angleterre ou ailleurs connaissait cette grande école de magie. D’ailleurs, Axel avait lui-même été élève dans cette école, et l’avait quitté il y a trois ans à peine…

Oh, mais attendez, il ne faut pas se soucier de cela maintenant, Mademoiselle. J’ai une demande à vous faire, une demande d’aide, plus précisément. Mieux vaut se débarrasser maintenant des travaux peu amusants. Il sortit alors quelques billets, des livres Sterling, qu’Axel utilisait si rarement qu’il oubliait à chaque fois comment on s’en servait. L’argent moldu… Je ne sais jamais comment m’y prendre…

Enfin décidée à se débarrasser de l'épaisse couche de laine humide qui dissimulait encore son cou et une grande partie de son visage, parce que la mode en Niamhie est aux écharpes en plein été, Niamh laissa échapper quelques mots probablement en grande partie étouffés ...

Et bien là ou je suis non plus. Mais je ne suis pas non plus une élève des plus assidue, peut être ai je manqué quelque chose qui sait?

...avant de réapparaître, passablement échevelée mais à nouveau souriante.

Pour ma part je suis convaincu que le meilleur moyen de découvrir les secrets et les merveilles d'une ville est de s'y perdre consciencieusement. Bien sûr le souci c'est qu'il est ensuite difficile de rentrer chez soi je suppose.

Plaquant ses doigts autour de sa tasse fumante elle admire les volutes de fumées comme si l'avenir allait s'y dérouler sous ses yeux. Mais le futur, apparemment, ne se satisfait pas de chocolat en poudre et notre médium en herbe abandonna vite l'exercice.

Vous avez deviné juste. Dans les deux cas. Mais cela devait être assez simple à deviner pour un initié?

Interrompue dans ses messes basses conspiratrices par l'arrivée du serveur désireux de récupérer son addition, Niamh se penche avec son hôte sur les valeurs anglaises.

Oh je dois sûrement pouvoir vous rendre ce service n'est ce pas.

Mais très vite, une certaine perplexité envahit ses traits.

En fait il semblerait que je n'en use pas assez souvent moins non plus. Ne paniquons pas, demandons donc son aide à l'aimable autochtone.
Excusez moi, monsieur, mais nous ne sommes malheureusement pas de la région et...nous peinons un peu avec notre monnaie...

Alors que le serveur s'en retourne, satisfait mais non sans quelques regards par dessus son épaule, Niamh lui adresse un petit signe de la main.

Je crois que ce garçon nous trouve, comment dire, un peu originaux. C'est amusant comme d'un endroit à l'autre, les standards changent.

Et d'arroser cette philosophie de cuisine d'une bonne rasade de chocolat.Brûlant le chocolat.

Ouh, prenez garde, ...est...aud...

« Ouh, prenez garde, ...est...aud... »

Mais trop tard. Axel avait déjà saisis la tasse de chocolat des deux mains, et dans une exclamation de douleur, lâcha complètement prise. La pauvre tasse, après un rebond sur la table en étalant son contenu, alla se fracasser par terre.

Oui, j’ai vu, répondit Axel, en se secouant la main droite, la plus touchée. Le serveur qui les avait trouvés si originaux s’était précipité, maussade, grimaçant. Comme s’il n’y était pour rien ! Après avoir ramassé les débris par terre et nettoyer le sol, il épongeait la table qui était imbibée de chocolat chaud. Les méthodes de moldues sont d’une lenteur ! Enfin, il prit son mal en patience, se rassit, quand le serveur eut épongé la dernière goutte du malheureux liquide. Devant un nouveau chocolat, qu’Axel observa attentivement, comme s’il était piégé, avant d’oser le toucher, Axel reprit alors la conversation comme si rien ne l’avait perturbée.

J’ai l’étrange sensation que tout le monde de ce… côté de Londres, enchaina-t-il sentant le regard du garçon sur sa nuque, nous trouve bien originaux. Pourtant, je n’ai pas l’impression de faire tache !

