Entrainement solitaire par un temps effroyable...

Invité

La grande porte du château claqua violemment dans le dos de Kehlen Teïlheran. Les bourrasques qui secouaient ce matin le parc de Poudlard, avaient réussi à pénétrer à l'intérieur de l'école de magie, rependant des courants d'air froid dans tout l'édifice. Il resserra l'épaisse écharpe qui protégeait son coup, et jeta un regard aux alentours. Une fine grêle recouvrait l'herbe, faisant apparaître sous formes de traces, les pas des élèves ayant bravés ce temps hivernal, et délestés leurs salles communes, les fauteuils confortables et la chaleur du feu. Les arbres dansaient au gré du vent, provoquant une fine pluie de neige sur les passants qui se réfugiaient sous leurs branches alourdies. Kehlen glissa rapidement ses mains dans les larges poches de sa veste, cacha son menton dans le col de sa robe, et avança pas à pas dans le parc, luttant contre un vent toujours plus fort. Il fallu à Kehlen une trentaine de minutes, pour atteindre enfin les vestiaires du terrain de Quidditch. Malgré les épais murs du bâtiment, on entendait encore dehors le vent souffler, toujours avec la même intensité. Qu'elle idée de venir joueur au quidditch par un temps pareil. Mais Kehlen avait ses raisons. Après tout, personne n'aime exhiber ses faiblesses en publique.

* Au moins aujourd'hui, je pourrais m'entraîner sans risquer que l'on me voie. Personne n'osera venir voler par un temps pareil. Je pourrais chuter autant de fois que nécessaire, mais j'y arriverais ! *

En effet, malgré de nombreuses heures d'entraînement, Kehlen n'avait jamais montré la moindre aptitude à voler sur un balai. Quelque soit le temps, quelque soit l'enjeu, une fois qu'il s'envolait, la maîtrise de son balai lui échappait, emportant avec elle sa fierté. Il venait alors de temps en temps, lorsqu'il était sur que personne ne pouvait le surprendre, tenter d'améliorer ses capacités à voler. Il procédait comme à son habitude, des longueurs pour commencer, suivit de quelques essais en temps que batteur, poursuiveur, ou encore attrapeur. Mais à chaque fois, les cognards, le souaffle, ou le vif d'or réussissait à le vaincre, à le désarçonner, ou à le distancer. Ses progrès, si l'on peut les nommer ainsi, se résumaient à un meilleur décollage, et à un atterrissage toujours plus catastrophique et spectaculaire.

Une fois changé, il prit dans la réserve l'un des meilleurs balais entreposé, un simple nimbus 2000 en lambeaux, plus efficace à nettoyer les vestiaires qu'à voler au dessus d'un terrain de quidditch. Le hissant sur son épaule, il sortit sur l'herbe gelée, jusqu'au cercle central. Il regarda le ciel, les nuages, redoutant le temps malgré sa motivation.

* Aujourd'hui ça va pas être simple... *

Il enfourcha le balai, et d'un impact puissant au sol, s'élança dans les airs. Mais à peine se fut-il élancé de quelques mètres, qu'il fut propulsé en arrière par une bourrasque venant face à lui. Son balai entama une vrille incontrôlable, qui l'éjecta au sol à une altitude de trois mètres. Face contre terre, il tenta difficilement de se relever...

Rudolf souhaitait sortir par ce temps d'hiver. On lui conseilla de ne pas aller dehors mais l'envie était trop grande. Cela faisait quelques jours qu'il pleuvait, grêlait. Le froid commençait à envahir toute l'école. Le Poufsouffle était vêtu d'un gros pull. Dès qu'il mit un pied dehors, une brise glacée lui morda le visage. Le jeune homme plissa les yeux pour avancer, le vent en pleine face. Quand il se mit à grêler, Rudolf était dans le parc. Il chercha un endroit où s'abriter et se dirigea vers le stade de Quidditch où les vestiaires feraient l'affaire. Une fois à l'intérieur, le temps empirait. Le vent s'intensifiait de plus en plus.

Pas un temps pour voler...

Malgré le bruit fracassant du vent, le Poufsouffle entendit des pas dans le vestiaire. Il se cacha de suite au coin d'un mur, ne voulant pas se faire remarquer. Il épia la personne qui arrivait. Il s'agissait d'un Serpentard, on le voyait aux couleurs de ses habits. Rudolf le regarda se diriger vers le terrain. Il s'agissait là d'une drôle d'idée de voler par ce temps, surtout que le Quidditch était un sport assez costaud. Rudolf attendit que le Serpentard soit arrivé sur le terrain pour s'asseoir sur un mini gradin en bas et pour le regarder faire. Assis dans le brouillard, on ne pouvait le voir. Mais lui pouvait voir à sa guise le vol du jeune homme. Justement, celui-ci ne dura pas longtemps. Le Serpentard s'écrasa lourdement. Rudolf courut vers lui pour l'aider à se relever.

Ca va?

