S'affairant à s'ennuyer gaiement (PV)

Invité

Dans la nuit, sa voix semble celle d'une nymphe perdue. Elle résonne, se perd, s'éteint pour revenir de plus belle, éternel battement de coeur magnifique. Elle devrait déjà être dans son dortoir. Les grilles s'avancent, à quelques mètres. Elle voudrait partir tout de suite. Mais elle n'en a la force. Il faudrait se hisser par delà les hauts pics, au risque de s'embrocher dans le sang et l'angoisse. Tant pis, ce n'est pas pour aujourd'hui, et demain ne sera pas non plus un jour propice à son évasion. Il vaut mieux profiter du moment présent plutôt qu'un combat perdu d'avance.

Les élèves sont peu nombreux à se trouver dans le parc roussissant, la jeune fille en aperçoit une petite dizaine longeant le lac, une conversation sérieuse ou amicale aux lèvres. Ils marchent sur les feuilles orangées jonchant le sol, avec un dédain méprisable. L'automne est la saison préférée de l'adolescente, la population animale se prépare à hiberner, elle les suit avec conviction. L'herbe est humide, Lithium dévale doucement la pente en roulant sur elle même. Elle a bandé du mieux qu'elle pouvait son poing calciné par son altercation avec elle même. Libérant ses cheveux noirs de la coiffure négligée que leur imposait sa baguette magique, elle rit, seule, d'être trempée jusqu'aux os, de sa stupidité chronique, des grandes personnes et de leurs manières. Salissant avec brio la veste arborant le blason de Poufsouffle, elle profite de cette soirée où quelques étoiles encore arrive à percer la sombre brume.

Le couplet colle parfaitement à ce Carpe Diem qu'elle envisage ce soir.

May you build a ladder to the stars and climb on every rung, May you stay forever young...

Dans son euphorie, elle heurte ce qu'elle croit d'abord être un objet. Malgré tout, de manière automatique, Lithium s'excuse au quart de tour :
- Pardon !

Dereck aimait se promener la nuit, quand l'air était frais. Ce jour là, il courrait à petites foulées pour se détendre et se rafraichir les idées... Il pensait encore à l'évaluation en sortilèges, qu'il avait réussit d'ailleurs, mais espérait avoir fait le tout avec les critères que voulait voir son professeur. Puis il pensa à d'autres choses, et accéléra un peu. Le jeune homme longeait une pente, dans le parc de Poudlard qui, aux nuits d'automne, se révélait être magnifique. Avec les reflets de la lunes, on pouvait distinguer les vives couleurs qu'arboraient les feuilles qui d'ailleurs était souvent piétinées par les élèves inconscients de ce beau collège. Puis il se mit à siffler. Siflotter plutôt car il ne reproduisait aucun air connu... Il improvisait juste, hasardement. Ca sonnait moyennement bien, pensait-il. Puis, dessous un arbre, il s'arrêta et entreprit de s'étirer les jambes puis le dos. Il s'asseyat donc pour arriver à ses fins mais c'est là que quelque chose lui rentra peu violemment dedans. Il sursauta.

Hé, là!

Tiens, je croyais être seul, moi...

Puis la chose, ou plutôt la personne, s'excusa.

Y'a pas de mal! Lui répondit le jeune homme.

Dereck la (oui, c'était une fille) regarda et la reconnut: il l'avait vu à l'évaluation pratique de sortilèges.

Mais je t'ai déjà vu, moi ! t'étais pas à l'évalutation d'enchantements ?

Il regardait encore la jeune fille, qui s'avérait être une pouffsoufle, et se rendit compte qu'elle était sale. Il ne lui fit pas la remarque, étant donné qu'elle avait sûrement dévalée la pente...

Moi c'est Dereck Sitock, fit-il en se levant.

Puis, quand il fut debout, de ses mêtre quatre-vingt, il lui tendit une main pour l'aider à se relever.

» *Les couloirs* Au milieu de la nuit, vandalisons gaiement / PV