Entre-nous, vous savez vous y faire avec l’argent de ce pays. Je n’aurais jamais songé à m’aider de…
Vous avez l’intention d’écouter notre conversation combien de temps ?!

Hum, pour que ce serveur arrive à agacer Axel dans un moment pareil, il fallait qu’il soit très doué pour cela. Mais dès que quelqu’un s’occupait de ce qui ne le regardait pas, Axel devenait intraitable.

Voici un des cas où la curiosité est un vilain défaut, murmura-t-il en montrant le serveur du regard, un sourire malicieux au coin des lèvres.

Ainsi donc vous êtes à Poudlard. Je l’ai quitté il y a trois ans à peine, et j’ai pourtant l’impression que tout cela est très loin de moi. A moins que je ne me trompe et que vous soyez extrêmement mature pour votre âge, vous n’avez pas treize ans. Il est donc possible qu’aujourd’hui ne soit pas la première fois que l’on se rencontre ?

De quelle maison êtes-vous ?

Après s’être soudainement rappelé que dans un pub moldu, on parlait difficilement de magie, Axel ne put s’ajouter ra rajouter quelques mots, murmurant pour ne pas que les oreilles d’importuns saisissent un seul mot de ce qu’il allait dire. Il se pencha donc un peu en avant, les lèvres bougeant à peine :

Peut-être devrions-nous éviter d’enfreindre le Code du secret instauré par le ministère… Je n’aurais déjà pas du utiliser ce sortilège dans la rue, comme vous l’avez sans doute remarqué.

Et hop, il se releva, comme si de rien n’était, l’œil vif et le sourire malin. Quelque chose le tracassait cependant. Rencontrer une sorcière en plein milieu de Londres dans un lieu hermétiquement fermés à tout pouvoir magique était particulièrement étrange. Était-ce vraiment le hasard ? Bon, disons, oui. Solution simple et efficace.

Aaaaah!

Afin d'éviter qu'un raz de marée chocolaté ne submerge ses genoux, Niamh avait bondit de côté, bousculant l'innocent consommateur le plus proche et ajoutant quelques éclaboussures de son propre récipient, qu'elle n'avait pas pensé à lâcher.
Elle crut deviner à l'expression de son vis à vis, qu'elle n'était pas la seule que l'envie de se saisir de sa baguette démangeait. Mais puisque la moitié aux moins des clients du bar semblait maintenant les trouver fort intéressant...elle subit donc avec bravoure l'épreuve du nettoyage moldu puis de l'espionnage moldu, ne se permettant qu'un très discret regard exaspéré.

Toi mon grand, tu arriverais presque à me rendre raciste.

Puis partant du principe que c'est toujours le plus intelligent qui cède, elle décida de superbement ignorer tout autre personne que le sorcier assis en face d'elle.

Vous ne vous trompez pas, je suis en septième année. A Poufsouffle.Et...quoi?

Elle dut tendre l'oreille pour entendre les propos d'Axel.

Certes, vous avez raison mais...

Regard circonspect sur la salle maintenant bien remplie.

Cela dit nous pouvons aussi pratiquer la technique célèbre dîtes "de la lettre volée". On ne voit pas ce qui est le plus évident. Discutons naturellement et personne ne se douteras de rien, non?

Comme seul le silence lui répond, alors que sa paranoïa lui suggère que l'autre est profondément consterné par cette démonstration boiteuse, elle décide de mettre en pratique une autre technique, celle du "qui ne dit mot consent".

Nous avons du effectivement nous trouver à l'école ensembles alors oui. Mais cela ne m'étonne pas que nous ne nous soyons pas croisés, l'adolescence, tout ça...je n'étais guère sociable. Puis bon, en bonne Poufsouffle, j'étais plus nature, solitude, ce genres de choses voyez vous.

Étrange coïncidence que cela malgré tout. Enfin le hasard et un petit plaisantin, tout le monde sait cela.

Mais vous, dans quelle maison étiez vous? Suiviez vous certains cours plus particulièrement?

Mais avant qu'elle n'ai le temps de noyer le pauvre Axel sous plus de question, une silhouette, agaçante, attira son regard.

