Ca ne rigole plus

Invité

Sur les coups de 11 heures du matin, dans la surprise générale tout le ministère put entendre

Rhum, rhum, tout le monde m’entend ? La voie d’une jeune fille résonnait désormais dans tout le ministère de la magie, bref peu importe. Je me présente, je m’appelle Kay McGlenn et je suis en train de passer un entretien d’embauche pour le poste dans l’Unité de Capture et de Surveillance des Lycanthropes. Le souci est que depuis 30 minutes tout le monde fait irruption dans le bureau du directeur du charmant département de la Régulation et Contrôle des créatures magiques. Donc comme vous l’aurez compris, ma patience commence à avoir des limites, donc si vous voulez venir boire le café, intervenir ou je ne sais quoi encore, c’est maintenant ou jamais. Parce que dans 10min le prochain qui rentre, je lui jette un sort le forçant à s’habiller chez Tati jusqu’à la fin de ses jours. Merci de votre compréhension, bonne journée et surtout n’oubliez pas, les converses, le gel, et le rose c’est has been, vraiment trop 2007. Aimez-moi. Oups désolée je m’oublie. Bref ciao.

Puis plus un mot ne se fit entendre à part les bruits plus ou moins étranges quotidiens au ministère.

HJ A votre tour de jouer, membre de notre prestigieux Ministère ! Que vous soyez en pause café, en train de bosser, de rêver ... Vous avez tous sursauté à cette annonce tonitruante ... Faites-nous part de vos réactions en RP ! Nous vous attendons ICI : vous êtes devant le bureau d'Amadeo, outré, paniqué, hilare, bref, à vous de jouer ! HJ

Eilane venait de se servir une tasse bien fumante de thé à la cannelle avant de se mettre au rangement de son lieu de travail.

Quelques heures plus tôt se trouvait sur son bureau un monceau de parchemins à remplir ou à classer...
Mais à la vue de tout ce travail en attente, elle n'avait pu surmonter une envie irrépressible de tout envoyer valser et les parchemins jonchaient à présent le sol comme si une tornade venait de passer.

Ça ne lui ressemblait pas de réagir ainsi, pas plus que de se mettre à boire un thé en plein milieu de ce bazar, mais rien de ce qu'elle faisait ces derniers temps ne lui ressemblait vraiment, il fallait bien l'admettre ! C'était comme si son bébé avait une telle prise sur elle qu'il réussissait à se déchaîner à travers elle... Et cela en disait long sur le caractère du futur enfant...

Il tiendra de son père, pour ça il n'y a aucun doute...

Avalant une première gorgée de thé, Eilane se sentit un peu plus calme. Elle n'avait pas réalisé jusqu'alors à quel point elle était épuisée... Ces crises de colères subites, ces agitations qu'elle n'arrivait pas à maîtriser, la fatiguaient plus qu'elles ne l'auraient du...

Je devrais voir un médicomage !

Mais comment faire quand on veut à tout prix cacher la cause de ce qui ne tourne pas rond ?

Eilane secoua la tête. Elle savait qu'elle n'avait pas d'autre choix que de se résigner à laisser les choses continuer ainsi, même si elle avait l'impression qu'à chaque intervention de l'enfant, elle perdait un peu plus de ses forces vitales.

C'est alors que quelque chose de très étranges se produisit. Une femme se mit à parler dans la pièce comme si elle était vraiment là, à quelques centimètres de la semi-vélane et s'adressait de vive voix à elle. Sauf qu'il n'y avait personne !
Eilane sursauta vivement, ne comprenant même pas, sur le moment, ce que cette folle pouvait bien vouloir. Un peu de thé coula de sa tasse, la brûla et lui fit lâcher le récipient subitement. Navrée, elle vit le liquide se déverser sur les parchemins.

Par Morgane, ce n'est pas vrai ! Maudite soit cette bonne femme. Et que voulait-elle d'abord ? Que j'aille boire un café avec les autres membres du ministère ? Pour tomber sur William Lancaster en personne ? Et puis quoi encore ? Ils n'ont pas bientôt fini de me pourrir la vie tous autant qu'ils sont ?

Eilane sortit sa baguette et essaya de nettoyer tant bien que mal les papiers et le sol, faisant disparaître au passage les bris de porcelaine.

La tête lui tournait. Elle sentait venir une autre crise de colère, un autre moment où le bébé allait prendre le contrôle d'elle-même pour déverser sa hargne.

Non, pitié, pas ici, pas maintenant.

Son regard se brouilla. Elle ne sut dire si elle devait s'en réjouir ou s'en effrayer, mais il sembla qu'elle soit trop faible pour que l'enfant réussisse à dépasser le seuil de sa pensée, et elle s'effondra, évanouie, au milieu des parchemins, du thé et des derniers débris qu'elle n'avait pas encore ramassés.