Invité

Kehlen secoua la tête. Il avait l'impression que le monde tournait sans lui, et qu'un sortilège de confusion l'avait touché en plein visage. Il prit sa tête entre les deux mains, tentant de recouvrer une vue normale malgré la boue qui s'étalait sur tout son visage. Du revers de sa manche, il s'essuya les yeux, laissant le visage d'un jeune homme apparaître. Celui-ci avait l'air aimable, et lui tendait le bras. Pourtant, il venait d'assister à une chute spectaculaire de Kehlen.

* Encore... Encore un qui va prendre plaisir à se moquer... *

Mais son visage n'affichait que le besoin de l'aider, ce qui troubla quelque peu le Serpentard. Il détailla rapidement l'homme qui lui tendait toujours son bras. Il portait une robe ornée de l'écusson de pouffsouffle, et sa présence semblait étrange dans un lieu si reculé alors qu'un temps effroyable s'abattait sur l'école. Après quelques instants d'hésitation, Kehlen accepta son aide, et se releva avec difficulté. Il remit sa robe correctement, faisant du mieux possible avec ses mains glacées. Il s'attarda alors sur l'élève également présent, hésitant à le remercier.

" Merci... "

Il toussota légèrement.

" Pas évident de voler par ce temps... "

Il ramassa ce qui était censé être son balai, et le cala sur son épaule. Il tendit alors sa seconde main au Pouffsoufflle.

" Moi c'est Kehlen... "

Le Serpentard semblait avoir souffert. En même temps, il était de tombé de haut et l'atterrissage avait été quelque peu rude. Rudolf remarqua que le jeune homme à terre semblait se méfier de lui. En même temps, d'autres personnes, dans le même cas, seraient déjà pétées de rire. Mais pas Rudolf. Pour le Poufsouffle, cela ne se faisait pas de laisser quelqu'un dans le besoin. C'était pour cela qu'il était là, à tendre sa main en aide. Le garçon décide de prendre sa main et de se relever sans facilité. Rudolf acquieesa lors du remerciement.

Tu sais, ce n'est rien. C'est tout naturel. Faudrait vraiment être con pour te laisser pourrir par terre.

Le Serpentard semblait avoir encore mal, notemment à la tête. Mais il était tout de même bien conscient. Il se présenta à Rudolf, qui lui parla à son tour, poliment.

Ouais, c'est sûr. Au moins, t'as le courage d'essayer? Après tout, peu de personnes tentent de le faire. Voler par ce vent est quasi impossible. Tu vois, moi, déjà, rien que voler sur un balair par beau temps et sans zèle, ça me cause de problèmes.

Le grand brun se gratta derrière l'oreille. La pluie commençait à s'inviter. Vraiment, il ne pouvait y avoir de temps plus pourri. La pluie, le froid, le vent, trois conditions pour un temps empêchant quiconque voulant prendre l'air de sortir. Pourtant, ces deux garçons étaient là, tels deux fous. Rudolf lui serra la main.

Rudolf, de Poufsouffle. Enfin t'as du le remarquer à mes habits. Tuveux que je t'emmène à l'infirmerie ou ça ira?

Invité

Le Pouffsouffle avait l'air différent de beaucoup d'autres. Dans son attitude, dans sa façon de parler, dans les mots qu'il utilisait. En apparence, il ne semblait pas porter en lui ne serait-ce qu'une particule de violence ou de méchanceté. Le genre de personne que Kehlen ne côtoie que lorsque la situation l'exige.

" Tu sais, ce n'est rien. C'est tout naturel. Faudrait vraiment être con pour te laisser pourrir par terre. "

* Dans ce cas il y en a beaucoup par ici... *

" Ouais, c'est sûr. Au moins, t'as le courage d'essayer ? Après tout, peu de personnes tentent de le faire. Voler par ce vent est quasi impossible. Tu vois, moi, déjà, rien que voler sur un balai par beau temps et sans zèle, ça me cause de problèmes. "

* Sérieux ? Et bien au moins je ne suis pas tout seul... *

Kehlen pensa que le moment était opportun pour faire part de sa chute, comme un évènement loin d'être rare, et que ses capacités à voler étaient elles aussi très mince.

* Après tout, si l'on est mauvais soi-même... Quel intérêt de se moquer des autres ? *

" Alors disons que je suis moi aussi plus habile les deux pieds sur terre ! "

C'est alors que l'étudiant de Pouffsouffle lui serra la main.

" Rudolf, de Poufsouffle. Enfin t'as du le remarquer à mes habits. Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ou ça ira ? "

A peine eu-il posé sa question, que la brise apporta avec elles des nuages noirs, signe qu'une averse très importante allait bientôt débuter. Scrutant le ciel, Kehlen se dit que l'entrainement était fini pour aujourd'hui. Il passa sa main dans sa nuque, ou une pointe le démangeait. Il répondit alors avec un sourire.

" Si ça ne te dérange pas, allons à l'infirmerie... "

Hp : Je te laisse le privilège de débuter cette fois Razz

. Hp

» Chronique d'une vie familiale ... ordinaire ? (solitaire)