Oh mais décidément vous alors! Seriez vous donc un espion du roi des pragmatiques? Je ne vois que cette raison pour que notre conversation ne vous passionne à ce point!

Et alors que le serveur filait sans demander son reste, la sorcière, légèrement rougissante, se rassoit, incarnation de l'innocence.

Hum.Là, je comprendrais qu'il nous pense un peu particuliers.

Oui bien sûr, dit soudainement Axel, tapant du point contre la table, en signe de triomphe, je comprends tout ! Votre roi désire encore voler le secret du royaume des distraits ! Et le garçon déjà s’éloignait, persuadé qu’ils étaient simplement fous. J’aurais du m’en douter…

Mmh, il ne devrait pas revenir de si tôt. Et vous avez parfaitement raison, ma chère, il va nous trouver particulièrement originaux après ça.

Miss Galloway avait précisé auparavant son âge et sa maison. Axel ne fit pas tout de suite le lien avec son propre passé, mais très vite, son corps s’en souvint à sa place. Il se mit alors à songer à sa dernière année à Poudlard. Il se souvenait de la petite dernière du groupe, qui devait avoir l’âge de cette charmante demoiselle à l’époque, de Poufsouffle aussi. Elle avait des pouvoirs incroyables. Son regard ingénu, sa gentillesse continue obséda Axel pendant un court instant.
Non, ce n’était pas elle. Bien sûr, il l’aurait reconnu, et il n’avait pas oublié son nom. Alors très vite, il se reprit, et retrouva le sourire, se souvenant qu’une question lui avait été posée.

J’étais de Serpentard, et en mauvais Serpentard, j’étais aussi attiré par la nature et la solitude. Et puis, après mûre réflexion, vous avez raison, parlons librement, et nous serons le plus discret.

Et s’ils nous embêtent encore, j’ai quelques sortilèges discrets qui feront un malheur… Enfin, j’espère ne pas devoir aller jusque là.

Pause. L’autre question méritait une plus grande réflexion. Il devait se rappeler en détail ces années d’études, mais il avait du mal à se souvenir des détails. Il décida de commencer par le principal, pour peut-être se souvenir du reste plus tard.

Et bien, et bien… J’ai toujours aimé la métamorphose, sans doute parce que j’étais plutôt doué. Sinon, il y a aussi naturellement les Sortilèges et Enchantements, et puis les potions. Ce sont les trois matières principales que j’ai étudié, et mes trois préférés.
Je me souviens aussi particulièrement de la médicomagie, que j’ai du abandonné en cinquième année. J’ai eu un magnifique Désolant aux BUSEs, mais il n’est pas nécessaire de s’étaler sur le sujet, continua-y-il dans un sourire sincère.

Bien, mais assez parler de mon passé, je préfère le présent. Quelle matière aimez-vous le mieux ? Et surtout, chose qui me tient à cœur, comment trouvez Poudlard ?

Axel aimait particulièrement à l’époque la forêt interdite, parce qu’elle était interdite, justement. Il aimait s’y réfugier seul, ou avec ses amis (ou ses camarades plutôt, car le pauvre Axel n’avait pas d’amis à l’époque), et il fut maintes fois en retenu à cause de ce goût prononcé pour l’interdit.

Un peu plus et Niamh se serait laissée aller de joyeux éclats de rire et à de grands applaudissements pour saluer la prestation d'Axel.
Mais ayant à cœur de ne pas finir dans un hôpital psychiatrique moldu ou dans l'un de leur poste de police, elle parvient, après un effort surhumain, à n'extérioriser son amusement que par un "discret"sourire qui lui éclaire le visage d'une oreille à l'autre.
Ce que cela pouvait faire comme bien. Doux parfum d'euphorie que celui qui plane maintenant sur cette matinée.
Elle parvient à enfermer les rires contenus au fond de son regard pour se concentrer sur son vis à vis et leur conversation.

Moi? Et bien laissez moi réfléchir...hum ma préférence va sûrement aux soins aux créatures magiques puis à la botanique et à la médicomagie.

Pour les cours que j'ai suivis. Presque un miracle que j'ai quand même réussi à l'atteindre cette dernière année.