L'homme-Vélane se rendait chez sa supérieur pour faire le point avec elle sur l'avancement de ses propres travaux et sur sa surveillance au niveau de la moldue Lara Delena.
Les mains jointes, il marchait nerveusement vers le bureau de la directrice du département des Mystères quand une voix féminine retentit dans le couloir.

Lana ?

Ce n'était de toute évidence pas Eilane, il le réalisa dès que la seconde phrase fut prononcée... Déjà, les intonations ne correspondaient pas, ni le timbre d'ailleurs, mais surtout il voyait mal Eilane passer un nouvel entretien, et encore moins "inviter" les membres du ministère à s'y "joindre" !

Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Il n'eut pas le temps d'aller quémander une réponse à l'endroit que la voix avait indiqué, bien que l'idée l'avait tenté, dans la pièce voisine, le bureau d'Eilane, le bruit de quelque chose qui se brise avait attiré son attention.

Lana ? Est-ce que ça va ?

Il entra sans frapper dans la pièce et remarqua le chantier, les débris de porcelaine, les parchemins tous tâchés et Eilane, inconsciente, au milieu de tout le reste.

Par Merlin...

Catastrophé, il s'accroupit à côté d'elle, posa sa main sur la sienne et essaya de lui parler. Il sentait l'inquiétude naître en lui.

Lana... Réveille-toi ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu as été agressée ? Quelqu'un a voulu vandaliser ton bureau ?

Il n'osait pas la secouer, ou même la gifler (ce qui aurait pourtant eu bien plus d'effet que sa simple parole), ça ne se faisait pas...
Mais heureusement, il n'eut pas besoin de trouver une autre alternative pour ranimer sa petite nièce, Eilane revenait déjà à elle.

Tout va bien ?

Il n'avait pas remarqué qu'en pénétrant dans le bureau, il avait laissé la porte ouverte à tout employé un peu trop curieux...

Eilane reprenait ses esprit, le contact établi avec la pureté d'âme de Yeltaz l'ayant aidée à revenir à elle.
Ses yeux se rouvrirent et se posèrent sur son aïeul qui semblait nourrir une inquiétude profonde à son encontre.

Je ne dois rien laisser paraître. Il ne faut pas qu'il sache. S'il apprenait ce qui se passe il se retrouverait plus en danger que jamais, et je ne laisserai jamais une telle chose se produire !

Je vais bien Yeltaz. Ne t'inquiète pas pour moi, il ne s'agissait que d'un simple petit malaise de rien du tout. C'est de ma faute, si je n'avais pas dédaigné le copieux déjeuné que mon elfe de maison m'avait préparé, j'aurais sûrement évité cet incident.

Tant bien que mal, elle se releva, les muscles endoloris, la crainte que l'enfant tente un nouvel assaut toujours présente en elle.

Vandaliser mon bureau ? De quoi parlais-tu à l'instant ?

Son regard se posa soudain sur la pièce dont l'état de dérangement était navrant.

Oh...

Je crois que j'ai renversé tout cela en tombant... Mais ça va, maintenant, je t'assure ! Tu devrais retourner travailler... Ou peut-être allé remettre à sa place cette folle qui a lancé son appel dans tout le ministère il y a quelques minutes... Je suis sure qu'elle n'a rien du arrangé à mon malaise...

Elle esquissa un sourire, espérant que Yeltaz la croirait malgré la mine pâle qu'elle arborait encore, et s'en irait en effet.

S'il avait été éduqué autrement, Yeltaz se serait sûrement renfrogné face à l'attitude de sa petite nièce. Il était plus qu'évident qu'elle lui mentait et qu'elle n'allait pas si bien que cela...

Mais Yeltaz avait été élevé dans une communauté de Vélane, l'un des endroits où les hommes sont les plus soumis aux femmes... Et Yeltaz n'y avait rien appris d'autre qu'à obéir à ses supérieures féminines.

Aussi dodelina-t-il simplement la tête, attristé de voir qu'une nouvelle fois, Eilane lui cachait des choses, mais forcé de ne rien demander de plus que ce qu'elle lui avait expliqué.

Je vais t'aider à ranger !

S'il ne pouvait pas la forcer à lui révéler ses secrets, au moins pouvait-il lui donner un coup de main. Quelques tours de baguettes plus tard, le bureau avait de nouveau repris son aspect habituel et il ne restait plus à Yeltaz qu'à partir, non sans avoir déposé les dossiers qu'il était, au départ, venu amener à Eilane.

Si tu n'as plus besoin de moi, je pense que je vais aller faire un tour au département de la Régulation et Contrôle des créatures magiques pour me plaindre de tout ce vacarme. On n'a pas idée de faire des choses pareilles dans un lieu de travail... Imagine si tu t'étais cogné la tête en tombant !

Frustré par le simple hochement de tête que lui offrit Eilane, il ressortit du bureau, referma la porte derrière lui et emprunta l'ascenseur.

HJ/ Oyez oyez, amis langues-de-plomb, nous ne sommes sûrement pas les deux seuls à avoir entendu la voix de Kay... Pensez donc à réagir vous aussi dans ce topic ! /HJ