J'étais également plutôt enthousiaste en commençant les cours de métamorphose et de potion mais il semblerait que ces matières, elle, n'aient aucune affection pour moi.

Air contrit de circonstance.

J'ai une capacité assez impressionnante à faire exploser les choses. Que ce soit une étrange substance verte ou un pauvre verre. On m'a même interdit la manipulation d'animaux vivants à une époque. Je me demande si je n'ai pas réussi à obtenir "Troll" aux BUSES.

Du moins était ce ce dont il lui semblait se souvenir des événements entre les nombreuses lacunes mémorielles qui peuplait ses cinq premières années de scolarité. Il en fallut de peu que cette idée ne parvienne à ternir sa joyeuse humeur du moment.

Stop. C'est finit, c'est du passé maintenant.

Et puis Poudlard...

Certes la vie n'avait pas été un long fleuve tranquille mais sans l'école ou en aurait elle été aujourd'hui? Elle exprima alors à haute voix la vérité qui d'un seul coup s'imposa à elle.

Poudlard est un peu comme, et bien, un point de repère très important pour moi. Je m'y sens en sécurité. J'adore passer des heures à flâner dans le parc. Et je dois vous avouer, mais ne le répéter à personne, que j'aime bien aller de temps à autre me perdre dans La forêt. Vous savez, celles théoriquement nous ne sommes pas censés être. J'ai lu tellement de livres sur les créatures qui s'y cachent peut être...

Redescendant lentement de cet univers pleins d'images ou elle s'était un temps perdu, elle fixe l'autre sorcier, comme un peu déboussolée.

Ouh...

Mais très vite, réapparaît le sourire, alors qu'elle passe une main dans sa chevelure en bataille pour se redonner une contenance et dissimuler sa gêne de s'être ainsi laissée aller.

Voyez ou cela mène de me laisser prendre la parole! Mais ne craigniez rien, je pense réussir à ne pas vous noyer dans un tel flot une seconde fois.

Afin d'ailleurs de lui laisser un instant de répit, elle décide de s'assurer que le chocolat a retrouvé une température humainement buvable. Repos de courte durée?

L'école vous manquerait donc tant?

« Voyez ou cela mène de me laisser prendre la parole! Mais ne craigniez rien, je pense réussir à ne pas vous noyer dans un tel flot une seconde fois. Poudlard vous manquerez tant, que vous éprouviez le besoin de tant en savoir ? »

Vous n’imaginez même pas à quel point.

Quand on y songeait de près, il était facile de comprendre que ce magnifique château ne pouvait que manquer à quelqu’un comme Axel, qui n’avait connu avant que les orphelinats et la vie sauvage. Bien sûr, pour cela, il fallait connaître parfaitement le passé d’Axel, ce qui était parfaitement impossible.

Vous savez… Poudlard a été la seule maison, le seul chez-moi que j’eus jamais. Alors, oui, bien sûr, le château me manque. Mais que voulez-vous, le temps passe et ne nous attends pas !

Les souvenirs heureux de Poudlard pouvait rendre Axel si froid et fermé qu’il préféra passer à autre chose, reprenant les quelques informations que sa compère distraite lui dit. Les contraires s’attirent dit on, et apparemment, cette magnifique journée montrait que ce n’était pas faux.

Vous avez un penchant pour les matières que j’aimais le moins. Je n’ai jamais rien su faire de pratique avec mes dix doigts, alors imaginez moi en botanique… Heureusement que la potion me rattrapait. Quand au soin aux créatures magiques, je n’étais pas des plus doués non plus.

Axel, repensant soudainement à son ancien travail, comme si de cause à effet, c’était un passage obligatoire, prit le temps d’exposer son point de vue du côté de l’enseignant qu’il avait été.

J’ai été deux ans professeur de métamorphose, pas à Poudlard, mais dans une bonne école quand même, et je peux vous affirmer une chose : la métamorphose est à la portée de chaque élève, si celui-ci est bien guidé, et s’il n’a pas peur du travail.
J’ai réussis, à l’époque, à faire réussir leur diplôme a… de véritables bovins, si j’ose dire. Alors, je suis sûr que vous en seriez capable.

Sourire, sincère. Si sincère qu’il devait paraître faux, ou pas. Ah, le paraître, toujours. Trop difficile d’y échapper.
Soudainement, sans que rien ne le présage, Axel se leva d’un bond. Il venait d’avoir une idée. Une idée brusque, un peu folle, un peu vive, mais là et bien présente. Décidé, il s’avança d’un pas vers miss Galloway, toujours avec des mouvements vifs et désordonnés, exactement comme il n’était jamais.

Venez, sortons un peu ! J’ai besoin de bouger, pas vous ? Si nous allions faire un tour à la grande roue. J’ai toujours rêvé d’y faire un saut. Vous êtes mon invitée, aujourd’hui.

L’idée lui semblait merveilleuse. Il l’avait tant regardé, cette roue, dans la fenêtre d’une chambre ou une dizaine d’enfants le haïssait. Elle avait si longtemps signifié l’espoir et la liberté pour lui. Il était temps, après tout, de réaliser un de ces rêves d’enfant.

Ah et euh… Excusez mes mouvements un petit peu… brutaux.

Recueillant son visage au creux de ses mains en coupe, Niamh est toute ouïe alors que son sourire se fait simplement rêveur.

Je crois qu'en un sens...je vous comprends.

Oui pendant un temps le château et ses milles cachettes avait, pour elle aussi, été le dernier refuge, comme une bouée à la mer lorsque son entourage avait cessé de la comprendre, lorsque tout, jusqu'à son propre corps lui avait échappé. Et bientôt il lui faudrait le quitter pour plonger dans un inconnu angoissant.

Le temps est un voleur.

AHAAAAAAAAAAAH je t'ai repérée l'idée noire, SORT IMMÉDIATEMENT DE MA TÊTE!

Hop si tôt dit, si tôt fait, la sorcière retrouve sa joie de vivre.

Oh vous savez, je suis née avec deux mains gauches alors l'habileté n'est pas non plus mon fort. Mais la botanique, et puis même les créatures c'est surtout une question de patience.

Jetant un coup d'oeil à sa tasse maintenant sûrement complètement froide, elle repense au dernier cours de métamorphose auquel elle avait daigné accorder sa présence. Ce jour là, c'est la couronne de reine des catastrophes qu'elle avait gagné.

Par contre je vous assure que vous ne seriez peut être plus aussi confiant si vous m'aviez eu dans vos cours. Je suis un vrai danger public. Mais peut être devrais-je vous faire confiance et accorder une dernière chance à ces matières?

Mais le temps n'est déjà plus aux sujets sérieux. Elle manque choir de sa chaise devant le soudain sursaut d'énergie du...professeur? Kalyll. Cette fois l'éclat de rire lui échappe avant qu'elle n'ai pu le museler.

Vous êtes un étrange oiseau savez vous Sieur roi? Mais je vous suis. Je n'ai moi même jamais vu cette roue que de loin, vous aiguisez ma curiosité!

Après avoir drapé son écharpe avec de grands gestes suggérant qu'il s'agit d'une ample cape plutôt que d'un vieux bout de laine défraichi, elle se lève à son tour, adressant un regard aussi hautain qu'elle en est capable au reste de la salle.

Peuple de Londres, après t'avoir fait l'honneur de leur présence, ses majestés du peuple Distrait s'en vont vers d'autres horizons. Au plaisir.

Elle entraine aussitôt son collègue magique vers la sortie avant que qui que ce soit n'ai le temps ni de réagir ni même de commenter ce grandiloquent adieu.
Nouveau coup de chance, la pluie, dans sa grande bonté,semble décidée à leur accorder une accalmie.

Bien, partons donc à l'assaut de cette chose.

A deux doigts de s'engager dans la première rue qui lui fait face, Niamh se souvient fort à propos d'un très léger détail.

Savez vous ou la trouver? Je n'en ai pour ma part pas la moindre idée. Je suggérerais bien de se laisser guider par sa silhouette mais je ne parviens pas à la distinguer avec tous ces immeubles et ce brouillard...Et mon pépin magique ne fait pas plan de Londres.

Oui, bien sûr, ces matières méritent une deuxième chance.

Après sa petite prestation, Axel fut surprit de voir une si belle réaction : un merveilleux éclat de rire, et un discours tout aussi tapageur.

Un oiseau ? Un oiseau. Mais ce n’est pas bête, cela dis donc…

« Peuple de Londres, après t'avoir fait l'honneur de leur présence, ses majestés du peuple Distrait s'en vont vers d'autres horizons. Au plaisir. »

Axel suivit le mouvement, applaudissant la jolie réussite de sa chère reine. Avant de sortir, alors que tous les regards du pub étaient tournés vers eux, il s’arrêta un instant, avec un sourire radieux vers l’assemblée. Il se courba légèrement, avant de sortir en s’esclaffant. Le visage hagard du serveur était particulièrement sympathique, et une vieille dame semblait suffoquer par tant de culot. Bien vite, pourtant, il fallut se concentrer sur un tout autre problème.

Et bien, nous pourrions peut-être… Tansplaner ? A moins que vous n’ayez pas encore votre permis. Quoi que, il y a toujours le transplanage d’escorte, mais… Oui, peut-être qu’atterrir sur la tête d'une petite vieille moldue devant la roue n’est pas forcément une excellente idée. Il va falloir trouver autre chose.
La légère tirade d’Axel fit place à quelques instants de réflexions, marqué par son visage concentré. Après un court instant, il releva les yeux vers miss Galloway, avec l’air de celui qui a enfin trouvé le but de sa vie.
Et bien il ne nous reste plus qu’à nous perdre consciencieusement !

Aussitôt dit, aussitôt fait, et avant qu’elle n’ait pu dire un mot, sa compère distraite fut entraîné dans une petite ruelle à côté. Ensuite, et bien ensuite, on va là on nos pas veulent bien aller, à gauche, à droite, tout droit parfois, n’importe où en fait. Les ruelles se succédaient, rapidement, sans vraiment savoir où elles conduisaient vraiment. Par là peut-être ? Jamais pourtant la Tamise n’était en vue, ni quoi que ce soit de particulier. Et si nous rebroussions chemin ? Il y avait une petite rue très attirante, et je ne sais pas pourquoi mes pieds ont refusé d’y aller. Rien ne laissait penser qu’au delà de cette petite rue, cachée par un paquet laissé là par un moldu malpropre, une légère élévation attendait les pieds d’Axel qui avaient sentis le danger. BAM ! Axel en l’air, Axel par terre. Mais pas le temps pour bougonner dans son coin, car se perdre demande toute la concentration possible ! Au fait, vous avez une tache sur votre écharpe, sans doute victime de mon spectacle au pub. Attendez. Un petit coup de baguette, et plus de tache, ainsi qu’une écharpe propre et fière de l’être. Après encore quinze minutes à tourner, la conclusion s’imposait d’elle-même.

Et bien voilà. Nous sommes perdus.

Cette fois-ci, ils avaient atterri sur une petite place, d’aspect assez lugubre, un peu trop déserte pour paraître joviale, disons. Il y avait un pub fermé en face, et quatre rues, en plus de celle qu’ils venaient de quitter, qui allaient dans tous les sens. Le meilleur endroit qu’ils n’aient jamais trouvés, ces charmants pieds.

Mmh... Il y a le choix, semblerait-il

Transplanner? En plein Londres? Et c'est un professeur qui se permet une telle suggestion? Et bien c'est du joli!

Quoique l'idée de leur duo nonchalamment assis sur une pauvre petite vieille moldue sans défense avait quelque chose de follement distrayant dans le registre des bêtises et autres infractions variées.
Alors qu'elle s'apprêtait à exprimer à intelligible voix la teneur hautement intellectuelle de ses réflexions, la tornade Kalyll s'abattit, si bien que la sorcière fantasque n'eut guère le temps de faire plus que de s'agripper à son écharpe et ses maigres possessions.
Bien incapable de lutter contre pareil déchainement de folie exploratrice,(Vous croyez? J'aurais juré que la Tamise était par là) elle tenta, dans un premier temps, de mémoriser l'enchaînement de plaques de rues qui défilèrent devant ses yeux afin de leur permettre très éventuellement de retourner sur leur pas un peu plus tard, (ATTENTION à la...vous ne vous êtes pas fait mal?)ou au moins de donner une vague idée de leur localisations aux secours qu'il leur faudrait certainement appeler lorsqu'ils seraient perdus en pleine jungle urbaine.
Cette épopée n'était jusque là rien de plus que terriblement distrayante.
Jusqu'à ce qu'il débouche sur cette place tout sauf avenante, à bout de souffle et le sourire au lèvre.

Ah vous quand vous faites quelque chose, vous le fait bien ou pas du tout. Jamais je ne m'étais aussi bien perdue, je crois que vous méritez une médaille pour cette exploit de...perdage?euh perdition?

Mais à mesure que les mots s'enchainaient, une drôle de sensation venait effacer des lèvres de Niamh toute trace de sa joyeuse humeur des instants passés. Jetant des regards de plus en plus circonspects autour d'elle, elle se rapprocha de son camarade d'expédition. Un étrange grondement souterrain, digne d'un métro titanesque semblait résonner à ses oreilles.

Axel...Professeur Kalyll, je n'aime pas cet endroit. Allons donc nous perdre plus loin.

Et sans attendre elle l'entraîna dans une folle fuite en avant, vers la ruelle qui lui semblait la plus lumineuse, la plus prometteuse de chemin plus avenant. Mais une rue en entraînant une autre, elle en fut bientôt réduite à se demander à quel moment ils avaient bien pu franchir la porte de ce labyrinthe géant.
Lorsque le souffle lui manqua à nouveau, elle les avaient conduit jusqu'à une longue rue encadrée d'immeubles aux façades miteuses ou une tribu de chats faméliques les observait de l'œil du lion qui guette la gazelle.
Heureusement, sourire et joie de vivre avaient, eux, retrouvés leur voie sur son visage malgré la persistance d'une titillante pointe d'inquiétude.

Bien, je crois que nous voilà vraiment très bien perdus cette fois. Voyez, j'aime faire les choses avec soin et méticulosité moi aussi!

Voyons, voyons, je ne suis plus professeur, que je sache, Axel suffira. Encore cet éternel sourire qui quittait difficilement son visage. Rien dans cette journée ne pouvait entacher l’humeur d’Axel, puisque c’était sans aucun doute l’une de ses meilleurs de ces dernières semaines. Il est vrai que l’ambiance générale de l’endroit où ses malheureux pieds l’avaient conduit était un brin étrange, inquiétante même. L’idée de le quitter au plus vite fut donc reçue comme elle le méritait.

Soit, je vous suis ma chère. Et pour ma médaille, nous verrons cela quand nous sortirons vivant de ce… charmant lieu.

Et il se laissa entraîner, comme il avait fait lui-même auparavant, dans ce qu’on appelle un véritable bazar, une horde de ruelles, chacune ayant pour rôle de réduire à néant tout sens de l’orientation. Arrivés devant une ribambelle de chats, des chats de gouttière à l’œil mauvais, ils furent bien obliger de s’arrêter, car la conclusion s’imposait d’elle-même, et miss Galloway l’avait bien sûr remarqué : impossible de sortir de ce labyrinthe. Oh rage, oh tourments, diraient certains, mais rien ne pouvait empêcher Axel de trouver une solution à ce léger problème. Si, une seule chose.
Certains chats, apparemment effrayé par on ne savait quoi, se mettait à hérisser le poil et cracher leur venin, tandis que d’autres s’enfuyaient derrière des poubelles, et Axel avait l’étrange et subite envie de… leur courir après ! Ses jambes le démangeaient, exigeant une poursuite effréné, et sa tête ne cessait de répéter : « attrape-les, attrape-les… » Heureusement pour lui, sa raison l’emporta, et très vite chassa ces auto-persuasions par des réflexions plus rationnelles.

Bien, puisqu’il semblerait qu’il soit impossible de partir d’ici sans ce perdre à nouveau, je propose que nous campions ici !
Et encore une nouvelle série de ces bruits bizarroïdes que peuvent lâcher des chats lorsqu’ils se sentent menacés.
En fait, peut-être pas, ces sales bêtes risquent de devenir parfaitement insupportables, je me demande bien ce qu’elles… Illumination soudaine, idée dérisoire qui germait peu à peu dans l’esprit d’Axel. … ont. Bien sûr, tout cela était logique, parfaitement logique, et Axel se sentit un véritable idiot de ne pas y avoir pensé auparavant.
Enfin bref, nous y allons ? Oui bien sûr, mais où ? Le problème, avec ces petites bestioles insupportables, n’avait absolument pas été résolu. Se perdre est quelque chose qu’il faut bien faire, mais hélas, une telle réussite n’avait sans doute jamais été atteinte.
Où, je n’en sais rien hélas. Mais nous n’allons pas pouvoir rester là…

Il est vrai que l’atmosphère s’était quelque peu refroidie depuis qu’ils avaient quitté les rues principales de Londres. Quelque chose planait dans l’air, sans doute provenant de l’imagination excessive d’Axel. On pouvait dire que quelque chose ici faisait froid dans le dos, et ne poussait pas à s’éterniser.

Sans doute les chats. Les chats font toujours des choses inquiétantes. Oui, c’est sans doute ces petites saletés délicieuses.

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Ils restèrent ainsi, quelques minutes. Plus le temps passait, et plus l'ambiance devenait froide, incertaine. Rien que des sensations, sûrement, mais jamais il ne fallait faire taire son intuition, et voilà ce qu'elle disait à Axel : partir. Il fallait partir. Mais il avait déjà posé la question, où ? Quoi qu'il en soit, Axel le sentait, il ne fallait pas rester ici. il ne voyait plus qu'une seule solution. Ils étaient à Londres, dans une ville incroyablement peuplée par les moldus, mais comme chaque ville, elle avait ses coins secrets. C'est là qu'il fallait chercher.

Venez, s'il-vous-plaît. Où que l'on aille, cet endroit vaudra mieux qu'ici.

On pouvait ressentir dans sa voix l'inquiétude qui prenait de l'ampleur : très loin de l'angoisse, Axel ne l'était jamais, il ne cachait pas les quelques frissons qui pouvaient lui traverser le dos. Axel avait parfois peur, il l'admettait, mais n'était jamais faible pour autant, bien au contraire. Ils tournèrent sur quelques rues, alors sans vraiment savoir où aller, et Axel regardait dans tous les coins s'il ne voyait pas de quoi disparaître soudainement. Après quelques minutent à tourner ainsi, il remarqua l'endroit parfait : une réelle sombre, étroite, une merveille. N'importe qui aurait reculer devant l'endroit, peut-être que sa partenaire en avait eu l'envie, Axel n'en savait rien, mais il était nécessaire de se mettre à l'abris des regards.

Allons-y.

La cachette était parfaite, et personne ne pouvait les remarquer, à moins d'être invisible et juste à côté d'eux. Axel sortit sa baguette, et ajouta quelques mots à sa partenaire.

Nous allons transplaner, c'est plus sûr. Ici, personne ne peut nous voir, et ne vous inquiétez pas, je réussis très bien le transplanage d’escorte , ajouta-t-il dans un sourire.

Un bruit sonore parcourut la ruelle et déjà ils n'étaient plus là. Ils n'étaient pas très loin, loin de là ! Axel les avait simplement emmené dans la salle du chaudron baveur prévu spécialement pour les transplaneurs.

Je vais vous laisser là, au moins sommes-nous en sûreté ici. Bonne chance pour Poudlard !

Et il disparut à nouveau.

HJ J'ai rajouté un petit quelque chose ma chère Niamh, pour qu'on puisse clore le sujet ^^' ! Tu peux répondre si le coeur t'en dis x) ! HJ

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